This binding with the 6 fascicules of the fourth volume of the Patrologia Orientalis
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ONT DÉJA PARU:
Tome I. — Gr. in-8* (format de Migne), xii et 706 pages. Prix net : 43 fr.
I. Le Livre des mystòres du ciel et de la terre (éthiopien et franoais), par
J. Perruchon et I. Guidi, 6 fr. 50. — Il et IV. History of the Patriarchs of the
coptio Churoh of Alexandria (arabe et anglais), par 6. Evbttb, 7 fr., et
8 fr. 35. — HI. Le Synaxaire arabe Jacobite (arabe et irancais)^ par René Bassbt,
10 fr. — y. Le Sjmaxaire éthiopien (éthiopien et fran^is], par 1. Guidi, il fr. 20.
Ce volume a coùté seulement 26 fr. 95 (port en sus] aux aouscripteurs.
Tome II, 690 pages. Prix net : 41 fr.
I. Vie de Sóvòre par Zacharie le Scholaatique (syriaqne et frangaìs),
par M.-A. Kugbxeu. 7 fr. — li. Lea Évangiles dea douze ap6tres et de
Saint Barthélemy (copte et frangia), par le D' E. Rbvillout, 5 fr. —
Ili. Vie de Sóvòre par Jean, supérieur du monastòre de Beith Aph-
thonia, suivie d'un recueil de fragments historiques syriaqnes, greca, Ialina et
arabes relatiffl à Sevère, par M.-A. Kugbnbr,.11 fr. 90. — IV. 1^8 versions
grecq[ues des Actes des martyrs persans sous Sapor II (grec et latin],
par 11. Delehavb, S. J., BoUandiste, 9 fr. 50. — Y. Le Livre de Job (éthio-
pien et fran^ais), par E. Pereira, 7 fr. 70.
Ce volume a coùté seulement 25 fr. 90 (port en sus; aux souscripteurs.
Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.
I. Les Homélies de Sévòre d'Antioche (syriaque et fran^ais), fase, i, par Ru-
bens DuvAL, 5 fr. 70. — li. Les pli^ anciens monumenta du (Siristia-
nlsme écrits sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentairfs,
planches), parie D' C. VVessely, 7 fr. 90. — III. Histoire nestorienne inèdite
(chronique de Séert) (arabe et frangisi, par M^ AddaY Scher, avec le concours de
J. Pbrier, fase. 1, 6 fr. 20. — IV. La cause de la fondation des óooles,
par Mar BARHAOBSABBA*ARBAYA,évéque de Halwan (syriaque et fran^ais), par Mc'' Adda?
ScHER, 5 fr.' 50. — V. Histoire de saint PacAme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel è Golosses, texte grec avec une traduction fran^ise cu
latine, traduction fran^aise de la Vie syriaque de S. Pacòme, analyse des trois ma-
nuscrits palimpsestes, dcux planches, par t . Nau, avec le concours de J Bousqubt,
10 fr. 25. — VI. The Life of Sevexnis, patriarch of Antioch, by Athana-
sius (éthiopien et anglais), par E.-J. Gooospebo, i^ilh the remains of the copile
version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
Ce volume a coùté 28 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome III. — Fase. 1. — Recueil de tnonographies. — I. Les histoires d'A|^ou-
demmeh et de Marouta, primats jacobites de Tagrìt et de TOrient (vi^-vii*
siècles), suivies du traité d'Ahoudemmeh sur Thomme, texte syriaque inédit, traduc-
tion frangaise par K. Nau. Prix : 7 fr. 15 ; franco^ 7 fr. 65 (pour les eouscripteurs :
4 fr. 50 ; franco, 5 fr.).
Fase. 2. — Réfutation de Sa'td Ibn Batriq (Eutychius), par Sevère
Ibn-al-Moqaffa*, évèque d'AschmounaIn, texte arabe, traouction fran^aise
par P. CnÉRLi, prétre maronite. Prix : 7 fr. 40 ; franco, 7 fr. 95 (pour les souscrip-
teurs : 4 fr. 65 ; franco, 5 fr. 20).
Fase. 3. — Le Synaxaire arabe Jacobite. — II. Les mois de Hatour
et de Kihaki par Hené Bassbt. Prix : 18 fr. 05 ; /ranco, Ì9 fr. (pour les souscrip-
teurs : 11 fr. 40 ; franco, 12 fr. 35).
Tome IV. — Fase. 6. — The Life of Sevems; patriarch of Antioch, by
Athanasius, texte élhiopicn inédit, traduction anglaise par B.-J. Goodspbrd.
Prix : 9 fr. 50. franco, 10 fr. 20 (pour les souscripteurs : 0 fr. ; franco, 6 fr. 70).
VONT PARAITRE:
Tome III. — Fase. 4. — Sergis d'Aberga, texte élhiopien inédit, traduction fran-
^aise par S. Grbdaut.
( Voir la suite à la pnge 3 de fa coui^erlure^ j
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PATROLOGIA ORIENTALIS
TOMUS QUARTUS
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R. GRAFFIN — F. NAU
PATROLOGIA OfflENTALIS
TOMUS QUARTUS
I. — RUBENS DUVAL.
LeS « HOMILIAE CATHEDRALES y> DE SEVÈRE d'An-
TIOCHE [Homélies LIl à LVII).
II. _ e. WESSELY.
Les Plus anciens Monuments du Ghristianisme
écrits sur papyrus.
III. — M^^ ADDAI SGHER et J. PÉRIER.
HlSTOIRE NESTORIENNE (ChRONIQUE DE SÉERT)
[1''^ partiey fase. i).
IV. — M»^ ADDAI SCHER.
La Cause de la Fondation des Ecoles [écrit de
Mar Hadbsabba *Arbaia^ évéque de HaIwan).
V. — F. NAU et'j. BOUSQUET.
HlSTOIRE DE S. PaCOME ET DE S. JeAN-BaPTISTE.
MiRACLE DE S. Michel a Colosses.
VI. — E.-J. GOODSPEED et W. E. GRUM.
The Life of Severus patriarch of Antioch, by
Athanasius (of Antioch).
LIBRAIRIE DE PARIS
FIRMIN-DIDOT ET C'^ IMPRIMEURS-ÉDITEURS
56, RUE JACOB, PARIS
1908
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LES HOMILIAE GATHEDRALES
DE
_^. ^
SEVERE D'ANTIOCHE
TRADUCTION SYRIAQUE DE JACQUES D'ÉDESSE
(HOMÉLIES LIILYII)
PATR. OR. — T. IV.
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LES HOmiAE GATHEDRALES
DE
_L A
SEVERE D'ANTIOCHE
TRADUCTION SYRIAQUE DE JACQUES D'ÉDESSE
PUBLIÉE ET TRADUITE
PAR
R. DUVAL
Professeur aii Collège de France
HOMELIES Ln-LVII
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"3^1
PERMIS D'IMPRIMER
Paris, le 20 juillet 1906.
G. LEFEBVRE,
vie. gén.
Tous droits réservés.
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AVERTISSEMENT
Les Honiiliae cathedrales que Sevère composa pendant qu'il était
patriarche d'Antioche (512-518), ne se sont pas conservées en grec,
mais elles nous sont parvenues dans deux traductions syriaques. La
plus ancienne de ces traductions est due probablement à Paul, évéque
de Gallinice, qui vivait dans la première moitié du vi® siede; la seconde
apour auteur le célèbre évéque d'Edesse, Jacques, qui l'acheva en 701.
Ces traductions témoignent de l'autorité dont jouissaient chez les Sy-
riens jacobites les Homiliae cathedrales^ qui sortent complètement du
genre de l'homélie syriaque et rappellent d'une manière frappante l'élo-
quence sacrée des Pères grecs.
Le présent fascicule de la Patrologia orientalis renferme six de ces
homélies (homélies lii-lvii) d'après la traduction de Jacques d'Edesse
conservée dans le manuscrit 141 du Vatican et le manuscrit 12159 du
British Museum. L'homélie lii, qui traite des Macchabées, a déjà été
éditée d'après le manuscrit du British Museum par MM. Bensly et Barnes
dans The fourth Book of Maccabees, Cambridge, 1895; les six autres
sont inédites. Le manuscrit de Londres, date de 868, est très exact; il est
décrit dans le catalogne des manuscrits syriaques du British Museum
par Wright, p. 534 et suiv. Le manuscrit du Vatican, plus ancien,
est également excellent et ne présente pas, dans ses parties lisibles, de
variantes notables; malheureusement, il était du nombre des manus-
crits qui, par un déplorable accident, furent précipités au fond du Nil
pendant leur transport du couvent de Scété au Vatican; la majeure
partie des pages est effacée et illisible.
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6 AVERTISSEMENT. [6J
Jacques d^Edesse a divise d'une manière méthodique les phrases
de sa traduction au moyen des points d'interponction. On sait par ses
travaux sur la massore et la grammaire syriaque tout Tintérét qu'il
attachait à ces matières. Mais les deux manuscrits que nous avons
consultés, ne sont pas toujours d'accord en pareil cas; de notre coté,
nous ne sommes pas sur d'avoir reproduit ces points avec tonte l'exac-
titude désirable.
Nous remercions particulièrement M. Hrooks d'avoir bien voulu
collationner sur le manuscrit les mots peu lisibles sur les reproductions
que M»'* Graffin nous avait remises.
Rubens Duval.
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^yU ^kAÌQ^9 |*«ào|àO
U^LoM "^
\ >K nnv> yoòi.JLAoK^l; Jlo-^^u "^^^^^ jg^nV) |-jL^.^} yomm \oo
:\^o^ Jjft^^ h^*-^! ^>)^o «^ ^/ U-^^ ^^ 1^3^^ jl; Iv^^^! «V^*^^^^^*
1. Valicai! n*» l'il (= V) 1^^^. — 2. Brttish Museum Add. 12159 (= L) !>-»».
HOMELIE LII
SUB LES MACCHABÉES'.
Le panégyrique des jeunes Macchabées fournira, semble-t-il, à cause de
la splendeur de leurs combats, d'abondaates matières de dissertalìons à ceux
qui en traiteront. Mais, comme il surpasse toutc imagination de l'esprit, il
montrera la faiblesse et la pauvreté de ceux qui feront Téloge, et combien,
avec de grands moyens, ils demeureront au-dessous de la véri té.
Un peintre qui verrait un objet étrange et en dehors des conditions ordi-
naires, possédant par sa nature une beante infìnie, et qui chercherait à rendre
1. Comp. The foarth Book of Maccabees and Kindred Documenis, Bensly et Barnes» Cambridge,
1895; texte, p.j; tradactìon, p. xxvii.
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SKVERE D'ANTIOCHR.
jLuooi; Ja-x^I lo^f 'io%u Ì-«l-3o ^aoì^^ ^^w^ ^:^ |» .i^ <^.i ^:^ |L^a-^»
*;4-*-^*'^ ^ói )i3a*f )..^oo£sj (sic) JioKJlK^ Lg^ |1qjl^oo^
* rol. IH) JloV^A^ .gkS.^t )Iju»i|o )K.iOa.iXx |ÌqJm*) \ìia\Q :)K.i>i*#Of flo^J^ lo^ »^i\
I* a*
:a^^ |i^-i',.^i )KNeo.n ^ jUoi; jLi^^-^ )iv^if :fft»\"> ^^s^a^; ^^^ %«ài
<*ii^^ yoopol ci^K^/f «.^Oi^ oi^ %df :oiiU^;
cet objet par d<*s ruiileiirs, peindrait sans doute iiin* ìiiiage parl'aitemenl bilie
ci {'onveiiahle qui res^rniblf^mlt aii nHidòle si splriidide et sédiiisatit, mais
qui serait iiifèTÌ<*iire à soiì sujet puree qiui Fari ne peul rcproduire cxactemcnt
la beante nalurellr,
Nons aiissi» lorsqiie par les artifìees dv la parrdi\ poiir aiiisi dire» iious
* t.tl. '.ni vnudroiis peitidre la beante UÙTrpeTrsta) * spìrif nelle et Tardenr juvéuile et fou*
rageiise pour la religioii (ej-rtStia) dej^ sept jeunes gens, non?^ dìrons ansuré-
mcnt de belles choses, de très belles choses, mais c/est le pmprc ibi snjet
que ces clioses soieni fort éloìgnées de la grandeur des ex|>loils, qu'clles
s'écartent anssi et soierit an-des80us d** la iialiire mènie.
Nons apprenoiis seulement que les sept jennes gens, aii sortir de Ten-
fance, s'avati^*ant par la porte de la jennesse, étaicnt conunc les dcgrés d*unc
éehelle, à jien de dilFérence (FAge Ics uiis des autrcs. Mais ces jeunes gens
sonlTrirent tous la meme mort pour la rcligion cn subìssant des supplices da
diflérenlcs cspèces. Avanl eux, ce fui Eléazar, un vieillard et un prélre, qui
etiseignait les soiilFrances pour la verki pbitol qiie la Loi*. Apres eux, vr fui
leuririere, truu Age avance, qui elle aussi, paree qu'elle supportait héroique
meni les, siipplices de ses enfants, resista à ses sentìments de nière.
1. Comp. Il Mate, ctiap. i\, 18 el suiv.
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I
[9] HOMÉLIE Lll. 9
jK.^^i '^^ .jtoiK^ Jl JLjl9j ^* l^ìl ..Ioì^Km JI IK^oojlM l^/i
Olio \ ^; ^ibi^ya typoC^ ^iiV>/flì ^i-^ K mK \ ^,oK *ìv> \ )L;oKjl^
:yiinN)V> jLi^^ui ^a^ ;|K \ .»; ioVAfiiA; i^^"-^/} Qi.boa^ii> |oiJ^9 otio \o
V.>ifc].v :JLttb90 ^.«ou^ V-^-«! }^f^ jLooA :l;oixl/ jif^^; ^; ^^^^^^
Jiol/ io^t-^jo jLio^lii yOJói jLidiS^ ;|rt>avxi ^ K,2LSb^ J^jil/ AoO|^ %d/;
i^^ JiV^Là^! «Ipó/ jK.^^.^ U^ òiK2b^^^^9 ^ :|KJ^^^9 XoVaAa; |K^»^t^
Qui, en Tapprenant, ne serail pas frappé d'admiration? Quelle àme ne serait
pas stupéfaite ? Quelle accumulation d'expressions appropriées à ces exploits
pourrait les élever à leur hauteur? Certes par des éloges procédant de Tima-
ginatìon et de cet art qui promet un style solennel, ils restent à terre, lls
5 volent vers le ciel ; ils s'élèvent par leurs propres ailes et non pas par des
ailes artifìcielles et étrangères. Vers Dieu, qui a institué le combat pour la
religion, ils s'écrient avec le prophète : « Auprès de toi est notre louange dans
la grande Église '. »
En mentionnant FEglisc, j'ài tire de l'athlétisme de ces vaillants con-
io fesseurs un sens plus divin et mystérieux. Il me semble que ce sont des
modèles : le vieillard Eléazar est te type de la Loi qui a vieilli dans TEcri-
ture; les jeunes gens qui ont re^u les instructions du vieillard et de leur
mère sont Timage de TEglise qui a rassemblé les peuples ; qui autrefois était
sans enfants, mais eut ensuite une nombreuse postérité; qui, elle aussi, s'ins-
15 truisit d'abord et apprit de la Loi ces enseignements élémentaires qui sont
pour ainsi dire le premier alphabet de la religion; elle, au sujet de laquelle
la prophétesse Anne dit : e La sterile a enfanté sept^ », lorsque celte Église
qui autrefois avait beaucoup de fils fut affaiblie.
K Ps. XXI, 26. — 2. I Sani., n, 5; dans les Septante ; ori <iTe(^ iiexcv éicx»,
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SÉV^:RE D'AXTinCITE,
fol,'.io ooi^ :)ioiK^ikj^f còl yO^^I^Am^ :J.JU^ y^^-^ k9^ wOta#Kl»| Uo^l Jl/
:auA.j ^t^ ^><x^ ^Q»*^x-^ il; oòi ^)fO fU'^ jKs. vj i. >cì a :|..^;po
Ji "ìS; :ÌJ00i Ì0| * m i to |ia.^ì owK^»! ^^t-^ ^"'^^ ^^ 7^^! :|K^i )Of^
xCi3f|JjO yO^^^fià-J ìli ^"^^f yO^fjjf JLl^^I :|-3t>^; VQJÒI yOi^ ^O&aId vOOOM
OQOi ^^g »»lo :^^>.Lwj ^cyòi^ JJ^Cb^.^; »A*\ii looi [q^/^^ :|^JJU »o\ IH fti»o
1^ V. »**i» "^^O'
I
^ rciL liti
Mnis comnioiit a-t-oii representt* à vos veiix ce stadede In vcrtu, qiie n'a
pns assynihri niéiiie ce temps ijiii s'i^fforcn do détruìrc ìv^ aiuucns priii-
cipes?Sj ce n'osi quo, c'Iiantó par toiis, il fait rrsouuor aox nreilles dcs iiou-
Vi/aiités qiron iraurail pas eucon* guiUées. Les mcis cxqiiis du repas, TAii-
cieii Teslamvfit Ics ijjfrc dans le cyclc dcs aniiées, et le Nouveau Ics thnne
avec amour sans qu'ou s'en rassasio.
Kn lète, Aiitiochus le tyrati, le cruci par exeelicnce, était assis sur uà
lieu élevé. C'est le propre eii t'irai dr la vanite et dv la paiivreté d'esprit de
taire croire a ccux qui eu soufTreut quii est dur poiir eux de se tenir sur la
terre ellc-memt* avct: Ics autres liommes. II?, out à cunir de s'élever cu Fair,
de iiiontcr et de niandier sur la poiutc de Icurs pieds*, de Icver le frout et
de s'exhausscr le plus possible, semblables aux eòdrt*s du Liban doni parie
le l.ivrc diviu" en flétrissaiit Icur sterilite et Icur orgueiL
Autour de lui étaicnt raugies de nombrcuses Iroupes de soldats et de
poi'ieurs de lanees, ceiiits de leurs arnins, qui pouvaieut inspirer de la
craiute aux spectaieurs. Eu avaiit élaìent placés divers instruments de toule
1. Mut à mot : sur J'exLrt^iiùté de lours onglois. — 2* Ps, xxxvi, 35,
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v* a.
[11] HOMÉLIE LII. 11
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J^IV^ «vooila^^ CL^o l-d^A ojS^ |ooi %«oioK^/ y^i^^^^oi 1^ Jooi ì^mv>
jooi ì^^;^ l^nViNlo JL£^ Jifi\v>\ 0001 ^ftni * jLuv^ JIm %d/ %^^^^bdoi '' foi. 09
JKi > '> ''^ObM^ }o^^l :Jliii^v>o ln^.fl» Iv^ft -> 9|-b^^i2^ 001 V^b^ ^
^^ooiV-^fiL^ ^#JU^aao 0001 ^>^ji f^ %d/o |.<b?S;.^iX yoj/ ^^mJ^ :|K > ino
t. Sic L; Add. 14590, «^^ft-» I^am. ,9 corrige en «ta«.*a*3 lo* par Bensly, The fourlh Book of
Maccabees, p. «é^, note; V. illisible.
espèce de supplices qui représentaient les difTérents genres de chàtiments.
Certains d'entre eux, extraordinaires, ne servaient qu'à titre d'épreuve. Mais
tous également menagaient d'une mort amère et violente. Par des lacérations
les plus subtiles, si Ton peut dire ainsi, ils décbìraient en méme temps la
» chair et Tàme. Peu à peu ils détachaient celie-ci du lien de leur union intime.
Au premier rang s'avangait le prétre Eléazar dont la vieillesse se tra-
hissait à ses cheveux blancs, mais qui était jeune d'esprit. On lui demandait
de manger de la chair des sacrifices paiens et de la chair de pò re, et de re-
noncer au cui te pur de la Loi. Le tyran croyait en effet que, s'il triomphait
0 de lui, il vaincrait aussi la Loi et le sacerdoce, dont la mine serait la con-
séquence de la défaite du vieillard. C'étaient ces institutions qu'il attaquait,
et non pas en réalité les personnes. * Il pensait aussi que les jeunes gens et * fot. 99
les disciples suivraient sans résistance leur maitre. Mais il fut dé^u dans son
cspoir et dans ses illusions.
15 Eléazar se rajeunit dans son corps vieilli et affaibli contre les dures
calamités. Il fortifìa les jeunes gens, eux qui étaient d'un corps ardent et
vigoureux. Il prouva que la Loi était spirituelle, que le sacerdoce était su-
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12 SEVÈRE D'ANTIOCHE. ^VT
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:|ii%*>Kv> JJo 06^ ""^J) jiVtfcsmiV) jlo :|jLdi;£oe JJ yooC^ jooi %«oioK^/ jf /
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:|»ii>i"> ^o 1^} JLd/ ^; jLi2L^cu Joj!^; ^«oioK^ jJLaoiabeo v^^^ |Ki>Oi
blime et élevé, en montrant qu'ils possèdent une espérance mystique pour la-
quelle on doit souffrir, et qu'ils n'existent pas seulement en apparence et par
écrit.
Antiochus était très occupé {m'k\}(; h) à rire d'Eléazar comme de quelqu'un
qui soufTrait inutilement et dédaignait le mets très délicieux de chair de porc. Il ^
appelait ce mets un bienfait de la nature, et il considérait comme une sottise
de préférer la mort à un mets. Mais il temperai t ses menaces en riant de cet
bomme et cn méme temps en cherchant à TelTrayer. Parfois il montrait à
son égard de la pitie et de la compassion ; il disait : cet homme est courbé et
affaissé par la faiblesse et le faix de la vieillesse. i'
Les mémes sentiments étaient parta gós par les serviteurs, les porteurs de
lances qui entouraient en armes Èlèazar et protégeaient ainsi le roi. De tous
cótés ils entouraient en bon ordre le vieillard comme une tour de verta. Mais
celui-ci était pour eux inaccessible, complètemenl inexpugnable et invincible.
Il disait : « Notre Loi, ò Antiochus, est la vraie loi; elle est Toeuvre et le don u
de Dieu, et non pas la doctrine d'un homme. Est-ce que tu n'as pas entendu
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[13] IlOMÉUE Lll. 13
:JLiJL^ ''^N^^àoo s^ju^ùi JfO^; ot • i» ""^«^^Jboo :)b-Joi ^o; J^oojo m n io
^Aoi I >.o \ ''^.^^àoo :Ji > N; ^ oiJ^ Jooi ooili ^1 ^; oói ''^.^^àoo
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^bo |J,adb,rfS «jLflDOMJ; j^>Oii9 ouM o/ •«^«oioK^/ |oi^9 :| noci Vìi ^il^;
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fiTNìVt i\ o.^ I I > n \ ^ :^J^)L:^ j I i K^kiJl ^éOì \n\9 yo-iói
^ fol. 99
V» b.
i:.
parler de Molse, de son jeùne de quarante jours, de la splendeur et ìie la
purìfication qu'il en a tirées, dii somme t du moni Sinai', du nuage, de Celui
qui lui faisait là dea révélations, des Tables gravées par le doigt de Dieu,
lesquelies étaient doublement écrites, à l'intérieur et à rextérieur? A ceux qui
étaient très grossiers, ces Tables montraient la face extérieure de réeriture,
mais à ceux qui les contemplaient avec sagacité, elles indiquaient les profon-
deurs mystiques de l'esprit. De là nous est venue la répulsion pour les mets
de cbair de porc, laquelle nous instruit et nous enseigne à contenir la passion
de la gourmandise, à ne pas rechercher les choses délicieuses * et à observer * fói. 99
ainsi la continence. Je respecte donc, ou le fondateur de la Loi qui est Dieu,
ou l'esprit de la Loi. Aux animaux privés de raison, il est permis de se servir,
comme tu le dis, de l'abondance du don de la nature et de jouir des voluptés
sans frein. Mais à Thomme doué de raison, il n'est pas permis de faire ni de
manger tout ce qui est possible ; il a regu une loi qui lui interdit certaines
choses et qui lui en permei d'autres. C'est pourquoi nous appelons des brutes
Ics barbares, eux qui se mettent tout sous la dent en obéissant à la nature
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14
SEVKRP. n ANTIOCIIK.
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K.A^ ^^^ *I^i^^ Iloi^fOi.^ ^^^^ f-^!! ^ f^ -y^ ^^o Ul ioil> * ' -^^
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^'^ìO^i 001 l^Oifì U^'l x^ f^i ^y^ * ^-^^^^^^""^^ M^ "^^ oq\; i-Jb^i; y^l
et non pas àia Loi, Tel est l'esprit de la Loi, pour m'abstenir Jc parler des
sens t^uhlimes el surtout inexprimablos.
a Mais je dois oncon? m'adresser à rimpiét** et à robf5issance qui n^est pas
coidbi iin* aiix mvsiòres. Que diraì-je au siijet de Textriioiir ou de la dignitó
du Grand Pn^tre? J'ai penr de la tuiiique qui descenJ jnsqu^aux pieds et qui
est tissne avec di*s couleurs variées et dilTérentcs. Elle niontre «[ue le Grand
Prétre doit étre revi^tu de tout renscmblo varie des vcrtus, J'ai honte devant le
pectoral des jugenients, le symbole de la veri té, que devaienl porter sur la
poilrine ccux qui ool regn le sacerdoee, en entraot dans le Saint des Saints.
pour acqurrir la raison intellectucUe qui est conduite par la parole plutót qne
par la colere et les passiona cnnemies, pour pouvoir juger coninie il faut» pour
recevoir commo dans un miroir les révélations d'en liaut et les direclions et
les transmeitre aux initiés avec exactitude et vérité, Je snis confus devant la
Cidaris, c*est-à-dire la tiare qui couronue la tìHe du pretre en signe qu'il s'est
forti fié Lontre les passiona. Je treniblc devant la bandelette d'or sur le front»
eanciifiée par le uom de Uieu qu'clle porte seul grave un letires qu'on ne prò-
nouee pas. Elle illumiiie le visage du pretre qu'elle conduit et auquel elle
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fol. 100
a.
[15] HOMÉLIE LII. 15
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<^Jooi |;*9 oiM; K>^J\>9ii ^ «.oooi ^uffftiimSVì
^^^^^9 ^di^oi in \9 jl^ort No iiOrii>\ ^«^^JId |iiViì"> ^ j ^ «> ^9 ooi
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|;aJ9 JK^S^jo^ :^^i/ |J^<^ o/ JKNii^,mV> jtCb^M It-^^^^-^ 1^^ JLd/ ^
.<^N m9 J1a-^j 9^-d ^ •/H^i/ cu ^ s»{ Jl n^i ^i ^o Jooi ^NKiV>
^^^jf^ Jttyo jloi^ljo
enseìgne que lui seuI verrà Dieu. Lorsque je suis plongé dans ces pensées
et dans beaucoup d'autres, pourquoi trahirais-jela loi de mes pères? Pourquoi
* scrais-je vaincu par un meta prive de raison? Pourquoi souillerais-je ma* foi. loo
bouche qui jusqu'à une telle vieillesse est restée pure? Tu connais parla, ó
^ Antiochus, Tétat de mon àme ; prenda donc maintenant une épreuve de mon
corps. »
Frappé, comme par des aìguillons, par ces paroles qui étaient pleines de
philosophie, Àntiochus donna l'ordre de lacérer le vieillard par des tortures.
Aussitót les serviteurs porteurs de lances, ces crucis, se mirent à Trapper du
10 poiug, à multiplier les blessures. Par des coups de fouet ils le lacéraient,
attaquant ses flancs et décbirant sa chair au point que son sang coulait abon-
damment.
Le vieillard, fixant ses yeux sur le ciel et courant avec empressement vers
la voie celeste, soufflait et suait violemment. A la fin, sans avoir été contraint
15 àexprimer une parole de faiblesse et de l&cbeté, il fut livré à l'ardeur du feu.
Alors, lorsque le reste de son corps fut consumè, et après la prière pour le
peuple et les dernières paroles de Tagonisant adressées à Dieu, il s'envola vers
les bienbeureuses demeures des anges et des saints Pères.
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fol. 100
r» b.
16 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [16]
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K^/ ÌJ^^/ :|K!SÌ9 ^9 ooCb^ .|^ii\i %«oioK^/; Jooi 1^ >\i i#oki»/; wài; ^/
Les jeunes gens, conforméme'nt aux ìnstructions des prétres, accueillirent
les combats du maitre et les méditèrent avee beaucoup de diligence et d'em-
pressement. Ils connurent mieux que les enseignements de la Loi Tendu-
rance du vieillard dans les souffrances, et ils la préchèrent avec ardeur.
Ils la conservèrent dans leut* mémoìre avec une exactitude remarquablement
vive, sans aucune fante ni oubli. La science qn'ils regurent, ce n'est pas prin-
cipalement par la langue qu'ils Tenseignèrent et la transmirent, mais par uu
courage à la hauteur des supplices.
Chacun de ces jeunes gens fut amene en public suivant le rang de sa taille.
Le tyran croyait, par un chàtiment impose à Tatné, cbanger les autres en les
elTrayant. Lequel ne faillirait pas en effet par peur, en voyant les chairs de ses
frères cruellement déchirées et mises en pièces ? Mais tei ne fut pas le résultat.
Au eontraire, cettc idée de frapper par la peur excita ces vaillants guerriers
arhiés de la piété (eùdsSux) à montrer un courage encore plus grand. L'atné des
frères songeait que c'était un devoìr pour lui d'imiter son maitre. Le second
fol. 100 pensait que, outre * le vertueux exeraple de son maitre, celui de son frère lui
^ * imposait aussi une oblìgation. Le troisième s'eiTorgait de surpasser ceux qui
Tavaient précède dans le combat et d'étre un exemple d'héroìsme pour ceux
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[17 HOMÉLIE Lll. 17
I t<S ^ i ^} |K.>a,J, Joou;o i\ ^\ f oaKoI/ o^oi^ yOJoO^ ^d/; :oi^ Jooi
w^^ ^b09 jln^n "ìiN» lii^ ^)9f-^ jlvii>'mo «.oiiK^ jl*/; oojS^ jooi %«oioK^/
yooiA^/9 jto rtìAIJI 0001 ^i^ ^artìV» «Ofr^^ yo^}! ^ ft> Jg \ ^ ^^h<^i
s^ lo^ ^9 0001 ^9Kl^K^ ««OOOI > iit\i9 VQ»JÓ|9 yp0^^9 y^^ULM fJ^
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;|ftm*tf\ Cirillo/ %A^/ JJoi!S^ K^JLi.ibdj tt-A^l/ oujl^ ^AttudKj} 9^9 )Ljv^/
qui restaient. Tous s'étaìent associés les uns avec les autres dans les luttes et
les combats. Cbacua d'eux ne combattait pas seulement pour son propre
martyre, mais aussi pour le martyre d'un autre. Celui qui s'était avance
le premier était une colonne animée pour celui qui suivait, et un symbole non-
veau de courage qui subitement avait été écrit et place devant lui, suflìsant
pour Tentrafner vers un zèle égal. Les derniers, en entrant dans le stade,
éprouvaient Tathlétisme de leurs" frères encore plus que ceux qui souiTraient.
Ils se préparaient à l'épreuve imminente, craignant non pas de suivre les
traces de leurs devanciers, mais de ne pas montrer dans leur corps leur qualité
de frères et la méme energie d'endurance dans les tortures variées produites
par les instruments du supplice.
L'un était allongé sur une roue qui disloquait ses articulations en l'en-
tralnant dans la rotation de son cercle, pendant que des charbons ardents,
placés au-dessous, le brùlaient en méme temps. Un autre était dépouillé de sa
peau par des crampons de fer, comme on dépouillé un mouton. Un autre, à
l'ordre qu'on donnait de lui couper la langue, tirait de lui-méme la langue et
la tendait pour qu'elle fùt coupée, montrant par là que si quelque cbose de
PATR. OR. — T. IV. 2 T
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4
fol. 100
V a.
18 SEVÈRE D'ANTIOCHE, [18
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JiJLji9 JKSN uivxì JK ■Ymn/ JKjiaji ^^«ò^ :^^oi |j>d ou p oid tlt^oA ^
cache à l'intérieur était reclamò pour le supplice, il le doanerait aussi, s'il dé-
pendait de sa volonté de le produire. Eq effet, chacun d'eux avait grand
souci de mettre en évidence, en face des nouveaux genres de peines, un em-
pressement encore plus nouveau à étre éprouvé dans tous ses membres à la
fois et à supporter vaillamment de nombreuses épreuves avant que son àme
ne se separai de son corps. Ils estimaient que c'est souvent le propre des
animaux d'étre abattus dans un seul massacre, tandis qu'à ceux qui se dis-
tinguent par leur energie il convieni surtout de porter sur leur corps de
* fol. 100 nombreuses marques * de courage, de marcher ensemble vers le glaive des
^ ^' adversaires, et de répandre leur sang aussi bien pour leur ennemi que pour
leur parent.
Telle était la puissance des jeunes gens, ces vaillants héros, que je ne
m'attarderai pas à faire le récìt des actes de chacun d'eux. Telle était
Tardeur, la mieux préparée pour combattre, de ces confesseurs invincibles.
De méme que les ouvriers qui enchàssent dans une couronne d'or des pierres
précieuses et extraordinaires, ne prennent pas des pierres d'une seule couleur,
mais de couleurs diverses et variées, pour en faire jaillir un seul éclat;
ainsi ces jeunes gens s'élangaieut avec joie vers ces inventions de supplice
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[IO] npMÉLIE Lll. 19
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|:aL^ oi:mù^ iooi J^cu ov> j^^^^h :l.ooi ||..ab:b^ ImuNI,/ \0^ul^ |.J>ko vi^b^
• • • ^ • ^
étranges et variées en ornant de dìverses manières la eouronne du martyre
par des combats au9si variés que les pierres précieuse^.
Lorsque six de ces frères eurent achevé leur course et, par leur course,
furent arrivés à la eouronne de Tappel celeste *, le septième restait le dernier.
^ Il était surexcité par les six martyres précédents et plein d'ardeur pour com-
battre et Intter pour la religion. Le tyran qui en avait peur cherebait à Taffai-
blìr par des caresses et des promesses. Voyant que le jeune homme méprisait
scs offres, il ordonna qu'on amenàt près de lui sa mère, dont il aurait pitie à
cause de son àge et parce qu'elle avait perdu ses fils. Il pensait aussi que celle-
10 ci pourrait par sa présence, et à plus forte raison par sa parole, attendrir, flé-
cbir et ramener à la nature Tatblète. Il échappait à cet insensé que c'était elle
qui avait aussi oint les autres frères pour le martyre et les avait envoyés au
ciel. Et méme, près d'eux, à l'instar d'un general ferme et vaillant des guer-
riers de la religion, elle les exhortait, allant de Tuu à Tautre, regardant et
15 craignant qu'un de ses fils ne faiblit et ne chancelàt. De cbacun d'eux elle
faisait un héros et en méme temps elle établissait avec eux un pacte pour le
supplice, dans l'espérance qu'elle périrait par le feu ou qu'elle serait coupée
1. Gf. PhiUp., Ili, 14.
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fol. 100
20 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [20
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yO-iói ^o KtJ^n^v» ^ih<^l fdo Jooi ,%o\j v> oiLolS^ 0001 ^a^olaIa; v^oi
comme un arbre, lorsque ces branches sorties de sa souche seraient tranchées.
fol. 100 Bref, elle proférait ces paroles * de saint Paul : « Mes fils, que j'enfanterai de
^* **• nouveau jusqu'à ce que le Christ soit forme en vous '. »
C'est en secret et non pas visiblement qu'elle pensait, exhortait et agissait
ainsi. Lorsqu'elle se fut approchée publiquement du plus jeune de ses fils con- ^
formément à Tordre du tyran, elle jeta en hébreu une eourte parole non seule-
ment dans les oreilles de son fils, mais aussi dans son esprit. Ce n^était pas
pour se cacher des serviteurs qu'elle parla dans sa langue paternelle, mais
pour rappeler à Tathlète les premiers Pères et leurs anciennes victoires, et le
pousser à un zèle égal. Elle enflamma et fit bouillir extrémement le coeur du 1
jeune bomme qui, dans son ravissement, s'empressait d absorber cette mori
amère comme du vin doux. a Détachez-moi des liens, j> criait-il à ceux qui
se tenaient auprès de lui. Promptement dèlie par eux, qui croyaient par
erreur qu'il était revenu de ses sentiments belliqueux, il s'élanga et plongea
dans un des chaudrons placés devant lui sur un feu flambant. Plus tòt qu*il '
ne le pensait, il réalisa son désir et rejoignit la troupe celeste de ses frères.
1. Gal., IV, 19.
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121] HOMÉLIE LIl. 21
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llfiiim Vì.»v )|.^ :)lo9K^i-^ )i^ :)K^ij^U jf-^f «f-^^^^! [lo v^N t\ 0/
• • • *
^2 ouoi yoV^JLD; cu VKi n ^} U^t^l *>^f^ jKxiLd oi^Jd ^^ 01^ ^^"^^^ ^^
* fol. 101
r« a.
Après celui-ci^ sa mère fit preuve de courage. Elle qui avait été éprouvée
par de pareilles douleurs, qui avait été couronnée par les sept martyres de se»
fils, elle aussi se ceìgnit de la couronne de ses fils, en montrant par les faits
eux-méraes de quelle racine avaient germe et crù ces vaillantes pousses. Le
5 chandelier orné de sept lampes n'éclairait pas le Tabernacle autant qu'elle, par
les sept lampadaires doués de raison de ses fìls, faisait étinceler TÉglise du
Christ.
Ecoutez cela, ó Mères, et élevez vos fds de la méme manière. Laissez-les
aller à Téglise et encouragez-les à recevoir les enseignements des prétres. Ne
10 les faites pas étouffer par les préoccupations mondaines. « Ce qui est visible
n'a qu'un temps, mais ce qui est invisible est éternel, » s'écrie le Christ en par-
lant par la bouche de saint Paul*. Oh! la mère sainte. Oh! Tàme virile dans
un corps de femme. Oh! Taccord des frères qui nous ont montré une méme
éducatìon, une méme vertu, une méme endurance pour la méme espéra nce, la
15 méme mort honorable. A ce sujet que nous diront * donc ceux qui tirent Tho- * fol. 101
roscope d'après le mouvementdes planètes? Ce n'est pas sans doute à la méme
heure comme dans la méme station du zodiaque, c'est-à-dire dans la mesure
1. II Cor.. IV, 18.
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SÉVÈHK D ANTHKJIE. ^^W ^;
ooi ^ ^oio ^M :yOO|^ |ooi ^^o^l^l ^M t-^ :|KX^j \ i^^ito qì^ ooi ^^t^^l
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OOI JfOJf |jpI/ ^ :)lfK^io JK^^i^S OOI ji^j^ ^^i-)-u; a/ :)j^^ jkò.!
t.«<k^ IfJUo gjj^^ll ] ^\ '^y ^ V ^ -.Q^wldll fiorili Ì,da^ ^^oo » .^ ^^"^l
:ooi Jo£^ cifO.^^0 o|j.>do|; ^; : ) K-^a^jjooiK^ ^ ya^^iolo .■)K.^i<v*ntf)o
^^ :looi ou«K«»| l-^tl ''^Oi. Of.^ ^o |of :|^oo^J9 11^1 N »; )lojo^-M
|lc^/ ^.Jl ^#tJl/o .^ ^;fio.,p^ ^^o| lo^o «.^ ^*<ì\,^ ^M ^*V>t'ft
xOJÒi UVooft^ ooo« ^v^n/ ]1 f ' ^ *.Kl£&j^l/o Infilo Ik^ò^ |«JUdoi JfOi}
d'un Seul point, que leur mère les mit aii monde. Ce n'osi pas non plus, comme
diselli les soLs Maniehéens, parce que tous avaient cu soi une grande parlie
d'un seul pouvoir. Mais la pensée dominante était une pensée pieuse (euceéTjc)!
qui ('^lait une en eux; e/étaii la m*>me eouroone du martyre qui ìo::^' invilait.
Ces mdrtyrs^ en lirant leur zòlc do la doctrine de la Loi, précédèreul dana
leur course les confesseurs de Hivangile, de méme que sainl Juan-Bfi///A^fc
preceda le Christ, AuparavQHt aussì les trois jeunes gens et Daniel, Thomme
aux nobles aspiralions, furent sauvés du four ardeut à Babylone et de la
fosse aux lions, et ils apparurent aux Harbares comuie des étres vénérables
à cause des mirarles et destinés à ramener Ics Israélites à cette Jéru^aleni
qui est située sur terre* Les jcuues Marettabées, précédant la venne da
Christ, la résurreclion, la Jérusalem spirituelle, dont l'arlisan et le créa*
teur est Dieu*, Tanuonce du Royaunie des cìeux qui était déjà proche,"
partirent du stade des condiats vers le cicl, en instituant les premiers et ea
nous enseignant Fespoir de la vie fulure à laquelle ils nous préparaient
Si ce fait n'avait pas précède, eonduit et dirige par la Prorideiirr, que n'au-
raieut pas dit ces Juifs aveugles en voyaut nmurir dans les supplices des
1. Uébr. , XI., lo,
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^[23]
HOMLILIK LUI.
23
fc ;^Vì\ ^1 a \ vooi^ Km*| Jl )KvwxrO» |i,«^«j Jt %^m lo^o :oooi ^K.,00
^^^«.^/ y^^vìNv ^o^C^ |K.^^^ml o^, .^ 1^
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»|Ul!}Jx&a3h, ^^ |ei:k ^ K«^,.LLf« K^oiAMjt ^óf |ia«.ào b,„>^ o/ JLoipe ""^
^Oi-^ yo^-^o)^ *fK^ v^naX t^-, ^ V i ^9 ^Km|
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JOlk^ ^rf^Ot
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hommes f|ui confessaienl le Chrìal? Ces Jutfs qui n'oiit pas d'ycux pour
contempler le viclorieux osjioìr ile la résurrectloii^ par les rayons diiqoel
nous avons été éclairés grAce a la boiih5 et h la charité (yilavOp«i>7rLx) Je Celui
{\m nous y convio. A lui la gioire éternelle, aint?n!
HOMELIK LUI
SUB L\ CORRKCTION, CKST-A-DIHE LA CALAMITE QUI, HAPPORTE-T-ON,
FUT ENVOIÉE PAH DIEU A ALEXANDRIE.
fui. lOf
r b.
Qu'on ne penso pas que les prétres ou ceiix auxqueU a été confiée la
direction du peuple penvent sans danger se taire. Ou'on ne s'imagine pas
non plus qu'ila font une faveur quelconque * aux audìteurs lorsqu'ils paraissent • to\, 101
en public pour pmrler et eoseigoer. C'est un devoir qu'ils remplissenl en
agissant aìnsi. uu devoir qui^ non remplì, cause une angoisse extréme à ceux
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V, ^^^^^^ SÉYERR D\\MIOt:HE,
^^~^\ )oi2^ i^^ poi ioqaN i» oiK^iiN Q^omùò :cìVM-à |jotid :V^f Ì^^^i
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*.)jop^ oò^ u>f| > jy^f JS^^ ^J-^^l ,yp^^%Ql% oi"N ^ c^>^^ It'^ Jo3^
j,^>^o/ r^fis^r^i.^ |oi^ ^o% V^Of )jo>^^^ '^''"^^ fewJl^fcS xvf Ih^Kì;
:w»«i3Ì )K\;xu>.^ft>s ;a^>JS.s o^o :|IS^^^^o %daju^ ^^^On^ojl; ^ow^y jLkX»/
4^]LxLfip ^^f ooi Jjila^ \^i |*g*' lo^ ..^o^io p^l c^^^ "^I |l/
fjui sV soiistraìent* Le propliòto Amos dil : n Prétres, ócoutez et rendez
témoignage ù la maison de Jacob, dit le Seigiieur, Dieu le Tout-Puissaiit V n
Isaìe iioiis donno le mt^me commandomtMit. : a Consolez, consolez niou peuple,
dit Dieu; prétrfes, parlez au ea:^ur de Jénisalem^. n II faut dotic, en premier
lieu, que 1p pnMre possedè par la purificalion une ouie trùs line pour pouvoir
saisir promptement les révélations envoyéos par Dieu» snit les menaees, soil
les commandemeuts. Il doit, en second lieu^ rcndre témoignage au peuple
et parler, non pas en tremblaiit, mais avec une eertaine liberté légitime et
sago; non pas d'une manière Bimple, mais « au cosnr de Jérusalem », afin
que la parol*^ touche len auditeurs, qu'oUo ne réjouisse pas sculemeut rouìe,
mais qn'aussi elle passe et enlre à rintérieur, et qu^elle cnvoie vera Fame le
bénéfice des explications.
Cesi pour une partde de ce genre que saint Paul écrivait aux Corin-
ihiens'* : (t Mais dans Tliglise je veux prononcer cinq paroles par man es-
prit, afm d'enseignor anssi les autres, plutót que dix mille paroles par la
langue. »
Les paroles dites par Dieu au propliète EzècbieP ìnspirent une grande
1, Amos, 111,11 [Sopranle), — 2. Isale, xr>, 1-2 (Soptanlc). — 3, 1 Cor., xn% tu, — 4. Voìr ci-apròs. p. 27.
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[25] HOMÉLIE LUI. 25
0|2b^ h^l sflDQJO|liiO Jju/ y^l}9 K^JV^OM y>OM,V>0 «.y^^lLdub^ JL-^90 :^ik-^CUA.£D
Qiao.i>> jl^o} >> Vi •oj Vi JKaJoia ssou jloJLiLAfj ooi^9 ^be K^)vJ^<^ >|l^Kì\
^/ J-JL-dj Jlto )jLd>d ^f^ ^-d :)Ì^ iiti»»riVv> )K niiifi>Kv> %«oioK^/ jjuib^
yooi^; jicà^ o£bo :^<b^K,v> JKjld p v^oi; JLip/; )La2u/ Jo»:mKJIil:m jLoo;
jloioXtt ouS^ •*)£CbLbeo O0I9 JV^o; ln\o .^jLk^ K.*d o/ jl^o; loJ^; ^/
jlo jK ni ii^mv> Jl ^ t^mriNa ^ ^/ ^"^^^ ^"^"^^ .^«iK^o yooou yooil^;
^j ^iNot ,^ :)uj/ l,^ ^fKm^fj ^0 ^^\qì\ ^ • Jooi v^/ looi )Va1««
* fol. 101
v« a.
crainte à ceux qui soni à la téte du peuple, méme à ceux qui montrent de
rinsensibilité. Elles terrifìent et prouvent clairement quel est le danger du
silence, surtout pour celui à qui a été confiée la fonction de Grand-Prétre.
Celui-ci est appelé sentinelle (<j)toTro(;), ou parce qu'il agit et veille pour le
peuple qu'il recherche avec sollicitude, et tout oeil le scrute et l'examine lors-
qu'il dirige à temps et à contre-temps, suivant la loi apostolique*, le troupeau
soumis à son autorité ; ou parce qu'il est place devant nous comme un modèle
et un emblème de la rectitude de la vie ; on peut dire aussi un oYi|xetov, c'est-
à-dire une cible vers laquelle les archers tirent une dèche. Le but (ó (txoitck)
est ainsi appelé parce que ceux qui tendent Tare fixent leurs regards vers le
signe ou le but, * lorsque, au jugé et en visant bien, ils veulent y envoyer une * foi. loi
flèche. De la méme manière aussi, le peuple doit regarder vers le prétre
comme vers le but ou le signe, et diriger toutes ses actions sur sa conduite
et sa parole. Ainsi saint Paul, dont l'oeil de sa pensée ne se détournait pas ni
ne s'égarait, mais regardait seulement vers les choses célestes, dit ^ -. ce J'ou-
blie ce qui est derrière moi et je tends vers ce qui est devant moi. Je regarde
1. Cf. II Tino., IV, 2. — 2. Philip., iii, 13-14.
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V" a.
2(j
SICVKHE IVAXTIOCIIH
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i^^JL^b^; :)i&?CS.^; I^^K.^.^ Q^.^>.it.vi\ K^l jfoò^o .^^^^p iK-d ^*liff
^9ofo i-d09 Ji|o J^o^t t \.^ ^^ ^Q-^)ia^9 ^oi |.^9o|.^ fJlfj )) ^-^flP
jlt-^^ ^"^s^ )ooi yollo I-D090 :ooi |1^^/ ^-^; )K-30f.^ a/o J /ìX.vì'
JU^
^i.
<^Ul \h^ U^^^ pofo )l/ ^ ooMf i^oXf Jl ..A li.^^ :^^.«Oi.f>M*|.,^
vers le but (c'est-à-dire le signe); je cours vers la couroiine do Tappcd supé-
rieur de Dieiu »
Il appelle sentinello (ticottó^) surtout le prétro, suivnnt cetto pensée qii'il
est d'usage de nommer soiitinelle («xoTfci;) celui qui se lient sur un miir cu
sur un aulre lieu élevé, qui fixe ses yeux attoiitivement et regurde au loiri,
et qui fait connaitre le premier rirruption et l*approche de Teonemi ou de
quelque autre ehose inconnue qui doit arriver bientòl. On pcut tronver eette
expresBÌon (axoTud;) dans le Livre des Rois où elle est dt^^rite d'une maniere
evidente : a L'enfant sentinelle (tò iraiSapio^^ u cncoT^ò;) monta el Inva les yeux;
il vlt qu'une nombreuse troupe à'avanfait sur la route de Suraìm, du eoté de
la montagne. La sentiuelle vint en informer le roi et elle lui dit : a J'ai vu
« des hoinmes sur la route de SuraVm, du còte de la montagne V « Et dans un
autre cndroit' : « La sentinelle (q gtcottò^) alia sur le toii des portcs vers le
mur; elle leva les yeux et elle vit un hommc qui courait seni en face d'elle*
La sentinelle cria et le lìt savoir au roi. » Et encore dans un autre endroit^ :
a Va la sentinelle (o ^xo^tòì;) se tenait sur la tour de lezra'el; elle vit la poussière
de la troupe d'Iéliu qui s'avamjait, et elle dit : «^ .le vois une troupe* »
1. Il Sam., xiiK 3k (Seplanle, Il Bois, xin. 3'i), — iì. ihid.. wuu 2'i.— 3. Il Bob, ix, 17 ^Seplanle,
IV Rois. i\, 17).
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WimÈLUi LllL
27
,|;ìfiD^9 OMt >.vi\ mbI
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|&Oof ^f-^ fKdOt ^^O^; Mbd»/ f^f %)-^^«D^; OMt >.V1>> m3( 1.^1/ ^9
IfOi ^'^i.^^^o -,|^fo)k.^o )JLof0..^^^a^ i.fc^,x^>OQ :|lVK.^^^f ^^-«^^ "^^ y^ì^
oj^ K^l .^^A\>v» |J ^^01 ^It^! vojoi ijbois^ f^^t^o ^*-flD Jt^.-'i^fla^
• fui. H>1
De méme, le direeteur dii peuplc qui, eii se tenant sur la tour des vertus
comrae sur un Heu élevé, est exhaussé eii fait et en théorie et, pour eette
raison, est place sur uq siè^e iiu-dessus de tous les autres, doit posseder un
m\ iiìtt^llectueK pur et permani, éelairé d'en haut et qui le premier aptTgoive
s de loin les calamités inimìnentes, ou l'irruption dos démons comuìe des en-
U nemis, ou les embiìehes cachres, ou Ics lilets dissi mulés du Malin, afin d'en
I avertir le premier, de préparer, de conduire et de diriger les événemcuts
I *qai doivent en aurpjir, en dehors dej^ iimlhenrs qui frapperont le peuple.
I Cest pourquoi rÉcriture salute le nomme surtout sentinelle (^txot^q;), eomnie
lo je l'ai dit.
Ensuile l'ÉfTiture demando au prtHre que, après avoir vn le premier, il
en témoifjne au peiiple librenient, publiquement, plus clairemeiit encore que
la trompette aux sons joyeux et à la grande voix, aiin qu'it touche Fouie dure
et fermée par la méchanceUi du monde. Il est ben qu'il entende aussi la pa-
role d*Ezéeliiel et qu'il sarhe quelle doit étre sa crainte, et quel est le ohàti-
ment fixé et réser\'é aux prétres qui ne préchent pas ainsi. Cette parole est
celle-ci' : <r La parole du Seigueur vini à mei en tlisant : « O homme, parie
il aux fils de ton penple, et tu leur diras : Terre sur laquelle je porterai le
« glaivet Qnt^ le peuple de la terre prentie un homme d'eux nt qu'ils Tétablis-
, 1* Efi^fb,, WMtT l-T.
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foi. un
28
SEVÈRE n ANTIOCIIE.
po|Xo .y.aa^ wJl^ ^'^S^oo fjy^ 'Jì^lv s^lo^ 1-4^0^ oitC^oo locio.Udoi ^;
:^^ooM^o ^^ li^^L^l^fl; jb&x ^^jfifl'f *.)L^v^ of^^. fJ^V; ^ I^W ivooila^
.^%^ of. >, ^. I 90i;|/f ^^^-^w^ )mJO|o vJoci-i i^^m \ >^ ou^f -rotali |J rs
|J |.^d^i^ *,^^a^\ >^9Q.iJ )lo (ji^ik-^ 1^ *'*j |lo :)L'l/f jL^y^.^ )>.«^ s/ l^^oia
I * ^ %^^Ol9 i^H s.*0|oK^^ {«^.iJm 'JfJ^I l<X.J\j> ^3^ ff^u 9^ Sv^NrNÓ ji^l
J ^ >- UL^^ ^^ ^00.0^99 -.Jn.1^9 *M^^J Jt jLl^d ^^9 yC^^Ji.^ *^JU# | ^> P
^1 )l/ -'^-JUm w«^9QubO ^ nVyD |J )tJ^9 ^«OJ^ 9à*X> ^9 O^ :^lfltt'>^*l/
« seiit pour eux en sentinelle (et; g^xoicóv). Si la sentinelle voit le glaive venir
« sur la terre, qii'elle sonne de la come et informe le peuple. Si celui qui
a entcnd, entend le som dt* la come et ne prend pas garde, le glaivc vien-
ii dra ratteindre; son sang sera sur sa tdte ; parce que, en èntendant le son
a de la come, il n'a pas pris garde, son sang sera sur lui. Celui qui aura pris
« garde sauvera son Ame. Quant à la sentinelle (o ^tìcottó;), en voyant venir le
« glaive, si elle ne sonne pas de la come et ne prcvient pas le peuple» et si
(c le peuple ne prend pas garde, lorsque le glaive viendra |>rcndrc leur ftme,
« celle-ci aura éié prise à cause de son injustice (ivopLiot), et le sang, jo le
flt réclauierai de la main de la sentinelle, j»
En vue de ces menaees — si une sentinelle qui se tait sans provenir ni
avertir, ne pt^rìrait-ìl qn'iine seule Anie, est coupable du sang do celle-ci —
qne ferons-nous? Ou plutòt quelle crucile douleur ne su!>irons-nous pas,
nous qui avons été établis à la ti'^lo du peuple? Non seulenient nous ne pré-
venons pas de ce qui arriverà, mais aussi nous avons une langue insensiblc ir»
ponr les donlcurs posées devant nos pieds et visibles à nos yeux, pour
dcB douleurs étranges et extraordinaires, qui n'exìstaient pas méme dans le
tenips jKissé et doni aucune meniion ne nous a été traiisniise par riiisloire
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r»a.
[29J HOMÉLIE LUI. 29
JKaXjJL; ^0^-^ jLi^oi JLd/ .'oooi v-^ ^i4^! ^ i-J^-d>^ JL-^/; ^Nnr»
,CLac^K.j>/ |H>|\\^; \ il -n'iN» 0/ JJla:^; |tii>Y^ ^n^fìo Jl ^yì » v> >*aVftj
4>a^b^i^i/ )LL2.flD)K^o Jl |T>iOt*>o jLAjd^aiid; o)
J^Mù^ ouS^ '%:>^ K^JLiuOD I i vn vOJUjp; ciiì/iKa/ :juVdift^ ^9 );)la;
10 ^ ^/ Jl/ :^ivvii Jl )b^j jjd IL^:^ ho^ O^ ^^'^J? ®^ /*^J^?
jj;^^» "%:^ ^>^ n*\» ^^Jl "^^^ ^^ot :l*o*v jLào:^! ^Aoi jK^o^ ^^^
.KttVi/ ^doi ^Z; ^)dt^ Jlo .K^Id 1^0190^ j iì\ Mjv» jLsLijo •.JjBDa:tfLi9
J-^V-^ ^ » » Vij .'jLjLdoi 01^ Iv-^m/; ^ «'oj/ V^Jj ^ |vì\» y/ Jl/
o\o •,ó^Jk^/ jKli:» ^; jfoi JK^^kU; J n 1 ^ot» jioioi.^.do jia^JLiLd
15 I i „ > o»^ \ n ^^^ 001 K^/ ♦^sJJ^JLl/ JLlLOI; jfd jio^yb^ nt \ *> JJLAOa
ancienne. Nous avons connu en effet, à une epoque peu lointaine et aussi
dans les temps ancìens, * des villes, des régions, des communautés, des na- * foi. 102
tions, qui ont payé la fante des pécheurs et ont souffert cruellement d'épidé-
mies, de pluies continuelles, du fléau de la gréle, de la dévastation des san-
5 terelles, de ladiseite qui a entrainé le manque des vivres nécessaires. Elles
ont éprouvé une maladie pernicieuse et la perle de beaucoup d'hommes qui
en sont morts , ou elles ont été livrées en captivité aux ennemis, ou elles
ont été frappées d'ulcères et d'abcès incurables.
Qu'il ait été permis aux démons barbares de s'armer ainsi en masse
10 contre lout le peuple d'une ville ou d'une région, c'est une terrible nouvelle
dont nous n'avions pas encore entendu parler. Lorsque* je parcourais ces
malédictions prononcées par Moise contre ceux qui transgressent les com-
mandements de la Loi et que je lisais les dilTérentes espèces de fléaux, je
n'ai rien trouvé de pareil. Mais peut-étre citera-t-on cette parole de Moìse* :
15 « Le Seigneur te frapperà de démence, de cécité et de dérangement d'es-
prit. 9 Mais ceci n'est qu'une partie et non pas Timage complète du fléau
qui est arrivé maintenant. Il y a en effet dans la calamite méme de la de-
r« a.
l?Deut., XXVIII, 28.
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* fol. 102
30 SEVÈRE D'ANTIOCHE. ;30
Jlo yooj^; jym^^N yciftm'ftio yOjiKjIjo v^^xlx^Kjo jiiSi-^ v?-^'-'^'? t^
001 jt.iN >.tiotniiVi>^mi ^)dpo jKIScbo K^^jo JK ■ 1 > 0 [loft » n 1 ^
)JL^ ILioiVodo tjiop^io ihsj^oi [lo M v> :^^^9 Wj? J'^^v^No ^^!
jloHMIÌ V ^ t-^^! ^ «JK-A^i^; v«0| jfOI ^J |Ì0U*-^Ì9 4>)bJL.àflLoi^00
^2S^ y^ll |IS»vi\ v^b^ I901 '^«i^^ào :^ooM9 ^0^ ii«0Qi ^vitntKv> ^9 |
)LjLdoi9 |,ao>l^ ^.i Noi ih^ ^9 jK^W •^-<^/ Ih^ jK ivi»ot:»o jioi^ 1
mence et du dérangement d'esprit. Mais il s^y ajoute encore de ces choses
que la parole ne peut exprimer et que Touìe ne peut croire. Que des hom-
mes délirent, se jettent à terre, arrachent et déchirent leur chair sans le sen-
tir et deviennent enragés par Topération de ces démons qui les oppriment,
cela mérite que nous Técrivions. Mais qu'ils s'imaginent qu'ils brùlent et '
quUls rcndent éteints des charbons ardents, des xap6(óvix, c'est un fait en de-
hors de la rage démoniaque et en dehors de Tordre naturel, et nous ne pou-
Yons soumettre à la parole cotte douleur qui est au-dessus de la parole. A
cela nous devons rattacher, parmi les malédictions de Mo!se, cotte prédic-
tion qui dit * : « Le Seigneur rendra étranges (TrxpaSo^dcagi) tes fléaux et les ^
fléaux de ta posterità, des fléaux grands et prodigieux, et des maladies
malignes et certaines. » C*est le propre en efl^et des prodiges d'arrivar en
dehors de l'attente et de la pensée universelle et commune, d'échapper à la
portée de l'esprit, d'étonner parco qu'ils se produisent et de n'étre crus
foi. 102 qu'après qu'ils sont arrivés. On n'y croirait pas * avant qu'ils n'aient eu lieu. ^
^ ' C'est pourquoi Moìse appello prodigieux et certains de pareils fléaux. Après
ces menaces si terribles, il en introduit une autre qui est encore de beau*
1. Deul. XXVIII, 59.
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iiomi:lik lui.
31
OOd ^,,^K^f K^)j.flni^ K^^ol^ 1^.00/ loci |.^0U^J ''^Ik.^nDOI ^^ ^
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(fOJo jjoi-.^ :|flc>o >flL^ oi»doUf COI ^; ^^aN.\|>:» J aogy^ t Jtoi ""^^..^i.»,^
^^ooiK-.;^«j |\n\>o fi--^^ :oooi ^-*^!^ ^ jJ/ .yooi^ ^f-^ |J ^)eiX^^»
^ f^ -y^ ^yuAV» "^^^f ^ :ouJ^/ li"^!^ V^"-^ ft-3^! -vpc^w Jooi ^tM%>ò
b
coup plutì terrìble : • Et touto maladie, dit-iP, et tout fléaii qui ne soni pas
écrilKS dans le Livre de la Loi, le Seìgneur les amènera sur tei jusqu'à ce qu'il
Vbìì déiruit. rt
» La calamite qui a éié predile tl'uiie iitaiiirre eommune el generale, a sa-
voir quii arriverà des espèces de llraux prodigi<iUx, Fuìt cerUiinemeot pari io,
il faut le reconnaitre, des calamités qui out été dltes pour nous. Pourquoi
donc maiutenant a*t-on vii eii réalité de ces fléaux qui daus les épreuves ante-
rieiires ne furent pas coniuis, aiilaut que je saeliePCe n'est pour rien autre
qu'à cause de la prédiction qui avait été fatte. Les Anciens des teinps loiii-
tains et ceux qui, après eux, observaient la Loi de Mo'ise, alors quc les liom-
mes étaient eu quelque sorte des enfuuts et des r'tres servlles et r»\Haierit pas
préparés à la crainte du supplice futur et uternel, ceux-là ne pouvaient éviter
de pécher, C'est pour cette raison que la Loi et surtout le Législaleur ne les
raenacerent pas de la Gélienne et du feu éterneL Mais, dés qu'ils avaieul
I. péché, aussitòt après leur péehé le LégisUiteur les piiuissait. C'est en effet le
propre des enfauls et des esclaves de rire des clicVliiiients eloignés. lis crai-
giient, au contraire, les coups suspendus au-dessus de leur téle et se corri-
U t»f»ii(^ xwin, i.l.
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32 •P*-^"' ' SI^VKRR jrANTIOCIIK, ^^^ |32ì
||J;^ClSJSÒ^ JfO|^^.»^s.^ .yq^MN»fJO yCLflElSuDKj )^/f .^o<o»<\.,\.> ^0>I^^ <id7f
ouJk^l m.Os»-^ f-^jJ^ ^^^^ *| -V^^* y^h U^^Slm^^o^^ ^l lyo^i^iol;
:ji.#^ ^m >:>; wi^S^ot «.«ooi ^V| J>**^ :oooi > *\n aav» ^ ^Q^t^ ^^! ^!
:a.Aj/ yoo».iv> > :;,ii/; )j i#| |Lf>j |l Joot oK.^ i»K,Ld»VQ^ la^9 yNni *>
^^iiift JLju^u/ ^v^ JLa| ;ooof ^««tpl^f JlocL* ^^o :a^.mi ^^aJu/; |j^^/
geiit. G'est encore le propre des enfaats qii'à la meDace seule de leiir pére ììs
se conticiinent et preiinent peur. C'est puur cela ipie, pour les disciples de
l'Invaligile, conime pour des gens parfaits et des fils, la corretrliou se fait seu-
leniciil par la menace. Aussi tsaint Paul, écrivaul aux Roniains, disait * : « Car
voui5 ri'avez pas re^^u l'esprit de la serviiud»* de nouveaii pour craiiidre, mais
V0U8 avez ref;a Tesprit de radoplion. » Ceux qui autrefoifl commetiaient des
pécliés étaienl aussitòt frappós de chàtiments, On trouve le fait constale his-
lorìquement dans tout le Livre inspirò par Dieu. Lorsqu'ils oubliaient le
Voi. 102 scrvicc tic Dieu et Tubservance des préeeptes de la * Lei pour se Lourucr vers
le culle des démuns, sur Fheure ils devenaient les esclaves des autres mom-
bres de la tribù qui claient leurs proclics voisius, ou de qiielqu'un des bar-
bares qui étaìent en deliors des front ières; ou ils étaient corrigés par d'autres
peines. Cesi ce qu^enseigne ausai saint Paul eu meutionnanl quelques An-
ciens de la uianièro suivante dans TEpitre aux Corintbieus" ; « Ne nous prus-
tituous pas comtne se soni prostitués quelques-uus d'entre cux, et il en tomba
dans un seul jour vingt-quatre [aie]'^ mille. Ne tentoiis pas non plus le ChrisL
cornine quebjues-uns roiit teuté, et ils périrent par les serpeuts. Ne murmu-
J, Hook, vili, L'i. — 2. 1 Cor», X, «-IL — iJ. GL Nuiub., xxv, ih
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[33] HOMÉLIE LUI. 33
tV^ji/; ^Aoi jK^SCbi^ ""^^^^^ Udoi :|t\^MV> ^be o^^d/o :aJL^9 y^ou:»
"^ ^ V>; 061 J tiì^ ^QXOL.^;o :)oì-,^cm; )K^j..Jba-:> jooi K^l ^o^ Jlo
yoo^^9 ^^ot JKJkJLd Jbo:» ^o^^oA. Jl;o fJ^f 001 JLajoa. ^"^^^bi^ ^^ot
<ìrv> ijf-al» jfoij yOA^^fOJ oi.v> :\^li U^^^^l ^«oioK^/ );omd »oooi yaVM^
Ifojo :ia:MÌ Jl yooiJ^; v^^^JI^^^moL :ooio ♦^N nN; 001 )U/ yo m x^ou
CUOI 1^.101.^; Ivìj^^o :^«ooi y^i|\*iì> jLsjLd io vxì > rft\ ^«Xoi ^^ooi > »ni»
^«61 jKMi>-aQ^ji Jy^^K^ jjoi "^-^i^ V^b^ |joi^:|Lji^9 Jl; ^ Jioj; ^;
Jlo òiS^ K^l )^J»o\ if- oói ^-«/; ^ ""^N^Jbo :)L*>.Jk^ w^i^; J.^.^ y^l
^Oi-^ ''^^^ J ni>irt> Jlo :Jjk^:LiK^oo jae^A^Oo ^j ^"^^a^o ;K J fjjafeoo
J ^J>*;\ :)Ki>i éJmKvìo JK > I \ont jjoi Jia-i ^^/ «Iv^^! I^^^^'i loJ^
:J— idOI y^ll ^Pf-^ Jlo ^«OOI y>^ ^91 V> |y unto J-^Vo$ ^Aoi JK,.ib^^,M»
rons pas non plus comme quelques-^uns d'entre eux murmurèrent, et ils pé*
rirent par Texlerminateur. 9 Ainsi, pour les raìsons qui ont été énoncées, il
n^y avait pas d'intervalle entre les péchés et les chàtiments dus aux péchés.
Mais, peu à peu* au fur et à mesure que le temps s'allongeait, les Pro-
5 phètes indiquaient par leurs propres paroles les peines du supplice futur et
éternel.^Isaìe en témoigne, lui qui dit* : « Qui vous annoncera le feu qui
brulé? Qui vous annoncera le lieu éternel? » Et aussi^ : a Car leur ver ne
mourra pas, et leur feu ne s'éteindra pas. » Lorsque nous, qui avons cru à
rÉvangile, nous faisions ce qui nous valait l'adoption, par la menace de la
IO Géhenne, c'est-à-dire du feu qui ne s'éteint pas — (on appelle Géhenne
cette fiamme, à ce qu'il me semble, parce qu'elle existe par droit de nais-
sance' et sans diminution; en tout temps elle est rajeunie et elle flambé;
elle n'a pas besoin pour nourrir son ardeur de ce qui est nécessaire au feu
matèrie! et visible) — nous refrénions les grands et affreux instincts du .
15 péché, et rien de semblable ne nous arrivait tout d'un coup et subitement.
Parfois aussi lorsque nous péchions, il se passait ce qui se passa pour les
1. Is., xxxiii, 14. — 2. Ibid., Lxvi, 24. — 3. Gomme il est remarqué dans une noie, l'auteur ex-
plique T^cwa par yvttà.
PATR. OR. - T. IV. f^r\n,n]i>
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V b
34 SEVÈRE D ANTIOCHE. [34
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)K,ì^^m/ ÒlJ^l :jJ.V^y^f ^ i^^! ?K.<|"^-^ "^t^^? )^^^^^/ «^O^ ir r'^^^
Anciens : le déluge aux jours de Noè; les éclairs enflammants et les fou-
dres qui fondirent sur Sodome; aux jours de Molse, les serpents dont les
morsures étaìent mortelles.
foi. 102 Mais quand il arriva que, commettant chaque jour * de très graves péchés
et surpassant les Anciens par une perversile contraire à la Loi, nous rtmes 1
de la menace des peines futures, nous n'en ttnmes aucun compte, nous consi-
déràmes comme une sottise le nom méme de la Géhenne, et que nous tonr-
nàmes en dérision la chose elle-méme comme ne méritant aucune créance,
pendant que chacun de nous disait : a Moi, je jouirai de ce monde qui est
proche et de courte durée, j'en viendrai par toutes les voluptés et les perver- 1
sités à brùler éternellement dans le feu ; il me plalt de saisir les plaisirs qui
sont visibles; quant aux fables de Tavenir invisible, je n'y songe pas ]>, —
alors, c'est alors que le Seigneur nous montre les commencements de la
fiamme à laquelle nous ne croyons pas et qui ne s'éteint pas. Il fait sorlir
d'une manière prodigieuse des charbons ardents des corps humains des de- ^^
moniaques qui sont torturés de cette manière, afin de faire savoir manifeste-
meni qu'avec le feu final est apparente et de méme genre le feu qui tortora
ceux-ci et auquel ces ignorants ne croient également pas. « Alloz loin de
V b.
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[35] HOMÉLIK LUI. 35
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r« a.
moi, dit-il *, ó Maudits, vers le feu éternel qui est préparé pour le diable et
ses anges. »
Il agit ainsi par un grand amour pour rhumanìté. En efTet, comme le der-
nier jour arrive déjà près de la porte, par des corrections très claires et ma-
nifestes et par des calamités très douloureuses, il nous rappelle ce qui arri-
verà, non pas par des paroles, mais par des faits, afin que nous ne tombions
pas dans des maux inévitables et sans fin. Tout cela, il le fait et l'acquiert, et
il est méme contraint d'infliger des supplices, preoccupò qu'il est de nous ar-
racher à des maux auxquels on ne peut se soustraire et pour lesquels il n y a
pas de fin. Car, dès le commencement, il a employé la menace dans ce but, pour
effrayer plutót que pour éprouver la menace. Et ceci qu'on a entendu dire :
que ceux qui souffrent de cette maladie étrange bélent comme des brebis et
des chèvres, aboient comme des chiens, produisent par leur bouche d'autres
cris d'animaux, se repaissent de paille, d'herbe et de nourritures propres à
d'autres animaux, ceci est une juste correction de notre sottise. En effet comme
* il est écrit'' : « L'homme, étant dans les honneurs, n'a pas compris; il a été * foi. 103
compare aux bétes privées de raison et leur a été assimilé. d Et, comme nous
1. MaUh., XXV, 41. — 2. Ps. xlviii, 13 et 21 (Seplante).
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severi: DANTlÓCIIf:
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t. L Sic, lire |&**ttì**- _ i>. jò^o^i^^sas; v illisible
n'avoTis pas inémc une sensation de la propriété ou de la qualité animale qui
est dans ootre esprit, il nous reprend par des paroics iiiiutelligibles, en
s^ccriant cornino s'i! citait uno parole de l'Ecriture* : « Ta bouchc te repren-
dra et non pas nioi. »
Ne iious posons dono pas Irès méchamment comme des gens qui restent
en dehors de cette nialadie, alors que, plus qu^eux, nous soulFrons du manque
de raison. Celui qui émel le cri d'un animai piivé de raison ne nuit à per-
sonne; au contrairc, il est utile en óveilJanl la pitie et la IrislcsHC eliez ccux
qui Teutendent. Mais toi, qui possòdes une jlnie d'animai inscnsée et privée de
raison, qui as revtHu en niéme temps en toi-mème les passiona de nonibreu-
ses bétes et qui es aussi varie (7coW|jLop«poc) que les phénomònes appelés aignes,
à cause de tes défauts et de ton iniquité envers tes proches tu es seulenient
haV et tu n'es jamais pris en pitie. Et c^est très juste. En elTet on prcnd pitie
de ce qui est involontaire, mais on haìt ce qui est fait avec intention. Cela
indiijue Iccbàtimeni, ceci la méebancete. En quoi difTòres-tu du lion, dis-moi,
lorsque, comme dit le propliète David ^ : uTu es embusqué en cachette comme
1. Cf* Lue* XIX, 22. — 2. P», IX, :iO, t?eplanteUii?br» x^ 9}.
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• fol. 103
IO b.
[37] . HOMÉLIE LUI. 37
Kj/ wJboò |K^o.a^9 :|iol ^l ^9 M V^! 4-^il v^' '^'^ *^'
|jU9>Mo ^J^l ^9 JLj9J :)Lju1 ^/ K»#JUJLA ^9 Kj/ ^oln; tlv^^^ y^l
Q^V^fcoo^ ool Ié.iìV) :)Ljusj j^^^ jotf^ts^O ^#ot^o ^^oi ^ .jbJL y^l
Q^ ^9 JjLJM «.jL^oV-A^o lui o ouK^/ ^)0t-^ hl^ ^^ «^! v^^^J^ :)LlLfiJ
o^^ JLi^Xo ^^^1 looM Iv^aJ^o^; o^ K«/ Uooi; 0019 iooi ouK^/ IK^uK^Ml^
^o %jLj/ pe/ «d/9 )L^ ^/ • JK^^odJòo ou^ q m ouxul^ oll^ JLjuujl^;
Q-fiDOd > ^Nì/ \OJ«^ soooi > nvin fl> K^JIa^^9 > i>ifjl ^in\iV> ^-d *.)L*ìSj
^yOO^ acuito/ ^A^IVol .jLuLAJLd
K^lv>iat;y» ^/ ^jìj JLq^ )L:;/o \^olJì 0/ ^oaKio •.'"'^^Adoi ^^ ^aaùKj
JlojpeO |J.09€kXXD ^^ ^9 yCI^^JL^ •ì^f-^lj l^f^ i^^"^^ )^ y^V>0 .io^yj
^iSot |j>9 ."IbjkJ ^JiJ ^^À ^^liO :on\*i ^J^9 ^^9 jLiuBftd jLioiiIad • JK.«oi^
un lion dans sa lanière; tu es embusqué pour ravir le pauvre, pour ravir le
pauvre en Tentrainant » ? Comment doit-an surtout t'appeler, lorsque tu es
ravisseur comme le lion, cruel comme le loup, irascible comme le chameau,
vorace comme l'ours, ardent pour les fcmelles comme le cheval — a Ils devin-
5 reni des chevaux ardents pour les femelles », dit Jérémie en parlant d'indivì-
dus * , — frappant des cornes comme le taureau, t'allongeant pour ruer comme
Tane, sautant sottement comme le bouc, rusé et fourbe comme le renard?
Quand une séule àme souffre de tout cela, peut-elle encore étre appelée une
àme?N'est-elle pas plutót un démon dur et cruel? Eh quoi! N'était-elle pas
10 bienheureuse Tàme de celui qui devait manger de Therbe " et de la palile et ne * foi. 103
pas se nourrir comme les hommes ses semblables^ ?De méme aussi un certain
prophète a dit ' en flétrissant des individus qui s'exposaient au* meurtre : <r Ils
disent : « Immolez des hommes, car les veaux ont manqué. j>
Ayons donc honte et corrigeons*nous, ò mes amis et mes frères, et regar-
^5 dons vers notre àme, bien que tardivement. Recherchons par la douleur ma-
nifeste et certaine des autres et surtout par l'opération et la correction divines
les maladies secrètes de nous-mémes. Et nous, pleurons sur nous-m(>mes, car,
1. Jér., V, 8. — 2. Cf. Daniel, iv, 29, Septante. — 3. Osée, xiii, 2, Seplantc.
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38 SEVÈRE D^ANTIOCHE. [38
Kyi|KjLM o/ :Kyi)L2boeLàào V^^o/ •o^^; v^Joi^ jbi ooi )Lì;ìou» •JtìKi oiS
.oi^^9 loi^^J^ jbJLdù. 1^4^ 1^/ ^^ K^^.^A9 ^^^^ :6iK.i^^ A^iKaI
^^^^k^ ijK^^^^^l Jiftviio f^ ^a^ :òi^ «flLtto;^ JjLiad «d/ Jfoi ""^^
l^tj; ^*oi ^^ v^J^ |i>\ii^ |3 :oi^iOi,^ wJ^d/ ""^à; pu^ K\^n l^a»^^^!
^Kj/ I09K00 ^9 Kj/ • JjLdKjto fdioi ^; JIaoi • JKJLbd Jla:^0|i^ òw» ip^
pour avoir commis de très graves fautes, nous serons destinés aux supplices
futurs et éternels dus aux grands péchés. Que nous soyons corrigés dans ce
monde qui est proche et qui a une fin, c'est un grand avantage pour ceuxqni
ont péché. Car, soit en totalité, soiten partie, ils seront déliés de leurs péchés
selon lajuste mesure de Dieu, lui qui par justice autant que par amour pour 1
rhumanité pése à chacun ce qui est dù. Ecoute-le lorsqu'il dit par Tintermé-
diaire du prophète Isaie au sujet de Jérusalem * : « Consolez-la parce que son
humiliation a été complète. Sa fante lui a été remise parco qu'elle a re?u de la
main du Seignèur le doublé de ses péchés. » C'est pour cette raison qu'il
ajoute la consolation à la rémission et au pardon de la fante, parce qu'elle a 1
rcQu le doublé des peines dues à ses péchés, lorsque les Babyloniens l'earent
torlurée misérablement plus que de raison. Notre-Seigneur aussi, dans TE-
vangile, introduit Abraham qui répond dans le Schéol au riche qui brùlait et
solUcitait qu'on calmàt sa langue par une seule goutte ^ : « Souviens-toi que,
toi, tu as refu tes biens pendant ta vie, et Lazare de méme ses maux. Mainte- i
nant ici il est console, mais toi, tu es affligé. »
Qu'on ne s'imagine pas non plus que ceux qui ont été frappés d'une dou-
leur ont été corrigés parce qu*ils avaient péché plus que nous. Dans des cas
tels que ceux-ci, Dieu commence d'abord par ceux qui notoirement sont près
1. Is., XL, 1. — 2. Lup, XVI, 25.
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•3»
HOMKr.lK LUI.
39
I
I
^.sOnoK^l Judit Po)-^ ^! t-^t ^i :)oiSs.f yO^n^^QJ! ^i>i,w*ot.^o 11; v^oi;
^«few/ boo}^ l*-^-^!/! ^/ ^ ^^^ 1^^^^ ]l^ :^q«QMu^sdJ |r|o «^t^&oKjL^
.qjum o^ ^:^ |otf yo-iòi yoL^ :«JUMhj ^^^ot p ^^^^! 1 * - > in*! Jlo % ' -
^oe lui [iliitòt qu** par !(*s fiutrc^s. On prait enteiulre l>ien qui tilt rlans Ezécliiel
aux <inges des supplice^ qui ciai'^at sur le poiiit ile ravager Jérusalem * : <c Kii-
Irez dans la ville, détruisez el n'ayez pas de pitie; * conimeneez par mon sane-
tuaire. » Et lorsqiie Ics (ìls d'Aaron oirriront un fcu et ranger ci qiiMl^ fureiit
* consuméa pour celle raison, il dit ^ : a Daiis mes proches jc scrai sanetiQó el
deTant tonte Tassemblée je serai loué. » Saint Pierre, le premier chef des
Apóires, a écrit aussi d'accord avec cela^ : « 11 est t*nnps de cnmniencer le
jngemont par la maison de Dieu. n Si c*est par noiis d'abord, quelle sera la fin
^ de ccux qui ne croient pas à TE vangile de E)ieu? David ehante aus8Ì ^ :
■ « Grand est iJieu et lerrible pour toiis ceux qui soni aulour de lui. »
■ Sachant cela, prévenona la colere par la pénitence; arriHons-la lorsqu'elle
■ d'élendra sur le chemin et approchera. N'oublions pas que nous sommes
comme des jusles et que nous ne mérìttms pas de soutfrir comme cenx qui
ont déjà soufTert. Dien qui ai me rhumanité, qui est sago et qui attenti le
^- retour de nous tons k la vertu, ne dirige pas sur nous lous en niéme temps la
verge qui frappe; mais il s'approclie dìfféremment et d'une manière varice de
cenx qui pèchent. Ceux-ci, il les frappe et leur rend serviee en leur remet-
1. Èeéch., IX, 5-6. — 2. l^v*. x» 3. — 3* 1* Ép. de sainl Pierre, iv, 17. — 4. l*s. Lxxxvm, B, »Seplnnie.
fui. li»:t
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fot. 103
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40 SEVÈRE D'ANTIOCHE. 40
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cuJO|j »o ■■»N'> ^^iV m y<b,\ot ^;^ cLS^ :f0^yj ^J^; |v>\\f ^\o> 1
tant totalement le supplice futur et éternel, ou en faisant ce supplice très
léger. Ceux-là, il les corrige, les fait rougir de honte et les convertit par les
chàtiments des autres; ou, si par cet exemple ils ne sont pas temfiés et ne
se repentent pas de leur malice, il les livre aux derniers supplices de la jus-
tice, soit maintenant, soit dans le monde à venir. Ne regardons dono pas \
seulement vers les temps anciens. Si nous ne pensons pas à Tavenir, nous
tomberons dans de sottes pensées et nous dirons comme un prophète Fa
écrit dans un endroit' : « Vain est celui qui sert Dieu. Quel profit avons-
nous à observer ses observances? » Alors, mais alors nous verrons dai-
rement^ « entre le juste et entre le pervers; entre celui qui sert Dieu et ce- ii
lui qui ne le sert pas. C'est pourquoi voici que le jour vient qui brulé comme
un four; et il les flamberà; et tous les étrangers et tous ceux qui prati-
quent rinjustice deviendront un roseau ; et le jour qui vient les brùlera, Jit
foi. 103 le Seigneur Omnipotent. Et il ne resterà d'eux ni racine ni rameau. * Etpour
vous qui craignez mon nom se leverà le soleil de la justice, et la guérison est /j
dans ses ailes ».'
Maintenant, j'ai rapporté ces paroles avec un grand soin {9iXo7rovix),afin
que nous sachions regarder vers les choses du monde futur et que nous uc
1. Malachie, iii, 14. — 2*Ibid,, iii, 18; iv» 1-2.
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141!
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L
jngioTis pas seiilemen! par ce qui est proche la justico de Dicu et sa rétri-
buiion qui rcpàrtit et donne ve quii faut à elmeuii des pécheurs daus un
ordre coiivonable. Il est liicii temps mainteuaut que uous voyions à rious oc-
cuper commenta en donnaot satisfi\clÌoii ù Dieu pour nus péchés, nous ne
i reucoQlreroas pas en chemin cette douleur arrivée à autrui, laquellc, si nous
fclierchions à piai re à autrui, viendrait aussi sur nous* Il est, il est en elTet
des remèdes, au moyen desquels on peut arréter et interrompre la colóre qui
vient de Dieu. Poiir riiislaat, e'est la prière> c'est qii'à Faide des supplica-
lìons nous implorions et noiis celébrions Dieu de concert avec les prétres
qui font furaer Tenccns suivant la loi et elèvent Thostie. Sainl Paul, en éeri-
vant aux Mébreux, dit * : « On doit e'*lever en tout temps le sacrifice de louange
à Dieu, c*est-a-dire le fruit des lèvros qui eonfesscnt son nom. » Lorsque les
Israélites, parlant à Moì'se et niurmurant des blaspliemes, tombaient toni
«run coup en masse et mouraiont, Moine dit à Aaron'*: a Prends l'enccnsoir,
- et mels-y du feu de Fautel; jetle dessus de rencens, porte-le promplement
dans le camp et expie pour eux, car la colere est sortie du Seigncur et elle
commence A détruire le peuple, Aaron le prit, commc avait dit Moise, et II
counit vera la communaulé. Déjà la destruetion avait commence daiis le
! lUhr., %iìh 15. - 2. Noinbr.. xvi, V>-'i8,
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SKVKRR D ANTIOCHE
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lo^ yOOUf^l oooi yo^K^oj ^"ìi^^X^tO :oooi ^cw^aAi ^; |joid :)ooi «^tj
1, /, in mttrginf ;jptti-^»a«
peiiple. Il jeta de Feiicciis et expia pour le peiiple; et il se titit nutre c«nix
f|iu ("taìeiii morts et ceux qui vivaienl, et la destruction sVrr^ta. »
La colnrc qui avait commencé, vous voyez quc le prétre l'arréla cu entrali!
et en so tenanl au milieu avec de l'eucens, et qu*on doit s'eiiipresser d'olFrir
en tout temps In prìere couinie le fruit des lèvres. (in sait d'abord que Ten-
ceus est le type de la prióre pure et de la bonue odeur [iw^ix), a Ma prière
est pure, dit-il, comme Tencens devant lei* » Usons donc maintenant de la
* roi. in^i prière avec ardeur et eonstammei^t. * Ne soyons pas satisfaits lorsqu'il nous
sera arrivé de prier une ou deux fois, et ne rcjef ons pas la cho^e loin de nous
comme superllue. Mais prions avec des larmes eu tléeliissant le genou à terre.
Supplious; implorous. ie suis lioirleux et je me voile la face lorsquc nous,
prOtres, uouh sommes prosi ernós A terre et nous prions» et lorsque jc vous
vois deliout au milieu du peuple et la boucbe ouverte. Le diacre cric pour
tous égalemenl de plier Ir geuou. Meme dans le eas contraire : si, pour ainsi
dire, il ne criait pas pour tous, vous devriez cependaut vous incliner pen-
dant que les prtHres se lèvcut et tendent pour vous les mains vers le ciel.
Mais prions tous ensemble; agenouillons-nous ensemble; frappons avec soin
(«paoTToviz), afin que Dieu ouvre à tous la porte du pardon.
r'" n.
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I
Il y a encore un autre romttle qui guérit et coutieut la colere, et qu*il faul
en méme tenips niéler avec la prióre ; je veux dire la pitie pour les néceBsiteux,
par laquelle nous faisous participer les paiivrcs h nos biens, Saint Paul la fait
Isuivre aussi lorsqu'il ajouto ccs parolei^ à collos qui ont eie rapportées plus
haut ' : « N'ouliliez pas la liitinfaisance et la miso en commun; des satirific^os
de ce genre plaisent à Dieu. ì> Cclte vcrtu, le prophete Daniel la conseillaìt
aussi au rei Nebucadnczar Iorsqu*il cut prévu par une sage interpretation des
songes quo la vie de celui-ci serait transformée suivaut les habitudos des
camassiers et la manière de vivre des bestiaux, comrne nous apprenous
lo maìntenant que c'est le fait de ceux qui j^ont frappés de cette maladie-et. Il
dii' ; « C'est pourquoi, ó roi, quo man conseil te plaise; rachète tes péchés
par des aumòncs et tes injustices par la pitie pour les pauvres; pcut-étre y
aura-t-il de hi longauimité pour tes foutes. m II faut donc y joindre ce grand
remèdc, très puìssant et utile pour toutes les maladies et les maux,
»Jc dis ceeì : Nous devons participer sans cesse au sacrifice sans sang du
corps et du sang du Christ, lequel eniove le péché du monde, h la seule eon-
dition que nous uc détournious pas la grAce. Ce t^ang fut mentre autrefois
uussi par une ligure et une imagc» quand l'agneau était immolé pour la
1. FIAIir \Mf 1«. —2. Daniel, iv, 2'i, Scptiinlc.
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44 SEVÈRE D'ANTIOCHE. 44]
* foi. 104 '^^J^ :| io v> ^-^ |ooi ^>fi Ih o6i J *i rci9i y^l |ooi ^^dfJboo |pe/ ^
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^-n no\ ^KuiJM^ ^.iiJr^M in^ff>9 oói p^j :%fiLJMU 1-^ ^ y/ K«JvA«
•tJ^90 y^f^l ooi ^^VH> :oé*|'d9 jLioi h<^j> j^^i ^^ UaKjo :JKjLkd U^
|itin JLo^^ jLdJI oi;ba;^9 «ypo ^tiaju l.tniVì^ •Ìa.^oji} Jlni\>fl>\ JoKjjo
♦^oo/ ♦y^viNv ^\,v\ )J|.^mo/o I^a^/o |K>in^>l )4d
* foi. 104 Pàque que Moìse avait prescrite, * et quand on en enduisait les seuils ou les
montanis de chaque porte ; alors que les premiers-nés des Egyptiens étaient
frappés, il écartait des enfants d'Israel Fexterminateur qui ne touchait à
aucune maison enduite. Nous aussi, enduisons du sang divin les portes spi*
rituelles de notre maison» c'est-à-dire nos bouches. Ainsi nous échapperons ^
à l'exterminateur et, en mangeant le corps de Dieu et du Verbe qui s'est fait
chair et en emplissant de sainteté notre intérieur, nous rcjetterons et chas-
serons de nous tonte passion déraisonnable et bestiale; nous serons poor
les démons belliqueux non seulement indomptables, mais aussi redoutables,
surtout si nous ajoutons le jeùne, cette arme très utile et excellente coutre '
les esprits malins ; nous nous sauverons de la colere aussi bien présente que
future ; et nous mériterons le royaume des cieux par Jésus-Christ Notre-Sei-
gneur, auquel reviennent avec le Pére et le Saint-Esprit la gioire, l'houneur
et la puissance éternelle * . Amen !
1. Cr. Ép. de Saint Jude, 25.
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mU^i^I ^ào Q^o :Jjf jU#fK^ );ot l^ ilàl ooC^Jb^^^ IfOJ ^^; ooi ^|«»
I
HOMELIE LIV
A CKUX Qll, APRÈS LA PIUKllE, VONT AU TIIKATHB. IL EST CONTIIAIUK A LA LUI IìE
VOm CES SPKCTACLES. KOUS 0KVONS PREVENIR PAR LES ORUVRES BE LA PKNITENCE
LA NÉCESSITÉ DU COURHOUX QUI A ÉTK ÉTARLI, ET PARTJCirER SUUVKNT AUX
MTSTÈRKS SAINTS KT ADOnÉS,
De nouveau je me suis avance, alors que je manque de Inule capaciié
pour parler cu enseigner qyoi quc ce soit crutile; alors que je suis obscurci
par le nuage des soucis malériels, dans lesqiiels est liée catte Eglisc saintc
et immatériellc d'une manière incoiivenablc ; alors que des personnes la
chargcut succcssivenicnt do fardoaux ctrangers et non saeerdotaux. Com-
menl les Iroubles extérieurs ne porteraient-ils pas préjudice aux religieux
de rintérieur? C'est contraini et conduit de force par cette iiecessité pr*5-
86018, et cornine quelqu*un qui brùlerait dans le feu, que je suis poussó à
cola, et non volnutairemeuL Qu'y a-t-il d'étonuant si nioi qui fais suri ir
de moi-mémc des uleères nombreux et incaleulables, j'ai subi cette douleur
saus pouvoir me taire? Lorsque le prophète Jórémie, qui dès le sein de sa
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v'a.
46 SEVÈRE D'ANTIOCHE. £46]
01.^0/9 JLa^o ^0; oói :)Lòo$/ «d/9 sjh<^l t^pKt v>\ )j/ iÉ»niV» Jlo jfoi
* foi. 104 ^^À yOÙsJ^JL^ |ooi y^*Ax ; oò^; jbo:^ |ooi |>L« |J> :%MfXk^ * |ooi ^^oioK#/
VMA^OO} CL^ |oO| 1^^0090 :0^ |oQ| o|d9 CL^ yOOii^ |oO| P&/9 > aNlH
x^9 93 :|ooi ^>^K:^9 001 |>^9 ^ |ooi ""^1^9 ool jLd/90 :^Vd|Jboo9 0/
:|ooi CS^Km o^>^^^ftao\o ;rn ^\^ t-nlto Jooi ooj^J^AM ooio ;%dKi vt\
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•)L4à09 oiMA oima/ II; lt:^/e .[^00^ ou^ |o;j^ ||m^..\ U^:^ oiK^i^p
I X^\KiV>9 Jt-A^! I^^J >^/ ^|J^9 j ^\> |oO|0 ♦dVì i """^À "^^S^J^/ jlo
♦oti^iiiiftVìX jLi/ ^Éll^iV) Jlo ^^•v^i^^ )^9>àoo
: 9a^.N ^ JLi>iy.v» Jb^; )Lul^9 Iv^/ loop; «it^/f ^/ ""^wbdoi ^ ^as^I^d
yOJoi; I "nN ^7^ MI I > i><^^> ^/ :J ni vi\\ jLip^oflD; 001 Jlo i >■ V» o^oi
oói ^/ Jj/ ^l pe/ vcDo^d ^^^ ^M Jo9J^ ||m»»\ J^ipo; oiA^S^:^ iooi
U^iU Jlj/o .oi>k.9 jbfluii "^^ '^^b^/ Jlo .U;^, ou^^ oi-^MiIa/ Jl; U^l
ci^ ^.A^ 0/ J>\v^iV> juoKji larvilo «w^b^; Ilo 9im\ ^fluuoDlKj |Ì9Gl^9
foi. 104 mère avait été * consacré, voyait que son peuple riait surtout de ce qu'il lui
avait dit, loin d'en étre attristé, et s'en moquait sans en éprouver du cha-
grin ni de raflliction, qu'il ne tremblait pas non plus devant le courroux
dont il était menacé, alors le prophète songeait à ^e taire; mais il s'en-
flamma et brùla dans son C03ur, et fut force de parler. C'est pourqnoi il
disait* : a l'appellerai Timpiété et la misere parce que la parole du Sei-
gneur a été pour moi un outrage et une dérision tonte la joumée. Et j'ai
dit : Je ne nommerai pas le nom du Seigneur et je ne parlerai pas de son
nom. Et il fut dans mon coeur comme un feu brùlant qui flambait et se
pressait dans mes os, et je ne puis le supporter. » t
Il suffit donc, ainsi que je l'ai dit, que le lien de ma langue soit faible,
que cette tempéte des événements mondains arrive seulement, ainsi que le
trouble extérieur de ceux qui combattent la parole orthodoxe. Si alors jc
pense, comme Jérémie, que pour moi aussi la parole du Seigneur a été un
outrage et une dérision, je dirai nécessairement, moi aussi comme lui : a J'ai ^^
dit : Je ne nommerai pas le nom du Seigneur et je ne parlerd pas de son
nom. » Je prierai pour qu'une porte de prison soit mise sur mes lèvres et que
1. Jór., XX, 8 et 9.
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[47] HOMELIE LIV. 47
>jni»iCi^» oói Jl *ìtOi iab^ .yo^j/l jLàdV; |-^oi9 K..ib^j |1>^ Jxl^ «V^V^Jl^/
•Kjud Jl |li-bbd9 vOJoi (..ibJicLxo ^^00 lioJ^^ ^ «d/9 :V-^|1 Jl/ Jlo^M^yi
> %rf»a\o9ÌS Kj/ "^^^cLii Jl U^l «K^ioK^/ |ia:bO|^ ou^ yaiói jLio).^ «d|o
:|;)[j^9 JLaM .yoKjJl yt^9 0UXLd9 yoKj/ yn »*ìtV> Jl} .oKlS /■•KjUfOnN} Mol. 104
V» b.
^<^/ Jlo «IVILa; lioKfiAo yO^XoKjJl y^V-^ 0|9oKfiL^9 yO^j/ y^n m^ tv» Jl
^^/ Jl/ .9X0/ V-JL^ J-i-^ •9Klm9 i-^mO J-JLld9 1^ «t-^/ K^|9K.Oe9 J. aA^.t!l,M
>ciK Mffì^ ilo/ J I v> :oid 1^ t*^ ooio |KdbM ^^ J>/mo t^*^? sjl »^
je sois contraint à un silence compiei, sinon le rire et la dérision manifeste
pour les paroles du Seigneur ne feront pas que je ne préche avant peu des
prières universelles dans TEglise, des larmes, la confession des péchés, le
jeùne, et, pour parler simplement, la correction effecluée par la pénitence,
à cause de ce iléau déjà mena^ant qui» pour ainsi dire, est proche et sus-
pendu au-dessus de notre téte ; il est terrible à entendre.
Vous donc, ou plulót beaucoup d'entre vous, car je ne dois pas vous
accuser tous, vous irez au spectacle de Thippodrome et à ce tempie du
rire ou, pour le nommer d'un nom peut-étre plus propre, de Tardeur de
la prostitutìon, à ce théàtre de tonte luxure. Mais tu diras que tu n'as
pas manqué aux prières ni aux assemblées dans Téglise, et que tu as pris
part de la méme manière aux spectacles. Cependant n'as-tu pas entendu
S. Paul qui écrit aux Corinthiens* : * a Vou3 ne pouvez pas boire la coupé ♦foi. io4
de Notre-Seigneur et la coupé des démons. Vous ne pouvez pas prendre ^" ^'
place à la table de Notre-Seigneur et à la table des démons. » Un sage ne
dit-il pas très bien^ : « Un qui construit et un qui démolit, à quoi cela
servira-t-il de plus qu'à prendre de la peine? Celui qui prend un bain et
se lave à cause d'un mort et qui touche ensuite à celui-ci, quel profit
1. I Cor., X, 21. — 2. KcclésiasUque, xxxi (xxxiv), 27-31, Seplanle.
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fiH SEYKRK irANTTOC
yOJot} '^^^ V?-'? >^ \^9l^ ^i*/ ^dcJlo .«..«oiooi.^^^ ^^^o. ^IfJ l^-^V-^ Ij^S^
Ijsa^OJ ^^ V-^^9 ooi^ ^; J VM,> > :iXAOff JK^:^J^e ^-«^^l V-^^^ ^^ot
IjjJL^t ^i>\rn :)oi^il ypuu l-i^^lo .yOì^/lf ooi jt*^*^ ^t -itkì ntM p^ t|\
^^oi lo^ :ool 4^tJ ^i^ot 1^^ ^9 J I lil .> ì» * i^wo K^^ ^«..a..^
:^ooi ^^^Kstoo j>^i^Aj>^Q9 «i*oi fio^^j^^ 1^9 uloo/ :^*oi^ ^^S^ K^l^éM^eu;
tircra-i-i! de son baili? De méme un homme qui jeùue pour scs pécliés
et qui va ensuite coramettre ies mémcs fautes. >; C'est lo fait de ceux qui
agissent ainsi cootraireniriil à la lui et sont pleiiis de perversile. Ils s'ima-
gineiit prendre part à la Table et à la Coupé, manger et boire et faire ce qui
Irur piaìt. Le Livre sacerdolal ténioigne au sujet de lels gens en disant * :
a Ila laangeut une uourriture d'ìnipiété et sV*iiivrciit d'un viu illicite, d
Et quelle perversité y a-t-ih dira-t-on, ù regarder une coursc de che-
vaux? Une grande et non pas une quolconque. Je te répondraì librenient,
ò un teli Premièrement : tout speetaele est néeessairement consacré à un
des dieux qui porlent un faux noni (ij/suitivujAOs), et donne en son lionncur :
à Neptune, le spectacle des elievaux; à Mercure, le spectacle des luttcurs
qui combaUent seuls; à Artémis, celuì des lutteurs qui combaltent avee Ies
aoiinaux; à Bacchus, Ies représentations (<ntY)vii) tlicàtrales. Comraent plairait
à Dièu ee qui fait la juie et le plaisir des déinons? Commeni courrions-
nous vers ces spectacles auxquels nous avons légalement reuoncé lorsque
nous étions inserits pour le scrvice du Christ, quo nous souscrivions à des
actes d'obéissance envers lui, et que nous étions préparés a mériter le
1. Prov., IV, 17.
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[401
IIOMKLIK LIV,
V.ì
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o ^^feoo j j» mam :)ÌQt>c»»^'> owd Jlts^boL^ «d| ^9 s^^K^ :|.dV^)^ ^^^^.y» ^9
* fui. 10.1
r^ a.
baptéme diviii et salutaire. Ces spectacles sont cn elTet les pompes de Satan
»H le eulte de ses féius auxquelles nous avons renoncé. Deuxièmement :
alors méme qu'on dìrait : ce Les représeulalions ne sont pas doiinées en
riiunoeur des démons, mais poar notre fdaiì^ir. *> Mais nous irriterons le
Créaleur si nous usons des animaux prìvés de raison d'une manière eon-
traire à ses commandements. Cliacun d'eux a été créé pour remplir un
be^oin quelcouque de la vie du monde, * vi non pour un agrénient exce^sif
Ket inutile. Le cheval a cté donne aux liomnies pour quo, montés sur eet
animai 9 ils accomplissent rapidement leurs courses et surtent contro les
tn guerriers qui viennent a eux. Il est pour cux nn secours et un auxiliaire
daus le combat contre les ennemis. C'est aussi cv que dit Celui <c qui parlait
j il Job du milieu de la tempéte et des nuages' d : « O toi, as-tu pose la
■ puissance dans> le fheval et as-tu revetu son eou de crainte?.... Marciumi
àia rencoutre de la lleclie, il rit et ne se détourne pas du fer,.... Lorsque
H la trompettc donne le signal, il dit : Bravo, bravo! De loin il sent le com-
^ bat^. » Il est écrii de niéme dans les Proverbes* : a Le cheval est prét
pour le jour da combat, c'est le secours de la part de Dieu. )>
C*est pourquoi eet animai a été iutroduit pour servir à la vie de Thomme,
♦ foL 105
r a.
I. et Job, ixxvnt, l. — 2. Jab, xxxix, lu-25. — 3. Prov., xai
31.
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50
SEVÈRE D ANTlOCllE.
[50J
fK^Of )KN<\ Ni;& f^o lyont > \ ^' ^m^l JL^wL^; la^i^.^^ :^^3l )K-:oy^
JL^Ko ^^ .o|N.vA^ ||*| |.L^ot 1^.1^^ 3^ :|3^ slkOJdl Kj/ Ii^ Jk ^ Il -A v%%
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) ^*^ ^' ^1 ol zJjI ^^>ì*^» ^mi^oi tjJi^ ^1 1^0^; *^^>^i jl jK.^^^^^
:^9|j>0f jfoi ^ooXi^JL Jl tv^Jks l-fto^j ooi f^^ | movila -pef ^^oi ^^
^i^oi ^M ì^)^^ U^ *o^ 1^^ ^^'-^^^^-^ 1^^^ ^^^-^^^^ JiPQyii iot^ftjLA ""^N^t
1. L in margine : ^^ìÌ^^^^^*
I
et non pas pour que tu rabimes en luì faieant faire sept tours du cirque,
en faìsiint sortir chars coutre cliars, en écrasant ses pieds par la vitesse
des roues, ni que tu te réjouisses et applaudisscs à une chute iiìisérahle
et déplorable. Ce n'est pas là ce quo te prescrit et t'en^eigne le Livre
divin, mais le contraire* Lorsquc tu agis ainsi, il écrit pour toì les uiots de
cruauté et d'iuiquité en disant' : a Le jnste a pitie de la vie de ses bes-
iiaux, mais les entrailles des irapies sont sans miséricorde. i) Ce qoe dit le
sage sainl PauP : a Est-cc que Dieu a souci des boeufs? n vise un autre
scns. En edet, en jjarlant aux Corinthiens, il disait qu'ìl faut a que ceux
qui preclient TEvangile vivent de llwaugile^ ». « Qui fait jamais la guerre
à ses propres frais? Qui piante une vigne et ne mange pas de ses fruita?
Qui pait un troupeau et ne niangc pas du lait du troupeau.' Est-ce que je
dis cela comme un liomme ? Ou la lei ne le dit-elle pas aussì? Dans la lui
deMoise il est écrit ; a Ne mets pas un frein au boeuf qui fonie le grain. Est-
te ce que Dieu a souci des bceufs * ? » Voilà donc ce qu'a dit ce commando-
ment legai qui ordonae de ne pas mettre un frein au bceuf qui fonie le
grain : Dieu a fait la loi non pas parc*^ quii avait souci de rcquité (eivojjLu)
1. Vrm., xti, Uh — 2. I Cor., ix, U. — J. Ibid,, ix, li. — 4. lùiU., ix, 7-U.
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[51J HOMÉLIE LIV. 51
>; ^\oi ^M t^^M^»» \5^oi; óuK^/ l-^^!i! «^^^^-^ |j|.Aad ^bo ^
: popò; ooi )L^ oiioL^ pe/ :| in^j lo^^bfiLji ^ jia^ib^ ""^.lò^ Kj/ jbeo
Jlàou#9 >ot^>*/n ""^À KjV^! l^fl^H :JLiV^/ %d/ ^; oK^ «^ ìf^^ scdouJI
:^S^ p %d/ |;oi ^'^^i^bM JK^iOdIL^o^o JKmii\ Iti Si ^\ ^lOtt Jy^b^^»
K^l |oou lima» ^^ jLd/o t^j^^ou» ci<#ìi*ì^vìS ^ vd;j K^J i vim|Vì Jl
:JK.aJ;Ja |ÌQ^yb^%d{o jLnÀ^; JK n^m>iVìo JK^k^b^*^ jUa^/lo ,^^d^.\ ^
*due aux bceufs. Qu'y a-t-il douc d'odieux à ce que ceux-ci soient entravés * foi. 105
et retenus sur Taire afin qu'ils fassent leur service avec soin et ne s'occu-
pent pas de leur ventre en temps inopportun? Mais, par ce commande-
ment, il nous enseigne qu'il est juste que ceux qui travaillent soient nourris
du produit de leur peine. C*est pourquoi il ajoute ensuite ' : oc Ou parle-t-il
absolument pour nous? Gar c'est pour nous que cela a été écrit, puisque
celui qui laboure doit labourer avec espoir, et celui qui fonie doit fouler
avec Tespoir de prendre sa part de nourriture. »
Que Dieu a soin de toni, s'occupe de tout et aime tout en tant que Dieu,
c'est chose connue et bien evidente, oc Tu ouvres ta main et tu remplis tout
animai de bonne volonté (eùWia) », lui dit le prophète des Psaumes^. Mais
un sage dit aussi ' : « Gomme tu peux tout, tu es miséricordieux pour tous. »
Un autre écrit aussi ^ : « La pitie de Thomme est sur son prochain ; la pitie
de Dieu est sur tonte chair. » Gè n'est pas une raison, parce que quel-
ques espèces d^animaux ont été données aux hommes pour étre tuées et
mangées, pour que, durant leur vie, nous ne devions pas nous servir d'elles
avec miséricorde, nous n'ayons pas pitie d'elles, et que, pour un amuse-
1. I Cor., IX, 10. — 2. Ps. cxLiv, 16. — 3. La Sagesse, xi, 24.-4. Ecciésiastiqne, xviii, 13.
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fol. 105
V* a.
SEVERr- D ANTiocnrL
yo^oi ^Lm *^^#^o oj^o ^Xqio :)LjudV9 llo^c^o jbo^o jl°ii\ - -^t* -| ^^ «
yo^a^lf Ij^^I V^/ |i,ìa.^yM ^^"-^ ^^^ *^^ ^^^ibóo JoC^; J^irV^i v*;
jbUi^o Uiù'ff^ ^^1^^ jL-^Jio .|j^;;^i«^ l-^"^^!? '^^ Jicìir^V VìIvk> :^^Ì9 v^^^
JLofL^o J.b^.a3 io-^f^ ì -^*'^ «Joi^lJ xÉOLU).^pf """"^^ ^..^fc\«*ft JK j^ ^>^
^^o .jla^.^^»3 s^^Qi looi ol^^.^| ^-*^ot ^^ )»v»'v»; ^|o ^9 ql^ .Jj^^Bo^
|oi!^ ) ' * ^; :) ùs^l >^f^K.^ ^^''^-^ «^oioVl^ ^^f *oC^ wooi i- ^*"^ òuV^B
y^l foi^Wyi ^^01 ^d ^.^.^^ .Jj^-Q^iO jL^JlDO )K.^^»^ OLJ^f U^i^O l^y>n
ment et un plaisir diabolique, noiis fassions im commerce vain et Diiisible
de répuisemont, de la fatigue et. de la mort de3 chevaiix. Et de qui
s'agit-il? De nous qui devons imitcr Dieu : « Soyez miséricordieux/dit-ìP,
conime votre Pére est miséricordieux. »
Diaholique est le spectaclo des clteviiux, c'est ce doni témoignent les
ruses et les moyens astucieux qui y soni pratiquós, cotte emiilation qui res-
semble à de reuehantement, ces meurtres affreux, crucis et illégaux des
fourhes qui se montrent audacicux contro un àge jeune et faible (?). Ces
spectacles (?) peuvent grandement courroucer Dieu: ils mériteut de nom-
breux óclats de tonuerre et des éclairs Qainbaots. Alors mi^nie que le diver-
tissement serait exempjt de pareilles choses, nous cu jugerions par ses fruits.
foL tm ti C'est à ses fruits * qu*on cannaìt l'arbrc '. )j Tel est le décret du Chrisl,
Dieu et 8uuvcur, qui ne ment pas'. Or quels sont les fruits de ces combats
de cbevaux? Des querelles^ des blasplièmes, des luttes» la confusiou des
gens, des clameurs, des attaques à coups de pierres, des guerres entre con-
citoyens, des meurtres, des incendies, Combien de fois tombe souvenl dans
un de ces péchés le plus pur des spcctateurs? Ou il cric, ou il se querelle.
cu il blasphòmc, ou il se laisse emporter a la colere et a ruutrago. Et quel
L Lue, M. 3(j. — 2. Matllh, xn, 33. — 3. Cf. TiL, i, 2.
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|[M? '^^^^mmm. itome li e \av. ^^— ^^^ 53
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chfttiment en résulte-t-il? On dótourne et on sballone IVieu. Y a-t-il une pcino
plus dure?
PMaintcnant écoute au sujet de la clanieur qu'on eslime èìre raoindre quc
les autres choses : a Le Seigiieor a dlt * : La elamuur de Sodome et de Gr>-
' morre s'est accrue vera moi et leurs péchés sont très grands. » Cela sullìt
pour montrer ce qu'est la clamcur. C'est d'abord i'accusation de Sodome et
Pde Gomorre. Le Seigneur dit cncore par rintermédiaire du prophòte Isaie ^ :
« Car la vigne du Seigoeur Sabaoth est la maison dlsraéd, et los hommes
• de Juda sont la vigne plantée rtVcemment, la chérìe* J'ai attendu qu'ello fit
ce qui est juste; olle a fait rillégalité, non pas la justice, mais la olameur. »
Eh quoi! La clameur est sujette à raecusation.
■ La querelle est-elle chose louable? Nullement. Vois commeut Dieu, par
riutermédiaire du prophète Ezéchiel, la plaee parmi les grands sujets de
blùme^ lorsqu'il dit* : a Les Israélifes ne voudront pas t'écouter, car ils ne
^ veulent pas m^écouter, parco que tonte la maison dlsrar^I se compose de
querelleurs et de durs de co^ur. » Tu te demanderas pourquoì la querelle
051 raiigée avec la désobéissance et la dureté de coeur. Saint Paul place en-
l. Oea.. wjii, 20-
2. Is.
'S. ÈréclK, III, 7.
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GOOQÌ^^^È
• fol. 105
V" b.
54 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [34]
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po|j fjLM JiojL^Joi; |;;ojdo JviKUi,^ ó^ v^^^^^^^ VT^^ *^ ^^^o ^jT^
semble tous ces vices cornine étant de nature à affliger et irriter le Saint-
Esprit. En efifet il écrit ainsi ' : « N'affligez pas TEsprit-Saint de Dieu, dans
lequel vous avez été signés pour le jour du salut. Tonte amertume et cour-
foi. 105 roux et colere * et clamenr et blasphème soient enlevés de vous avec toute
^°'^* méchanceté. » *
Pourquoi donc allons-nous au spèctacle de Thippodrome ? C'est pour que
tous ces vices bouillonnent à l'instar d'un mauvais courant dans un lac, et
non pour que, restant plutòt en repos, nous priions Dieu de nous pardonner
lorsque, occupés des affaires du monde, nous sommes entrainés contre
notre volonté à une clameur, à une parole de blasphème ou à la colere. Mais, ^
s'il vous plalt, examinons les théàtres, ces lieux de spectacles, et voyons
s'ils ne sont pas nuisibles et pernicieux, et non, comme on le pense et le
dit, amusants et réjouissants. Je laisse de coté l'orchestre (ópx^<rTp«), c'est-
à-dire la danse en groupes et exubérante qui effémine les corps virils, et ces
chants érotiques ou amoureux qui enseignent la moUesse, dissolvent la vi- •'
gueur de l'&me, dans laquelle ils insèrent et déposent la rage de toutes les
vilaines passions, Tcnla^ant et l'ensevelissant sous le fardeau et Tivresse
des voluptés. Que dirons-nous des spectateurs des mimes, ces gens da
1. Éphés., IV, 30-31.
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• fol. 106
r a.
[55] HOMÉLIE LIV. 55
%d/ :jb^990 òiJ^l lAsJttM Kj/ ojlL# JI u^^^^aJ K^jigii>9fc\f ^9 ^q^S^Ij^
•wC^ pò/ jL^/ .^.^y^^^ooo l^i»^.,» K^Ip^j.^; ^'^..^9 JI,o\i>m\ v^oiJ^
♦i^ljo ^^ |ooi so{i ì^^i ^^oa ^^À :Kj/ ^^^y^l^ ^.i^Vot ^^^
.^jodvaAoo; Iv^! J>^^?o^o :)L#>.S^ fò^^bdAoo K«|v^^9 * jh^AAs JIa^IaìNo
0|J^^d0^9 jliO^ yOOiS|^|j^9 vCUOI :Jy 1^ 1.090-3^5^ OlJL*/ yOOlJ^.4^9 v^ioi
K#|t n '^ io |ioi:^d9 ^^! U^ JKni Wv>Kiao JI Jtfi t »\o .^^9 i^tt^Jkx!
ridicale ? Est-ce que nous n'excitons pas le courroux et la colere de Dieu
lorsque nous rions en voyant frapper le visage d'un homme que Dieu a
créé, dans la face duquel Dieu a insufflé le soufflé de la vie pour qu*il fùt
respecté méme des anges, et qu'a honoró aussi le Verbe de Dieu qui s'est
5 fait homme pour nous, lorsqu'il est ressuscité d'entre les morts et a soufflé
sur les Apótres en disant* : « Recevez TEsprit-Saint. » Un visage qui a
été honoré à ce point, bien plus qui a été doublement célèbre, ne penses-tu
pas que c'est un sujet de terreur et d'effroi méme pour les troupes célestes,
lorsqu'il est outrageusement frappé et toumé en ridicule? Ensuite, dis-moi,
10 ris-tu de ctìoses sur lesquelles tu dois pleurer et te lamenter?
Où placerai-je cette conche pure, cette union honorable qui devient un su-
jet de plaisanterie ? Et la chaste communauté qui, * comme une adultere, est « foi. 106
triturée par la dérision? Et les membres du corps qui sont mis à nu, eux par
qui se procréent les enfants, par qui se conserve la transmission de notre
15 race? Et la partie naturelle dont on ne doit pas parler, qui est ridiculisée
d'une manière honteuse et odieuse? Et surtout ce mystère plein de pudeur
et de chasteté?
Respecté, ó homme, — ne respecterais-tu pas autre chose, — ta forme qui
1. Jean, xx, 22.
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r a.
56 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [56]
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♦li-ooMo IjUi^o J^x»^» |;aj Ia:^0|J» :Kj/ JLfldtAoe
• * •
1. L in margine : f^^»
a été créée par Dieu. Respecte la seconde création divine, pour laquelle le
Verbe de Dieu, en prenant un corps de la Vierge , s'est associé à toi. Pour-
quoi rire de toi-méme, comme ceux qui, dans la folie et sans aucun sentimenti
déchirentou mangent leur propre chair?Pourquoi dono, lorsqu'un adultere
est commis contre toi d'une manière outrageante, pleures-tu et gémis-tu, ei
penses-tu que ta vie n'est plus une vie?T'affliges-tu en voyant le soleil, et
crois-tu que tout est sens dessus dessous? Ecris-tu contre l'adultere une
sentence de condamnation à la prison? Déclares-tu que la mort est une faible
peine pour lui? Combien de fois voudrais-tu faire perir le pécheur ?
Lorsque tu vois des représentations perverses de ce genre dans ce théà-
tre odieux du jeu, tu éclates de rire, tu te répands en effusions et tu appelles
joie et divertissement ce spectacle déplorable. De quels yeux regarderas-tu
ta femme lorsque tu rentreras à la maison? Comment exigeras-tu d'elle la chas-
teté, toi le spectateur de Timpudicité de ces spectacles affreux, inconvenants
et immoraux, toi qui as amasse une quantité de milliers de passions et qui
nourris dans ton esprit les images des vices comme un feu qui couve et brulé
dans les bois?
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* fol. 106
r-b.
[57] HOMÉLIE LIV. 57
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iJjOj^ Ka^ ^ i DK,aOO ^#{K\* V>f ^OIO l^y^JJ^^^O^ yCUO^ l-'^'OVid ^AfiL^O
^A..^^kA/ J>-d0l9O Jtci n\ |ooi |>li«; ^^à; V-^|j Jio^ \ j^^^mA» ^^oioK«/;
»s^A,M.V» Jl; |>^J^ K^ltJ^ £ooJa |;o|.do J^^^
yvi II m nt I ^\n i >f ^ISot ^bo; ooi; JK.iÀ^.^t-^ Jl òuJL^/ Jl Jl/
liodjj U^I^Ofl^ JL\l\ IÌ9K.OO; |;aXCD y^l JjOI t^O^iAoo K^JlimVÌMV>
^^ ♦^IS>Ot J-l5|^ ^^ ^ \ a li Pi \ n > ^"^^.A^OI vDO^-^ :|oK.iLj; |Jkjb^
:|ULd«-^ Jloi i>\ ^v> ^bo :Jj^ft\*>/» |j.àoa^^^ :|KjLsj9 JK iinoi»v>
1. L ^Ulo sic.
ce Que faire, dit-il, voici que le théàtre des jeux est ouvert et m'appelle au
spectacle ! y> Mais, s'il était ferme, y aurait-il besoin de cesparoles, ó mon bon?
Comment verrais-tu ce qui n'est pas exécuté? Ce serait une gràce de la néces-
sité et non de ta volente. Gomme il est ouvert, passe devant en courant, avee
fermeté et philosophie. Laisse sans les visiter les acteurs qui sont là tout
préts. Fais voirque tout cela est futile et sans utilité. Car ti ne suffit pas pour * foi. loe
Texcuse de ceux qui sont captés, que Ton prépare et dispose le théàtre, que ^ '
Fon attire et trompe ceux qui y prennent place avidement. Celui qui dérobe
des habits pourrait dire aussi que, ayant vu des habits et de Tor, il a été
tenté dans son esprit et a été trompé. Celui qui regarde avec un esprit de for-
nìcatìon sans se tenir sur ses gardes, s'excusera sur la beante des femmes.
Par là peut-il surtout étre considerò comme non coupable ?
Mais on n'ignore pas que celui qui s'éloigne avec fermeté des tentations
qui sont à sa portée, meriterà, parce qu'il pratique la vertu, la couronne et
les récompenses de la victoire. Fuis donc de toutes tes forcesles spectacles, la
suffocation des àmes, Tabime de Satan, la ruse parée, la ruse plaisante (eù-
wpóawTco;), le dommage qu'on subit insensiblement, la mine facile, evidente et
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SKViaìK D'ANTIOCFFR.
[68]
^3Qil |1^ io^ .^^ t^li |«o( io^ sftj| yfo .^^.^^.éO jL^ I m rtì »i)>3 oi^ i^/;
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v^ -*^^ f-^!^l :)juh^ ^^ ^op^ lOA t^O|.A f'^i ^- V K^o of )Ki A">
v a.
certaine. Si quelqu^uii tV entralne» entra!iie-Ie en sens contraire à Téglise en
lui disant cette parole de l'Kcritiire ' : « Détoiirne ton pied de la maiivaise
voie. Les voies de la droite, Diou les coniiait, mais les voies tortueuses
soni, celles de la gauche. )» Monlre-Iui très au long par la parole la différence
deces deux voies. Montre la fin de chacune d'elles. Tourne eu risée et blàmc
devant lui Tétat passager et le peu de durée de ce divertissement fogitif,
Effraie-Ie, dépeins-Kii le futur tribunal du Christ. Araène4e à Fespérance de la
bienheureiise vie ìn&nie qui est préparée pour les justes, Enferme-le de tous
cótés. Ne manque pas son salut. Ne perds pas la proie. Si tu voÌb qu'il resiste
trop fortemcnt dans la lutto, qu'il s'efTorce de trìompher dans le mal et que,
soit par la rose, soit par la violence, il cUerche a t'entraìner vera le vice, alors
aie recours à une juste colere, rejette une amitié ou une compagnie mauvaise,
cmpresse-toi de fuir le méehant. Sou\iens-toi du Législateur spirituel qui t'or-
donne et te commande de te fftcher et non de pécher. Ainsi Phinées se mit en
colere et, lorsqu'il eut frappé et percé de sa lance ceux qui commettaieut la
fot. 106 fornication, ' le fléau cessa (?) *. Ainsi Moise, le plus doux et le plus humble des
hommes, s'irrita contre ceux qui transgressaient les lois de Dieu, alors quii
1
1, Prov., IV, 27, — 2. Cr Nomb.. xx\, 7-8.
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[591 HOMÉLIE LIV. 59
K •! Vi m\i wi«$a-D K.^.^ w*oi |Kaqjl3o ^/of^^^^lo yl; Ka^; vQljoi V^^ P
t jLipijjM^ vfoi^ ^auLdK^eo |ooi vra^JàM voou.^Of^ lò.il "%^ '^aj %«oiQd/
o iO*n I T m II WK-^ Jl t-^; ILi^/ ooi :vCLb^AJ ^^.>^ ^; ooi |>^V^ Jlj
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^L«* y ■>t\iKv)o .^ %^9ii\J,o sflarfbdl m^i^ loIS^; JjU9u/ ^^; |ifti>
jLODobaj itfVni Old ^^ ^AjJboK^Mo :JKy ^m |la*^ ^^^^loo^ |;oid óid
supportait doucement et humblement ses injures personnelles. Lorsque la
famille de Dathan et d'Abiram et la réunion de la famille de Core ' se soulevè-
rent contre lui par jalousie et d'une manière outrageante, le législateur et chef
du peuple tomba à terre sur sa face devant eux, et il exhortait et suppliait
les insulteurs de ne pas s'exposer à la colere d'en haut. Gomme ils demeu-
raient désobéissatnts et orgueilleux, à la fin il les envoya en enfer.
Nous devons subir et supporter humblement et philosophiquement les in-
jures et les injustices qui nous sont faites, mais celles qui sont dirigées contre
Dieu et fomentées contre sa gioire, nous devons nous tenir en éveil contre
elles avec colere et le plus durement possible. C'est pourquoi un prophète a
dit : d Que Thomme doux devienne belliqueux. d L'humilité et la douceur qui
sont inintelligentes et n'ont pas de raison d'étre, sont le propre des moutons
et non des hommes raisonnables. C'est pourquoi Tirascibilité se trouve dans
notre &me, afin qu'elle nous exhorte et nous excite au courage, que nous nous
en servions contre la moUesse des passions, et que nous combattions avec elle
pour les lois de Dieu et aussi pour la vérité.
1. Cf. Nomb., xvi, 24 et suiv.
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60
SEVERE DANTIOCIIE.
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-«.^
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V» l).
I
V- b.
Mais je ne saia pas pourquoi, apròs le sermon que je vous ai pn^ché aiipa-
ravant dans l'église, alors que je m'attendais à vous voir faire de bonnes obu-
vres, je vous parie encore des moyens d*éviter lo mal. Je reviens à parler du
vice et de la vertu, parce que nous avous besoin de pratiquer beaueoup Ics
bonnes oeuvres pour échapper h cette colere qui est suspendue au-dessus de
♦ foL 100 nous, qui est en route maiutenaut vers d'autres villes. * Elle ne s'est pas encore
r'ioignùe de la ville d'Alexandrie, dont elle continue de dévorer les gens saìns,
croissant et se propageant, au point qtie les habitants fernient non seulement
les théàtres, mais aussi les cabarets, les maisons des marchanJs de vins, les
boutiques de viandes crues et cuites et de comestibles de tonte sorte olTrant i!
quelque agrément, et dans leur denil ne se nourrissenl que de pain et de lé-
gunies secs; ils ne font rien autre que de supplier Dieu tous les jours par
d^ardentes prières,
Saisissons douc cette nécessité pour montrer volontairement de la pèni-
tence et obtenir, outre le benèfico d'èviter la colere, la recompense due en
paroilcas* Ce n'est pas, en effet» sans en iMre récompensé qu'on songe de son
propre mouvemenl : Si de tolles calamités nous survenaient, que ne vou-
drions-nous pas l'aire pour y écliapper? Avaut qu'elles ne surviennent, vivous
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1611
HOMKLIK LIV.
Bl
JlaaN K^cu«^ ^j^\ ^L)^t y^^-oo i^^QH ^^; )Jbs..tOi^ Jlo^ '| ^^;'; ^ooi
vìSKjiu |,^^.^^xjLy> |l -^ X«^ JoC^f ^1^/ )ooy jUpojo |ia,'«;g>A>f ^^.^i^^o
U^s^ Ui^^ loio*,^ Ìmm^^*^^ JK^^ ^*^<3^^^J JLius; ^ i^^? f^J :|j/
IfOA^ ,^M 1 '"^^^ y^,N» |V|jkf |K^l|.boo f^i^^yi^ -"^^W^ |j.CLtag> ^ 1^1
I
r a.
V aree vigi lance («piXoicovtVj et philosophiqiiemcat. Si, par cette correction et par
" la craìnte, nous ne noiis convertissons pns, manquerons-nous dVHre des sots
ci des éirangors pòur IHeu, d^étrc livrés à une mine complète, et de tombor
^ dans la fosse profonde ?
0 On peut troHver ainsi evidente la parole écrite par Jérémie* : « Par la
douleur et la verge sois instrnitr, ó Jérusalem, afìn qua mon àme ne sMloigne
pas de tei, et que je ne tasse pas de toi une terre incolte qoi ne soit pas
Ihahitée. n Aussi est-ce Icrrifié et tremblant que je me suis arrété à ces
paroles, et ]*ai prononcé à pleine voix ec verset de TApótre saint Paul^ :
« Pendant qu'il eo est tenips encore, faìsons le bien. » Nous avons grand
besoin de beaucoup de prévoyanee. Nous atteiidons le choc impétueux des
dómons eontre nous. Fortifions-nous par le mur du secours divin. Quel est
ce mur? La crainle de Dieu. <e L'auge du Seigneur camperà autour de ceux
qui le craignent, et il les sauvera'. » Considère que la garde d'un seni auge
i^ autour de toi preud la place et la force de tout un camp dVrmée et de Fen-
semble des soldats. Et aussi à chacun * de ceux qui craignent le Seigneur est * foi. io7
attaché un auge pour sa garde. C*est pourquoi, en parlant d'hommes cbastes,
|. Jt^réra.. VI, S, — 2, Galal., v(, Io. — 3. I*s. x\xm (xxxiv), b.
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62 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [62
r^yUÌ ^^o^rè^ f^ ;!■»■■ y\i» ^; vm^mo^^i^ %d/o :^^ \^^l y^^i I^JL^
io^ik ',^1^; vOJci oooi ^iV!ìtCHV> Jlo 0001 y ^»Kv» f^ ^Juojo yo^^ y^^
JoiA^l \x»o .ssoipl^l o£b^; jLsJbo .oooi ^4^/ v^^/ ^!o/; ^ JK^JS^
JKojLm ^opo |i$o-^ Jfo^j J r\ ^ ^ ^ ^^..a:^ %d/ Jboo/ .J9Q1
^^ ^ ^ "^^ v?^Qual Jl o|-* f^X^jLd vpo v-^ p6/ *U4^ i>a— Eoo
oUtoj^ ^)L^ ^A^^^Ld U^OJL» yoo^; i^jbo} ..v-^ v^ Ul V^/ J?aaj
V-A^ I I 'ìi/ Jo|2^9 ^i^ ^'^^ ^^{ ^^ T'^ ^^ J uVìi^ ooi <ybd);
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yooi^ ^«Kj/ yjimii^VH 001 JjVflìa.M 001 )LàaO{ .j^u ^Jbu/ ^l^«lm /$/
nous disons : ton ange. Dans les Actes des Apòtres\ lorsque Pierre, arrété
et mis en prison par Hérode, eut, contre Fattente de tous, frappé à la porte
d'une maison, les gens qui étaient à Tintérieur, perpleles et incrédules,
dirent à la jeune fille qui Tannonyait : Cesi son ange. Et qu'y a-t-il là d'é-
tonnant, quand chaque petit enfant a son ange gardien determinò et dis- '
tinet? Le Seigneur dit dans TEvangile' : « Voyez, ne méprisez pas un de
ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient en tout temps
la face de mon Pére qui est dans les cieux. » Non pas comme si Fon voyait la
face de Dieu. Comment donc aurait une face celui qui n'a ni forme ni corps?
Ou comment verrait-on Tètre invisible? Mais c'est Thabitude de la Sainte j
Écriture d'appeler face Taction que Dieu fait pour nous. Ainsi le Psalmiste
a dit' : c( Ne détourne pas ta face de moi 9; et^ : «e Éclaire ta face sur ton
serviteur. 9 Les anges voient donc, c'est-à-dire considèrent quelles sont Tac-
tion et la soUicitude de Dieu pour les petits enfants, et ils les gardent eo
veillant avec soin et vigilance. ^^
Gomprenez-vous, ò femmes, quel tort vous causez à ces petits enfants,
quand vous les envoyez au théàtre ? Vous dépouillez ces étres que vous aimei
!• Actes des Apòtres, cbap. xii. — 2. Matib., xviii, 10. — 3. Ps. xxvi, 9. — 4. Ps. xxx^ 17.
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631
lUìMI^LIK IJV.
63
^„N;fc'N> :);;-^/L 1<^ %oo6. xf^'i vji-*^! ^**^^/ if*i^^j sojói JU^i^^
"^^DQt lio^ .jLiv^po^ la^ |fc*./i\ voo^ xf^i V»"^^ I^S-^-^ooo JK.*iJbo
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^ *po/; ^.«oi^ :Kjf yji-fla^ jK^iXls w^ pò/ Ijoi^o Jiov^»oij ^qà Ji*r^!
foL lo:
dti secoiirs et de la gardc angéliques, et vous Ics préparcz à subir le
dommage du Malìii. Oii défiiiirait cela le fait d'onncinies, pliitòt que de
m»*res! Courons donc tous à Feglise, jcimes et vieillards, lionimes et fem-
mes, gens de toute espèce et de touto taille. Beiidoiis ainsi non troublée la
garde des anges autour de nous, surtout en participaot aux saints myslères,
par la puissance desquels nous serons oiuts et nous serons fortifiés. Alors
près de nous demeuroront los augcs non sculement i\ cause * de notre propre
garde, mais aussi par hooneur pour leur Maitre; et ils ì^cront leruies et per-
sévérants pour nos Ames et nos corps qui seront comnie des habitations
angéliques dans lesquelles denieure le Roì. Que personne ne me dise : Je
crains la commuaion des mystères et je m'en écarte. Saint Paul en effet
m'arréte lorsqu*il dit ' : <t Celui qui mange et boit d'une manière indigne,
mange et boit la condamnation pour lui-méme. 3> C'est pour cette raison que,
_ nne foìs ou deux par an, je ni'appioche de la tablc redoutable avec circons-
■ peetion. Et c'est cela, dìs-raoi, que tu regardes corame un empéchement»
parce que rApòlre te dit : Tu te purifieras chaque jour et tu jouiras de cette
Eure immortelle dout tu ne dois nianger ni boire d'une juanière indigne.
* fi)L !07
r b.
t, I Cor.p xi| %'s.
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64 SEVÈRE D ANTIOCHE. 64
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jLaci^Jà "^JjLJo >o^l0Kj liNV» lo^; lf^>«^ i^»^! "^ *^^^ K#JiiiV>/f *hs^
jLiOioi lo No Jjoi ^M K.3^J^a/o Komy^ ^j j^^ ^ ^j Kj/ :%a1i«9K^
^«2^01 ^#01,^^,3 Kj/ v^Iìb» Jlo^afo Jlo Jlo^Nt* v> )aò^ Kj/ ;|^ |v*^
K«/ |oou jK^^JkM 1^ jLd/ Oid; |ju/ oci «JL^oo^ ooi |l|j; jb^op^ Kj/ Ibi;
^y^} Ipo^i^o Ki>>\ .»on > ttìtij *! >^ff>f Jl/ :J*ì\Vi\ oò^
1. ^^ax|t (sic.)
Si Fon te rappelait lorsque tu dois te rendre auprès d'un roi, que tu dois
faire ton entrée d'une manière convenable, avee une tenue et une démarche
modestes, nous ne dirions pas qu'on t'a écarté ainsi de la demeure des rois,
mais qu'on t'a plutót encouragé à y entrer et à y jouir de l'honneur en te
présentant d'une manière convenable. Et encore, lorsque tu t'approches une <
fois par an, tu ne te purifies pas à l'avance pour tonte l'année d'une manière
digne par ce jour, dans lequel tu veux t'approcher. S'il n'en est pas ainsi, ta
subtilité a-t-elle quelque raison d'étre? C'est tout le contraire. Lorsque tuas
entassé l'impureté de plusieurs mois et un grand amas de péchés, c'est plutót
d'une manière très indigne que tu t'approches. Celui qui s'approche conti- '
nuellement, sait qu'il est tout préparé pour se présenter devant le Rei, le
saluer et le recevoir à l'intérieur; de toutes ses forces et de tout son pouvoir,
il évite de nombreux péchés. Mais toi, après avoir fixé une fois pour t'abste-
nir ensuite, tu envisages un long délai et, avec assurance et sans crainte,
tu fais tout ce qui te plait jusqu'à ce que vienne ce jour dans lequel il ny i»
aurait pas méme une entrée pour le Roi qui trouverait fermée ton habi-
tation.
Nous devons donc nous purifier le plus possible et nous approcher cons-
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(«51
HOMKLIK LIV
G5
I
il ol
*
oiJ^ ^or t^ ^.o«o ^f.M )K..u^9 J^^; .-)K^^|M» jooiL; Ua^/ «.ioot jL^^p^fioo
j^ :loOI jL^V^boo fo|J^9 l^^^t^t |^Ìa,ao ft3wd; y^\ ^Ó J «^x^i ^f;
«.Jk^o K^I-j^ootK.^0 :|^jy>;^o |,a<aJS^; JK.^oq^9 fi;^^^ **^! y^^^^of
OC! f^ ^* N^ I !.. '^«^^ JJ * ''^'^ M^i^ ^1 oì^K.^ t'^ .X ^ 1*^ 1 * ^ ^j
.U^P^^ '^■^■^>> -JK^ii^ti |lcii*rV>f ^01 '^*r'av> 01^ I ft ^ ftKN/% *.|^«'^!
^ fK^^.^^.^ aloKjui ^i.i3jl* f^J^ li^^^t l^i^f ^^^ H^ ^^iM^p^oi t^
I
I
tamnieni du Pur. Le soleil est * visiblc atix yeux saiiis, mais ce n'est pas one * f*>' i"*
raison pour que ceux qui ont une vue faible dédaignent de se soigner pour
étre privés coniplètement de Téclat des rayoiis. Ne sais-tu pas que ce
sacrifice spirituel et non sanglant se retrouve daiis le service legai qui était
accompli autrefois au moyen du sang, lorsiiue» chaque jour malin et soir,
il était offerì en cxpiation? Par là on doit savoir qu'il ny a qu'un seul et
mérae sacrifice qui, suivant la Loi, était oifert lo malin et au comraencement
de la connaissance de Dieu, et qui, suivant l'Evangile, était inimolé pour la
fin des jours du monde et le soir, d'une manière spirituelle et plus complète.
Ce sacriKce était appelé aussi sacrifice perpétuel, parce qu'il était ofTert per-
pétuellemtmt et sans interruption. Si donc tous te ressemblaient, à toÌ qui ne
te pféseates qu uue seule fois dans l'année, le sacrifice demeurerait un sa-
crifice non sacrifiable, la perpétuité de Timmolation serait interrurapue,
rexpiation cesserait, Tautel serait sans service. Quel serait celui qui pren-
drait le péché du monde qui a besoin en tout temps de purificationP Tu vois
eii combien d'insauités uous tomberions, si uous obéissions à nos décisions
intimes, et non pas a la Lei.
En nous occupant de faire de bonnes oeuvres par tous les moyens, parti
PATIU OR. — T. IV.
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66 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [66
•.*J/ «ooAJ; wói ^ V^^A JU/; Ijau/ •Jv^ vOJÓi JLs^ M^! ^j! muI
»^^^/ ^ii^mìSn ^cl^^:^ |K ■ift-nit 00^2 ^JL»)o ^
UòO^O ^•^V^ti» )i^|^
♦|KA^]pA m«{^ ««a«fa&»o ^yo^^|^ IKa^^a |ip^ ^Aoajt |oof ^A^ p .U«Xft h^^* fiuk» o| flnnni| n<^ii
* fol. 107
V« b.
Ilp^ JLo^ *.JL-^9 ^ii.*fluw# ylo^ K^ jloid/ ^^ o^ J ma mi ^
cipons donc au sacrifice vivifiant. Car il n'est pas possible que qnelqa'ofi
croie et n'y participe pas, s'il veut vivre de la vraie vie, comme il ne pe«t
vivre sans respirer d'air. C'est pour cela aussi que nous, qui avons cni dam
le Christ, nous vivons, nous nous agitons et nous existons par lui *. A lui 1&
gioire éternelle. Amen!
HOMELIE LV
Aoyo; (juvTajtTwcó; ou parolbs d'adieu, lorsqu'il se préparait a partir poh
VISITER LES SAINTES ÉGLISES DES GAMPAGI9ES ET DES VILLES ET LES SAI5T>
MONASTÈRES.
Soucieux de suivre la loi qui nous vient des Pères, nous partirons demaw
pour visiter les églises saintes des campagnes et des villes et les monastère?
sacerdotaux des ascètes qui se consacrent à la vie monastique. Dieu dirig^^
notre marche suivant sa parole que David a rapportée dans les Psaumes*
1. Cf. Rom., VI, 8; xiv, 8.-2. Ps. xxxix (:<l), 3.
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^B7J ■^^^^^■" IIOMELII
, .^^^ ^ j l^frOf Jba^ sBI ììf :|ÌQU>/; )v>a,^K>^ fO^..^^^ c^t >|^ r% ^ so^ Iimm^/
fK^i^ ^^ o^ |ooi k^l ^^^lojìoj. f.^i.jaJ9 ^..^o^K^ ^j3a*^i^ |oC^ ^^
jKdi^afVDo ^f |oo« ^i^Km :iàa^. .^lS,^» ^^01 )La^; )oof ...iJjdf f^ :)K^op
.*oia^w.Éf IKjkod^ vooj^ :^^^j^.^^jl ""^Io^cla yio :).a^oi l^uoid jL^Jk^ ^f
ot,«uag» :|K^^ii^ |Kj;do; ^^ot , -^V^*^ "^^Iv^e^JI |ooi y)fO v^l^i-^pcudo
001 jUKo^ f.^^ ss^K3 J001 JbJ^ )i^*i^\j^t» JìbI :UIb Uo^ ^a^»i^ ^qv^N
V ' b.
li
Carla loi veut * qiie celui qui, à t}uelque epoque que ce soitj ucctipe ce siège ♦ roi. m
apostolique, visite, en quittant la ville» le troupeau du diocèse, J 'estime que
celle loi est ctm%^enabti\ Cnmmcnt en ofTct ne serait-elle pas convenablc, elle
qui est ancienue ut en nieme tenij*s liunorée, qui s'appuie non senlemenl ì^ur
Ics décisions des Pcrcs mais aussi sur les paroles du Livre iuspiré par Dieu?
Il est écrit que le propliète Samuel mcnait k Ramatila la vìe ascétique, y avait
sa deuieure habitoelle, faisait le serviee di« Tautel et y exer^jait le ministère
^acerdiilal. Lorstju'il faisait des sacrifices pour le peuple, il cìrculait et se ren-
dali dans Ics lieux eélòbres et saiuts, visitant et jugoant Israel, Le Livre sa-
ecrdotal a ces paroles * : u Samuel jugea Israel tous les jours de sa vie. Kt il
voyageaìt constammeut chaquc aonée, il circulait à Bétliel, à Gàlgala et a
)lÌ3pa, et il jugeait Israel dans tous ces lieux saints. Son retour avait lieu à
Kamatha; là étail sa demcure, et il jugeait là Israel, et il consiruisit là un
aotel au Seigneur* »
Celle coutume de visiter et de circuler qui sied à ceux auxquels a été con-
fiée la direction du peuple, ne manquaii pas nun plus aux Apùlres, Il est éerit
dans les Actes des Apntres - : « Apres quelques jours, Paul dit à Barnabé :
1 r S.I
1547 iScplajiLe, 1 Hois, vn, 1547). — *i. Actes de!^ Apùli-es» \\\ óH.
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68 SEVÈRE D ANTIOCHE. ^
I^^C^ ^«OUd ^V-2utt9 ^^01^ jl^^^^h^ ^^^2L> JLXiJI ^OÒi^aJO ""^uOQI |jll
|Ll,2l^/ ^; \oK-i/ «.o^ ^:» Kéti ,J7 |oi jLi^Jbo |f-J^ ^^ *.)>«j^
jK^oi^ vfi ^\if |i>^ ^^oo :p/ ktì à iif t-d v^ V-«K^ .^^^-^ "^^
wDDc^^od |ooi oKId ^ I a fi > fo\ no/i lo^; ^^/ ^\ou> Q^ |f / «Ij/ i^^tj
* fol. 108 p^ Jbod tyfl^ìlV» jL^K^ ^UOOI * ^ ^;2L«#/ ^9 ^U« JoOl p&/ )LIM ^
^ V^bi^ K^ji^od :yVoi JbSt yot\ n,Ma V^^ 1^! ^l ^^^^ •ÌU^
^A^t/; ooiS^ ;|>i>iV>f ooi |^a^ ^^o^a ^p^ J-j/ |)I«« r^ |j/ ouàoi pDJ;
Jn A» 0|3 ^:» |oi oSk K.^01 |bjO «.jb^f/ ""^^ J^l; Ì^^l l^oj; poj; oì
|io9ouo Jvi»\ o^\|^\ \opeKj Jl Jly^m )Ls^ |pò/ | nnft^'v» In
V^H^ Jl :|Ì9a:^j òi-J^/ |J^; ^01 [lo i^^ft^vN «v^^^ ^ K4-^
1. Uoa^lr^;! (sic.)
Retournons-nou8-en et visitons les Frères dans toute ville où nous avons an-
noncé la parole du Seigneur, (pour voir) commeat ils se trouvent. d Onadéj^
inontré que ce voyage est legai et nécessaire, et non pas superflu et oisem
Mais vous, dans quel état pensez-vous que je me trouverai lorsque je cesserai
pour un peu de temps de me méler avec vous les .amis de Dieu? Oa de quelle?
paroles me servirai-je si je prolonge un peu trop mon absence et me prive Jc
votre vue sacerdotale? N'est-ce pas de ces paroles que saint Paul écrivait
* fol. 108 aux Thcssaloniciens en disant^ : « Nous, ó nos Frères, *qui avons été fail or-
phelin de vous pour un moment, de vue et non de coeur, nous étions surtoot
sollicité par un vif désir de voir votro visage. j> Qui admìrerait comme il con-
vient la puissance de ces paroles? Au milieu d'elles je suis salsi d'étonnemeni
lorsque jy vois mélée cette charité que le Christ a enflammée, lui quidit''
« Je suis venu jeter le feu sur la terre et je voudrais qu'il brùlàt déjà. b C^
au sujet de cette charité que la fiancée du Cantique des Cantiques qni sp'
bolisait à l'avance TÉglise, dif^ : « Beaucoup d'eau ne pourra éteindre'^
charité et les fleuves ne Temporteront pas. »
1. I Thessal., il, 17. — 2. Lue, xil, 49. • - 3. Gant., vili, 7
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:e9] HOMÉLIE LV. 69
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^ ^/rtìf %d/ V^b^^ ^ |Ld/ ♦o^^/mVliS |oo Jl |1amK^9 IfJd y^l *,K>|t"Xì,M
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V-^/f ^ ^mn m *ì\» |ixi.M,jK v>o )K. ^^ooi ^.a^ |ooi |om* v> :K^||..a^^
♦
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^uoKJL/
l/; ^tOJL^ ^ j^\"> Q^o »Qrti\ r> ««^A^di/ jLdOMjBLd; «a^oo/; ^t ^Vl;
En premier lieu, cet abandon qui est très court — je ne dis pas : ce voyage
— il l'appelle un orphelinage qui a eu lieu pour un moment. Car il n'a pas
dit : Lorsque nous nous fùmes séparé, ou lorsque nous nous fùmes éloigné
de vous, mais : Lorsque nous avons été fait orphelin de vous, montrant par
là que la charité était comme l'amour filial et patemel, et qu'elle possedè la
puissance de la nature ; bien plus, que chez beaucoup elle est encore plus at-
tachante que celle-ci. Mais ici encore il revient à Tordre naturel; prenant en
efTet la figure d'un pére, saint Paul s'appelait un orphelin et donnait à enten-
dre qu'il possédait en lui les deux amours en méme temps : l'amour paternel
et l'amour filiale aimant comme un pére qui souffrait dans son amour, et
comme un enfant qui ne peut supporter l'orphelinage. Un pére en efTet pourrait
peut-étre supporter la séparation des enfants, mais un fils n'a ni la philoso-
phie ni la force d'agir ainsi ; aussitdt il se laisse aller aux larmes et aux san-
glots. Il ne dit pas seulement : Lorsque nous avons été fait orphelin; mais :
Lorsque nous avons été fait beaucoup orphelin de vous. Alors qu'il avait
été enlevé et arraché à eux et que, comme par la nécessité, il avait été en-
tralné viole mment, il montrait cela par une addition et une extension de la
locution dont il se servait : Nous avons été fait beaucoup orphelin de vous.
En second lieu, il a ajouté qu'il a été séparé de vue seulement et non de
coeur, indiquant qu'il circulait encore parmi eux en pensée, et se consolait
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^N^« ^|o oi^ òfS^ |oo( K^/ ^.^i^a^clN ; oóc ^joa-^gg» :^*'^^AdQi ^ó > » \ot
wf p *^jVaJo 1^)1^ JI*>aflPo : jL^9 l^tf |ooi sw<\tv> :J..ìOì^ i^o^i |i*v^
f ' ' ^ )^oa^*i ^^f i^ Jt^to -.yO^ì^N ^*i9i>i "> |j/ ^^>Mi^^-a .|mìUU#oì yOl!\j;
<*^A^^ |.MUh^f ];ot I^ìqI jhàjo vlpe; ^tOiQjycKfcC^N %a^; ^£D0|3 ^"^^
ioi, 108 ainsi. 11 brùlail et ólait enflammé par la porte de Icur vue corporelle, * c'est
pourqiioi i[ disàit : Nous étions surtout sollicité par un vif désir de voir votre
visage, Hans lequel de eea mots dois-je olasser le seiis? Daiis € siirtout »?
DauB (f Nous étions aollicité »? Dans « par un vif désir »? Tous ces mots
me montrent que l'ami était cnllammé comme quclqu'un qui serail anxieux,
empressé et avide de voir sana mesure et sans resirictiou celui qu'il aime.
Tel était Paul qui possédait en lui le Clirist et qui, conime d'une source
d'amour divin, répaudìiit des flots de paroles et de sens divìns et enflammés.
Lorsque, moi le petit, je vois Tirnage de sa grand** ver tu et l'ahondance de
votre beauté spiriluellet je suis frappé dans mon Ame à eause de vous» alors
que je j^uis un ami honteux el inutile et que je suis entrainé loin de vous de
force et non volontairemcnt. Mais, comme nous avons été rachetés pour un
prix, et pour un prix très grand, par le sang du Christ ', il faut absolument
que nous suivions les commandementa du Maitre et que nous eruplissioiis la
voìe tracée devant nous,
Je veux vous adresser une courte exhortation en me servant de nouveau
des paroles que saint Paul écrivit aux l^hilippiens* : a Douc, ines amis,
1. l.f. I Cor, VI, 2*). — i. Philipp., Il, 12^
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rvaui uè nouveau ■
aies amis, comme I
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V» a.
CTIJ HOMÉLIE LV. 71
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Il^o^m .voaL^ji jl ycinvamio yo^tou l^ Ìy^^ '^^ ^^t ««aaiLAL/ Joò^jl
jci^; Uii^^ ^^ n^Kj/ y>Oii?irt> r^ jl/ •«vfKj/ ^nim^V) jl ^ jl JVU
vous avez obéi en tout temps, non seulement en ma présence, mais mainte-
nant beaucoup plus en mon absence, travaillez à votre salut avec crainte et
effroi. » Souvenez-vous de moi pour les offìces des psaumes aux séances noc-
turnes, pour les prièresdu soir, à cause de cette colere qui élait descendue sur
nous, pour ces supplications accomplies à cet égard, que nous crùmes devoir
faire pendant tout ce mois, deux fois par semaine. Il nous a fallu pendant tout
ce temps-là supporter cette fatigue, jusqu'à ce que nous eussions appris que
nos frères, qui étaient travaillés par ce mal, étaient délivrés de ce terrible
fléau. J'avaìs craint de vous causer de Tangoisse et des charges, et de vous
imposer un fardeau sans que vous satisfassiez au commandement, vous qui
aviez montré votre volonté en appelant de la joie les théàtres et les divertisse-
ments inutiles.
* Allez à Téglise d'une manière constante et suivie. Là, étendant vos mains, * foi. ics
suppliez Dieu de vous diriger vers tonte bonne oeuvre et de vous aider. Ne
dormez pas de peur que, pendant que vous ne seriez pas sur vos gardes, les
démons, à Tinstar de certains barbares, ne s'élancent sur vous. Qu'ils ne
voient pas que vous n'étes pas fortifiés et que vous étes privós du secours de
Dieu. lls ont une vue perspicace, vigilante, attentive, meurtrière, « car ils ne
s'endormiront pas sans faire du mal; le sommeil est écarté de leurs yeux et ils
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72 SEVÈRE D ANTIOCfìE. HOMÉLIE LV, ^^^^^[7^
',vfl'^vVJ f-^'K^ Jl *K«JJa^^A .K^J^i^^i^ ,K^]ia^ >^v^b^ fcwj^u^^ .^o^jo)..*.^ I
ne dormenl pas n, dit ce Livre sacerdolar. De tous còlés fortifiez-vous donc
par la foi et tfi piirrté de la ehair, en faisant le signe de la croix sur volre
front et en revtHissant la puissance des saints mystt'^res comme une cuirasse
spiritnelle. Par une abondante misèrie* »rde poiir les nécessiteux voiis vou3
attirerez la misérlcordc d*en haut. Et nous aussi, éloignés de vous, nous vous
aiderons, en sollicitant ces liommes qui ont quitte le monde et qui sont près
de Dieu, pour qu'ils étendent leurs prières pour vous, dea prières purea et
rapìdes que ne retardent ni la materialità ni la distraction et qui volent vers
le ciel.
Nous croyons qu*il y a un seni Dieu dans la Trinile : le Pére, le Fils et le
Saint-Esprit. Qu'il soit comme un mur triple et inexpugnable pour la ville,
terrible et invincible pour Satan et les démons. Faisons inonler par-dessus
lout la louange au sauveur de nos Ames, auquel appartìennent la gioire,
rhonneur et le pouvoir pour rétemitó^* Amen!
1. Prov.. TV, 16, —2. Cr l']p. de sainl Jude, 25.
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V-^ioilS^ f-d&o "^9 ^l Ijoi ^^^^JM :oKdboo )i^i«0|-d :|oi^ oKJd; v^b^^ )bo
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JifS^v>; yooiia^; pò/ |ooi oKb jjoi ^ p ^9 JLdqlS> :|oi^9 llos^^^ào
òò^ ACaVrD ^jpo J;/ Jo^j Jj/ %Aa^ |oi^9 jlx^j^ Jj/j ^j y/i -v^ V^/
HOMÉLIE LVI
SUR SON ARRIVÉE A KINNESRIN ET SA RECEPTION PAR LES FIDÈLES DE LA VILLE.
LE COMMENCEMENT SEUL DE GETTE HOMÉLIE AVAIT ÉTÉ PRONONGÉ, LORSQu'eLLE
FUT INTERROMPUE A CAUSE d'uNE QUESTION d'aFFAIRE MUNICIPALE ET d'uN TU-
MULTE, ET ELLE FUT REPRISE SUBITEMENT A LA FIN.
Quand Moìse le Grand fui monte à la montagne du Sinai, alors qu'il fut entré
au milieu du nuage, qu'il fut reste quarante jours * sans prendre de nourriture ^ fot. 109
V* b
et qu'il fut avee le Législateur, il devint initié aux mystères de la loi. Alors
il descendit, portant dans ses mains ces bienheureuses tables qui avaient été
écrites par le doigt de Dieu'. Le doigt de Dieu incorporei, c'est le Saint-
Esprit. Tout ce que Dieu écrit, est écrit par TEsprit. C'est pourquoi tout livre
divin est dit inspiré par Dieu. Lorsque les Pharisiens disaient de notre
Saaveur le Christ qu'il chassait les démons par Beelzeboub, Matthieu dit
qu'il leur répondit et leur dit' : n Si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu,
I.Cf. Ex., XXXI, 18; Deul., ix, 10. — 2. Mallh., xii, 28.
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74 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [74
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V^^^ 0,01 «jLiLi^D Ì.M09 01 > rt> pò/ ^ 0|2k |00| ^dyJdJ j^JL^CL^JL» «»/ IfOi
• «JJLM ^^ ""^.^ i9i,mVVk> |ooi JKJUL^ ^Z; 001 l-^^t t-ibdo :JLd/ ^/ i-a^
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c'est que le royaume de Dieu est proche de vous » ; Lue, écrivant la méme
ehose, dit que Notre-Seigneur dit aux blasphémateurs * : « Si je chasse les
démons par le doigt de Dieu, c'est que le royaume de Dieu est proche de
vous. » Lorsque aussi les magiciens et les sorciers de Pharaon cherchaient,
comme il est écrit^, à faire les prodiges qui avaient été accomplis par la main
de Moì'se et qu'ils furent vaincus, stupéfaits de la puissance invincible de
l'Esprit qui opérait ces prodiges : oc C'est l'oeuvre du doigt de Dieu », s'écriè-
rent-ils*. Ce que Moìse fit comme serviteur et ministre, c'était l'oeuvre de la
gràce qui opérait par ses mains ces miracles. Mais le Christ, l'Esprit Ini
appartenait en propre en tant que Fils, il était dans sa nature et de méme
essence. C'est pourquoi il souffla sur ses disciples en disant^ : a Recevez le
Saint-Esprit. » C'est lui qui au commencement forma l'homme de la poussière
de la terre et souffla sur sa face le soufflé de vie. Tout ce qui fut, c'est le Pére
qui le fit par le Verbe et le Fils et par l'Esprit qui y prit part et couvait an-
dessus des eaux qu'il frappait, et par lui il donnait l'étre à tous. Par lui nous
aussi nous vivons, nous nous agitons et nous existons^. Il est celui qui maio-
tient l'état de ce qui existe.
fot. 108 " Lorsqu'il portait les tables qui avaient été écrites par cet Esprit, Molse^
r* a.
1. Lue, XI, 20. — 2. Ex., vin, 18. — 3. ìbid., vin, 19. — 4. Jean, xx, 22. — 6. Gf. la fin de THo-
mélle LIV.
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[75] HOMÉLIE LVL 75
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voyant que le peuple était devenu inseasé, injurieux et coupable, qu'il s'était
fait, au lieu de la gioire de Dieu, une image d'un boeuf mangeant de T herbe
— c'est ainsi que le Livre raille d'une belle manière leur fante ^ — il jeta ces
tables écrites par Dieu et les brisa. Dieu en eifet établit la loi pour ceux qui
sont éveillés et non pour ceux qui sont ivres. Mais, lorsqu'ils se furent re-
pentis de leur péché, il écrivit de nouveau dans d'autres tables la méme loi.
D'abord cependant Moìse entendit ces paroles ^ : « Monte vers moi à la mon-
tagne et je te donnerai ces tables de pierre, la loi et les commandements que
j'ai écrits, tu en feras leur loi. »
Après le péché, il ne parla pas ainsi, mais ' : « Taille-toi deux tables de
pierre semblables aux premières; monte vers moi à la montagne et j'écrirai
sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as bri-
sées. » Cette parole montre par un symbole que lorsque Dieu eut créé Thomme
au commencement et qu'ensuite il Teut recréé de nouveau par le nouveau
baptéme de l'enfant, il écrivit sur les tables de son coelir qui étaient pures,
qu'il avait créées et renouvelées ensuite, ses propres lois : d'abord la loi na-
ture Ile, et à la fin la loi évangélique et spirituelle. Si quelqu'un brise par le
1. Voir Ex., xxxn. — 2. Jbid., xxiv, 12. — 3. Ibid., xxxit, 1.
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SEVÈRE D'AXTlOCnE.
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péché ces tables du cceur, il iCesì plus digne du méme livre écrit par le doigt
de Dieu, si ce n'est lorsque lui-méme se taille pour lui ces tables au moyeii
du repentir, en elìa^j^ant en lui Thorreur du péché par des oeuvres pures.
Si donc lo lloi et Maitre universel ii'a pas refusò et repoussé, mais a
daigiié donner de nouveau et iiue seeoude fois sa loi au peuple qui ravait
irrite, quelle excuse aurioos-nous, uous qui somraes [foussiòre et eciidre,
commo il est écrit*, sì, a vous les brebis? aimées du Ghrist qui respirez le
zela divin, nous u'adressions pas le méme discours qui mit Dn au Irouble de
quelques-uns? Je dois donc répéter les paroles qui ont été déjà dites. Pour
vous, c'est le méme discours que vous entendrez. Je sais parfaìtemeut bien
tal. mi que ce * u'est pas tlans des tables non taillées, mais dans les tables imrifiées
de votrc coeur quo je le déposerai*
Beaucoup de raisons mVngagent à no pas traverser en silence votre ville,
mais à faire enteudre ma voix dans cette assemblée fidòle et aimant Dieu,
qui est TEglise du Dieu vivant, et à montrer seulement la lionne volente de
ma propre pensée, quoique je naie à dire rieu de puissant ni qui soit parti-
euliùrement utile, Une raison beaucoup plus que tonte autre ni'eneourage,
L Gerì., xvin, 27.
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nf enfiammo et iirévcille. .Mais la pensée se refuserait à avancer et a accourir
sans l'ergane de la laogue, si c'était possible* La langue précède la pensée.
Ouelle est donc cette raison? Cesi que cette église non seulement confesse
sans fansseié la foi ortliodoxe, mais accepte aussi le danger de sonlTrir pour
9 elle si Toccasion se présente, et que, commc une vraie (ille, elle sauve riraage
maternelle de TEglise apostolìque qui a élé construite à Antioche. Comment
dono ne la saluerais-je pas de loute ma voix et ne reml>rasserais-je pas paler-
Inellement? Elle est elière ausai aux pères qui perfectionnent dans la vertu et
aiment ardemment ceiix de leurs fds qui conservent particulièrement Fimage
de ceux qui Ics ont engendrés, qui leur ressemblent par la forme et la beaulé
de leur physionomic et qui possèdent le caractère de leurs pères. Quel est
donc le caractère de TEglisc apostolìque établic à Antioclie? Elle crir* ù
Emmanuel avec saint Pierre* : a Tu es le Christ, le fils du Uieu vivant » ; elle
confesse un seni et méme Christ et fils du Dieu vivant, le raénie Dieu et le
r^ roéme homme vérìtable, et non pas un et un autre, eommc les Clialcédoniens
Tont divise d'une manière perverse en une doublé nature après Tunion inex-
priraable. Saint Pierre en effet n'a pas dit : Tu es le Christ dans Icquel se
L Miiltli., rvi, 16.
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fol. 109
v'a.
78 SEVÈRE D'ANTIOCHE. [78
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^ ''^^^c:^ Jl/ :%.i^ |ooi ^«oioK^/ Jl; ^ y^l oA Jv-rH jl^/ U^^ Ja^oi^
trouve le Fils du Dieu vivant, de sorte que Ton comprenne un autre dans un
autre, comme le veulent ceux qui le divisent. Mais il a confesse : Tu es le
* fol. 109 Christ et le Fils du Dieu vivant, * en se servant du mot « tu es » dans son
v" a.
sens general et ordinaire. Quant au nom du Christ, c'est celui qui convient à
l'abnégation faite pour nous et il est humain. Il fut appelé Christ lorsqu'il fut ò
devenu homme sans avoir éprouvó de changement, sans avoir éloigné de lui
sa nature divine et sans qu'il eùt besoin de le faire.
Il a été oint pour nous par Fhuile mystique (?) comme le principe de notre
race et le second Adam, et pour nous envoyer Tadoption de fils et la gràce qui
s'opère par l'Esprit. Ces choses avaient été prédites par le prophète Isaìe qui »'
dit pour leur temps * : <c L'Esprit du Seigneur est sur moi, à cause duquel il
m'a oint. » Il montre évidemment par ces paroles que le Christ a pris sur lui
pour nous Thumilité et Tabaissement de l'abnégation, et le nom et Toeuvre.
Il dit en effet « l'Esprit », lequel est en moi par nature, parce qu'il est de
méme essence et divinité. Il est venu sur moi, comme s'il était venu de l'exté- i
rieur et s'était pose., par les flots du Jourdain comme une colombe, non pas
comme s'il n'était pas en moi, mais parce que ce il m'a oint ». Pourquoi donc
1. Isaìe, LXi, 1.
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V- b.
t79J HOMÉLIE LVl. 79
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a-t-il voulu et accepté d'étre oint? Si ce n'est pour nous qui étions privés de
l'Esprit, à cause de ce décret ancien de Dieu qui avait dit * : « Mon Esprit
n'habitera pas dans ces hommes parce qu'ils sont chair. d
L'appellation de « fils du Dieu vivant » convient à Dieu, et au Verbe.
convient celle de a qui a été engendré avant les mondes divinement du
Pére ». Car s'il avait dit : Tu es le fils de Dieu, on comprendrait peut-
étre cette appellation d'une manière generale et non comme propre à lui et
lui appartenant particulièrement. Elle est dite en effet d'Israel comme repré-
sentant la personne de Dieu : « Mon fils premier-né, IsraéP. » Mais il ajouta
e vivant » pour montrer qu'elle est propre et speciale, et non pas par-
tagée. Lorsque saint Pierre l'eut considerò en pleine clarté, qu'il fut illuminé
dans la vue de son esprit par la beante si splendide de la divinité et qu'il
eut re^u une vision non pas de la chair et du sang, mais une vision d'en
haut', il trouva qu'il était la vie de la Vie, du Pére, et la vraie lumière de
la vraie Lumière. Émerveillé et plein de l'Esprit, il s'écria* : e Tu es le
Christ, * le fils du Dieu vivant », qui s'est fait humbie pour moi et qui est * foi. io9
élevé à cause de la sublimité de la nature d'en haut; qui est un de deux
sans confusion, à savoir de la divinité et de l'humanité, dans une seule per-
sonne et une seule hypostase; tei il est et il est connu. Une doit étre
v« b.
1 Gen., VI, 3. — 2. Ex., iv, 22. — 3. Cf. Mallli., xvi, 17. — 4. MaUb., xvr, 16; voir ci-dessus, p. 77.
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80 SEVÈRE D'ANTIOCHE. 80]
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Jaei,»/^9 IJ.09a.XAD |.aj>9 ^01 |Ì09Ka^ ^ I901 ^^^^JM «i^^eoia^ Ini ii9i> ^
confessée la nature du Verbe et de celai qui s'est incamé dans une chair
de méme essence que la nótre, qui possedè une àme douée de raison.
Cette belle confession orthodoxe qui se trouve naturellement dans la
personne de la mère des églises orientales, je vois qu'elle brille aussi dans
la physionomie de cette église comme dans une véritable fiUe. Et lorsque
j'examine avec soin, je la trouve telle que dit TApótre * : « Il n y a en elle
ni souillure, ni ride, ni quoi que ce soit de sembiable; mais elle est saìnte et
sans tache . » Elle n'est pas d'une beante empruntée au fard dont on s'en-
duit la figure comme font les prostituées, c'est-à-dire de Timagination
instable, athée et'réveuse d'Eutychès. Elle n'altère pas non plus sa beante
(eÙ77pi7reia) matemelle par Tobscurité du eulte de Thomme nestorien, encore
moins par la turpitude et Thorreur judaìque, je veux dire par la dualité
des natures. C'est pourquoi elle est accourue avec joie vers moi comme vers
un pére ; elle est venne à ma rencontre, se portant en fonie hors des portes
de la ville, ayant confiance que je n'avais rien changé à la beante familiale.
Aussi, montrant par ses cBuvres une vertu digne de la foi, alors que je ne
suis pas un prophète, mais un pécheur et un homme faible, m'a-t-elle
accueilli comme un prophète, s'attendant à recevoir le salaire du prophète,
1. Éphés., V, 27.
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[81] HOMÉLIE LVI. 81
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à cause de Celui qui a promis sans mensonge et a dit * : « Celui qui accueille
un prophète au nom de prophète recevra le salaire du prophète. 3> Gomme
ceux qui autrefois saluaient Samuel en raccueillant, elle aussi s^est écriée :
Paix est ta venue, ó voyant! C'est pourquoi nous aussi, en lui payant des
* paroles évangéliques selon le commandement de notre Sauveur, nous
disons : Paix à cette demeurel Et comme elle est la demeure de celui qui
en est digne, que notre paix vienne sur elle particulièrement, et qu'elle reste
stable, sans changer. Elle s'est manifestée en vérité * parce qu'elle m'a regu, * ^oi. no
moi qui ne suis rien, comme un auge de Dieu, bien plus comme le Christ
io méme lorsqu'il était assis sur un ànon, et elle n'a pas méprisé ni repoussé,
comme dit saint Paul en écrivant aux Galates^.
Le Christ aussi qui se tient à la porte, elle le nourrit alors qu'il est
dans le besoin; elle le fait entrer sous le toit alors qu'il est étranger; lors-
qu'il est nu, elle Thabille; lorsqu'il est opprime par la maladie ou dans une
15 prison, elle le visite. C'est pourquoi nous disons encore : Que notre paix
vieune sur elle par la gràce de Celui qui a dit' : (( Je vous donne ma paix,
je vous laisse ma paix. » En Tentourant de cette paix comme d'un mur
1. Malth.. X, 41. — 2. Gal., iv, U. — 3. Jean, xiv, 27.
PATR. OR. — T. IV.
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SÉVÈRR 0 ANTIOCHE, HOMÉIJK !;\ L
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puissant, qu'il la garde de tout doramage; qu'il la sauve de la baine du
Calomniateur; et qn'il nionlre qu^elle a été appnlée par Ics faìts mémes
Chalcis, c'est-à-dire d'airain; que cette appellatinn ii*est pas meiisongòre
parce qu'cUe brille et respleiidit. Qu'elle soit foiiifiée et puissante par la
pureté de la foi orthodoxe. Qu^elle rejetle et repousse la ruuille de la per-
versi té hérétique. Lorsque je lui dirai ce que Dieu a dil autrefois au prophèle
Jérémie* : a Voici que je t'ai éiablie aujourd'hui corame une ville forte et
comme un mur puissant d'airain », que tout le peuple réponde : Amen, ameni
Et qu'en échangc ce peuple me donne à son tour, comme vìati([ue, sos prières
sueordotalcs, Qu'il fasBe monier la gioire au dispensateur de tous les biens, it
auquel appartienneut la gioire et le poovoir pour toujours^. Ameni
L Jérémie. k i8> — 2. Cf. Ép. de S. Jiide. 25, el la lìn de l'hométit* LW
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HOMÉLIE LVII
AU SUJET DE CE Qu'iL FUT RETENU PAR LEB FIDÈLES DB KINNESRIN POUR LA COM-
MÉMORATION DU SAINT MARTYR SERGIUS; ET AU SUJET DE CE MARTYR ET DE
BAGGHUS QUI EN MEME TEMPS QUE LUI TRIOMPHA DANS LE GOMBAT.
Ceux qui font aux étrangers un accueil affectueux et amicai, réunissant
tout ce qu'ii y a de plus beau et de meilleur en aliments et en mets, prcnnent
occasion d'un repas et d'un festin pour recevoir ceux qui sont venus chez
eux. Ainsi agit Abraham lorsqu'il accueillit les trois anges, ou plutdt * Dieu * foi- 110
lui-méme qui apparut sous la forme d'anges et sous l'apparence d'hommes,
et qui en figure et en symbole faisait connaitre une seule essence et divinité
en trois personnes. C'est ce que montre le Livre sacerdotal en disant* :
<c Dieu lui apparut près du chéne de Mamré », et il ajoute ensuite^ : « Ayant
levò les yeux, il vit et voici que trois hommes se tenaient devant lui. » Il
courut vers eux trois en parlant aux trois comme à un seul : « Les voyant,
dit le Livre, il courut à leur rencontre en sortant par la porte de sa tente;
1. Gen., xviii, 1. — 2. Ibid., xviii. 2.
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SEVÈRE D^ANI
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.Jbs^ujff |lo^; Jlctg>lai^ :J1,^ Lc^; )K.\i.^.o )ÌQa>^t^ :|IqJS^^ :|Va^opOf
il s'inclina k terre et dit : Seigneur, si cerles j'ai trouvé grftce devant toi,
ne passe pas devant ton servitcur* » Aussi(ót, après avoir changt^ la forme
du discours, il adressait de nooveau la parole aux trois en disaot : a (>u*oe
preniie de l'eaii et qri'on lave vos pieds. » En allant à la rencontre, il adressait
évideninient ces paioles h Dieu, le Seigoeur do tous, et il lecevait de Dieu
les réponses. Mais ce qui m'a engagé à prendi e la parole, c'cst qne cet ami
des ótrangers ordonnait avec emprcsscment i\ Sara de préparer le pain,
landirt quo Ini-nième, comme c'était son souci, se bAtait vers le betail sans
donncr d'ordres à un aiitrc, alors qiril avait Irois cent dix-huit csclavos nés
à la maison' et d'autres aelietés pour de l'argenta Ayant choisi un vcau
tendre et exeellent, il le reniit à un serviteur et lui ordonna de le préparer
vivenient ponr le repas.
Vous aussi, vous avez agi eoninie Abraham» en accueillant la venne de
ma vile personnè et cn róunissant de tonte part des mets spirituels qui puis-
sent nourrir Tàme d*nno maniere intelligente. Vous avez préparé la table
a bendante par des services de psaonies, par des prières, par une nssiduite
constante à l*église, par une communion à la table mystique. Enfin, nous
1, Cf. Uenèse, xiv, 14,
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[851 HOMÉLIE LVII. 85
x5fc*^v^V It-^^/ f^P^o yO'iv^V ^a£Ou^o JfKliLi |Ì0|^; ^lo^ J;o^ «d/ v/ jl/
Vi / Vi^i^cn |ooi/ ^^^Adoi Uxi/ «IfOM» vflQ^HxV^f |loflh>\l/f ^«oiJV-dO|!!k ^ foi. no
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^A*l ^jo ^9 jl J\^flD ^M \J^<^ jbo^ ^4i^K:» ; o,m\ ^ J-cdv-sl^;
^ jLd/ ^9 i-^kO JJLodKaLj^oo j^\ éiO> )Lioi ot\ni'> ^i>vim*\o ^h ioì. \f vojoi
|>li*; jj/ ^^flftV> llofoua»; jJLdj^ jjjoiQò^ oilS^ lf\»V> o^i; ^O}} oo^
^jLltfD |i^^^; loì>fti ''^cauM^; JnW» ^^^ V-'b^ ^^ l^-'^ «Jj^oKaK^ |ajio
retenant, vous n'avez nullement permìs que nous retournions à notre demeure
avant de prendre part à ce festin joyeux, de nous réjouir avec vous et de
célébrer en méme temps que vous la commémoration des combats de Sergius
* le martyr. Comment dono répondrai-je à cette invitation au festin si solennel * ^^ ^^^
5 et à la féte de ce saint si admirable? Est-ce en restant silencieux, sans que
j'apporte à ceux qui m'ont invite quelques paroles qui complètent la féte
et y ajoutent de Téclat et de la solennité, afin de ne pas ressembler aux
convives gourmands, bien plus à ces parasites ignobles qui s'attachent aux
tables et n'ont d'autre préoccupation que de remplir leur ventre au delà de la
10 satiété? Jamais ceux-là n'élèvent leur regard vers les cieux ni ne louent Celui
qui a donne pour le maintien de notre existence ces aliments utiles et conve-
nables avec une si grande variété et diversité. Peut-étre aussi, si je voulais
me taire, cette splendeur des combats du martyr ne me le permettrait pas.
Celui qui est rappelé de nouveau par le souvenir à Tépoque de son mar-
15 tyre, il me semble le voir se tenir devant le tyran Maximien avec Bacchus qui
avait le méme service et l'égala dans le combat. Le tyran erige en loi tout des-
sein contre la relìgion (tóa^éeia), quoique la loi doive étre établie légalement (?).
J'ai dit : a avec Bacchus », parce que nous ne devons pas dans le discours sé-
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r.^i 11(1
p
86
SKVÈRR D ANTIOCHE.
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4
' fili- 11 D
parer Tun de Faulre crux quo la couronne du martyre a réunis ensemble
étaient semblables par la taille, par la physiouomie, par la grandcur. Ils
étaient jeunes de eorps, enrorc plus jeuiies d'esprit, ih servaient et étaient
comptés au raiig des guerriers qui eiitouraient le roi. Ils occupaìcnt la pre-
miere place el avaieiit le grade de cummandaiit, Sergius eri tòte et Bacebus
en second; tousdeux étaient d'accord dans un méme esprit de piété (cÙTé^uot),
Ils étaient dits chrétiens, et ils rótaient. Ils soiitinrent le méme combat pour
la véri té.
Certains iiidividus écrivirent contro eux au rei en les accusaut et en Ics in-
culpant, comme de fautes afTreuses, de ne faire ni sacrifices ni libations aux
démons. Ils cunammerent la colere de celui-ei qui y était enclin^ en disant
d'eux : (Vest grAce à son amitié qu'ils en sont venus à une pareille lieence, Au
commencement le roi u'eu croyait rien; ensuito * il les conduisit au tempie de
Zeus, le dieu impur et au nom mensonger. Il mangea avec ses ministres des
sacrifices souillés et il essaya dVxciler aussi ces vaillanls h ectte nourriture
souiilée. Il les entendait dire qn'on ne doit pas sacrilier à des idoles iuani-
mées et aux ìmages des demons mecbants ce qui ont une bouche et ne parie-
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[87] HOMÉLIE LVIL 87
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|LbiVd9 jjooi^ jl/ :)bbbD9 mio > n n i |pa^ iooi jl jJu ^^ |ij>^m\ v-'b^ v^
^'^^Z ^ ^ no\9 |la^j9 JU\ m^o >,^>o9ìì |i^^^; JLov^iJàA; jjo^/ JLoi^
ront pas, qui n'entendront pas de leurs oreilles », et autres choses semblables
par lesquelles le Prophète des Psaumes * se moqua de leur insensibilité et de
leur immobilité. Enflammé et bouillonnant d'un mouvement de colere et d'or-
gaeil, il ordonna de couper leur ceinture et d'enlever de leur cou rornement
d'or qu'il est d'usage d'attacher aux guerriers qui approchent les rois. Ils de-
vaient étre conduits dans le marche habillés de tuniques de femmes. Mais à cet
égard ils savaient s'opposer à lui en disant par leurs actes mémes, ces con-
fesseurs invinciblos de toute part, qui avaient appris à ruser avec le fourbe,
comme dit David ^, et à faire tourner au mieux les stratagèmes du Galomnia-
teur et de ses instruments : « O toi qui luttes avec Dieu, peuses-tu par une
forme féminine énerver nos vaillantes àmes? Tu peux faire revétir de force
aux corps un vétement de femme, mais tu n'habilleras pas de làcheté notre
esprit sain et ferme. Nous te montrerons par les faits que nous tenons pour
véridique le précepte et le commandement que Dieu a prononcé par Tintermé-
diairede Moise' : a Qu'un homme ne revétissepas un vétement de femme. x)
Si en effet le sexe féminin n'est pas un empéchement pour la plupart des
femmes de sortir avec un esprit male vers les combats pour la religion {tifsiStiof)
et de ceindre la couronnc de la victoire remportée sur le Calomniateur,
1. Ps. cxxxiv, 16-17. — 2. Gf. Ps. xvri. 27, Septante. — 3. DeuL xxii, 6.
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88
Sf^VÈRK DANTÌOCIIR.
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comment cettc tunique nous ctumgerait-olle, 6 tHre riilìciile? Ne vois-lu pas
qu'elle se détache de notre corps qui s'avancc vigoureusement et qu'clle ne
veut pas y adhércr? Et lui, il la repousse complntement conime ne lui etant
pas familière. Mais nous sommes tout à fait loìn d'en élrc endonimagés, nous
qui nous ólevoiis vers une pensée sublime, et qui tout à coup en un insiant
' imitous Iròs bicn notre Seigneur et Sauveur Jésus-Clirist. De mùme que,
lorsqu'ilfut couronné d'épines par Ics Juifs athécs qui se raoquaieut de lui,
eelui-ci annon^a au préalable, tomnic par un synil)o!c, le mystère profond et
cache, par lequel il prit sur sa tètc, à l'instar d'un agneau, le pèché du monde,
et effaga compiei ement ce péehé qui avait fait pousscr pour nous des épines ì!
et des ronces, aiusi nous aussi, par un patieut courage dans le combat du ■
martyre, nous émousserons et nous mcpriserons la mollesse et la peur dans ces 1
tuniques de femmos. Cur le Ghrist exercera maintenant encore la puissance
de Dicu le Pere par de semblables phénomènes partieuliers. » ■
Pendant quo ces athlètes méditaient et disaient ces paroles et d*autres du 11
méme genre, et qu'ils étaient conduits au milieu do la ville, le tyran Ics appe- I
lant subitcmont près de luì, se mit à les ramener de lenr errcur, corame s'ils ■
s'étaient trompés, à rire et à se moquer du grand mystère de la religion. Il
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•.oiK^i^^^M o^f "^«of ,1 «^ -^-^ ^A.fle» oy^i^ii^ |.^^\t f^^n^v Jio^dS. pò MqLii
dit : a Quel besoiii avez-vous, ò insensés, cradorer ce fils du charpentier qui
naquit d'uae vierge souillée par la fornicalion avant le festin legai (iiuptial)?
Lui que les Juifs, parce qu*il transgressait la loi et excitait des troubles dans
leur peuple, condamnèrent au supplice de la croix. »
A ces mols, les saiuts, aiguisant par les prières leur langue qui parlait
d'une manière divine, direni : « Ce n'est. pas couimc vos dieux ridìcules qui
ctaicni des hommes raisórables et débauchés, sortìs d'unions illégales et de
raduUèro, qne naquit le Clirist- Mais, parce qu'il est Dieu, il est véritablement
le Bis du charpentier; il est de Dicu le Pére par son Verbe et sa Sagessc, il
est la vie en personne, et il a été engendrc de lui avant les mondes sans corps
et sans passibilité* Il nous a fabriqués* pour le eiel et la terre. Tonte créa-
ture Bupérieure dn cìel sous forme d'anges, alors qu'elle n'existait pas, il lui a
donne Fétre. Il a voulu devenir honime saiis changcr (de nature) et volontaire-
ment à cause de nona qui étions perdus (par le péché). II a été cngendré par le
Saint-Esprit sana passibilité et sans peccabilité d'une mère vierge, En subis»
sani * dans la chair et volontairement la mort sur la croix, il a fait connaitre
qu'il avait subì cette mori non pour lui mais pour nous-mémes, alors qu'ilest
cliurpenlier » et TfXTotivw u fabriquer, créer»,
fol. in
1. IJ stillile \ wvoìr ici un jeu de nuAs unire T^xTtav
qQ« le iraditcteur syriatiue a cberché à reiidre.
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4
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SEVÈRE D ANTIOCflR.
[901
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rossiiscité d'entre les morts Io troisièmc jour. Il ix déliù les liens de renfer, et
la preuve résulte de ce fait quo bcaucoiip de corps de sainls qui étaient eiitcr-
rés se levèrent et s'empressòrent de se rendrc à la ville sainte. b
A CCS paroics, le tyran demeura corame muel et sans voix, et par cotte
théologie il fut en quelqiie sortu pris de verlige et frappé de paralysie. 11
ne savait que faire, mais il était vaincu par leur courage, 11 ordoiiiia que
ceux-ci fussenl coiidiiits vers une contrce de la Méi^opotamie quo les habi-
tants de Fendroit appellont Enphratésie, et qu'ils fusseiii livrés à Antiochus
qui était le chef dcs troupes servant dans ce pays et qui avait été appelé par
elles à prendre le commandeniont. Ce roi impie pcnsait que cet ordre tour- to
nerait à leur lioiiti^ et à leur mépris, Antiochus, se confonnant à Tordre re^u J
autant que possiblo et conime il le falhiit, les interrogeait et examinait leur ■
conduite au moyen de queslions et d'épreuvcs. Lorsqu'il vit qu'ils étaient
innexiblos, il donna Tordre de mettre anssitòt en prison le divin Sergius-
Quani au bienheureux Bacchus, il ordonna de le Trapper sur le ventre avec
des nerfs de boeuf et de lui appliquer ensuite les mémes coups sur le dos,
Après avoir supporlo ccs eoups nombreux, et pour aiuì^i dire innombrables,
sans faiblir dans son esprit et sans que sa languc laissàt cchapper uno parole
faible et làche, le martyr conlìa son àme couronnée au Christ» Tauteur du
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HOMRLli: LVIL
91
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combat, tandis quo soq corps était jtìté dans le désort. Ce corps fiit gardé
miraculensement par les biHes féroces sans subir de dommajTre jusqii'i\ ce que
quelques-uns do ccux qui ont l'habitude de praliquer la miséricordc divine et
quelques Fròres chastes Teussent cnveloppé dans un linceui et Teussont livré
à la tombe.
Mais Sergfius fut amene à dei^ luttes plus subtimcs, lorsque Bacchus lui
apparut pendant la nuit, Tappelant aux demeures dea bienheureux et lui
inspirant un eouragc inexprimable et de la joie. Ce juge dur et très * cruci * ^''\ *'^
iinagina pour luì un genre de supplice amer et dilTicile à supporter. Il fit pre-
parer des souliers cloues avee des clons pointus dans lesquels il ordonna
de mettre ses pieds et de le faire (lourir devarit non char, pendant qu'i! te
eiiassait d*un fori vcrs un autre fort voisin qui était éloigné de neuf milles.
Sergìus faisait cela avec allégressc en disant euivant les ini^tructions de TA-
pólre : « Jc chausserai et jc lierai mcs pieds dans la préparation de i*Evan-
gile de paix*. C'est bcaucoup pour moi de ressembler aux pieds du Christ
notre Sauvour qui furent transpercés à cause de moi. Jc gémis encore à cause
du manqne do ressemblance des clous, parce que mes mains aussi n*ont pas
élé ctouées commo le furent les sicnnes. » Après s'étre fortiiié par ces paroles
1. CJ Éphés., VI, là.
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c,2 ^^^^P SEVÈRE D ANTIOCHE. ^^^^ (92J
oiJS^I l-tDoi; l^fojl ;^^^Ka| K^lff.&i^oo K^|x^fluopó jt^o^ ^"^^f y^h *oi^
yoou^fo «3^iadof oifo^XA '"'^^ Jlio^iJL^ ^a^^«i^fc^.Uf oi^ )ooi ^tj ^ :|jia
^fo|; JK^iQA )K^.Éa ji^v» ^ p ii^oi :|j>^ 01^ p 01^ | 1 m vì^ sf^t-^ P
rj^^MN^i^x^; Ip^I^ ^1^! U^l -*^^^ i-^^ "^Z "^^W *ì^l t^ "^^o^ lii^ M^iU/ I
^ l^iojLd €^ : fis^pQOi ^kOi.^; J^N.«ooi ì^iK» |:^ì / ""^i^ K^^ gl^ ^'''^^ i^^^-ooi
de piété sur lesquelles il s*appiiyait avec confiance et fortemeiil comme sur
un bàton, ce mariyr s'avau^a et accompHt sa course dans la voic qui lui avail
été tracée de cette raaui(*re. Dans la nuit, la piante de ses pieds qui avait
été lésée à co point par les piqùres des clous, nombrnuses et d'tiutaiit plus
douloureuses qu'elles élaient étroitcs et aigues, fut guérie par la gràce de
Dieu.
Ccpendaut ce chef qui avait moins de pitie et de compassion qu'unc bète
feroce, alors qu'il aurait dù ótre converti par ce miracle, augmenta sa sottise.
11 ordonna que le voyageur vertueux et diligent courùt avec les mùraes
chaussures, de la mènic manière, la mème ótendue de chemin, Celui-li\ avait
parie. Celui-ci n'hésita nullement; il s'empressa d'ohcir en disant : « Je
courrai maiutcnant eiicore comrae devant Tautel du Christ. Non pas oc Fillé-
galité' 3>, suivant la parole du Psalmlste, mais la justice de mon talon m'en-
tonrera. J'aurais été làche, si j'avais pensé que jc niarchais sur la terre et
non pas dans la voie qui conduit au cieL u
Après avoir termine sa eourse, comnie saint Paul, et gardé sa foi, il eut
la tòte traricliée. Tclle fut la fln de ses corabats. Dans un endroit appelé dans
1. P*. XLVUi, ti, Seplanle.
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[93] ^^^^^ HOMELIE LVIL ^^^^^^ 93
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^ lo£^9 j^-^^f^i It^^ yoci,*!^^ -\^ ^*A\^ ^ .^^j7 lv^i*>:>o Ir^s^D
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V. b.
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la langiie du payn Re^àpha il Jéposa la poussière venèree de son corps qui
opere des milliers de prodiges et de cures; il sanctìfla toute la route qui y
Pconduit par le saiig qui ooiihi * de sea taluns, et il aveugla par les gouttes de ce *
sang roeil impudique du serpeut qui ópic notre talon et doiit la téte est épiéc^
Nous douc, lùTsque le démon sènio daus nos coeurs des peusées perverses,
Inous devons épier les commeiieenieuta a Tinstar de la tète. Lui, de sou Gòié^
il L'pie les talons, c'cst-ù-dire la marche do nos ponsées qui lui sout iu-
conaues, au moyen des paroles ou des amvres externes^ aliu quo de cette
manière il nous pousse par Tamour du plaisir daiis la fosse du péché et nous
^ tasse perir afuèrenient. Cesi puurquoi les habitauts'* du pays, fuyant avec
■ energie et vaillance la servitude du démon, sans étre nullement lésés par colui
I qui épie le talou, so rcudent vers le monument du martyrium vènere et
honoré de Sergius et prenuent sur eux le joug de la conuaissance de Dieu
qui se trouvo dans le Christ.
■15 Vous voyez quels sont los mels du festin pour lequol vous m'avez retenu,
vous d'une amilié si riclie, Monircz dono ce festin d'une manière complète.
Accordez-moi vos prières, en demandant au Christ le Dieu toul-puissant qu'il
fuL 111
v-* li.
1, Cf. Geaèse, m, lo. ìSeplanle* — 2. U ftiut sans duule lire 1**-^^ au lieu de j*»^;»*
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94 SEVÈRE D'ANTIOCHE. HOMÉLIE LVII. [94]
me favorise d'un retour bon et qui lui plaise vers la ville d'Antioche. A lui
appartiennent la gioire et le pouvoir avec le Pére et le Saint-Esprit mainte-
nant et en tout temps pour Téternité * . Amen I
1. Gf. Ép. de 8. Jude, 25.
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LES PLUS ANCIENS
MONUMENTS DU CHRISTIANISME
PATR. OR. — T. rV.
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LES PLUS ANCIENS
MONUMENTS DU CHRISTIANISME
PATR. OR. — T. IV.
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LES PLUS ANCIENS
MONIMENTS DU CHRISTIANISME
ÉCRITS SUR PAPYRUS
TEXTES GREGS ÉDITÉS, TRADUITS ET ANNOTÉS
PAR
le Dr CHARLES WESSELY
Gonservateur de la Bibliothèque imperiale de Vienne.
■a'^aaajQ(y^aaB"
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PERMIS D'IMPRIMER
Paris, le 9 novembre 1906.
G. LEFEBVRE,
vie. gén.
Tous droits réservés.
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AVERTISSEMENT
Quels sont les plus anciens monuments écrits du christianisme ? de
quelle epoque datent-ils, d'où proviennent-ils et quel est leur caractère ?
quels sont les renseignements historiques qu'ils nous donnent?
Voilà les questions auxquelles nous nous sbmmes propose de ré-
pondre dans ces pages. C'est maintenant, seulement depuis quelques
années, qu'il vaut la peine d'entreprendre un travail tei que le nótre;
car la réponse aurait été tout autre si nous avions eu la méme tàche
avant les grandes découvertes des. dernières années. Jusqu'à nos jours
cn effet, les plus anciens monuments écrits du christianisme étaient
les vieux manuscrits de la Sainte Écriture, volumes de parchemin
datant, probablement, du iv® ou du v® au vi^ siècle, dont la date
précise est discutée, et qui ont été écrits à une epoque où la liberté
et la victoire du christianisme étaient acquises. Mais la littérature
chrétienne avant l'empereur Gonstantin, à l'epoque des persécutions ,
datant des premiers siècles, n'avait pas laissé la moindre trace :
aucun fragment des exemplaires de la Sainte Écriture ou d'autres
ouvrages littéraires, aucun fragment d'un acte relatif aux chrétiens,
aucun originai d'une lettre chrétienne n'avait survécu; tonte notice
écrite du nom de Jésus-Christ avait disparu.
Ce fait fut cause, en première ligne, par la fragilité du papyrus,
c'est-à-dire de la feuille sur laquelle on a écrit le plus ordinairement
dans l'antiquité gréco-romaine : le papyrus servait en effet à la tradi-
tion et conservation des pensées humaines et de leur forme visible, qui
sont les mots écrits, comme aujourd'hui le papier, et au moyen àge le
parchemin. Des milliers de livres, des myriades d'actes publics et privés
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ino ^ AVRRTISSKMKNT. - ^
ont ri(alenienl (lis[iaru parce que le papyrus a i*rri. Sa qualilr* frai^nle
soiilTro eii rllVt ile l'ininìulitr boaiicoup plus encorv fjue notro papier,
Cependant, un pays, l'Kgypte, iious a conserve, tfritre a sou cliiiuit par-
lieulier, une tpiaiitité do papyrus cach«3S sous io sable du désert et soiis
la lerro des ruliies, ouldiés depuis des sifecles et découverts de nos
jours. Nous avoiìs vu de cette manière une résurrection lìtt«iraire de
rantiquité, en de vieux oxemplaires lels qu ils ont été ucrìls sur
papyrus, sans rintermédiaire d*une tradition séeulairc qui peiit di'for-
iner, mutiler et intime reniplaeer les originaux.
(Testdans ces papyrus que se trouvent les plus aneiens nioiiuiiieiils
eerits du ehrìstianisine, et nous réunirons ici tout ee qui est antérieur
au conimencement du iv'' sieele ; re soni les moiuiments tu rits a Tcpoque
du paganismo et des perséeutions, des ir\ [l'-in^, ili' et in'-iv'' sièeles.
Di VISION. — Ces aoeiens monuments éiTits se partagent en deux
grandes classes : les actes et les fragmnfìs tiiféraires ou quasi lit-
léraires.
Ghacune de ces deux classes est déjà caraclérisée par la forme du
papyrus sur lequel an a écrit. Il Taut d'ahord observer que ehaque
papyrus a deux eotés tres dìITérents : Tua a des fihres horizonlales ~)
(Recto), Tautre verticales (||t) (Verso).
Les actes sont publies ou privés (icì il s'agit des at*tes'publies de
la persécuiìon de 230 et de lettres prÌ\Y*ess \a'H actes publies de nioyenue
grandeur ont <He eerits sur le recto d'un morceau de papyrus deeoupé
d'un roub^au, dans le sens des fibres, dans une senio colonne dout la
hauteur est quelquefois plus grande qne la birgrmr. Les lettres ofTrent
le mSnie aspect; elles sont parfois écrites sur phisieurs colonues, ee
qui fait alors agrandir la largeur du papyrus.
Les textes des ouvrages littéraires ont été copiés coiimie des livres
de commerce ou btpu sont des copii^s privées. Les iivres du comrìwrce
étaient écrits en belb* onciale, sur le retto de longs roulcaìtx de papif-
rus, en beaucoup de colonnes déc*riture doni la largenr variait ile ìli a
35 lettresà la Hgne 'ces deux limites ont été j»arfois dépassées). Le verso
a élé laissé ordinairement e/i /datic. Si dout* nous trouvons un fragment
en écritun* onciale écrit sur le recto et dout le verso est laissé eii blanr,
nous pouvons conclure que c'est un fragment d'un rouleau (voyez n° 1 4j,
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;7j AVERTISSEMENT. 101
Les copies privées ont été exécutées d'une tout autre manière; récriture
n'est pas la belle onciale exclusìvement, elle est plus ou moins entremèlec
avec la cursive et on se servali souvent du verso d'un papyrus dont
le recto avait servi pour d'autres textes ou pour des ócritures diverses
'a*" i-3). Souvent aussi, pour économiser le papyrus, on le pliait et le
reliait à la manière de nos livres, c'est la forme du codex dont chaque
feuille porte la méme écriture sur les deux còtés.
Dks abréviatioxs. — L'écriture cursive grecque des actes offre
beaucoup d'exemples d'abréviations indiquées par un ;, tandis que les
textes littéraires et l'onciale grecque et copte ne connaissent qu'un cer-
tain nombre de mots qu'on pouvait abréger. On y trouve une doublé
méthode : Fune est celle des anciens textes grecs qui coupent les mots
au commencement sans avoir égard à leur fin, p. ex. ir.<7 pour i>i<ro\»;; ir€7
pour ^TfiTpo;, cette méthode est la plus ancienne. L'autre, que l'on rencon-
tre déjà dans les plus anciens textes chrétiens et qui a domine ensuite
pendant le moyen àge, unit sous un trait horizonlal le commencement et
la fin TTvx pour xv8'j;xa; iDcp pour T^xr/fo ; Trpo; pour rxrpó;; t; pour i7;<you;; ^; pour
ypiTTCK; ic TTXC TTOC pour mcovc nxpicToc ri:3cofnc. A l'époque où l'a-
bréviation IHC du nom Jesus fut adoptée par les Chrétiens qui par-
laient le latin, elle regut la forme latinisée IHS. En ce qui concerne le
génitif ItjìjoO, l'abréviation du nom grec se trouve dans un papyrus ma-
gique appartenant à l'auteur (n*^ 19) IyÌu; si nous latinisons aussi cetle
forme, nous aurons [hv, et c'est peutétre celle qu'a connue Constantin;
car l'originai latin du fameux toutw v(y.a de l'empereur victorieux :
« par celui'ci, tu es vainqueur », au dire d'Eusèbe qui est le principal
historien de l'epoque constantinienne, semble è tre une interprétation de
IHV, c'est-à-dire |(n) h(oc) v(ince) lu comme abréviation à la manière
romaine qui adopta la première lettre des mots pour représenter le
mot entier, par ex. HSE, c'est-à-dire H(ic) s(itus) E(st).
Quoi qu'il en soit, les monuments offrant l'abréviation IHC doivent
ètra très anciens.
Nous donnons entre parenthèses ( ), dans notre texte, l'interpréta-
tion des abréviations, par ex. 'Iv}<y(ou;), '^yi^toO)?.
Les lacunes sont indiquées par [ ]; le nombre approxìmatif des
lettres par des points, par e?^. [....] lacune de quatre lettres enviroa.
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102 AYERTISSEMENT. [K
Mais .... sans parenthèses remplace quatre lettres qui ne sont pas de
le^on sùre. Le poìnt mis au-des8ous d'une lettre ìndique que sa lecture
est douteuse. Enfin, 'o' signifie que la lettre o est mise au-dessus de la
précédente.
I^s fautes des textes sont corrigées par 1. (lisez).
Les doubles parenthèses [[ ]] indiquent les lettres erronées du
manuscrit qui sont à supprimer, [( )] une abnWiation dans la lacune.
Lies parenthèses aiguès < > caractérisent les mots omis dans les
textes et rétablis par nous.
Gomme conclusion d'une longue étude de ces fragments, qui sont
les plus anciens monuments du christianisme et les plus précieux de
tous les écrits qui existent, et qui, par un hasard merveilleux, nous ont
été conservés pour témoigner de Texistence du christianisme et de la
littérature chrótienne, ainsi que de la propagation rapide et prodigieuse
de cotte religion, nous pouvons affirmer qu'il serait absurde de dou-
ter, méme un moment seulement, de Tauthenticité de ces textes sur
papyrus,
Ch. Wessely.
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TABLE DES PAPYRUS
CIIAPITRE PREMIER
LES ACTES nÉDIGÉS A l'oCCASIOX DE LA PERSÉCUTION DE DECE.
1 Papyrus provenant de Théadelphia dans le Faioum ; coUection de
Vauteur an. 250
2 Papyrus provenant d'Alexandrou Nésos dans le Faioum; Mnsée de
Berlin an. 250
3 Papyrus provenant d'Oxyrhynchos; £g-^/>^ ^a:/?/ora/io/i /'/i/irf. . . an. 250
4 Papyrus provenant de Philadelphia dans le Faioum ; collectinn de
S, A. L l'archiduc Rainer an. 250
5 Papyrus provenant du Faioum; Musée d'Alexandrie [Égyptc), . . an. 250
CIIAPITRE II
LES LETTRES CURÉTIENNES SUR PAPYRUS.
6 La lettre de Psenosiris, provenant de la grande Oasis; British
Museum iii^-iv*' siede
6' Aete de déportation, provenant du distriet d'IIermopolis Magna; environ entro
collection de S. A. I, l'archiduc Rainer an. 285-304
6** Aete de déportation, provenant du distriet d'Hermopolis Magna;
collection de Florence . an. 301
7 Lettre envoyée de Rome, provenant du Faioum; collection de Lord
Amherst entro 265-281
7" Épitre aux Ilébreux i, 1 (mème papyrus) —
7^ Genèse i, 1-5, d'après les Septante et Aquila (mème papyrus). . . —
8 Lettre de Justin à Papnouthios ; collection de Heidelberg^ fonds de
Reinhardt -. iv« aiècle
CHAPITRE III
FRAGMENTS DE LIVRBS GANOMQUES.
9 Saint Matthieu, chapitre i, provenant d'Oxyrhynchos ; Egypt Ex^
ploration Fund iii'-iv« siede
10 Saint Jean, chapitres i et xx, provenant d'Oxyrhynchos; Egypt
Exploration Fund in* siede
11 Épitre de saint Jean aux Romains i, 1-7, provenant d'Oxyrhynchos ; iv® siede, com-
Egypt Exploration Fund mcncement
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m TABLE DES PAPYRIS. jo
ClIAPITRE IV
FRÀGMENTS DE COLLEGTIONS DE PRÉTENDUES SENTENCES DE JÉSrS.
12 Les soi-disanl Logia de Jesus, provenanl d'Oxyrhynchos ; Egypt
Exploration Fund ii" ou iii^sièck
13 Les soi-disant Nouveaax Logia de Jesus, ppovenant d'Oxyrliynchos ;
Egypt Exploration Fund iii^ sièclc
14 Le fragment relatif au reniement de saint Pierre, provenaot d'Ile-
T9iAéo^o\vs\ collection de S, A. L Varchiduc Rainer iii* siede
15 Le fragment d'un soi-disanl évangile perdu, proyenant d^Oxyrhyn-
chos; Egypt Exploration Fund ii** cu iii'sièfle
CHAPITRE V
EXTRAITS DES PAPYRUS MAGIQLES.
16 Premier exlrait du papyrus magique de Paris; Bibliothèque Na-
tionale iiiM\^ siede
17 Un texte de la litléralure copte chrétjenne; collection de S, A, L
Varchiduc Hainer in" siede
16" Deuxième exlrait du papyrus magique de Paris; Bibliothèque
Nationale iii*-iv« siede
18 Exlrait du papyrus V de Leyde; Musée des antiquitcs de Leyde. iir-iv* siede
19 Extraìt d'un papyrus magique provenanl du Faioum; collection de
Vauteur iii*-i\^ siede
CHAPITRE VI
TEXTES DIVERS DE LA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE.
20 Fragment d'un papyrus provenanl d'Akhmfm; Paris, BiblioUtèque
Nationale .- . . . . iir-iv* siede
21 Une prióre chrcticnne, provenanl d'Oxyrliynchos; Egypt Explora^
tion Fund iii*-iv« siede
22 Fragment du Pasteur d'Hermas, provenanl d'Oxyrhynehos; Egypt
Exploration Fund in' siede
SS3 Fragment Ihéologique contenant un passage du Pasteur d'Hermas.
\ivo\QTidJiià'OTiYT\\yT\c\\os\ Egypt Exploration Fund iii*-iv' siede
2At Vieflx fragment Ihéologique, provenanl d'Oxyrhynehos, n^ 210;
Egypt Exploration Fund ni* siede
25 Fragment Ihéologique provenanl d'Oxyrhynehos, n** 405 ; Egypt
Exploration Fund ir-iii' siede
26 Fragment d'Irénée, provenanl d'Oxyrhynehos, n** 400; Egypt Ex-
ploration Fund Ili* siede
27 Une inlerprétation de mols hébreux (Onomasticon sacrum] ; collec-
tion de Heidelberg, fond de Reinhardt iV* siede
28 WtWYv^'xwniò c\\vé\XQVi\ collection de Lord Amherst iv** sièd^
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LES PLUS ANCIENS
MONUMENTS DU CHHISTIANISME
Entre les pays voisins du berceau du christianisme, TÉgypte fut un dcs
premiers à recevoir TÉvangile et à favoriser sa difTusion rapide dans tous Ics
endroiis et dans toutes les classes de la population. Beaucoiip de circon-
stances, et non pas seulement la situatìon géographìque, y contribuèrent, car
il y avait entre TEgypte et la Judée une filiation ìntime, effet des analogies
politiques, administratives et économìques, qui facilita la propagation de la
Donne Nou velie.
Les deux pays ouverts à i'influence de rilellénisme depuis trois siècles
furent unis quelque temps sous la dynastie des Ptolómées*, puis sous la
domination romaine. En ce qui concerne l('s institutions administratives et
réconomie publique, plus la connaìssance des détails augmente, et plus sont
nombreuses ies analogies qui s'offrent à Thistorieu. Je rappelie seulement,
comme exemple, Tinstitution du dénombrement general du peuple dont saint
Lue ^ parie au commencement de son évangile; or, la papyrologie qui nous
a fait connaftre tant de détails de la vie privée et civile de FEgypte à cette
époque-là et qui nous a donne Toccasion d'étudier, d'après plusieurs don-
zaines d'acles authentiques sur papyrus ' depuis le commencement de notre
ère jusqu'au ni** siècle, tous les détails du dénombrement general en Egypte,
1. A. BoucHÉ-LECLEncQ, llistoire des Lagifles, Paris. 1903-5.
2. S. Lue II, l-'i.
3. La littérature sur Ics Apographai, c'est-à-dire les acles de dénonibriMueiil générid, est assez
grande déjà. Je Cile lo n" 254 des Oxyrhynchus Papyri de l'an 80 environ, les papyrus n"» 260, 261 du
Dritish Muscum et le papyrus de Vienne publié dans les Sludien zur Palacographie und Papyrus-
kunde, IV, 1905 (Leipzig. Avenarius libraire-édileur), pv 58-83 {ArsinoUischc Verwaltungsurkunden vom
J. 7'?i3), qui soni relalifs au cens de l'an 62. Voir aussi Kenyox, Classical Review» VII. 1893, HO.
ViERECK, Philologns, LII, 219 s. Wilcken, Oslraca, I, 450 s. Wessely, Diejùngslen Volkszahlangen
und die ùUesten Indiclionen in Aegyplen dans les Sludien zur Palacographie und Popyrnskunde^ II,
26-35; Epikrisis, p. 9 s. {Académie imperiale de Vienne, Séances, voi. GXLII, 9, 1900). Le professeur
Hamsay dans son livre fVas Christ born al Belhlehem a expliqu<^» S, Lue ii, 1-4, à l'aide des nouveaux
éclaircisscmcnts papyrologiques.
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106 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. n
nous a révélé des analogies assez frappante» dans ce détail d^administratìcm
entre TÉgypte et la Judée.
Alors dans les deux pays se trouvait une race indigène opposée à
rilellénisme et luttant contro son inlluence politique et civilisatrice, mais
s'en rapprochant malgré elle. Le Grec fut, en Egypte comme en Judée,
la langue de rintelligence, et cette identité de la langue usuelle dans les
classes dkigeantes et intelligentes favorisa la propagation des nouvelles idées
entre les deux pays. Il est aussi à considérer que les Juifs sortis de leur
pays et arrivés en Egypte y étaient chez eux, tant Tólément jaif était puis-
sant dans la population égyptienne*. On sait que la version des Sepiante
naquit en Egypte, où Philon le juif était rivai de Platon^, où les capitala
avaient leurs quartiers juifs, et nous devons au hasard de posseder maìntenant
une connaissance détaillée du ghetto de la rue dite Apolloniou Parembolé de
la capitale du Faioum, c'est-à-dire de la ville d'Arsinoé en Tan 72, gràce aux
éclaircissements d'un papyrus grec'. On a été étonnó de voir parmi les por-
traìts encaustiques de Tépoque gréco-romaine qu'on a découverts en Égjpte
à Roubayyat du Faioum, il y a quinze ans environ, tant de physionomies
juives et si peu d'indigènes. C'est une marque de la propagation et de
l'extension juive méme dans les provinces du pays*.
L'Égypte était bien préparée pour la propagation de la Bonne Nouvelle'.
Il est très probable que les premiers chrétiens en Egypte furent des Jui&
hellénisants et que saint Marc le premier christianisa TÉgypte. Le chris-
tianìsme était déjà puìssant dans ce pays à la mort de saint Marc qui, après
avoir préché l'Évangile en Libye, arriva en Egypte et dans la Thébaìde, évan-
gélisa alors les environs d'Alexandrie et la capitale méme; puis, entré dans
la Pentapole, il y établit des évéchés et, revenu à Alexandrie après d'autres
voyages, il y fut martyrisé en 62 ou 68*.
Il serait trop long de donner méme un apergu de Thistoire de Téglise
chrétienne en Egypte, il sullira d'en rappeler deux grands chapitres seole-
ment; Tun est Thistoire des persécutions, Tautre est celui des hérésies.
1. Boucué-Leglercq, op. cit,, I, 50. E. ScHÙRER, GeschichU des Judischen Volkes im ZeitalUr lesa
Christit 1. 1, 3, Leipzig, 1901, p. 66-70. Th. Reinach, Textes d'auteurs grecs et j'omains, reiadfs qm
Jadcùsme, réunis, tradulls et annotés, Paris, Lrroiix, 1896; Juifs et Grees dtvant un empereur ro-
main, Revue des études juives, XXVII, 1893, pp. 70-82; L'emperear Claude et les antisémites alexatt-
drins d'après un nouveau papyrus, Rev. et. juives, XXX, 1895, pp. 161-178; Coraples rend. Ac. laser..
1896, XXIV. G. A. Deissmànn, Neuentdeckte Papyrus fragmenle zar Geschichte des griechiscken IwUuh
lums, Theolog. Lilteraturzeilung, XXIII, 1898, pp. 602-606, Oxyrhynchus Papyri, I, n" 33, papyna
du Louvre 68.
2. « Ou bien Platon a èie pbilonisant ou Philon platonisant » d'après Suidas.
3. Wbssbly, Une colonie Juive à Arsinoé au Faioum Van 72/3 de notre ère : Gongrès des orienU-
listes, Alger, 1905; Studien zar Palaeographie und Papyruskunde, I, 1901, p. 8-10; r\', 1905, p. 60.
4. (Theodor Graf), Antike Portràts aus hellenistischer Zeit (Vienne) ; W. M. Flinders-Petrie, Kahan-
Ourob and Hawara, London, 1890, pi. I.
6. H. Hyvernat, Elude sur les versions coptes de la Bible, Revue biblique, 1896-1897.
6. Tillemokt, UisL ecclés. : Saint Marc; Bolland., Ada SS. lun, VII, p. 12*-n*,
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[13] LEUR PROVENAXCE. 107
L'Egypte du i**' au in* siècle de notre ère offrali au point de vue de la religion
paienne Taspect d'un panthéon de dieux et de déesses, ily en avait d'égyp-
tiens, de grecs et méme de romains' ; partout il y avait des sanctuaires et des
temples, dans les villes et les villages du pays, avec des prétres et prélresses
plus ou moins dotés*, soumis au règlement administratif qui était dans la
main des Romains ; ceux-ci avaient pris et réservé pour eux-mémcs les places
les plus importantes méme dans le eulte. Nous connaìssons bcaucoup de
détails de la vie religieuse par les papyrus trouvés à Socnopéonèse * dans le
Faioum datant du ii* siècle avant J.-C. au in" siècle de notre ère; c'était un
vieux sanctuaire avec une hiérarchie assez compliquée dont le mécanisme
et Torganisation sacerdotale, les détails de la vie intime des prétres, peu
agréables quelquefois^, nous sont maintenant révélés par les papyrus. Au
point de vue de la civilisation, Tensemble des institutions religieuses et do
l^ordonnance du eulte qui persistaient dans des idées rétrogrades, accom-
modées à Fégoìsme sacerdotal, ne fut pas capable d'élever les coeurs, de
donner de la force à la foi, de consoler les malheureux, de faire peur aux
méchants; aussi leur résistance contre la religion chrétienne fut Irop faible
pour entraver les progrès de la nouvclle foi, progrès qui altiraient enfin Tat-
tention du pouvoir suprème romain. Elle resista avec vigueur aux persécu-
tions, tant étaient puissantes les racines qu'elle avait poussées en Égypte. Les
persécutions les plus importantes furent, après Sevère, celles de Dèce et de
Dioclétien, connues par les récits d'Eusèbe; nous en parlerons plus bas encore.
La religion chrétienne en Egypte resista aussi à un autre ennemi, Thè-
résie; le schisme de Novat, Terreur des millénaires*, l'hérésie de Sabel-
1. « Jupiter Capitolili le dieu de nos ancélres », dil un papyrus de Berlin du in* siècle provenant
du Faioum : Aegyptische Urkanden der (Berliner) KònigUchen Museen, 362, V, 5.
2. Les temples et sanctuaires de la ville d'Arsinoe dans le Faioum sont énumérés dans mon étudc
lopographique : Die Stadt Arsinoè, Krokodilopolis» in griechischer Zeit, Académie imperiate de
Vienne, Séances, voi. GXLV, 4, 1902. Il y avait là, dans une capitale de la province, un Boubasteion, un
Demetrion, un Hermaion (tempie de Mercure), un Kaisareion (Gaesaris templum), un Gléopatreion, La-
geion; un Nemeseion, Nymphaion, un tempie de TOsiris dlsis et d*IIarpocrate, un Soknopaiteion (tem-
pie du dieu Soknopaios), Sekneptuneion (chapelle ou tempie de Sekneptunis, c'est-à-dire du dieu Sebok
de Tebtunis), un tempie du très grand dieu Suchos, un Paneion, un Sarapeion (tempie de Sórapis), un
Tychaion (tempie de la Fortune), et un très grand dieu éternel dit Petesouchos avec ses prétres.
3. A ce point de vue on peut citer Tintéressant papynis A n' 247 de Vienne de la collection archi-
ducale, date du 24 Juillet 234; les préfcls d*un village donnent à Temployé des finances le témoignage,
corame ce fut Tusage tous les mois, « qu'il n'y a rien à dénoncer de ce qui avait élé contre le regie-
moni pendant le mois de juillet de l'an XIII de Sevère Alexandre (a. 234); personne entre les prèires
ou les ordonnés n'a negligé son service religieux ».
4. Nous avons fait une étude speciale de ces papyrus : Karanis nnd Soknopaiu Nesos, Mémoires de
TAcadémie imperiale de Vienne, voi. XLVII, 4, 1902, p. 171.
5. Tal publié les actes d'un grand procès relatif à la dénonciation de deux prétres entre eux dans
les Papyroram scripturae Graecae specimina isagogica^ Leipzig, Avenarius, 1901 ; le prétre condamné
dans le procès contre le Asc dut payer une amende assez forte parco qu'il avait occupé un terrain ap-
parlenant au fise. On ne respectait pas beaucoup les prétres; c'est encore un prétre, nommé Sto-
toétis, qui se plaintque ses débiteurs au lieu de rendre Targent le menacèrent de mort, lui déchirè-
rent les vétements et le bàlonnèrent (Berlin, papyrus 36).
6. Les chiliastes, combattus par Denis, évéque d'Alexandrie, étaient répandus surtout dans le Faioum
(Eusèbe, Hist. Eccl, VII, xxiv, 6).
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UìH LF.S PLUS ANCIKNS MOXrMKXTS Dir CHRIS TIANISMK. [14]
lius y ani troiivé des seclateiirs. L'Ègx plr avait toujours et»* le pavs di* la
superstitioii et de la HorcellfTie, qui s'iMaieiiI alliées avec un mélange d'idées
rclij^ieuscs de diverses époques et de divorses nations : des idces orphiqucs,
senili itjues, iraniennes, ('^gyptiennes, cl^rélieniies; d'où un syncrétisine qui
flit redìge en syslènie par les Guostitjnes. (domine la superstiiion pénètre par-
toiit^ Ifift idées gnostiques diirent eire Irrs |>opnlaires; ci cui eii trouve, en
effet, beaucoup de traces et beaueoup ile niunnmeiits encore. inette i^uper-
stilion s'ótait om|>ar<5e aussi des ìdees clirétiennes, voilà un fait jionr laijpré-
riation de riiilUicnee et iles pnjgre^* do la religioii chrétieiine.
Le ehristiaiiisme eii P^gyptc avait au coinnienceiiieiit ses raeines dans la
soeiétr juive liellruisaiiLe; il «Hail aUìrs la religiou de 1 iiitelligeiice du p^iys
doni la langue étaii le grec. I^e grec doniiiiait à eette epoque en l*]gypte : il
fui la langue des bureaux, des aclcìs el de laduiinisfraiioii ', du commerce et
de la eorresponrlanee, de la littérature i*l de la scicnce; il y avail des aca-
di^^uiies greerjues, dcux au moin^^; la langue égypiieuue indigène, repoussée
et bannìe dari«* b's hurf*anx et dans la bonne soriété, alla perdro sa vieille
«•eriture dèniolique, lille des liiéroglyplies et de Lhiéralique par laquelle elle
avait été liée au paganisuir. 11 est dtjue Irès probuble que la B^niie Nouvelle
fut expliqunc dans la laugm- de rintidligeucc, eVst-à-dire en langue greeque
qui resta la langue lìturgiquc de TEgvple jusqu'apròs la couquéle arabe;
meine à Lépoque é<jpte, les livres liturgiques élairut trvs snuvent rédigés dans
les driix langues : en grec et en e<»ple,
l^n ronsequenee, r'est en languì* greeque tjue, l(*s plus anciens niununients
relatil's au eliristinuisrue eu Egypte uous soiit parvenus.
Enuniérons maiuteuant Ics claases de i*es uionnments du ehristianisme
en Egypte, ant(5rieurs a réj^oque de ( louslantin et h la vifttjire eomplète de la
ndigioii riirétirune sur le |»aganismr.
Ils SMMl peu uombrenx et eucon* uè sunt-ils eounus ipie depuis peu d an-
nées. Cela tieni à et* ipu^ durant les Irois preruiers siècies de nolre ère cjui
U(»us oecup<"iit seuls Ì<^ì, nu éci'ivait sur papyrusT suhstanee Irès fragile, des
livres et des aet»*s tpii pcmvaient a peine ù\vr eu usage durant quelques
dizaint-*s d'aunées. Les livres de la ssiinte Ecriture qui étaient bis le pbis sou-
vent (''taient aussi usés le plus >iLc; d'ailleurs» pendant les perséeutions on les
t^onlisr[ua et on les brùla; si Fon tieut compie de ccs causes et dn grand
L Vnìi' H ri- |fiMFil ilr vur mn f^ì^^frffthfin aiir /rt actcs grcts iliin? i iùtirtc snr fa formv ttes rtctrx
tìi' tlroif ftrirr ftt th'Off mmnin rf thins tv hrs tinrifu th'ittf frfffufti^, \*ìv tìvnvì Sjilnnilanl, iViris^ hii-
2. [,o fiuiit'HV iiiK-iór d'AIrViinaric il !*• iiiustu» n rciinin ni rHinm il'UmnufHtiìs Mngii:i OuchiiitMi-
tìMì, V, Ir ilnrptis papijmrunt ffci Tn*ip*dÌtattoriim «hnts iin-i Sitt^ìffft zftr Ihfiifeff^^Ttifihir nntt l*nptfrus-
kuntlfi. Vili, V, 11N>5, d" Tifi, 2; 12^; AiirV'Ii* eiuiiNtHi, <'\<'rl|i*in t, «^i* i(Hrilirt<' - ilit hhisìm» « rtminn' on ilil
tfi.iintt'ruinl « a»- t":ii*tMli'rm«' » : n" .VJ»
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[15] LEUR DECOUVERTE. 109
iiombre de siècles qui se sont écoulés depuis lors, on sera étonné non de
ce (ju'il nous reste si pcu de ces documents primitifs, mais bicn de ce quc
quelques-uns aient pu arriver jusqu'à nous.
Nous ne les possédons que depuis quelques années et Thistoire de leur
découverte coincide avec le développement de la papyrologie grecque. Jus-
qu'en 1881, il n'y avait pas beaucoup de papyrus grecs en Europe*, 150 en-
viron, assez intéressants pour Thistoire de Téconomie publique, du droit et
de la vie privée de Tépoque ptolcmaì'que, mais personne ne soupijonnait les
irésors de papyrus cachés cncore sous la terre égypticnne. C'cst en 1881
qu'arrivèrenl en Europe dcs amas de fragments de papyrus brisés, trouvés
par les Fellalìs, avec d'autres antiquités, en crcusant dans Ics décombres
des anciennes villcs du Faioum et de Ilóraclcopolis-Ahnas*''; ces fragments,
acquis par rarchiduc Rainer d'Autrichc, forment une collcction dont le direc-
leur m'a confié la scction grecque. De longs et minutieux travaux devaient
precèder le déchiffrement des textes parcc que les papyrus ctaient en compiei
dcsordre, lels qu'on les avait trouvés; souvent ils étaient encore coUés les
uns aux autres; et c'est précisément en dócollant un amas de papyrus datant
du 111* siècle de notre ère quc je rencontrai en 1884 le premier monument
du christianisme égyptien écrit sur papyrus à une epoque antórieure à
Constantin'.
En 1888, je publiai le grand papyrus magique de la Bibliothèque Natio-
naie de Paris, contenant h la ligne 1227 un exorcisme au noni de Jcsus-
Christ *. Ce papyrus date de Tan 300 environ.
Le premier acte aulhentique do la persécutioii de Dèce (papyrus du mu-
sée de Berlin) fut publié par Fritz Krcbs en 1893"*; je le fis suivre, au com-
mencement de 1894**, par un autre acte de la meme persecution reconstitué
par moi à Taide de cinq fragments de papyrus brisé.
Durant ce temps, on avait fonde on Angle terre une société dont la branche
Gréco-Romaine s'occupe avec zòle de Texploration scientifique de Tantiquité
óg\^tienne. Un des plus remarquables résultats des fouilles exócutées à ses
frais par MM. Grenfell et llunt fut la découverte d'un certain nombre de très
1. Voir rédidon acadéinique des papyrus du Louvre el do la Uiblìollièque Imperiale dans les A'o-
fires et Ejctrails, XVIII, 2.
2. On Irouvera des délails sur la Irouvaille du Faiouui dans ma Lettre ù M. E. Ilevittout sur //•.?
rontrats grecs dn Louvre provenant da Faioum, dans la Revue égyplologiciue, HI, p. 161 s.
3. Un premier avis a élé donne dans la Oesterreichiscke Monatssckrift far den Orienl, 1884, p. 172.
4. Wessely, Griecfiische Zauberpapìjrus von Paris nnd Lo/irfow;Mémoires de lAcadémie de Vienne
( Dcnkschriflen der philosophisch-hislorisclien Klasse der Kaiscriichen Akadcmie), voi. XXXVI, 1888.
Wesselv, On the spremi ofjeirish-christian reiigious ideas among the Egypiians in The Kxposilor, IV,
p. 194 s.
5. Sitzungsàerirhle der Kónigtivh preussisvhen Akademie der Wissensrìtaften za Jìertin, XLVII,
1893, ]i. 1007-101 'i : Ein Libellas eincs Libellaiicas rum Jnhre "2Ó0 nach Chr. aus dem Faijùm.
6. Wes8f.lv, Ein Libetlns eines Libellaticus aus dem Faijàm (Papyrus Krzherzog Rainer); dans
Anzeiger der pliilo<opliiscli-hislorisclieii < '.lasse vom 3 Janner 18y'i, n" 1, «le l'Académie de Vienne.
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110 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [1$
anciens monuments du chrìstianisme ea Égypie dont voici la liste d'après
Oxyrhynchus Papyri :
I. Logia Jésou 2ad or 3rd century A. D
IL S. Matthew I 3rd cent.
IV. Theological fragment 3rd or 4th cent.
V. Early Christian fragment 3rd or 4th cent.
CCVIIL S. John I and XX 3rd cent.
CCX. Early Christian fragment 3rd cent.
CCCCIV. Shepherd of Herraas Late 3rd or 4th cent,
ecce V- VI. Theological Fragments 3rd cent.
ecce VII. Christian Prayer Late 3rd or 4th cent.
DCLI V. New Sayings of Jesus 3rd cent.
DCLV. Fragment of a Lost Gospel 3 cent.
DCLVIIL Certificate of Pagan Sacrifice a. 250.
Voilà donc une douzaine de précieux fragments ; notons que onze ne sont
datés qu'au point de vue de la paléographie , et que leur vàleur est diffe-
rente.
La coUection de Lord Amherst of Hackney à Didlington Hall , Norfolk,
formée et publiée par MM. Grenfell et Hunt, possedè aussi de précieux frag-
ments de Tantiquité chrétienne sur papyrus, à savoir, suivant les numéros
de Tédition de MM. Grenfell et Hunt :
IL Christian hymn first half of the fourth century.
III. A Lettor from Rome probably between 250 and 285 A. D.
Le papyrus n^ 713 du British Museum, publié d'abord par MM. Grenfell
et Hunt dans les Greek Papyri, Series II : New classical fragments and otkr
Creek and Latin Papyri, Oxford, Claréndon Press, 1897, fut Tobjet d'une étode
speciale de M. Adolphe Deissmann : Ein OriginaUDocument aus der diakleiia-
nisclien Christenverfolgung ; PapyvMS 713 des British Museum. Tflbingen unJ
Leipzig, Mohr, 1902. Epistle of Psenosiris : an originai document from the Dii^-
cletian Persecution (Papyrus 713 Brit. Mus.) edited and explained by A. D-,
London, Black, 78 pp.
Par le méme savant a été éditée récemment une lettre écrite par un chré-
ticn au commencement du iv"* siècle, conservée dans la bibliothèque de Hei-
delberg en Allemagne * .
Enfin, je possedè moi-méme deux monuments de Tantiquité chrétienne '
1. VeròfTenllichungen aus dor Heidclberger Papyrus-Sammlung, I : Die Sepluaginia Papffri une »*'
dere cUtchristUche Texte hcrausgegeben von D' theol. Adolf Deissuanm, roit GO Tafeln in Lìcliid^K'^'
Heidelberg, ^Vinter, 1905.
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[17] LEUR DÉCOUVERTE. Ili
Tun est un acte de la persécution de Dèce de Fan 250, Tautre est une adjura-
tion au nom de Jésus-Christ, exorcisme analogue à celui du grand papyrus
magique de la Bibliothèque Nationale de Paris. Ces deux papyrus sont encore
inédits.
II m'est signalé aussi un papyrus du musée Gréco-Romain d'Alexandrie
en Égypte, contenant un cinquième acte de la persécution de Dèce.
Tous ces papyrus que nous venons d'énumérer et qui sont du plus grand
iatérét pour Thistoire du christianisme dont ils représentent les plus anciens
monuments, sont dispersés maintenant dans divers musées ou publiés dans
diverses collections de papyrus. Cette dispersion m'a suggéré l'idée de for-
mar un ensemble de tous les textes de Tantiquité chrétienne sur papyrus qui
me sont accessibles et de les offrir au public dans la sèrie de la Patrologie
Orientale de IW Graf&n et de M. Tabbé Nau, auxquels j'adresse mes remer-
ciements pour avoir encouragé mon entreprise.
PATR. OR. — T. IV.
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CHAPITHE PRKMIKU
LES ACTES RÉDIGÉS A I/OCCASfON DE LA PEBSHCUTION
Après la perséeution de Sevère, rÉglise chrtHicniie jouit de la paix duranT
einquaiitp aus i*iiviroii. l/eniporcur Sevère Alexandre, cpii iiiourut si jeuiie
eiieore, avait été un horame des plus paisibles et des plu8 loléraiits e! il sem-
ble que les niemes eircunstaiices favombles poMr les clirétiens subsìstèreat
90US Philippe TArabc. Mais tout changea à l'avèiifmeiit de Fempeieur Dèce.
Celui-ci, voyant la décadeiice generale de reiiipire, convnt le projel d'un re-
nouvellenient de la vìeille constitiUioii de TElat, y eompris aiissi la rrnovaiion
de raiicienne l'eligion roniaine et de la Ibi paienne. Son caraelère de soldat
le poiissait àconibattre énergiquemeiit le grand ennemi de son ejitrepris*^ : le
ehristianisme. Un édit special, qui devait ótre publìé partout, ordonna de
sacrificr anx dieux en présence de t<nite la populalion, liomraeB, femmes,
esclaves, enfants, et méme enfants à la mamelle. Dans toutes les villes et dans
tous les villages des commissions speciale» survoillaient Texécnlion exaete de
rédil. On exigea le sacrifìce, les libations, Tencensennmt desanhds et Tusage
de la viande des victimes,
Les e(Tets de cet édit fnrent efTrayants. « Partont, dit Grégoire de Nysse,
(III liahiail les ehrétiens, liommes, femmes et enfants; cm les irafnait à la
ville, les prisons ètaietit pleìncs de ceux doni le seni crime fnt leur |)iété, on
nìidtraila les croyanls di' \ouU* maniere à dessein et de propos deliber/v «
11 s'en trouva de lìubles. I^ii présenee des p*TS(*cntenrs, ils tAcliaient de
diverses manières d'écbapper aux hairmenls. Onelrjues-uns enceasaient les
autels, ce soni ceux que les lidèles ìiommaient ilntrifiv(f(t\ d'autres sacriiìaient
{mcrificati}; une troisième classe» moins eoupiible, Fui appeli^e liltrllatiri, c'est
d'eux qn1l s'agit dans la 30* (31*) lettre de la eorrespondance de saint Cy-
prien* : ... scntenliam ìiostmm diiticiila r.rpositione proinlimns aduersns m.v f/w»
se ipsos hifiiUlea ifilivita nefariorunt libelIftrHfìi professintìe protliilrraHl, (fiuisi hoc
tniasuri iìtreiivntes illos ilialmli ttufuros uiiirrentifr, quo non fiiinus qunm si ad
Hfpfrias aras aceessissent hoc ipso quod ipsuni con (estati fiteruììt tenereniur, sed
viiam adiirrstis illos qui acvepln frcissott, litTt prarsenirs nim fìerent non (tdfitis'
L Ci' syiit leu mul^ il li ri erge Boni ai il.
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19] I. — ACTKS DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE. 113
sent, cum praesentiam suam ulique ut sic scriberentur mandando fecissent, non
est envn immunis a scelere qui ut fieret impetrauit, nec est alienus a crimine cuius
consensus licet non admissum crimen iamen publice legitur : et cum totum fldei
sacramentum in confessione Christi nominis intellegatur esse digeslum, qui fallaces
in excusationem praestigias quaerit negauity et qui uult uideri propositis aduersus
puangelium uel edictis uel legibus satisfecisse^ hoc ipso iam paruit quo uideri
paruisse se uoluit {Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, Cypr. iii, 1,
p. 550-551.)
Il est évident que le nom des libellatici doit s'expliquer par son étymologìe,
par sa formation dérivée du mot libellus. Le meilleur commentaire dans la
question des libellatici^ ce sont les libelli qui nous sont parvenus de la persé-
ciition de Tan 250 sur papyrus d'Égyple.
Il y en a cinq encore : Tun dans la collection archiducale à Vienne, l'autre
au musée de Berlin, le troisième, trouvé à Oxyrhynchos, publié par MM. Gren-
fell et Hunt, le quatrième, inédit encore, à Alexandrie, le cinquième dans la
collection de Tauteur. Le mauvais état des papyrus a altère sensiblement
tous ces textes et je commence par celui qui est relativement le mieux con-
serve, parce qu'il contieni à présenl encore toutes les parties essentielles du
Jocument.
{
Provenant du Faioum. A. d50^ 14 Juin. (Voir Planche I, 4.)
Papyrus de la collection de Tauteur. Hauteur 21^"2. Largeur G^'^S; plié
verticalement dans les distances 1, l.I, 2, 2*'"*4. Marge supérieure 1**°*, infé-
rieure 2*^6, à gauche 0^"5.
Il faut distinguer deux écritures : l'une en caractères fins, évidemment
celle d'un scribe ou homme de bureau, qui a écrit le texte avec la date à la
(in; Tautre en caractères rudes et d'une encre differente, c'est la signature
des représentants de la commission pour surveiller les sacrifices.
MANUS I MANUS I
t [toi; £m] Tà)v Ou<iicjv a A la commission élue pour sur-
Vi[pTrì[;Ll]voK veiller les sacrifices.
7:'(apà) Aùp7j>.ix; KajAi; àxò Mémoire d'Aurélie Kamis, origi-
xi&fxi)^ <I>i>.aYp(So^ xaTx naire du village de Philagris, demeu-
5 [(Ji(]voo<ra Iv xcijivi ©ex rant dans le village Théadelphie.
[Se)i]96ta(.) at (lisez ad) Ououffx toi^ J'ai étè toujours dévouée au service
[Oeoi]; ii.t'xCktcoL %%% vuv des dieux; et maintenant aussi, en vo-
[ìtA, ic]ap[ó]vTwv Opiwv tre présence, selon Tédit, j'ai encensé
xaxà tì xpo^a^O^vra Tautel, j'ai fait la libation et j'ai mangé
10 [lOucx xxl f<T7rei(yx] de la viande sacrée. En conséquence
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ll/i LRS PLUS ANCIENS
MANUS li
MANttS I
(ÌTovc) a A^jToxpotTopo; KxiVxpo;
TpatxvoO Aeictgij Ivjfre6o0c
20 [E'jTJuyo'j; Se'Sa'TTO'j TTxuvi
W?
rs DU CIIIlfSTIANISMR,
IMA
je vous p^-ie de me donner votre si-|
gnature.
Portez-vous bien!
MANUS II
Noiis» Aurélius Séréiios et AtirélJus"
Hermas, iious voiis avoiis vue sacn-
fier.
MANUS !
An I de Tempereiir Cesar Caìus
Messius Ouintus Trajan Dèce, Pieux,
Heureux, Auguste, le 2( du mols de
payni. »
GOMMENTAIRK SPECIAL
Nous doiinons ici les texles avec des accents, des esprìts, des signes
ponctuatinn qui ne sani pas dans Toriginal^ pour facililer rintelligence
du texte gree. L^explicalion des abréviations est signalée par des paren-
thèses ( ), les lacunes du papynis sont remplies enlre crochets [ ], — L. 3.
t;' est rabréviatiou de rapa comme cela a lieu très souvenf dans Ics papyrus.
— L, 3. Apròs la coitstitution Antonìnieniie, la f<*nime Kamis potivait porter
le noni romain d^Aurélie. Elle étail originaire de Philagi is et demeuraìt, non
loin de son lieu de naissance, h Théadelphie; ce sont là deux villages du
Faloum, dont Fun, Théadelphie, était place au lieu dit maintenant Harit, au
sud-Guest du Faioum, dans Tancien district de la Theinistou Méris de FAr-
sinoites Nomus. Dans les papyrus, Philagns est très souvent elle en mòrae
temps qiie Thèadelphic, évidcmment en qualité de village voisin (cf. Wessely,
Topographìe des Faijùm dans les Mémoires de l'Àcadémie de Vienne, L, I, 1904,
p. 09, 156).
Le supplémenl x«Tx[jjLé]vrju<;a a éié donne en regard d'expressions ana-
logucs comme celles de^ papyrus apud Fa;/um Tomns, p. 132, n** 2^i, 1, 13 -rrtpl
Tcov er:i;£v<.jv xaTot|jLevdvTti>v ev tw l-TToty/'t^j ; (ireek Papi/ri, II, 71 \ 17 (a. 244-8) £v txì;
xwpiaic /.arajjLsvou'Tt ; 75,5 a. 290-304 AùpTj^wo ^I'evt^poVti IliTEva^coTOJ I^wtoiT^ityi
Aio^7rd[l{£w;);80, 10, a, 402 et 81, 10, a. 403 Aupvi'Xtw Sm'/e]>i lìixropo; ìttq 'Ep-
(Afi'j7c6X«<i>5 stotTxatvovTt £v navo*j7róX(si) . Notre Aurélie Karais était native de Phila-
gris et demourait à Tliéadelpliie; de quelle comraission relevait-elle? de celle
de son lieu de naissance ou bien de celle de sa deineure? à ce point do vue
notre actc nVst pas explicile. Le libcllus d'Oxyrliynchos est adressé à la
commissieju des olTrandes et sacrifices de la ville par un homme natif de la
intime ville d^Oxyrhyntdios, demcuraiit sans dente aussi dans la ville. Le pa-
I
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[21] I. — ACTES DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE. 115
pyrus de Berlin nous offre une situation analogue, un homme natif du
village d'Alexandrou Nésos devani la commi^sion du méme village. Le libel-
lus de la collection archiducale est douteux à ce point de vue, on y trouve
la commission du village de Philadelphie et une famille demeurant dans le
faubourg; est-ce le faubourg de Philadelphie ou de la capitale d'Arsinoé? Il
est donc probable qu'il s'agit de la commission du domicile ; en cas d'identité
du domicile et du lieu de naissance il est inutile de le nommer, on a constate
seulement la différence.
En ce qui concerne le nom Kamis, nous citons Kajxyii;, fils de Harphaésis,
mentionné dans les Tebtunts Papyri, I, H8, 5, Kx{JLe(o) et Ka(jLy)Ti<; apud Spie-
OELBERG, Noms propfcs grecs et égyptienSf p. 47.
Notre Aurélie Kamis agit ici seule, sans tuteur, comme c'était l'usage
d'après le droit romain qui dispensa les femmes de la tutelle, seulement en
vertu du privilège dit « ius liberorum », p. ex. x^pU Jtu^iou ypTjjtaTi^oucxx xarx tì
*P<i>[jiaift>v I8r. T^xvwv Sixaito), papyrus apud Corpus Papyrorum Raineri 176 (a. 255),
9 (a. 271); plus tard AùpTiXa Mawou^ Guyar/ip Iloudi jjiafl^ x[upiou] àv^pò^ 'j(jfniLOLTÌÌ^Q\àG%f
papyrus apud Grenfell, Greek Papyriy sccond series, 85; Wessely dans les
Wiener Studien zur Klassischen Philologie, 1902, XXIV.
Les particularités du grec dans notre actc sont aussi celles des papyrus
grecs, le lotacisme ai pour àer, er^a[X£v au lieu de eT^oftev, cf. papyrus liturgique
apud Mitteilungen aus der Sammlung Papyrus Erzherzog Rainer, II, 83 TjTajxe,
c'est-à-dire tt^opiev; Ou^idb^ovTo^ pour Ou^iib^ovra;.
Les deux personnes qui signaient au nom de la commission se nommaient
Aurélius Sérénos et Aurélius Hermas; le nom Aurélius qu'ils portaient tous
deux fut place en avant et mis au pluriel.
Provenant du Faioum. A. 260; 25 Juin. ( Voir Planche I, 3.)
Papyrus du Musée de Berlin, don de Tempereur Guillaume II, publié par
Fritz Krebs : Aegypiische Urkwìden aus den Koeniglichen Museen zu Berlin,
n"287 et Sitzungsberichte der Koeniglich preussischen Akademie zu Berlin, 1893,
XLVIII, 1007-1014. Papyrus brun clair, hauteur 20^5, largeur 8^9; le papy-
rus avait été plié verticalement; les parties pliées ont une largeur de 1*^1,
icmg^ l«n2, 1^°"2, 1«°*3. La marge supérieure est de 1*^, Tinférieure 2*^2, à
gauche 1 "^2. Il faut distinguer deux écritures comme dans le numero précédent.
MANUS I MANUS I
1 Toi(; fcl [t]«v Ouciwv TjpTj « A la commission du village
|i£vot; )cwy(^<;) *AX65'(3cv*pou) Ni^trou Alexandrou Nésos, élue pour sur-
itapà AùpYj'V((ou) Aioy^vou (l.-ou<;) Sarx veiller les sacrifices.
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! m
1J:S PIAS ANCIENS MnXUMCNTS DI ( JÌHISTIAMSMK.
[221
Wmv tok 0£oi; ìuTi
XsiOL stxl vuv ÌtA itx
poOiiv 0;A€tv(l.-^u.lv) xxtÌ
va itì«j<7x [xx]i c^LTcei'TXj
[•a]xI tòjv l[e]p€tcdv [iyi^]
ir» Xl£UTUyilTX4(') (I.-TC)
Aùp7Ì'X'(toc) [Ai]oyivvi^ è7riSLfi(5(axx)J
MANUS 11
A'jp*^'['X'(t05)] lupo; At[oYmJ
frJOVTa XlAX T^[jJLtV?j
;totvwvò; f7£g-(7][A£itu;JLXt)
MAN US I
20 [(i7Ciu^)| x' A'jTO)tpxTopa[^] Rxì[Txpo;]
[rx]tou Mec/vou K[o]iv[tou]
[Tpjxtxfvou AeJKCou Ivj'jj_£€oi>;J
[Ejìt[uj(^oi(;] ÌU[^x[^]toiì
Mémoin' d'Aurélius Diogrne, ì\ls
de Satabous, originaire flu village
Alexandrou Nésos, i\gv de 72 aos en-
vinni, cicatrice au sourcil droit. Non
ì^eiileoient jVii éto toujours dévoiié aii
service des dieiix, mais aussi malii-
tenafìt, en votrc présenco, suivanl
rtklil, j'ai cncensó raiilel, j'ai faif la
lìbatioii et j'ai maiigé de la viaiide
sacrée et je vous prie de me doniier
votre signature.
Portez-voiis bien! Moi Aurélius Dio-
gene, j'ai fait la reqnèle.
MANLS II
Moi^ Aurélius Syru5,j'ai enregistré
Diogòue coni me saeririant ave e nou;
eusemble cu qualité de participaot.
MA MS 1
An 1 de Tempereur Cesar Cains
Messius (Jiiintus Trajan Dece, Pieux,
ileureux, Auguste, le 2 épiphL »
r
La différoiice elitre nolre lextc et colui des Urkiintlni de Berlin ruusiste
prineìpalement dans la rcslitution des lacimes, et surtout daus la signature
d' Aurélius Syrus; nous y avous restitué le mot xoivtuvoj et avoiis reconnu
l'identité de cette signature avec eelle du n*" 1.
Le village d'Alexandrou Nésos était aussi dans le Faioum ; il étail sìtué
dans le district dit Theraistou Mcris, au sud-ouest de l'Arsinoitès Nomus; il
est bien conno par Ics papyrus de Tópoque ptolémaìque, romaine et by^an-
tìnc (cf. Wessely, Topf^graphie iles Faijùm dnns ìes Mémoires de tWeadémie de
Vienne, L, l, 1904, p. 33). Dans les raots jtw'p/, Mt^x^è' ete. ^l et S sont miaes
au-dessus do la lettre précédente, v. p. 102 [8].
Lo sìgnalement personnel de Diogene a été redige iei comme dans les
actes juridiques; on y voit figurer le nom du pere, l'àge, le signalemenl de
la cicatrice comme c'est toujours Tusage dans les eontrats. Le nom Satabous
était très ordinaire à cette epoque dans les environs de notre village, jen ai
donne une centaine d'exemples dans mon étude sur Raranis et Soknopaiou
Tsésos, Mémoires de VAcaéémie de Vienne, XLVII, 4, 1902, p. 136-139. Lia-
I
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^231
I. — ACTES DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE.
117
dication de la cicatrice était ordinairement comprise dans le signalement.
Letronno cite le Dtgestes lib.y XI, tit. IV, 1, 8 : notae autem verbo etiam
cicàtrices continentur : Notices et ExtraitSy XVIII, 2, p. 185.
A la fin de la requéte, nous Irouvons la phrase relative à la présentation
par Diogene; elle se trouve aussi, d'une manière analogue, dans les actes
de dénombrement general et dans beaucoup d'autres actes juridiques.
Une autre phrase des plus fréquentes dans les actes se trouve à la fin de
la signature d'Aurélios Syros, c'est (j£<r/i[Aeico{JL«i, elle est relative à Tinscription
dans les listes. Syros a donc enregistré Diogene comme xoivwvò; tv;? 6u<jia<; en
certifiant qu'il Tavait vu participer au sacrifice.
Provenant d'Oxyrhynchos. A. 250, 13 Juin.
Papyrus publiépar MM. Grenfell et Hunt, Oxyrhynchus Papyri, part. IV
(Egypt Exploration Fund, Graeco- Roman branch), London, n*" 658, p. 49,
1904. Hauteur IS'^'^S, largeur T*'"*. Je copie le texte des édileurs.
10
15
20
MANUS 1
Toi^ 8TCI Tcìiv tepwv [xat
Tuap' Aùpyj>.ioo A[
Ol6>VO^ 0eO^(iSpOU (iL7l[TpÒ^
nxVTU)VU(JLtó05 XTZà T?[^
x'jttÌ^ '7roXec«K(.) àel (Jièv
6u<i)v xoct <nr6v5(ov [roi]q
9ioXq [&]icTéX[c«7a iJTl hi
xxl vOv Evcótcìov upt^v
xxtì ri xe>.eu<y6[^]v[Tx
ÌGTCiì/ja xal lOu^x xx[l
Twv fepòiv eyiufidcpiY)- (l.-vjv)
OC(JLX T&> UtO) [XOU Aùpv)
^ib> Aio<7xop(^ xoel tyì
OuyaTpi [xou X\jft\kioL
Axi^i(.) x^tw 0(jwcg Ott'o'
aniLiéaoLaBixi (1.-(A8i-) (jioi (.)
(?TOu^) X AtÌTOxpÌTopo<; Kxi(Tapo^
TxlfoU Me^tCoU KutVTOti
TpaVxvoO Aexioti
EO^eéoO[; EùJtujtoG^
[Sséx'jJTOìi [wxujvt x(.)
MANUS 1
a A la commission de la ville pour
surveiller les offrandes et les sacri-
fices.
Mémoire d'Aurélius [ Jthion fils
de Théodore dont la mère est Panto-
nymis, originaire de la méme ville. J'ai
toujours offerì aux dieux des sacrifices
et des libations; et enfin, aussi main-
tenant, devant vous, suivant les or-
dres, j'ai offert la libation, j'ai encensé
Tautel et j'ai mango de la viande sa-
crée avec mon fils Aurélios Diosko-
ros et ma fille Aurélie Lais. Je vous
prie de me donner la signature.
An I de Tempereur Cesar Caius
Messius Quintus Dèce, Pieux, Heu-
reux, Auguste, le 20 payni, »
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liS
LRS pr>lJS ANCIKNS MONUMRNTS DU CHHISTJAMSME,
t24]
MANUS II
MANU9 11
Incomplet k la fin.
(Suit. le commcnt^ement (rune signa-
ture, la lìii est peni uè.)
ìai ville dont il s'agit icl est Oxyrliynchos; elle avait une population
mìxie, greeque et indigène; la famille mentioanée sur nolre papyrus a des
noma puremont grecs.
L. 6, ili [Ac'v est ócrit sur un passagc corrige. Le papyrus est mutile à la fin:
il n'est pas possible de distinguer Ics leltres de la signature, on ne peut savoir
si elle était celle d*un meuibre de la commissiou ou celle d'Aurélius [ ]
thion qui a fait la requéte. L. 16 Wo' v, p, 102 [8].
Provenaiit dn Faloum. A. 250, [Vutr f*hitH'hf 11, 7 )
Papyrus de la collection de rarchiduc Rainer à Vienne. Une première
notice a été donuèe par Tauteur tlaus lAnzeiger der lìtìilosaphiseh'kisiorischen
Classe com .?. Jaenner 18*J4, u** I, de rAcadémie de Vienne. Le papyrus est
actuellement très mutile; il fut reconstitué par Tauteur à Faide de einq mor-
eeaux; la parilo reconstruite a 9^^(5 de largour» 10'^'^ 4 de hauteur. Lo papy-
rus avait été plié dans les distances do 2» 2.3, 2.5, L8, 1.8 centimètres èl
partir de la inarge supérieure, horizontalement. A gauche il y a un espace
blanc de 2'"^, au commencement aussi un espace blanc de 1""".
1
MAiVUS I
MAKUS 1
t ToXq i Tri Tiòv SuTity v fj pm [jl ivo iq w A 1 a CO m m i s s i o n d u villa gè
xtijjLti; <^l5tXotJ£X<pta; Philadelphie, élue pour surveiller les
irapà AuprA^cav 5/jpou xolX Ilai^eiou toO sacrilices, méinoire d'Aurélius Syrus
i5e>v<pou xxl ATijjLTiTpfai; ?t«i EotpamiJo; et Pasbés son frère et de Démétria et
& pvxtxGiv [iflljxtjiv £^(.)irj>£iTtov(.) Sarapias nos femmes, hors de la bau-
ifl 9iiov[Tec] ToTi; OiOK St£T£Xfi lieue. Nous arons élé dévoués tou-
<7X[ji£v xxl vDv ItzX Trap'iVTtdv u[i.ùjv jours au service des dieux, et mainte^
xxrà TX irpoaTajfSé'vTa xxi è'j7r{'7x;jì.£v naut, en votre présence, suivant Tédit,
(L'/jTTif-) nous avons ofTert la libation et man gè
xal [™]v l[ifn£wv] i[ytmx\Li^x{') xxi] de la viande sacrée; en conséquence,
10 [a^wjjjLev ^J[i,£; 'mofrn*LatS>] nous vous prions de nous donner la
cxT^at -fluCv ^uuT[u/frTe] signature. Poriez-vons bien !
de I
MANUS II
MANUS II
Aip'A'X'(toc)Supoi;xxl rixa^yj^eTTi^eicó*/ Nous, Auréliua Syrus et Pasbès,
(ajAev) nous avons fait la requéte. Mei, Isi-
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[25] I. — ACTES DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE. 119
'fci^wpoc iypq{oi^oi) i»(irèp) au t'(g>v) dorè, j'ai écrit pour eux, car ils ne sa-
àyp;(a|x.[;LXTc«)v) vent pa3 écrire. »
• Incomplet à la fin.
Le village de Philadelphie, silué dans THérakleidou Méris de TArsi-
iioitès Nomus, est bien connu par les papyrus dès l'epoque ptolémaique jus-
qu'au iv* siècle de notre ère; il était au nord-est du Faioum, dans les environs
du village moderne Er-Roubayyat; c'est là que Ton a trouvé les fameuses
peintures encaustiques, portraits de momies (cf. Wessely, Topographie des
Faijum, p. 153-155).
Une famille tout entìère figure ici dans cet acte, elle se compose de deux
frères et de leurs femmes ; ici comme dans les actes de dénombrement general
de la population, le chef de la famille fait sa déclaration pour la maison en-
tière. La famille était é?w7rAetTai, elle demeurait « devant la porte », ituXt),
de la ville. On trouve, en effet, la mention de la twXyj de Philadelphie dans les
quitlances relatives à Timpót et à l'exportation de la ville (voir Wessely,
Topographie, p. 154). La méme expression existe aussi dans un papyrus apud
Grenfell, Greek Papyri, second series, 72,5, a. 290-304, kù^rfkitù H^evT<po[u]Ti
nevT<f wTO'j £^a)'7ni>.iT7) Ato^xó[>.(eo)^).
La signature des deux frères, Syros et Pasbès, n'était pas autographe,
car ils ne savaient pas écrire. Des cas analogues à celui-ci ne sont pas rares
dans les actes, on y trouve les phrases lypx^j/a wèg auToO ypà(jt.(jLaTa (jlt) etóÓTo;, ou
iypa(jia%TO!i ovto^, OU ^dcdxovro; jjli?j eJS^vai ypàpLjAaTa. Eyp; etc. est écrit en abrégé
v. p. 101 [7].
La signature d'un membre de la commission et la date de la requéte sont
perdues ; elle a été écrite évidemment en 250.
Provenant du Faioum.
Le cinquième acte de la persécution qui nous est parvenu est inédit en-
core, c'est un papyrus du musée Gréco-Romain d'Alexandrie, dont M. Breccia
prépare l'édition. Cependant il en existe une notice de M. Seymour de Ricci
dans le BuUetin papyrologique, Reviie des études grecques, 1901, p. 203.
« M. Botti a communiqué au IP congrès d'archeologie chrétienne à Rome, le
18 avril 1900, un papyrus du Faioum aujourd'hui au musée d'Alexaudrie et
qui n'est autre qu'un libellus libellatici du iii* siècle de notre ère analogue à
celui du musée de Berlin [M. de Ricci ne connait pas ici le papyrus de Vienne
publié en 1894] : une prétresse de Petesuchos demande un certificat témoi^
gnant qu'elleasacrifié audieu ». Voir aussi Archiv.^ 1, 174, n. 1.
Le dieu Petesouchos était une divinité locale du Faioum ; je cite ]Xaip£ou
[|x.Yi(Tpò^) 0at]^ap{o'j Th^ xai Oeavòi Upeu; n6Te<ioii'/^ou OeoO jxeyiXou (ji6yxXo[u] aei^cóou :
Papyrus de Berlin, Urkunden 124, de l'an 187-8. Aegyptische Zeitschrift,
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120 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. -^b
1883, p. 164; 1884, p. 136-139. Le ce très grand dieu eterne! » a dono en son
tempie special avec ses prétres et prétresses.
C0NS1DERAT10NS GBNERALES
Maintenant, après avoir présente les papyrus, nous pouvons faire quelques
observations relatives à Tensemble des textes.
Nous constatons d'abord un fait assez frappant : c'est runiformité des li-
belli, qui évidemment devaient étre écrits de la méme manière et avec le
méme formulaire dans tonte TEgypte; car nous trouvons le méme dans les
divers villages d'une seule province, et aussi dans une autre province comme
le district d'Oxyrhynchos et le Faioum.
Il faut donc admettre un motif identiqué qui a cause cet eflfet partout. Ce
motif est cité dans les textes, il devait étre exigé par suite d'un édit (irpó?-
Tay(i.a); je vois, en effet, dans Texpression tlxtòl tì icpocTerxypicva (2) xxtì ti
wpcKrrayOivra (1. 3), une allusion à l'existence de cet édit impéra tif qui est
nommé aussi xarà tì xe^ieucrO^vra (4). C'est une rubrique de la langue des bu-
reaux : je cite à cet égard les papyrus 57-62 de mon Corpus papyrorum Hermo-
politanorum, 1, 1905 (Studien zur Palaeographie und Papyruskunde» V), ce
sont des relations relatives à Tadministration du gymnase Hermopolitain rèdi-
gées xarà ri jteXetxitìivTa Si* u7co(jlvyijx!Xt<«)v ùtcò tou xfiTMJTa i^nffTpaTYiyYlcxvTO^ AilpTjliw/
Teip(i)vo; « suivant les ordres de son excellence Tépistratège Aurélius Tiron
donnés en forme d'acte » ; alors, le dénombrement general de Tan XXIV de
Tempereur Caracalla a été exécuté xari xk xe^su^OtvTa Owò OùxltfioM Axtvì -n-j
T^ycpve'jcavTo;, comme le dit un papyrus provenant du nome Heracléopolite el
publié parTauteur dans ses Studien zur Palaeographie, etc, li, p. 28. L'édit de
Dèce, dont parie saint Cyprien, ép. 43, 3, est donc identiqué au PxciXutw
TTpodTxyjjia des Pères grecs. Seulement, il n'est pas dit expressément si l'édil
cité dans le papyrus est celui de Tempereur lui-méme ou Tédit secondaire des
magistrats impériaux, qui exécutaient Tédit suprème en le communiqaant aox
employés administratifs du second et du troisième ordre. L'expression xaT* tì
wpodTxyOevra et les autres analogues sont donc incertaines à ce point de vue.
L'édit n'excepta ni les femmes ni les enfants; Aurélie Kamis (1), Démétria
et Sarapias (4) et les enfants Aurèle Dioskoros et Aurélie Laìs (3) figurent, eu
effet, dans les libelli.
Le texte des libelli devait étre redige d'après un formulaire qui suivait le
texte de Tédit; il fut certainement difficile pour les particulters d'écrire eux-
mémes un actc qui était aussi compliqué; nous connaissons méme des per-
sonnes qui ne savaient pas écrire (4); les bureaux égyptiens était pourvusdc
scribes habiles, rien n'était plus commode que de s'adresser à ceux-ci ; el si
Ton regarde Técriture de nos libelli qui est bien autre que les caractères irrè-
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27] I. — ACTES DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE. 121
^uliers et mal formés des signatures, on reconnait facilement la main exercée
d'un scribe de profession qui a compose le mémoire à la manière officielle et
Ta écrit sur papyrus. Cherchons maintenant des actes analogues qui soient
sortis des bureaux des scribes dans des circonstances pareìlles.
En effetf Thabileté des scribes était assez grande pour résoudre d^une fa^on
satisfaisante les problèmes auxquels avait donne lieu Tédit de 250; car il y
avait des actes analogues qui pouvaient servir d'exemples. Nous citons en
premier lieu les actes de dénombrement general; nous en possédons encore
une quantité suflisante pour en reconstruire le formulaire. Ils sont adressés à
une commission constituée dans chaque commune; la requéte tout entière a
été écrite par les scribes depuis le commencement où nous trouvons le Trxpi
de nos actes, jusqu'à la fin 8iò iici^i^copLi et jusqu'à la date; seulement la signa-
ture de celui qui avait fait écrire la requéte à son nom est autographe : ó ^eivx
£77t^i$(d)cx a un tei j'ai fait la requéte ». Une autre analogie nous est donnée
par les actes de plainte, dont le formulaire est celui-ci : 1) Tadresse du ma-
^istrat auquel on a recours, 2) la plainte qui commence par le nom du requé-
rant -icapà toO ^eiv(K, 3) à la fin XieuTu^^^j « porte^toi bien », adressé au magistrata
4) la signature autographe du requérant 6 ^eiva sm^é^coxa « un tei j'ai fait la
requéte », 5) la date; les paragraphes 1-3 et 5 sont écrits par le scribe.
Nous savons aussi ce que faisaient les magistrats qui avaient requ les re-
<{uétes; par exemple, au-dessous des dénombrements généraux un membre de
la commission notait à7reypa(pTQ, etc, « il a été dénombré » ou s<t/ov icov zi^
ilirxavi a j'ai regu le doublé pour le contróle » ou <y€C7)(uicojjt.xt « moi un tei j'ai
enregistré Tacte » (comparez notre n*" 2).
Un formulaire analogue est celui de nos libelli^ qui ont été écrits par les
scribes du bureau, la signature du requérant exceptée. La substance de ce
formulaire est la suivante : 1) L'adresse de la requéte toT; èwl twv Oudvwv (Upaiv
xxl 6u<jtà>v, formulaire d'Oxyrhynchus) (n à la commission de surveillance sur les
sacrifices ». Dans le Faioum on ajoute -ripT.ixivoi; ^ à la commission élue »; très
souvent on complète ce titre avec le nom du lieu, de la ville ou du village.
2) riapic ToO Jeivoc « mémoire d'un tei », nom du requérant indiqué à la ma-
nière officielle des actes, avec le nom du pére et méme celui de la mère, le lieu
d'origine et la demeure (voir n** 1), Tindication de Tàge et le signalement per-
sonnel (n** 2).
3)Suit alors la requéte : « j*ai été toujours dévom au service des dieux ci
maintenant aussi, en votre présence, suivant Védit, fai encensé Vautel (omis, peut-
étre par une erreur, au n* ^)^j'ai offert la libation (Fordre est renversé au n** 3)
etj'ai mangé de la viande sacrée et je vous prie de me donner la signature, Portez-
vous bien ». Jusqu'ici tout est écrit par le scribe.
4) La signature du requérant dans les n" 2 et 4 (main differente de celle
du scribe).
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"122 LES PLUS ANCIENS MONUMRNTS DU CMHISTIAXISMK. 128]
5) La sigaature d'un ou de deux inembrcs de la cuminission (main diffe-
rente de celle du scriba) .
(>) La date écrite par le scriho,
En ce qui concerne la coramission qui surveillait rexécution de Tédit de
Dèce, nous possédons encore des dotai Is relaiifs à sa consti! ut ioii tirés de
Saint Cyprìen. Celui-ci compare daris la lettre XLIIl, 3, son adversaire Felicìs-
aimus et sa compagnie avec la commission de Tan 250 : « sed oro vos» fratres,
vigilate centra insidias diaboli et prò vostra salute solliciti centra mortiferam
fallaciam diligentius excubate, Persrcutio est ha«'c alia et alia est temptatio
et quinque illi presbyteri nihil aliud sunt quam quinque primores illi, qui
edicto nuper fuerant nìagistratibus copulati, ut fidem noslram subrnerent, ut
gracilia fratruui corda ad letalcs laqueos piaevaricatione veritatis averterent,
eadem mine ratio, eadem rursus eversio per quinque presbyteros Felicissimo
copulatos ad ruinam saluiis induci tur* ut non rogelur Deus nec qui uegavit
Chrisium euudeni Cdiristura qiiem negavrrat deprecetur, post culpam cri-
miiils tollaturet poenitentia, nec por epìsco|JOs et sacerdotes Domino salis-
liat, sed relictis Domini sacerdotibus eontra evaogelicani disciplinani nova
tratlitio sacrilegae inslitutionis exurgat, cumquo placuerit tam nobis quam
confessoribus et clericis urbicis, item universis episcopis vel iu nostra pro-
vincia voi trans mare constitutis ut ntliil innovetur circa lapsorum causam,
nisi omnes in unum convenerimus et conlatis consiliis cum disciplina pariter
et misericordia temperatam sententiani lixerimus, eontra hoc consilium no-
strum rebclletur et omnis sacerdotalis auctoritas et potestas factiosis con-
spirationibus destruatur », La commission eomprenait donc le magistrat; en
Egypte, à la campagne, c'était le maire, xwpiypxjAjiXTrj^, et cinq pcrsonnes des
notabilités. Par analogie nous cunjecturons c|ue la nutre ne se consti tuait pas
autroment que toutes les autres; te maire faisait, pour le magistrat supérieur
du nome, une liste de personnes capablcs d'iHre membres de la commission;
conformoment à ce programmo, le préfet du nome installait les membres élus
et leur doiinait son ìnstructioiu Une commission extraordinaire ótaii aussi
celle qui exécutait le dénombrement general de la population tous les qua-
torze ans.
Notre commission avait donc à surveiller les sacrifices à Toccasion du
décret de Dèce, Ceux-ci consistaient généralement en trois actes : manger de
la viande sacrée, boire du via sacre et encenser TauteL Mais c'était aux Chré-
tiens i[u'on en voulait dans le décret de Dèce, 11 y en avait qui, ne voulant
pas étre accusés et martyrisés, succombaient a la pcrsécutioa en oncensant
Tautel, ce soni les tìufrificalt; en sacriilant, ce sont les mvrificati, D'autres
eonimettaient une faule beaucoup plus légère; en évitant la fante directe, ils
péchaient en gardant les apparences d'obéissance à Fédit, au moyen de ce
qu'on appelle les libelli; ce sont les libellaiici, dont parie saint Cyprien aussi
I
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[29] I. - ACTES DE LA PERSÉCUTION DE DÈCE. 123
dans sa lettre LV, 14 : « Quae inclementia est et quam acerba duritia libel-
laticos cum bis, qui sacrificaverint, iungere quando is, cui libellus acceptus
est, dicat : « Ego prius legeram et episcopo tractante cognoveram non sacri-
oc ficandum idolis nec simulacra servum dei adorare debere et idcirco, ne hoc
<K facerem, quod non licebat, cum occasio libelli fuisset oblata, quem nec
oc ipsum acciperem, nisi ostensa fuisset occasio, ad magistratum vel veni vel
a alio eunte mandavi : Christianum me esse, sacrificare mihi non licere, ad
<K aras diaboli me venire non posse, dare me ob hoc praemium, ne, quod non
« licet, faciam. » Nunc tamen etiam iste, qui libello maculatus est, postea-
quam nobis admonentibus didicit ne hoc se facere debuisse, etsi manus pura
stt et 08 eius feralis cibi contagia nulla polluerint, conscientiam tamen eius esse
poUutam, flet auditis nobis et lamentatur et, quod deliquerit, nunc admone-
tur et non tam crimine quam errore deceptus, quod iam de cetero instructus
et paratus sit contestatur. » Il y avait donc des personnes qui, malgré Tédit,
ne sacrifìaient pas, et qui pourtant se gardaient de la persécution au moyen
des libelli.
Que sont les libelli et les libellatici? Maintenant, en présence de nos
textes, la question est facile à résoudre. Les libelli sont des pétitions adres-
sées à la commission pour la prier de donner la signature, le témoignage que
le pétitionnaire a saorifié; la signature constatait qu'un ou deux membres
de la commission avaicnt été témoins oculaires. Les libellatici sont des chré-
tiens qui se procuraient ce témoignage, peu importe par quel moyen, bien
qu'ils n'eussent pas sacrifié.
Toutefois, une tout autre question n'est pas encore résolue. Les person-
nages de nos textes étaient-ils chrétiens ou paìens? En ce qui concerne le n* 5
où figure une prétresse paienne du dieu Petesouchos, il serait très étrange de
penser qu'il s'agisse d'une personne accusée d'étre chrétienne. Ce fait nous
mentre une nouvelle analogie avec les actes .du dénombrement general de la
population; ceux-ci étaient un témoignage de Vexistence des personnes, pré-
sente par le pére de famille ordinairement, tandis que les libelli en étaient un
de leur croyance. Cette analogie nous fait conjecturer qu'en Tannée 250 la po-
pulation tout entière se munit des libelli qui rempla^aient à ce moment les
actes de dénombrement, lesquels, eux aussi, ont été présentés aux magistrats
par tout le monde en méme temps. En effet, la différence des dates de nos
libelli est assez petite, l'intervalle n'est que de quelques jours seulement, c'est
le 20 et 21 payni et le second épiphi (13, 14 et 25 juin), c'est à cette méme
epoque que la moisson est finie en Egypte et que les hommes sont libres du
travail pour la récolte; aussi les actes de dénombrement sont datés par la fin
du mois de mésoré, comme la fin de l'année civile. Une autre considération
favorise encore notre conjecture : cette seule persécution de Dèce nous a légué
cinq actes qui nous sont parvenus; il en faut conclure que la quantité des
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124 LKS PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. >
actes avait été enorme, car il est à remarquer que les actes les plus fréqneoL^
d*autrefois ont seuls laissé des spécimens qui aient subsisté jusqu*à do^
jours ; il y a donc proportionualité entre les monuments qui nous sont coo-
servés encore, et rimportance de ces monuments; par exemple Tautearle
plus lu dans Tantiquité était Homère, et, en efifet, les fragmeuts d'Homère
sur papyrus sont proportionnellement les plus nombreux. Or, je conjectorf
que le nombre de cinq actes identiques de cette méme persécution de Dèct^
nous laisse supposer Texistence d'une quantité enorme de documents analo-
gues, et par conséquent, la présentation generale des libetli par toute la
population. A cette occasion les mauvais chrétiens, les libellatici, trouvaienl
un moyen pour échapper à la persécution méme sans avoir sacrifié.
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CHAPITRE II
LES LETTRES CHRÉTIENNES SUR PAPYRUS
LA LETTRE DE PSENOSIRIS
Provenant de Kysis, dans la grande Oasis. Deuxlème parile da IIP
ou commencement da IV siede. (Voir Planche III, 11.)
Le papyrus a été trouvé, quelques années après 1890, dans la grande oasis
El-Khargeh, ea méme temps que d'autres papyrus, dont onze sont mainte-
nant au British Museum, parmi eux le nólre qui porte le n® 713; les textes ont
He publiés par MM. Grenfell et Hunt, Greek Papyrij second series, Oxford,
Clarendon Press, 1897, n**' 68-78, p. 104-125; d'autres papyrus furent acquis
par M. A. H. Sayce à Louqsor, dont six sont publiés dans la Revue des Études
grecques, VII, 1894, p. 300-304. Notre texte porte le n'^Lxxiii, p. 115-116 dans
la publication de MM. Grenfell et Hunt, etfutalors Tobjet d'une étude speciale
de M. Adolf Deissmann, Ein Originai- Dokument aus der Diocletianischen Chris-
tenverfolgung Papyrus 713 des British Museum herausgegeben und erklaert, Tti-
bingen und Leipzig, Verlag von J. C. B. Mohr, 1902, 36 pp. avec une repro-
duction du papyrus; Epistlc of Psenosiris : an originai document from the
Diocletian persecution (Papyrus 713 Brit. Mus.) ed. and explained by A. I).
with piate, London, Black, 78 pp. Des analyses critiques du travail de
M. Deissmann ont été données dans la Theologische bitter aturzeitung 1902, n** 7,
p. 205-7 (A. Harnack); Litterarisches Centralblatt 1902, n** 27, p. 897 (G. Kr.);
Studierstube^ I, 400 (F. Barth); Bulletin bibliographique du Musée belge 1903, II,
67-9 (Nicolas Hohlwein); Revue critique 1903, nM, p. 1042 (P. LejSiy); Deutsche
Litteratur Zeitung 1902, n*" 48, p. 3026 (O. von Gebhardt); Theologisches Litera-
turblatt, XXIV, 17 (Kropatschek) ; Goettingische gelehrte Anzeigen 1903, CLXV,
p. 550 (A. Dieterich); Berliner philologische Wochenschrifl 1902, n"* 42,
p. 1286-88 (E. Nestle). — P. Franchi de Cavalieri, Una lettera del tempo
della persecuzione Dioclezianea : Nuovo Bolletino di archeologia Christiana, A.
Vili, 1902, p. 15-26. Vn' ultima parola sulla lettera di Psenosiris, p. 264. —
Le papyrus a été lu par MM. Grenfell, Hunt, Deissmann, Kenyon et Wilcken.
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^^^^^1^
>' r.KS Pr.US ANOENS MONaìMEW^l^ffRWIHlSM
f
Hauteur ai^^'oQ, largeur 8^"^255.
Le recto est écrit sur les flbres horìzon-l
^^^^
es du papyrus, Tadresse est sur
le verso; cu voit la coUésis du papyrus |
^^H (conglutination des pages) de 2'™:>
largeur pròa de la marge à gauche
', dis- ■
^^H tance de O"*"? ; Fespace blanc au conimencement du papyrus est de 1*'°'^
3, à la
^H
6^^ de hauteur, à gauche 7*^" de largeur. L'écriture est benne et
assez
^^H claire. mais le papyrus est très bruQ. 11 semble avoir été plié sur V
épais' 1
^^H seur d'un centimètre; c^est donc la lettre expédiée et iioa pas le bruuilloa|
^^H de la lettre.
J
TIUNSCHirnON LITTKHALK
TKXTE
H
^^B
^l'cVOlipct XpET^i. , , !pCO XTTgVAtaVt
M'^£VCi<7tp£L(l -i;) 7rpl<76uT£pW(L-Ci;)
AiróX- ■
iXiavt
■
xpea&uTipoux'j a.'KyìTtùOLtìik^ixì
1Tp£ff€uTÌpCj> iyXTTTJT^ xèfkffht
J
éVittjj y jttpsiv
iv R(upi)<>> ^atp£tv( .)
■
irpÒ TdiV 0).ODV TTOXXa ^£ à^TTTX
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^^^^H
?^0;JLXlX.atTOU^XXpXf70t7CXVTX^
^opxt 5cxl Toy; irapà ^t xivrot;
■
X'ìaXoou'i ev tìit)" ytvtDdxeiv
a^A^oìi; £v 0(£)a>(* ) ytvoxTxetv
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AUHESSK AU VKUSU
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Wmìltùwi X Tuapi *^F£vo<iipio[;
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77p£c6uTepcij X TTpecjSuTf pou ev x<o
7r3£«T6l»T£p<y X TTpeT^UTÉpOl* €V K{upt)^ 1
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Anuolalioiis critiques : Ligue L
D'après M. Ivenyoo, il est certaiu <
que lu 1
yuiii est Atóaaùìvi et uou ATTC»VAttivUjj. -
— Ligi ir HL II y a un petit reste de
lettre 1
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_^
L
d
[33] II. — LES LETTRES CHRÉTIENNES SUR PAPYRUS. 127
a^près Xy on pourraìt y voir un u ou un a mutile (comparer au xai de la
ligne 15). En conséquence on peut suppléer xu[pi6] ou x[ai où]; mais le mot
x.upto^, etc. dans notre papyrus n'a jamais été écrit en toutes lettres, on s'at-
tendrait plutót à voir xe pour xupie, analogue à xa> pour xupta> ; aussi la phrase
à. la fin de la lettre est identique à celle qui se trouve dans le papyrus 113,
1 . 30 des Oxyrhynchos Papyri : w£fl ^i xal cu àv i£kti^ JyfXou (xoi rMi>>^ woiYf-
«TovTi (.) fppoMjo. V. Deissmann, 21, n. 51.
TRADUCTION
« Psenosiris le prétre offre son salut au prétre Apollon son cher frère
dans le Seigneur.
Avant tout je te salue infiniment, toi et tonte ta compagnie des frères en
Dieu.
Je youdrais que tu saches, mon frère, que les fossoyeurs ont apporté ici
dans Tintérieur la Politiké qui a été déportée dans Toasis par Tordre de la
préfecture (de TEgypte) et j'en ai fait de suite remise à de braves fos-
soyeurs à qui Fon peut se fier pour la garder jusqu'à ce qu'arrive son fils
Neilos; celui-ci, quand il sera arrivé avec Taide de Dieu, t'attesterà tout ce
qu'ils lui ont fait.
Et toi aussi, fais-moi sa voir ce que tu veux (que je fasse pour toi) ici; car
tu sais que je le fais avec plaisir.
C'est mon voeu que tu te portes bien
en Dieu le Seigneur.
Au prétre Apollon — par Psenosiris le prétre dans le Seigneur. »
GOMMENTAIRE
D'après les indications paléographiques, la lettre doit avoir été écrite dans
la deuxième partie du iii* ou au commencement du iv* siècle de notre ère; c'est
à cette méme epoque que furent écrits les autres papyrus provenant de Kysis;
à savoir les fragments III et IV de Sayce en 242, les numéros V de Sayce et
71 de Grenfell-Hunt entre 244 et 249; n° 68 Grenfell-Hunt en 247; I de Sayce
en 249; un fragment mentionné par Sayce après son n*" VI entre 254 et 259;
n^ 69 de Grenfell-Hunt en 265; n** 70 de Grenfell-Hunt en 269; n* 72 de
Grenfell-Hunt date de 290 ou 293 ou 299 ou 303 ou 304; n*^ 74 de Grenfell-
Hunt de 302; n^ 75 de Grenfell-Hunt de 305; n'* 76 de Grenfell-Hunt de 305
ou 306; n" II de Sayce de 304 ou 305 ou 306; n*> 78 de Grenfell-Hunt de 307
de notre ère. Mais il est évident que notre papyrus, appartenant aux archi-
ves des fossoyeurs de Kysis, avait été écrit par un chrétien à un autre à une
epoque caractérisée par d'ardentes persécutions contre les chrétiens; c'est-
PATR. OR. — T. IV. 9
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128 LES Pi;US ANCIENS MONUMENTS DU CIIRISTIANISME. [34]
à-dire duraiit les perséciitions de Dèce, de Gallus, de Valérien et de Dioclé-
iivn. M. Deissmanii hpsì décide pour la deriiiere par la considrtratiuu griiéralo
que le clirÌ8lianisine semble étrc déjà déveluppé daus la grande Oasis» indice
d'ime epoque postórieure pour uolre lettre.
Kysis, ideotique à Douche el-Qal a, se trouvait tout au sud de la grande
Oasis. C'est là que vivait le prétre Apolloii; car la lettre qui lui a été envoyée
a été trouvée daus les arcliives des fossoyeurs à Kysis» Celili qui Tenvoie,
rautre prt'»tre, étail daus rintérieur do puys (L 9 avBx^t tU tó Idia), L'ensemble
des indices que Isi lettre a été éehangée cut re des chrétiens esl assez clair
pour nous, car un presbyteros (prétre) éerit à Tautre qui est son frater in Do-
mino et qui est accompagné par des autres fratres in lieo; son salut est aussi
in Domiiìff Dm* le noni de Jésus-Christ est omis» mais il faut observer que les
phrases de la leitre soni pesées a dessein; la lettre est écrite avee précaution
évidemment pour le cas où elle serait lue par un paien; eelui-ci pouvait alors
ne pas compreudrc le mot presbyteros — qui signifiait aussi un maire ou un
bomme plus dgé homonyme, — le salut au nom du Seigneur — qui pouvait
étre aussi un Seigneur Dieu des paiens, — les freres chéris — expression de
politesse assez frequente, — les braves fossoyeurs à qui Fon peut se fier —
où le paien pouvait voir la plirase des bureaux, où uyiw; jtxl tti^tcòì; était dans
le vocabulaire de la langue des édits et des décrets, car méme rcnseuìenco-
raent des domainee par la corvée devait étre fait, au dire les bureaux égyp-
tiens, uyiwc xaì tci^tw; t savamment (Vune manière a ktquelle on peut se fier ».
L'epoque des persécutions est celle où fon pese Ics phrases, et eette
epoque est aussi indiquéc par la nutice sur la déportatìon dans TOasis, TriyrEtv
€i; ty;v 5a<jiv, comnie c'est l'expression teclinique dans notre papyrus conforme
àia langue du codex lustinianus (IX, 47, 2B). hu pauvre déportée se nom-
mait Politiké, nom restitué par Deissraann; sì iVL Franchi de' Cavalieri veut
interpréter le mot iroliTtxvf par a la dame originairc d*Alexandrie » ou w hi
dame cuncitoyenne » dans le sens des Chrétiens qui forment un grand élat
de Dieu, il faut observer que le terme technique était au contraire ia-n^, car
i(rre{; signifiait le « civis Alexandrinus », celni qui était citoyen d'Alexandrie
ou qui possédait les droits d'un citoyen d'Alexandrie, par exemph% papyrus
grec apud Corpus papyrornm Raineri I, p* 24, vi, G AipnAttii *A]X[x<ijvt«ij -eo kx\
XwoV/wvtiii ««TTco xai ó>; j^TjjAaT^Ì^Ei ^Tfropt, Le papyrus porte ici tvjv noT^irix^fv, avee
Tarticle t^v, et ce n'est pas une fante contre le parler grec tei qu'il était à
cette epoque dans TEgypto : voir Dkissmann, der Artikel mr Personennamen
in der spaeigriechiu^hen UmffntH/upmrhr, dans la Rerliner philologisclie \Vo~
vhenKchrift, 1902, n. 47, p. 1457*.
1. il \ avait en Égypte beaueoap de wóXetc, vìUes, mais un aeul òtirj qui étaìt la espilale, Alexan-
drie (ÉUenne de By^ance s. v. dc^m;; il y avaìL par conséqiient des icoXiukqE, eiladlns, et des iLotoi, cilU'
dins d'Alexandi'ie. Nalureiiement, les Alexandrins, t^lanl ayssì ritadins, pouvaìer»! parfoi» étre appelé»
woXiTixo(. et. Heiue de VOrirnf vhrétien, 190f., p. Wn,
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TB^^^I^^^S LETTRES CHRÉTIENNES SUR PAPYRUS. ^T»
K La déportatioii dans TOasis équìvalait à la déportation dans une tle : es(
MÈflfidilam genus quasi iti ùmulum relrgaiionis in prorìtu'ia Àegjfpto in Otuin vele-
"5«tre, Digestea, XLVIII, 22,7. La déportatioa de Politiké a été oxuculée par
ordre admìnistratif de la préfecture, TnyEjxovta, c'est la memo, expression que
iious Irouvona dans un papyrus apud Wessely, Sludien zur Palaeoyraphie
Iund Papyruskunde, li, p, 15 AùpTiTvia^ AtS\>jA7]; Sxfa77i[w]vo; OaL^spj^oiTou {jletoc xuptoj
ToG «yuy/wpTitìtvTo; aùrfr 6tpo [t]?^ Yjyft[Jiovtac AùpTfìXtou Auxxovo? xoO jtal EapxTTtctìvo;,
M. Deissmaua nous a guide jusqu^ici; il nous dépeint le roman de noire
pauvre déportée d'uu style qui u'est pas sans couleur (L e, p. 2H-31) : Poli-
tiké, une dame iioble chrétieune, devatit le tribunal de son exctdlence le
préfet d'Egypte, accusée d'étre chrétienne, doil clioisir entre le sacrifico offerì
■ au genie de Tempereur et le bonheur lerreaire, entre la confisration de
loute sa fortune et la deportatoli en cas de désobéissance. Mais Politiké
resiste à la tentation, elle n'a pas sacriiié, elle a été déportée par Tordre de
la préfecture dans TOasis. Elle arrive enlin a KysiB, elle y trouve un protro
chrétien nommé Apollon, qui la protòge, elle y trouve aussi une petite
communauté de chrétiena et parmi eux des fosaoyeurs eroyants à qui on se
peut fier; elle leur a été recommandée par le prétre Psenosiris, frèrc en Dieu
d*Apollon, car dans Tintérieur de TOasis la vie d'une chrétienne déportée
devait étre plus paìsible qu'à Kysis; conduite par des fossoyeurs de Kysis et
euvoyée par ApoUon a Tintérieur près de Psenosiris, elle fut contiee par
celui-ci à la garde de quelques fossoyeurs bons et discrets jusqu'au moment
P Oli Neilos, le fils de la déportée^ que Fon attendait, fùt arri ve, sans doute
pour soulager Texil de sa mère. Cette affaire si compi iquée étant terminée,
Psenosiris en fait la relation a son frère en Dieu Apollon, k Kysis où Fon
a Irouvé sa lettre, 1600 ans après, parmi les autres doeuments relatifs aux
alfaires des fossoyeurs.
Cependant il existe une tout autre interprétation de la lettre de Pseno-
siris, On a trouve aussi dans ces areliives des fossoyeurs de Kysis une
autrc lettre qui a été analysée et confrontée avec la nòtre par M. Dieterich,
Il nous faut d'abord donner le texte, suivant Tédition de MM. Grenfell et
HijiT, itreek Papyri, second series, LXXVll, p. 121-123 (British Museum,
papyrus DCCXVII} :
[Mi7.x< ] S&fairitt»vi xal StXSatvtji et Mélas offre son salut à Sarapion
[•.. •.,xJ^iptiv(.) i%i(r70M{l.-fSTH-) et Silvanus; je vous ai envoyé par le
vfAiv fossoyeur le corps mort de votre frère
[ili TOù v]£jtpOTa<po\i tÒ ryòiy-a toO
Phibion et je luì ai payé les frais du
transport du mort, cela fait trois cent
quarante drachmes en vieil argent.
Mais je suis très étonné que vous
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130
LES PLUS ANCIRNS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.
(3e^
lo [tÒ «rjwpLot ToG ìSA^ou TjjAtiv àVAa
«!j[u]v>l5avT£? ocra ely^cv xx\ oxhtù^
ÌirtCTTkTl( . ) Jtal ix TO'JTO'J IfjLaOov
ÈTt où X^'^ '^ vExpou àvifXfktTé
15 ^povri^JòtTÉ o^jv xà avat>tt>0£vTa éTOi
(Aa<7ai(. ) É5TI Sk ri àvaA<d{JLXTa(')
I
ayez laissé Faffaire sans aucune rai-
son, que vous n'avez pas eu soin
du corps nmrt de votre frère; que
vous vous soyez, au eoiitraire, omparés
de tout ce quHl avait possedè et que
vous Tayez alors abandonné. J'en tire
la conclusion que le motif de votre
empresseoveiit n'a pas été le soin de
votre frère mais Tavidìté de ses
biens. 11 faut donc, eu couséquence,
que vous payiez les dépenses, doni
voilà la liste :
Tt[A{7j) <pap[ia3tQ^ iroi>(xioti) (Jpat^al) S
[t]w V£XpOT3t^ ti^ TÒ 6pOC
(As[T]à TÒv yiypxiLiji-vrj^t
[i.irrt*>v(,) yo(Gv) ?va (Spa3yjt.aU K
xpL^l^C (ipT^ÉT)) a («Jpatjj^pxl) x
TtfA(io) itv^ovo; ( ^potjf jial ) x
xal ^icHm cJ»? TCpox(eiTai) {Jpx^pLxvl t[x
{ybtiroLi) siti toO X[oyo]\> t^^
7U£VTaxdf7lXt axoTi
y{(viTaO (Spxy^(xxl) (px
[irjav o*^v TcotTjVsTÉ OinipiTn^TO^i tòv
àn [/iVAovTa fvtyxfetjv to awptx
ev tJ*(ja[i:tot< Kxl [oì]vapCtii xxi eXxtC|>
xat ^TX Si>vxtÒv 'j[ix.T]v €<rTtv tvx txxp
Tupi^'^ ;jt.ot(.) [it.Tfì[S]èv Àà SttìWra
Vv, . [ jpilvcov £v xpyup£[ù>] ^tx tq ipii [i.. [....] ey.j
^0 ]«^'[' ]1C,[.-]XXI [..,]Ta.[ ]. .. ItXjr^tiJV XT,
]irt ùjxx; £[..,..*] ippìii<j6[at 'jptiì; E^/opiXL
L'adresse au verso :
[£ap]xir£[(dvi] xxl
X M£>.a; ■/ 1( }
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r37] 11. ~ LES LETTRES CHRÉTIENNES SUR PAPYRUS. 131
Pour les épìces de l'embaumement. 60 drachmes d'argent vieux
pour le vin, le premier jour, 2 Choés... 32 drachmes d'argent vieux
-pour la nourriture, du pain et des lé-
gumes 16 drachmes
pour le fossoyeur à la montagne, outre
son salaire comme il est écrit,
I Choun 20 drachmes
de Thuile, 2 Choés. 12 drachmes
une artabe (33 litres, 3), d'orge .... 20 drachmes
pour le sindon (le linceuil) 20 drachmes
et pour le salaire susdit 340 drachmes
cela fait pour le compte de toutes les
dépenses, en argent vieux, cinq cent
vingt drachmes, c'est-à-dire .... 520 drachmes
II faut absolument que vous serviez à celui qui' porterà le mort, du pain,
du vin et de Thuile et tout ce qui est en votre pouvoir pour qu'il m'en donne
Tassurance. Il ne vous faut pas tromper...
28 du mois de pachon... Portez-vous bien.
Adresse : A Sarapion et Silvanus, frères de Phibion, par Mélas.... »
L. 24 1. yp{0^) ^^- — ^7 odx corr. — 38 1. ^y{k<ùxi Grenfell-Hunt ; peut-étre :
JoX(ou)Te [irepl t]<5v [ìiva^(i>](iivaiv Iv àpyupt[o)]
Nous relevons ici les analogies suivantes avec la lettre de Psenosiris :
Psenosiris 1. 7 ol vexpoTà^ot Mélas 1. 3 [Jià to5 vjexpori^ou
8 lYn^jOLfTW 35 èveyx[er]v tò (s&^ia
8-9 èv9a*e tic; tò laiù 22 ef; tò «pò? et 13 àv-7)X9aTe
11-12 Tvopa^^^oxa 2 ÌK{ar%ka u(aiv
14 f(TT' ov IXOyj 13 (M{k9xrt
16 (tapTUpYf^l dot 37-38 (JLOpTUpYidY) (tot
Une autre analogie, d'après M. Dieterich, consiste en ce que les deux
lettres concernaient un transport de corps morts; Politiké était donc, d'après
cette opinion, une personne morte, l'expression tìv TIoXiTixYfv correspond
à TÒ dSpia ToO [àStX^oO] 4>tft<ovo^, « la Politiké » devait alors signifier « le
cadavre de la Politiké » par abréviation. L'opinion de M. Dieterich semble
supposer qu'il y avaìt, après un transport de morts, une espèce d'audition
de témoins pour constater que le mort avait été soigné décemment, et pour
étre sur que Targent destine à Tembaumement de la momie n'avait pas été
détoumé de son but.
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132
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.
[3r
Mais rbypothèse de M. Dieterich semble étre basée sur un malentenAi;
d'après Tanalyse de M. Deissmann {Studierstube, I, 1903), les deux lettre ^
Mélas et de Psenosiris ont un caractère tout différent. Il aurait été inatilededire
que Politiké avait été déportée dans TOasis par Tordre du gouvernefiieQt,
s'il s'agìssait du transport de sa momie et non de la Politiké vìvante. Alors,
d'après l'opinion de M. Dieterich, Neilos devait étre témoin envers Apollon
pour garantir la réalité des dépenses pour la momie de la Politiké ; cependant.
Neilos n'était pas un fossoyeur comme c'est le cas du témoin garantissant dans
la lettre de Mélas ; il était, au contraire, un parent, comme Sarapion et Sii-
vanus, qui eux-mémes n'étaient pas les fossoyeurs, mais les frères da Phibion
mort. Donc, l'analogie superficielle des deux lettres ne rend pas probable
cette bypothèse de M. Dieterich.
Nous connaissons, au contraire, un papyrus qui semble corroborer l'opi-
nion de M. Deissmann; c'est un mémoire relatif à un transport de déportés
condamnés aux carrières, tnémoire datant de la méme epoque des persécutions
de Dioclétien, analogue à ce que raconte Eusèbe dans son livre sur les mar-
tyrs Palestiniens, quand on transportait les chrétiens d'Égypte aux carrìères
et aux mines. Ce n'est évidemment qu'une vague hypothèse si je dis (pie
dans le nombre des jeunes déportés de notre papyrus pouvait s*étre tronvè
un chrétien ; mais je donne le texte comme analoghe à la lettre de Psenosim,
je le donne aussi comme specimen d'un Mte relatif à une départatian.
C'est un papyrus, inédit encore, de la riche collection arcbiducale à VieoBe,
où il porte le numero 290 de l'exposition. Hauteur 7*^5, largeur 13*"", lepapyros
est mutile à la fin.
1 [•...]XV '^^* ^ Ba<TiavSi icp[atico<TiTip
'Ep(ji07ro>.ctT0u(.)
[wapà 'AJiroXXcovo^ flExufnoc ptviTpò;
[rf,^ Seiva >.ij]<yT()iriaaToO àwò K(ó[jt.T)(
IlaxY)
6 [toO? 'Ep(M)icoXi]Tou(.) Ò\MÌkorfÌù ÓpLVÙC
[pudv 4(i&v AùJTOxpaTtfpciDv xftl Kaiffàpttv
TU
\jri>f irapaanAjwiv t^ icpò e- xaXavJfiW
Map[Tiwv]
[toìk &iroy]ftYpapt|A<vov<; épyiTa^ e- «[wò]
[t?< où-nic x]«lptii; àwoaTeX^o(AÌvou; £[i?]
«e A [ ]khos qui est aussi ap-
pelé Bassianos, pr[éfet d'un tei
district du nome dj'Hermopolis.
[Mémoire d'A]pollon, fils de Pekj-
sis dont la mère [est une ielle,
pre]neur de malfaiteurs, originaire
du village Paké [du nome d'Her-
mopolis?]. En jurant par la for-
tune de nos sei[gneurs emjpereors
et césars, je reconnais la garan-
tie de l'arrivée des 6 travaillears
énumérés plus bas, orìginaires [àe
notre v]illage, le 25 fóvrier, à de-
porter dans les mines des envi-
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II. — LES r.E TTRES CURKTIENNES SUR PAPYRUS.
13H
[tì itepl Ma$i][tiavÓ7;:o>.eiv |I.-mv} [lé- mas de Maxiiniaiiopolis H do leur
Tx^koL xotl 7r[apx remise aux magistrats des mi-
[Jou^ati [lixpt] a- vcuvùv MxpTiwv toi^ nes jiisqu'au 7 mara, Voilà leurs
[iin tei, fila de Blelles, àgé de 3S ans;
[un tf^I, fds de*..ììs, Agé de ^tO ans;
[un tei, lils d'un te|l, àgé do 2-1 au!^;
[un tei, fils de...]x, àgé de 30 ans;
[un tei, fils de..,]on, àgé de 20 ans;
[un tei, fils d'un te]l, àgé de 22 ans.
Je garantis que ces perso nnes travaii-
leront siìrement comme il faui et
[to; jjLT^ a7co]Xt7ro[i£vou^ ayjp^ a[jLat[^leùj^ qu'elles resteront [là...] jusqu'à leur
[xtjTtov ].... échange. b
^ jciTo; (Ìtwv) \
li ]o^ (£T<5v) Jty
]cK (ÌtcSv) )tS
[tóc] xal irxpxTmVca à(i.£[jL[irTcii? i-m]
30 [ltXupOÙVT]x; TT^V yOUX"* K7A ITXpfltfXEVOV
Le titre du fonctionnaire do police, Xì()^To~ia<rnf4, prenvnr (k malfaiieun, est
cowiu par d'autres papyrus de Tépoque romaine; il est analogue à t^pTfìvzpyvK;,
que je trouve dans un papyrus de la Bibliothèque Nationale de Paris prove-
nant d'Akbmim* — La position exacte de la ville de Maximianopolis n'est pas
coanue; cedoitétre une déaomination momentanee en Fhonneur de cet em-
pereur, comme le fot, par cxemple, Théodosioupolis en l'honiieur de Tempc-
reur Théodosius, eie. D'après l'indication de ce nom, le papyrus doit avoir
iHé écrit entre 283 et 304 environ, aous l'empereur Maximien ou peu de temps
après.
y Un autre document tout à fait analogue a été publié par M. (iiaoLAMo
Vitelli, Papiri Greco-Egizi, volume primo, Papiri Fiorentini Fase. 1 (1905),
I n* 3, p. Ì6-i7, Il a été écrit au mois de juillet'-aoùt 301, à la memo epoque
t|ae le document précédent : ce qui nous fait penser eneore plus aux persé-
ctitions des empereurs Dioclétien et Maximien et à la coudamnatiou des
«hrétiens au travail force des carrieres. ìai papyrus mesure 12'"" de largenr,
P 24*"5 de hauteur; la marge supérieurc a l'^S, rinférieure ¥'''h, à gauche
i^'ó; il a été plié verticalement. Je reproduis ici le texte de Tédition de Vitelli.
xxpà A'!>(pìj'X(iùv) Oxin-jioc Ete<pavou {xìfiTpòi; A.,,, (peut-étre E[uto]c)
3Mtl StXéaVOU nx)ft»|JH05 (ATIJTpÒ^ 'EXIvìfS; «{/.(fOTI
plttV %<d(Xap^€:»V XC&^Y); ££V0(JL&W(.) ['Avjxitio
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l
134
5
LES PLUS ANCIRNS MONUMENTS DU CIIRISTIAXISME,
[40]
lo
là
20
fteraWiV Tcpà; ajAgi^J^iv tojv sxetae irpootTrl oit]x>.£vtwv
«S[tiv]w TipwitJV )t[xl] TTXVTCaV TWV àlTO T?^ JtfiijA7l[?
i^ i^MXey'y^T]^ EtdSè AùpiViliot)
[1 T T]affUTv(K
05a[7r4]p [ìyy'jjolfjLiBa ital 7rap[oi]aTìff[a]o[(jt.6]v à(AE(i
irr[ctì5] Ì7r[o7cX7]]pQUVTx; ttiv ly^j^etfi^at^rav
a[ÙTo]'t^ tpyxTeiaqypfitav xotl fti^ aTCO>.ttjL[x]«vDfjivoti^
i^u<TTepfli[<T]w*Ji xxt p.:^ 7rxpa'jT7Ì(HtìfjLi[v, -nlfJt^ew
aurfo]! tÒv [uwip] a'jxóv Xóyov 'j7ro[A[tv]oO;i.£v
xal 8Kep(«i»T7)tì£VT«;) iI>[p,oX]oy(Triia[ji£v.) (*^Etouj) lì^ xxi(ÌTou^) i;
t[wv xupUDV ì^(t]wv AtQxXTfiTtxvoij xal [Ma^ltp.xvoìi
StfixTTwv xxi (irou;) ìjvdcttju tSv x[u]p[tfc>v ii]jitiiv
K[ei*v'yTxvTLC*ti xxl Mflt5tlp^i[^l>'[Q^J '^^'^ iiTn|>xve<rTaTwv
RxL«7xpctiv uiraTCvag] 4i>.((xtitotj) no(TTOiiji.M5u TtTi[x>^iiu tò S- xxi
O[òtp''ou NÉirwrltavoO (JLe'70pT^[.](*)
éTCtSeò\ó>t(a{jL«v} AvpJTfiXioc) 'llp[riti>v lypx(^a) M^if) «-(L-xÙTtiv) *fX'Tx(eJvTtìiv)
piYl 6ÌS(^VXt) yp*{jJL(JLXTX.)
TRADUCTION
a A Aurélius Orìgèoes, préfet du nome dllerraopolis. Mémoire offert par
Auréliiis l'aesis, fìls de Stéphane, doni la mère est Eys(?)^ et Aurélius Silvanus,
fila de Pachymia, dont la mòre est Hélène, tous les deux maircs du village de
Senombo. A savoir, nous annongonn l'arrivée dcs travailleurs dont les iioms
soni ci-dessous, anx carrières dans los environs d^Alahastrinc; ils doivent
relever les travailleurs qui y ont éié envoyés auparavant; ils sont en ben état
et liabiles; nous on sommes responsables en garantissant Tun pour l'autre,
nous deux et tonte la population du village. Voici leurs noms :
Aurélius Eutis» fils de Silvanus;
Aurélius 1... t, fils de Tasytis.
Nous répondons pour eux et nou^ fcrons en sorte qu'ils arcemplissenl
sans reproche les devoirs dont on les charge, et qu'ils ne s'en aillenl de ce
lieu jusqu'à ce qu'on leur en donne l'ordre ou qu'on les relève. Mais s'ils soni,
en retard ou si nous ne faisons pas rarrangement, nous en sommes respon- |
sables nous-mémes. Questionnés, nous donnoos notre assentiment à tout.
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IT. — LKS r.ETTRRS CIIRKTIKNNES Sl'll PAPYRUS.
I
Ah XVIII, qui est aussi XVII, de nos seigaeurs, des Augustes Dioclétien et
Maximien, et an IX de nos seigueurs, des Céii^ars illuslres Constance et Maxi-
mien. Sous le consulat de Flavius Poslumius Titianus [II* consuiat] et de V[irriusl
Nepotiaaus, au mois de mésoró, Nousavons fait le méinoire; Aurélius Orion
a écrit pgur eiix, car ils prétendent ne pas savoir écrire* »
m Polir revenir à la lettre de Psenosiris en la comparant avec les deux actes
de déportation que nous venons de publier, nous trouvons dono un ceriain
nombre d'analogies. Dans la lettro de Psenoairia nous lisons les phrases es-
sentielles et méme Ics mots analogues à la langue olTiciclle des actes de dé-
portation :
Psenosiris ot VÉstpori^ot IvnvrfyaTtv
Actes itapotfjnffféiv aireXiuiTO[i.£voy;
eie Tà ... fLiTxWx
dbro<yTe%>JO(i.£vo'jc ^hr 6t xpoairoo-Tx-
XtVTaiv
irxpoLixivovTa? (iti iiroXiTropitvou^ ,
et fXjft a7TOXtp.TCavo|jL£voii;
Ces analogies sernblent corroborer l'opinion de M. Deissmann, qui con-
clutàla déportation de la chrétienne Politiké, et il est frappant aussi que les
Jeax actes de déportation que nous connaissons maintcnant, datent de la
méme epoque, epoque célèbre dans Thistoire des persécutions. Quoi qu'il en
soit, la lettre de Psenosiris se range panni les plus ancicns monuments écrits
Ju christianisme.
i
LA LETTRE l>E ROME
Proyenant du Faìoum. IIP siede, entre 265-281. {Votr Planche 111, 10.)
Ce papyrus, appartenant à la collection de Lord Amherst et public dans
les Amherst Papi/ri, heimj an account of the Greek Papyri in the collection of the..,
f^^rd Amherst of Unckney,,, b\j Bernard P. Grepìfell and Arthur S* Hupit,
Part. I, p. 28-30, se place certaincment parmi les plus intcressants documents
fte l'histoire de la propagatìon du cliristianisme. Il mesure 20'''^'9 de hau-
teur et 23 -"^5 de largeur. Un còle, doni les fibres du papyrus marchcnf
liorizontalement (Recto), contient une lettre écrite à Rome et envoyee dans le
iidoum, où elle a été trouvée; Tautre coté servait alors ponr faire une
copie de quelques passages de la sainte Écriture. Le papyrus, suivant les in-
dications paléographiques, doit avoir été écrit au nf siècle; il faut observer
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^
I
TI tES PT.US ANCIENS MONUMENTS DU CÌIRISTIANISME. [421
anssi la manière de dater dans la lettre du Recto, 11* col,, ligne 25 : [(stou;).] »
Tca'jvt %; c'est avant le règiie de Dioclétien seulement, qu'uiic date rédìgée
suivanl l*ancienne manière de dater pendant la première epoque desempereurs
romains, est admissible.
Mais il est à déplorer quo Tétat actuel de conservatioii de la lettre ne soit
pas satisfaisant. Nous donnons ici à gauche la transcription de MM, Grenfell
et Ilunt, et à droitc un essai de rcstitution du texto qui est puroment hypo-
thétiquc.
CoK 1, restes de 10 ligues perdues.
Col II.
3c[ ] vauv »joo Tfìc avv[. 3t[ 9 lettres Jvouv ^oo tJ^ Iv v[,
..[*,,. i5o]^iacai TT^v )tpt6nv[ <.[Tt[AYÌ; i$o]5ix<iaf t/;v KfiOriV [tVjv]
ex Tou [ ] Xoyotj [xoti] [aìi to QttiT[o] ìk toO [toìoiìtou] >óyou [x«l] [x-Jj tò ailT[o]
ypOVT[ JvOWV Xai £lpTlT<*l* [..Jo <ppOV. [ 5 L]v OlOV Xai flÌpYJT<i>.[..]o
5 ÉV 9y]X.[. .]., aT6XX0[Ì£W*>V TCpO; £vftYlX.[..],.'yTi>^Xrj(Jl€V(iiV XpÒ;
flt^jTOv «[tto] TTfi; AXe^avSpiix^ xai fltvròv à[irò] T^g AXi^avApEtx; xal
TCpo^a«Ta[K] xai ot^xSo^ot; xoli ava 7rpc>^«ff€[^] xxl «vaSoXa^ xal «va
8o<ji? iroi7][ffa][jL£vo^ oujf ato|xat oiut[o]- Aoc(e)tc tritìi [itJc][jl£vo^ ^■-♦W ^^'''*!^*^ auT[o]v
TfltuTa*... aiTta^ oi>to<s ^i^ppovi raOta Sij^a ' amx; out{ci>)^ 7r«^pov(7|)
lo xEvat et Se xai atv vuv xurn r^ TTEpuj xevai eL Aà xqtl àv vCfv avrifì vj xsptri
<roTTi; fl mijt^eSnxuta ;x'fl ?^otìQ<iat totyj^ ti -rtjjA&eéiixtiEa piiÀ TTOtfjaai
>.oyf)v te TO xxXtD^ ej^Eiv T..eiv eii Wyov (1)15 tò xaXùi; Ij^iiv T.*eiv ev
aveyojAxi et Je e.,.. ocpTOt^ ira avE^ofiai eì Se e .... spTOK tcx
Xi ,VE7:p«^iyo [["]]«a[.l«Si«fA[0»ipovYe ^* «^^P»"^" ° "«'««[.> &ià ,t[i]xfòv y*
15 v£<;Oai irpo; tvjv [..]i[..].v NtXov vcofiat irpò^ r/iv [*.]e[,.],v N(i)ilov
xai Tov TTaTfipx Aico»Mvt<Co>v 6ic xotl Tov iu«Tipa A7toX'Xwvi(o)v lic
ot..T a £%£<jTii>.av T£ a,,T a iirEV7£t>.av tè
7rflLp5t3^p[il(ji]a TO apyupwv ePoSta^r icapa)(^p[yj(i.]a to «pyjpiov c^o^ta?
Ovivat G(X4v 0 xat xaTOcyayeixai frfivai OpLlv 0 xai xotTaty3jy(t)T(£)
3<> 1; T»iv A^e^xv^^pwJtv (iivTf](fa;jLfi (f}t^ t^v 'Alt^x^ifiiX"* wvTi^afie
vov aovac Tcap ujjhv £v tui Apiivo vo(i ò8)óva^ TTotp' v*(iTv iv tùì Aprivo
[ft]iTTj{*) T&iiTo yap <nive6[ej{Aìf)v OpEt [£]tTYi(/) toDtcì yàp ff'jvt6[6][jt.iìv ripit
pieiT£i¥(tt ftì<7T£ TO apyuptfiv xuT[tp] i; ptT£W(|> c3<jTi TÒ fltpy'ipiov aÌT[^] (s)i;
t[t?jv] A[>£];av(Jpfttav e^u»^iX(;6Yìvai t[iìiv] A[)kt]^otv5p£tav i^^JiaaOTivai
ÌB [(fiTou^) *] "Trauvi Yi atro PtóijLìfic [(?tou;),]" irotuvt 73' xkò TiÌp;
CoL III.
xaXti^C o^v iroiT,«rxvT[f5 jtaXcSg oSv i70iT)«ravT[t; iv Xpcrtvoirp]
1, reslUué par M* Deissmann, Beilage zar Mùnchener AUgtm. Zeiiung, 31 oclobre 1900,
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L — LFS T.ETTRES CHRKTIENNES SUR PAPYRUS.
Tov avaYv[««>^]Tr(V 5tai[
^vxTnTE TO apyupiov[
ira»\o.[-..]yoy ap[
wv To apyippiov 7Tapaxo[
Sou^ auTo Oaovx ivx «rw^
li Yevo(uv<K K Tifjc AXi;[av8pt3tv
WV TO'JTO TTOllKTat IVa (A7|[ llpItfAt]
Titvo; Sia T71V ipiTiv 7rpo[
2" rt\ AXfi^flivSpitx iiaTpiJnr,[
iT^t TY3V Pto(t»v atXX oh; Y)(JLa«[ ira]
pXTiv^t'v' i^aTTOt stai TOK xaTa[
TaroK lcpo[.].[».],T£ier..,[
xflti 7cavTfl^*...vaTaSou[ A]
]ancmkoL,[
cIivvj<Ta{jiivo[i] xà òflov| la ^ÓTtó^xv ti]
va^ 15 Tf)[A[to>ìv (L 'j(jLwv) TÒ va['j>ov (e)Ì5
AXt^avApei]
XV C'jv atO-TOK e^opjjL[a<TOxi TTpo^l
MaStji^ov TQv 7caVa[v xat? IlptjxiTTvov]
TOV àvfltyv[c)W]TUV xxl [«v AXiEov^pfitx]
refj>>f^avT[£;] tx o6rJ[via TaClTX (aiò i^o]
JixfyriTe to apyiJpiov [t^i npt[i,tTt]
V(ii ri Ma^tfAifi Tw xaiT[a «t ptiìì]
Xa[i.€3cvovT[e]c icop* a>jT[o5 «7rf>)(^aypxji,[AaTa
T7i;]
£TCtfr/jSt[7J^ Xal rjVTO^ TCXpx TOu]
7uti>X[yjaojAÉ ivoti ap[a5 t^v òOovt]
wv TO àpyupLov i^aptìtxo[(i.t!^ÌTCi)
Soì»^ aÙTO 0£(to>)vx Ivx «T'jv [to'jtw irapx]
YÉvófjLfvo; (e)^ t^^v A)v£$[ivip(e)ixv iyii]
e5p{ci>) x^jtÙ (e)^; xà avocX<d{jLx[Ta (it)]
ovv à[teXTiÌ<rriT6, à^"X<po[l Sia TXj^e]
cav TouTo rot^ioai iva uri [ó npiiai]
téTvo^ Jtx Ti?iv epiifiv 7cpd[^a«itv t^Xciov ev]
Tf, AXj^avÀptia 5taTpii}ri [xi^w ìtcxviw]
eiri TViv 'Pwp,>ìv xXXfej? Tì[i.a4[ ira]
paTew^tv Traxx xxt toi; xaTat[
TaTOig itpo[.]*[p.]*TBtT...[ a<r7;dcCo[i.ai
xal TudfcvTO^ [*.à]và TaSiv(?} [xal 'A]
ya0d6oii[Xov ipp]Jwj6«i »j[pia; ev/^fipti
ijv 7roXX[oi^ j^pdvots]
La lettre est assez obscure. Une personne chrótienne de Rome voulant
partir pour Alexandrìe et y trouver de rargeiil pour ses dépenses (0.111,1.1 5, ili)
inerita ses amìs dans le Faioum pour uno affaire d'argent. Elle semble y avoir
Ì3a dìsposition une certaine Homme d'argenl qui resulto d'une venta d'orge
peut-ètre (C. Il, 1. 2). Mais cet argent est dans le Faioum, comment le faire
venir à Alexandrìe? Voilà ponrquoi notre lettre est adressée aux amis dans le
Faioum; ils sont priés d'acheter des toiles pour cette somme chez eux au
Patoum, de les transporter à Alexandria et da les vendre, sans doute à un
prix plus élevé, de donner la somme re^ue contro une quittance à Maxime ou
bien à Priraitinos, qui est actuellement à Alexandrìe; mais ponr qu'il ne
perde pas de temps, celui-ci doit verser Targeot à un nommé Théonas, qui
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m
lede
ÌRS PLUS AXCIENS MONUMENTS
i qu'i
Di: CllRISTIANrSME.
l le rencontrera; ce dernier, lui
lonneraà celui qui vient de Rome
Kussi, (Hait presse de reiitrer ìì Home,
La lettre dont Tauteiir parie avec une certaine autorité a èté Lobjet de
plusìeurs remarques de M, Hahnack, Sitzunffsberkhtr^ Berlin, Akademie, 1900,
p, 984-995, qui a ideiitifié notre Mfixime avec Tévéque d'Alexandria de ce
nom (265-281) et Théonas avec le succesBeur de Maxime. Évidommeot la lettre
doit avoir été écrite au in* siede.
Au-dessus de la seconde colonne, il y a trois lignes d'écritiire en onciale
du hi'' cu iv" siede; ce soni quelques mots de Flilpitrc aux llébreux i, 1
[atv] t4(jl[(jìJv èv ToT^ icpo[^]';r3Tx[t^J
a Dieu ayant anciennement parie à nos pères par les prophètes à più-
sieurs fois et eu plusieurs maDières. »
iar_ ■
Le verso du papyrus contient le commencement de la Genèae dans les ver-
sions des Septante et d'Aquila (Genèso i, 1-5), corame Ta coustaté M. Ren-
dei Harris. L*écriture ondale, entremélée avec des éléments caractéristiques
de la cursive, date du commencement du iv** siede.
£V apjf'/j c7uoti]<T£v 0 8^ Tov o^jpavQv xai Ttiv yiov
7] Se yn nv xopaxo; >t(at) 3txaTtxax£ua<TT0?
Eiref£p£TQ mavia Tou uiìatTj^ x(aci) ecitev
5 0 6; yi[yi\]fytiTm ff^q x(ai) eleverò 9tii[^]
x«i £t8ev 0 He To <pM? 0*^^^ {!• 5*^0 '^^^''^^ 5^*^ 5i[e]);^tó
pnj[£] 0 0; ava |i.ia[ojv tou ^cdto^ xai avx
|i.e[«JOv] TOU gxoTOii^ xai e^^^''^^ etrTrspa
ìcati 8[y£v]iTti Tcpùit '^[tEpa piat (K (Jtia)
lo ev xt^akua (L-xito) tKTtasv 0? ^yv tov OTjpavov
xai T[in]v yYiv tu Se yn ifiv Xcv(Dp.a xxi [o]u
tìfv xai [ilii«v 6^ [y]e[v]Y;'HTCi) ^[^ X'Xe]
iYCv[eTj,o ^w; [x(xt) etSsJv f); to ^ci>[^ ojrt aya
6ov*,Svaj(ia>piTev] 6; (jleto^u 'ptii[Tog]
15 x(at) JAtTO^U TOU [«TXOTO]^? XOtl EyEVÉTO ia[7Ì\tfCL
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IL — LES LETTRES CHRETIENNES SUR PAPYRUS.
L'usage de ou6iv(l. 12) correspondaiit à nuSev, et de [ieto^J (L 14. 15) cor-
respoadant à (teTXQ^J, est bien connu par Ics papyrus (v, Croenert, Memoria
Gratca Hercutanensis^ p« 155). Les variautes du texto des Septantc ne soni pa3
importantes, seulemeot le papyrus a oinis après ^/.otoin; dans les Hgiies 8 et
i5 les mots a Dieu fìmnma la lumiere, jaur; et les ténèlìres, nuii », Le texte
entier de la version d'Aquila est ici donne pour la premiere foìs jusqu'à la fin
du vera* 5.
8
P^H LETTRE DE JUSTIN A PAPNOUTHIOS
" Provenant de FÉ^ypte. IV sìècle.
Ce papyrus, qui appartenait antrefois a la coUection de Rcinhardt, est
conserve maintenant à la bibliothèque de Heidelberg, Hauteur 21'"'3, largeur
li*"; Técriture de la lettre marche parallèleraent sur les fibres horizontales;
la marge à gauche mesure 1t°^^ l^nférieure 4*^"". Alors, on a plié le papyrus
verticalernent, les bandes onl la largeur de 0.8, 1.5, i.6, 1.7, 1.7, L5, 1.6,
1"*6; la troisième bande porte au verso Fadresse qui est écrite verticalemcnt-
Le commencement du papyrus est perdu.
D'après les indications palcograpbiques et orthographiques et d'après
celles du style, le papyrus dati* de la preoiière parfie du iv" sièele. Il a cté
èdite dans les Verorff'entlk'hìmgen aus tler Heiilelherytr PaptfrtiS'Sammhing /.
UieSepiuaginia Papìjri uml amlere allrhrintlivlte Texle heratisgeyeben vfm LV Adolf
Deissmajìn, p, 9i'104, el nous u'avons qu'à reproduire Texcellente édition de
M. Deissmann,
Texte du papyrus liestitutiou :
[3 lignes perduesj
.[le reste perdu ]
x*l 7 lettres perdues] ^v[.]i7r[.,.].
(nf]vyp[ 5 lettres jnTavxupt£[i,€>tj
«Y''96v6f 0 30U |iev<I£ TO V
*U <T7roTT^vx,a.i)t6vova[ . ]pwtt[ • ]
wao\iv^ìrjito>.Xotyp x<fK*)y-at
fAuaapTfiffCtì £v Yfltp[,,]»Ti
)jX^tX0'JX£X<pit»^QVT3t.[. ]
TiX[ixpTt7ì-xapaxx>.tu[ . ]uv
[ ' ]
'TI^V ^p[73ffTÓT]Y]Tav, 7VÌotÌ [JLWl
iyaTc(7))T£(,) xtffTEtiOULEv yip
17] V iroliT.iJtot[v tJqu fivv (I, iv) o«ipav6i(,)
Ì(jt£)ttì£V 0£(ti>)pOÌJjÌ,£v Gì TÒV
Se<j7cÓT7jv xxi y-(ot)vòv (77}x[Tlp(t)[va](.)
tvx oùv p)j TCoX'Xà Ypxyoj }txl
<pXu(p)ap7|(jo> - — *£v Yxp [ttojXT.'^
'kakix oxtx ix(p£y$ovT[at]
(rj-i^fv) x(i^pT{(x)v, — TCxpxxaXw [ojuv,
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140 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME
15 S«(T7coTatyapv7](tov[,]uin<r
tjXfiiTOva(jtrapTovAov irapaxa
TO pttKpo V fcX eouS ta tou «5 £>.
ìtp 0 aa Y Ci> p£U7Ca VTI<IT0Ti<7 3t
iScXf QUini {JICO V £ VXUf p pOA
fltirpovo la '<p'uXa5a[,]
ETcìixeytTTovjnJo
vov £V xùi ytii
xupit ayan7]T[.]
|i.Qt £t? T3t; àyta^ (70U £Ù)^«^(,) r*
va Xtivn8<i;>.8v (xlpoj t(w)v (àjz)
apTtùv xaflxpt'7ew5(.) il; ysfcp
(£)ì[jLt t(<Ì)v i[jLfltfT(a>]>£jv f,) TTOtpxxa-
)^ta(.) xaTa5t<«><^v S^eoSat
rò fjLtxpòv fiX(ai)cn> Jià tou i.^tX~
TTpociayopErj^w} TCXvT(a)f Tot*; a
^EXfOug 7][I.^V fiV K(tlpl)<s>(.) Cppii>-
(Jti^OV <Xi T^ 6(«)t
vov V* K(upi)(i} X(piCT)w
xupte iya7ry)T[É](.)
Verso [7 lettres] pLouxxiaya7niTtaaS£X<{Kii*T^aTrvou0iw^pr,<jTO9oa[*.]
irOLp/tOUaTWOli
[t(i» xop(ùi] fAOu jwtl àyaLtcnTcji iiik^ Ilairvoutìto* Xpin<rTO^p[ot>]
7rap(à ) ' 1 o'jCT t vou
TBADUCTION
« Moi, Justin, j'offre mon salut à mon seigneiir et cher frère Papnouthios,
fila de Christophore, [ ] à votre borito, cher seigneur. Votre vie est celie
don citoyeii du ciel, nous en sommes eoiivaincu; en eonséquence, nous te re-
gardons coinnie notrc seigneur et proteeteur de tous. Mais je ne veiix pas
écrire et parler trop, car et la multitude des parolea n'est pas exempte de pò-
che »; or je vous prie, seigoenr, de faire niention de moi dans vos saintas
prières pour que nous pulssions Otre participants de la purification de nos pé-
chèa; car moi je suis un des pécheurs. Je vous prie* Veiiillez agréer ce peu
dliuile par notre frère Macaire. Mille saluls à tous nos frères dans le Sei-
gneur, Que la providence de Dieu conserve votre sante, cher seigneur, le
plus longtemps au nom du Seigneur Christ. » ^
Adresse : A mon seigneur et cher frère Papnoutliios, fils de Christophore,
lettre de Justin.
Lea personnages de la lettre sont ìnconnus, mais ils sont évidemment
chrétiena. Justin cite dans la lettre, qui est du reste rédigée avec les formules
épistolaìres de cette epoque, un passage de la saìnte Ecriture: Proverbes x, 19.
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1(47]
IL
LKS LETTRKS CHHKTrRNNES SUR PA1>YHUS.
141
CONSinfillATIONS (IKNEIIALES
Dès la première epoque, le- coinraerce épistolaire a été de la plus grande
I importance pour le christianisme; il 3^ avait des lettres pour rinstruction dc3
■ crovants, pour la corroboralion de la foi, des lettres pour consoler et d'autres
pour organiser. Le christianisme atlait vaincre Tidolàtrie, gMce à sa supé-
rioritt* divine et gràce aussi a sa grandiose organisation, qui utilssait le
monde par son idée. La lettre oiivoyée de Rome, écrite vers Tan 250, adresséc
à des clu'étìens du Faìoum en Égypte, iious donne la preuve, aujourdliui
encore, de rallianee intime entro des mombres très éloigués de l'Église dont
ehacun devait tendre vera son but idéal.
Une autre lettre (n" 6) nous ré vele le ton intime entre les chrétieus au
temps dee persécutions.
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CHAPITRE ni
FBAGMENTS DE LIVRES CANONIQUES
SAINT MATTHIEU, GH. L SUR PAPYRUS
Provenant d'Oxyrliytiehos. Frol^ablemtnt du HI'* cu da commencemént
du IV' BÌècle. iVoir iHunrhi' L L
D^après les indications paléographiques, c'est un des plus anciens frag-
ments d'un manuscrit des évangiles canoniques. Il a été publié par MM. Gren-
FELL et HuHT daiis Igs Oxijrhynvhm Papyri, voi. 1, n'' 2, p. 4-G. C'est une feuiUe
arrachée d'uD codex en papyrus (non pas d'un rouleau) forme de doubles
feuiiles pliées; la moitié de gauche est perdue rnaintenanl.
Figurons-nous une feuille de papyrus; un còte a des fibres horizontales
(=)i l'autre des vertieales (||||); plions cette feuille : elle formerà quatre
pages, dont la première aura des fibres horizontales, la deuxième des verti-
eales, la troisième des vertieales, la quatrième des horizontales. Le toni petit
reste de la première page ne contient quc le coramencement de trois lignes ;
er€N[
nAP[
MHT[
L'écriture de la deuxième page est entièrement perdue. La troisième page
est la première du texte de saint Matthieu, la quatrième est la seconde* La
ligne du manuscrit contenait 26-30 lettres environ, la troisième page avait
29 lignes d'écriture. Si nous supposons que notre feuille n^a pas été liée
avec une autre feuille mise entra la deuxième et la troisième page, nous ne
trouvons pas vers la fin d'un autre évangile un passage qui puisse étre com-
pare avec le reste des 3 lignes si ce n'est saint Lue, 24,30 : iyh[tTo ; eependant
ce reste est trop mediocre pour qu'une telle identification soit vraisemblable.
La succession des évangiles dans l'antiquité a été celle que nous avons
maintenant cu celle-là : Mattbieu, Jean, Lue, Marc (voir aussi TertuUion Àdì\
Marc. 4,2 fidem ex apostolis Joannes et Matthaeus insinuant, ex apostolicis
Lucas et Marcus instaurant).
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'49Ì
in. - FRAGMRXTS lìK I.IVRES CAXOMQUES.
143
Le papyrus a été trouvé un nu deux jonrs apròs la décou verte des Logia
d'Oxyrlu'ncUos, dans les environs des niiiics qui avaieiit couvert les Logia. On
rencontre dans ce mauuscrit les abréviationa ordinaires de ^utou); X{ptcTo)4
vi(ift); icv(eupi)a x(upio){, daus ce cas, au conimenccnient des niots le I a deux
poiots. Une fois on a écritune ponctuation : page A, 1. 17; un esprit à la page
B, L 14. Les aoms propres étrangers portent à la fin une apostrophe, nsagi'
fort bien connu par Ii.'S manuscrits grecs en onciale (voir Wessei.v, dans l'é-
ditiun du Dioscuridcs, cude.r Aniciar luUanae, Leyde, 1906, p. 138 ss.). Je
donne ici le texte d'après les pretniers édìleurs. Le manuscrit uè distingue
pas ics mots à leur fin.
TEXTE UE LA. PHEMIKltG PACK Itli SAINT MATTHIEU
A
BiBAOC reNececoc tv xv yy aayia [yioy
ABPAAM ABPAAM ereNNHCeN TON ICAAK
ICAAK Atei ereNNHCGN TlONl lAKQB [lAKCOB
AG er:e]NNHceN ton ioyaan kiaji TiOyc
5 A[AieA(i)OYC aytoy ioyaac Ae ereNNH
CeN TON (t»APeC KAI TON ZAPG GK THC Qk
MAP 4>APeC AG GTGNNHCGN TON CCPOOM
GCPCO.M AG ereNNHCGN TON [AJPAM APAM
AG [GITGNNHCGN TON AMMINAAAB AM
lo M[|1NAA.A]B AG GTGNNHCGN TON NAACCCO
NAA[CjCa)N AG ercNNHCGN TON caa[m:wn
CAAMCON AG erGNN[H]CeN TON BOGC GK
THC PAXAB BOGC AG GrGNNHCGN TON I
COBHA'GK THC PLOjYO ÌGlÌBN A AG GfGNNH
li CGN TON ieCCAI IGCCAI AlG GfGNNHCGN
TON AAYIA TON BACIAG[A AAYjlA AG efGN
NHCGN TON COAOMCONA GK THC OYPGIOYCO
AOMOùN AG GrGNNH[C]€N TON POBOAM POBO
AM Ae ereNNHceN t(0]n ABLeiiA abgia ag
so ereNNHCGN ton aca[<|)] aca* ag gfgn
NHCGN TON ÌCOCA(t>AT' ÌCOCA<t>AT* AG GrGN_
N[HiceN TON icoPAM icoPAM A€ ereNNlHCje
[TONJ OZeillAN OZeiAC AG GreìN]NHC[eN
MGTA AG TH]N MG
r. TOIKGCIAN BABYAWNOC IGXONI>C ere"
J-
ZOPOBABGA Ale
VATH. fili — r. TV
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GooqI^^^I
Lh:s PLUS ANCIEXS MONUMENTS DU CIIRISTIANISME.
(50]
TEXTE DK L\ DEUXIKME PAGE DE SAINT MATTHIKU
B
ITON] CAAa>[K ClAACOK Ae ereNNHCGN TOM
lAxeiM] AxeiM Ae ere[NìNHC€N ton eAtOY:A
[eAtOYjA Ae erL€]NNH[CieN ton cacazap €Ae
A[z]AP Ae [eireNNHceN ton maooan ma00a n
5 Ae ereNNHCeN ton iakcob iakwb Ae
eTeNNHceN ìcoch*}» ton_anapa mia _
piAC ez Hc ercNNHie H ic o AeromeNOC xc]
nACAi OYN reìN^ejAi Ano abpaam ewc
AAYIA reNGAI lA KAI AUO lAlAlYlIA' lejùOC THC
10 MeTOlKeCIAC BABYACONOìC) re[NeAI] lA KAil
Ano THC MeTiOilKeCIAC BAB[Y|AC0N[OX GCOC
TOY XY reNeAi ia toy Ae iy xy h reNe
eie OYTCOC HN MNHCTeYGeiCHC THC MH
TPOC AYTOY M^APIjAiCj TG) [IG01CH<|> nPIN H CYN
(s eA0eiN_AYTOY[cj eYPe©tHi eN tacipi exoY
CA GK InNC] A[n0Y ICOCH* Ae O ANHP AY
THC AlIlKAlLOC CON KAI MH GeAWN AYTHN
AeiTMAlTiedCAI eBOYAH 0H AA0PA
AnOAYiCAI AYjTHN ITJAYTA[A€ AYTOY EN
2i> [01YMH[©€NTOC lìAOY APireAOC KY KjAtT
oiNAP :e<t>ANH AivTO) [AercoN; ia3ClHi4>
(YIOCl A[AYIA, MI Hi <|)O[BH0HC] nAPlAAABìei
MJAPIAN TiHN rYNAI[l<A_COYi TO TAtP eN AY
[TH reNjNH0eN €[KÌ nNC [eCTIN] A[ri
1
1
2h M€[
En ce qui eoncerue les variantes des plus ancìens manuscrils du Nouveau
Testamenti le papyrus offre uà texte excelleut eu suivant la classe qui est
représentée par le codex Vaticanus et par le Siuaìticiis. Voici les variantes :
A. 1 AAYIA (papypus) : variantos à^u-i^ B. u MAOOAN : MaiOav
el AftSi5
ii GrCNNHCEN : ifi^^r^ai
G ICa}CH4> : ^òv 'IcjflT^i
u zAPe . /«p
» reNGAi : »i rvi«(
y AMMINAAAB : 'Aiiivaò<£6
9 IA : Ò£xotTeV^apec
li BOGC : ^'^^
12 TOY AG IY XY : 'co'^ 5i Xptrrou, tou ci
13 IQBHA : '«^r8
rGNGCIC : ^h^r.fiK
l« Ae£r£NNHC€N:òl6pat(rail.<
; ^Y*vvTj^£
13 MNHCTGYeGICHC : |itvr,<ruiie£t(nj« yip
17 COAOMCùNA i:oWwvia
18 7raptt5siYfiiGitio8i
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23 MapidtuL
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20 ACA<1> '^^'^
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[51] III. — FRAGMENTS DE LIVRES CANONIQUES. 145
10
SAINT JEAN, CHAPITRB8 I ET XX (FRAGMENTS)
Provenant d'Oxyrhynchos. fiorii entro 800 et 300 environ.
Gomme le précédent, ce papyru8 est le reste d'un livre en forme de
codex; une ligne avait 23-27 lettres environ, une page 28 lignes an moins. La
fenille a été pliée; la première page, où Téeritare est perpendiculaire aux
fibres da papyrus (|||), contient le texte de saint Jean, chap. i, 23-31; la
denxième, avec Técriture parallèle aux fìbres (=),chap. i, 33-41; latroisième,
comme la précédente aux fibres horizontales (=), chap. xx, 11-17; la qua-
trième, qui est aussi mutiiée, — écriture perpendiculaire aux fibres (|||), —
chap. XX, 19-25. D'après les indications de notre feuillet le manuscrit tout
entier devait avoir l'évangile de saint Jean sur 25 feuilles, dont 22 contenaient
les 18 chapitres perdus entre la première et la seconde partie de notre papyrus.
La paléographie de ce papyrus ne présente pas de différences avec celle
du précédent. L'écriture offre le caractère du iii'' siècle de notre ère. Je re-
produis ici la première édition de MM. Grenfell et Hunt, Oxyrhynchus Papyriy
II, 208, p. 1-8.
PREMIÈRE PAGE
Saint Jean i, 23 i [eylw 9««>v[>i] Po[«vto; ev tti epYi(xa>
[eu]OuvaT[c ttjv oSov xu xaOo>{ ei
24 [ir]ev >i<ia[iac o irpo^tjnj; xai aire<y
[T]a^8voi[ ijffocv 6x T<i)v f optffai
25 5 [a)]v xflu Topa)[T7iffav auTov ti o'jv Pa
iTTiJ^ei^ ei[ ffu oux ci o yj; ouJe ijXia;
26 oo^s 0 irpo[9ir}Tio; aicExpiOv) auroi; o
lLc«)avv[Yi< Xeywv eyo) f^ait^tt^ta «v u
Saxt (i[eGOc M[^iv ffT7)xei ov u(t6i$
27 10 oux OiSa[T( 0 oiriffd) pimi spxoP'S
[v]o{ [o]u o[ux eipie a^io; iva \\)C(a au
Toti Tov [ tpLocvra tou mro^iopiaTo;
28 Tavra ev p[7)6avia tyeveTO ice
pav TOU (©[p^ovou 07COU yjv o ìtcoav
29 15 [v]»; Pa7:Ti[Ca>v rti eiraupiov p>.e
irei TOV 4t)v[ ep^^opicvov irpo; auTOv
xoct Xifti [ièt 0 apivo^ TOU 6u o aipa>
30 TVìv otpiap[Tiav tou xo^piou ouTtK
€<TTiv u7rtp[ ou sy» eiicov oirica> piou
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146 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [52]
20 tfiirai a[v7)p o^ efATcpo^ev (aou
I, 31 y6YOv[6V ori irpa>TOC jiou yiv xayo)
oux Y)^[£iv auTOv olW iva f avepa>
6ri[Ta) i<7pai)X Jia touto tj^Oov e
t[«- • •
DEUXIEME PAGE
33 1 [xcLyiù oux TQ^Eiv auTov] aXX' o ir[e(jL
[^a? (xc paiTTt^etv 6v u]JaT[i] £[x6t
[vo< (tot eiTcev 69 ov av i]^in; to [wva
[xaTaSatvov xai [xev]ov ew au[Tov
5 [ouTO^ e^Tiv 0 paimJTjwv ev ic[vi a
34 [yutf xayci) eoipaxa xai (tepi]apTup7ix« 0
35 [ti outo^ EdTiv 0 fix^exTo]; tou 6u me
[iraopiov lOTTixet 0 iwavvjTj^ xai £x
36 [twv (laOYiTcov auTOii S]uo xat «(«.
10 [p^e<|;ag tw iyii» wepi7caTo]uvTi >.£Y£[i
37 [i^e 0 a(Avo; TOU Ou xai 7ixo]u<jav U Juo
[(JiaOTiTai Xa>.ouvTOC x«i 7i]xoXou6yi
38 [aav rtù iyìu oTpocfei; ^]£ 0 ìy)c xoct 6e
[affa(i.£voc auTOu; otxJo^ouOouvTag
39 L'i [^£^£1 auToi? TI J^YiTeijTe '01 8t fiixav au
[tW pa66ei 0 >.fiY6Tai £p]|i,YlV£\>0(JL£
[VOV è\SoL(JXOL'ki 7C0U (it.£v]£i; X€y£l
40 [auTOic £px^^^^ ^^^ o^£](y8€ yi>.6av
[ouv xai £i^av ttou (jL£V£t x]at xap auTW
20 [£^£ivav TYiv yjfjiepav] fix£ivY)v [ti)]
41 [pa TQV (o; ^ExaTT) yjv avijpfix; 0 a
[S£X9o; 15 lettres ^]uo tcov
[axo'jaavTwv wapa iwavvolu xai a
[xo>.ou67j(yavTo)V
TROÌSIEME PAGE
XX, 11 [AV7i[x[£ta) e^tó x>.aiou(ya w; ouv fix'Xaifiv
12 xap£Xi»[^ev ei? to (jLVYifjifitov xai Ofiw
pei Juo[ ayye^.ou; ev Xeuxoi; xaO£^0(iLe
v^ou; £va wpo; tti X£(paX7i xai èva xpo;
5 t[o'.^ Tcoaiv
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^Pl^ HI. — FRAGMENTS DE LIVRES CANONIQUES. 147 ^|
3 lignes perdues. J
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148
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.
t&41
VARIANTES DU TEXTE .
Pag. 1, L 5 (S. Jean i, 25). Tous les aiitres manuscrils ajouteni xal ekxv
otirw avant ti ouv; le papyrus a omìs cette phrase qui a tin sens identique
avec la précédente»
L* 8 (i, 26). iciiflEw[7]c : 'ItuavT)?.
L. IO (i» 27). Il est évident que le papyrus avee les manuscrils KBCL a
omis auTo; i^Ttv après oiJaTE.
L, 11 (i, 27). Le mot iyé qui se trouve dans les manuscrits avant ouic ou
après Et(i.i n'existait pas dans le papyrus.
Pag. 2, 1. 7 (i, 34). La le^on o tx>.exTo]; est à préférer à ó uifi]; suivant les
ìndications que nous donne la grandeiir de la lacune*
L. 12 (i, 37j. (XKTou qui est piace datis les mss, de%^ant oi ^uo [^afhìTxi ou
après 5uo ou après [Axfhr^Txt u'a pas existé dans le papyrus,
L. 15 (i, 39). 01 Sé existe aussi dans tous les autres mss. Les points sur
aii[Tid signifient qu'il faut mettre ce mot.
L. 16 (i, 39j, jjtfSssjjtKivsuófiEvov ABCL etc.
L, 22 (I, 41). lei le texte est différent de eelui dea édìiìons : àSaX^ò; Et[i.ti»K>4
Oirpou lU Twv Ji>> .
Pag, 3, 1. 18 (xx, 161. L'omission de sSpat^Ti comme dans les mss. AEGR etc-
ne peut étre conciliée avec la grandeur de la lacune.
L. 19 (xx, 16). La le^on ordinai re : pa6€ouvt, 8 li-^trai XiJ«<j3c«>.€. "Xiyet otir^
[6] ^haouq est trop longue,
Pag. 4, ]. 3 (xx, 20). toGto MSS.
L, 4 (xx, 20). Les variantes amot^ t»; yeipa^,.. irXtupav auToy ne sont pas
admissibles dans le texte du papyrus.
L, 5 (xx, 20), Le papyrus a place, conforménient à W» oiv avant ^XOfiv et
omis afXXoi avant jxo/h\Tai.
Pour résumer, nous pouvons dire que le texte du papyrus est bon et qu'il
est parent du ms. K.
H
I
r
ÉPITHE DE SAINT PAUL AUX ROMAlNfS, CHAP. I, 1-7
Provenant d'Oxyrbj&chos. Écrit aa commeneeiDeiit du 1V« siècle. {Voir Planche 11,8.)
Le papyrus a été trouvé avec un contrai de Fan 316 et cesi aussi d'après
les Ìndications paléographiques et le caractère cursif des dernières lignea,
Tépoque où le nòtre fut écrit. Mais ce n'est pas le fragment d'un livre qui
nous est parvenu, c'est plutót une copie qui n'affecte pas la valeur d'un
manuscrit régulier. Le papyrus mesure 251 mìlliraètres de hauteur et
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55] III. FRAGMENTS DE LIVRES CANONIQUES. 149
99 millimètres de largeur. Dans la marge supérieure de 20 millimètres en
ia.ut du papyrus est le numero 1, première page. Le papyrus semble avoir
ite plié dans les distances de 2^5, S^'^S, 3^"5, S'^o, 4^™2 dans la direction
•rerticale contre celle des fibres horizontales du papyrus. Les abréviations et
.es autres particularités paléographiques sont celles des manuscrits onciaux.
Nous reproduisons le texte de la première édition de MM. Grenfell et
HxjNT, Oxyrhynchus Papyri, II, n** 209, piate II, p. 8-9.
I . nAYAOC • AOYAOC XPY THYJCAHTOC AnOCTOAOC • AcjXOPIC
MGNOC eie GYArTeAiON 0Y o npoenHrreiAATO aia Tfco] n npco
(|)HTa)N AYTOY GN rP[A](|)AIC AfeiAC nGPI TOY YY AYTOY TOY
reNOMGNOY GK' Cn[e]PMATOC AAYA' KATA CAPKA TOY OPICeGN
5 TOC Ty 0Y GN AYNAMGI KATA TINA AnCOCCYNHC £1 ANAC
TACeCOC NeKPCON ÌHY XPY TOY KY HMCON Al OY e[AjA[B]0
MGN XAPIN KAI AMOCTOACON GIC YnAKCOONJlICTeOC GN
nACi TOic e0Nec[i] Ynep toy onomatoc ihy xpy nACiN
TOYC OYCIN GN [P]COMH AfAnHTOIC OY KAHTOIC [A]riOIC
IO XAPIC HMIN KAI e[IP]HNH AnO 0Y nPOC HMCON KAI KY XPY
IHY
L. 1. L'apposition après ITouXo^ est mise entre deux points; on trouvera sur
cet usage dans les anciens manuscrits en onciales de nombreuses observations
dans l'édition de Dioscurides de Leyde (SijthofiF), p. 167-197.
L. 2. 3. 4. Pour distinguer la fin des mots étrangers (AauS'), des syllabes et
des mots où ily a une pluralité de consonues ou deux consonnes identiques, on
mettait uneespèce d'apostrophe dans l'onciale : ex <y7rep(jLXTo;, euay'y6>.iov, wpoeir-
■nYfiikxTo et méme, par erreur, ay'eia<; beaucoup d'analogies sont énumérées
dans Tédition de Dioscurides, mentionnée plus haut, p. 137-150.
L. 5, lisez àytoMTUviQCy — 1. 6, 1. m«T««^> — !• 9, 1. toi^ oudiv.
Une variante du texte rógulier est XPY IHY au lieu de IHY XPY dans la der-
nière ligne.
A la fin du feuillet, il y a quelques lignes d'écriture à piume hàtive qui
semblent ótre un exercice d'écriturè cursive (seconde main) :
AùpY)'Xio^ na0^o[{ ..]vuvKnou Td>v wapà yevTfjjiaTo^
7C«pl Tcjv yiHTUkiTfù'* [...]ou ìitI tou "kùytid^ ..[.]t<ov
Au verso : w[...]«Tfi aTO^To^o^
(l"main) A
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150 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [56]
J'ai reproduit ici la legon des MM. Grenfell et Hunt. On pourrait conjec-
turer dans la seconde ligne : [xal tJoG 67ciW(7rou) Xoyeia;; cependant ce travail ne
peut avoir poar resultai de donner des phrases entières; les mots ainsi rétablis
présentent un sens plus ou moins insignifiant.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Les papyrus que nous venons de reproduire montrent que nous possé-
dons encore de précieux fragments des livres canoniques du Nouveau Tes-
tament qui datent de l'epoque entre 200 et 300 environ. En ce qui concerne
la qualité du texte, nous n y trouvons que de petites variantes qui ne sont
pas plus grandes que celles des manuscrits en onciales déjà connus. L'his-
toire diplomatique du Nouveau Testament est arrivée maintenant, gràce aux
papyrus, jusqu'au ii* ou au commencement du in* siècle.
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CHAPITRE IV
FRAGMENTS DE COLLECTIONS DE PRÉTENDUES SENTENCES
DE JESUS
12
LES S0I-DI8ANT LOGIA DE JESUS
Provenant d^Oxyrhynchos. ficriiare de l^èpoqae entre 160 et 300.
Feuillet arraché d'un livre écrit en forme de codex (non pas rouleau) de
papyrus (hauteur IS*"", largeur 9*") trouvé dans les ruines d'Oxyrhynchos par
MM. GRENFELLet HuNT, pubHé sous le titre : B.-P. Grenfell and A. S. Hunt,
AOriA ÌHCOY sayings of our Lord from an early greek papyrus, London, Egypt
Eaxploration Fund, 1897; repablié en 1898 dans les Oxyrhynchus Papyri, pars I,
p. 1-3. Cf. Adolf Harnack, Ueberdie jungst entdeckten Sprùcke Jesu, Freiburg
i. B., Mohr, 1897 et Two Lectures on the Sayings of Jesus, par les professeurs
W. LocK et W. Sanday, Oxford, Clarendon Press, 1897, qui ont énuméré la
littérature qui s'en est occupée comme Holtzmann, Theolog. lahresbericht, XVII,
1897, p. 115 ss.; XVIII, 1898, p. 148 ss., et Ehrhard, Die altchristliche Litte-
ratur und ihre Erforschung, I, 124 ss., en critiquant ou suppléant la première
publication; ony trouve les noms illustresde MM. Harnack, Batiffol, Zahn,
Heimrigi, Swete, Rendel Harris, Conybeare, James, Turner, Taylor,
J. B. Mayor, etc. *.
1. Je cite les dates bibliographiqnes confonnéroent à E. Preuschen, ÀrUilegomena, Giessen, 1905,
p. 119 8. :
Abbot, e. a., The logia of Behnesa or the New Sayings of Jesus : American Journal of Theology
1898, 1-38.
Baoham, Athenaeum, Augusta 7, 1897.
Batiffol, Revae d'histoire et de littiralare relig., 1897, p. 434-438, Revue biblique, 1897, p. 515.
Blass, EvangeUsche Kirchenzeitangy 1897, p. 498-500.
Bruston, Les paroles de Jesus récemment découvertes en Égypte, Paris, 1898.
Gausse, Les nouveaux Logia de Jesus, Paris, 1898.
Gbrsot, Revue bibUqne, 1898, p. 415-430; VUnivers CathoUque, 1898, p. 150-153.
Ghiapelli, Nuova Antologia, 1897, p. 534-534.
Cross, The BxposUor, 1897, II, 357-367.
Datidson, IntenuU. Joum, of Bthies, octob. 1897.
fissBR, Der Katholik, 1898, 1, 36-43, 137-151.
Harris, The Logia and the Gospels : The Contemporary Review, 1897, 341-348.
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tES PLUS ANCIENS MONUMENTS m* CfiniSTIANISME.
[S
Cette méine ville d'Oxyrhynchos a ausai été t'origiae d'un de nos actes de
la persécution de Dóce en 250.
TKXTE SLH LKS FIBHKS VKnTlCAI.KS I»U l'APYRUS (vERSO)
111
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lellCTOeNCOTIONeOYTO
iAeeT£PONeYNeKAeiCAC
<t)HTHCeNTHnPIAIAY
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loire retig. pubi, à l'occasìon rIujubUr epiaropul t\i> M«' di? Cal>ri*re8, I, 11109, p. 49-7».
JilLiCHEH. GoUingnr Gelebrle Àmeigeii, t81>7, p. 921-fl29.
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IV. _ PRÉTENDUES SENTENGES DE JESUS.
153
Logion /. Veno, L l-4*..ìt*i TÓre ha&ké'^it; (variante 5iaSX«tj^£tat^) U^oCkti^t rò
jtip^ TÒiv Tio ò<pOacA[Aò Toti i^A<p5(i erou. C'est mot à mot Saint Lue vi, 42 : OTrojtfiri
£kSs>£ xptIiTQV T7iv ^ox-òv ix Tov ó^ftxXuo'j Toi» ìtxl T0T6 «JtafiXs^et^ lxSaX£iv To xdtp^o; tÒ £V
T<^ ioOfliXu.^ Tou iJtl^oO cou; cf. Saint Matlhieu vii, 5... xal tote JiaSXf^tK tò xdcpyo;
ijtTTiO 6^otX[i/>u ToO à^iX^oì; -Tou M [òte premièreraent la poutre de ton ceil], et après
cela tu verras comraeat tu òteraa le fé tu qui est dans I'obìI de ton frère ».
Logion IL Verso^ l. 4-H. Ai-^u 'Ititov?* eìcv ^h vYjrjTgw^Te tÒv xcÌ^tjjiov, où [jl^I i3pT)Ti
Tr# ^««%Xetow TO'j &eoO* xai iiv [ir^ «jx68«TtC7]T£ rò aaSSaxQv, o^jìt ^6<j*Ì£ ròv xxxi^pa, 11 est
facile de faire l'observation paloographiqut^ que Tusage des abrématiom soi-
disant Hturgiques est déjà trés fréquent dans notre papyrus, à savoir : ic(aTt)pa,
?f(xT)piSi, *I(i^<roi>)c, 0(£o)o, iv(8pwir)tiiv; alors nous y trouvons des varianles de Vor-
thogvaphe vulgaire : wjaTeuT/iTxi, EupTjxat, dapstei; dans les lìgnea 3, 9, 17, 18 dn
Verso il y a a la fin mi supplémeni caHigraphifiue : 7 ; à la fin de*^ lignes il y a
aassi le trait horizontal au lieu de N*
Examiiions d^abord les phrases de notre logion : lOpilv ttjv ^otTi'XeCav toO fiioD
est analogue è ^y^zuTi ttiv pa<ri>,uav saint Lue xti» 34 ; Matth, vi, 33 — oùx o^i^s^t
zi^ icaWpa à mfayu tòv TcaTipa Saint Jean xiv, 9, «tirol tòv fteòv o^ovTJtt Matlh. v, 8. — -
mirrtvtiv TQv xó<y(4ov a jeùner en ce qui concerne le monde " est une expression
allégorique , on s'attendrait plutót à ÌT:o'i<s(infsHxì, riti xoa;xt,>, cL Lue xiv, 33
2ir!yTa<?^tTxv r:x<n rotq 'ji^x^yrnm ; Texpression veut dire « se départir du monde » ;
cf. Y7j<jT£u€tv xfltxQTTjTo;, Empódocles cHez Plutarque, De mhibenda ira (iln). Une
aatre expression mélaphorìque est *Ta66xTC^eiv tò <j3t€€«Tov « vivre une vie sainte
et pure dans le service de Dieu, conformément à sa loi j> ; on pent eomparer ,
avec liarnack, Justin dans le Dialogue avec Tryphon, 12 : cricxééxTtxe ri Tpij^epà
xai fltXr.Otvà caS^axa toG SeoO. Eàv p-/:<rTeu^T6 est une conjeeture de MM» Kipp,
Gebhardt et Weiss, elle est contre le parallélisrae de la construction. Au
lieu de tòv xdcrpiov, Preuscben a conjeeture toO xÓTp'i eomme chez Clément
d' Alexandria, HI, 15, 99 : axxipLotol tqO xoffti/iu vT'rretJovTt^.
Traduetion da second logion : a Jesus dit : Si vous ne vous défaites pas du
monde, vous ne trouverez pas le royaume de Dieu; et si vous ne fétez pas la
fòle de Dieu, vous ne verrez pas le Pére, i»
Logion HI, Verso^ L 11-21 : Myti IiatoO;* l[<i]Tir^ iv lAStyw to5 xó^xpou xaì iv ^apxV
wjOnv fltÙTOK xal eilpov irxvrflE^ [ie6iiovTX^ xx» ou^Jtvx eipov Jn|/ùivTa iv xuroT^ xai irovil ^ ^^^X^
[lou hA TDK i^'.<iK '*^v àv6pw77(i>v Jti Tì)9>.ot et^sv tK xxpìia aÌToj[v] xxl oi pXI[iTO\jaiv,..
Traduetion : a Jesus dit : J'entraìs dans le milieu du monde et je fus re-
gardé en chair par eux; et je trouvais que tous sont ivres, et je ne troavais
personne parmi eux qui eùt soif ; et mon amo est attristée des file des liommes
parce qu'ils sont aveugles dans leur coBur et qu'ils ne voient pas ». Le reste
manque.
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TK LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. PI
Seule la plainte de Jésus-Chrìst que les hommes soni aveuglés est connue
dans les évangiles. L'expressioii r\ ipyj^ pwj inifvu est analogue à Jean xii,
27 Ti ^fj^ (fcoti TtTsep tìtxTai ; Math, xxvi, 38, Marc xiv, 34 7ript>.uTC0^ Igtiv iÌ ^^ti jtot>;
cf, ccTTo ToO Tcóvou TYì« 4">/3? auToG Isaìe lui, 10. Oi utol TÓav ivtìpt(>7ie»>v existe ehez
Saint Marc ih, 28. Mais le logion est d'aillenrs incounu et apocryphe dansj
sa totalità. Reitzbnstein {Poimmtdres, Leipzig, Teubuer, 190'i, p. 240) y
découvert rintluence des idées égyptieiiiies à Tépoque du syucrétisme ;
comparo la p li rase tipov izx^TOLq |ji£9iiovT3t; avec celle du Poimandres § 27 w "Xatot,
-jraiiaxctìe 'Jè xpaiTraXàvTe^, f)iXyo|A£vot (ÌTcvtp a>.oy(|i « ò nations, ò horanieì^ p rodili ts
de la terre, vous vous òtes perdus dans Tivresse et le sommeil et Figaorarice
de Dieu; jeùnez, cessez d'étre ivres, enchantés par un sommeil qui vous a en-
leve la raison ». § 29 >tal ÌTpà^ìi<jav ex. toO à;jL&poito»j uJaro; a ils ont bu de Feau
de l'immortalité »; vii (viii), $ 1 tcoi |>£pe«T6c, w avQpcoTroi, v-efliiovre?, tòv tS^ àyvctxjta;
axpotTOv [VJyov| gjtirtóvTE^ Sv oùSè <plpctv ^livatrfs^ à>s>' :n<5Y) ocOt^v itai ijxetTE- (7tyÌt€ vvfiJ/avTe;,
àvaSXiij/atTe Tot^ d^>tìaX[xoT^ tvì; acapSiag — ^ 2 Stto'j oOSÌe ei; fiÉ^Jilei, iXXi 7ravT«5 vifi^'j^iv
i^ptivT^ TTj xapJia eie 'tÒv óp3t&v;vat tìAavra — S 3 iva (A>fT£ dUo'j^; irspi 4v àx<>u£tv ^if
iti, (jLì((Te p).é7nj<;, mpl iv (iWirav gs Jcì : « hommes, où allez-vous douc dans votre
ivrognerie, ayant bu le viu pur de Tignorance? il vous est trop fort, vous
ne le supportez pas, Tenez^ jeùuez en regardant par les yeux de la nature
intellectuelle.w personne ny est ivre, mais tous jeùnent en regardant par
rintelleet celui qui veut otre vu — afin quo tu n'écoutes pas ce qu*il te faut
écoTiter et que tu ne regardes pas ce qu'il te faut regarder »>, L*ivrogne dans
le traité de Pseudo-Hermes Trìamégiste est dono Tivrogne mental, Tètre
incapable de saisir la gnose, Fintelligence spirituelle, conime dans notre
logion.
La mauvaise impression causéc par notre logion provient du comm(?nce-
ment qui nous rappelle les évangiles gnostiques; car il est évidcmmoiit
absurdede taire dire à Jesus en méme temps quii est rincarnation divine entré
dans le monde, et, d'autre part, tout d'une lialeine, mvei i^ ^^ì^i [àou (^ mon amo
est attristée d ; dans ce cas Tidée de Dieu entré dans le monde est tirée de
la théologie hellène (Reitzenstein, L c, p. 240).
La fln du logion manque; nous citons la conjtìcture du 1)^ Taylor fiXé/ircy^nf
otÙTotv TTiv TaXai/:ruiptav stati t]i^v irrcuj^efav; mais la lacune entre le verso et le recto
du papyrus semble avoir été plus grande, 5 ou 7 lignes.
Logion IV. Redo, L.* ti^v ^T^ysiav i la pauvreté ». Le reste est illisible.
Logion K. Recto, 2-9. Le logion n'est pas encore reconstruit définitivement
Voilii les difTérentes manières dont on peut lire le commencement (les variantes
des déehiffreurs soni écrites au-dessus) :
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m
IV. — PRÉTENDIIES SENTENCES DE JESUS.
155
n
K. 2 (recto) 1-0YGANGl>CIN
r
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L i --•Jef--]NAe£OIKAI
0)
L. 4 I-- nOY€|--jeCTINMONOC
r
n
L. 5 h-lTCóerQGIMIMeTAY
L. e TlOYlerei C ON TONAieO-elc. «
L. 5. [€]r03 n'est pas suffisant pour coiiibler la lacune. L, 6, AY1TIG)N] était
tmp granii pour la lacune; une trace de Y est eucore visible. — On lit ici
ordinairemeiit lyfci[p]ov, mais la ligature de o avec la lettre précédente est
eiicore visible, c^était plutòt ^ que p; on pourrait conjecturer, si on lit p, que
0 était écrit extraordinaireraent gros.
Le dernier essai de reconstruction a été celui de MM. Blass et Reitzenstein
iPoimandres^ p* 239) : lAcy e: il(iim\^)^' otcjo'ì eàv w^tv [^\i* Suo) oùx^ i[ÌfTh] afleot, xal
[l}«o[u] e[tc] l<mv [itfvo^ [auTw, iyé il^x jiit' a^r[ou]. lYet[p]ov TÒvltÒo^ tlÌxu eijfwts jjlì,
'Tfim^ TÒ liiXov MTfiù Utì £Ì|Ai. (X Jesus dit : là où il y en a deux, ils ne sont pas
sana dieu (ou iinpies), et où il y a un homnie tout seul, je suis avec lui. Otez
la pierre, vous mV trouvercz (au-dessous de la pierre); fendez le bois, aussi
moi j'y suis^, »
Je commence par la fm. Là les deux brauches de la parabole sont trop
inégales dans la reconstruction des édlteurs; si Ton fend le bois, on trouve
cpielque chose dans son intérieur, mais ce n'cst pas dans Tinlérieur d'une pierre
que fon trouve qoelque chose, en òtant la pierre; évidemment crciiClON du
papyrus n'est pas rereilPlON des éditeurs et je lis plutót €rzi[C!ON, c'est*
à'dire lySudov a taillez une pierre et vous m'y trouverez; fendez le bois, aussi moi
jy sais ». Un passage analogue a été allégué chez Harnack par le Docteur
Lisco, e' est Ecrlésiaste x, 9 È^atp6>v Ittìcu; StxnQyn^^iroLi èv auTol; «i^C^v C^jXa
mijiivcugei iy orirot; <t celui qui rcmue des pierres hors de leur place en sera
Wessé et celui qui fend du liois en sera en danger », mais c'est une analogie
purement superflcielle ; olle nous montre seub^ment qu'on aimait à combiner
les deux choses les plus ordinaires dans les parallèles, Ics pierres et le bois.
■ 1, Vuìlè l«*s essais de restUutiuii de notre passage :
^P «?:]ov iàv irt^iv [P'(l, Suo) oukJ £ibi]v d6eoi, xal [Ó]icou e[T;] iirtiv {idvoc, tXc]-fci». BlaS8.
I $xlau hkv J>«v [p' ^ Y (I- ^tÌo ^ Tp£l;l ixjtft daiv |i*[tà 8ioy, xd [tljitou ilTi;] itjxiy ]iér4QZt [l^ ^1y**- J*^li**her.
tm]&i iwé wrnVf [où%] •[l7t]v dOeoi, xai [waj'RCp i[ltj ìotiv ^vo(, [omta i^tù. Hiunuck.
■ ùù] il y en ;i [deux, ih m*] s[ijiil] pa» sans Dieu, et [<j]iì il y a u[n] seul, moi, [je ie d]ts, Je suis
ii%«e In] 9. Dtaàs,
• où] il y eii u [deu,\ un Irois, l]à [ila soni av]ec Dieu, et [ii]ù il y a u[u] seui, [me voilà], je suis
I avec lui ». Jiìlicber.
H ■ où) ilfl sont, tifi [ne} s[0D]t [paB] sans Dieu, et [aìii]si [touime] u[n] est seuJ, raoì je suis* avec lui ».
KBamaek,
ó«&v iév corres pilli d à oiroudcv de la synJaxe altique.
È 2. D'aprèf* une observation eie M, R. ncil3r.enstein, Eirt ZHai aiis den AoTftot ìr^tsm, Zeitschrift ftter
euffstnmentliffte H'issenschafl unti die Kuutfe r/rs Urcìtrisientams VI, (liK^fi), ]k 2o;i, la j^enlence lyuao^
If Xi^ x4x£i eùfiQffSK ut se ru trouve dnns une glose du ['Etj/moitìgicrim Oudianam dans un étal tle
ibrmation. On pourra conjecturcr alors quG les Lagia de Jesus (ou leur souree) out été lus encore aux
V oy TI* Bìèctes |»arce quo les texte.s Ihéolcjgique?? ne sont pii?* eutrés avani cetle epoque duiis la lil-
léralure grainiuaticule et lexicograplàque.
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I
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i56 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. pB
Une toul autre question est celle-ci : on peut interpréter les mots que
nous venons de restitucr daiis leur sena onlinaire, et ce sens est éWdemmeiit
«In panth^isme, qni sobsfitue la persoimc de Jesus h Dieu. Une autrc «*xplica-
\km est celle de Harniick. Si quelqu'uii est seul en vérité, s*il a renoneé au
monde, Jesus est certaìnement chez lui ainsi que dans les choses les plus
ordinaires antour de lui, comrae sont une pierre ou du bois; méme pendant
son travail quotidiea il le trouvera aussi certainement que la pierre et le bois
qui sont robjet de san travail : /.ati &(i[%{\f 6,15] Ì'jtlv [jlóvo; [oOItw iyó cljii jaét'^
ayT[oij\ sy^tpov etc. {suivant la le^on de M. Harnack).
Certainement» ceux qui voudrunt défendre Timportance attribuée à cette
collection de sentences prétendues prononcées par Jesus, auront besoin d'une^
explication allégorique de ces mots doni le sens panthéisant etait autrement
évident. Mais une fois déjà, nous avons eu l'occasion d*observer que ces
prétendus logia ne sont qu'un mauvais mélange de reflets du vrai et do*
deformai ions, et ici nous voyons aussi une sentence vraie dans un état dé-j
ligure. La vraie sentence originaire nous est connue, la voici : a Gar
là où il y en a dt^ux ou trois assemblés en mon nom, je suis là au milieu
d'eux i> (Matth. xviii, 20). On en a d'abord tire la conclusion que mème où il
y en a un seul, Jesus est présent avec lui £[.] e^iv pvoc [..Jtw iyé imi (i«T'aÌT[tiv].
Alors, on a motivé ces deux sentences, la vraie et la déformée, par une
aigumentation qui plaisaìt aux Egyptiens parce qu'elle rappelail des idées
énoncées mainles fois dans les vieux hymnes sacrés; cette argurnentalion
usait du panthéisnic comme il est expriraé dans Fliymne de El-Khargué et]
aussi dans le livre gréco-égypiien attribué à rUermès Trismégiste, Poi-
mandres; voilà cette idée : Dieu et méme son serviteur s'il est uni avec Dieii
et devenu (ih de Dieu, est partout, il est dans le ciel, dans la terre, dans
Teau, dans Fair, dans les étres vivants, dans les plantes, etc, il est partout
(vid. Reitzenstein, Poimandres, p, 240). Ces aberraiions de rimagination
égyptienne ont deforme complètement la sentence originale.
Le commencement de notre paragraphe n'est pas encore restitué ave
évidence. Nous avons rencontré, un pou plus baut, ^^ziutmrcin et eupTjTxi pour
vr,«7Te'V/]T£, EopTiTi, ct ìcì je pense reconnaitre EOIKAI pour totxe. Si c'est ainsi,
nous aurions vaincu la difliculté qui existe dans le mot A0COI KAI- car Tidée
de la méchanceté —ce que signifie ^eot — nVst pas conforme à ce que Ton
attendait avant la sentence « si c'est un homme seul, je suis avec lui j>,
Done notre paragraphe nous offre beaucoup de ditTicultés, tant à cause de
Tétat de mutilation du texte que du sens mystiquc que Ton peut reconnaitre
dans la sentence. m
Logion VI, Redo, 9-14, Aiyti 'h^joG;* oy^ l<rrtM S^tTÒg irpo^T^-nfi; cv t^ ir«TpiJt aÙT[o](3i
oùSe Jcexpoc Tfoiit Ospairetai; e(; toù^ yi^étsxtì'^^aii auTdv. Traduction : a Jesus dit : Ui
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3] IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 157
rophète n'est pas biea re^u dans sa patrie, aussi un médecin ne guérit pas
3UX qui le connaissent » . La première sentence est connue par saint Marc vi, 4 ;
lint Matth. xiii, 57; saint Lue iv, 24; la seconde est facile à comprendre si
on compare l'ensemble du récit de saint Marc et saint Matthieu : <c beaucoup
e ceux qui Tentendaient (Jesus) étaient dans Tétonnement et ils disaient...
elui-ci n'est-il pas charpentier fils de Marie, etc. Et ils étaient scandalisés à
ause de lui. Mais Jesus leur dit : Un prophète n'est sans honneur que dans
on pays et parmi ses parents et ceux de sa famille. Et il ne put faire là aucun
airacle, sinon qu'il guérit quelque peu de malades en leur imposant les
[lains » (S. Marc).. . et il ne fit là guère de miracles à cause de leur incrédulité
S. Matthieu). Le logion nous offre un superflu, une exagération de la sent^ence
originale, qui est tirée de saint Marc et de saint Matthieu.
Logion VII. Recto, 15-20. Aiyn 'Iyi^oO<;, iroXi; a>xoJo(Jt.Y)[JEÌvv) eie' £xpov [o]pou; u^\ou
lal É<7TY)piYjjL^vYi ouTe ';re[(T]e?v ^óvarai oure Kpu[6j7ivai.
Traduction : a Jesus dit : Une ville bàtie et fortifiée sur une haute mon-
tagne ne peut ni tomber ni étre cachée ». Saint Matthieu v, 14 offre la méme
3entence mais beaucoup plus logique, simple et primitive : « une ville située
sur une montagne ne peut point étre cachée » oi ^uvarai ttoXi; xpoSvivai iirdcvco
Spou; xei{jLév7). Et cette sentence, exagérée par un superflu de phrases, est
déformée ici jusqu'à étre illogique; car il est illogique de dire : a une ville
ne peut pas tomber ». Il semble que la déformation a commencé par la con-
fusion avec une autre parabole, celle de la maison construite et fondée sur
la roche et qui n'est point tombée (Matth. vii, 24-27). Il est évident que notre
passage est un récit altère.
Le dernier Logion Vili. Recto 20-22 : A.iyti 'ItiooO;* àxo'Jet; [e]!; tò ìv àriov
<you TÒ [Si JeuTspov <juv^)c>.et(xa;] est dù à la reconstruction de M. Swete : e Jesus
dit : Vous entendez d'une oreille, [V autre étant fermée] ». M. Zahn a con-
jecturé : 5t àxoueK ti^ tò Jv b>Tiov aou tò [^e^ióv.
Si on considère d'une fa?on generale les Logia d'Oxyrhynchos qui ont
excité tant de bruit à Tépoque de leur découverte, on constate que leur valeur
est mediocre. On s'était place, pour apprécier cette valeur, à quatre points de
vue en ce qui concerne leur origine et histoire : 1) que nous avions ici une
collection originale de sentences de Jesus et non pas un extrait d'une histoire
de la vie de Jesus analogue à celle des évangiles ; 2) que notre collection n'est
pas hérétique ; 3) que notre collection est indépendante des quatre évangiles
dans leur état actuel ; 4) que notre collection pouvait avoir été faite méme
durant le i^' siècle de notre ère. D'autre part, la qualité de notre collection
comme extrait d'un évangile apocryphe perdu a été constatée par Harnack,
qui lui comparait le caractère de l'évangile selon les Égyptiens ; par Batiffol,
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158
LES PLUS ANCIENS MOMJMENTS DI' CIIRISTIANISME.
[641
I
qui pensait à Tévangile selon le^ II*'4»reux; par Zahn, qui voulait reconnaitre
les traces caracléristiques de révangile Aos Kbiruiito^. Ou a voulu aussi dé-
couvrir uue certaine analogie de la laugue des Logia avec celle de l'évaogile
BeloQ Saint Jean, Mais M. Reitzenstein a eo ristate ^ au contruìre, que tout ce |
qu'on a énuméré à ce point de vue n'est pas caractéristique en faveur d'une
analogie prètendue avec saìnt Jean, mais est commun dans la mystique
grecque à l'epoque de rhellénisme (Poiìttttntlì'i^s, p, 2i2), m
J'ai piiblié, il y a trois années, de nouvelles sentenees de Diogene de Si- "
nopc, le cynique fameux. On possedè aussi une coUection de sentenees de
THerniès et dn Ben Genie (Agatliodémon}provenant de TEgypte; ce sont ori-
gìnairement des sentenees doni la source est Héraclite, mais elles sont défor-
mées et angmentées d'une manière analogue à celle que nous avons retrouvée
dans les déforniations de notre colleclion do prétendues sentenees de Jesus.
Il y avait donc tonte une littérature de sentenees en Egypte, des sentenees
déformées et apocryphes, ayant le caractère d'anecdotes ou de gnomologies,
seulement il y avait une différence dans la grandeur des déformations. Natu-
rellemont le meilleur moyeu pour deformar et suppuser les sentenees était de
proposer des noms apocryphes comme auteurs; mais quand il s'agissait d'une
personne historique famcuse, Taffaire n'était pas aussi simple; il fallait dono
respecter un certain milieu historique, il fallait conserver le style et méme
qneiques mots caractéristiques du récit originai. Plus on trouvera d'exemples
d'une telle rédaction soignée, plus on sera antorisé à conclure qu'elle procède
d'une réalité historique* Ainsi cette coUection de sentenees déformées ou apo-
cryphes de Jesus provenant d*Oxyrhynchos, qui^ cependant, contient aussi un
certain nombre de sentenees véritables, corrobore Tauthenticité de Thistoire
des évangiles; elle nous niontre la grandeur du mouvement chrétien et Tin-
tensité de la propagation de la Bonne Nouvelle, qui devaient étre arrivés déjà
ménie dans une ville de deuxième ordre en Hgypte, loin des centres de la ei-
vilisation à cette époque4à.
LES S0I-DI8ANT NOUVEAUX LOGIA DE JÉBU8
] ProTeaaiit d^OxyrhyncJios. Écriture du III*^ siècle* ( Voti' Pftincht lì, 9.)
Notre texte a été écrit sur le verso d'un acte relatif à divers terrains, écrit
à la fin do ii^ ou au commencement du in* siede. Ce fut souvent Tusage en
Egypte^ pour utilìser Tautre coté du papyrus, laissé blanc, d'écrire la copie
d'un texte intéressant sur le verso d'un ancien acte écrit au recto. Je cite
comme exemple le plus connu la copie de VAthénaion Poliléia écrite sur le
verso d'nn livre de dépenses. L*écriture est une belle onciale qui affecte le
caractère calligraphiiiue des manuscnts sur papyrus; dans les lignes 5, 9,
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[651
IV, — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS.
ir>9
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25 et 37, il y a méme des arabesques poiir rcmplir l'espace blanc. Le textc
doit étre copila d'apròs un très vici! originai, oar il y a des fanles corri-
gées et des fautes à corrìger : I. 18 u|j.ci;; I. 25 oti tnséré sur la ligne; I. 20
YWtffOi, tisez Yv<ó'?t76e; t. 8 ^x7i>eu(ni pour ^x<sikfiati; 1. 23 ticepuro^E pour JmpuTì^cai ;
l. 3( 6£9a|<,(A«vov pour Ts9. Une seule abréviation se trouve, c'est Ir? pour 'I»|(roù;;
cette abréviation est plus ancienne quel;; de méme on ne trouve paa eueore
l'abréviatìdn des mots ovpav^; (1. li, 12) et i:it7^(\. 19), qui a été plus tard ouvo?
et icfoi. Le paragraphe de ctiaque Logion est indiqué à la marge à gauche
entre les lignes; c'est un Irait borizontal (paragraphos).
I Le papyrus mesure 244 millirnètres de bauteur, 87 raillimètres de lar-
Bjgflir. Les éditeurs, MM. Gbenfeix el Hiht, 0.rijrhynrhiis Pnpffvi III, p. 1-22,
n* 654 (piate I), ont eu le coucours de MM. Blass, Harnack, Bartlet et Badham.
N'ous avons prollté de leur savaiit commentaire et aussi des uolices de M . Dkiss-
UKKtf {Allgemeine Zeiliing, Beilage 162, 18 juillet 1904); voir aussi W. G. Hoji-
DKH, Netcly found words of Jesux, London, S. C. lirown, 1904; Taìlok C,
Oxiyrhynchus. SayinffS of Jesus found in 1903, Oxford, Clarcndon Press, 1905.
TEXTE (sur les FinUES VEnTICALES VERSO — DF PAPYRUS)
01 TOiq[_oi Aoroi oi[
AHC€N IHC O ZOOM K;
KAi OQMA KAi eineN[
AN TCON AOrCON TOYT[ 2S
OY MH reVCHTAI ♦» ]
MH nAYCACeCi) O ZH[
eYPH KAI OTAN eYPH[
BHeeiC BACIAGYCH KAI
HceTAi *N Aerei il *>
01 eAKONTeC HMAC[
H BACIAeiA eN OYPAi
TA neieiNA toy oyp:
TI YnO THN THN eCT[
0! iXOYeC THC 0AAA[ 35
Tee YMAC KAI H BACI
eNTOC YMCON [1 CTI[
TNCO TAYTHN CYPHL
eAYTOYC rNCOCeC0Al[
YM€IC iM
eCTe TOY HATPOC TOY T!"
TNCOCee eAYTOYC eNL
KAI YMeiC eCT6 HnTO[
"OYK AnOKNHCei AN©[
POJN enepcoTHce nA[
pcoN nepi TOY TonoY mi
OTI
ceT€ noAAOi ecoNTAi n[
oi ecxATOi npcoTOi kai[
ciN Aerei me *v. [
©eN THC o+ecoc coy kai:
Ano COY AnOKAAY<(>HCeT[
TIN KPYnTON O OY (frANei
KAI eeOAMMeNON O 0[
[••JeTAZOYClN AYTON 0[
[••iroYciN ncoc NHCieYi
[ — iMeoA KAI na>c[
L ]AI TI nAPATHPHC[
["••JN *^ Aerei ìhc[
[ leiTAi MH noieiT[
L HC AAHOeiAC AN[
[ ]N AHOKCKPt
[ ]KAPI["]eCTIN[
L li Iplires 103 €CT[
[ 14 lettres 11N[
1. Lltlératitre def » Nhiivcmmix I.nk'iìi " :
Batiffoi.. Rerue liibUi^ue. IHiC». \>. 4»l-'»'JH.
BRfSTuM, Fragmtnts d'un unrien rrcueil lit pai-oks de Jesus, ruris. Iin>4,
VilR. Oli. — T. IV.
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160
LES PLUS ANCIENS MONUMKNTS DLl CHRISTIAMSMK.
l<»]
IKTHODUCTION, Lir.NKS Ì-5 ^^
Jot} TolQi ot Aóyot ot[ 10 Icllres ou; tkà]
xai ©fajjta >tal eixev [otirrot;* lìàq S^jj'.^
av Tuiv Xoywv 'rcrtiT[ti)v àx.où-rp fJavatToy
Tmduction : a Voilà les mots, les {lactme)] que Jesus a prononcés qoand il
vivai! à [ " et à Tliomas et il leur disait : Quiconquc ciitend mes paroles ne
moiirra pas. »
Nous trouvons dans Ics f*vangiles caiioniquea la ménie sentence et le»
mémes phrases, mais à dìvers passages : saìnt Jean viii, 52 exv tiì -hn Xoyov
jjLou TTfipTjffip o^j pJ: yc'jo'TjTati Oxvìtou et; tov atwvoc « si quelqn'un garde tua parole, il
jie mourra point ». Gf. Matlh. xvi, 28; Marc ix, I ; Lue iv, 27.
Le ct^mmeneomcnt do rintroduclionest cvidemment corrompu; un pourrait
comparer sainl Lue xxiv, 44 el-ruev 5è rpò; aùro^j;- ovtoi ol \6yùi o&; ÈT^dcXT^Ga icpoc
jpit; £Tt àv <rvv òfitv <i il leur dit : Ce sont ici les discours que je vous tenais
quand jétais encore avec vous »* Mais pour corriger cuToiotot en oiirot oi il faut
deux changements; nous piéférons donc toioi ol ^óyot qui n'en exige qu'uii
seuL Dans la lacune de la l^*' ligne, on pourra donner comme supplémenl un
adjectif qui représente le mot ce admirables » ou «t divins », etc, (fiaujxxctot,
Grcnfell, Hunt; «XìfiQtvoi, Swete; àXn&£i;, Batiffol; Ttì^euTaloi, Wilamowitz-Moel-
IpndorfT).
2** ligne. Les supplénients propose» pour la lacune sont x^iJpioc ou x[a\
aico9avttìv (Swete), x[tjptttj; (BatifToI) en s'inspirant des mots précédents « Jesus [le
Seigneur] », w Jesus quand il vivait [et après sa mori] «. Mais il faut atissi consi-
dérer que la phrase l^xal ©capti] « et à Thomas » exige unautre datif parallele à
Thomas et cela présente de telles difilcultés que la grandeur de la lacune con-
tredit les suppléments proposés. En conséquence, il faut chercher une phrase
qui corresponde à ce qui suit xalQwpist, Voici les trois corrections qu'on a pro-
posées à ce aujet : 1) On a cherché un nom propre analogue à Thomas, par
HEmHici, Theohgische Sladien nnd Krlfikfn. li>05, 188-210.
Hennecke, Handfmch der ApQkryph. 1904, XII ss., p, 17-20.
PREUSCHEN, Andlegomena (1905), ii" 11. Zar V'orgtischiehU des Evcngelwnkanons Programm,
DarcDBt&dl, 1905.
Swete. Ej-posUory Times, 1904, p. 4«8*495,
Zuati, Neue Fttndt aus der uUen Kirche. 1) Allerlei aua Aegypton, 2) Bnichslueck eines verìorenen
Evangtìliuios. 3) Neue Aussprueche von Jesu : Neue KircliL Zcitschrift. XVI, 1905, p. 9^j-105, 16ci-i:8,
HiLGENFELD, Die neuesten Logia-Fiinde von Oxyrbynchus : Zeiischrift faér wlssensckapUche Theo-
logie, XLVni (N. F. xni), 1W5, p. 343*353.
Li E TZ MANN, K teine TejcU fuer iheologiiche Vorlesungen und Vebttngen, Bonn, Mar*!us und Weber.
Heft a : Apocrypha I, Evangellen. Hen 11 : Apocrypha Hi. Agrrapba, Neue Oxyrliynchus logia von
Erich Kloslermann.
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^^^ IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 161
exemple Philippe ou Mattliieu; ceux-ci soni connus pur les apocryphes commi^
compagnons de Tlicmias (fl>i>,i7r7rw y,al Biouia; Mxzbiy tm Marfiaict) /.xl ©<ii[je.x).
2) Ou bien, une phrase pour distinguer Tiiomas entre les autrcs disciples
eomme dans le passage de saini Jean xx, 26 ^oav eio ol [xocOrjTotl «vtou xal
Qtsiwi^ {UT' aÙT(^v « ses diseiples etani dans la maison et Thomas avec eux ».
MettoQS, par exemple, toì; ti oXTwOk, oh to^ i (Hh-x) (ta&iflTat^ xal 0o>[ax a anx
antres diseiples et à Thomas ». li) Dans les actes apocryphes de Thomas, celui-
ci a le doublé iiom 'lo^^a; ò xxl tìcaaa^; on en a tire pour ici le supplément
'Ioó5a Ta>[ xai 0ùìp4 «r à Judas qui est appelé aussi Thomas n et» par suite, dans
le suivant : aOT[^ ó xupio; o<7Tt;\ Une dernière manière de résoudre la dillìculté
élait de changer Obipix^ par exemple xaì Só^at aÙToT;] xal 6aù;/,a a voici les
paroles de Jesus; qu'on leur offre la gioire et Tadmiration ».
Quoi qu'il en soit, on peut tirer de cette ìnlroduction la conclusiou que
nous possédons ici un fragment du comniencement du texte entier. Et, en
effet, une marge de trois centimètres est laissée en blanc en coté du texte
dans le papyrus.
LOGrON I. LIGNES 5-9
(lY) rcoLufjxfAta ó C7j[Td>v 8 letlres perdues Zw; av]
iSpTf xal Srav £5pY][ ^<xyièrfii/]^£Tai xal 6a(ji]
SiqOiI; ^x<7ikiijnn xajl ^arriXiii^ra; ocvaita
^a restltution du texte est donnée par deux passages de Clément d'A-
lexandrie, Stromat. 11,9, 45 ■/) xàv tu xxS' E&paiotj; e-ja^ytltcìj o Saupiajja^ Paii'XeóiTei
Y^i'pxxTai xal ó PaciXnica? ava77a-/ic£T <t et Stromat» V, 14, 96 t-jov yip toutoh; (c*est-
à-dire Platon, Ttm.f p. 90) Ixeìva SuvaToti' Oli ira^^erai d ^^tÒ>v «c»); 9cv sSpvij e-jpwv Se
feiji^TiWTeTat, QajjLS-flOxlc Sa pamXe'jfrei, fiaat>.eii<ia; Si àvatrarldÈTau C'était donc là aussi
un fragment de l'évangile selon les Hébreux.
Gomme supplément de la lacune dans la 6* ligne, on a propose : ò ^Tikwv
nv ^iùii>t (Grenfell, Hunt), tòv T^aripx (Swetej, toG C^tcìv (Preuschen). Au lieu de
4flL{i.6x&if,a€Tat Swete a eonjecturé fla^.^a'jSw,
Traducimi : et [Jesus dit : | Que eelui qui cherche ne cesse pas [de cher*
cber (pu : Celui qui cherche la vie, ou : Qui cherche le pére), jusqu'à ce qu^ìl
ait] trouvé, et quand il trouve, [il s'étonnera, alors quand il s'é]tonne, il aura
le royaume, et quand il [aura le royaume], il continuerà d*étre roi. »
Notre passage, qui est connu depuìs longtemps comme fragment de l'é-
vangile selon les Hébreux, a été Tobjet de nombreuses dissertations savantes
dont la dernière est celle de Harnack (dans les SUzungsberiehte der Berliner
\kademie, 1904, p. 175-179), Le sens n^est pas encore clair.
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n
162
LES PLUS ANCIKNS MONUMENTS r>ll CHRISTIAXISME.
m]
LOGION II* LIGWES 9-21
Je cite Irs suppléments qui oiit étù Jonoés hypothétiquement. Les premiere
édiieurs, MM. Ghenfkll et Hint, domioiit :
10
)in
ri 7t€T£tvà TOu oùp[àvo'j xal Tciv ^piwv 0
TI UXÒ TTJV yiìV I<TT[IV YJ tltl TTlC Y^C ^«1
TI? 'jpia;, %al ifi Pa(j[iX£(at twv oùpotvwv
ÉvTo? uaòiv [éjGTt [)cai 5<7Ti; iv iauTÒv
yvti Tai^TTjV £0p7Ì[cei •
eauToù^ yv<rt(Te<j9e , xal iràTj^riTfi ori uJoi
^axfi OjjLiì; ToG iraTpò^ xou t[
yvw<T<;e<y>tìs Ixutou; év[. . . *
xal Xì^lq iati TflTTTO^^
Traduction : <x Jesus dit : (Vous me demaudez : Qui soni ceux) qui tious
attirent au royaume, si le royaiime est dans le ciel?... Les oiseaux du cìel et
les auimaux qui sont sous la terre et ceux qui sont sur la terre et les poissons
dans la mer (ce sont ceux qui vous) attirent et le royaume des cieux est en
V0U8 et cliacun qui se connait soi-méme h^ trouvera.., vous vous connaitrez
et vous saurez quo vous éles les lils du pére.., et vous vous eonnaitrez... »
£>)C£tv (L IO) serait dune dans le méme sen.s que éXxu^tv chez saiut Jean vi, 44
èàv [XT, fj 7tc£T7]p*.. ilxùfnn flt^jTov et XVII, 32 TcavTa; IXxOiift) TCpo; IfiotuTÓv* En ce qui
concerne le passage sur la connaissance de soi-méme, M . Badliam cite Clément,
Pédafjntj.^ HI, l ^v dtpat w; loixt TràvTcnv [jL6yi<yT0v p,3t07]|JtpaTa)V tÒ yvdivat auTOV catUTOv yxp
TK im yvtf>Tn Qeov el-jETai a !a plus grande science est évidemmenl la counais-
sance do soi-méme; car celui qui se connaìtra soi-niérae, eonnaitra Dieu ».
La didìculté au commeucement est de cumpreudre le vrai sens de i^xetv;
le eommeiieement a été reslitué d'une tout autre manière par M* Bartlet :
>.£yÉt 'I[TQff(ou;)* }f:h <poS€tTo<ravl oi JXxovtec u|xa^ [JttI tjì^ yii;, ùpoiv yàp] i\ padiXitot tv
oùp%[vco xotl 'jf^' ó[iL?v 1<7T^\\ TX iTiTiivà tq'j o*jp|^avo'j ;cal itxv J^tiov ó'JTt ulto ttIv yflv £<it[iv
tÌ T£ étti y?,; 7mX\ ol cj^Sue; ty,c 6x'Xà[<i^;.
Traductioìì : t^ Jesus dit : N'ayez pas peurj si Fon vous poursuil sur la
terre; car] le royaume dans le ciel [est le vòtre et vous deviendrez les maitrcsl
des oiseaux dans le ciel et de tout animai qui est au-dessous et au-dessus de
la terre et des poissons de la mer u. La fin raauque dans cet essai de res-
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^IV. - PRÉTENDUES SFATENGES DE JESUS,
163
titntlon, où il est diflicile de comprendre commeiil la maitrisc de tout genre
d'oiiimaux doit iHre une récomponse pour le^ persécutions.
Un autre essai, fonde sur Tusage de la laiigue des évangiles, est celui de
M. Deissmaan :
20
Wyei *I[(nff(oGOitùj^ liyou^iv {mini Marc xiì, 25; Lue xx, 41)
01 ZXxovTe? "Jitta; (ou vjjwtc) [et? rk xpi-nipia (Saint Jacques ir, G; Mattli, x,
17; Marc xiii, 9), oTt
Ti pxfsCktioL £V otjpa[vtT> ioTiv; [tr^ri i'Juvavrat (saiiil Lue vi, 39)
t{ rmh TY|v piv i<rT[iv ; M\ ri h x^ì O'jpav^]
0» ì^Ouft^ Tvic Otx^afdoTi; ; oSrca; oE (saint Lue xti, 21) sX^tovl
T£c 6;i.a<;, jwcl r; pa<y[i>^e£a Jiacd; (jt^fivrot (saint Jean xii, 42; cL Lue x, 11)]
yvG, TOJjnnv eupT^[<yet (cf, Matth. x, 40). ......
iwjTf^j<; yvciiai'TOE [Ivtdirtov to5 fiioO (Lun XVT, 15) xal uioi]
i^Tf ujjLfil^ toì; irotTpò<; ToO Tri>.f(oy Ì¥ oipxvw (Mattti* v, 48)]
yvóa<Cs*j>Oft laijTou^ ev[(Ì7nov toìv aìi6pc6ittijv (Lue xvi, 15)]
xat meT; idTf -/) vrro[u<r6e {saint Lue xxi, 9)
I
I
Suivant l'opinion di» AL Deissniiinn, ces paroles soiit adressco» aux apòtrcs
Jans le mème sens que eelles qui ont été prononcées k roccasion de leur niissiou
évangélique; comme les apiUres disaient : « Le royautne est arrivò », lea
adversaires leur répondirent : « Votrc royaume est dans le ciel, mais ce ruyaume
du ciel est une connaissance des oiseaux », en raanifestaiit leur ironie et
eependant, en meme temps, la l'aiblessc de leur intelligence^ qui n'est capablo
de saisir que le suns liitéral des mots.
Traihiciioìi : « Jesus dìt : Que disent ceux qui vous tratnenl aux tribù-
Eaux (les persécuteurs) sur le royaume dans le ciel i « Les oiseaux du ciel
« ne sont pas capables de connaitre ce qu'il y a sur la terre» et les poissons
(f de la mer ce qu il y a dans le ciel io ; c*est ainsi que parleni vos persécuteurs.
Mais pourtant, le royaume existc, il oxisto eu vous-mèmee» ol celui qui ron-
nait ce qui existe eo vous, le trouvora; connaissez-vous vous-nii^mes devant
Dieu et vous serez les fds du pére parfait cjui est aux cieux; connaissez-vous
voQs-mémes devant les hommes, et vous serez là où il vous faut avoir peur. f)
Pour la fin comparcz saint Lue xvi^ 15 : « Vous vous jusHfiez vous-mèmes
devant les hommes : mais Dieu connait vos coeurs : c'est puurquoi ce qui
est grand devant les hommes est cn abomination devant Dieu, »
La restìtution du savant professeur Deissmann est très artificielle et il est
k craindre que les paroles prétendues de Jesus au commeucement ne soient
trop entrelacées avec eelles des interlocuteurs supposés, qui tournent en ironie
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164 T^^ES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [70^
les paroles de Jesus; ce serait alors un style anormal pour la simplicité des
Logia.
Une Iroisième reslltutìon est due k M. Swete, qui a compare saint Lue
xvii» 21 ; XX, 36 et Matlliieu v, 48.
f; ^anikti^ ev oOpflti ¥cjj' ot Se è%\ yvi? JWti]
Tic TTETEwi ToG oiip[avou )tal Trav xTt<T(xa ó'ì
TI uxò Tiìiv pìv £Ct[iv 3cal tv t£» 'AiJifi xal'
yvw, Ta'jTY)v tOpTTilaftf èàv yacp à>.Yj9<ì*i]
ia'jTO'j^ yvÉScTEa^f, ^uiol xotl Oiryaripe;!
hri ujJLfiK ToO 77aTpò; toO 7r[avT0>tpA:T0fo? x«lj
xttl ùfieK ^^'^fi li 7rT[ó>.K
Traduction : a Jesus dit : Qui soni ceux qui vous attirent au royaume?le
royaurae dans le cieL Tout ce qui est sur la terre et les niseaux du ciel et tout
étre qui est au-dessousde la terre et dans Tenfer, et les poissons de la mer, ce
soni ceux qui vous attirent. Et le royaumo des cieux est au milieu de vous
(S. Lue XVII, 21) et chactm qui se conuallra lui-méme, le trouvera. En vérìté,
si vous vous connaissez vous-mt^mes vous serez fils et lìlh*s du Pére tout-
puissant et vous vous reconnattrez comme citoyens au milieu de (sa) cité et
c'est vous qui étes la cité. »
Le seus des phrases restituées par ronjecturc et aussi colui (h: l'ensemble
n'est pas satisfaisant; à la fin de sa restitution M. Svvete mèle le grec de
Tépoque de rUellénisme avec le grec d'Homère (irrolig).
En profitant des restitutions de M. Bartlet, nous sommes conduit pour
le commencement, aux conjectures suivantes : M^fu 'I[ifig(oi>;' ^i.-h ^oÈÉiTwaa^] ol
i'^xovTt^ iti.a; ijif )tptT7Ìp'.x* *jijMv yipl il pa^iXdx Iv oipac[v<Jj.
Traduction : « Jesus dit : N'ayez pas peur de ceux qui vous trainent aux
tribunaux; car vòtre est le royaume dans le ciel. » D'une part, ot IXxovts;
doit avoir un supplémenl logique pour en definir le sens, voilà pourquoi
M. Ueissmaim a propose ck tì Kpirrfpwt ou ^rjvs^pta, ceux qui vous traìnent aux
tribunaux des juges, des prétres etc; d'autre part cetie ph rase est en méme
lemps ridée opjjosée an régne du cieL
Dans ce qui suit, il y a évidemment plusieurs contrastes : les oiseaux du
eie! et les poissons de la mer; le ciel et ce qui est au-dessous de la
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3US de la terre; I
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71] IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 165
xiaìs ces deux contrastes exigent qu'un troisième suive , analogue aux deux
précédents ; voici un nouvel essai de reconstitution :
TX ireTSivi ToD oùp[avoO oò yiYvciaJCOiKyi
TI ùwò Tinv yiiv iaT[iv otóè TI sin tyì; yijc
01 Ix^K 'ni; OaXà[9(ry); oùSè ol OXiSov
Te; ufjux; xal (1. in) rj paa[i>>eta twv oupav<ov
èvTÒc 0(A(òv [i]<rrv
Traduciion : e Les oiseaux du ciel n'ont pas la connaissance de ce qui est
sous la terre, ni les poissons de la mer de ce qui est sur la terre, ni vos
persécuteurs de ce que le règne des cieux est au milieu de vous. j> Le reste
est encore moins sur.
LOGION III. LIGNES 21-27
oùx àicoxvT^erei aEvO[p«inK (9 lettres perdues)
pwv Ì7r6pa>T7Ìaai 7ra[ (13 1.)
p(i>V Xepì TOU TÓTTOU Tli[; (12 1.)
25 fftTe érTc iroWol SoovTai ^[p^Tot lajjxxot, xal
oi loj^aTOi 7cpci>T0i xal[ (13 1.)
oiv
MM. Grenfell et Hunt ont compare comme parallèle saint Marc x, 31
(Matth. XIX, 30) icoXkoX Se Icovrai irpcoToi Icjiaxtn xal ol Ir^^aToi irpwToi « mais più-
sieurs qui sont les premiers seront les derniers, et les derniers seront les pre-
miers d ; saint Lue aussi xiii, 30 a la méme phrase.
Une restitution entière a été donne par M. Swete, qui compare les Actes
des apótres i, 7; Marc x, 31; Matth. vii, 14 :
\\eyti lT|(r(ou<)*]
oùx àipoxvniaei avO[p(i)ico; Tcepl tóSv xat]
p«&v iTcepcoT^erai ira[ppy)9ia^ó(Jievo; \y)]
pwV irepl TOO TÓTCOO TY)[c SÓ^TQ;' Ò(JL£K Sé atWTCYj]
dCTe' 6tv TToXXol ÌG(xrcùLi 7r[p(ii>T0i liTj^aToi xal]
01 Iff^aToi xpt^TOi xal [óXiyot 6ÙpY)(rou1
fflV
ot Jesus dit : Quelqu'un ne tardant pas [à] demander [sa fortune, parlerà
sana gène et sans cesse] sur sa place [d'honneur ; màis vous, taisez-vous] ; car
beauconp qui sont les premiers seront les derniers et les derniers seront les
premiers, et peu [auront la chance de trouver]. d Le sens de ces moìs n'est
pas dair.
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^LUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [72]
Le vrai procede de restitutioii r été trouvé ingónieusemeut par M. Doiss-
mann; c'cst le passago de sairit Lue xiv, 7 qui a été utilisé par lui et qui
donne, en effet, la clef pour rinlerprétaiioii ilu passaf:^^ ; voilà soii e^sai «lij
restilutioo :
oix. à^03tVYÌ'7£v avO^f Clicco; xV/iOetg iséf\
25 ^£T(ai). oTt -mKhÀ f<jovTai irp^tot i^jjf^xTot jwtì]
«TLV
^
ft Jesus dit : Un homme sage invitò ne tarderà pas h demander ?4a place
à la tahle à un des scrvants; car plusieurs qui sont lo.^ prrmiers serout lea
derniers et Ics dernicrs semnt Ics premiers e! ou leur fera lionneur. »
La marche de la restitutìon est très bien commencée par M. Deissmann,
seulement il y a quelques dìllìcultés philologiques. Car il est évidont quc
la séparation du uuìì 'ittjip-pùiv n'est pas admissible dans rorthographe de
iiotre papyrus. Une étude attcntive dii passage de sainf Lue xiv, 7-1 i et Fob-
servation de la pliraséolngio grecque nous fera perfoctionncr rexcellent travail
de M, Deissmann. Rolisons d'abord saint l^uc :
XIV, ' "E^Eye Si Tfpò; tou; >t£xXt3;i.£vou; Tcapot^rAìfv, STrt^^wv itca; rie xpcotox^t^ta;
l^iWyovTO, ^ey<i)V ttoo; aùto^;* *5itxv itXifi&-7j^ Otto tivo^ ti; yajxou^, ^ii JtaxaxTvtOij;
ò ci xai «ìtov ita>£'7a^ Ìpel *70t' èÒQ toOtù) tottov xxl t«Jt€ ap^ip (i.ct* aìcryuvifjs ròv
É'jj^aTOV TÓTTOv xaxfijfetv. '* «>X' oxav nXifjOìJ;^ ?rope'i9ù^ àvjcTTiao.v 1Ì4 tov £(7j(^aTQv
TOTTOV iva, orav sX&ij d x£x>.wtij; <r£, eitcvi eroi' ^Ckt^ Tz^oaoL^xSn^t av&)T£pov' tote iTxai
<TOt io 5 a lvti>7riov rtiv ^jvavaxiiriivdiv ^701**' oTi irx? 6 u(|*d>y lauTÒv TXTrsivui&if^etoti" x«i
<( ' Il proposait auBsi aux convìés une similitude, prenant garde comment
ils choisissaient Ics premières places à table; et il leur disait :
f( ^Quand tu scras convié par quelqu'un à des noces, ne te mets point
à table à la première place, tle peur qu'il n'arrive qu'un plus honurable que
toì soit aussi convié, " et que celui qui aura convié et tot et lui, ne vienne, et
no te dise ; Donne ta place à celui-ci» et qu'alors tu ne commeuces avec
bonte de te mcttre à la deroière placet*' Mais quand tu seras convié, va, et
te mets à la dernicrc place^ afin que quand celui qui t'a convié viendra, il te
dise t Mou ami, monte plus haut. Et tdors cela te tournera à honneur devaut
tous ceux qui seront à table avec toi. '' Car quiconque s'élève sera abaissé,
et quiconque s'abaisse sera élevé. b
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31 IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 167
Nous retrouvons dans ce passage la sentence de Télévation de ceux qui
'abaissent qui est dans les lignes 25-27 du papyrus, ainsì que le mot rwzo^ de
i ligne 24 du papyrus; suivant cette indicatìon nous aurons à suppléer dans
31 méme ligne t^[<; yCkioiou;^ et à la suite x>.i67l]<i8T(ai). La préposition Tuepl tou
oTcou T'^[c xXkjioc^ exige un verbe, dont le reste est le Jpwv précédent, qui doit
ormar la dernière syllabe d'un participe; et il est très probable que c'est
'juo]pa>v ; en profitant de ce que nous venons de trouver, nous figurons ainsi la
>hrase qui est à rétablir : « Un homme, qui est de distinction, ne tarderà pas
L demander quand il sera convié et quand il ne connaitra pas sa place à table ;
;ar plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et ceux qui sont les
lerniers seront les premiers et on leur fera honneur ».
Voici les mots grecs :
O'jjt àiro)cvìQ<Tei av9p<t>iro; [(^^) '^^^ 6vti[aot£]
pfciv Ì7r«po>T^<xat 7ra[piX roCf ^«(tcvou Ìtzo]
pòiv irepl TOU t6tzo\} T7ì[; xXìgIol^ ttoO xXiO-^l
25 <J6T(ai). Jrt TZOXkol gdOVTai 7r[pà)T0l iaj^OLTQi ÌLxl]
ol itsyjxxoi TppwTOi x[al ^avepol àicoSaivou]
L'élocution de saint Lue est beaucoup plus claire et plus simple que le
papyrus qui a condense tout dans une seule phrase.
LOGION IV. LIGNES 27-31
La restitution evidente a été donnée par MM. Grenfell et Hunt ;
"kéysi iTidfoO;)' [tuócv tò (jl^i Ijiicpoc
9«V T7Ì; Olj/C(à^ (TOU Xal [tò )C6XpU[JL(ilÌV0V
ìtco oou à7roxa>.u^<^6>7(<i6T[ai wi. ou yxp ia
30 Tiv xpuTTTiv 0 où ^otve[pòv yevri<T6Tai
xai Te6a(jLpivov o o[ùx eyepOtiaeTai
Ligne 29. Swete a omis<xoi : àiroxa\u9<0>T<<ieTai. oÙYap. Il n'est pas nécessaire
de corriger àicoxaXu<pTi(<x£Tai comme il est écrit dans le papyrus ; car on trouve
dans le grec de cette epoque une formation analogue de Taoriste, aTuoxaXu-
fei<nK (Wessely, Karanis et Soknopaiu Nesos, Mémoires de rAcadémie de
Vienne, XLVII, 4, p. 6).
Traduction : « Jesus dit : [Tout ce qui n'est pas en fac]e de toi et [ce qui
est cache] devant toi, te sera découv[ert ; car il n'y a rien] de cache qui ne [se
découvrira] pas et d'enseveli qui n[e sera pas ressuscité]. »
Les parallèles sont saint Matthieu x, 26 où^ìv yif i<mv x«xa\u(A(JL<vov o oOx
àiwxxXu(p6yf(jtTxi xal xpii77TÌv o oi yvwafttfdeTai a il u y a rien de cache qui ne se
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168
tlS PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.
[74]
découvre, ni rien de secret qui ne Vienne à étre conno » ; Lue xii, 2 ùìtèi^ Ut
^t*YXixa>u[i[AÌvov WTiv 0 o\jx iiroiMLhìoH'fiat'zxi tuzì xpuirràv o 06 yvwaStffTarati ; Marc iv, 22
où yxp iffTt^ xpuTUTÒv &irv [It?) iva ^vepti>6"^ oò^è ìyeveto «Tcdx-po^ov i>X* Cvx 1X67 £i;fflevepóy.
La première pariie seulement de nolre sentcnce est analogue à ce que nous
offro le papyrus* Le sena figure de Sotirretv est extraordinairef les phrases dea
évaogiles canoniques «onf beaucoup plus claires.
I
I
k
LOGION V* LIGNSS 32-42
Une transcriplion de ce passage qui est trop mutile a été donnée par
MM, Grenfell et Hunt :
[èSJETxJJoTjfftv aÙTÒv o[i (jtxftriTai ainùù xall
[^i]You<nv TTwc r/]<TT£'j[<jo[jt,£v xfltl TCw< ,., (^3 lettres perdues)
[. • . . ][ite6a xal WW5 [ ... (14 1.)
H [* , . ,x]ql\ ti TTapaT7jp'^<j[oaiv (8 1.)
[ ]v; >tyit 'U^{t£^y [ (12 l)
[ ]t\Tai [i9i irouiTle (H L)
[ |r,; akfi^dx^ iv[ ... ,. (13 1.)
[ Jv à[Tf]o)te)Cf [u (12 1.)
40 [ (Jt,a]x3cpt[cl5] é<JTtv [ (13 L)
[ V ifrc[i (12 L)
[ >[ (i3L)
Ligne 34 : itpo<j/eu5c!|jLfi&a conjeeture de MM. Grenfell et Hunt. M. Barnes a
essayé une resti tu ti on du reste :
3fi x]al ri TC«paT7jp*^[<iojxcv iva ì^onfiv
[fj^tojwjv; Xeyet Ìt]<j(oìJ;)' [à^ irotou<nv ol
[u7coxp]«iTaì (Ai?i icot£TT[« ufjLftT;" T^ yàp
[jJLt^J&Òv tÒ]v a[x]0)C6X.p[lÌfJL[l£V(»V oflETOti
w [<itv(.) )tal {wt])tdcpt[óc] Ì0TIV [i ó p.t^ò;
[iv Tw oùpav]^ ÌffT[tV
Traduriion : <( [Ses élèves] l'interrogent en [dilsanl : Comment jnous faut-
iljjeùner et comment[.., pri]eret[... qu'est-ce qujl nous faut obser[ver pour
obtenir la vie?] Jesus dit : [Il ne vous faut pas le faire comme les
hvpocr]ites ; car ìls em[péchent la voie de] la vérité, [ils faussent le salaire qu]i
est cach[é. Bienjheureux celili [à qui] est [la récompense dans le cielj. m —
*- Il va sans diro que le texte de M. Barnes n'a pour base qu'iine hypo-
thèse*
Une autre restiiution est celle de Swete :
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m] W. — PRETENDUES SENTENCES DE JESUS.
[fkii xk t]^c i^u8fiia< (') «V [yap icotviTe Ta^Tot yvó^i]
40 [ym vpiv* |wt]xapi[(i<;] I<jtiv'^ tq àv ...
Traduction : « [Ses diseiples lui clemandent et [dìjsent : Commeiit [nona
hul-il] jeùner [et comnient pn|er et romment |faire i*auraóne?j et nbserver
de telles chosejì*? Jesus dit : [Faites atteution que vous ne perd|iez ipa^^ la ré-
compease]; il vous faut faire [seulement co qui est] vrai; car [si vous f aites
ainsi vous connaìtrez le raystèrje cacliLé, Je vous dis : Bien|lieureux est [celui
qai..< »
Ce ciuquième logion a été coiistruit autremeut que les précédenls : ceux-ci
oavaleat au commeucement que les deux motuS : « Jesus dit ìì Xi'yfit 'Iti(to5<;;
mais ici une longue iiitroduetiou précède qui fait conuaitre à quelle occa-
sion les paroles ont été pronoucées. A la fm de rintroduetion suivent les mots
soleEiiels : « Jesus dit d. Il faut remarquer ce fait importanl.
En ce qui concerne rensemble de notre collection des prétendiies paroles
de Jesus, il y a plusieurs questions. Evìdemment, le texte est celili d'un
OQvrage de la littéralure chrélienne, e' est xin fragment du coinmencement de
cetouvrage; récriture Gne est ronciale qui nous indique la qualit.é du frag-
meot cornine littéraire; Tanalogie avec le fameux papyrus de rAlhénaion Poli-
tela de Loodres nous montre aussi que notre exemplaire n'a pas été destine
au commerce des livres, qu'il a été un livre copie par un homrae prive et,
comme TAthénaion Politéia était un ouvrage littéraire qui niéritait d'étre
copie, ainsi notre collection devait ótre un ouvrage précieux de la littérature
chrélienne.
Cet ouvrage peut-il étrc identifié avec un autre dont la connaissance nous
soit parvenue d'ailleurs? Corame nous Tavons vu, les lignes 5-9contiennent un
passage qui a existé dans Tévangile selon les Hébreux. Mais le coinmence-
ment de notre ouvrage n'est pas d'accord avec cette obsf^rv^ation; on s'atten-
drait plutòt à rÉvangile de saint Thomas, puisque ce sont les paroles pro-
noacées à [ ] Thomas. En tout cas on ne peut dire que nous possédons
là un fragment d'une collection de paroles de Jesus.
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^t% LES Pr.l S ANCIENS MONUMENTS DIT CHRISTIANISME. (76^
Co fragrpeat conteaant le commeiicement, est-il à combiaer avec les pre-
niiors soi-disant Logia provenaol d'Oxyrhyiichos? En ce qui concerne les
mariuscrits, ils noni èvklemnient aucuii rapport entre eux; Vun^ c'estle iiòtre,
est écrit sur le verso d'un roulcau, Fautre est UJie feuille d'un codex qui por-
tali le texte sur Io recto et le verso, Cepeudant la questiou des exemplaires
n'est pas la memo que celle des tcxtes, qui olTrent le mème style ayant les
niots : a Jesus dit n au conimencement des paragraplics. On ne peut décider
ccite questiou ni par oui ni par non.
Nolre collection de puroles de Jesus offre-t-elle un aspect d'une plus
grande autlienlieité que celle d'autres récits? Certes non. Cette questiou est
absolument à nier; comme uous Tavons vu plus liaut, le rócit des évaogiles
canoniques est infiniment plus clair que les passages analogues du papyrus.
Quel est le caractère de nolre ouvragc? Pour Tapprccier justcmeut, il
nous faut constater mainteuant une sìngnlartie de nolre iexle qui napas encore
été ohervée,
Les preraiers éditeurs avaient déjà atliré Tattention sur un fait remar-
quable du commencement du papyrus. On y trouve plu^ieurs fois la raention
du a règne du ciel • et ils en liraient riiypothèse que notro collection aurait eu
cette idée corame principe unissant (p- 12). Cette observation est juste, mais
il en résulte tout autre chose; pour entrer dans le délail, dans le V^ Lo-
gioii, L 8, on trouve le mot potfTtXeu^ai; dans le second, L 1 1| i pxaiXiiaL èv o^jpa[vcji
(1. 15 7] ^%*j[ikiix). Donc ici est répéié le mème mol ou la méme racine du
mot et la méme idée du règne; or vette répétition caractérìse les ouvrages
sentencieucD de Fantìquité : les sentenees soni enchatnées par la répétition des
phrases principales*. Je cite comme exemple le livre des Proverbes où méme
la traduction fran^aise fait encore paraitre la singularité de la compositiou
de roriginal :
XVI II, 6. Les lèvres du fou entrent en querelle et sa bouche appella les
combats.
xvm, 7. La bouche da fou lui est une mine et ses lèvres sont un piègc pour
son àme.
xviijj 20, Le ventre do ehacun sera rassasié du fruit do sa bouehe; il sera
rassasié du revenu de ses lèvres.
xviii, 21. La mori et la vie sout au pouvoir de la langue et celui qui
Faime mangerà de ses fruits*
xxxi , 19. Elle met ses mains au fuseau et ses mainx tiennent la que-
nouille.
XXXI, 20. Elle tend sa main à l'adligé et avance ses mains au néces*
siteuw,
l. Vuìr l'oiivTttj?e imporlnnt de M. D. H. MnELiKi^. Die Propheten. Dh Grundzuege der ursemiti'
scften Poesìe in (Un Ch^eren dtr griechisc/itn Tragoedie. Vienne, Ilofilder, lBti6,
I
I
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IV. — PRÉTEXDIIES SENTENCES DE JESUS.
171
XXXI, 21. Elle ne rraint pnint la neige pour t^a famille; car toute sa fa-
mille est ve tu e de réternerìts doiibles.
XXXI, 24. Elle se fait du Unge, et le vend, etc.
— 25. La force et la magniilcence est son vétemeni, etc.
La Httérature des sentences grecqiies connait aussi ce principe; nous le
trouvons déjà dans la partie seotencieuse des ceuvres d^Hésiode (voìf rédition
Koechly et Flach); par exemple dans les dcux phrases v. 493-499 et v* 500-
51)3 correspondeiit 8<i>x.ov jtxl >ìt'^7iv v* 493 et rj[i.evov iv Xt^xj^*^ v. 500, x£ver,v è-rut
iliriSa V. 498 et tk-rdii nùxijMi V. 500 (édition Rzach). Une autre grande coUec-
tian de sentences de plus de douze cents vers, est le poèrae de Tliéognis qui est
à divisar en deux grandes parties : Tune est la collection des sentences au-
ihentiques de Tancien auleur, Tautre est un amas de vers analogues d'autres
autears ou de variations du thème principal de Théognis et m^me de remar-
ques satiriques. Mais la critique philologtque a distingue les deux parties
par Temploi de diverses répétitions; une sentence est enchainée à Tautre par
Tanalogie desmots ou des idées (v. Welcker, édition de Théognis, p. 105 ss. ;
Schueidewin, préface, p. 52; Nietzsche, Hheinàches Mitseum, XXU, p* 101 ss.,
Sitzler, édition, p. 6 ss.)- Ainsi» on a tronvé dans le commenccnient de Tan-
cien poème de Théognis, représenté par Ics vers 19-22, 26-48, 51-56, 69-78,
83-84, 91-94 de la eollection actnelle des manuscrits^ des répétitions nom-
breuses que nous allons énnmérer :
Kupve V. 19, V. 27, V. 39, v. 43, v. 53, v. 69, v. 76, v. 78, v 92;
xotxor<ii v, 31^ v. 35 etc» ;
^oXi^ xvipa V* 39, iróXiv avSpe^ v. 43;
rj^uvTyjpx XKXT^ ilépuK 7j(AiT^pyi; v. 40, 'j^fi^n^ TOt'jt xxxotGtv v. 44 ;
TTÓXii V. 52, TTÓTvt; v. 53;
M^flTTOTfi, Kupvi, KOtxcTi irtTuvo; ^^fjQ,i\ài fjhy ivìp'^ V. 69; ita^po^ oiv mouvo; v, 75;
Tfxwpoi TticTov V* 74, TTtGTÒ; avY]p V. 76;
ìi'j^ysxixavré v. 78, 5iy' lyetvoovv. 91;
ykÙGfn] V. 85, V. 91.
Cet cnchainement, qui est à coustater dans ehacuiie des phrases sans
exception, se trouve depuis le commenccnient jusqu'à la fin du poème de
Théognis.
La marque caractéristique de tous les ouvrages seuteutieux, comme nous
venons de le constater, se trouve aussi dans nolre collection de sentences
attribuées à Jesus; dans une pairc de sentences i! y a chaque fois un mot
identique ou une forniation dérivée de la méme racine ou la répélition de la
I méme idée, mais variée dans la successioa des seiitences. Seulement, Tétat
de mntilation nous cmp^^cln* de reconnaitre la totalitr' de rcncliaìnement,
doni voiei les indicai iuns :
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172 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CIIRISTIANISME. [78]
Logia 1 et 2 : iei ^x'nliu'jÉt, ligne 8 du l*' Logion, correspond à pa<JÙ£(a,
ligue H do seeoiid Logioii,
Las trois parties du seeoiid Logion : paat^eix, ligixe li, correspond k i
Pa^ikiia, Vigne 13; tvoùpa^vw, ligne 11» à toù oùp[avou, ligne 12; yvòi, ligne 17, à
yvtocsaSs, ligne 18, yvtadìe, ligne 20. Nona pourrions ajouter aussi IXxo'^te^,
ligne 10, et [OXt€ov]T£; ou [DxovJTe?, ligne 15* Le reste dn second Logion est
trop mutile pour nous faire rf^ronnaitre renchalnement avec le 3**
Logia 3 et 4 : L'enchainement semble étre produit par le mot ^avepó; que
Fon peut suppléer dans Ifi ligne 26 : lo^^aroi xpoiTOt xal ^[avtpoi à7:oSaivoiiJ<7tv et o
oi 9xv£[pòv YEV717ITXI, 1, 30- Aussi, la construction des phrases par leurs anti-
thèses produit une espèce d'analogie : Ttpwroi Id^otTOi, ttryxT^t, TppcaTOt, L 25, 26;
xpuzTÒv ^xvepfJvy TtQotjjLj/ivov ^yepfJìriTiTxi, L 30, 31.
Logia 4 et 5, Malgré l'état de mutilation du texte, Tenchalnement est
eneore facile à reconnaitre : xp-j^rróv, ligne 30, [tò y.6>tfu[Jta€V>vl, ligne 28, corres*
pondent à i[';r]ax£xp[u|X[ji,.,, ligne 39 du 5** Logion.
Donc Fexistence de renchalnement est evidente *.
Ouelle conclusion peut-on tirer de notre découverte? L'uno 6«t quo le
caractère de notre coUection de senletices comme ouvrage de la litterature
grecque chrétienne est constate d'une manière definitive, car elle est formée
d'après les règles usuelles des ouvrages sentcneieux; ce fait est indiqué déjà
par les circonstanees extérieures du papyrus et par rintroductiou du cam-
me nccment du texte.
La deuxiòme conclusion est importante pour Tappréciation de la valeur
de cet ouvrage. Si nous lisons des passages analogues dans les évangiles
canoniques où Jesus prouonee une sèrie de sentences, par exemple dans la
prédication de Jésus-Christ sur la montague, une plirase est en connexion
avec Tautre par Tordre logique des pen.sées et par une rbétorique qui est aussi
simple que puissante. lei, à dcfaut de connexion logique, une suite de mots
identiques doit étre le lien extérìeur des sentences qui n*ont pas d'autres rap-
ports entre elles. Ainsi notre collecliou est un ffurrat/e de quaìité inférieure aux
évangiles canoniques.
1, En ce tjiii conctìnitì In premièri? coltecLìoii des Logia d OxyrhjTichos, cette espèce d'encbainemenl
e?l beaucoiip plus diflkllc a consUder. La première pi\ge aeulemeril porte ceti© CàfftClérisUqii*"
òpftaX|A^ (ligne 3) correspond à ò'jf-ej^e (L 10) etfi^Si^v (L 13),
TÒv xóff^ov (L 6) a toO Kdo^{Jiou (L 12).
H
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"TM^
IV. _ PRKTENDUES SENTKNCES DE JESUS.
173
14
LE FRAGMENT RELATIF AU RENIEMEMT DE SAINT PIERRE APPARTENANT
A LA COLLECTION DE I/ARCHinUC RAINER
I
Provenant probablemeiìt du district d Héracléopolis. Ili* siècle.
Le iexte de ce petit fragrnent est écrit sur les fibres horizoiitales (^) du
papyrus, le verso est laissé en blane; indicatìons évidentes qua nous possédons
là un dèbris dun rouleau. L*écriture est une onciaU» poséo, dont le carattere
paléographique repré8f?nte le type du iii" siede; les indications paléogra-
phiifues ont éìv étudiées par moi dans la rtnue de théologie caHjoliquo d'Inns-
bruck {Zeitschrifl far Kaiholische Theohgie)^ XI, 1887, p. 507-515. J'ai trouvé
ce fragrnent dans im dossier provenant do district d' Héracléopolis, les papy-
rus s'étant coUés Tun à rautre depuìs longtemps; lo verso de notre fragrnent
adhérait au verso d'un contrat de bail provenant du village dit Peenaraca
du district d' Héracléopolis date de Fan 5 de rempereur Severe Alexandre (a.
221-235; ce contrat est publié riiaintenant dans le Corpus Papyrorum Raineri,
I, 36). Ainsi, c'est à tort qu'on l'appelle le fragnient du Faioum parce que Tin-
dieation de la trouvaille esttout autre.
J'en ai donne la première notice dans la re\iie mensuelle antricliìenne pour
rOrient, a. 1884, p. 172 {Oexterreichische Monatsschrifl fUr den Oricnl). Biekell en
a fait rédition dans la revue d'innsbruck (Ze/^scArZ/lf /rìr Kalholisiite Theùlogiv,
IX, 1885, p. 498-504; Mitlheiìunf/en aiis der Sammtimg der Paptfrus Erzhrrzog
Rainer. I. 1887. p. 54-61; II, 1888, p. 41; V, 1892, p. 78). Une édition defi-
nitive est celle de M* Hainack, dans les Texie and Vnlersuchungen, V, 4,
p. 483«497\
La hauteur du fragrnent est de 35 millimètres, la largeur de ì3 milli-
mèlret? ; ce tout petit fragrnent est déchiré des quatre cótés.
lei nous donnons le texte d'après une nouvelle revision.
1. Littéraliire [v. CentralblaU fur BiòUothekswesen, XIV, 1897, pp. fim s ).
noRT, Times du 25 juin 1885.
BicKELL. Times du 3 juUret 1885; Zeiischrift far KatholUche. Theologie, wm, p. 2U8-9; 1887, p. 616 ;
iroir plus hauL
W\BFiELD, Indrpendent, 3*i jiiillct 1880, *i;j >cph!iibre I88a
WooDHtTFP, Àntiover Rtview, 1885, fieplembiv,
[lucMEfiiVE, BuUeUn rriUqae, 1885, n^ 13.
niLGENFELD, KeìR neaentdecktes Evangetiam, Zeiischrift far wissenschapliche Theologie^ 1886,
8cHA!*E, Theologische Qaarialschrifi, Tilbìngen, 1885, H, 4.
VOLKMAR, Theotogische Zmt$€hrift aus der Schweiz, IIL l, p, ^(M2.
Stokes, Ejrpositor, 1885 AùgusC, p. 132 ss.
N6S0EN, Zeiischrift far Kirehliche Wìs&cnschaft und Kirchttches Lthen, 188ri, p. h{Vl-M(\.
UsENER, Religion$geschichtlivhe Untersiiehimgen, l, 1889, 8. 99. A. 3.
Zahx; Geschichie des neutestamentUchen Kanons, II, /8l ss.
Chiju*elli. Sladii di antica letteratara (1887), p, 3 ss.
pRiU&CBEN, AniiiegQmena (1 91151. n' i».
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174
l.KS PLUS ANCIHNS MONUMIiNTS DU CIIRISTIANISME.
[80]
IzAreiNcoc otia[
ITHNYKTICKANAAAICL
]TOrPA<|)eNnATA£WTONi
]nPOBATAAIACKOPniC0HCl
]Y nef KAi einANxecot
jNAAeKTPYCONAICKOKl
I
L, 1. Après de longues études, je suis convaincu que le commencement
est I, noa ^ (ui n* A» K}- Le reste de l'écriture est trop épais pour X ou (jl.
Les conjectures de Bickell, (fay&v* ou [i.£TaX]XaYetv, ne sont pas admissibles.
Après ci^ suit le reste d'une lettre : o, a, e seraient possibles; puis une
lettre est totaleraent perdue sans avoir laissé de trace. Suit un reste d'une _
ligature, tt ou t avec e ou t«>; enfili une lettre cITacée. Ce passage a été lu par 1
Bickell aiusi : €lLHrj ou £I€0. La fin OTIA figure chez Bickell comme ONlTTA
ou OYCHA; mais les raots i^fiyov tp4^t£; ou ìÌ I&ou^ ipì:[vt£5 ne sont pas d'acce rd
avec les restes de l^écritnre,
L. 5. nCT avec les deux points est écrit à Tenere rouge. La couleur du ir est
un peu noircle, tx et les deux points sont d'un rouge sans mélange.
L. 7. Bickell lit ici ]nAPN[; mais les restes de Fécrituron'admettenl aucune
lecture evidente; seni le tc du commencement est admissible.
Pour la reconstruction du texte il faut profiter d'une circonstance très
avantageuse pour nons; car le passage de Zacharie xiii, 7 qui est cité ici
nous «lonne la me su re de la parti e perdue : Trara^cij tòv [Tzot^i^x jtal xi] TiptiÉotra
^ia(7)copTCi^T6Ti4 cela Ihit Ireizt^ lettres environ qui ont disparu dans la lacune.
Comraont faut-il distribuer ees lettres entre les deux lignes voisines? Le
commencement de la sixième ligne nona montre que la lacune y mesure trois
lettres au moins : icftjv; comparez aussi la L 5 to]iì,
Reproduisons d'abord les passages analogues des évangiles : saint Mal-
tliieu XXVI ^ 30-34 : Kat OavTff^iavTS; l^f.'XOov e{; xò opo^ xciv IXaiwv. tóX£ Xiyti aOxolj ó
l7j(jo0^* ^* TUfltvxe^ ùpLc «rKavJaXi<i67Ì(i£<j6£ ev iftot iv x^ vuxxl Taux*^' yEypxirxai
yxf" « Ttaxa^cu xiv itoi(jÌv<x, ;cal ^votcxopirnftìil<Tixai (var. 5txcntop7rtT6Tf{covxz:) xi
irpofiaxx xfi; iro^jxv»;; ». ** (tiTa ^è tò fiYtpfrSvai p, Tcpoa^w 'jfiit; lì^ ttiv Fa'Xi^afav.
'' *A'reox.pi9à; (Je ò Iléxpo^; «Iitev xvxtji* Eixoù izàvTtq {var. ti trivre?) (j)tav5a>A(y0Yf<5OVT3ti
iv cai, iyià ù\jihé%ttTi (rxxvSaÀie&Tfi<K)(Aai. ^* iffn aùrqj d lijaoùg, AjjltÌv Xeytu dot, OTt h
TxuTTQ T^ vijxTt, Tcplv alXejtxQpx (pwvìì<jat, xpi; aTrxpvTfiff*^, (xi. tu ^'^ Et quand ils eurent
chanté le cautique, ils s'en allèrent à la montagne des Oliviers. *'Alors
Jesus leur dit ; Vous serez tous cette nuit scandalisós à cause de moi; car il
est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées»
^'Mais après que je serai ressuscìté, j*irai devaut vous en Galiiéc. "Et Pierre,
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^3^2 IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 175
■:*«nant là parole, lui dit : Quand méme tous seraient scandalisés à cause de
>i, je ne le serai jamais.'* Jesus lui dit : En vérité, je te dis qu'en cette
u^me nuit, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. »
Saint Marc xiv, 26-30 : Kal u(A.vifi(ravTe; ì^yìXOov ci; tò opo; tòìv «Xaiwv. ^^ xal
^Ypairrai* IlaTà^ctì riv Troijuva- xal tx TrpóSaTa ^ia(jxop7ri(78vf<76Tat. ^' àX)ià
,«.Tà TÒ eyepft^lvai (le, icpodc^w u(wt; ei; t^iV Fx^iXaiav. *• *0 ^e Iléxpo^ Iffn aureo* et xal
r dcvTe; cxotviaXicOìlcovTat, àXX' oux eycS. '* xal Xiyet aurw ó 'It,to'jc, 'ApLy^v >.6yo> <yoi,
'^sa ci CYi'pupov TouTTi Tjì vuxTi, TTplv 71 ^l; àXfiXTopa 9o>v^<7ai Tpi? piE àTrapv/jcrr, .
: *• Et quand ils eurent chanté le cantique, ils s'en allèrent à la montagne des
I>liviers. " Et Jesus leur dit : Vous serez tous cette nuit scandalisés en
xioi ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées,
•• Mais après que je serai ressuscité, jHrai devant vous en Galilée. '• Et Pierre
^«i dit : Quand méme tous seraient scandalisés, je ne le serai pourtant
point. '• Et Jesus lui dit : En vérité, je te dis qu'aujourd'hui, en cette propre
r^uit, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. »
Dans rÉvangile de saint Lue, il n y a que deux versets à comparer : xxii,34
S ^e elTrev >iy<D ooi, IlcTpe, où ^wviócei cTÌpiepov i'kixxtùp ew; xpl^ dcirxpvTfTyj pi^ eì^evat pie et
XXII, 39 xal 6^e>.0ci)v eiropeudT) xxtx to eOo^ et? rò opoc twv iXaicov TJxoXouOTiaxv èi olìxò xal
ot {«c6xTai xÙToO : xxii, 34. « Mais Jesus lui dit : Pierre, je te dis que le coq ne
chantera point aujourd'huì, que premièrement tu ne renìes par trois fois de
m avoir connu. xxii, 39. Puis il partit, et s'en alla, selonsa coutume, au mont
des Oliviers, et ses disciples le suivirent ». — Saint Jean est d'accord avec
saint Lue en mettant cette scène avant le départ pour la montagne des Oli-
viers ; il offre le passage xiii, 38 xpiinv xpiiv "kéytù coi, où piri àXexxcop (fiù^yi<m ew; ou
apvrfcT) pi£ rpi; « en vérité, en vérité, je te dis que le coq ne chantera point que tu
ne m'aies renié trois fois 2».
Les variantes des manuscrits dans le passage de saint Matthieu n'offrent
rien de particulier.
Saint Marc, xiv, 27 : l'analogie avec le passage de TÉvangile de saint
Matthieu a produit Tinsertion de iv ipwi ou iv tyì vuxtI txuty; ou h Ipiol gv t? vuxtI
TXUT71. Ily a ici aussi, comme chez saint Matthieu, la variante Six(xxopm<767f(yovTai.
Dans XIV, 29 ci xat est représenté par d'aussi bons manuscrits que xal et. En
XIV, 30, il y a de bons manuscrits qui omettent gù.
Pour revenir à la reconstruction de notre texte sur papyrus, nous avons vu
que le commencement est aussi mutile que la fin; la grandeur des deux lacunes
étant aimi constatée, 12 lettres environ sont à suppléer. Mais à l'epoque où
le papyrus fut écrit, on ne pouvait diviser les lettres d'un mot comme
bon il semblait; il y avait au contraire des règles pour la séparation des
syllabes. On préférait une voyelle à la fin : ttj >vo^, Xu[tcp^, TP^L^-^'^i ^[900;,
rpxrxTÓ;, e^x^pó;, excepté les combinaisons de e : €V[T{y (ou ^aps^cnv) et les doubles
PATR. OR. — T. IV. 12
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176
LKS l'US ANCIENS MOMMKNTS DI' CIJaiSTLVMSME,
[821
coiisonnes : 7ro>.l>.«, TTp^rfreiv, et dans les mols t'ompi»sès avec des próposilions
Et;, TCpo;, Tiv, h : tfpo'jjrj^o; (Choknkivt, Memoria Grnevn Herculanensis, p, IO-l;i).
Fai prolitanl de ces observalioiis, il est facile de voÌr que le nombredes di-
verses manières de suppléer les hicmies du papyrus doii éirc restreini à celles
qui satisferonl à la règte. Nous commengons ù rcstituer les premières lignes
avec l'aide du texte des évangélistes :
OTl flt TiaVTE^
£V TWJ-
'^]
TT- V!>%Tt <TXXVi
^^%ki^[h-
ìTi^ia
I
va ìUAi tì 7r]po€aT0t 5ta(ntofri<T&Tn<T[eTXu.
Le textr (lu papyrus a plus d'analogies avec celui de saiiil Marc, seulc-
meut la j>hrase h txutti] t^ vuatTt est au compte de Fautre auteiir.
r>ans la 5* ligne to]'j -st est une alrrévialioii de toj FIsTpou, doiit les
analogies soni celles-ci : auf = aOrc^v, Pfìpifrns matjìfpir de Lvijdr, W. 1 a 31 ;
pii- == Mrju7£w;, idem 2 a Itì; a* = h, idem, 18 a 31 ; fi' = 5^, idem, 4 a 32;
lat ^ TTOTtTrj^ov, Pupt/rus mat/ique de la Bitdiothèque natwnak\ 1. 578. La propo-
siiion subordonuée
eì (ou \i)
(yovTo; ou)irovTo; Se to}j n!T(pou) 5txl ti uavxe; OìÙìc iyti
exige uue propositiou principale* Et, eii elTot, d'après rindicatioa de la
grandeur de la lacune, Ìl maiique cinq lellres environ cntre iy<h et 'Jtptjv;
c'est pourquoi Usener a conjecturé ó x(ijpio);, mais c'élait trop court; TcpodSst;
de Bickell ne se laisse pa^ diviser d'apròs les règles de la séparatìon des
syllabes (voir plus haut); éIttiv de Hilgeorcld et eluev ó x('jpto); de Preuscben
snllìsenl pnur le sens; ponr nioi je conjecturé par analogie avec les htfjia
d'ikryrhtjnrhos : lélya 'Iir^doG)^, Jesus dit.
La restitution exacte de la fin sera dillicile à cause de la mutilation cunsi-
dérable du papyrus; voilà ce qu'on a propose : 6 xkiKxpk^ ^i^ xox[xri5ci xxl <A]
[xptliTov Tpl^ à]irxpv[T^'<7V] (A€*.. (Prkusciien) ; mais le commencemcni est ccrtain
d'après les indications paléographiques qui offrent 7;pl]v à).exTpu<iv; Trplv] r.
à"X£XTptiè)v Jl; xo/.}t[\j'7Ci <nfy.epav; [oi Tpt; *xi àjzapvTÌaìQ (Usener); ó aXtxrpuwv Si; xoxxu^ei
xxl oi> TrpwTQv Tpl; àTcapyr'<7rj ;/.e (Rickell).
La construclion de la période est mainteuant celle-ci : òì; lacune!, oti eie.,
[«TCÓvTo; To]5 riÉTpou ctc* ["Xsyu ^ItitoO;] etc. Il est facile de voir que la lacune
aprés <b; doit et re remplie par un verbe, mais c'est slinv seulement qui pour-
rait safisfaire aux condilioiis actuelles. Le passage écrit sur notre papyrus
qui a étó tant étudié, semble etre littéralement celni-ci :
£v Si TtTj ej^fltyeiv w; e[l|7Ci[vl oTt «[ttxvti^
èv TauTYi] T^ V'jXtÌ (rxavfSaAt<7| Ù'/,<y£'7
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[B3] IV. — PRÉTENDUES SENTENCES DE JESUS. 177
Oe xarà] tò ypa9^v(*) icarà^w tòv[ ttoijjl^
va xal ri] wpóéaTa Jia<yxop7ria07;a[6Tai et
TTovTO^ To]0 n€T(pou*) xai g( TcavTC^ o['jx éyó, Xé
yei 1^' TTpljv àXexTpuG>v ^l; xox[xu<7Si Tpl^
cu <n^(jL6pov (i.e a]'7r[apvYf(r/i
Traduction : « [Pendant la s]ortie, comme [il disait] : Vous serez t[ous cette]
nuit scandalis[és selon] ce qui est écrit : Je frapperai le [berger et les] brebis
seront dispers[ées, et comme] Pierre [disait : ] Quand méme tous, m[oi non;
Jesus dit : Avant] que le coq ait chanté deux fois, [tu me renieras aujourd'hui
trois fois]. »
D'après cette restitution qui est fondée sur des observations philologiques
et paléographiques , notre texte offre une analogie assez grande avec le
dernier Logion d'Oxyrhynchos; comme dans celui-ci, la parole de Jesus
"Xéyet 'Ir,<rou? a rcQu un préambule qui nous raconte les circonstances dans les-
quelles elle a été prononcée.
D'après cette restitution, le texte du papyrus de Vienne, qui a évidemment
le caractère d'un extrait où tout est abrégé en propositions subordonnées à
une principale, qui est celle d'une sentence prononcée par Jesus, est à ranger
dans la sèrie des soi-disant Logia qui offrent le méme caractère, où tout
est condense dans une seule parole prétendue de Jesus.
15
I BAGMENT D'UN SOI-DISANT ÉVANGILE PERDU
Provenaot d'Oxyrhyochos. Écritnre dn IP on III« siècle. (Votr Planche lì, 6.)
Plusieurs petits' fragments, dont deux contigus, sont les restes d'un
rouleau de papyrus qui a été écrit en colonnes; seulement nous n'en
avons que deux, entre lesquelles est un espace vide de 6 millimètres
environ. Les lignes, un peu irrégulières, comptent de quatorze à seize
lettres; une colonne avait au moins vingt-trois lignes. L'écriture est une
belle onciale, le rouleau semble avoir été un manuscrit destine au commerce
de livres littéraires; en considération de ces circonstances, j'assignerais notre
papyrus plutót au ii* qu'au iii* siècle. Le texte suivant est celui de
MM. Grenfell et Hunt, Oxyrhynchus Papyri, IV, 22-28, n* 655.
Hauteur des fragments a + b ■+- e : 12*", largeur 7*"5.
I* COLONNE
Fragmenta. [•••]nOnPCOie[ à]^i ^p<«>i ?[<»« o^«
[••••]eA4>ecn[ Iv-'f^'^]^ «?' i<^[^ox<;
[••••jPCOIMHTeL--- [Jf»? ^]p<«>i f^^'T« [^^7
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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.
[84]
[ ]Ma)NTI<|>A[
[ JTHCTl-
[ ]TieNAY[-
Fragmenl b. [••]C0€ll[--]Aa)KPeiL-
[...]eC-ll[--]TCON["
NCONATI L jYIA[-
eNCXONT ' -INAI-
MATIGNI ■ 'ÌKAI
YMeiCTICANnPOCeH
eniTHNeiAIKIAN
YMCONAYTO^ IQCei
YMeiNTO€NAYMAY
MGONAerOYClNAY
TGOOIMAeHTAlAYTOY
nOTGHMeiN€M<J>A
NHCeceiKAinOTG
ceoyoMeeAAGrei
OTANeKAYCHCeeKAl
MHAICXYNeHTC
[aOv]^C [s<JTl] Tù»V [Xpi
tv lpvT[e; l]v^[u
v(A£k(;) tic av Trpo^<CeC>T»i
«TTt TYIV Y;XuCtXV
0(jt.ùiv( ; ) aÙTÒ[; Sjc^ffEi
Ttf> ot [AatìTìTal a'jTO'j(')
TTOre Yijxìv €(A<p5t
vnc ?<;et xotl TTÓte
<ie ò'!^6iLiH%( ;) >iyei<*)
OTav fiKSudì^aOe xatl
15
20
L. 1-7. Le pasaage aualogue des évangiles caiioiiìques est saiiit Mattliieu
VI, 25 (XTi jXtptpLVaTE Tf^ '^Uyjj l>(JL(5v TI Òt^Te jJlTflJà T$ tófJLaTl 'J(XWV TI EvSyaYl*50€; aUSSl
Saint Lue xii, 28. lei cette sentence esidéformée par une paraphrase de rhélorùiue.
L, 7-13. Saint Matthieu ne fait pas suivre cette sentence immédìatemeot
après la précédenic : e'est trois paragraphes plus bas vi, 28 jcal Trepl £vS>J(jiaTo; ti
ji.fipt[jLvóÉTc ; /.xTotpLaQcTe TX stpiva. toO iypoO ™; st^j^avouffiv qù >tQirtwTiv oièk v4&w<7iv"' i>
et pourquoì étes-vous en souci du vétement? Apprenez comme croissent Ics
lis des cbamps : ils ne travaillent ni ne fdent ». — A la L IO la lettre après
oiIJé peut se lire tt ou v ou x; les premiers tlditcurs ani conjecluré v^iStt,
mais cela ne sufTit pas à la grandcur de la lacune. Le reste de la ligne olTre
deux lettres, doitt la première est r ou C ou T d'apròì^ les premiers éditeurs;
moi j y vois la moitié d'un Y et dans la salvante un Tt iion | suivant Topi-
nion des éditeurs. — L. 12. lei les éditeurs hésifent entra £v[A6rT£] xal ou
£v Ix^vt[£; 6]v5[u]piaTióv [ioTi] xal. Mais à la fin de la ligne on pourra aussi lire
©Al et la grandeur de la lacune est aussi en faveur de h\Soiij!,t^]^%%,
L. 13' 15. Comparez saint Malibieu vi, 27 ti; ^è il ij|jlwv [Aipipwv 8uv«Tctt
TOocflirvai £1^1 t:^v liXi^tiotv aÙTO'j TTfjpv Eva ; saint Lue xii, 25 ri; 8i ic, 'jpwv aeptpLvùiv
ifijyxT«v km rfiv Ti^axiocv aÌToO TCfo^Qswa'. rfr/uv. Ce passage précède dans les évan»
giles le paragraphe relatif à la parabole des lis.
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IV. ^ PHHTENDL'ES SENTENCES DE JESUS.
179
L. 15-16. La conslruclioti greeqiie n'est pas assez claire ici ; on 8*allenJraiL
plutòt aii lieu de a'jXQ; h un suht^laiitif o war/fp ou o &£o; d'après ropiniou <les
èditeurs. Aussi on pourrait joindre les denx sentences : Celui qui (05) petit
njouter une eoudée à voire tailfe, celui-ci vous donnera votre véiement.
Corame passage aiialogue on peut citer saint Matthìeu vi, 31-33 \m ouh pipi-
aLÙTOj Jtal TauTa T^avTa 7:po^Tc6vi<7£T3tt u;mv; aussi Saint Luc Xll, 29-31. Il falli
constater que les élénients du vi" chapitre de saint Maltliieu sont eonfondus
et mal disposés dans notre papyrus.
L, 17-23. Ici un texte parallèle nous manquc* Les éditeurs ont compare
un passage altribué à Tévangile selon les Egyptiens conserve chez Clénnent
dWlexandrie et reconstruit par Harnack (CArono/<, I, p. 13) : t^ S«Xcìjjlti ruvda-
yòw xaTa>.Gcai tx epyx t?,c tìTQ>£ta;. xal t^ Sa>td[XYì ì^-n ocutC»* xalòi; O'jv EZQrr.Tot jxii
T£icou<xa; f* is xiipio; *4ftetixT0 ^iy^"^' ''^'JtTav «pxys ^OTXvTfiv T"/;v Ji TCupiotv l*/oy<jav pi)
^ayì[ig. 7r.*vtìavojjt.£y7i; Si tt,; SaAwjA-/;^ -kìti yvù>frQ'/;<5£Tat tx xepl iv vipETo e-jìn ó x^ipio;*
^Txv oùv TÒ Tfj; aJ^tiv/ij sv&upoi T^a-nìijTjTfi xxl 6txv ysV/iTXi tx èùo fv, xal t& d^ppev [jletÌ
Ti;? ftviXetx; o5ti xppev oCti 9tì>.'j ; les deux phrases otxv i?t5uTy)rf*« xxt pvi xbyu^/iTjTa
et OTav TÒ TTic atTy'jv/i; evS'jpux itar/,«5T)T£ ont, d*après Fopìnìon des éditeurs, un
rapport mystic|ue avec la Genèse ni, 7, et Fensemble des idées serali que
le regne de Jésus-Chrisl resliiue Velai d'innocence des kommes tei qu'il a été
avant le premier péché.
Fragmenl d, llauteur S-"^ G; largeur 32 millimètres*
]TIN
25
]a)TÌNCO
JOCMG)
IH
]CTIN
DEUXIKMB COLONNE
Fragment e, llauteur 5''°' 7; largeur 13 millimètres
0[
TAf
rY[
KA[
Fragmenl b. £Al
THC[
KA[
HM[
Cl[
[
40 [
41 IX[ty8 Ti^v tCKìI^cl
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180
LES PLUS ANCIENS MuM'MlùNTS IH' CllMISTIAMSMK.
[86]
KPYH'l
eiCHA[
fib eiC€P[
KANi
Acreir
MOIG)[
KepAi[
ri<» PA[
Fragment e. Hauleur 3*^7; largeur 1^"^ 5. li seiiiblc étre de la fin de la
colonne, #
K0[
Fragment f.
Fragment g.
Fragment h.
]KA[
]AI[
Je[
La restitution des lignes 42-46 est due k M. Bartlet qui a compare saint
Lue XI, 52 oùal ùjAiv Toi5 vojxixolc fin 7ÌpaT£ (variante ìx^ì^olti) ttìv x>.£t^aL (var. ìCkiW)
TY)^ yveJ^iw;* aÙToi {var. xal «ùtoi) oùx £j<T>i>6aT£ xal toì; e?^«pyojjivouc fvar. «l^nropauo-
Voici la iraduction du papyrus anta ni qn'elle est possible à cause do l'état
de mutilatian :
<c Ne soyez pas en souci, djepuìs le maiin j iisqu'au soir ni di^puis le soir
jjusqu'au] matin, ni [de v]otre[ nourriture] de ce cjue vous nìan[gerez ni] de
volre vé[temenl de ce] que vous [sejroz vétus. Vous [étes] [beau]conp plus
exee[llen]t9 que le3[l]Ì8 qu[i cjroissenl et ne tiravaillent pas pour e]ux, :<cepen-
danl)] ih on[t un vìét[e]ment. Pourquoi tiotiez -vous en jdoule]? Qui enlrr
vous peut ajouler une coudée à sa taille? (Dieu qui le pcut,) cel[ui]-€Ì vous
[d]onnera votre vètement.
et Ses disciples lui disent : Quand nous apparaitrez-vous? et quand vous
verrons-nous ? Il rcpond : Si vous vous déshabìllez sans avoir de confusion
{c'est-ù-dire si vous étes innocents eomme dans le paradis)
o: (L* 42-45 :) [Malheur à vous, docteurs de la loi!] dis[ait-il; avanti cache
[la clef] de la [science, vous-méraes n*éfes point' entrés [et vuus n'avez pals
ou[vert la porte à ceux qui] enlrrenl]. »
I
Pour apprécier la valeur de re fragment nous recourons à Tanalyse
logique du texte, Dans le récit que saint Maltliieu donne du sermon sur la
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i7] IV. — PRÉTENDUES SENTEXCES DE JESUS. 181
Qontagne, le passage relatif aux oiseaux du ciel et aux lis des champs est
nséré pour donner un exemple : Jesus enseigne de ne se délier jamaìs de
a Providence du Tout-Puissanl. lei tout est bouleversé : ce que saint Mat-
hìeu dit dans le chapitre vi, f 31 pour finir sa conclusion, est mis en
éte ; la parabole des oiseaux manque ; l'analogie avec les lis des champs
5st mal disposée; à peine peut-on trouver une continuité à la fin de notre
)assage, c'est par une conjecture que j'ai suppléé les mots a Dieu le peut »
iprès la sentence que personne ne peut ajouter une coudée à sa taille, pour
•estituer une cohérence logique qu'il faut deviner et qui réellement n'existe
pas dans le papyrus.
La mauvaise impression est augmentée encore par le passage suivant ;
l'incohérence du récit relatif à la question des disciples avec le précédent est
inexplicable, si Fon adopte l'opinion des éditeurs que le texte du papyrus
soit un reste d'un évangile perdu (fragment of a lost Gospel).
Pour moi, jene puis adopter cette opinion; le caractère de ce fragment
est tout différent.
A mon avis, il faut constater que le verbe "kéyny se rencontre plusieurs fois;
un récit, précède, sans doute, par Tindication que Jesus a dit ces mots, —
ce qui est maintenant perdu dans la lacune, — est à la téte de notre texte ;
alors ce qui suit est introduit par les mots X£you<iiv — Wyei; une troisième fois
eXsye commence le récit. J'y reconnais le style caractéristique des soi-disant Logia,
collections de sentences prétendues de Jesus, dont voici un nouvel exemple.
Sous ce point de vue, le style évidemment décousu de notre fragment cadre
avec le caractère d'extraits et de sommaires destextes complets des évangiles.
Et, heureusement, nous possédons encore la meilleure preuve pour Tévidence
de notre bypothèse. Gomme nous Tavons exposé plus haut et plus au long,
les collections antiques de proverbes et de récits sentencieux sont caractèrisées
parl'emploi et renchainement de mots identiques; ces mots sont le seul lien
qui unisse d'une fa?on superficielle les sentences voisines. Cet indice existe
aussi ici;le premier récit contient les mots ev^i>(j7j<i96, Iv^ufiia, le suivant
gxiuffTjcfie; ici sont réunies des sentences où il s'agii de Vhabillement. Vaine-
ment chercherait-on un lien logique entre les deux passages.
En conséquence, le nouveau texte est d'une mediocre valeur.
CONSIDERATIONS GENERALES
Les collections de prétendues paroles de Jesus contiennent des éléments
de valeur bien differente. Les passages qui sont des récits conformes à ceux
des évangiles ou des extraits de récits analogues aux évangiles sont d'une
certaine importance pour constater Tantiquité de la tradition des évan-
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182 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [88^
giles. Cependant si la garantie des évangìles leur manque, il s'en faut défier,
car une critique prudente nous mentre qu'il y a là des sentences que le style
altère ou les idées déformées rendent suspectes ; elles demandent donc une
mure réflexion. Mais, en general, ces coUections corroborent Tancienneté et
Texistenee d'une littérature chrétienne et constatent la propagation considé-
rable du christianisme à une epoque reculée.
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CHAPITRE V
EXTRAITS DES PAPYRUS MAGIQUES
Les papyrus magiques prirent origine à Tépoque du syncrétisme des
anciennes religions; les idées religieuses des divers peuples et des divers
pays, longtemps déjà en rapport enire eux, se rencontraient et se compéné-
traient ; il en resulta un mélange de tout genre d'idées, et, comme la religion
altérée est toujours alliée à la superstition, qui captive la raison des masses
sous son joug, les idées superstitieuses de tonte race et de toute epoque ré-
gnaient dans les esprits pendant les derniers sièeles du paganisme, comme une
maladie generale elles furent répandues dans tous les rangs de la population,
chez tous les peuples du vaste empire, dans toute région du monde' antique.
La superstition fut pratiquée très souvent sous le couvert de la magie; la
magie avait son rituel et ses ritualistes, et maintenant nous possédons encore
une bibliothèque de livres magiques écrits sur papyrus, ainsi que des amu-
lettes magiques écrites sur papyrus.
La religion chrétienne, à cette epoque, était déjà si connue et si répandue,
que les auteurs des livres magiques ne pouvaient s'en écarter; Jésus-Christ
était déjà respecté mérae par ceux qui ne connaissaient pas la doctrine
chrétienne et rien ne saurait mieux témoigner que le christianisme était
à coté des anciennes religions une puissance ideale de premier rang que
les adjurations respectueuses au nom de Jésus-Christ qui se trouvent dans
les papyrus magiques.
Nous transcrivons ces adjurations, qui, pour nous, sont de précieux té-
moignages de rinduence du christianisme qui devait avoir pénétré déjà dans
les masses.
16
PREMIER EXTRAIT DU PAPYRUS MAGIQUE DE PARIS
Le grand papyrus magique de la Bibliothèque Nationale n* DLXXIV forme
un fort Cahier de grandes feuilles de papyrus contenant un rituel magique et
les adjurations pendant les actions magiques. L'écriture montre que notre
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184 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [90
livrea été écrit vere Tan 300; mais le texte, qui est évidemment mal copie, doit
étre beaucoup plus vieux. Le papyrus est intéressant aussi pour les égypio-
logues parce quHl contient au commencement une longue adjuration en langne
égyptìenne à transcription grecque; c'est un des plus anciens textes coptes.
L'édition intégrale a été faite par moi dans les Mémoires de VAcadémie d>
Vienne en 1888, voi. XXXVI, p. 27 ss. Le passage suivantqui nous interesse
maintenant s y trouve à la page 51 :
Ligne 1227 Trpà^i; ycwaia èx6x>.>.oiMTx Sai(i.ova;(.)
du papyrus >.oyo^ T^yójuvoc iwì tyìc x€9aX^c aùroC
p«Xe IpLTrpoaOev aùroO x>.(5vac Ì>mx^
1230 xal SmoOsv aÙToG (rraOel^ Xéyii^i*)
T6 V Idax y^aipe irvouTe v laxcoS
Iti^ouc Iti XpTjdTO^ m ayio; v irveu^jia
^tTiptvf i(oO eOffapTii V l<sx(S(ft
1235 eOda^ouv v Iaaafi*eva laco Sa
6aw6 (xapeTeT€V(TO(i. dCjSi uà
§oX XTTÒ ToO 5(£)i(va) (iaT«T6vvou8 Trai
-JT axaOapToc v ^ai[X(i>v iti (ramava? (sic)
eOvìicoOf è^opx{2^(i> (i£ etc.
Traduction : « Voilà une bonne méthode pour chasser les démons : Invoca-
tfon que Ton prononce au-dessus de sa téle (du possedè), mais mettez devant
lui des branches d'olivier et, étant derrière lui, vous dites :
or Saint au dieu d'Abraham, salut au dieu d'Isaac, salut au dieu de Jacob.
Jésus-Christ, le saint, l'esprit fils du pére au-dessus des sept, au dedans des
sept. Apportez lao Sabaoth, que votre force se moque de cela (hors d'autrest
jusqu'à ce que vous ayez chassé ce démon impur Satan qui est sur lui (le pos-
sedè). Je vous adjure, etc. »
Le texte prìncipal est grec, cependant l'adjuration doit étre prononcée en
langue égyptienne. Nous reproduisons ce passage égyptien en lettres coptes
d'après M. Revillout :
iHConrc T^l;)^pHC^oc tti ^^rioc ri TWtnruA
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£>11 V. — EXTRAITS DES PAPYRUS MAGIQUES. 185
CiO?\ ATTO ^onr !ì^(^t)i(WA) JyA^t^twwonr!2S ttaì
La langue égyptienne offre beaucoup de difficultés ici au commencement,
qui a été aijalysé par M. Revillout {Mélanges d'archeologie égypt. etassyr.^ Ili),
par A. Erman {Zeitschriftfùr aegyptische Sprache und Alter thumskunde, XXI, 1883,
3), et Fr. L. Griffith {Zeitschrifl fur aegypt. Sprache, etc, XXXVIII, 1900,
l : The Old Coptic magical texts of Paris). Notre passage a été objet d'une
autre étude de M. F. Legge : A coptic speli of the second century (Proceedings
of the Society of biblica! archeology, May 1897, p. 183-187; novembre 1897,
p. 302) et de W. E. Crum {ibidem, Febr. 1898, p. 102); celui-ci a corrige la
1. 1234 : e^cA^fMi tt[tt]ivi|AU|t{, et 1235 e^cA^oTit tt[tt]fvi|AU|t{f titA; alors j«om
CA&07\ Ano noT 2^ifttA jyAieieitftoTjiin (? read ito*rj9n) mais il remarque :
a but the exact force of ca&otv bere escapes me » ; mais il existe la
phrase fto*rj9n e&07\ ou fto*rj9n ca&otv (ìica&otv) abigere , avertere , excutere
(Peyron). Peut-étre faut-il changer Tordre des mots.
Dans ce passage, les dialectes coptes différents (Memphitique et Sahi-
dique) sont mélés ensemble; ^^ttoT-j^, dialecte Memphitique, est tout près de
nnonne, dialecte Sahidique, ce qui est bien remarquable. On en peut conclure
que le texte originai avait une longue histoire ; peut-étre a-t-il été transcrit
du démotique, où le méme trait de Técriture a été prononcé différemment dans
les diverses régions du pays. Cette adjuration semble donc étre un des plus
anciens vcstiges de la propagation du christianisme en Égypte.
Nous ajoutons à ce texte en langue égyptienne un très ancien fragmenl
copte.
17
UN TEXTE DE LA LITTÉRATURE COPTE. GHRÉTIENNE
Provenant de la moyenne Égypte. IIP siécle.
C'est un fragment d'un codex copte couvert sur les deux cótés d'une écriture
onciale très fine qui a le caractère paléographique du in" siécle. J'ai trouvé ce
fragment, qui appartient à la collection archiducale de Vienne où il porte le
n* 1865 (copte), en 1884, dans une fonie de papyrus grecs qui provenaient de
la moyenne Égypte, Héracléopolis et Antinooupolis. Le dialecte copte a une
certaine analogie avec celui d'Akhmim (Panopolis). Malheureusement, le sens
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186 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. ytì
de ce texte nou3 échappe à cause de la matilation complète du papjms, doot
la hauteur est de 55 millimètres, la largeur de 44 millimètres ; marge sopé-
rieure 1*^. Une première notice du texte a été donnée par M. Rraix, JfiUn-
lungen aus der Sammlung Papyrus Erzherzog Rainer, II, p. 54.
Ecritore sur les fibres borizontales du papyrus (=j. Recto :
JTTC^^O A^fMi ^.ty\[
Ecrìture sur les fibres perpendiculaires (Hill). Verso :
]^MTT. uwm..[
w]^AK TTeT^t^uJA[
]wei!ìi.t tnwACO'r[
JwntcuMt. TT^t«^[
Le dialecte de notre fragment et celui des papyrus d'Akhmim a plusienrs
mots communs : ^-cav, oTAittE, nMfOT, a&a)v, A^fwi. Quand celui-ci sera
mieux connu, on fera un essai d'interprétation du nòtre avec plus de cbances.
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V. — EXTRAITS DKS l'APYRrS M AGIQUES.
16*
DEUXIKME EXTRAIT DI PAI^VRUS MAlilQUE HK l'AHIS
p. 9LÌ [120] de mon édilion.
Ligne 3007 7730; Sai|j.rjvi5t^ojiivou; n^fj-rr/m:^ 4ó)ti[i.ov.
[xttdTiyia^ 3wti XwTOjATiTpa^ i<j/£i (tara "yxp-^i/otij^o'j
3010 a/pWTiTTOti Xiyinv Vwvyi>.* wTaapOicof^i.
iwTj. itó^xfHpQx. e^slOt airi toj 5(£flva) xoiv(ov).
TÒ Si 'pw»a)tT7Ìptov ÉTTI 7.aavttj> xaT^jixeptvc^
Tiviaw. ^ew/. tar^fe). yapcox. ita* 7rip{ot'J7T£
TÒv Tci^ovra irxvto; ^atjAfivo; ^ptxTÒv 0 ^0
SsiTai «rrYlTX; avTixpi»; ópxt^e . eiTiv Si ó òpxi<j[Aii^
oOto<;. óp)ttC<»* <ie xatx rr^xi 6(eo)ù twv 'E6p otttjjv
3020 Ivi -70 0. laÉa, i«7i xépaoiB* aix : Ocutì, eXe.
£>,(!). xTDto. eou. luSxey* otÉappLat;, totfia
paotj, oÉù.SiX, >cDvx* a€px. piapoia» ppxxi
(ft>y. 7:up(iDav7i. ò iv pt.j'rfi apoupti^ xat ^i<Svrj(
xal òji-ty>7ì^. Txvvr^Ti^ xxTaSxTCì) ^rou ó ay
3025 yeXo;. ó QtirxpxtTTiTQ;, ìtxl tìaxpivtTCì» tòv
0 l7cXa<j£v ó (i(eo)i; tv tw o-^'tto éx^TOu irxp«5e£
<ri^ on ii7£U)^opiatt xyiov Wfò)v ìttÌ a[A|jttav
n|/ivTavytó Xd(YO<;') òf%i^m ni "XaSpia. taxou?.
3030 a€>xvxflava>fx. x/,px(Aa Xofyo?' ) awtì* txtìx
fix9pa. j^^xyOxSpxQa. X^(*^^ ^/ ^'''* x6pto
1X7)^. ÓpXt^O) '7£ TÒV òiria'^SsvTx T^l
0<XpaY>. £V ^Ttj).U ifiÙTVéCì Xxl VEf£XlJ 7}fA6
3035 pivfi Kxl p*j<*a[ji8vov airov tÒy Xdyov fpyou
^apaòi xal £7rEV£yxavTx IttI ^xpaw -rìjv
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óicorov ix* (I. av) *3;^ on ip^t^w ag fttèv ^«j^o
pov iSiixxfjroy rk ^v $capdioc xac^; ^t^ri^
lm^T(X[;.£vov tÒv youo7;>.x<yTYìV toO Y£vov;
T<I*v ivtìpctiTCcov tÒv f^ayayovTot «5 iSvfXctìv
3t«i TCtiAvoOvTflt tÌ v£<pY] xxl òiTt^ovta T'Av yYjV
^^H
mi tùVjYùùvTa TO'j; xxpitoìi^ fleur?ìs ^v 6Ù>,a
yfii TOdx ETTOupdtvio^ Jùv3tpLi(o); orffìktù^ ^^È
àpyayytXciav opxts^ <7e (tEyotv 8(eò)v £xSoc ^^H
ii*9. 5t' Qv d *Iop<Javìf55 TroTajAà; «ve^có ^^H
pTifiEV €f; TX 07rt<T(t> xal Epudpic Sx>vO(?<;oc ^^H
^^H
r,v wSeu^ev Ei7pay[A* xal ìgtilì àvóXeuTo; ^^H
OTi dpxi^co ffE TÒV xaTa^Ei^av-'a' tx; Ixaròv ^^M
T£(j7Epxxf>vTa Y>.ù>f;'?oe; xal JiauepiVavra ^^^
Tw t&ita Trpo^TflcyjjixTt ópxiCw ae tov tcuv av ^^^
yEvi<ov ytyavTWv -rat; xp*/;Tn;p<xw xxTa ^^H
^^H
(pXi^avTa ov i»jjLv{e)r o; (ilei.) oùpxvoc T<àv ovpavùv ^^|
ov ijjxvoO<Jt TX 7TT£pvytó|/.aTa TO'j XepouSlv ^^H
ópstfZ^oi ^£ TÒV TTtptSevTX opY) T^ 0aXa<j<TYi ^^1
Tti'y'ov (l,-o;) i$ xjjijjLou xal ÉTrtri^avra aÙT^ [Ji"n O^tp ^^H
^Tjvxi xxt linfxoiii^EV TI aSt>97o; xal «tu ìttci ^^H
^H 3U(}:)
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— EXTRAITS DES PAPYRUS MAGIQUES.
XXt Sat(Jl6vtOV ÓTTOtOV £ÌV (L iv) T,(V) ÓpKt^OJV Ac
3085 Oo^ioi; ivSpdc^jiv :
I8i>
I
TrmlncHon : a Metliode de Pibcchìs pour les poss*>dé9.
tr Prenoz de Thuile qui seni Taif^re avec la plaate Mastigla et Lotoraetra,
cuisez^le avcc la piante Sampioukhos (Orij^anum Maioraua L.) qui est sans
couleur en disant : a loel Ossartliiomi Emori Theokhipsoith Silhemeokh
* Sotlie Joe Mirnipsotliioopli Phersolfn AeéÌov(> J^>e Eokhariphtlia. Sortez de
« celui-ci (N. N*) 0 et d'autrcs raots comme vous voulez. A ceite action ma-
gìque il faul porter uno amulette, e*est une lame d'étain et vous y écrivez :
laeo Abraothiokb, t^litha, Meseiitiniao, Pheokli, laeo, KImrsok; il la fautlier
autour du possedè, ceite amulette, qui est épouvaatablc pour chaque démon.
Alors prononcez l'iiicantatiou devant lui. Voilà riueantatioii : Je vous adjure
au nom de Jesus, du dieu dea Héhreux iaba iae abraoth aia tboth eie elo eou
iiibaekli abarraas iabaraou abelbel Iona abra marcia brakìon; vous apparais-
sez dans b? feu; vous étes au milieu de la terre, de la neige et des nuages.
Tannetis. Oue descende votre auge inexoralib^; qu'il emportc In démon qui
vele autour de eette créature que Dieu a créée dans son Saint Paradis, car
j'adore le saint Dieu sur Amnionipseotanklio. Formule : Je vous adjure
labria iakoulb ablanatlia nalba. akramm. Formule : Aótli iallia bai lira
khakhlliabratlia kbaniyn zel {on : khel) abrooth, vous éiei abrasilotli allelou
ìelosai laeK Je vous adjure par celui dont (l)srael a vu Findice dans une colonne
de feu, et pendant le joiir, dans un nuagc, celui qui l'a sauvé du Pharann
et qui a envoyé sur le pliaraon Ics dix plaies parco rpi'il ne Fa pas entendu.
Je vous adjure, tout démon, de parler langue queloontjue que ce soit. Je
TOQS adjure par le sceau que Salomon a mis sur la langue de Jérémie, et il
a parie; aiusi parlez aussi, vous dénion quieonque que vous soycz, celeste ou
aérien ou sor la terre ou au-dessous de la terre oa dans Fenfer, Ebouséen ou
terrestre ou Phariséen; parlez, qui qne vous soyez; car je vous adjure par
Dieu qui porte la lumière, indomptable, ([ui sait toni ce qui est dans le coeur
de tout étre vivant, qui a fait le genre buniain de la terre, celui qui forme les
nuées et lesépaissit, qui cnvoie la pluie à la terre, qui bénit les fruits; touto
force des angès et arclianges dans le ciel fait son éloge, Je vous adjure par le
grand Dieu Sabaotb qui a fait se reculer lo Ileuve Jonrdain, qui a fait passer
Israel par la mer Rouge, qui est infranchissable pour loujours. Je vous ad-
jure par celui tjui a fait paraitre les cent quarante langucs et les a distribuées
à son ordre ; je vous adjure par celui qui a brulé de ses foudres le (chef?) des
géasits rìlblés; le ciel des cieux vous fait des éloges, le cbreur des Cbérubins
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too
LES PIj;s ANCIENS MONUMENTS DI' CHRISTIAXISME.
[96]
vous fait des rioges; je vous adjure par celai qui a mìs des muiUagnes aulour
de la mer en forme de niur sablonneiix et qui lui a donne Tordre de ne pas les
passcr; l'enfer Fa entendu, **nUMidez aussi, vous démon quelconque, car
jè vous adjure au noni d»? celni qni tait ébranler les quatre vents par les
saints éons aériens, ou donnant l'aspect de la nier ou eelni de nuées; lui
qui porte la lumière, riiidomptable. Je vous adjure par Dieu de Jérusalem pur,
le leu éternel qui uè s'éleint jainais lui est allume, à son saint noni, laeo
baphreuomonn. (Formule:) La géheuue' du feu tressaille devant vous, les
llammes llambent, le U*t fremii, cliaque montagne tremble sur sa base;je
vous adjure ♦ démou quelconqnc, par celui qui regarde d'en haut la terre
et qui fait trembler sa base, qui a créé tout d'un rien à rexistence. Je vous
adjurr par celui qui a aceepté la promesse solennelle de ne pas manger de la
viaude de poro, et tout mauvais esprit et démou quel qu'il soit sera soumis.
a Pendant radjuratiou il laut soudler de toule sa force depuis les pieds
jusqu'à la iHv et le demolì s'en ira* Mais il fau( garder cette incantalioa,
olle est en liébren, et les hommes purs la gardeut. n
Ce passage du papyrus magique de Paris contient des atlusions à TExode
xHi, 21 (colonne de feu); Jos. ni. 15 (le Jourdain), Exode xìv, 22 (mer Rouge)
et a conuaissauce des coutnnips juives; il esl iuléressant aussi pour appré-
cier la Forme sous laquelle le nora de Jesus circulait parmi les paieas.
Ou compreud alors comment il fnt possible que des aecusatious de magie
fusseut dirigées coutre les premiers clirétiens (ef, Le Bl\>'t, Recherrhn sur
l'accusalion de 3fa(/ie etc, Nogent-le-Rotrou, 1869). La doctrine astrologique et
magique était déjà cliez les Sauiaritains et les Esséniens (ce sont donc les
hommes purs de notre papyrus magique), oiì se formait alors unr* liérésie
dont parie Eusèbc dans VHÌKhHre vvany,^ IV, 7(11); 111, 26 (27) : « Le dìable se
servit de ees hommes bérétiques ciuiime instrument pour oiTrir aux incroyants
Foccasion de maudire les vérités diviues, ear ce bruii (de magie) qui en
sortali se répandit comme nn ontrage de tout nom chrétien; voìlà ce qui
causait priucipalemcnt chez les paTons de eette epoque Toplnion absurde et
méchante eu ce qui nous coneernait. *
IH
EXTRAIT OU PAPVRtJS V DE LEYDK
Écrtt vera Tan 300.
Un autre papyrus qui appartieni à la bibliothèque magique dont nous
avons parie plus haut et qui iitFre beaucoup iraualogies avee celui de Paris est
le papyrus V de Leyde, dont la premiere edition a éW' faite par M- Cotvuai*
Leem.\ns, Ihipyri Gracci musei anlHjuarii puhlici Lityflufìi Batavi, tomus 11, Lug-
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^ EXTRAÌTS DES PAPYHUS MAGIQUKS.
duni Balavorum, apud E. J, Brill, 1885. Il contieiit dix-sept eolonnes d'écri-
lure; le passage doiit il s'agii ici, sy Iroiive dans la sixième colonne,
— p. 23 de Fedition, Un nouveau chapitn* qui t-omnipncc à la tigno quinze con-
■tient les niots :
K
1. iò) 'ÙvetpifiTTjv (L-pattT-) XtyofjLEvov wpòc «p aQotpou.
(1. 16) 'Eitl TTis ipKTTifas yti^^ èXatov >.a€wv i'KCktyt tÌ óv[ó(j.aTx] ..*. j3pe5«i ^^^^ Kotpt-w
(!• 17 J wpó; ivotTO>à; lj^ù>v ryjv )t£(paX7)v( , ) 'Iy]*70j^ Avou[if)J
Le dernier mot semble étre "Avouéi^. — Traduction : « Métliode pour faire
un réve; il faul réciter a... Prenez de l'huile dans la main gauche cn disant
avec cela la formule : ... bri*xe; alors allez coucher la lete tournée vers
.rOrient. Jesus AnouLljis|. »
' Si la legon Aaoubis* qu'on a proposéc est bonne, nous pourrons constater
un uouvel exemple du mélange des ndiginns à Tépoque du syncrétisme;
^c'était alors un passage aiialogue à rinvoeation Z«0 "H/ae MtOpa Sxpam (Voir
Wkssklv, dans les Ìlémoire& di* l'Arftd^'mie de Vienne^ XXVI ^ 1888, p. 174 (150) ou
tU Zc'jc Sip5tm;des papyriis niagiques et des ainulettes, où^ d*une seule lialeine,
soiit identiGés les dieux dt^sGiecs, des Kgyptiens, des Perses et des Syriens.
19
EXTRAIT D'UN PAPYHUS MAniQUE APPARTENANT A UAUTEUR
Provenant du Faioum. Écrlt vere l'an 300.
est un grand papyrus très bmn écrit eo deux eolonnes évidemment par
une personne qui ne savait pas trop de grec; à la fin il y a un passage en
laiigue et écriture coptes qui est iutéressant au point de vue de la paléo-
graphie; ainsi le papyrus oilre beaucoup d^analogiea avec le grand texte
magique de la Bibliothèque Nationale. Dans le grec la fin des mots est indi-
quée par des traits obliques. Le passage qui contieni la mention de Jesus-
Christ est au commencement,
1 [faixjaXoCjjLai' ae' fise' icàvTtó[¥]'
[ ]• • • f**^^' uitlp T£ iri<Tti;
[a]p)^viv;' (l.->5?) xati i^mfsioLq,' vtal xtipwi'
s òvo[Aa?^w[jLevca* ^L-ve) ìca(bì|ievou (L-vc)
eTTivo)' XatpcmStv (l.-Xt-) Ijiirpo^^fiv'
. . . TOU 5là TOfj' XUplCij' (I.-OU) -lifiLÒiv'
hu Xpow (1. 'Itti^oO Xpi^TOTi) ÌYa7C7)(t£vou (1. iy.) irotiToc' {1*-S<J«} etc. etc,
1. A. DtBT8RtCB, Papjfras Magiea, p. 805,
PATH. OR. — T. rV. II
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192 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. [98'
Traduction : a Je vpus invoque, ó Dieu de tous... dont le nom est au-dessiis
de toute puissance et autorité et domination et tout nom, qui étes assis au-
dessus dea Chémbins... fje vous invoque) par notrc Seigneur Jésus-Christ,
votre Fils chéri, etc. »
En ce qui concerne le passage iyxTrniU^w} ^aiJoc, il y a une analogie assez fre-
quente dans les évangiles : uiò? àyamnTÓ; saint Matthieu ni, 17 ; xii, 18; xvii, 5 ;
IX, 7; Lue III, 21 ; ix, 32; xx, 13; II Pierre i, 17. Je cite aussi saint Lue xii, 11
ffuvaywya^ xal Tac *PX*^ ^ '^^^ ì^ougìoli;; Tit. in, 1 ifjjxX^ xal è^oudiai; uTroTàaciaSai ;
Papyrus magique de Paris, 1. 1193 Swt^uXa^rfv (iL[e] irrfvie àirò wx^jti; teepoj^r; è^oii-ria; ;
le méme papyrus, 1. 3061, connatt les Chérubins : 6v u(jivoC<ii tì :rrepuya>|jixTa toO
Le mot Oe< est écrit sans abréviation; ceci a lieu une fois seulement à la
1. 1048, dans le papyrus magique de Paris à la 1. 1445, les autres six pas-
sages (999, 1164, 1195, 1200, 3106) offrent la forme 6e.
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CHAPITRE VI
TEXTES DIVERS DE U LITTÉRATURE CHRÉTIENNE
20
FRAGMENT DUN PAPYRUS D*AKHMIM
Akhmfm en Haute-Égypte. Ili" slèele.
Ce fragment, qui est actuellement à la Bibliothèqoe National e de Paris, a
été trouvé par M. Maspero dans les fouilles exécutées à Akhmim (Panopo-
lis) avec un lot de vieux papyrus grecs dont le verso est couvert de textes
coptes qui ont été publiés par M. Urbain Bouriant dans les Mémoires putdiés
par les membres de la mission archéologique frangaise au Caire, tome I, 1889,
p. 243-304. a II y a là entre autres des fragments de TExode, en bachmou-
Tique (3 feuillets), et un fragment de la Sagesse de Jesus fila de Sirach, en
bachmourique (i feuillet), qui n'ont pas été écrits sur des feuilles de papyrus
vierges; à cette epoque,... probablement les moines coptes^ chargés de la
copie de ces livres, les transcrivirent sur des papyrus ayant déjà servi à des
scrlbes grecs... le procède était très simple; le copiste copte prenait un
beau manuscrit grec, le découpait en feuilles de la grandeur qu'il désirait,
puÌ9 réunissait et collait ces feuilles deux à deux » (Bouriant, p. 244-245).
L'antiquité des textes coptes est constatée surtout par des indices philolo-
giques, c'est un des plus anciens moouments qui existent du copte. A la
méme epoque, probablement vers la fin du ni" siècle^ doit avoir été écrit aussi
un fragment grec de la littérature clirétienno qui est redige d^une manière tout
à fait analogue à celle des fragments coptes. Il est écrit sur le verso du pa-
pynis, Técriture est sur les fibres verticales (hauteur 25'^'", largeur 11^°'). L'on-
t'iale est entreraélée de beaucoiip d'éléments cursifs. Les accents et les esprits
soat remarquables-
YXOMAIAeMHGICn-CO[--]AreCeArTONA€rOM€NONAHAeiC
CCA)THP(AN€IA€MHA€XHeìCCC0THPIANAKOYCAlTG}NA€
rOMeNa)N€ICKPfMA-A[ ÌTOC 0 me eAlAAZeNOTiHnAFOY
CIAAYTOYeiCKPÌMAHNI[N]AOIMHBA€nONTeCBAGnG0
CINKAIOI'BAEnONTGCTY^AOireNCONTAhAYTOCOAOrOC
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194
LES PLUS ANCIENS MONUMRiNTS DU CHRISTIANFSME
^ioal
TOYeYArreAlOYeAlAAIGNOTI IHC OYMONONGICANÀC
TACIN €AHAY8eN'AAAAKAI€ÌCnT05ciN€AHAY8€NÌAOY
rAPOYTOCKeiTAICICnTCOCINKAIANACTACINnOAAGONeN
TGOeiCPAftAKAieiCCHM 'NANTIAGrÓMCNONÓPAMHnO
li} T€OtAOrOIO^TOIA€rONT-i - ACOieiCniWCIN
L. 3. A 'JTOC; e est corrige, il y avait d'aborti a.
9, La troisièaie lettre € semble étre barrée.
TEXTE
in
1 [«jìi^tifjtai ii ^ji «t; ■7c[T]ca[<n^| aycT&at tòv Xiyójjtivoy x\\]V li^
ciaTTipiav £1 Sì fi-iii* ì-jir^ ai? aoi-nripCav ixoOdai twv >e-
T^ *l<ypaT>iX )tai €t; (7rj[A[(É)ro]v ivTiXiycJ|4.£vov* opa (AtÓtto-
Te ot Xóyot O'iroi A£y(tì*)vT[a]i ,a aot 8Ì<; tttiÌ^tiv,
lini • ■
I
«E Je prie tjue le tuiniiiié ne soit aiìica<5 à soit huiiiiliatMm mais à son salut ;
mais quand il ne sait pas enteodre ce qui est dit pour soii sai ut, quc ce soit
pour 8011 jugemeiit. Jesus mème a enseigné que sa présence est pour exercer
le jugemeat afin que eeux qui ne voieut pas voient et que ceux qui voient
devieauent aveugles. Les mots mémes de révangile m^mtroat que Jesus u'estj
pas arrivò seulemeut pour le relèvement mais aussi pour la chute : » voici, ce-
tt lui-ei est mis pour iHre une occasìon de chute et de relèvemeut de plusieurs
(c en Israel et pour ótre un signe auquel on contredira ». Faites attentiou que
ces mots ne soieut pas dits pour votre chute, »
Le fragmeiit est relalif à deux passages des óvangiles; Tun est cité mot à
mot : Saint Lue ii, 34 xai fiiXQyr.fjcv «ìtoò^ Stipewv xal tlicfi -pò; MapiscpL tJìv (lY^Ttpot
aÙToC' tàoij, oyio; icelTOti li; iCT<ia0iv /.al ivx?7Ta<3iv iroXXwv iv tcj lapotTjX ìt«l ii; ^rr^uLfìav
ivTiXeydjAevov et et Sìméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Voici, celui-ci est
mispour élre une oceasion de chute el de relèvement de plusieurs en Israel,
et pour étre un signe auquel on contredira ». L'autre est sainl Jean ix, IÌ9 xal
iiTCEv d 'iijaoO;, ii; xpÌ[iA lyw eJ^ tòv xdff(jwy toutov tj/.ftov iva oi [jliò pXtirovTc; fiXtTCojai staci
oi fiXtTCovTe; Tu^Xoi yivwvTxi (cf. XII, 47 où yàprAtìov iva xpivca tÒv jtó^jAOv aXX* iva gó^cii
TÒV xocjAov) « et Jesus dit : Je suis venu en ce monde pour exercer le juge-
ment alin que ceux qui ne voient point voient et que eeux qui voient de-
viennent aveugles n; a car je ne suis point venu pour juger le monde, mais
I
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'1011 VI. — TEXTKS DIVKRS DE LA LITTÉRATURE CHRRTIENNE.
Ifló
I
pour sauver le monde ». Seulemenl le commericement est un peu chance à
cause du slyle dans te passage de saint Jean.
A la fin, ligne 10, a<jot semble ètre une déformation de xoà <roÉ.
21
UNE PBIÈRE CHRÉTIENNE
Provenant d'OxyrMyiichos. Écriture du III'^ ou du commencement du IV" siede.
Ce papyru-s menurc 45 millimètroB de hauteur et 157 millimètres de
largeur; i'écritiire est une onciale rustique. Nous reproduisons le texte
d'après l'édition des Oxyrhynchus Papf/ri, voi. Ili, p* I2-1H, n" 407 de
MM, Grenfell et Huwt. La phraséologio de la prióre est eelle de la sainte
Écriture; on peut comparer Psaume cxlvi, 6, 9; Apoc, xjv, 7; Matth, vi, 13.
Texte snr les fìbres horizontales (Recto).
jtai tJ^v yTiv xai ttjv OaXaTTOy stai wxvTa ri Ìv xuxQÌq
à[jLapT(a^ ^w^ov (Jti fcv tw vuv xotl 6V t^ (iO^lovri
atòjvi Sii ToC xupt'ou xap] «Jfta^po^ rifi^v iuffoO
<K O Dieutout-puissant qui i\^ créé le elei et la terre et la nier et tout cequ'il
y a, aidez-moi, ayez pitie de mei, pardonnez^moi mes péchés, sauvez-moi dann
le préseat et dans le futur par Notre-Scignour et Sauveur Jésus-Ghrist, par
leqiielest la gioire et la puissance à jamais. Amen! »
Écriture sur les fibres verticales (Verso).
irpofituxTO Priére. Suivent qnelqnes nolices relatives à un compte :
{è^xy^Mi ) pp).^ d rac f imes 2 1 H6 .
3^ii>p ( ) li(Tpxi) (irévTB ^^uimà) , , . livres 5 f .
Voir sur les grands chiffres en drachmes notre étude dans les Séances de
lÀcadémie de Vienne, CXLIX, 5 (Mtersindizium im Philogelos).
22
FRAGMENTDU PASTEtJB D'HRBMAS (SIMILIT. X)
Provenant d'O^yriiynchaB. Écriture du III« sièole.
Ce sont trois petits fragments d'un feuillet de papyrus, endommagé et
mutile. L'écriture est une belle onciale dans le caractère du in** siede.
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196
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CÌIRISTIANÌSME.
[102]
L*identification ingénieuse de ce fragment est due au savant M, V. Bartlet;
la première édilion a éié faite par MM. Grenfell et Hunt dans les OoDtfrhyn*
chiis Popìjri, n** 404, III, p. 7^9. C'est le plus ancien papyrus qui offre dea
fragments du livre d'Hermas, les autres dateet d'une epoque postérieure* Ce
BOnt un papyrus de la coUeclion de Lord Amherst, ed. Grenfell-Hunt, pars II,
p. 193-200 (iv* siècle), contonant Visions I, 2-3; 111, 12-13; Mand. XII, i;
Simitit, XII, 2, 12^ 17, 30; Un papijrus de Berlin, ed. Diels et Harnack,
Acad, Berlin. Siizungsberkhte. 189!, I, pp, 427-431, contenant Similit. II, 7-10;
IV, 2-5; enfio le numero suivant ' ,
Le texte grec du livre d'IIermas n'est pas connu onlièrement; par le
codex Sinaiticus de Tischendorf, uous posse Jons le texte de la Vision I, 1
jusqu'au Mandai. Ili, 2 et dea fragments de Mandat. Ili et IV; ajoutez neuf
feuilles d'un manuscrit du mont Athos qui ontété découvertes par M. Lambros.
Elles contiennent, avec irois autres feuilles qui avaient été enlevées de ce
méme manuscrit et vendues à Leipzig par Ir* fameux Simonides, le texte grec
jusqu'à Similit. IX, 30, § 2. Mais Simonides possédail deux prétendues co-
pies du texte eniier, qui sont des falsifìcations; le texte grec qui existe dans
le nouveau papyrus de Lord Amherst est tout différent du texte falsiflé par
Simonides. Pour le texte nous ne possédons que des versions, une Vulgate
latine, une autre version latine du codex Palatinus, et une éthiopìenne ". —
Voici le texte du papyrus d'après l'édition de MM, Grenfell et Hunt*
I
Texte sur les fibres horizontales (Recto).
Fragm. a et b
I
Fragm.
[ fv ìl](ù liv [jièv o5v
[(jLÉxà ffoO icapa](A«voÙTt[v càv Sì
[ lotp.&ac«*vT[
5 [ a7Ct>yJctìp7{eroyfitv.[. ,
[. . . .al yìp xa]p6^>/[oil a5T[at
[14 lettres perdues alya-rzmi^ r[
[ 10 lettres >lyiu aixw'] il7r[f]Cw [m
9 [ 19 lettres ]Ta .[••
une ligne perdue
11 [14 lettres ]xxq £i; t[..
[ 14 lettres j^ai 5^iti[p Sì
1. Haiiieur7^"8 largeur 5** 3, roarge inférleure l'"2.
2. Des fragmenU d'une version copie sahidique soni publié» par M. Delaporltì dans (a Hevue i
VOrient chrétien 1^5 et l'J06.
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L03] VI. — TEXTES DIVERS DE LA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE. 197
15 [Ta( (&e yifii t]$ iroi(xivi oW[a.
[xai mpTO<ici Ttt]? ivToXà^ T[a}i[Ta(;
[)calTac irapO<]vou( h xa6apoT7)
[ti )caTa<rn(ffet TjotOra e{[ici>v tcJ)
20 [iroifAivi iroXiJv irapj^[o>]xév (jls
[xal tÒ^ irap6<]voiK xxkitsa^
[ 10 lettres Xj^yei aÙTai?
Texte sur les fibres verticales (Verso).
Kragm. a et b [5 lettpes]v[..]i*[ [•]••[•>•[
[. . .].[.>.[.>[ ■ ['l"^<
25 [. . .]k[.] [ 35 [.].TIV [
[.]w*[.!]..al^[ [.].TÌl'.W..[
[.]v. e(y[..]a..[ [..]w. auy8iv[
[.]iùp.[ ..[.]<xeva . <i|jt[
[..]..[ y^il'.'.'.'. ou[
Fragm. e 3o [..].[ ko ix^ ^l[ìì] ^wvaji[evoi
[.]... [.]u[ ?vo)^oi yc{v[ovTai toiìtou tou
[.].-ic.tó[ ai[[i,]aTOC iroi[erT6 ouv
C'est un fragment de la X* Similitude ; le Recto correspond au para-
graphe 3,2-5, dont voici le texte latin (versio vulgata) : le messager du
Pasteur présente à Hermas les vierges en disant : e omnes habentes gra-
tiam apud dominum. igitur si habuerint domum tuam puram, tecum perma-
nebunt; sin autem pusillum aliquid inquinationìs acciderit, protinus a domo
tua recedent. hae enim virgines nuUam omnino diiigunt inquinationem. dico
ei : spero me, domine, placiturum eis, ita ut in domo mea libenter habitent
semper. et sicut bic, cui me tradidisti, nihil de me queritur, ita neque illae
querentur. ait ad pastorem illum : video, inquit, servum dei velie vivere et
custoditurum haec mandata, et virgines has habitatione munda conlocatu-
rum. baec cum dixisset iterum pastori illi tradidit, et vocavit eas virgines et
dixit ad eas... » (p. 114 de Tédition de Hilgemfeld).
(Verso, SimiliL X, 4,3) : n qui novit igitur calamitatem huiusmodi hominis
et non eripiteum, magnum peccatum admittit et reus fit sanguinis eius. facite
igitur, etc. » (p. 114, 1. 27 de Hilgenfeld).
Les variantes du texte grec sont considérables : 1. 15 ol^a = scio comme
dans le codex Palat. et l'éthiopien, video versio vulg.; 18 èv xaOapoTirri = in
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198
LES PLUS ANCIEXS MOXUMENTS DU CHRISTIANISME.
[1041
purilate de la version élhiopienne, la version latino offre habikiiione mttnda
(in habiiationem mtiììdam); 22 les versions n'oiìrent rìen devant Tiyci; 41
evcr^oi est le pluriel, cependaiii les versions ollrent reus.
23
FBAGMENT THÉOLOGIQUE CONTENANT UN PA6SAGE DTT PASTFUB D HEBMAS
(MANl)AT. XI, ino)
ProTenant d'Dxyrhnychos. Écriture du Ill'^-nr'^ aiècia,
Co fragment aété publié par MM. Grenfkll et Hunt, Oxyrbtfnclnis Papt/n
I, p* 8-9, n^ V, Cesi un feuillet, fragment d*un codex, ccrit sor les deux
cótés en onciale nistique de la fln du ni* ou du commencement du iv^ sie-
de. Les abréviations -oa xc t; /j; pour 7rvs'j|jLot, x^ipio^, linaoi;^, Xpt<TT(J; s'y trouvent
aìnsi que Tapostrophe pour distinguer le mot JotmJ* (verso, 1. Ì4) comme un
uom d'origine ètrangère. Hauteur du papyrus !2 centimètros, largeur
114 millimètres. Le passage du Pasteur d'Hermas a été constate par
F. C, CoNYBEARE (ÀthpHaPum, 9 juillet 1898), A. Harnack {Aeadem, Berlirì.
Sitztmgsberivhie, 14 juillet 1898) et V. Bmxtlei (Atheìmeum, 6 octobre 1898). Jc
reproduis le texte de MM, Ghkwfell et Hunt» L c. et II, p, 317 s.
ÉCaiTUBE
sur les fibres horizontales (Recto). sur les fibres verticale» (Verso)
TIV , .[ TÓTI ó «YY*! [.•• .,. ...] x[
\^i TC»y 7rì*(£'j|JWtTo); toG 7cpofìrr[t [.]v TCv(eii(A)[,.,.]. v[
XQ1J ó xifpLsvog Ìtz^ CILUrt*ì eit€[
ir[Xr}]p[ol Tov dtvftp«irtc]ov xal eov [ ]w(
5 7c>Tfi<i6el<; ó avflpwTTo; ixit x«[ ] Tt[
XeTxaSw; o 3c(tjpio); ptóXere (L-t«i) •{**t.[, * . .] [xe[
ouTw; ^avipòv tare (L-xai) tÌ pt'T[. . . . *] «.[
7cv(eì;|jL)ot T7Ì5 6eMm»T0c{.) tò yàp tmi6,[.,»,,]o>[
lo iirpo(pmTi3tàv irv(fiiifiL)a t4 <toì> outi,..[»]ow{
^TflTDCTjg Taieoj; 0 effTiv [TJau otvfl[pto]?co| li
TÒ 'Ttoji.ot TT^; <japxò^ 'I(7)ao)S X(pieTO)'j if atjpaviOK |a[
TÒ (Jtiyàv T^ ivOpdiiriTTfi fi ^aiit^' ev irv(iu[ji«T)i[.,*».i[
16 Tt Ì(i Maptot^fO 5ti Se x(ypio)v oarrov €i^.[
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VL — TEXTES DIVHRS DE LA IJTTKRATURE CHRETIKNXE.
ìm)
Le texte de Hilgefifeld (edition de 1887, p. TiS) offre des variaiites; au
commencement : ttitt^v ^iìo*j irveuf^aTo; xaI Svtsu^k y^'^'^'^*^ ^f^? '^^^^ ^^^^^ "^'^ «ju^a-
yotr^'f,; T<iv xv^pùjv £xe£v<«)v tqte q iyytjXo;, seiiible étre perdu le passage xat Ivt.
jusqu'à TÓTfi; — ^1. 3 ó xetjievo; xpò; a^TÓv; — L .V x^Tifo^tìà; ó avOpcoiro;; — L 6-7
XaXiì €K To if*À7i(fo^; — L 8 o'jtw^ oil^. Le passage cité du Pasteur (MandaL XI,
9-iO) ne contieni que quelques lignes.
L'oTivrage semble avoir en pour siijet un Iraité sur Fesprit prophétique ;
il est perdu comnie beaucoup d'aulres de l'antifinité chrélienne.
Tmduvtion .- « *., >à ce moment, Tange de l'esprit prophélique qui est sur
lui remplit l'honime et celui-ci, eonime il esl plein du Saint-Esprit, parie
comme le veut le Seigncur; aiiisi paraitra Fesprit de la divinile. > Car l'es-
prit prophctìqne et Tessontiel de Tordre prophétique, e'tjst le corps cliarnei
de Jésus-Chrisl qui par sainte Marie est devenu honime.., d
24
VIEITX FRAGMENT TUÉOLOGIQnr: D'OXYRUYNCHOB, N" 210
Provenant d'Oxyrbynchos. Ècrlttire du III" Biècle.
Fragment d'un feuillet de papyrus arraché d'un eodex. Hauteur 173 mil-
limètres, largeur 87 millimètres*
L'écriture est une onciale irrégulière; on y trouve les ahréviations Trp?
t^dTpó^, vn[. 'Itkiouc, ^'j 8f«* &fi<itj tìe(T>, «vOpitoJ^ £v0ptii7ro[ et ][i9w qui n'est pas claire,
Nous reproduisons le texte de MM. Grenfell et Hunt, Oooyrhynchus Papìjri,
n* 2t0, voL II, p. 9-10,
KCKJTURE
sur Ics fibres horizontales (Recto). sur Ics libres vertiealcs (Verso)»
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200 LRS PLUS ANCIEXS MONUMENTS DU CHRISTIANISMK
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I
I
Dans les lignes 14- i 7 du verso, il semble étre fait allosiou à saint Mat-
thieu VII, I7-t9 et saint Lue vi, 43-44, passages relatifs à Farbre connu par
ses fruii s. L. 19 du verso est peut-étre en relation avec PliiL i, 6 o<; e'v pp<p7
tìeoO uTOpj^cav, Cet ouvrage thcologique perdu semble avoir été uu récit cu une
homélie.
25
IfìAGMENT THtOLOGlQUE D 0XYRHYNGH08. N' 405
(IRKNAEUS, GONTBA HAERESES, HI, 9)
ProTenant d'Oxyrhynchos. Écriture du II» ot Iir^ siècle, (Voir Pianchc I, Ti.)
Ces sept fragmente d'un rouleau écrit dans une belle onciale, sont évi-
demment les restes d'un exemplaire du commerce littéraire. La marge su-
périeure de Técriture comptait 16 millimètres, Tespace vide entre deux
colonnes d'écriture 1 centimètre. Les abréviations h x^ ^^^ ^V trouveiit
également c^omme les traits angulaires caractériaant les passages cités de
Tóvangile, connug par les plus ancìens manuscrits. Les fragments sont tout
pelits; le plus grand mesure 5**" de largeur, S^'^S de hautcìir. M* J. Armi-
tage Robinson (Aihefuwum^ 24 octobre et 7 novembre 19U3) a identifié le
texte avec colui d'irénée doni noiis ne possédons que la traductiou latine;
voir aussi Rendkl Harris, Afhenaeum^ 14 novembre 1903, Nous reprodui-
sons le texte de MM, Grenfell et Hunt, The Oxyrhynehus Papyri, voL IV,
p. 264, Appendix ii.
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[107] VI. — TEXTES DIVERS DE LA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE. 201
l" COLONNE
[4 lettres perdues].[..]..[iO lettres
Xpq
[(TToO] <Jou [(&(jio<rev x(t>pio)^ t]ù) A[au]
[ni à]Xi60[eia]v xa[l o]u jjitj ìOe
[T]7)[(Tc]t [a]ÙTÒv U x[ap]icoO r?;
5 xoiXio^ <jou Ov(a[o(Ajai em Opo
[voo aou xa]l ic[3cXiv]* yvoxrrò^
[iv T^ louSaia ó 6(«ò); x]ai èycwi
[Ohi èv eìpi^vi^ ó tóJtco^ aùroO
[xal To xaTOvxTìTìipjiOv auToO
10 [iv £ib>v ó iwò T«v] irpo^[T]w(v)
[x7)pu<xffó(xsvo]( xal inrò toO
[€ÙayyeX{ou. ]Tayy£X[X]({[i6
[vo^ xal 6 o(iò)c ix] 7rap6iv[ou]
[ iO lettres ]ou xal tò [ia]
15 [Tpov 'Hdxioc ptèv o5]tcik [i
[irpo^T^Tiufftv àvaTe]X[«r
II* COLONNE
[ Xte]av[ov 8i ori e(eò); ó
[xal yvjoxjTÒ; [év t^ 'louSaijp]
20 [Y6v]<((avo€ x[al èjA^avr)^ tov;]
jjLY) ?^7jToO<nv [aÙTOv xal tei]
ToO ^7rT[t<i[&oO 9U(Ti MarOar]
> oc' «ve<à[3^6Yi<xfltv 01 oùpavol]
> xal el^ev t[ò •7cv(«ujiL)a tou 6(co)0 xara]
25 > Satvov òq ir[6pt^T6pàv xal]
> 6p^ó(uvov e[(; auràv xal]
> I^où ^v[tì ix Tòiv oùpavóiv]
> 'kiyo(j(j%{') <xù e[i d u(id)c piou ó aya]
> XTfjTÒ^ [é]v o) [t\j86ia^(i{') où]
30 yàp TOTe ó X(pi<rTÒ); [xaTÌ€ìi e{;)
TÒv 'l(ti<joD)v oui' a[XXo< jxàv ó X(pi<rro)c]
aXXo? il 'I[(TQaoO)< àXXà 6 Xóyo; toO]
6(eo)u ó (TCi)T[iip wxvTwv xal xu]
pieu<i>[v oOpavou xal y^c]
Col. I, 1. 12. Le texte latin porte ici annuntiatlLS; mais è]7wtyyeX[X]o[(xevoc ne
va pas, parce que la première lettre est t ou y.
L. 13-14. Le texte latin est beaucoup plus long : et huius filius qui ex fruciu
ventris David, id est eco David virgine et Emmanfielj cuius et stellam, etc.
Col. II, 1. 28. Le texte de saint Matthieu est cité sous la forme que
nous offre le manuscrit D : où ejT etc, au lieu de ouró^ E<mv i utó; piou oyamiTÓcet
&c (1. 25) au lieu de &9ti; saint Irénée a donc connu le texte qui est mainte-
nant représenté par le codex Bezae.
L. 31. Le texte latin est : in lesum, neqxAC alius quidem ChristtM.
26
DEUXIÈME FRAGMENT THÉOLOQIQUE D'OXYRHYNCHOS, N- 406
Provenant d^Ozyrhynohos. Acritnre do UV sièole. (Voir Planche I, 2.)
C'est un fragment d'un feuillet arraché d'un codex en papyrus ; les deux
cdtés, en effet, sont remplis d'une belle onciale, écriture épaisse du iii* siècle.
La hauteur du papyrus est de 105 millimètres, sa largeur de 65 millimètres; la
marge supérieure mesure 32 millimètres, la gauche 2 centimètres. Texte de
Grenfell-Hunt.
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202
LES PLUS ANCIENS MONUMEMS DU CHRISTIAMSME.
[108]
ECRITURE
sur les fibres verticales (IH) Verso, sur les fibres borizontales (=) Recto.
"Xaou Trj'^Toy x[ai tok lùaiv
](p(Tt(y)
].a
]eri,[.].,[.]fffltvu
l-p[ ■-
]<i>irou Tjto; Òli
ò (JLlliTOtV (JtlS 1C[0TE t^ùXyiV TOT; 5
<Jtv flbcriU(yw(jt[v xai ttì scapata
<7tivdjitv xat s^TCt^Tpeiojdtv
xa^i] VL«|(Tt:)(Jwti af^TOtj?
Le passage iTcax^^S"^ Y^P» *^**^» *^*^* Isaìe vi, 9 cité daiis Tévaiigile de saìat
Matllìitm xiji, 15 et dans les Actcs des Apòtres xxviii, 27, lei le texle est
couforme à celili du Noiiveau Testamenti tandis que celui des Septante offre
aÙTwv après è^iv. Par un^ faute assez frequente dans le grec de eette epoque,
ia<70^oci est écrìt au li**u de ta^TùJp^xi.
Au recto, rabreviation s^Tauptupisvo; Xfpt^rró); est extraordinaire.
27
UNK INTERPRETATION UE MOTfi IIKDHKUX UE LA BAINTE EGRITURR
(ONOMASTICON 8ACBUM)
Meritare du commenoement da IV" siècle.
Ce papyrus appartieut à la bibliotbòque de Heidelberg (n'* i359), fonds
Reinhardt; sa provenance est incoiiuue. Hauteur 172 milHmètres, largeur
105 millimètres; marge supérieure 25 millimètres, marge gaucbe 2 cen-
timètres. L'écriture est sur les Qbres horizontales. On a pliè le papyrus
vertiealement en deux, puis horizontalement suivant des distanees de
15 millimètres à 3 centimètres, M. Deissmann, le premier éditeur qui Va
savammont commcnté, pense que ce fut une araulette ou une copie; ce
n'esl pas un fragment d'un livre de commerce, car il a la forme d'un feuillet
de codex sans avoir Técriture sur les deux còtés comme cVst le caractère
d'un codex.
D' après FintroductioD du Liher interpretationis kebraicorum nominum de
Saint Jerome, écrit entre 386 et 392, deux auteurs grecs s'étaient occupés
I
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i] VI. - TEXTKS DIVERS DE LA rjTTEnATLlRE CHRETIENNR.
du mi^me sujet, Philon et Origene; les élymologies de ces dcux auieurs oiit
èie roriginal doni nutre papyras nous conserve un exlrait écrit ein<|uante ans
pnviron après Origene, quatre-vingt^ ans avant saint Jerome. Voici le texte
et l'exlrait du conimentàire de M. Dkissmann, tìie Srpluaginki Papìjri unti amine
nlk'hristliche Texte Vemr(fentlìchungen ans der lieidelbertjcr PapifruS'Sammlung
1905, p. 86-93, Tab. 57". L'ordre est alphaljótique.
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PO[CÌ
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BACIA€YC[MOY ©Ci
^LskiyEiril
. pa^n'XEu; [jiciu Sió^
HA[r
eCMOY
lìXt
0«ó; pu
On trouve dea passages aiialognes dans les Onomastira Sacru, éditioa de
Lafjarde iiuì contieiit le Uher inti^prelafioms de saint Jerome, VOmìmìstiCum
Coislinianum, plusieurs Onomastica Vaticana et les Glossae Cijltnrtinae; il laut
citer aussi les étymologies dn manuscrit Q des Septante, dit Unomasticon
MarchaliaHum chez Klostebmann dans la Zeilscltrifl fùr altiestamenHiche Wù^
smschafl XXIII (I9U;ìKik I:i5-140; les étymologies de Philon le Juif sont
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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRrSTIANISME.
[110]
I
éludiées par C. Siegfried, Phih voti Alegoandria, 1875, et Phihmische Studien
chez Merx, Archiv fiir ìrissenschaftliche Erforschung des Alien Testnments^ IL
2(1872), p. 14:M63.
L. 1, L'étymologie awTTtpia x^ptoj est philonienne (Siegfried, Pliilo, p. Mì&);
au lieu de xupiou Io papyrus offre tw ou i%m,
\ L, 2, La méme étymologie est dans le Marchalianus, qui a pour orìgiaal
les étymologies d'Origene. Apm>. ^bi; pn ofTrent les gloss. Colbert, p. 201'** et
Api (fù(; {wtj les mémes, p. 201*^.
L. 3. Coniparez kì^xrfk Itr/y^ ftsoìi, Colhert, p. 20l-* (cf, Vatimn, p,
IH6"» fj.
L, 4. ìiù^"* iopaTùu irtene CoUliu, p. 170* sq,
L. 6, Lisez l4»oe6f aussi It«)a6 iópaxo; icatTìip Coislin, p* 170"^ stj,
[ L, 7* Le passage de la nainte Ecriture est Matth. xxvii» 46; Marc xv, 34;
yfki Tiki Xftjjia TaéayOavt Oei [iou Qes jxoit tvxTf {xe lyxaTrAiTTS; F^U/m/l, p. 175** sq.
L. 9. Comparez ayxn'k x^'^ ^s^'J Totrewcaffi^ SeoO Coislin^ p. 162^* sq.
L. 10. Comparez Phìlon (Siegfried, p. 366) xupiou £;o[jlo>.6ytì<tk ; Clnnen! d'A
lewandrie aw?[(i>v ttììv irpòc Oeòv ó{to*Aoytav ; Fcfiimtt, p. 193** louiìa;* i;oji/AóyiiaK r,
Uxvd^dt^; xupiou etc.
L. IL A comparer I&p€fi£Ki"A tiExTippLÒ; Qio^ Valkan^ p, 192'* et à corriger ici
lepapaìj'X et oixTtpjxò? fleotj.
L. 12* De méme le^tìoti* iati» 5t«vo'.^tCt Ì'kt.ttiilÌ'^q^ Coìslin, p. 169^^.
L. 13. Comparez IwvafJxv* aopxTOU awreAeta^ aopxTOu 8o|xat, i^ipiaTipa, irspiarepà^
So[xa Coidin^ p* 171* sq.
L. 14. Comparez Iepo€aa>.* TreipaGfiii; OeoO, avtaxepo;, Stxa<ipiò; dcvtirfcpoc Coislin,
p. 169«= f.
L. 15. L'étymologie de Philon est x^pton TrpoiiOf^jtc ou ■^^fihu.r (Siegfbibd;
p. 193, 366). litìfTfiY i3Ltu TCpOGtìyjXTj, àopaxfj'j l'^oSo;, aopzrou Se;ti, l;o^o;, l'alia, xpó<r-
H&*mCoìslin, p. 171** sq.
L. 16. La restìtutìon est foudée sur Hoaia; crxiaapiò; -o eTcatpct; fieoG Colbeì%
p, 202'^
L, 18. Corrigez Itiiocya!^ selon Icda^a^ àopxTOti^ xpixoc dtopàToy» JJvajxt^ otopocTOu
7Mx<k<rj(i(Si<; Coislin, p. nO"* sq,
L. 19. Un passage analogue est laxtv àviaTa-r^, àopotTou iv«<jTa<jt;, %xkn Cois-
Un, p. 167'* sq.
L» 22. xaTTic est une fante pour xaSnq, Philon offre rétymologie xa^Svi; dtyto^
(Siegfried, p* 367). KaSr,; iytw dcyta Coislin, p- Ì7F* et ainsi tous les autres
interprètes.
L, 23* Le passage : Manaa requies, chez saint Jerome, p. 39**, a pour va-
riante Maana requies et Manaa consolatio (c'est le grcc Tixpaxlr.ai;) vel requies
est une autre interprétation, le méme p. 39* \ Les lexiques grecs n'ofìrent
pas cette élymologie.
I
1
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[Ili] VI, - TEXTES DIVERS DE LA LITTKRATIJRE CHRRTIENNE.
205
L. 24- Lisez [xctTotSaTiX et comparez Meelabel quam bonus deus ehez saint
Jerome, p. 8",
L. 25* Comparez saiut Jerome : melchitiel rex meus deus, p. 8^*. MeV/yiX
PanùiiaOeoù Vatican^ p. 195*'.
TRANSCRIPTIOPt DITINE ET TRADUCTION
Jesus Jéhova est le sai ut
Dieu est ma lumière
la force de Dieu
Jéhova est la foi
Jéhova le pére
ARtMA
ARIEL
AZAEL
lOKIAN
IOAB
ELI ELI <LAMMA> SA(B>AKHTHANI
Mori dieu, mon dieu, pourquoi m'as-tu
ijbitndonné?
ANAEL la faveur de Dieu
lOUDAS léhova est la confessron
IER(A!MA>EL L'i commisération de dieu
lEPHTHAE léhova est la porle
lONATHAN
lehova le présent
lEROBOAL
la juslice supérieure
lOSEPH
léhova Taddìlion
ESAIE
élever son cteur à Dieu
JLAM
le repos
KO>AKHAZ
léhova la force
lAKIN
léhova la résurrection
KADES
saint
MAANA
la consolation
MATABAEL
que Dieu est boii
MELEKHIEL
Dieu mon mi.
ELI
mon Dieu
28
VIEIL HYMNE CHBKTIEN
IIF et IV*" siècies.
Cet hymne est écrit dans une seule grande colonne de !95 millimètres de
hauteur et 24*™ 3 de largeur sur le recto d'un grand morceau de papyrus,
qui a 26*^4 de hauteur et SI'^^S de largeur, Les marges cut 2 centìmctres à
gauche, l^^'O en haut, 5 centi mètres en bas, 5 centimètres à droite. Ce sont
vingt-quatre vers d'écriture en ordrc alpliabétique, car rhyrane est acros-
tiche. Chaque vers consiste en trois partìcs dont chacune commence par la
méme lettre. La construclion métrique a pour base deux principes : Fun
est celui de Tancienne poesie grecque, Temploi alternatif de syllabes longues
et brèves; Tautre est raccentuation des syllabes. Les deux systèmes pratiqués
en méme temps rendent diffìcile Texact établissement du mòtre qui doit se
représenter par le schèma ^ ' mi " r i r Les syllabes aecen-
tuées comptent dans le vers comme les longues, par exemple :
— r
La longueur des voyelles brèves produite par la position devant deux
consonnes ne se compie pas :
Tiv wpK?£ Wi 6 J e Tiro' tu?
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i
206 LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME. :il2
Lcs diphtongues et voyelles longues qui ne sont pas accentaées mais yoi-
sines des autres syllabes accentuées comptent pour brèves :
Evidemment, c'est Tart métrique populaire qui a été ainsi protégé comm^
le rythme dans les chauts latins des églises romaines.
Voici le texte qui a été publié par MM. Grenfell et Hunt dans les Amhmt
Papyri, Pars I, London, 1900, p. 23-28.
Transcription du papyrus :
[..,]«. uvOvaviiTcoc' : aOavaT [21 lettres perdues] vaTov^cwjvivxXa67i<7
^uvOEa|iAv€fUYeaavo|jLOu[:]^20 1. Jivtxaurov irpoaayaTmv
yapiovYìXuOeoéocdiXYìo^ : Ya[iovx.v.[.,]X. [14 1.]. iva[iY)ffoc^vi<n)<;
5u(Tipii(JLa<it;jLY)xeTi>.x>ci : SiyaTCtìveiCKTei [15 !.].[... ]...o>.a;
5 epj^ovrat tivé Vicpofiarivoic : ev^v)(ii.aaive<;(i>06vX[13 l.j.TcjxaxpoOev
^DTtJ^r.cai (jLsOoYUdv : ^[.Jti^wtov ivaXaéy) : T^ri[l5 1.] (fìrfn
Y)vs(iLaO£(TeX77tJaxpaTi : 7iv<opi[.]6vc£0^6<y7roTYi [14 l.J.Xov
0<n)>.o6eviro>.>axo(At(Ta<i : 6avaTo[.]TpiTOinfi(AaTeX6(Tot [11 1.]. £ti... aJouc
iaowa6a>vemTOUTOi<i : ìiccavoTivttTatirocpej^co : ì[va..0av[..]oinr8pv'irE(ni
10 xa'XaetatvTa0e(T(xaTOu6u : xaTa7cavTaTuicoiGU7rojx£v[. .] : xa>.T)v^ciiY)v'ivaXot6Y)9
XooGa(iLevoc£viopJavYi : Xou<;a[uvo(T£vtTu?70t<; : >ouTpov[.]o xaOop^ovtx^t
[jL£iva<i£inpa^£TO£vopi : pi£YaXii>(T^u?roica'0'ouvo(i(.ou....YY}GatuTo<;£CY)
vuvstpyaeTocixXr.povopa^ : vuvx£pov£j^[..]aoTi[....]vuvTOia7rivcr>«ivjjL£YaXo<i
^£vou(TSt7revOa&iaTp6fiv : ^£vouaxx|iLYi&iiV(tevoua : [ ]£T0icupiva9ttYì)
15 oveirejx^'fVTraTYipvvxiraOY) : oXa6tì)v^<i)7)vxt[.]vva[ Ipatocatìflcvotaiaa
7rai<ytv^[.]u7iy'YeXi2^£XcY<i)VirT(dj^oi6affiXiav6. . .[ ]£ivxtxX7)povo(i.t'ac'
pawi?^[ JfiviTuwoKT : po7nr,vivotwavTairapcjj^ci[ ]avaTovvvoX6(ryì
au6a[....]va5Ta<ivviSY)(T : auTo^civaia)vv[.]vv[ ].^TttvtvaXa6i)(r
Ta[.]£a[....]aoXaXuwo(uv(i)v : ra S£Wip'nfi(iiaTa..[9 l.]p^€£pov7rapavojx.oiff
20 uiro'nQ[.]xapivY)'X0£(Taxo7ca>(T : uTraxouEircvTjaiv [14 l.]vo<rfiDX£TtXaXt
[14 1. }nT07cuj5^€6povii(Tai)^pov [16 1.] oxupwopavojAotd
[22 1. ]y(9X0Li(rcniuxò(Vfiiù [13 l.]7rup7rapxvo(&oia
[23 1. ]aiv'^ocX|xoucr[AeOaYi(i>v : ^JA>j^Y)v.[.]TciravTOTeTp£^£iv
[22 1. ] : idV8XaOe(T|iL7)X8TiXa6if}G : cdVfiirevcoUVaXaSiQa
25 [23 1. JavaTovo'jxeTvS'JVTi
Voici un essai de restitution de notre texte :
1 [A...J..UV 6(cò)v av A6avaT[or^o'- Md^JvaTov J^w^v iva Xiff^jC.
2 Bapùv OeG{JL&v l^uye^ «vojjlou Ba «'««'««' ~ B^^f xa&ròv rpò; àyain)V
3 rajAov "iiXuOe? paeriX^ rdé|Aov xw^rw^r- F^' iva [Ali d' à^vuni;.
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[113] VI. — Ti'XTKs Divr':r.s dk i,\ i.ittkratuhe chri;tm;nm>;.
207
At^al p>f;xx'7i (X7]X£Ti XaXst, A{ya twv foia '^t-»' - A^w'^^^'w^ o>.a^.
"EpyovTai Ttvi^ irpofiotTivoi^ 'Ev ayTf([m(riv e<iw9Ev >[u5tot, ^ExtyvwfjE^ytìÉ | te [AxxfoOev.
6 ZTfjTfii ^Tifrati (Actì* àyitov, Z[7Ì]Tft C*^^^^ *va X3t6Tj<[c>j Zi6[t£e to TTJp iva] Ywyjj<;4>.
7 *'Hv £[/,xOe^ e^Tui'Sa xpicTet* "Hv fiptie <T{ot) fj JggTCQTn ? *H(tspav oi^^svl Jyì]).&v,
V 'InrjToC); ó -aOtov i-t TOUTOt; sItt^v oti vojtx 77xp£ytt> "hot [r/j Oxv[xt1c;» 7;£pm£(rf,<;^.
Il» KxX' €i<xt TX Oiafirà TO'j H(£rj)»j* KxTX 7CXVTX TUT^ot^ ÙTcofjLEvLfit! KxAvjv ÌJtov;v tva X«€ìJ5,
Il AouGsejJLevo; cv MopXavvj, Aou<Tx;Aevo^ evi tuitoi;, AouTpiv [tIò JWtOxpiifiV lyst.
l'i Mn'va; £7V£ipx^£T* £v op£u MfiyxXto; (^' Oitò 'v^^^ -^M *>«' — ^ auTO^ et7)<^^.
li NOv epyx'TXt xl7]povo[/.tx;y NOv ^xipov tyti^ Sri [StSw^] NGv tok :7£tvtTjct [/cyxXca;,
l'i Emù; £iic€ 6{€Ò>c SixTpi^civ^ Sivou; xx*<l> p, ^uv<x>|/.£vou; lEevt?^ 2 ti TrOp iva
u XK £Z£[i.tj/£ TTXTTip tvx TtxOy, , '() XaSiiv ^c»i7;v xt[w]v{fatv, 'O "Xaéfciv x]pxTO^ iflxvotg^a^,
hi Ilat'Ttv è' , £;ijY;yy£'XtJ^£ Xeywv ll-wyoi fìxTiXetav Xx€[wTtv llxlSe^] Eivoti xX>ìfQvo[A{x;.
n *l*a7Ci<r|uitvo;| svi tuttoi; 'PoTrìjv tvx ^avrl %a^vf^t\ 'Pyj;x; 8|xvaT0v tv' dXi^nj*
18 2ù Ox[vwv rjv' k^tinraciH iSt)?, Su tò ^c ?v* atóvi|o]v T([i/i;, £v 9(fò)vl ©(Ìtùjv tvx IxÉt»;*
IO Ti [5*1 i|^vx7^]a*jXa 1utvo\i*>>[/ìv(i>v, Ti Aà <i)cipT7j|xaT' «[iri^rot^, Tq 5ì TT^lp ^o^spòv
TCatpavofjLot^.
2» 'Vrò T-/5(^v| j^apiv -JiXfJs; iy-oVoj;' *Wx;tou£ tp^vy]<xiv [atToGertv, *ìV£p7)9flt]vw; [jltxÌti XaXfit.
21 [<t>o6£p6v vu^ e'j'ti tò TCìip, «toScpòv cf; iel jj^póv|Dv, <I>t)6£p6v ye xlàiriip Tratpxvdfxoi^,
2^
là
[X(pi*7TÒ); .^wr^%*r -1 X(pt'3TÒ)^ XXI <7T£;j.[jLx6' déyiwfv X(pt«TTà)^ xal] 7d>p zapavfjaot;.
„^»„«f„^r - ^VXXjwv <|/a\;i.ou^ jjLfift' iytV^ M'V/r.v iXflye TravroTt Tpe^etv.
»«^'ww^ — ] 'llv i'[/.x')£; aTr:x.!Tt Xy.Qvj ^£iv £111= v cot Tvx XxSv^:;,
[MocOÒjV %Ì tÌ ypXtAJAXTX TXOtX TpeVv H XVXTOV O'JXÌT'* i5i>VV).
Les rcslitiilions du Icxlt! soni diif*s ì\ MM. GieiilVIl vi Huiit; seulemcnt j'ai
siippléé des lacunes daiia k^s lignos 5, 7, IT», 17, 19, 22, 2:i ti 25.
Daii^ la V' ligiMN Oli [leiit ìivv aprrs Q(£Òv) ^ v i tv oc' ; le Irait à la lia inarqui»
le eommciicemcnt d un iiouveaii v<*rs, cf. K 2! Tcyp .
L. 2. A cause des circnnstancos métrìfjues, il faut ohanger Fordrc des
mais {ixpòv i'yjys; Oc<i;xòv ivriao^j ^^^f^^ s^s^'-. Après la laciin»*, on prut hésiter
V?
dans la le*;on ; ]ivtxauTQv, ctc.
L, 3. Lcs cditeurs coinparcnt j^aint MaUbiru \ 1, tf» i^xvi^ouGtv yip tx rpó'jwTCot
«UTl*iV.
L. 5. (]f. Saint Matthiiat vii, l.) 'J^s'jr'JoTrfo^viT^jv oìtlvè; ^'pyrjVTai irpo; jF^a; iv ev<5'j-
oot'ii TrpoéxTtov, iVtJjEv f^E s^/Ti'^ Xijxoi xpTTxys;* .rai restituì iTvtYvùaiGtìc d'après saint
Mallfiieii \iu K;, 20.
L. 7. Cf. ópOi '/i(AÌpav Epilre aiix lluiirrux iv, 7;òfwxi to^j; xxtir/;; Aeies des
Apòtres XVII, 26.
vxm. on. - T. n. Digitized by GODglC
20H Li:s rLl S AXCIKNS MUNUMKNTS Di CIIHISTIAMSMIC, [ll4j
Vù> ?
L. 8. Oli peni lin^ à la liu de !a ligup ^i.stisvj. aSoufj.
L. 10. Le iiiètre seiiible ètte celiù-ci : x^cax et^jtv ri 8ia;jiì toO Osoc^^^r^wr ^^ * ^
el daiis L I 1 : ViUcyau.4vov tv lopS^vy, — ' ^- ^ '-^ ' —
L. m Lisez Tcat^^lv <J' E^jTfiYYfi^t^fi >^-'y<*ì>' -^w^f^^»- ; à'Xwct est le subjoiictif mi-
piove pour le futur conimc il Test souveiit daiis li* grec du iiioyeu àge.
L. 18. CI' Saint Jean i, 17 toj ::aTpi; t^v (p(.>T(ov (GreiilVIl-IIuiitK
!.. 19. Tittfr/j^aTa est le tressMilleniciit cuiiiUK' «lans Ir* n<*'u-grec.
TIUPUCTIUN
1* a ... Alili que tu re^^oivcs la vie éternelle.
2. Tu as cchappé à la constitiitioii de l'injiiste,
li. Tu es venu k la ance du roi.
^i. Ne parie pas d'une iiiaoière ambigue.
;j, 11 y en aqut vienueiiL ni liuliita de lirebis iHuut au drduasdes loups; vous
les conuaitrez de loia.
6. Tàelie de vivreaveclcs saiiits, t*^che alia quetu re^'oives la vie, lAclie afm
que tu éehappes à Feiifer.
7. Tietis-toi à IV^spérance qut* tu as eonnue. Persoiiue ne couiiait le jour
que Dieu t'a lixé.
8. Dieu V6i arrive portaut (le salut) après av(»ir vaini^u la lauii d'uu»' triple
vìctoire.
9. Jesus a souiTertpour cela disant :J'ofl'reinon dos {aux plaii/.s) atiu que tu
re^*oives4 la vie.
10. La loi de Dieu est belle; qu'elle soit rexeniple à suivre afhi que tu
regoives la boune vie.
11. (Jésuiì) lave dau3 le JuurJain, lave conirae exeuiple (du Lapterae), ale
baiu de rinnocenee.
12. 11 restait à la montagne où il fui induit en teutation.
Vi. C*est maintenanl que tu peux devenir héritier. Maintenant est le tempii
([ue tu donnes, maintenant, rìcUenient aux pauvres.
14. Dieu a comniandé de donner de la nourriture aux mendiants; sqv^ les
niendiants et les faiblcs pour que tu écbappes h renfer,
Ì5. (Jesus est celui) que le Pere a envoyù puur qu'il sonflrc, qui a la vie
ùternelle^ qui a la gioire de rimmortalité*
IG. Il a évangelisé les enfants en disant : Lespauvres aurontle rógne (du
ciel), deviendront fils liéritiers •
17. Fouetté comme exemple, pour quo tu aies la prépondérance daus tout.
il a brisé (les cbaines) de la mort pour qu'elle uVvxiste plus.
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[il5] VI. — TEXTES DIVKRS DE LA LITTÉRATLRR CIIRÉTIENNE. 200
18. Afin que tu voies après ta mort la résurrection, afiii que tu voies la
lumière, alia que tu aies une place chez le pére de la lumière.
10. Jesus est le repos pour ceux qui sont adligés, il est Tépouvante [pour
Ics iucroyantsj, il est le feu épouvantable pour les injustes.
20. Tu es arrivé à la faveur sans peine. Entends les mendiants, s'ils t'im-
plorent. Ne parie pas fièrement.
21. Le feu (de Tenfer) est épouvantable, il est affreux pour jamais, il est
affreux pour les injustes.
22. Christ... est le soutien des saints, Christ est Tenfer pour les injustes.
23. ... Si tu parles des psaumes avec les saints, sois persuade que c'cst
toujours la nourriture de Tàme.
24. ... N'oublie pas ce que tu as appris, afin que tu regoives ce que Dieu t'a
promis. [Si tu as appris cette écriture, il ne te faut plus tressaillir] devant la
mort. »
CONSIDÉRATIONS FINALES
En ce qui concerne Thistoire du christianisme, la papyrologie nous a
donne de précieux renseignements au point de vuc de Thistoire de la propa-
gation de la Bonne Nouvelle, de raccroissement rapide de TEglise, du mou-
vement de l'esprit chrétien, de Thistoire de la littérature chrétienne et du
texte de la sainte Ecriture.
Nous rencontrons les vestiyes du Christianisme dans les réyions de TEgypte
les plus diverses, dans le Faioum, à Oxyrliynchos, dans la Haute-Égypte ; par-
tout où il y a des papyrus il y a aussi des vestiges du christianisme déjà dès le
II" et le 111® siede. La carrespondance chrétienne entre Rome et le Faioum nous
montre Tunité et l'immense grandeur du monde chrétien dès le ih" siede-
Le nom de JésuS'Christ est respectémémeparlasuperstitionpaienne. Plusieurs
actes datant de la persécution rappellent à notre mémoire un des plus lugu-
bres épisodes de Thistoire.
Lsi littérature chrétienne au ii"et au in" siècles fut feconde et répandue :on
trouve des fragments de traités et de commentaires théologiques connus et
inconnus, des ouvrages savants ainsi que des ouvrages populaires. Il est très im-
portant de remarquer que, gràce aux papyrus, Thistoire diplomatique et pa-
léographique du texte du Nouveau Testament remonte presque au ii" siècle,
moins de cent cinquante ans après la rédaction des originaux.
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INDEX
DES PASSAGES DK [.A SAINTE ECRITURE
Gonèse i, 1-5 X" 7 B. Saint Lue vi, 4,^44. . . . X° 24 Verso 1. l'i
Exod. XIII, 21 XM7 1. mu. 17.
— XIV, 22 X" 17 1. 'M):A, — XI, 52 X" 15 1. 42-4().
Jos. Ili, 15 X° 17 1.3053. — XII, 2 X* 13 1. 27-:M.
Provorl). X, ì\) X" 8 1. 112. — xii, 11 X« 11)1. 3.
Isaìo VI, <) X" 20 Verso 1. l-l). xii, 22 XM5l. 1-7.
Saint Mallhieu cliap. i. . X*^ 0 — xii, 25 X" 15 1. 13-15.
— Ili, 1()-17 X'25 ACol. Il' — XIV, 17-11 X" 131. 21-27.
— V, 14 XM2 Recto 15-20. — xxii, 34 XM'i.
— VI, 10 N" 28 1.3. - XXII, 40 X** 14.
— VI, 25 XM5 I. 1-7. Saint Jean chapitrc i. . . X^ 10.
— VI, 27 N*» 151. 13-15. (23-31, 33-41).
— VI, 28 N^ 15 1. 7-13. — vili, 52 XM3 1. 1-5
— VI, 31-33 NM51. 15-1(). — IX, 30 X^ 201. 3-5.
— - VII, 5 N« 12 Verso 1-4. — xx, 11-17, 10-25. . X ' 10.
— VII, 15 X" 28 1.5. Art. desApot. XXVIII, 27. X*^ 26 Versoi. J-l».
— VII, 17-10 X'*24 Verso 14-17. Epìtre aiix Romains i, 1-7. X" 11.
— X, 20 X" 13 1. 27-31. — aux llrbreux i, 1. . X'^ 7 a.
— XIII, 15 X'*20Verso 1.1-0. — aux Pili), ii, (>. . . N'^ 24 Verso 10.
— xiii, 57 XM2Rectol.0.14.
vvvi :iO-34 X'^ 14
XA\l,.>u.ii > 11. AITHKS MVRKS.
- xxvii, 40 N"27l. 7
Saint Marr iv, 22 XM3 1. 27-31. Évanjj^ilc selon Irs llébr. . X" 131. 5-0.
— VI. 4 X "12 Recto 1.0-1 4. Évangilo selon Ics ÉgypI. XM5 1. 17-2.3.
— \iv, 20-30 X'J4. Pasleurd'ncrmaSjSimilit.x, ^3, 2-5. X' J2
— XV, 34 X" 27 I. 7. Recto.
Saint Lue 11,34 X° 20 1. 8. - Similit. x, S 4, 3. . N" 22
— IV, 24 X" 12 Recto 1. 0- Verso.
14. — - Mandat.xi,0-10. . X''23
— VI, 42 NM2 Versoi. 1-4. Recto.
1. Voir papes 0 et 10 la tablc des papyrus.
-^:r->-=3*«ae=
EKRATIIM
Page 10.), '0]. av.-dern. ligne. an lifu de «• saint Jean aux Romains ». lire « saint
Paul aux Romains ".
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HISTOIRE
NESTORIENNE INÈDITE
(CHRONIQUE DE SÉERT)
PATR. OH — T. IV. 15
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HISTOIRE
NESTORIENNE INÈDITE
(CHRONIQUE DE SÉERT)
PREMIÈRE PARTIE (I)
PUBLIÉE PAR
Mgr ADDAI SCHER
Archevéqae ChaldAen de Séert (Knrdistan)
AVEG LE GONGOURS DE M. L'ABBÉ J. PÉRIER
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PERMIS D IMPRIMER.
Paris, le 29 Hars 1907.
G. LEFEVBRE,
Vie. Gén,
Tous droils réservés.
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INTRODUCTION
Le commencement de cette Histoire nous est parvenu dans un ma-
nuscrit unique, conserve à la bibliothèque du patriarcat chaldéen de
Mossoul. Nous l'avions copie en 4902, quelques mois avant d'étre
consacré évéque de Séert. Nous avons eu encore la bonne fortune de
trouver dans notre bibliothèque de Séert bien des feuilles de ce méme
document ; aussi croyons-nous que le manuscrit de Mossoul appartenait
primitivement à notre bibliothèque de Séert. Dans cette édition, A
désigne notre copie, et S désigne les feuilles conservées dans notre
bibliothèque; nous les avons numérotées nous-méme.
Le manuscrit de Mossoul mesure 24 centimètres sur 17; le commen-
cement et la fin manquent. Il a été relié à neuf. Voici quelques-unes de
ses particularités :
1® L'écriture est ancienne, grosse et assez claire; mais bien des
lettres ne sont pas marquées de points, et beaucoup d'autres ont été
faussement ponctuées dans la suite par une main inhabile. L'encre dont
on s'est servi pour mettre ces points postérieurs l'indique clairement :
elle est beaucoup moins noire que celle dont s'est servi le copiste.
2® Le copiste n'a pas mis sur la plupart des lettres yjf^ écrites sous
la forme de ^ , le trait qu'on y met ordinairement. Ainsi il a écrit J^ au
lieu de J^.
3® Il a supprimé la lettre Aliph qui doit terminer la troisième per-
sonne du masculin pluriel des verbes : par exemple ^ au lieu de 1^.
4^ Il a laissé partout sans points la lettre ^ ajoutée à la fin des mots
féminins : par exemple A^lXk au lieu de ^^'
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216 INTRODUCTION. 6
Telles sont les particularités du manuscrit. Quant aux fautes de
grammaìre et d'orthographe^ elles sont nombreuses. La forme des noms
propres surtout a éjté défigurée. Les corrections ont été mises en
note. Nous n'avons pas relevé les fautes qui ne changent nuUement le
sens des phrases : par exemple, ^^^^ ^^'» ^, ^', ^y. etc. au lìeu de
'%^, de ^1, de ^, de ^^.1, de sjjjU etc. Mais nous avons ponctué le
texte lui-méme là où les lettres n'étaient pas marquées de points; de
méme, nous avons partout ajouté la lettre Aliph à la fin de la troisième
personne masculin plùriel des verbes : autrement les notes seraient
presque aussi longues que le texte lui-méme.
C'est nous qui avons numéroté les chapitres, pour donner plus de
facilitò aux renvois.
Le manuscrit A est forme de deux parties distinctes : la première, qui
contient les événements de l'an 364 à l'an 422, est postérieure à la
dernière; elle commence par les mots : .^^/^^ J^j ^} J^3 (chap. 35
et finit par : ...^V.' d ^y^ ^^A" S^^^^l^ Xi^lkJl cr* v^ c^ f'^ (chap. 76). La
deuxième partie, qui va depuis 250 jusqu'à 363, est, au contraire,
antérieure à la première; elle commence par les mots : ^^^ ^f^^^
h^^f. **r^' U^j \j^^ (chap. i.) et finit par : J ^y ^ ^ ^J ^^r-^^ ^:
.^^fljuo ^ ^y <JlS ^^ (chap. 34).
La grandeur du manuscrit, ainsi que son écriture, sont absolument
les mémes dans les deux parties. Celui qui a relié à neuf le manuscrit
aurait donc interverti l'ordre des cahiers. Nous constatons ces inter-
versions dans beaucoup d'autres manuscrits, qui ont été eux aussi
reliés à nouveau. Quelques relieurs ne savaient pas lire; ou bien, s'ils
savaient par exemple le syriaque, ils ne comprenaient point Tarabe, et
vice versa. Pour suivre Tordre chronologique, mais surtout pour rendre
au manuscrit son état primitif, nous venons donc, à notre tour, de
renverser, dans cette édition, Tordre des cahiers.
L'auteur de l'ouvrage nous est inconnu; il est postérieur au pa-
triarche lào* barnoun (f 828) qu'il cite. Son livre aurait méme été divìse
en plusieurs volumes. Dans ce premier volume que nous éditons, et
qui contient les événements des premiers siècles du christianisme, il
déclare qu'il parlerà aussi de Grégoire patriarche (606-609) et de Gre-
goire, métropolitain de Nisibe (f 612). Notre bibliothèque de Séert
contient le second volume de cet ouvrage, qui va depuis 484 jus*
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fi'
inthoddctiox.
217
quìi 050'. Les feuilles qui manqtient a la fin do premlor volume et
au commenceMient du seconJ devaient certainemont comprendre les
événenients de Taa ^i22 a Tan 484; de mSme, les feuilles qui mauquent
au eommenccment du premier volume devaient eonteiiir les événements
des deux premiers siecles et de la première moitié du Iroisiènie.
L'histoire anonyme, qui se trouve à notre bibliothèque de Séert, est,
avons-nous dit, la suite de cette histoire que nous editons lei. Voici nos
raisons :
i" L'ecriture et le format des feuilles sont absolument les mSmes dans
les deux mss.
2" L^ordre des chapitres est encore le méme.
'i"" Le titre de la plupart des chapitres commence dans les deux mss.
par les mots : J^ /- 3" ,^:^ • ^ Histoire ou souvenir de ... »
4° Dans les titres des chapitres sur les patriarches, apres le nom
de chaque patriarche est indiqué aussi dans les deux mss. son rang
oumérique. Bien plus, M ana^ le dernier patriarche qui soit mentionné
dans le premier volume, nous est présente comme étant le dix-septième
des patriarches; et Acace, le premier patriarche qui figure dans le titre
d'un ehapitre du second volume, nous est présente comme étant le
21^ des catholicos. Les feuilles qui manquent dans les deux mss.
devaient donc contenir Thistoire des catholicos Marabokht, Dadiso'
et Baboi qui seraient aussi les 18**, 19*^ et 2(>' patriarches. Nous
croyons donc pouvoir conclure, eomme nous Tavons indiqué précé-
demment, que les manuserits de Séert et de Mossoul ne forment qu'un
Seul ouvrage,
L'auteur de Fouvrage, avons-nous dit, est postérieur a Iso' barnoun
patriarche; peut-òtre mfime a-t-il appartenu à la première moitié du
xiii^ sìècle. Car, a la page 2ti'ì du second volume, que nous éditerons
aussi, après avoir parie de la mort de Siroé, roi de Perse, il ajoute ces
mots : ce ainsi qu'il est arrivé de nos jours i Ath-Thàhir, que Dieu
sanetifie son fime » ^jj ^^ ^^ji ^Uilì bUj J j:^^ UT. Le Galife Thahir
mourut en 122(>; notre autcur serait donc son contemporaln. Dans cette
hypothèse, cu pourrait peut-ètre Tidentifier avec léo'yahb Bar Malkoun,
1* A. SciiKn, Catalùgue des manuserits syriaques et nrabes conseri^és dans la biblio-
thèqne épiscopaie de Séert a^ec notes bibUùf^raphiques^ Mossoul» 1905.
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NTRODUCTION,
ou Sabrlso' Bar Paulos, ou Salomon de Bassorah : car ces trois person-
nagos étalent les plus féconds écrivains nestoriens de la premicrre
nioitié du xiii^ siede.
Toutefois la susdite phrase pourrait Stre du copiste et non de I*au-
teur : car, enlre elle et la phrase précédente, il y a un blanc de 12 milli-
mètres. Gertes, le copista a laissé de pareils blancs dans plusieurs en-
droits de son manuscrit; mais ces blancs ne se trouvent qu entro des
phrases ou plutòt lontre des paragraphes complètement distlncts^ ce qui
n'est pas le cas ici, Quoi qu'il en soit, il est du nioins certain que notro
auteur vivali après le ix^ siede.
L'auteur a le défaut de se répéter; par exemple il raconte deux fois,
avec plus ou moins de détails, ce qu*il a déjk dit sur saint Ephrem. Il
recueille des docuoients plus ou moins authentiques, qudquefois mt^me
contradictoires, sur plusieurs personnages, sans indiquer ce qui est cer-
tain ou du moins ce qui parafile plus croyable, Son livre contient eucore
beaucoup de récits légendaires, racontés déjà par les écrivains anté-
rieurs : tels sont les actes du pape saint Sylvestre, rhistoìre de saint
Eusèbe, pape et martyr, etc. L'ouvrage toutefois, surtout le second
volume , est précieux par les renseignemcnts peu connus qu'ìl nous
fournit sur TEglise Nestorienne et sur les rois Sassanides.
Addai SCHER,
Arcbevéque ChiLld^^en de Sóerl.
Note des editeurs. — L'Ìritrodu€lion et le texle arabe annolé nous ont eie adressés
par M*^ Seller. Lr texli^ a éié traduit en [irrmier lieo par deux prtMres maroniU*s :
M«^ Younes et M. Basile. Durant la publìcalion, M. labbé Dib nous a rendu le service
de corriger l'arabe. M. labbé Jean Périer a bien voulu revoir à la fois le texte et la
traduci ion fran<;aisc, et dnnner les bons h tirer. Les notes suivies de la leltre S sont ducs à
M"*^ Seller* Ou en a ajuule quelques auires puur aider le lecteur.
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(vilXJl cryé^J^J\ ^) l
JU. ^ ^ iy ^ <;! JSj iw«J^. iiJl ^jM-Ij ^\ LfJ^y "^^b * • . * A p. 38.
1. Ms. iUiJt.
I. (HlSTOIRE DE l'eMPEREUR VaLÉRIEN).
* Le prétre Novatien (Founious) \ chef de TÉglise à Rome, se separa ea * a p. 38.
disant qu'on ne doit pas admettre à la pénitence ceux qui apostasient après le
baptéme et il défendit l'entrée de TÉglise à ceux qui faisaient pénitence en
s'imposant le cilice et la cendre. Plusieurs soutinrent son opinion et dirent
qu'on ne doit pas admettre à la pénitence ceux qui ont apostasie pendant la
persécution. Soixante évéques se réunirent alors à Rome : ils Texcommuniè-
rent avec ses partisans et le firent sortir de TEglise.
L'empereur Gallus (Djàlàsious) ^ changea ensuite sa manière d'agir et traita
les Ghrétiens comme les avait traités Dèce {Daqious). Puis il mourut, après
avoir régné deux ans. Il eut pour successeur Valérien (Oulifànious) qui s'as-
socia son fils Gallien {Djàlàsious). Au commencement de son règne, il fut bien-
1. Elie de Nisibe, dans ses ouvrages d'histoire, Tappelle Notus; Bar Hébrseus Fap-
pelle Nabatus, et Théodore Bar Kouni, dans son LtVrc des scoUes, Tappelle Notius.
Tous ces autenrs ont identifié Novat rAfricain et le Romain Novatien, fondateurs de
rhérésie novatienne. Ce qu'ils racontent doit étre applique à Novatien de Rome et non
pas à Novat d'Afrique. S. — 2. Gallus, empereur romain lìiort en 253, eut pour suc-
cesseur Émilien. Celai-ci, tue après quatre mois de règne, fut remplacé par Valérien; «
puis vint Gallien, fils de ce demier. S.
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220 IIISTOIRR NESTORIHNNE. flO]
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1. Ms, >*^^l»l
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YGÌ!laiit pour les Chrétioiis, Les chcfs de TÉglise étaicnt toiijours dans soii
palais; et il les lionorait. Mais un magìcicn d'Egypte (Misr) le pcrverlit comme
■lannéa et ianilirós (Vdnoifs et Harmas) avaieiit perverti Pharaon \ 11 lui moiitra
le mat comme s'il était le bieii et lui conseilla de tucr les Chrétiens, disant
qu'ils étaieut les ennemis des magicieus et qu'il^ì hais^aieut les dieux des
Homaiiis et leurs idoles. Gallìeu Técouta et cessa de faire le bien, selon la
parole de Tapótre saint Paul : I.es mauvaises paroles corrùmpent Ics ìjonncs
itttentions^. Ce roi sorcier ordonna alors de tuer les enfants au momeut d*^
leur iiaissance et de leur ouvrir les intestins pour pratlquer la sorcellerie.
Mais il fut punì de tels actes, selou Ics paroles du proplièie aux fils d'Israel :
Ih ont rimisi lettr voie et aecompli leun trurres ahominablex; et mot ausai, jr
cimsìs Unir tléshonncur et leur perk\ a ti il le Seiyneur^.
il: — MonT DE l'e^ipereur Valéuien (Oulifraniocs) .
n
Dans la onzième année de son rógne*, Sapor (Srfirtwr) iils d'Ardasclur en-
valiit lo pays des Bomains; il y séjounia longtemps et détriiisit plusieurs villes,
A p. ;{tf. * Il vainquit Tempereur Valérien (Onlifràììious) et l'emmena captif dans le pays
dvs Nabateens (ÀH^Nakit), Valérien y tomba malade de tristesse et y niourut.
Les Pères exìlés par le maudit Valérien revinrent alors dans leurs villes
épiscopales. Et Sapor quitta le pays des Romains, emmenant avec lui les
1. Cr. Il Tim., Ili, cS, — 2. l Cor,, xv, 33, — 3, isaìe, lxvi, 3-4. — 4. En 252. Cf.
NoKLi>EiCK, Geschichte der Perser und Araher zar Zeil der Sasaniden^ Leyde, 1870,
p.31.
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[llj II. — MORI DE L^EMPEREUR VALÉRIEN. 221
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captifs, qu'il fit habiter dans les pays de Tlrac, de la Susiane {Al'Ahwàz)y de la
Perse et dans les villes bàties par son pére. Il bàtit lui-méme trois villes et
leur donna des noms formés du sien. L'une était dans le pays de Maiààn; il
Tappela Sod Sapor' : c'est (actuellement) Deir Mahràq; la seconde, en
Perse, s'appelle encore aujourd'hui Sapor. II rebàtit Gondisapor, qui était
tombée en ruines, et Tappela Anti Sapor ^, nom forme du grec et du per-
san et qui signifie : Tu es Téquivalent de Sapor (?). II bàtit une troisième ville
sur les bords du Tigre ; il Tappela Marw Habor : c'est (actuellement) * Akoborà
et ses environs. II fit habiter ces villes par des captifs, à qui il donna des
terres à cultiver et des demeures à leur usage. Aussi les Chrétiens se multi-
plièrent en Perse ; ils y bàtirent des monastères et des églises. II y avail parmi
eux des prétres, emmenés captifs d Antioche. Ils habitèrent Gondisapor et
choisirent comme évéque Azodoc d'Antioche, parce que Démétrius, patriarche
d'Antioche, était tombe malade et était mort de tristesse. Avant ce second
exil, et après le premier exil de Démétrius, Paul de Samosate était devenu
patriarche d'Antioche. Daniel ibn Mariam a raconté tonte son histoire.
Sapor bàtit aussi une ville dans le pays de Kaskar, l'appela Hasar Sapor et
la fit habiter par des Orientaux. Comme cause de la construction de cette
ville on r aconte le fait suivant : Quand Sapor se rendit en Perse, il traversa le
1. NoELDBKE, op, cìL, p. 40. —2. Sans doute Andéw-i^Sapor {Antiochia Saporis).
D'après Tabari, Sapor donna à cette ville le nom de Beh-az-Andéw-i-Sapor. Les Syriens
Tappelaient Beit Lapat. Cf. Noeldbke, op, cit., p. 41-42.
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222 IIISTOIRE NESTORIENNK. ^^^^^^^^^fP
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désert de Kaskar et y rencontra un vieillard qui ramassait du bois. Le roi se de-
guisa et vini le questionner sur son payà et sur sa famille. Il lui demanda aussi
sMI était possiblo de bàtir une ville en cet endroit. Le vieillard lui répondìt :
ce Si je peux, nialgré nion grand àgi\ apprendre k écrire, il t'est possible de
b^lir une ville ic*i. n Le roi ordouua alors de coulier le vieillard à des maitres
pour lui apprendre avec soin la religiou des mages et des adorateurs du feu,
jusqu^à ce que lui revieudrait dlslakhr. Le vieillard apprit à écrire et la ville
fut bàtie.
Lcs Chrétiens se répandirent dans tout le pays et devìnrent très nombreux
en Orient. A Yarànsahr, siège épiscopal des óvi^ques de Perse, ils bAtirent
deux églises : Fune appelée église des Romains, Tautre des Raramaniens; on
y celebrai t les offiees en grec et en syriaque. Dieu dédommagea Ics Romains
en adoucissant la peine de Texil et de la servitude par le bien-étrc. Leurs
afTaires prospérèrcnt en Perse et ila eiirent une situation plus aisée que dans
Icur pays. Dieu ne les abandouna pas, selon la parole du proplièle aux fds
d'Israel, les consolant au moment de Finvasion de Tarmée de Sennaehérib, de
la captività des dix tribus et de la mine de leur espérance : Si la [emme fmhlie
SOM enfant qui est encore dans son sein, si elle n'a pas pitie du fruit de ses en-
trailles, sHl se peut qu'elle foublie, mot je ne Voublievai pas : tmri que fai inscrii
ton nom sur ma main; et les murs soni toujours deeant moi \ David a dit
aussi : J*ai mis pour eujD la misérieorde dans le cmur de ceua> qui les oni amenés
1. IsaiG, XLìJiy 15,
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IK _ MORT UE LEMPRREl R VALERIEN.
22:1
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1. Ms. ^l — 2, Ms. òJjIj. — 3. Ms. ^\,
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'<ol fU
e/? capiirilé\ Dieu gratifia ces Romains de raffection des Perses : ils possé-
dérent des terrea sana nn payer le prix et propagèrcnl le christianisme cn
Orient. Gallieii {Djnlrìsious), qui était en Occidcnt, apprit quo son pére ótalt
inori: il cnvoya alors do maj^nifiquos présents à Sapor, (|ui les regut et lui tit
parv^enir (le corps de) soa pére daiis un cercueiL Los deux souverains devin-
reiit aniis et les afTairen des deux royaumes fiireat prospères. Gallien écrivit
à tou9 ses sujels, leur disant d'étre bienvcillanis enver?^ les Chrétiens. 11
rappela eeux que son pére avait exilés.
En ce tcmps-là, parut Sal>ellius d'Egyple. Il imagi na une doctrine
d'après laquelle les persrmnes sont eraployécs pour' designer des forces san??
réalité personnelle. 11 11 y a qu'une seule personne et qu'une seule substance.
Dans TAncien Testamenti rette personne unique est appelée le Pére, anteur
des lois ; dans le Nouveau Testamenti elle a paru sous la forme du Fils, et,
du temps des Apòtrea, sous la forme du Saint-Esprit : les trois ne font qu'uiì
Seul suppót, qu*une seule personne. II eut beaucoup de partisans, Denys, pu-
triarcbe d'Alexandrìe, réunit alors vingt-huit évéques et rexcommunia avec
tous eeux qui croyaicnt en sa doctrine,
* Gallien fut tue à la suite d'un coraplot. Il avait régné fjuinze ans, dont
onze du vivant dt* son per** et qnatre après sa mort.
1. Ps. cv, 4a.
A p. 'j(K
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HISTOIHK NKSToaiKNNE.
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^jkju À*j v.*-^*» As-li ' ^\y^ "^J ^ \LJjU *UJi is^^JLWl jLxJI jLjjfl jj^^ JL-J'
III. HlSTOlRE OES JEUNES FILLES ROMAINES*.
Ijorsque Sapor re%"int du pays des Romaltis, emmonant des captifs et dii
bntin, les rois ses advorsaires qui Imbitaiont sur les fronlières les plus rocu-
lées lui portòreiit euvio et n^soluronl d'aller In (■(»mLiattre. Il envoya alors a
Oulitìhin (?), roi des Kfìfmiiniatan \ des diamaiiis et des habits tres beaux
comme on nmì trouvait pas de parcils daiis sou royauniiv. Il lui envoya aussi
trois cents jeuues filles vicrges, de celles qu'il avait prises caplives chez les
Homains, Il les choisit, Ics revélil d'habits maginfiqucs et de diamants et
Ics Gt acconipaguer par des anibassadeurs. Il leur ordonua de prendre sfiiu
d'elles pendant la rout^ et de se baigner tiins les trois jours, de peur que leur
couleur ne cliangetlt. LorsquVdles fureiit en route et qu'elles apprirent
qu'elles étaient envoyées comme présents au roi barbare, elles préférèrent la
mort à la vie et délibéròrent comment elles échapperaient à la eorruption de
ce roi. Les ambassadeurs les menèrent près d'un grand lleuve pour qu^clles
s y baignassent et sVdoignerent d'elles. Alors, se tenant toutes par la main,
eilcs se noyèrent. ila tres petit nombre seulement fut sauvé : les délógues
1, iMèriie histuirò duns Jean d'Asie, 7'he third pari of the eccles, Ilistory..., VL 0;
mais elle se passo ici soiis Cliosmès l''*' et clk- porle à deux nulle le nombre des caplives,
— 2. S'agil-ìl des EplktaliLes ou Hans Blancsl:'
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IV. - HISTOIKK DK MANKS.
225
\J^J /i-Il»*t <XÌ« ÌJ^ C**Oj .j^.5ji |\i JJ!^ wUj 'JJi^ tl^-^ ^ Jlwl
jju* ^Jblj .jc^-JI J^'Vl Jtìlj ^jljJl y*Jl Uj^I .^U^L UU- wJ:^ <*j1
J dUi jl^j .^^-^ ^Ul ^^ Jj. ^j .^UJlj JIj^JI '^^b ^\J\j o><)i
les prirent et les firent par venir au roi. Depiiis ce moment, il y cut ententc
entrc lui et Sapor* Ht Sapor, lils dWrdaschir, mourut aprùs avoir régné
trente-deux ans.
IV* HlSTOrBE DK MaNÈS (MaNi)*.
Son pére s'appelait Pho9aq'\ et sa mère Nou^ith ^. Sesparcnts Tappelèrrnl
CnhTìvu^lQonybìtiOHS). A TAgc de sept ans, il fut ommcné caplif et anlicté par
une femme arabe, nomniée Sausaboli \ dont le mari avait ctudié la science des
Egj^ptiens et suivait la doctrine de Pylhagorc; et il avait un disciple appolo
Térébintlie {Yuoudhourom). A la mort de son mari, la femme épousa son dìseìple
qui Temmena avec rcnFant qu'oUe avait achete. Le discìplo t<*nta de se sauver
jusqu'à Babylone (/W ////); et il dit aiix Pensans qu'il t'^tait né de la Vicrge et
quii avait eu des visions'* dans les raontagiies. 11 (pomposa quatre livres : Tua
intìtulé *( Les mystères i ; le second a Le véritable Evangile »; le troisième
a Mine des trésors » ; et b* quatrieme « Principe des discussions », Il tyranni-
sait les hommes par ses sorcellerics. Cela se passaìt sous le règne de Philippe
1. CL Socrate', //. /i\, I, xxii, — 2. En syriaque .ju^ ot ^-tj«* Cf. Pim;xo\\ /nscrip^
tions mandaUes,.., fase. 11, Paris, 1899, p. 125 et Michel, Chroniqney 1, p. 117. — 3. En
syriaf|tie a^**flt K^oil, Micjiei., Ibidem* — 4, En sypiaqu*/ ^uLpbffl : c'i'St saiis Joule le riom da
mari « Scytiiianus ►► qui a éb} allribuó par crreur à fa feinme, Cf. Michkl, Ilfid,^ p. Ì9H,
note 5. ^ 5, Au lifìu do ^^^ lire ^^j ou ^jj : « il avaii èie élevé daas Ics uiojiUignes ».
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226 HISTOIRE NESTORIENNE. [16
^jUa, ^Vl J^l ^Ul ^j .^ijl j^. JJ.L dULj fjjl dUU ^yJi di-
p-jj)l JLtj aJUj <jS <*-«#^ ^*?-jJ oii-li .j\i\ ^^^ ^\ ^JoA^ >LU* VU A*>-j
<-rJLÌBrlj .w^l j^j viJDS A*^ j^ ciXtli .<p-^l ^^r^ joj .^U vs-j>j JjV
.l^lJi <^uiJI AÌ JLJdl l^^jj jl^j .(JUtj w::<II viUb ^>ji .ùjl; (L-jj l^^'
JLJ A* ^--M»^ ^^y^ '{^^ *-AL ^ /^'j '^?!^r* c^^ *,.^r^ ^^ ^^ t5* wii'j
^^-*-«.J ,%xlyk \^ ^1 CjUL ^^^i •A-aJj c-^lj JUl JLobÌ .c boj^ ilj jl
.^ -^r ». Il f^^JU C-Ui J ^IjJ .JaJSjlill <jl jiluJi 1jÌ> ^^i pT .iljl^^l i^JiJU-
(rArabe), empereur des Romains, et de Sapop fils d'Ardaschir. Il enseigna la
croyance en deux dieux créés et en deux créateurs, le bon et le mauvais. Le
bon, c'est le dieu bienfaisant et illuminateur ; le mauvais, c'est le dieu méchant
et oppresseur. Il amassa beaucoup d'argent et vint à SaUr an-Nàr. Sa femme
Sousabeh lui prit alors ses livres, son argent et l'argent de son premier mari,
et elle aima Manès qui était beau. Elle lui donna tonte sa fortune avec les Uttcs
et le prit pour troisième mari. Il étudia ces livres à fond et s'instmisit; le
second mari de sa femme Tavait déjà gagné à son impiété. Sousabeh lui donna
beaucoup d'argent pour le doter et il s'adonna aux sciences ; mais elle mounit
avant d'avoir obtenu ce qu'elle voulait de lui. Alors il prit Targent et les livres
et vint à Suse (A«-S(m«) \ son pays d'origine; il se fit appeler M&ni, préten-
dit étre Tauteur de ces livres et fit semblant d'étre chrétien. L*évéque de la
Susiane {Al-\hwàz) Tordonna prétre. II y enseigna, interprétant les livres et
discutant avec les paìens, avec les Juifs, avec les mages et avec tous ceux qui
attaquaient la religion chrétienne. Puis, cet hypocrite prétendit étre le Para-
clet. Il entra plus avant dans la science impure des devins et, à Texeniple du
Christ, s'adjoignit douze disciples. Il nia la résurrection des corps et sou-
tint que le feu, Teau et les arbres ont des àmes et que celui qui deraciné un
arbrc, éteint un feu ou répand de Teau, tue une àme. Selon lui, le soleil et la
lune sont deux vaisseaux qui portent les &mes dans un iieu de bonheur. Il
i. .^.iù^, MiCRBL, Chronique^ I, p. 117.
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4w».
[17] IV. — HISTOIRE DE MANÈS. 227
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^iLjcj Jj> 1^ .*LJIj jLJIj c*»^jLu)lj j^LjJI i^j ^jiiw Jp ^jiiw i^Vjl rl^j
soutint encore beaucoup d'autres doctrines abominables que la pudeur nous
a empéché de rappeler.
Il appela deux de ses disciples, Thomas et Addai'. Il envoya Addai * dans * a p. 'ii.
le Yemen* pour amener les hommes à croire à ses fables, et Thomas dans
les Indes. Un autre de ses disciples, appelé Mari, resta près de lui et
demeura avee lui à Suse. Puis, les deux qu'il avait envoyés au Yemen et dans
rinde revinrent, lui disant que personne n'avait été séduit par leur doc-
trine, que personne n'avait voulu accueillir leurs discours. Il se mit alors en
colere, abandonna la religion chrétienne qu'il avait fait semblant de prati-
quer et inventa les nouveautés les plus perverses. Il prétendit qu'il était le
Paraolet que le Christ avait promis d'envoyer à ses disciples. Il partit avec
ses adeptes, parcourant les pays et enseignant que dans la doctrine qu'il avait
déjà préchée, par exemple, que Dieu est connu sous Taspect de trois per-
sonnes, il n'avait point, quant à lui, changé d'opinion. Dieu se compose de
deux étres : le premier, Dieu, est la source du bìen, la mine de la lumière et
des bienfaits; le second, la matière, est le créateur du mal, la source de Tigno-
rance, des ténèbres et de la méchanceté. Dieu va toujours en haut et cela à
Tinfini, le principe mauvais va toujours en bas et cela à Tinfini : tous deux
s'éloignent à Tenvi du centre; et ils sont deux corps. Le créateur du mal fut
un jour très agite : ses enfants, qui sont les démons, les esprits malfaisants^
1. Danslepootf t^, Michel, ibid,, p. 117.
PATR. OR. — T. IV. 16
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228 HISTOIRE NESTORIENNE. [18;
jli .<S\J ijJLSj .JJjA-*M-^ ,)ijy \j9tjJi .jjLJl JaJL ^J\ \j)^J ^J^ Cjam ~«^
^Ul ybj <IVI Jj Uii .villi ^ l^j^j .)L^ i\^ j\ .itA^I Cu, »JC^ jt^
j\ JjJuj LaL1S\ a»o <Jl^ ^ji\ Uj 4ÌI oJ J\^\ ^liJl j^l iJLib jjl^j
<J^ j;^ OjU ^1 •Ije-VI J <I^j jjb a;Ij ^UI <IVI aii j,l ^ ^c^
i^ Liij ^\Li\ jj-i-i»' Wi .A^* oli j^ <\j ^^y^\ ày^j ^*' i^^^j -rr^
.aMJ\ ^y^ ^Vl uU^ jl^j .ìu*. jAjM AiA diL ^^jl j;» j^U oU Uj
le feu et Teau, se mirent en colere les uns contre les autres et, dans leur colli-
Sion, s'entratnèrent jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus dans le séjour du dieu
bon. Ayant vu sa lumière, ilslui portèrent envie, etdirent : « Allons! s'il a
de la nourriture, nous la mangerons; s'il a de la boisson, nous la boirons 9; et
ils tentèrent de le faire. Lorsque le dieu bon vit cela, il prit une parile de
lui-méme et la leur jeta. L'étre, partie divine, fut alors dévoilé au dieu mao-
vais; il s'y mélangea, et de ce mélange sortit le monde actuel. Les parties de
Dieu sont emprisonnées dans les parties du dieu mauvais : mais Dieu repren-
dra sa part, qui a été prise par le dieu mauvais; peu à peu, il la réunira à
son étre et se débarrassera du principe mauvais, en sorte que celuì-ci ne
puisse plus le combattre de nouveau.
Ce maudit, cet impie, cet infidèle (que Dieu le maudisse à cause èie ses
mensonges!) niait la résurrection. Il disait que le Christ est le fils de ce dieu
bon, et que lui, il était son apòtre auprès de ses parties qui furent prises
à son étre par le dieu mauvais, pour leur annoncer qu'elles seront sauvées de
la prison du dieu mauvais et reviendront à leur principe. Il enseignait aussi
la métempsycose. Il prétendait qu'il était Fapótre du Messie et qu'il était
sorti de son essence. Lorsqu'il eut trompé les hommes et répandu partout
son impiété, Sapor le fit tuer et attacber sur une croix, à la porte de Suse *.
Ainsi, Dieu le maudit et lui donna ce qu'il méritait.
A la mort de Sapor, fils d'Ardaschir, son fils Ilormizd lui succèda *. Il
1. A la porte de ^^jù. n-^, Pognon, loc, cit,, p. 126. — 2. En Tan 271.
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[19] IV. — HISTOIRE DE MANÈS. 229
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1. ^j^jy^y\jù. — 2. (Nepos)? ^yé wiLap^». —3. (j^j^j^.
était boa, administrait bien son royaume, était compatissant pour les fai-
bles. Il regna un an et dix mois, et il mourut. — Ala mort de Gornéliu3\
patriarche de Rome, Lucius^ lui succèda pendant huit mois et mourut. On
choisit alors Etienne', son disciple ; il était bon et vertueux, il gouverna TEglise
pendant deux ans et mourut. Pendant son pontificata on discuta pour
saToir s'il fallait rebaptiser ou non les hérétiques convertis à la vraie foi ;
car Tusage était seulement qu'on leur impos&t les mains et qu^on leur fit des
onctions sur le front. Lorsque les discussions se multiplièrent, Cyprien, primat
d'Afrique, réunit vingt-neuf évéques et fit vingt canons dans lesquels il ordon-
nait de rebaptiser quiconque aurait renié la foi dans la Sainte Trinité. Il
suivit ces canons; et il fit cela sur Tordre d'Etienne, patriarche de Rome.
— Denys, disciple d'Origene, était alors patriarche d'Alexandrie. G'était un
savant philosophe; il écrivit à Etienne pour lui dire qu'il fallait rebaptiser
tous les hérétiques convertis à la vraie foi. Denys gouverna TEglise d'A-
lexandrie pendant onze ans et mourut*. Il a compose plusieurs livres pour
réfuter Sabellius et Néipos (Al-Monyài?) qui étaient dans sa ville episcopale*.
A la mort d'Etienne, patriarche de Rome, Sixte* (Karistous) lui succèda
1. Comélius, pape de 251 à 252. — 2. Lucius !•% pape de 252 à 253. — 3. Etienne I*%
de 253 à 257. — 4. En 264. — 5. L'auteur, par anachronìsme, veut peut-étre parler des
Manichéens et non du novateur, évéque d'Arsinoé, qui s'appelait Népos. — 6. Sixte II,
pape de 257 à 259.
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230 HISTOIRE NESTORIENNE. iff
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L*J L|^.^^Jai * ^Liu-i)l ^y '>»^pt5 <:^li*'^ l^ii-' òy-^ /•■^^ ^^J Jj -^M*-
pendant quatre ans et mourut. Après lui vint son disciple Denys'. Il était
bon et vertueux, fut patriarche pendant neuf ans et mourut.
A p. 42. * A la mort de Claude^, empereur des Romains, Aurélien IP [Aoiilabrià-
bounou) lui succèda. Il était intelligent et savant, et les pbilosopbes fréquen-
taient son palais. Un jour qu'ils étaient venus pour le saluer, il leur dit :
ce O vous tous, soyez bumbles devant ceux qui vous instruisent. Apprenez
tous les jours et sachez que vous ne possédez point la science parfaite.
Glorifiez et bonorez vos maitres, et ne vous comptez pas au nombre des grands
pbilosopbes, de peur que vous ne soyez un jour bumiliés. » Ils lui répondirenl.
a L'empereur a parie juste : il faut que Tbomme s'instruise tous les jours, car
nous avons vu un bomme, célèbre dans la pbilosopbie, affirmant que le
soleil est noir de sa nature ; mais il se tua et on brùla les livres qu*il avait
composés. Nous en avons vu un autre semblable et, avec lui, le philosopbe
*Andàmius*...
Sous le règne d'Aurélien, soixante évéques se réunirent à Antioche et
excommunièrent son patriarcbe Paul de Samosate, à cause de ses fausses
doctrines et du cbangement qu'il introduisait dans la foi.
1. Denys, de 259 à 269. — 2. Claude II, empereur (268-270). — 3. Aurélien (270.2:3,
le premier et le seul empereur romain de ce nom. — 4. Le sens de ce passage e5i
obscur, probablement par suite d*une lacune
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[21]
V. ^ lllSTOntE DE PAUL DE SAMOSATE.
231
Jr* ó^. i** ^^^r^^ ^'^ 0^«*J' <^ ^-ull ^jjj j^^Vlj w^Vl* »-^^. ^' -^1 j^.
. J^jIjuJI L'j^ ^^-^1 ^ jil^ j\ ^^jj ^lij ^Lkl Jl^ j>i .tjLu VL.
L Ms. ^! fl-^. — 2, 'jJJ, — 3. Ms. add. ^d^'. ^ 4. Ms. i-=klj. — 5. Ms. ^"Ìl
V. — IhsToiHE DE Paul de Samosate.
Lorsque Valórien {Aoifralinous) régnait avec son fils Gallien {Djàlàsittous),
il avait persécuté les Chrétiens et tue plusieurs d'entre eux, dont le martvr
Cyprien. \'alérien fut attaqué et eoimené eri captività par Ardaschir, roi de
Perse ' .
Quaod Gallien vit ce qui était arrivò à aoii pére, il cessa de trailer les
Clirétiens coiiime son pére les avait traités; il leur rendit la tranquillité et
demanda leur secours.
Paul de Samosate était alors patriarche d'Antioche, U inventa une
doctrine d'après laquelle Dieu n'est appelé Pere, Fils et Saint-Esprit quo dans
un sons tìguré, Ll^ Chris L n'est pas né de Marie; il est seuloiiient homrae
et ne possedè point la divinile. Plusieurs evéques se réunìrent alors contre
lui. Mais il avait reeueilli une grande somme d'argent, avec latjuelle il gagna
la faveur du gouverneur d'Antioclie; il oLligea les religieuses à chanter ses
hjTunes sur Notre-Seigneur Jesus -Christ. Les Pères raillaient scs dis-
cours; et quand ils se furent réunis pour chasser le loup du milieu des
brebis et pour Texcommunier, il simula le repentir, Puis, quand la réu-
nion fut dissonte, il revint à son impìété. Les évéques se réunirent de
1. Il a ólé dit jilus haut que ce l'ut Saper, fils d'Ardaschir, qui emmena Valérien eri
captivi té. S.
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232 ^^«^ IIISTOIRE NESTORIRNNE. [22]
^ JUJ1 4L>-iji ^ ^ ju^ij A^jj <m ^i; V ou j\ j\ (ju jjj. |jj .(m/
t> ^i^.r»-^ c^y *Ó^^J .*r-'^lji> o-j-iJ>i,^ ^^*^l lÀA J jl4 .<;^J^
jD^ .i-jL*Jl < : ,.i W ^ ce^-^j ìItt^ cj**^ ^j^^'^j^ ^-*-» ^'^ ^ij'j' ^M^^ fj^^
1. Me. à>l&. — 2. i^r-jr^^ — 3. ^ySb.
nouveau et ils écrivirent à Denys, patriarche d'Alexandrie, le priant d'as-
sister au concile. Donys prétexta qu'il en était empéché par sa vieitlesse et
son impotcnce. Il leur dìsait qu*il avait cxcoramunié Paul et que, malpfré soii
éloigiiement, il était pourtaiit au milieu d'eux. Les évt^quos excommuuièrent
Paul une seconde fois. iMais il ne voulut point quitter Antioclte, et il fut sou-
tenu par le gouvenieur de cette ville, k qui il avait donne de Fargent. Les
Chrétiens demaiidòrent alors le secuurs d*Anrélien (Aouralinovs)^ qui ordonna
de le chasser malgré lui. 11 demeura on exil jusquà sa mort. Que Dieu ne
sanctifie point san àme, et gri^ce lui soit rendue pour avoir délivré le monde
de sa doctrine! Grégoire le Thaiimaturge assislait a ce concile; et Domnus,
neveu de Démétrius, succèda à Paul, Aurélien (Fériliànous) regna cinq ans
et fut tue durant la sixième année. Pendant son règne, les Chrétiens étaient
tranquilles, Apres lui, vint Tacite {Jifms}^ malgré les chefs di* rempire ; il
fut tue au bout «le six mois, Après lui, Florien (Fhmriìious} arriva au tróne
par la force; mais il fut combatlu par les chefs des Romains, qui étaient en
proie à Tanarchie, et tue après un an de règne*,
1, L auteiir confond sans cesse et Iranscrit souvenl avec la miime orili ographe les
noms des deux empereurs Valérien (2r>3-2{>e) et Aurélien (270-275). Le concile d An-
tioche eut lieii en 2t>8 et Paul maintint son autorité jusqu'à la prise de cette ville par Au-
rélien l'D 272. — 2. Tacite (275-276). — 3. Florien fut tue par ses soldats après deux mois
de règne (276).
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[23] VI. — HISTOIRE DE SAINT GRÉGOIRE. 233
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1. Ms. ^y. — 2. Ms. w.j.^^. — 3. ^,^f, ^^
A p. 43.
rt
Vi. HlSTOIRE DE SAINT GrÉGOIRE LE ThATJMATURGE.
Ce Saint (qu'il prie Dieu pour nous) était originaire du Pont. 11 fut pen-
dant longtemps disciple d'Origene le commentateur. Dès son enfance, il imita
les saints et vécut solitaire dans une cellule. Dieu lui accorda le don de faire
des miracles et de guérir les malades. Ses vertus et ses miracles se mani-
festèrent et il fut appelé thaumaturge. Lorsqu'il fut nommé évéque du Pont\
il n'y avait dans la ville que dix-sept personnes croyant en Notre-Seigneur
Jésus-Christ : il passa tout son temps à en convertir les babitants à la foi en
Notre-Seigneur et à les baptiser; si bien qu'au moment de sa mort, dix-sept
personnes seulement n^avaient pas embrassé la religion chrétienne. Il fut du
nombre des évéques qui se réunirent pour excommunier Paul. Il avait un
frère qui marchait sur ses traces * et qui devint aussi évéque. — Lorsque ♦ a p. 'a.
Bahràm {Warhàràn), fils de Sapor, monta sur le tróne *, il se montra bienveil-
lant envers les Cbrétiens et administra son royaume avec justice. Au com-
mencement de chaque mois, il tenait un conseil pour examiner les intéréts
de ses sujets. Il commenda à régner Tannée où fut assassine Florien {Flou-
rinotis)j empereur des Romains, et il regna pendant trois ans et trois mois.
Lorsqu'il mourut, Probus* (Qlousous Borbous?) lui succèda et, les circonstances
1. De Néocésarée dans le Pont. — 2. En 273. Les historiens font de ce Bahràm un fils
d'Hormizd, mais il était bien fils de Saper. Cf. Noeldeke, Geschichte, p. 49, n. 1. —
3. Texte défectueux. — Bahràm I" rógna de Tan 273 à Fan 276 et Florien en 276. Celui-
ci eut pour successeur Probus (276-282).
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23/i . HLSIOnih: NESTOHIENNK. [241
^JJJl ^^j Ci^^l S^jJli ^L-l ^y\ jl^j -j'-^' >-l (^b Jy-J Jr* (T!^ ♦1'^^'*^
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^
le favorisant, il tua ses ennemis et alla combattre les barbares. Il mourut
empoisonné, apròs avoir régné six ans et quelques mois. Pendant son règne,
la raortalité auginenta considérablement à Homo, deptiìs le mois de seplembre
jiisqu'à la fin de mare. La principalG cause des décès fui la grande quanti té
de neige qui était tombée. En ce temp«-là, Felix fut patriarche de Home
pendant six ans'. Eutycliien lui succeda pendant un an*; i! eut poor suc-
cosseur Gams pendant qniuze ans^
VII. HlSTOIRE DE SAINT EuCEN'E *.
En ce tcmps-là parut saint Engène (Aoudjifi) dans le pays d<\s Coptes- Il
était originaire d'une Ik appelée Glysnia (Qalousmà) ". Il ótait plougeur dans
la mer; il en tirait les perles, les veudait et en distribuait le prix aux pauvres.
Il exerra ce métier pendant vingt-cìnq ans. Il niarelmit sur Teau, devant les
vaisseaux, comme riiomnie marcile sur la terre ferme; et un jour il vit cornine
une éloile marcher devant lui svir Teau. Une autre fois. Ics pirales voulurent
attaquer un vaisseau dans lequel il y avait une très grande somme d'argent :
il se mit alors à prier, à supplier Dieu, et il s'eleva une tempete qui arracha
le vaisseau aux mains des pirates et le jeta sur File liabitée par le saint. Les
1. Felix I"; pape de 209 a 274. — 2. Eutycliien, pape de 275 à 283» — 3. Galus, pape
de 283 à 21)fL — 4. Cf. Bi-ijjan, Acta mari, et sanct., Ili, Paris, 1892, p. 376-480. —
5. Près de Suez.
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[25] VII. — HISTOIRK DR SAINT EUC.ÈNE.
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hommea qui étaient daiiB le vaisseau furent émerveillés par le fait dont ils
élaient témoins et donnèrent au saiiit treiite taleiils d*or. Avec cet argent il
coiistniisit la im nionast*>re; et sa rt^piitation se répandit daiis toute la coni rèe.
Il quitta alors sou pays et vint ait monastère de Pacòme daiis le déserl de
Scété (Asfiàti). 11 y trouva les frères chaufrant un four pour ciiire le pain; il prit
le fourgon, sortii toute la braise et, se tenant debout au milieu du four, il lìt sa
prióre. 11 partii de là après avoir demandé la bénédiction de tous les Pères qui
vivaieut dans ce désert. Soixante-dix personnes le suivlrent et vinrent avec
lui jusquVì Nisibe (Nasihin). II habiia tout près de la montagne appelée Izala
(Azal). Ce saìiit acconiplit des prodiges iunombrable^i, racontés dans son
bistoire'. Gomme ses visiteurs devenaieiit très nombrcux, il bùtit sur cette
montagne un monastère où les moines se réuuirent. Il guérit d*une maladie
incurable le fils de Cevdon {Qardoun} ^ , gooverneur de Nisibe. Ce dernier reyut
alors le baptéme avec toute sa l'amille; et il écrivit à Constantin, empereur
des Ilomains, pour le lui faire savoir. Ce saint annon(,ra à Tavauce co qui se
passerait dans TEglise à cause d^Arius et commeut se terminerait sou af-
faire avec les trois cent dix-liuit, — - Il comprit ensuite qu'il devait parcourir
les pays avec ses enfants, pour convertir les hommes k la vraie foi. Ìls en con-
verti rent un grand nombre à (ìardou {Qardà), à Beit Zabdé {Bàzabtld}^ et à
Kisibe, pendant le règne de Sapor, ennemi des Chrétiens. Lorsqnll fut très
avance en ì\ge, il quitta ses disciples. Chacun d'eux alla où Dteu (qu^il
1. Editée par Bedjan, loc. cii. — 2, ^/^. — 3. «^« is-j. Qaniou et Fitìit Zabdè sont deux
bourgades voisines dans la Mésopotaoxie (YAijout, Muiijam ai-òolddìi, IV, p. 50;.
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inSTOIRE NESTORtENNE.
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2.^^
est puissaut el grand!) le désiraìt; et ils bàtirent des monastères, des églises
et des convents. Puis il moumt et fut ense>*eli dans soii monastère- Il avait
deux scEUrSf dont Tuiie s'appelait Thècle' [Taqldì et Tautre Stratonice (Aslrà-
talniqd) *.
I
VIIL XOMS DKS DOCTEURS.
Du temps de Sìihloupas et de Papas, les deux métropolites d'Orient, et
d Etienne, patriarche de Home, vivaient les éminents docteurs : David, évé*
que de Bassorah {Al-Basrah\, qui quitta ^ou siège et partii pour Tlnde où il
convertit une foule de personnes ; Gadhimhab % évéque de Gondisapor: Ebed-
Jésus\ évéque de Kasker; Jean*, évéque de Maisàn; André, évéque de Deir
Mahràq; Abraham, évéque de Schouschter {Tostar); Milès ar-Razj*, évéque
de Suse [As-Sous). Ce sont ceux qui se réunirent pour blt\mer Papas. Dans
le pays des Homaius, vivaieut Anatolius (Antounìs) ', évéque de Laodicée;
Tliéouas {Toumà)*y patriarche d'Alexandrie; Timaeus {Timàtluìousì* d'An-
1. MI. — 2, 1* 't:^**f ; Bedja\% ioc. cit.^ p. M3* — 3. .anu^ martyrisé avec Siméon bar
Sabbaé en Tari 341, Cf. Bidjan, Acta mart.^ IL p. 131. S. — 4. Les Grecs le nommeut
ArchelaOs, S. — 5. Cf. Bkdjan, loc. cit.j W, p. i31- — ^^ CL Bediak, Iùc, cit.j II, p. 260-
275; SiizoMÈxE, Hist, eccL^ li, xiv. — 7. CL Bar Hebr.eus. HisL eccL, II, 62. S. —
8. CL El'sèiie, //, £., V, xxjcn. S, — 9. CL Michel, Chroniqne, I, p. 198.
I
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[27] IX. — HISTOIRE DE BAHRAM IL 237
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Jil. ^Li . jLLiJU j^,al£pVI jl ex; ^Lil ^j .Sj^l Jji|^ AifUVIj JJLAJI
1. ^t^U^^. — 2. Ms, ^U
tioche. A Alexandrie vivaient les deux prétres Piérius {Qournous) * et Achillas^
et, à Cesaree, Agapius {Aghifousy. Tous combattirent sans relàche les héré-
siarques Simon, Marcion et Manès.
IX. * HlSTOIRE DE BaHRAM [II] FILS DE BaHRAM [!"] FILS DE SaPOR '. ' '^ P- ^•
Lorsque cet homme regna* en Perse, en Tan 590 d'Alexandre, il fut
bienveillant envers ses sujets; et ses soldats furent très contents de lui.
Au début de son règne, il vint dans la Sasiane {AUAhuàzy. Il examina la
religion cbrétienne, comme avait fait son grand-pére Sapor : il en pos-
sédait quelques éléments, car selon Milès ar-Razi', il avait été élevé à
Karka de Djoddan {Karkh Djoddàn) et il y avait appris un peu de syriaque.
Il fit venir quelques Pères, les interrogea; et ils lui expliquèrent les doc-
trines. Il leur dit alors : oc Je vois que vous regardez comme grand cet étre
unique que vous reconnaissez et que vous exaltez, mais vous vous trompez
en défendant d'adorer les dieux. » Puis il changea d'opinion. Voyant que les
Manichéens se disaient chrétiens, s'habillaient comme eux et méprisaient
le mariage et la procréation des enfants comme le métropolite et les évé-
ques, il crut, à cause de ses mauvaises intentions, que les deux religions
1. Cf. EusBBE, Hist. eccLy VII, xxxii. — 2. Cf. Michel, Chronique, I, p. 200. —3. Cf.
NoELDEKE, Geschichte..., p. 48-49 et 415-416. — 4. D'après Noeldekb, il aurait com-
mencó à régner en 276/7. — 5. Cf. Nobldeke, Geschichte, p. 12, n. 4. — 6. Cf. AssÉ-
MANI, B. 0., III, I, 51. S.
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238 HISTOIRE NESTORIENNE. ^28:
\^j^\ l^xi JLiij j^ ^^ tSjUvJI ^^1 (j-^^sjcJl (^ojjì ./%|^ f-*^j ir^U
L* dUUl fl^^, J\ ^jLxi\ Jlki .S^^jU ^jl^Cj <%Jip <ril lili jpJj .,5jUil
-cJLl^ JLi LL..J». V^ ó^ òb •^^-'J^ v'^' j^/kA-ai) JuUl \y9Cj^ JJi ^f^Xs>
.<;y-.MPci^j ^jjdl Oj^.j -Jj^rJ f^.-*^ J^' J^^ -*^'j ^^^. ò^J^ isJ^'^ò
étaient identiques. II ordonna donc de tuer les Manichéens et de détruire
leurs églises. Les mages persécutèrent alors les Ghrétìens sans distinction.
II fit tuer Qandirà sa femme, qui était d'origine romaine, parca qpi'elle
croyait à la religion chrótienne ; il fit aussi tuer le bienheureux Qàribà, fil?
d'Ananie. Les mages opprimèrent alors les Chrétiens; et Papas' endura de
très grandes souffrances. Les Chrétiens se plaignirent au roi Bahràm de ce
qui leur arrivait. Il désira savoir alors quelle différence il y avait entra eux
et les Manichéens. Il leur demanda pour quelle cause le métropolite et les
évéques se privaient du mariage et de la procréation des enfants dans le
monde. Il disait : <c Si cela est mauvais et défendu chez enx, ils méritent la
mort, parce qu'ils veulent anéantir le monde; et si c'est bon et parmls,
pourquoi leurs chefs s'en privent-ils et le méprisent? » Les Chrétiens répon-
dirent que les Manichéens croient en deux dieux anciens; qu'ils croienl
aussi que la terre est animée et possedè une àme, que les àmes se trans-
portent d'un corps à Tautre, et que le mariage est mauvais. Les Chrétiens
croient en un seni Dieu, créateur de tout, éternel. Ils enseignent que le
mariage est bon et ils Tordonnent dans leurs livres. Mais leurs chefs s'en
privent afin que le mariage ne les empéche pas de faire ce pour quoi ils ont
été établis, à savoir : la direction de leurs ouailles, la prióre et Tinterces-
sion pour le monde et ses habitants, pour le roi et le royaume. Les Mani-
chéens s'habillent comme les Chrétiens pour se cacher. Le roi alors agréa leur
1. Patriarche de Séleucie, de 558 à G37 de l'ère des Grecs (247-326), Gismondi, Ataris,
Antri et Sliboe, De Patriarchis..., p. 9, cu de 266 à 335, Bar Hédr., Chron. eccL, II, p. 28.
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IX. ^ IIISTOIRE di: BAHRAM il 239
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^ Jw^t 5J.
réponse et ordoniia de ne plus les persécuter. Il changoa donc de eonduite
et mourut après avoir régné pendant dix-neuf ans et dix mois \
De son temps, Cariis regna sur les Roniains; il s'associa se« deax fils
Carlnus et Numérianu^^ ^, k qni il donna le pays de Syrie; pour lui, il resta à
[tome et en Italie. Il disait à ses deux lils : ti II y a trois choses dont le rei, h^
juge ou le gouverneur ne doit pas rougir el qu il ne doit pas manqner d'ac-
implir, à savoir : se leverde son siège devant son pére venant pour le saluer;
Ittendre ses honimcs sur sa monture; établir ses enfants dans une chargc
pendant sa vìe. »
Après trois ans de règne, il vint dans la région de Nisibe (Nasibin), rt à
cause dii changement de climat, il raourut et fut porte à Rome. Et en ce
temps-là son fils Cariiius fut tue dans la région de Marguc {Barqd?)^ Lorsque
Numérianus vit qu'il lui avait donne Dioclétien {Doitqlatiànoiis) comme collègue
pour Tempire, il eomplota contre lui, lo Ina et regna seuL Puis il s'adjoignit
Maxinìien, quii maria avec la lille de rempereur Constantin; et il était doux
et Inimble. Le royaume fut divise en quatre parties ^. Et chacun d'eux fut
appelé Cesar. — Au commeocement de leur règne, TEglise était en paix,
1, Peodaiil dix-sepl ans, d "après Bar Ilébrieus, //i>/G/>t' des dynastìes^ éà, Salliatii^
p. 131. S, — Kd. Pococke» p. 132. — 2. Probus fut tue en 282. Carus lui succeda et scasso-
eia ses deux fds : Canous et Xuméi-ianiis. S. — 3* Ce passale est ineomplet et obscur.
Numèrica, le premujr, fut lue jj;ir Aper. PuisCarinus fut tue par les sìens à Margue. prL*s
du Daimbe, dans la 1 laute- ÌM(«-^sie. TiLLKMaNT, Ilisloire dea empereurs^ Paris, 1723. IIL
p, 386 et IV, p, 6. DiooltHieii régua en J84 et s'associa dabord Maximien, puis Cons-
lance Chi ore et Galère* C'oat Constantin qui avait épousé la lille de ^laximien. On voit
que cetl^ page, comme plusìeurs autres, faurmille d'erreurs.
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2m ^^" HISTOrRE NESTORIENNE. |:iO]
^ju»j j (^-^ L^^ c**-L-l s^'^r^ coy ^ *^y t^r^' J'j» l^ ^' JL4>! ^^-ii
òlj .(.l:^:^! 1^>^ jj jl ^jUJl jUj jL^\j iiiUYI JjL. .^j ^1 J^^^j
A p. Ki. l^J^j f'^^ C-^ r^^^ jj^^ r^-^-* r*^ -^ «i^ * *^^^ -.^l-iJl ^L^l ^^.-^
jusqu'à ee que Dieu la négligea, selon les paroles du prophète qui a dit : fai
délaissé ma maison, j'ai abandonné mon hérUage et Iwré la bieri'aimi'e de mou
àme entre les mains de ses ennemis * ; — et aussi : Le Seigneuy a abandonné Sion
et jeié par terre la cottronne d' Israele — Le démon entra daiis Dioclrtieii,
dans 90I1 gendre et dans son lils et les poussa à persécuter les Chrétiens.
Et le jour de Pàques, dans la treizSème année:? de Dioclétien, ils écrivireut
a leurs lieutenants dans tous les pays, leiir disant de détruire les églises
et les munastères, de briller les livrea et de demolir les maisons des évéques,
des prétres et de tous les Chrcticns, s'ils n'olTraient pas des sacrilìces aux
idoles, et de leur faire endurer tous les supplì ce s. Un grand nombro de chré-
A |K 'i5, tiens furent tués : * Ics uns furent lapidés; d'autres furent jelés aux bétes
fóroces; ils furent soumis à tous les supplices. Ce mallieur frappala Syrie,
TEgj'pte et Nisibe, et il avait ordonné de ne demander aueuu service aux
Chrétiens. Dans ces régions, leur saug fut répandu cornine Teau; un grand
nombre renièrcnt leur foi par crainte de la cruauté des tourments et non
librement; car le maudit Dioclétien a%ait dit : a Je ne laisserai point de trace
de la religion chrétienne dans mon royauine », et il iit cela pendant deux ans'*
Pnis Dieu eut pitie de son peuple, conimc a dit le prophète aux lUs dlsrael
apròs la captività : Ne crains pas, 6 Jacob dlsrael; j'ai écouté la prihre en mon
nom* Quand méme ies pikhés devìeftdrairnt eomme la poiissière, et tes fautes comme
les nuatjes, lorsqiie tu Iraverseras les eaux, je serai acec tot, et les (leuves ne te
1. Jérémie, xir» 7. -^ 2. Lament., n, 5. — 3, On sait que la persécuLion de Dioclétien
dura dix ans en tout (303-313)*
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I
[31] IX, — mSTOIRE DE S. PIERRE D ALEXANDRIE. 241
jLi^yi A^ ^j is-ii-tì .<JL*- «^ i^^ j aJI j^ijj .kU ^j-^iiaJSj^ ^,1:; ^jui
.<jUt^i <]liii . AJUf- L-^i Aasj Jcc.1 iS^j^ ^ lX.i..Ar ^j ^^/r*' ^ *'■* ■ ^tj^j Jua^l
^jjLkJSj^ ìkJU» j^ IjJUlj iijl ,^^yiaJl>Er ^j p. ....^^iH i)L*Jlj b^LJI *j(ji .^L^ii
nub
submergeronl pus; et si tu marches sur le feu, il ne (e bnìlera pas; ni le feu
ni la mori napprocheront de tot *. Les ennemis vinreiit de tout coté poiir
combattre ces impics. Oioclélien devint ibu; il «luitlait son palais et eourail
à travers les rues, Puis Caius, (ila de Cunnu9(?), dont le pére avait été tue par
Dioclétien, viot rassiéger dans son palais avec son armée; il le saisit, Ini per<;a
la màchoire infcrieure comrae on le fait aux béles féroces et la lui altaclia
avec une corde aux doigts du picd; puis, il pilla son palais et le déniuliU
Ainsi l>ieu le récompeiisa selon ce qu^il avait fait : il mournt après avoir
ré^é vingt ans-; il ótait Agé do soixante-douzc ans. fJiiand cette nouvelle
parvint à son gendrc Maximien qui était en Cilicio, il tomba malade et de-*
■ vint également fon. Ses compagnons le tuèrent,
■ Pendant le règne de Dioclétten, Pierre (Fatrous) succèda à Théonas*(T«-
floarbà); il était bon^ vertueux et il ne cessait de prier et de deinander au Christ
de sauver TEglise et ses enfants du gouvernement de Dioclétien* Pendant le
1. IsaTe, xìAìu I-li* CL i, ÌH rt \li\\ 22. — 2. En l\in 313. S. Ce récit de la mori
de Dioclélien semble personiiel a l'auleiir, CI. THj.E>rt»Nr, Histoire des emperenrs^ IV,
p. 53-53. — 3. Théonas, de 282 a 300; Pierre, de 300 à 31 L CI', Ei'seue, liist, eccL, V,
xxxH. On possedè de celle liistoire de S. Pierre d'AIexandrie une version latme
[HisTOiiìE ni: S. PiEimE d'Alexandhie.]
I
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T,
242 HISTOIRE NESTORIENNE. [32]
AAy>à .^Ul ^yi Juilj i^jxX-Vl J dli. ^U\j .j^i c/ji-?^,-rr^ ^^!^ Jj
j^j p-^ ^^' cA "^-^^ (n^*^ •n^>* ó^ (n^^J rr! t^.*^' ^ ^-^
:>L^V Jlij .^>*31 (JUH Jj jJUI l-U J ^.^^ fJ>*^ o'y.^^ ^ «J^^
^iL. Vj (.-^j ,^ J\ IJi- Vj ..jju. ^^1 iJj. 2^LV L<;1^ .^y\ \ju,
1. Ms. J^,f.
temps de son patriarcat, parut le maudit Arius qui répandit sa doctrine à
Alexandria et corrompit les coeurs des hommes. Le patriarche Pierre Texcom-
munia et il vit en songe qu'ii ne devait pas Tabsoudre. Dans la onzième
année du patriarcat de Pierre, Dioclétien envoya cinq espions à Alexandrie
pour le tuer. Lorsque les fidèles eurent connaissance de cela, ils résolurent
de les saisir et de les éloigner de leur patriarche ; mais il les en empécha de
peur d'attirer leurs persécutions sur son troupeau. Lorsque cette nouvelle par-
vint à Arius, qui, étant excommunié, ne désirait point que le patriarche fùt
tue, il réunit plusieurs personnes et vint trouver le patriarche Pierre en pri-
son, le priant de Tabsoudre; et ils se prosternèrent par terre devant lui,
mais il ne leur répondit pas.
Il leur dit : « Arius est excommunié et séparé dans ce monde et dans
le monde futur. » Et il dit à Achillas et à Alexandre, les deux prètres qui
gouvernèrent FÉglise d'Alexandrie après lui : « J'ai su par révélation que
je serai martyrisó ces jours-ci et que vous me succóderez sur le siège pa-
triarcal. Ne croyez pas que je sois sans pitie et que je ne souffre pas a
eause des pécheurs, alors que je suispécheur moi-méme; mais Arius est plein
de ruse et n'a pas abandonné sincèrement sa doctrine. Je n'ai pas voulu
(cf. Surius au 25 novembre) ; deux textes grecs publiés par Combefis [Illustrium Christi
martyrum lecU triumphiy Paris, 1660) et par Viteau [Passions des saìnU... Pierre
JC Alexandrie... f Paris, 1897), et une version syriaque conforme au second texle grec.
Bedjan, loc. cit., V, p. 543-564.
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[33] IX. — IIISTOIRE DE S. PIERRE D AT.EXAXDRÌi:. 24:i ■
*L1 ^ Ùj^ C.>U ^\La J CJUJl nj^ J siUiJj ^j^^ ^'j?-' '"^ ,^^ {*^J .iii»- ^H
JLii ^-CU. L vilL* 3^ /r* -^_? ^ij^^' Sj^^^l iJy^ c^lj LJj ^a» ^^^Jài ^ 1
^1 ^J^i-Tj ^,^^ ò à^^^ ^^ liJAiu i«J1 j -uL jl ^ j-U-ls U|J^p- u^>t-?' 1
^CS <JU1 JL«r juiL$ ^ y\s. Sl^l CjIjj *i^ sZ^^^ *^J1 i^^^^lj t5^J J^^^l ^H
le coiiiraiiidre. Mais cette nuit j'ai vu en songe un jeuiie liomme, Agé a ^H
peu pròs do vingt ans, enirer chez moi par la porle, Soii visage brillaii ^H
comme le soleil, et la maison était éclairée "^ de sa lumiere, Jl portait une * a i». 4fk
tunique de colon feiidue en deux parts deputs le haut de la poitrine jusqu'au 1
bas; et il ravait repliée sur sa poitrine avec ses mains, ponr que son corps ^H
ne flit pas mis a découvert. Ouand je Tai vu dans cet état, j'ai soufTert, et ^H
je lui ai dit : « Maitre, qui a déchiré tes vétements? » 11 répondit : « Arìus ^^k
u les a déchirés; fais en sorte qu'il ne te succède pas dans TEglise, car tu ^^
t* répondras pour lui, Ordonne à les deux disciples, qui gouverneront l'Eglise
CI après toi, de ne point le recevoir, ear loi, tu vas subir le martyre, » Je vous j
ai avertìs; et vous savez ce que quelques Pères ont souffert de la part de Mélèce ^H
{Miliious), Gardez douc le troupeau au milieu duquel le Saint-Esprit vous a ^H
ólablis évéques. » Aprvs avolr entendu ses paroles, ses deux disciples et ^H
un certain nombre de lidùles sortirent de cliez lui. Et, de peur de suseiter ^|
des troubles, il envoya dire aux délégues de rempereur de venir le trouver ^H
pendant la nuit pour accomplir ce qui leur était commandé, 11 leur de- ^M
manda la perniission d'allcr a Péglise, et ils le lui permirenL li y vini pen- ^^
dant la nuit, se prosterna sur le tonibeau de l'apòtre Marc (Marfious), pria ^m
et revint k eux : il eut alors le cou trancile ^ Une femmc. qui priait Dieu, ^^
vit quelqu*un qui lui disait : (c Pierre, chef des douze, et Pierre, patriarehe 1
dWlexandrie, le dernier des martyrs que Dioclétien fait tuer. y> Or il arriva j
1. Le 25 novembre 311.
PATH. OH. — T. IV*
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244
HISTOIRE NESTORIENNE.
[34)
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%jJi^^>%^ <iJLL« ^,_gj?lj *^j-*j' ^^ ^^ ijjAlK^Vl «^XX^l ^j-j^^ Jti UJ
1. -j^yJlà^, — 2. Ms. *»X^j.
qu*uiie troupe de gens passèrent pendant la nuit et le troovèrent étendu par
terre. IIs l'enveloppèrent dans leors vétcments, le portèrent daiis l'église et
rensevelirent avcc les patriarches près du tombeau de Marc, révangéliste et
Tapótre, En ce temps-h\, MarcelHn {Qarfjatlinfms?), patriarche de Home, fut
flagellé deux fois et exilé; Ton Ut de iin>me à Eusòbe {Aouaàbi^) qui lui suc-
cèda pendant cinq ans, Marcclliii fut patriarche pendant solze ans*.
X, HlSTOIIlE DE L'HÉRÉSIAftQUE ArIUS, CAUSE DE SA MOaX
ET CONDRITE DE SES PARTISANS,
Lorsque Pierre, évéque d'Alexandrie, fut tue, Arius devint plus auda-
cieux et proclama sa doctrine devant Alexandre qui lui succèda dans le
patriarcat d'Alexaudrie ". 11 dit que le Fils a éìé créé avant toute cliose, et
il allégua les paroles de Salomon sur la sagesse : Dieu l\t créée au amimcn-
cemeni de la nration amnt toutv^ ses muvres ^. Il abtribua ces paroles au
Verbe et changea le toxte de rÉvaugile qui nommt^ le Pére, le Fils et le
Saint-Esprit à propos de la vocation des nations et de leur bapli^me. Il prèdi a
aux habitants dWlexandrie de ne point dire : Gioire ait Pere, au filx et tuì
1, L'auteur, aprés plusieurs autres, confond ici, comme si ce ii'était qu^un seni
pape, Marcellin qui oecui>a le siège de Rome de 20b à 304 et son successeur Marcel l'^'
qui, après un iiiterrègne ile Irois ans et demi, gouvtvrna FÉglìse de 30H à 309, —
2, Achillas 311-312^ succèda à Pierre, pui?? vini Alexandre (312-32(*). — 3. Eccli,,
XXIV, 14,
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X. ^ HISTOIRE D^VRIUS,
J--J ^^r^J ULJÌ^l ^ytj^J -UU ^JjA-,^^1 t*^ .^j^-JmÌII ^JJJ ^y\j ^>ll
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A p.
I
I
Saint-Esprit, Alexandre réiinit alors cent vingt évér|iies et rexcommunia
avec loiis ceux qui soutenaieiit sa doctrhie. Au iiombre des éveques, il y
avait Eusòbe de Cesaree, qui fit le compnt du Chronicon ^ A sa mort,
Alexandre eut pour successeur dans le patriarcat d'Alexandrie Athanase le
Grand, qu'on surnomme encore le flambeau de rÉglise. Il fui continuelloment
opprime et persécuté par Arius et ses partisans. Eusèbe de Cesaree, Eusèbe
d'Emèse " et Oiirìglidnis '' se réunirent et demanderent à Attiauase de délier
Arius de ses lieus ; mais il ne le fit pas. * lls écrivirent alors au roi et luì
direni qu'Aiius avait abandoniié son erreur. De fait, Arias avait iraaginé un
moyen perlide : il ecrivit la profession de foi qu'il avait invcntée, sur un
papier quii cacha sur sa poitrine sous ses vétements et, mettant sa niain
dessus, il affirmait avec sernu^nt qu*il recouuaissait cette vraie Ibi, foi des
saints apijtres. Lorsqu'il t^ut iniaginé ce stratagème, Eusèbe et ses partisans
résolurent de Fintroduire dans Téglise et de le recevoir. Mais Athanase,
patriarche d'Alexandrie, les en empecba. Pendant la nuit, il eut recoiirs à
Dieu et lui demanda de le délivrer d'Arius et de sa doctrine erronee,
onde le rappeler à lui et de ne point lui laisser voir ses traces dans FEglise.
11 lit cela pendant la nuìt du dimanche ^ jour clioisi pour rintroduction-
d'Arius. Dieu entendlfc sa prière et écouta sa demande, Arius vint de très
bonne heure, car il espérait s'introduire dans l'église nialgré le patriarche
1. CL ìfìfrtì^ eh. XXL — 2. Surtout Eusèbe de Nicomédìe. — 3. Est-ce Grégoire de
Gérylef Théogois de Nicéeì!*
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246 HISTOIRE NESTORIENNE. [Z^l
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^* .L^ J-'>WI Ji jy^ <JV .J^\ ^w^I Jy)l iJL^, ^ UM .JIS .J^.
1. ? tLfift^l ? s..,..^w^1j. — 2. Ms. J\jJtJii\, — 3. ? i^^ ^^ ? A-l) j! ? A-^.
Athanase. Étant entré dans les lieux d'aisances, toutes ses entrailles sor-
tirent de lui en un instant, et il mourut. Certains disent que cela lui
arriva sur la route, pendant qu'il se rendait à Téglise : comme il souf-
frait d'une douleur d'entrailles , il chercha un cabinet d'aisances et, y
étant entré, ses entrailles se déchirèrent et sortirent avec ce qu'il avait bu :
il mourut de cette mort. — Puisse Dieu ne pas lui pardonner! — Les amis
d'Arius confus et honteux prirent alors la fuite. Le saint rendit gràces à Dieu
qui avait agréé sa demande en délivrant son Église de la méchanceté d'Arius.
Certains disent que ce tentateur était diacre d'Alexandrie sous le règne
de Gonstantin. Lorsque le patriarche Pierre connut sa doctrine, il rexcommu-
nia. Mais Pierre fut tue, et Alexandre lui succèda *. Arius parvint à se faire
absoudre par Alexandre, qui rompit ses liens et de plus l'ordonna prétre. Au
bout de quelque temps, il porta envie à Alexandre à cause de sa science et
de son érudition. Alexandre lui ordonna un jour de précher le sermon de la
féte. Gomme dans son discours il citait ces paroles de Salomon, fils de David :
Le Seigneur m'a créé le premier de ses créatures^^ quelques assistants lui en
demandèrent Finterprétation. Il répondit que ces paroles désignaient le Mes*
sie, le Fils, car il a été créé avant toutes les créatures; et il répéla cela dans
1. Cf. supra, p. 242 et p. 244, note 2. L'auteur reprend la méme histoire, sani
doute d'après une autre source. — 2. Eccli., xxiv, 5.
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[37] X. — HISTOIRE D'ARIUS. 247
^^jJLic^ Ìaj ^2r^Vl jlj j^^JLic--» -A-p ij-cp ^■■■■M.»H j\ i^^r:^' ^}^ {J^ ^y^ ^J^^
^, . « m 1JL> jLui-lj j^^-ksJlj jLxtVl ^»-t^ <i5Ul ^1 w.::xi ^ij^ j;*^ w»:>-L»
un autre discours. II lui fut alors dófendu, ainsi qu'à tous les prétres, de
précher à Alexandrie. Quand les gens le questionnèrent sur son opinion,
il leur dit que, pour lui, le Christ était un servitèur créé et que le Fils
commenda par créer le Saint-Esprit. Lorsque le Patriarche d' Alexandrie
en eut connaissance, il réunit cent évóques d'Égypte et des environs; ils
Texcommunièrent * avec tous ses partisans ; et il écrivit au patriarche de
Constantinople pour lui dire ce qu'il avait fait. Arius le pervers écmàt à Eu-
sèbe, évéque de Nicomédie, le pria de lui préter secours et lui fit savoir
que plusieurs évéques avaient la méme opinion que lui. Puis, Arius partit
pour Rome^, alla voir l'empereur et lui dénon^a les manoeuvres du patriarche
d'Alexandrie contre lui. Il lui dit que sa doctrine était la véritable, (doctrine .
soutenue d'ailleurs) ' par plusieurs évéques, comme Eusèbe de Cesaree en Pa-
lestine, Théodore {Tàdhoutotis) de Laodicée, Paulin de Tyr et Athanase d'Ana-
zarbe. II (l'empereur) écrivit alors à tous les évéques d'Égypte de se présenter
devant lui. Les anecdotes de Thistoire de ce maudit sont trop nombreuses
et trop longues; nous en avons donne ici un résumé afin de le mentionner
dans ce recueil. Celui qui désire connaitre son histoire à fond pourra lire le
recueil de Socrate qui donne tous les détails sur ce sujet\ Le commentateur
1. En Tan 320 ou 321. S. — 2. Arias partit pour Nicomédie, residence des empe-
reurs. S. — 3. Il manque ici quelques mots dans le texte, mais le sens de la phrase est
certain. S. — 4. Socrate est une des sources principales de Fauteur. Cf. Socrate, H. E., I,
passim.
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248 HISTOIRE NESTORIENNE. [38;
ij^iji L, ^1 (^>^i V^i <' ^.-^^ j^ ^^ ji i^yiJj M-?- JL.U a^v
dJ^JJI L^Lki L^U VwV .Jll-Vl jl c^^ij 5^U3\ Sl^i o>^ j-J*
.^.-^jc^l U 51^1 vJlS jk, V ciU Jj^l ^Ji-Vlj villi Jlc. 3^^ ^A^
^jjc^ ^j^^ <s\j^ JIS ^ Oci.1^ Jl^ r^^ ^ ^- Si d>i)l V'J vlV
* A p. 'i8. ^^^ik-ji ji s^^uji vsijui jy^M viUs ^ * ^<f»^^ Vj j^i aì^ V*^-^ (J V^'-j
v>- u-t-^' f-^^ ^^ ^^^ r^^ '-^ ^*^^ ^ W ^^* ^^ ^^^ VV^
^;*-nJ1 vi viUs ^^ ^j>^ Ui <ucjj ^--^ ^ ^J^j ^">r^ ^-^-^ Cr* ^J'^^ ^-^^
Théodore (Tàdhourous) * a également raconté tout au long Terreur d'Arras dan5
son livre intìtulé « les Perles ». Nous rappellerons encore quelques anecdotes
de rhistoire des amis d'Arius et de ses partisans, car ila n'ont pas cesse de
persécuter ceux qui combattaient leur doctrine insensée. L'une de leurs ma*
noeuvres perfides fut dirigée contre le saint évéque Eustathe (Aoustdtis) *. Ils
soudoyèrent une femme enceinte et lui inspirèrent d'accuser le saint de
Tavoir rendue telle. Elle leur obéit. Quand elle eut répandu cette fausse
nouvelle contre le saint et qu'un grand nombre d'amis et de partisans d'Arius
le maudit se furent réunis, la prostituée se presenta, accusant Tévéque de
Tavoir rendue enceinte par ses oeuvres. Le Patriarche lui demanda d'ame-
ner des témoins : Tévéque accuse gardait le silence. La femme dit alors :
« Tu m'étonnes, ó Patriarche, en me demandant des témoins de ses actes avec
moi. j> Quelques assistants dirent : a Elle a raison ; mais il faut que cette
femme jure qu'en accusant Tévéque, elle dit la vérité, et que personne ne Ta
♦ A p. 48. poussée ni excitée * contre lui. » Elle jura alors qu*Eustathe Tavait rendue
enceinte ; et de fait, celui qui l'avait rendue enceinte était un orfèvre de ce
nom. Le saint fut tout de suite excommunié, dépouillé de son sacerdoce et
éloigné de son siège et de ses ouailles. Peu de temps après, cette femme fut
possédée par le démon qui la torturait continuellement, non qu'il s'y fùt de-
1. Est-ce Théodore de Mopsueste? — 2. Ce mème Eustathe devint évòque d'Antioche
vers 323; il mourut en exil en 337. S.
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[39] X. — HISTOIRE D'ARIUS. 249
JLJU) J 51^1; ^Vl ^bj fl^j viUs cUl Ui iil (.U A^>rj ^^Juill c^l^
j%-X^I cJj ^r--^»-^ v>-*^ <pUf- jl^j ^_^ik-jl 4^—1 «JL» J>-j l|JU-l <5-iJl JL
^^^tlfl jl j.U:U,„i1 y\i ^U\ *VjU jlj UJL iSUl IjjU j^-v <^Vl
^JLc ^<^-c ò\ <Yt *^*-^^ ^^^' '^'j ò' jjaìLJI *VjU Jl::>-1 ^jj Ui LL^tfi>-
5^ ;u^ viUs jic^ i^ lyio^j ijjui <i j^^ Aiiuvij du\ s^^»^^ ^^^tn
cJLSj ciJULJI J\ <:^: 51^1 ci^^ dUUl ^^^ ^^H >^ Ui ^tjJI j^
termine lui-méme, mais à cause des humbles prières du saint devant Dieu.
Gomme cela allait toujonrs en augmentant, le jour et la nuit, elle comprit que
c'était par suite de Taccusation mensongère qu'elle avait portée contre le saint
évéque Eustathe. Elle vint alors en hàte chez le Patriarche qui était en com-
pagnie de plusieurs de ses amis; elle lui fit savoir que quelques partisans
d'Arius l'avaient portée à faire ce qu'elle avait fait et Vy avaient amenée en
la payant. Elle ajouta que Tévéque était innocent et que celui qui Tavait
rendue enceinte était un orfèvre nommé Eustathe.
Plusieurs de ceux qui avaient assistè au jugement d'Eustathe, bien qu'étant
évéques, croyaient intérieurement à la doctrine d'Arius; mais ils se mon-
traient ses adversaires pour conserver leur dignité, car ils étaient devenus
évéques en donnant de Targent. Ces imposteurs dirent à Constantin : « Atha-
nase ne veut plus t'obóir; nous lui avons écrit de se présenter avec nous
chez toi : il n'a pas répondu et n'a pas fait attention àtoi. » L'empereur envoya
alors le chercher; et il vint accompagno de deux prétres, dont Tun, nommé
Timothée, était d'un jugement solide. A son arrivée, ces imposteurs s'entendi-
rent avec une jolie femme pour qu'elle vint devant Tempereur et les évéques
accuser Athanase de Tavoir rendue enceinte ; ils lui donnèrent pour cela
une grosse somme d'argent. Quand ils furent tous réunis devant Tempereur,
la femme entra et implora son secours en disant : « Le Patriarche Athanase
m'a fait violence et je suis enceinte de lui. Il m'a chassée, il ne me donne au-
cun secours et ne me reconnait pas. » Le prétre Timothée lui dit alors :
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250 IHSTOHIR XESTORIKNiNE, i40;
dUi ,y^^ j^i dLUl JUi <3-**V d^^;itiH ^j^l;l1 1-ijfe jl c-iU-j O^ c-*^j
I <jl L rt W . j_j^j>5^ ^j viULJl jJ^t* h^^*lafl-li ,^L5 <l ^y^-^' e-ii-Vl ìJ'^LmjI,
Jlsj vJu (^Ijj ^ %j^^ **i I^Jli wli-Vl ^^Ujl j^^^ (%^ JIaì iiiUVIj
« Malheur à toi, est-ce moi qui t*ai fait violence? » Elle répondit : a Oui, Ò
ennemi de Dieu )s et le saisissant, elle jura en disant : « Voici Atlianase, le
patrii^rche, qui a abusé de moi. » L'einpereur et les assistaiils surent alors que
e élait un stratagème imagtne par les imposteurs, partisans dWrius* Ces
hommes furent confondus, bieu qirils ne soient jamais confoudus, selon la
parole du |»ropht*te Jérétiiie '.
Ils combinèrent encore un autro stratagème : Plusieurs év«'*ques et autres
personnes cachèrent Arsene, leur évéque; et trouvaiit un Ijomme mort, ils lui
coupèrent la ntain et la portèrent à Tempereur, prétendant (ju'Athanase avait
tue Arsene, leur évéqne, et que cctte main étaìt la sienne. Les gens furent
donc dans rincertitude : les uiis anirmaieiit, les autres niaient. Le pnHre avisé
Timothée partii alors; il ne eessa d'employer des st^alagènu^s et de donner
des présents jusqu*à ce qu*il eùt trouvé Tévéque Arsene, qu'on prétendait avoir
été tue. Il le fit venir dans le salon de Tempereur, qui était renipli de patriar-
chea et d'évéques, et il leur dìt : « Connaissez-vous Leveque Arsene? » Ils ré-
pondirent : « Oui. » II le fit paraìtre devant eux, leur montra ses deux mains,
et ajouta : te Est-ce que, par liasard, Arsene possédait une main de Irop? »
Après cela» ils ne cessèrent d'empluyer tous les artifices de la perfìdie et de
rimposture, jusqu'à ce qu'enfin ils dìrent à Tempereur : a Atlianase a défendu
de t'envoyer le blé qu'on te portait d'Egypte (il/ivr); car il a éerit (aux Égyp-
1. Cf. Jérémie, vi, 15.
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[41]
X. — HISTOIRK irAUILS.
251
I
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liens), les inena(;aut de rexcommmiicalion s'ils t'envoient quelque ehose. )>
L'empereur ajouta ibi à lours paroles, parce que de fait, Finiptit était en
relard. II i'exila loin de son siège pendant six mois. Mais quanti arriva Tlieure
de la morti l'eniperciir cut im songe qui le troubla et lui fìt grand'peur. Il
s'elTraya et ordonna sur-le-cliamp ile fai re renir<*r Athanase dans sa villo épis-
copale. Il prescrivìt dans son testamenl de reosevelir, quand il serait raort,
dans le palais, à còlè de son tooibeau. Le saint rentra dans son patriarcati
Anparavant, ses ennerais avaient prétendu que rerapereur n^avait pas su ce
(ju'il ordonnait à cause de sa maladie. Mais Jules {Liliànons)^ patriarelie de
Rome, souttnt Athanase et le renvoya à Alexandrie. Puìs, quand il mourut,
il fut ensevoli dans le palais à cute du lombeau de Tempereur. Le sainl revint
donc, alors qu'il étaìt déjà apparu aux gens comme conversant avec eux.
L'empereur Constantin mourut dans la Irentième année du règne de Saper",
le huilième roi des Perses. Une autre fois, ils demandèrent à Fempereur de
permettro à Fonfant le plus sot de se prósenter à lui et de lui demander une
de ses églises; mais le saint ne donna pas satisfaetìon à sa demande, CiUia-
tantin* cèda alors aux imposteurs et leur donna toute liberto d'action contre
lui : ils se caclièrent dans un endroit pour le tuer, comme les Juifs avaient
fait contre I\'inl. (hiand il apprit cela, il monta dans une barque et prìt la
fuite sur la mer* Quelques-uns de ses ennemis, Fayant rencontré, ne le
1. L'anni'e 340 correspond a la HO* année du règne de Saper IL C est la date de la
rnorl de (lonslaiitin IL *[iie Fauteurconfond peiil-ètre avec son pèn% Constantin le Grand,
iiiort en 337* — 2, Cf. Sochate, //. IL^ III, xiii-xiv.
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252 HISTOIRE NESTORIENNE. L^;
* A p. 49. j^ J15 ^j--tW j>\J^ ^^ J ^\j\ \^j ^^\ ^ ^j^ <ól jV * "^yj^^ jJ*
^jX3\ Oi ^^Ul» <i**«Ui<£j ULi f^f^, is^^^ (^^t^ cAA^I u ^ <-^^>%J J)L.«aIi M
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A^^j f^^^. ^* ^ ^^ fS^j l^ ijj^^Ol 4. «Jjli iu^y ^U- Vj KdJyr ^
1. ^>i3. — 2. ^V.j'-
* A p. 49. reconnurent pas, * car Dieu Tavait cache à leurs yeux; mais ils lui dirent : « As-
tu rencontré sur ton chemin Timpie Athanase? » — « Oui, leur répondit-il, il
vous a devancés ; continuez à marcher, et vous Tatteindrez. » C^est ainsi qu'il
leur échappa. L'oil raconte qu'étant petit, il jouait avec les enfants et leur
disait : « Je suis votre óvéque. » Et il nommait parmi eux des prétres et des
diacres. Saint Alexandre, patriarche d'Alexandrie, Tayant considerò, lui dit :
« Oui, en véritó, tu seras évéque »; et il fut comme il avait dit.
XI. HlSTOIRE DU MOINE PaPHNUCK (FaQIOUTIS).
Sous Dioclétien, qui était empereur avant Constantin, il y avait dans le
désert de rÉgypte un moine nommé Paphnuce*. Il était pieux, faisait des
miracles et des prodiges. On parla de lui à Arianus* {Hàiarfoudas)y gouver-
neur de cette région, et on lui dit qu'il enseignait aux Chrétiens la désobéis-
sance à l'empereur et qu'il méprisait les dieux. Il Tenvoya chercher. Le saint
avait su cela et il savait aussi qu'il allait subir le martyre. Quand il arriva
devant le maudit, ce demier fit venir Tinstrument du supplice et jura de lui
faire subir les plus affreux tourments, s'il n'abandonnait pas la religion chré-
tienne et ne reniait pas le Christ. Mais lui ne fit attention ni à ces paroles
ni à ces menaces et il n'en eut pas peur. Il le soumit alors à la torture, et
comme il vit qu'il méprisait la souffrance, il Tattacha sur une pierre de
1. Cf. Bbdmn, Ada mari, et sanct., V, p. 514. S. — 2. Cf. Bbdjan, ibid.
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[43] XII. — HISTOIRE DE SERGIUS ET BACCHUS. 253
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marbré et le jeta à l'eau. Il ne fut point noyé, mais il surnagea. Les gens
furent émerveillés ; et les coeurs des fidèles furent fortifiés à cause de ce
qu'ils avaient vu. Quand il ne sut plus que faire contre lui, il Tenvoya à
l'empereur Dioclétien. Ce dernier ordonna de le crucifier; et il demeura long-
temps sur la croix, ne cessant de prier et de chanter jusqu'à sa mort. Que
ses prières préservent les fidèles.
XII. HlSTOIRE DES DKUX MARTYRS MaR SeRGIUS ET MaR BaCCHUS.
Saint Sergius (Sardjis) était parent du maudit Maximien et son commen-
sai et il était attaché à son service. Saint Bacchus (Bakous) venait après
lui en dignité. Ils le servaient, tout en croyant à la religion chrétienne;
et chacun d'eux connaissait Tétat de Tautre. Ils furent desservis auprès de
Maximien, comme il arriva au prophète Daniel chez le roi de Babylone. L'em-
pereur vint dans Fendroit où se trouvaient les chefs des dieux pour offrir les
sacrifices selon sa coutume. Les deux saints restèrent en arrière. Il envoya
les chercher, et ils furent trouvés en prióre dans un endroit [écarté]. Il les
fit venir et les interrogea sur leur croyance; et ils le lui dirent. Il leur demanda
alors d'abandonner leur foi pour adorer ses dieux; car il avait pitie d'eux. Mais
ils n'en firent rien et demeurèrent dans leur religion. Il les fit donc dépouil-
ler des vétements que portaient les serviteurs de Tempereur et leur fit subir
tous les genres de supplices dans Tespoir de les convertir. Mais cela ne .les
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254
IIISTOIRR NKSTORIENNE.
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toucha pas et ils persévérèrent daris la résistance* Maximieii le maiul it Ics envoya
alors daiis le pays de i'h^uphrate a son procureur, qui était parent de Ser{4:ius;
o,t il lui ordonna de les tiier. Le procureur leur parla ti soii tour et voulut Ics
sauver; mais iLs ne cédèrent pas. Mar Bacchus fut llagellé josqu'à ce quii mou-
rut; Mar Sergius fut d'abord soumis à la torture, puis il eut le eou tranché.
Il jota leurs corps aux bètes féroces, mais elles ne s'en approehèrent pas.
Les fidèles qui étaient là prirent leurs corps, les ensevelirenl à ResAfa et
bàtirent sur leur tornbeau une égliso qui se trouve eueore aujourdlmi sur
les bords de TEuptirale ' ; ([ue leurs prières nous préservent !
Du temps tle Diocletieu, IkihrAm, fils de Bahri\ui, surnommé Schàhan-
schàh^ regna sur les Persesi II était faible de corps et sujet à toutes les
maladies. Il fut bienveillant envers les Cbrétiens et il ordonna de rebLUir
les églises démolies du temps de son pére a causr^ des Maniehéens. 11 mourut
après qualre niois de règne et ne laissa pas d'enfant pour lui succeder.
Narsès {Narsi} Uls de Sapor regna après lui^. C'était un vieiilard intelligent
et sage; il fit dans le royaume beaucoup de clioses qui montrèrent son intel-
ligence, 11 monta sur le tróne dans la neuvièmc année de Dioclétien; et dans
la cinquiòme année de son règne, il vint au pars des lìomains et des Armé-
nieus, mais il fui vaincu. De son temps, les Chrétiens n'eurent point à souf-
frir. Il nionrut a[)rès avoir régué neuf ans. Son tils Ilormizd {llormoz) lui
1. Resafa ou Sergiopolis. — 2. Cf. Noeldeke, Geschichte^ p, 49-50 et 415-4 IO, Le
ctironitjueur jjarle ici de Bahràm III [293)^ ì\h de Bahràn Ib — 3, En 293.
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[45] XIII. — HISTOIRE DE S. SYLVESTRE. 255
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0~' w^:^ 'f *Ap. 50.
1. ^.^UA^.
succèda V II se montra indépendant dans ses idées sur radministration des
affaires et n'écouta pas les Mages. Il fit une expédition contre les Romains
pour venger son pére, mais Dioclétien lui infligea des perte^. Sous son règne,
les Chrétiens n'eurent point à souffrir. Puis il mourut ', après avoir régné
sept ans et quelques jours.
XIII. HlSTOIRE DE SAINT SyLVESTRE, PATRIARCHE DE RoMe'.
En ce temps-là, Mìltiade {Militous) fut patriarche de Rome pendant trois
ans*. A samort, on choisit à sa place Sylvestre^, qui était àgé de quarante
ans. Il était bon et pieux; il convertit beaucoup de monde, resista aux amis
de Dioclétien et supporta leur persécution. Il démasqua les divinations des
prétres des idoles et montra leurs mauvaises actions. Il convainquit beaucoup
de Juifs par ses controverses. Il prédit la mort de Dioclétien et ce qui devait
lui arriver.
XIV. *HlSTOIRE DU DRAGON®. * A p. 50.
Sous le règne de l'impie Maxence (Maksitis)^ il y avait à Rome, près
d'une colline, un enorme dragon. Tous les ans, au mois de mai, les devins
1. En 303. — 2. En 311. — 3. Cf. Land, Anecdota syriaca, III. — 4. De 311 à 314.
— 5. Sylvestre, pape de 314 à 335. — 6. Catte histoire du dragon a été empruntée par
les Syriens aux écrivains grecs et latins.
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256 HISTOIRE NESTORIENNE. 146]
J ^jy^\ i-i-* jl^j vilUJ (^i^i ^J?*J ^^ Cf* frt'' -^'*-*. ^ '^^ -^ V-^-'
e jufl JaI wJ»li- jj^l 5j^^ ;^-^' t5'j ^ ^^ 6r^-^ AtUll* \^\ Jj:^ iJ^Lt
^ ji>U^ jl fcil^^l J Jjì-a)ì ^j^j ^ <tUf- ^>wii p|J><-^ j^ ^j?^J^ J
^jj^ <^y (3 t5'j^ '^rr^ «J-^j ^-H^. ^ (J^ <:ijU« <jj JLi j^^^ Uik
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^j-Ul w»^" iili Ci^jb vl)U> ly-^lj v^UJi ^\ <:l*j j^l ^^^j <5-?J^*»*
^j^ ^\ \jJU JSj cUL. ^1 JUfVl VJliiU 1 jA^ l^j Ijli ^U; ^ C\j.l
yc ^ » li Ua^ ->.h^ f^. (J^ ^^^ v'jt^' ^ ò.^^" 0^ tr**^' ^>*o ij'^yj
^j>^j <i ^ ^ ^j'j^^luJL» JUii jjijVI J IjJ^!^ C:t*^' -^^ (^' ^wF^
juj^ r::*"^-^^' ^ Jj '^^ •^^'*-' cr^ Or-'' c^ "^^^ a* *^>^ ^' cT^' '^^-
1. Ms. ^jU. — 2. Ms. »x*xft!j.
et les enchanteurs se réunissaient autour de lui et lui offraient une jeune fiUe
vierge. La plupart des habitants de Rome étaient tombés malades à cause
de Todeur de son haleine qui montait vers eux; leurs couleurs en étaient chan-
gées. Ce dragon vivait dans une caverne où Ton descendait par trois cent
soixante degrés. liC saint, voyant Tétat des habitants de la ville, les pressa d'a-
bandonner leur erreur. Plusieurs notables assurèrent quHls se convertiraient à
la religion chrétienne, si le saint les débarrassait de ce dragon. Alors il demanda
à Dieu de Taider dans son entreprise et s'en qccupa pendant un mois. Il vit cn
songe les deux bienheureux apótres Pierre et Paul, qui lui disaient : « Va
jusqu'à la porte de la caverne, et, ayant pris avec toi les deux prétres Théodore
[Thàdourà) et Jules (Youlnos) avec trois diacres, célébrez-y la messe. Lorsque
le peuple sera rassemblé, descends dans la caverne et ne crains pas. Preuds
avec toi des serrures de fer, car tu trouveras dans la caverne de grandes
portes en cuivre pourvues d'anneaux. Ferme-les avec les serrures et dis :
ce C'est ainsi que Pierre et Paul, les deux apótres du Christ, ont ordonné que
« ces portes soient fermées, jusqu'au jour de Tapparition de Notre-Seigneur le
« Christ, en souvenir du salut accordé. » Prends ensuite les clefs et cache-les
dans la terre. » Sylvestre fit ce qui lui était commandé : le peuple restait per-
suade qu'il mourrait à cause de Todeur de la gueule du dragon, jusqu'à ce
qu'il fut remonté sain et sauf, tenant les clefs dans sa main. Tous les assis-
tants rendirent alors gràces à Dieu et beaucoup re^urent le baptéme. D'au-
tres y sursirent par crainte de Maxence. Mais le saint leur dit comment il
périrait et comment Tempereur Constantin arriverait au pouvoir; et ila écou*
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[47]
\V, — mSTOIRE DE COXSTANTIN.
257
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1. # Mift--cji^ hoi
V tèrent ses conseils. De méme que Dìeu avalt sauvé les habitaiits de Babylone
du culle du dragon, par le prophète Daniel, ainsì il sauva les habitants de
Rome par les mains de Sylvestre, leiir patriarclic.
XV.
HlSTOiriE DE l'eMPEREUR CONSTANTIN.
L'empire avait été parlagé entre tjuatre empereurs : Dioclétien, iMaximien^
Maxeace (Maksdìììis), iils de Maximien ììercnìe {Douqlatiànons?) et Constance
Chlore (QofilanHn), Dioclétien et Maximien avaient ensemble TOrient, c'est-
à-dire FArméoie, rEgypte et la Syrie [Asch-Schàmài) jusqu'à Constantinople.
Maxence j^ouvernait toni seni Rome et les pays voisins; Constance avait Cons-
tantiiujple*, qui est Fìyzance. En ce temps-Ià, les liabitanta de TEgypte et d'A-
lexaodrie se révoltòreut. Dioelétien envoya des arniées contrc eux; mais ils les
firent prrir, Etdans la onzième année, Narsès regna en Perse pendant sept ans;
puis, après lui, Hormizd (Hormoz) regna pendant cinq ans* Et dans la dix-nen»
vièmeannée de Dioclétien» les églises des Clirétiens furent démolies; un grand
nombre d'enire eux furent tués, et la persécution dura huit ans contre eux, A
cette epoque, lui marlyrisé Pierre, le patriarchi d'Alexandrie qui excommunia
:Vrius. Cette aunée-Ià, il y entunc telle faminc que la mesure {si'r) de blr coù-
L Constance régnait alors sur les Gaules, la Grande-Bretagae, TEspagne et la Mau-
ri tante. S.
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258 IIISTOIRE NESTORIENNE. 48
o^^l» ^Vlj J^r^^ UaJ^I r^ ùr?^^ ó* ^.w^ <^' "^. ySJ^^ \ ^^ ^
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vÌaJLs <^Jl« /^ 4JU1» •V« it^jy^ cJ^ Cf^ .j^ (3^ cJ^ p«mc^ ^i v»yJU ^jIaj)
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r^ vLJLL oLij JLij 5^,jt^ ^1 <<L. j vliCj iljl^l ò^VI ^^l ft^Y'
iJ^VU ^ji Jljj *U-J1 J\ ^c-^l Uj^ ^^ jtJUlj j^^lj Ì3131 c.«
1. Ms. f^. —2. yiiu.
tait deux mille cinq cents drachmes. Et lorsque Dioclétien et Maximien» qui
avaient imité Sapor dans leurs agissements contre les Chrétiens, furent vaincus
et mis en fuite par deux rebelles sortis, Tun de rOrient, Tautre de TOccident,
ils devinrent fous, se confondirent avec le peuple et furent destitués. Sevère
(Saourous) et un autre Maximin* leur succédèrent. Ils persécutèrent les Chré-
tiens et en firent tuer un grand nombre. Après un an de règne, Sevère fut tue',
et Constantin le Grand, fils de Constance (Qoustous)^ lui succèda. Constanceétait
humble et doux, et dans son pays des Gaules {Ghàlàiiyah) les Chrétiens vivaienl
en paix; ils étaient à Tabri, dans ses états, de la persécution qui atteignait ceiu
des autres pays. Hélène, son épouse, était originaire de Nisibe (A^^mfttw), elle
Tempéchait de faire ce qu'ordonnaient Dioclétien et Maximien et rexhortait
à faire du bien aux hommes. Sans cesse elle demandait à Dieu de convertir
son mari de l'idolatrie à la foi chrétienne. Il regna douze ans, et, trois ans
avant sa mort, son fils Constantin commenda à régner. Puis il mourut, àgé de
cinquante-sept ans'; Hélène, quand elle mourut, avait quatre-vingt-dix ans.
Alors, tout l'empire Romain échut à Constantin {Qostantinous)^ en Fan 616
d'Alexandre, qui équivaut à Tan 273 de l'Ascension de Notre-Seigneur le
Christ au ciel. Il (Constantin) vint dans le pays des Gaules qu'il avait habité
1. Sevère {Flapius Valerius Ses^erua) et Maximin Dala créés césars en 305. — 2. En
307. — 3. Le pére de Constantin mourut le 25 juillet 306. S.
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[49] XV. — IIISTOIRE DE COXSTANTIN. 259
, t^ ^- jlSj *-Jl UAjbJ (^jUaJl l»-J^J filli» ^^Lw.-X»J <^J^. ^m^I^.mC» aJ^
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avec son pére, à Nicomédie {Niqàdhoumiyah?)\ Sa femme était Maximiana
{Madjsimà) fiUe de Diocìétien^ {Douqlatiànous). * Maxence, à Rome, et Maximin * a p. 51.
(Maksimiànous)y en Syrie, se révoltèrent contre lui, tourmentèrent les Chré-
tìens et détruisirent les églises. Maxence éventrait les petits gargons, leur
arrachait les entrailles et en tirait des augures avec Faide des devins. Il parut
dangereux à Constantin qui le craignait à cause de la multitude de ses sol-
dats et qui voulut aller le combattre. 11 ne connaissait pas encore le chris-
tianisme. Sa mère s'en cachait à ses yeux et avait peur de lui révéler sa foi.
Elle demandait avec constance à Notre-Seigneur de le convertir à la foi du
Christ. Lui-méme, il réfléchissait et disait : e: Le Dieu qui me donnera la
victoire sur cet ennemi, et m'aidera contre lui, sera mon Dieu. » A la
sixième heure du jour, il leva la téte et vit une colonne de lumière en forme
de croix qui portait cette inscription : <c Par ce signe tu vaincras. » On dit
que tous ceux qui étaient avec lui virent la mc^me chose. Il sut que ce signe
ne pouvait convenir qu'aux Chrétiens et il embrassa'... la foi. Puis, endormi,
il vit en songe le Seigneur qui lui disait : « Prends, ó Constantin, la forme de
Temblème que tu as vu en ce jour; que le general de ton armée le porte
devant toi et tu vaincras ton ennemi. » Il fit donc faire une croix en or,
rincrusta do diamants et la pla^a sur son étendard. Il triompha des armées
1. Sens obscur. Constantin était à Nicomédie. Quand Dioclétien abdiqua Tempire,
l'an 205, Constantin suivit son pére Constance en Caule et en Bretagne. S. — 2. Cons-
tantin épousa successivement Minervine et (en 307) Flavia Maximiana Fausta. Cette
dernière était fiUe de Maximien Hercule (Cf. Tillemont, Histoire des empereurs, IV,
p. 84 et 100). — 3. Lacune de deux mots dans le texte.
PATR. on. — T. IV.
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2i}ii ^^^ IIISTOIIIK NESTORIRNNE. [50|
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ennerivir^s, et Maxeiice se nf>ya' : il avait régné Jouze aiis. Constantin reviut
de la guerre après c|uaii"e aiis, porta la croix dans sa maìn, et Gt coiistruire
sa ville quii appeia de son nom : Coiistantiiin[»lc* DepuiB lors, les Roraaiiis
prireul riiabitudc de l'aire preceder leurs arinées de la eroìx, portée par
leur che^^
11 y eut eueoiM' mi autre motìf de la couversioii de Constantin^ : La lèpre
ayant fait son a|jparition sur sa chair, des irripies viurent le trouver et lui
direni : k Si tu veux guérir, égorge les enfantt^ de la ville (et prends un baio)
dans leur sang. » Il fit donc prendre et égorger plusieurs eiifants*... Un grand
tumulte sVdeva alors dans la ville, et i[ y eut beaucoup de pleurs* Ce qu'ayant
eutendu^ il fut saisi de compassion et rclAelia les enfants eaptifs* La nuit venuo,
il vit deux hommes qui lui disaìcnt : « SÌ tu veux guérir de la lèpre, fais
venir Févéque Sylvestre qui se cache par crainte de toi : il te guérira. >» Le
leudemaiii il lit dune rechercher activement rév<>que jusqu'à ce quii Teùt eii
sa présenco. Alors, il lui dit : « Où soni les deux dieux drs Chrétiens, que j'ai
vus en songe cctle nuit? w — « Ceux que vous avez vus pendant votrc soinuieil,
1. Rn 212, le 28 ot'tobre. S, - 2. Ce premier récit de rapparilion de la croix senible
inspira par Sucrale, //. E., I, ii. CL Micliel le Syrien, Chroniquey 1, p. 23y-2'*0. M, We&>-
sely propose de voir dans cette legende une inlerprélalion du monogramme MIV écril
sur la croix : au lieu de 'I^tiQu on aurait lu I(N:i ll(OG) V(INCE). Cf. Les plus anciens
monuments du chrhtiamsme évtìts sur paptjrus dans la Patrologìe Orientale, IV,
page 101. — 3. L'auteur a fait de nombreux emprunls aux Acles apovrjjphes de S. Syl-
destre, Voir l'elude qae leur consacre M**" Duchesne dans le Liòer Pontificalis^ 1^ p. cix
sqq. Une recension syrìaque de ces actes a élé publiée par Liuid. Anecdota syriaca, \\\,
p. 4ti-7tì» *- 4. Lacune.
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[51] XV. — HISTOIRE DE CONSTANTIN. 261
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4jL*i U fLLi^Vl i-L^j S^pcJi aJIp ^^li <JUpÌ J ob^^-^b /^' t^. f^"j ^
1. Ms. '^^^, — 2. Ms. vj^i,*:^!^. — 3. U^*^ -'^ ^* ^^M=^' J»^ — ^- ^^^^^^ J
répondit Tévéque, ne sont pas deux dieux, mais deux mortels : ils s'appel-
lent Pierre et Paul {Fatrous et Foulous), disciples du Christ, Sauveur de tous
les hommes. » Et l'évéque fit apporter leurs images de Téglise. « En vérité,
dit alors le roi, ces deux images sont bien celles que j'ai vues pendant mon
sommeil. j> L'évéque le précha et lui démontra la vérité de la religion chré-
tienne. Constantin regut alors le baptéme de la main de l-évéque. Immediate-
ment la lèpre le quitta et, de son corps, tomba quelque chose comme des
écailles de poisson. Cinquante-deux mille hommes regurent le baptéme avec
lui, sans compter les femmes et les enfants. G'était en la onzième année de son
règne. La foi s'enracina dans son coeur; il détruisit les temples paìens et fit
élever des églises. Sa femme Maximiana {Maksiminà) se fit baptiser aussi et
devint bonne chrétienne. Sylvestre mit fin à Thabitude qu'avaient les Ro-
mains d'appeler les jours de la semaine des noms des sept astres; car ils
appelaient le premier, Soleil; le second, Lune; le troisième, Mars (JlftrrtM) ;
le quatrième, Mercure {^Olàrid); le cinquième, Jupiter (Moschtari); le vendredi,
Vénus {AZ'Zoharah); le samedi, Saturne* {Zohal). Maximin, ayant appris ce
qui était arrivé à Maxence, se soumit au roi Constantin, lui envoya de beaux
présents et lui demanda pardon. Il fit aussi ouvrir les églises et les couvents
dans ses provinces. Les devins et les prétres paìens lui reprochèrent cette
conduite et le méprisèrent ^ * II se révolta alors de nouveau et persécuta • s p. 9.
1. Cf. Michel le Syrien, Chronique^ p. 240. — 2. Lacune.
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262 IIISTOIRE NESTORIENNE. [521
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1. Ms. A^ij^A^. - 2. Ms. i.^. — 3. Ms. iUft. — 4. Ms.y^^ UJl.
les Chrétiens. Constantìn envoya contre lui Licinius {Louqinous)^ son beau-
frère, qui tailla son armée en pièces, en triompha, le tua avec ses enfants,
extermina les devins, eleva des couvents et des églises, honora les Chrétiens
et résida en Syrie. Constantin écrivit aussi à ses amis de protéger les Chré-
tiens, de faire cesser les maux dont les accablaient les rois infidèles et
d'élever des églises. Constantin ne fut pas baptisé depuis Tannée de sa vic-
toire sur Maximin Da'ia, la septième de son rógne * , jusqu'à la onzième, tout en
faisant èie ver des églises et en embrassant la vraie foi, car il voulait recevoif
le baptéme dans le Jourdain où le Christ lui-méme s'était fait baptiser. Il écri-
vit à Eusébe de Cesaree pour lui ordonner de détruire les temples des paiens,
d'en effacer jusqu'aux traces et d'élever à leur place des églises ; il lui envoya
s p. 10. de grandes sommes d'argent pour couvrir les frais. * Eusèbe obéit : il détruisit
les anciennes constructions, les eleva de nouveau avec plus d'art, agrandit
les églises et écrivit à Tempereur pour l'en informer, Les Juifs, ayant vu ce
qui arrivait, en con^urent beaucoup de jalousie et dirent : a C'est le Dieu
unique qui a guéri Tempereur de la lèpre et non point le Christ. » Le coeur
de Tempereur fut alors troublé et devint hésitant; il voulut connaitre la vérite
et, à cet effet, il rassembla douze de leurs chefs et douze évéques chrétiens,
lesquels discutèrent en sa présence. Il déméla la vérité des preuves apportées
par les évéques d'avec la faiblesse des arguments des Juifs et, s'attachant
1. Maximin DaTa, vaincu par Licinius, allié de Constantin, s'empoisonna à Tarse,
sept ans après Tavènement de Constantin (313).
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[53] XVI.
DECOUVKllTE DI'. l.A CROIX.
263
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forlcment a la rcligion chrélienne, il travailla fivec zòlc à faire trìomphur la
vérité et à détruire l'erreur-
XVI. — Dkcovvkute de la choi^ et des cldus'.
W^^FÌélène (Hikinà)^ mòre du roi Constaiititi, alla à Jérusalem, avec une nom-
M breuse arméc, des richesses magiiiriques, dcs voiles, drs étofTt^s préfieuses, de
■ riches ornemeiits en or otoii argeiit pour les aatols. * Une rais à Jéi'usalenij elle ♦ s p. il
fit chercher la «-^roLv et le» elous qui percèrenl les niaiiis de Notre-Seigiieur*
et fu taut qu*elle les trouva avec Taide de Tévéquc Eusèbe. Les Juifs impics
avaient enfout ti>ut cela dans un piiits sur lequel ils avaieut areunuxlc les
ordurcs de la ville, tellement qu'avec le tcmps c'étaìt devenu corame une grande
montagne. Ilélène prodigua Fargent : les ouvriers enlevèreot cel amas épais
qui eouvrait le puits, et les trois croix riirent retirées ainsi tjue les clous. Pour
f^prouver les eroix, elle leur Ht toucher une femme morte depuis longtemps :
quand les deux croix des larrons la (touchèrent), olle ne remua point. Mais au
contact de la croix du Chris!, elle se leva instantanément. La reine iìdèle confia
L i.es tcxtcs rekilifa k la saiiUe Croix oiit élé réunis par Gretst^r, Opera omnùiy
Kalisbonac% 1734. M. Nestle a piiblié les textes syrìaqui'S. De sancla Crrney Berlin, I881>.
Cf, Bedjan, Atta marttjtum^ 111, p, 175 sqq. M. TixeronL a donne un essai de synthése
dans Lea or/gines de téglise d'É desse , Paris, 1888. p. IHl sqq*
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'liVi
IIISTniKR XESTORÌPLNNE,
^L-^C- cUij l^^ ^Ji UUJ ^^UJl ^ ^Uj wii-:>y wJUH C.^1 c^^jU
L^ ^ U^l *.,.c) ^j-« S^^^l uU' ^y t^^ <^jLJl OjJl Ì<1JI b-U
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1. 5
h^''
^} ^*j. »^-^^ aJUI iJiiCJ! »i* v^j^ ./-
la ciuix à Tévèque et fil avec les clous un mors pour Ir cheval de soii fils :
Dieu lui inspira d'agir ainsi pour arconiplir une prophctie qui avait été
r». ^*"i- faite à ce sujetV Eusèbe revint * de son liérésie, anathématisa Arius et -ses
parlisans : fous los livres de re dt^rnier furcnt brùlés. Consiatitin ócrivit à
toutes ses provinces pour ordouner, sous peine des plus graves chàlimeols,
de brùler les livres d' Arius,
XVIL
Hèlène la Fiiièlk et son f!Ls le ViCToaiErx^.
n«lòn<\ colte reine fldòle et l*énie, était originaire d'Édesse {.Ir-HoA/ii eu
Mésopi^tamie, d'un village appelé Ivafar Falu\r\ Elle s*était faile chrélicnnc
gràce à BarsamyA \ e'esl-à-dire a le fds de Favcugle », évt^que d'Etlossc, où
elle avait appris les livrea sainis. Il arriva qu*un liomme, d'une fami Ile dVm-
pereurs romaìns, nommé Valentin {Wùìanthums), (ìls de Castus, fils de Dar
Samis, fils de Dece {lìaqious)^ lils de Tompereur Claude II (Qloudiotts), fut
1, Zacbarie, xiv. 20. — 2. Vn boa nombre des raits de co chapitre se relrouvnil d;uis
la Vie de Conslantin et d*Iiélènc qui figure dans le» ménologes grecs. t^f. Re\^ue de
VOrient Ckrétien, 1005. p. 102- 168 : Lea roìtstriiciions Paiestiniennes dues ii sa in (e
Hélène. — \\, Vn^ aulre tradìliun la fait uailre à Drépane en Bilbynie ou eneore à Nàis.
Cerlaìns écrivains anglais la font naitre en Angleterre, S, — 4. Cf, Rubens Duval, La
Litléraiure sTfriaqne, p, 122-126. Les ac Les de Barsamya fu rea t « vieilHs « de près de
deox siècies, ci on en lit un contempo rain de Trajan.
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[55] XVII, — niSTOIilK DllÉLÈNE ET DE CONSTANTIN. 265
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i>. t,ì.
S fi.
envoyé par remperciir romain poiir visìler ' les pays d*Orìent attenant à Tem- * s p. i:ì.
pire. La patrie de cette femme faisait pai tie de ces pays. Une fois arrivé, vqì
homme vit Héloiic qui lui plut par sa beante, il la demanda en mariage à
ses parents : ils lui accordèreut sa main et il la conduisit dans son pays.
11 arriva quii devint enipereur'; alors nettn femnie béuie travailla k défendre
les Chrétiens dans Tempire de sou mari qui était paìen. Il lui obéissait parce
qu'il Taimait et il ìgnorait sa religion. pjlle lui donna un (ils qu*il appela
Constantin et qui grandit dans la religion de son pére. Son pére mort, Cons-
tant in regna après lui. Dcpuis environ deux cent soixante-dix ans, le cliris-
tianismc était en butte à toutes les persécuUons en Syrie et en d'autres prò-
vinccs, c'est-à-dire depuis la quin/ièrne année du rùgnc de Tibère {Jibnrimts)
Cesar, jusqu'à la dix-neuviènio année du règne de Diocléticn. Hélène ne crut
pas devoir révéler sa religion à son lils ni Ty convertir, craìgnant sa jeu-
nesse, * riofluence funeste de ses amis, son inconstance après son bapténie * à p, l'i.
et un raanque de (ìdélité.
Au mois de janvier, en la septième année du règne de Constantin, des
armées barbares cntreprirent de le combattrc et vinrent sur le Danube'
1. Conslance Chlore, époux dllélène, élait lUs d'une nièce de Claude IL Nous ne
voyoos pas qirìl ail élé appelé Valentin. — 2. .Il* ne sais si l'anleur entend parlLT ici des
arniées de Maxenee oii bien des penples baibares riue Gonstrinlin biillìteu (laule v\ en
Germanie. S'il veni p;irler de ces derniers. lo lleuve inenlioiiné seivitt le Danube, Mais
si raiiteur veni designer les années de Maxence, ce lleuve seraiL le Tibre. Il résulle du
contexte que rauteiir parie de ce dernieFj a moins de supposer iei une plirase omise.
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266 HISTOIRE NESTORIENNE. [56]
^^j pJLL) ^^-Lo CtjLp ^^i \ijb j^ MiJ^. ^i-:^. vJj»j ^-^ J ^.W:k.,.5
^^ j-^l f j^ <J1 ^ij Cftjli* jc; J^ 4jic;j <yj VAfi^j JL^Jl j^j
s p. 15. lyu fjJj JlUll li^i v*^" ^' ^^ it^l^ l|^ e- j * v^^^ J* ^3* v-t'^
ÙI^S j^t^l JL« oj jU ^ jts. iwtli /^^l j viUSj Tjli^ dUs (^Ij ^'^
viLil 4Jlt w^i^^l ^ ^y^j ^iK,:,t% ^ 'r^y^ J^ v't''^' O^^ f«^^' c/b
I 1. Ms. aC**ìl» ^.
(Doubànis)^ pour piller les Romains et dévaster leur pays. Costa' {Qoustd)
dit que . Constantin attaqua Maxence parce que ce dernier s'était révolté
contre lui à Rome, ne Tavait pas reconnu comme empereur et s'était emparé
de la ville. Constantin donc alla contre eux avec son armée et s'arréta à
proximité d'eux, près de ce fleuve, résolu à les attaquer. Mais il sut que
Farmée ennemie était forte, nombreuse et puissante : il eut peur d'en venir
aux mains. Il apprit aussi que Tennemi était décide àVattaquer de bon matin.
Alors, il vit en songe une grande lumière au ciel, des éclairs effrayants et
15. une croix composée d'astres * avec cette inscription : « Par ce signe tu vain-
cras ». D'autres disent qu'il eut cette vision pendant le jour, et que c'était
le 19 mai. Les Grecs célèbrent à cette date Tapparition de la croix au ciel.
lào'barnoun, Tévéque métropolitain , dit^ dans ses « Questions du diacre
Macaire (Màqàris) » que Constantin vit la croix près de sa tente et étendue
sur elle, à Tinstar d'une lance composée de différentes étoiles ; et, à la pointe
de la lance, la forme de la croix en astres distincts. Les astres en forme de
lettres donnaient cette inscription : a Par ce signe tu vaincras ». C*esl
rhabitude chez les Grecs et la plupart des nations d'entourer d'une bande
pendante le bois de leurs lances, au-dessous du fer : voile pourquoi, la croix
Bar Hébrseus, dans sa chronique syriaque, appaile aussi ce fleuve Danubius (ed.
Bedjan, p. 60); méme chose dans rhistoìre de la découverte de la Croix (Bedjan, Acta^
I, p. 326). S. — 1. Costa, historien qui sera encore cité plus bas. — 2. On volt que l'au-
teur compile ici tout ce qu'il a trouvé sur Constantin, sans se préoccuper de conctlier
les divcrs recite. S,
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[57] XVII. — HISTOIRE D'HÉLÈNE ET DE CONSTANTIN. 267
AJÌ ji fji * JUj ^J <j-b ^ c-ijj^ <^ ^j^ i^JLall jl Jp-V iÀJi (5,>>M * S p. 16
(3 (•fJL-'j ^^JJ (n^:^ o^ <»l|^xJij JUI Jl/bi v* <«9c^ /^ /*^^J I-Vj-O tLjjl
p^ ^L<Jj j^^ ^jlj ^yli J^ dUS j^ ^^ UAi <Jc ^Ij ^ ^^^ jlj
étant apparue sur le haut d'une lance, les Nestoriens attachent au bàton
qui porte la croix un petit voile qui tient lieu de la bande pendante. D*autres
prétendent * que cette bande au bas de la croix sert à représenter ce que * s p. le.
fit Notre-Seigneur en se ceignant d'un linge, lorsqu'il lava, par humilité,
les pieds de ses disciples.
Revenons à notre récit. Constantin donc s'effraya beaucoup de cette vision ;
il réunit les savants et les devins qui Taccompagnaient, leur en fit part, leur
demanda ce que pouvait étre ce signe qu'il venait de voir, et auquel des
dieux adorés par les Romains il pouvait appartenir. Aucun devin ne le sut.
Constantin fit fabriquer une croix en or, semblable à celle qu'il avait vue, et
donna ordre qu*elle fùt portée sur son étendard : pùis il fondit sur les enne-
mis et les tailla en pièces : il tua leur roi et le reste prit la fuite.
Costa {Qoustd)^ fils de Lue (Louqd)^ dit que Constantin, ayant triomphé de
Tennemi, se prit à réfléchir * et à dire en lui-méme : « Quel est donc le Dieu * s p. 17.
qui m'a aidé à vaincre mon ennemi et à le mettre en déroute? » Préoccupé
de ces pensées, vers le milieu du jour il leva la tète vers le ciel et il y vit la
croix, brillante comme le feu, avec cette inscription : « Par ce signe tu
vaincras ». Plusieurs de sa suite la virent aussi, en méme temps que lui, et
en furent étonnés. La nuit suivante, il vit en songe quelqu'un qui lui disait :
<r Cisèle dans Tor la forme de cette croix : par elle, tu vaincras tes ennemis. »
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268 HI8T01KK NKSTORIEWE, 58]
.óAjJ A; ^ dL;U s^i ^ J<ii\ IJjt ^Lu i^ <1 J^^ %^i; ò^^ ìXJS\ dUr j
■^jLé'J Ly^-LL^I ^j^^V^j] ^jLL^\j l^ ^jLoJI ^^^k-^li <^JJ ^jJalJa^^ J^-SJ
^^Ij jL^\l <JJ j >L>cÌ dia- sj^ i^^ *^ JUj wJJi J ^^Kii Tc— — Jl
s p. 11». iJLib JU]p1 jt^ili S^y ^ ^^^ jl dUUl * i^\ ^:>jl jl <) Ijllij «^1^1 ^y j^y
,^^lj '1<JL <,aJI i::^"j1 JLÌVI c,J^l Ui dU-i. ^li ^^Uo. JUilj CaJI
Constantin entra dans Home. Alors, les Chréf ieos s'en émurenl et Eusèbe,
cvéquL' de eeUe ville, se cacha*. ConstantÌQ questionila une seconde fois ìes
prétres et les ministn\s des lemples patens au sujet de la croix, Ils ne luì
répondirent rien de sur. Mais les gardiens des temples lui rapportéren! que
le jour Olì L'(»tte forme lui étaii apparue, un grand nombre d'idoles étaient
• s p, 18. tombées * et s^étaient brisées. Constantin s'en effraya. La ehose se divulgua
parmi les Clirétiens de Rome qui lui envoyèrent dire eii secret que le signe
qu'il avait vu était la forme de la croix sur laquelle le Clirist avait»été atta-
ché. 11 réfléchit sur tout cela, a'cn informa secretement et apprit la vérité.
Alors, la foi lui parut douce au coeur; il fit rassurer Févèque Kusèbe, se le fil
présenter et le pria de lui exposer la religion chrétienne, Eusèbe répondit
au désir du roì qui se fortilìa dans sa conviction et se fit baptiser avec sa
femmp qui s'appelait Maximiana» fillc de Dìoclétien*. La plupart de ses amis
furent aussi baptisés, On raconfe que Conslautìn avait la lèpre et que, une
fois baptisé, il en guérit. D'autres disent qu'à Tentrée de Constantin dans
la ville de Rome, les Chrétiens qui s'y trouvaient prirent la fuite. Des llané-
' 8 p. lu iltes vinrent et lui direni : oc Si tu veux, ò * roi, guérir de ta lèpre, égorge les
enfants de cette ville et prende un bain dans leur sang. » Le roi donna des
ordres à cet efTet. Mais quand on se saisit des enfants, la ville retentit de
1* Eusèbe, élu pape en 30fì ou 310, mourut au bouL de quelques inois. Maxence ne
périt qucn 312. — 2. Cf. stìpru^ \k 259. n. 2,
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XVK. — HISTOIHF': ITHEl.F.NK ET DE COiNSTANTIN.
260
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JB fUI J iU!! U^jj jlJLUl ^jUJl \^\ ^\ dlUl ^J JUj i^\i uJ^^\
c^Ua-i»! XfrJ ^lU J Cs-jUl U^^Jj Ó^ÀDI ^3;^ijb jl Cfta- JB wUUI * L*Jb\j Uis * S p. 50.
^^3j LiJl J j^*.*i»-3 jLTi I JIj JJ^;^^J ^^w> ^_^' ^jJtx- L*l \.-ia.'la..vJÌ «-« i aiJa^l
dLUl ^^^J c.U?UI ^J3- ,jÌ3-J^^lj fj^\ JUi j^ wiXJl S^yJasie iV-^l ti 'jJ-^^^J * t^ p. 2?
plt'or^ et (le laiin'niritions, L'empci-eur, saisi de pitiù, épargna les enfaiits. La
imil venue, il vii en souge deux hommes qui lui disaìeiit : a Si tu veux guérir
de la lèpre > envoie cliorcher Euijèbe, évéque de Rome, car il est cache, fuyant
par crainte de toi : fais le venir, il te guérira de la lèpre. » Le Icndemaiu,
le roi ordonna qu'on fit chercher et venir Eusèbe, et il lui dit : « Où soni
les deux dieux des Chrétiens, que j'ai vus cette iiuit? » L*évéque lui répoodit :
ff Les deux qìio tu as vus, ò roi, ne sont pas des dieux, mais deux hommes
eommc tei : ce sont Pierre et Paul» disciples du Chrisl, I)Ìeu des dieux, »
Et Tévequc fit présenier au roi Timage des deux apòtres, prise dans réglisc.
Le roi Tayaiil vue, * s*écria : « Vraimenl ce sont ceux *que j'ai vus la nuit * t^ p. '^o.
dernière pendant mon sommeil! » L'empereur etani baptisé, il tomba de sou
corps collimo des écailles de poissou, et il fui puritlé de sa lepre. Selon les
iins, le nombre de ceux qui furent baphsés avec Temperpur, était de douze
mille; selon d'autres, il rtait de cinquante-deux mille. D'après eertaìns au-
ti^urs, ce fui Sylvestre, patriarche de Gonstantinople, qui baptisa Constantin,
en Tan 11 de son règne, et en Tan 628 d'Alexandre (Dlnnil-Qarnaì'n),
Ensuite Constantin éloigna les Juifs de son empire, et les paiens des
fonctions de TEtat. 11 les alTaiblit et abaissa leur crédit, après que leurs
savants et Ics savanls des Chrétiens ròunis en sa presencc * eurent dis- * s p. 21.
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270 HISTOIRE NESTORIENNE. W
J\ ^^ — Jl ATjJlj J5U v^ jl J\ Cy^ì il:^ <?-'>-b W^' ^^ o^ c/"^
^^1 jl jj->,t»»t j^ l-i^^^ ^y*^^^ /%*-*^l I%|J J^ l^^-^l aU-\ ^ jlj wJLaB
cute ensemble en matière rcHgieuse. Les défenseurs de la vérité eurent raison
des sectateurs de Terreur. Le roi s'appliqua à la recherche de la croìx, si bìen
qu'il chargea sa mère Hélène d'aller en Terre Sainte pour s'occuper de cette
alTaìre et relever les ruines du lieu saint. Hélène partit, emmenant avec elle
Eusèbe, évéque de Rome. Elle arriva à Jérusalem le 28 mai de Tan 631 d'A-
lexandre*. Quelques-uns disent qu'Eusèbe, qui Taccompagnait, était évéque
de Jérusalem {Batt al-Moqaddas) et que Tévéque de Rome ne vint pas avec
elle. En arrivant à Jérusalem, elle fit appeler Alexandre, évéque de cette ville,
lequel, à cause de sa valeur, de sa piété et de son zèlo religieux, avait été
* s p. 22. transporté d'Alexandrìe à Jérusalem*. * Hélène lui fit part du but de son
voyage et ordonna qu'on rassemblàt les notables des Juifs, leurs savants, leurs
rabbins et leurs chefs. Ils se présentèrent. Ils se doutaient déjà qu'ils étaient
appelés pour la question de la croix. L'un d'eux, nommé Judas', fìls de Si-
méon {Schmoun)y léur dit : « Mon pére m'a appris Tendroit de la croix et
m'a instruit sur le Christ et sur sa mort et comment il fut crucifié par la
jalousie des grands prétres et des scribes; il m'a recommandé d'indiquer ce
lieu quand il y aurait quelqu un pour le demander. Sa croyancé au Christ et
sa véracité me déterminèrent à croire aussi en lui. Il m'a appris encore ce qui
1. La découverte de la croix eut lieu vers 326, et Eusèbe, pape, était mort en 310. S,
— 2. L'évéque de Jérusalem était alors Macaire (312-331). Alexandre, évéque d*Alexan-
drie, n'a point été transporté à Jérusalem. S. — 3. Voir Textes orientaux inèdtts du
martyre de Jàdas Cyriaque, ét^éque de Jérusalem^ par I. Guidi dans la Reflue de tC>-
rient Chrétien, 1904, p. 79 et 310.
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[61] XVII. — IIISTOIRE D'HÉLÈNE ET DE COXSTAXTIN. 271
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dUL- ^ JU ii J^\j JijJlj g^.njll 2:^?^' ^-^ ^' uV* ^:'^ ^^^
<Ì <^^Jl\ wJbjJl Aa t^lr <J O-iioij ^^^l <MM9JJ ^y^ObiJl ^iOk Otitìi <%jJl
arriva à Tun des disciples du Christ, nommé Etienne, qui était Toncle de mon
pere et que les Juifs * lapidèrent pour avoir cru publiquement en lui et avoir * s p. 23.
appelé les bommes à le reconnaìtre. Si donc on m'interroge au sujet de Ten-
droit de la croix, je Tindiquerai. » Les Juifs répondirent : « Fais ce que bon te
semblera. » Hélène les rassembla et les interrogea sur la croix. Ils lui répon-
dirent tous que Judas était seul capable de la renseigner. Elle le questionna
donc, mais le démon, lui rappelant le judaìsme fortement enraciné dans son
àme, lui suggéra de renoncer à sa foi ; et il déclara ignorer Tendroit de la croix.
Elle le menala de le jeter dans un puits, où il mourrait de faim et de soif, et le
forga ainsi à confesser Tendroit. Il y courut et creusa la terre : il en sortit
une odeur suave. Le déblaiement donna d'abord trois croix que le juif livra;
puis, interrogò sur les clous, il reprit le déblaiement et les trouva aussi,
au nombre de quatre. Hélène procèda à la vérification de la croix de Notre-
Seigneur * pour lever tout doute. A ce moment, parurent des hommes, portant * s p. 24.
un cercueil. « Maintenant, dit Judas, nous saurons quelle est la croix du
Christ. D II disait cela pour tenter la croix. Il fit arréter le cercueil et plaga
sur le mort deux croix, successivement, sans aucun résultat. Il approcha la
troisième et le mort de se lever. Les voix retentirent alors pour louer Dieu
et le remercier de cette gràce. Hélène recouvrit la croix de plaques d'or et
rincrusta de dìamants; elle lui (it une cbAssc en or et la laissa à Jérusalem.
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272 lllSTOfHE XKSTOKIRNNE. [62]
* S p. 25. jl wi-L^Vl <J ^-^ *JbX£^ Cili-j ^y^Ob * ATJk^j ^jJl s^JLall \^ <!Lj l^*i£-l
^pJl J l^jX*^ <Jl 'jJi^ f-^J^^ jUj^j*^ L5,.r-^ "-^^ ^ *_JLa)l j*i^L*' ^>?V^'
i-Uj-Jl t^^j^t^ •^^J CJIj^ ^^jU wJ^pJI OV! ^ <lUi \S^r^ ij' cU>-J
j^ 4^ .,Jl,^Jl o^^y^li iiil^^l ^.3 aititi yj *i^oj <IU. (^.j^ ^iUU! <^^'j
♦ ìs p. 20, ^_5J^ Jji \S,j^ "H c^ AJj.-a>^j v-^^^ J^ fj^' *^^ ^^ '^ \r^ ^-^y ^iUJl
D'autres disent quMIélùne laporta, avec elle, auroìson fils, à Constaiitioople.
Oli rapfjorte que Cliosrtiès {Kunì)^ fils i]'l!ormizd, iiyant conqois la ville de
Darà ^ et étant parti pour Jérusaleiii, Ut venir rùvcque de cette ville ei Tiiiter-
♦ 8 p. 25, rogea sur la croix ■ qu'llrlònc y avait découverte * et laissée. L'évéque lui ré-
pondit que l(*s Juifs 9*en étaient cmparés de force. Chosroes mauda leunf^
iiotables et les puuit. Alors, ils la lui livròrcnt. Il la porla h Tbéodose [Tid-
dhàsis), fils de Tempereur Mauriee\ Oii dit qpe les Grecs, en partaiit pour
la guerre, se faisaìeut precèder de cette croix. Quaud Cliosrocs Anouchir-
wi\n* voulul attaquer les Grecs, ceux-ci équipèront une (latte et placèrent
la croix deus le vaisseau qui portait le trésor. Un veiit violont soufUa et
euiporta ce vaisseau depuis la nier des Grecs jusqu'anx rivuges de la mer du
Rliorusàn, Le navire avec la croix furent capturés et portés k Chosroes qui,
ayaiit pris la croix pour une machine de guerre, la pla<,^a daiis son arscnaL
Sirin, la croyaute, femiiic du roi Chosroes, Tapprit (elle cachait sa croyance
en la rcligion chrctieiine) et demanda la croix au roi qui la lui donna. Quand
». i!*i. * Tenipereur des Grecs sut ce qu'était devcnuc la croix et quVdle étaij tombée
entre les mains de Chosroes, il lui lit beaucoup de eoncessions et lui, demanda
1. Choaroùtì 11, fils dilormizd, regna de 5^)0 à 028 et coiiquil Darà en 004. S. —
2. L*auteur réunit ici loules les relalions quii a trouvées concernali t le transport de la
croix en Perse, S. — 3. Empereurgrcc (582-002) tue avec ses fiIs par Plioeas. — 'k Clios-
roès I, surnonimé AnouchiTwaii, avail regné de 531 à 57^». L'auleur confond ivi les deiix
Chosroes, car Sirin numméc plus bas élait 1 epouse de Chosroes II. Peut-èlre a-l-ìl cru
cornine Bar Hébrtens iìfist, des dt/misti'es, ed. Saìhani, p. 152) que !e surnom d\Vnoa-
chirwùu avait été dorme égalemeut ù Chosroes H. S,
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[63] XVII. — HISTOIRE D'HÉLÈNE ET DE CONSTANTIN. 273
vSM-jJUtUt ^ij wJUIl <JL^ ^2r* «^"^^ ^5^' (*rf*t' (i y ^ c5^ '^ c5^ J^r^'
^1 ^j-JLl^l c-^ j^ »^JUJI dUi ^ J^\j ^Ul j* dyJl J\^ù ^^ cUpo
l^y^li ÌTjjC^VI J\ \^\i v^l/J' ^^J^ <*Ji^ ^^j c^ j>J\ J A.r.lìiUu.flH
viUJl 5^-Vj iLi. p,XU jl^J ^>)l JtiJ A^yJ <Ul J^ j^lj JSyb JIp * viUS * S p. 27.
.«JLaJl iUl (5^^ j^li jlj,^l ^r-?- t5^ Jj»J J*^ Jbj J^.-^J !>^" ^r-?-
^y-^^^ w-JL-Jl jjbU Ui <;^ v-i^l c)L-« |%|JUj (^jUJl ^/^ ^^ /c%>- ic» <J1
wJL-aJl i-JL^ CiJl j^JUjjl Jl C*-aÌc^l U J>lj^ ji 15^ J;» lixJI C5^^
1. Ms. iU^.
la croix en retour. Chosroès répondit à ses désirs. àirin en eut du chagrin et
prit un morceau détaché du bras pour en ètra bénie. C'est à ce morceau,
dit-on, qu'il faut rattacher tout ce qui se retrouve de la croix entre les
mains des chrétiens d'Orient. Sahdost, évéque de Tirhàn, dit au sujet
de la croix qu'Héraclius [Haraql)^ vu la continuité des guerres avec les
Perses, procèda à Tenlèvement de tous les trésors royaux de Syrie et les
envoya par mer à Constantinople, avec la croix, qu'il prit à Jérusalem. Un
vent violent soufHa et jeta les vaisseaux sur Alexandrie. Les Perses s'en em-
parèrent, en prirent le contenu et envoyèrent le tout à Séleucie-Ctésiphon {AU
Madàtn)y ainsi que la croix. Héraclius en eut beaucoup de peine * et de cha- * s p. 27.
grin et il partit pour cpmbattre les Perses. Le roi de ces derniers résidait à Das-
karat al-Malik \ sur la route du Rhoràsàn. A Tapproche d'Héraclius, il prit la
fuite, vint à Séleucie-Ctésiphon et passa le pont du Tàmarrà et Dayàlà*.
Héraclius vint camper sur le pont du Nahrawàn. Alors Chosroès lui envoya la
croix avec une fonie de chrétiens qu'il chargeait de demander à Héraclius de
s'éloigner. A la vue de la croix, Héraclius s'apaisa, accepta Tintervention
des chrétiens et fit la paix avec Chosroès.
Costa, fils de Lue, raconte qu'Hélène, une fois à Jérusalem, trouva la
1. Daskarat al-Malik, petite ville sur le chemin du Khoràsàn. ainsi appelée parce
qu'elle était une des résidences préférées de Hormizd, fils de Saper, fils d'Ardascbir
(Yaqout, Mó'djam aUbolddn, II, p. 575). — 2. Tàmarrà et Dayàlà sont les deux noms
d'une seule et méme rivière près de Bagdad (Yaqout, o, c, I, p. 813 et II, p. 638).
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274 HISTOIRE NESTORIENNE. [04]
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* Ap. 52. ii<JLJlj .-tWl jUUM ci c^Jb^j ^jJl fjJl Jl. ybj jy»J ^ Ji£^ Jj:i\ * f.^1
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Jy fcS>,»,|^.lli .^^LwJl >u--ar UJ (J^^ ^j^J •(•t^jjl i^i (3 c^^^ o*^
1. ?jl;^^. — 2. Ms. ,^^.
croix brisée en deux parts égales. Elle en prit une qu'elle envoya à son fils
et laissa Tautre à Apamée {Fàmyah). Les empereurs romains voulurent s'em-
s p. 28. parer de celle-ci. Mais les gens d' Apamée s'y refusèrent. * Ils fmirent cepen-
dant par en aceorder la moitié, et le quart resta à la ville. Au temps de Jus-
tinien {Youstous)^ les Perses firent la guerre aux Romains et détruisirent la
ville d' Apamée : ils prirent le quart qui restait de la croix et le portèrent à
Séleucie-Ctésiphon. Iléraclius demanda ce quart à àaharbaràz * qui le lui en-
voya. Héraclius le joignit à Tautre moitié et le fit recouvrir d'or. On Vy con-
serve en entier, encore aujourd'hui. On dit que le bois de la croix est du bois
de figuier. On dit aussi qu'à Tarrivée de la croix, les sujets de Tempereur s'en
partagèrent un bras, lequel fut remplacé par un bras en or. Le bois de la croix
se fait connaltre par le miracle suivant : le feu n'a sur lui aucune prìse. Les
fragments de la croix dispersés dans le monde entier proviennent de ce partage.
A p. 52. Les Nestoriens fétent la croix le 13 * septembre, anniversaire de la découverte
des trois croix. Los Melchites la fétent le 14, anniversaire du miracle fait
par la croix pour la résurrection du mort. Quelques-uns disent que le méme
jour, le 13, eurent lieu et la découverte de la croix et le miracle, et que le
14, Hélène la pla^a dans Téglise de Jérusalem. Ilélène se demanda ce qu'elle
devait faire des clous. Dieu lui rappela la parole du prophèle Zacharie '.
1. Rei sassanide, regnai t en 629. — 2. Zacharie, xiv, 20.
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[65] XVIII. — LE CONCILE DE NICÉE. 275
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>j^ ^^-Lx. 1^^ M^"^ c/^-^-^J rr^>^ lt^^ c^-^^' *'^y^ ^^^-^ C^ ^^^
L|^l j . U:U.nì ^\ ^%Ji^ cs:^ aìI ci J^\^ ^j\ ^Ul li^ cl^lj 5jj^
1. Ms. i.^::^! — 2. Ms. ^b. — 3. ^1 jl ii:^sc-^ l^ ^ iiu- Ji.
disant qu'ils seraient pour le mors du cheval du roi, saint du Seigneur. Elle en
fit donc un mors dont se servent les empereurs pour les guerres importantes.
Judas, qui avait indiqué Tendroìt de la croix, crut sincèrement et re?ut
le baptéme. Plus tard, il fut méme sacre évéque de Jérusalem,* après la
mort d'Alexandre; au baptéme, il re^ut le nom de Cyriacus {Qiriaqos).
Hélène avait fait voeu que si son fils se faisait chrétien et protégeait le
christianisme, elle irait en pèlerinage à Jérusalem pour y prier et élever
des églises aux endroits consacrés par le passage du Christ. Elle exécuta
son vceu et satisfit sa dévotion. Alexandre lui dit un jour : « Je vois, ó reine,
que vos préoccupations vont aux constructions, tandis que la religion est
agonisante, à cause du [grand nombre d'hérésiarques qui en détournent tant
d'adeptes. Depuis qu'on neglige d'exterminer ces corrupteurs, de disperser
leurs assemblées et de réfuter leur doctrine, ils ont prévalu dans ce pays,
détruit les édifices et fait perir les fidèles. Le reste a embrassé Terreur, soit
librement, soit par contrainte. Il serait plus logique et plus utile de vous
préoccuper de ce coté de la religion. » Hélène en écrivit donc à son fils, Fin-
forma des paroles d'Alexandre et lui demanda V..
1. Lacune.
PATR. OR. — T. IV.
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276 HISTOIRE NESTORIENNE. [66]
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1. Ms. ^, — 2. .y^j. — 3. /j^Ja.*!;.).
XVIII. — (Le concile de Nicée).
Aucun de toute cette assemblée; mais on en avait déjà désìgué
quelques-uns par la pensée et on les avait distingués. On les choisit donc
parmi ceux que leurs vertus et les traces des supplices regus sur leurs corps.
de la part des ennemis et des hérétiques, mettaient au premier rang. Leur
nombre atteignit 318 : patriarches, archevéques, évéques et prétres. Quel-
ques-uns disent que seuls ces 318 furent présents à Nicée. Parmi eux, se trou-
vait l'évéque de Marasch qui portait les marques afTreuses des plaies re^ues
dans la prison, car les sectateurs d'Arius s'étaient emparés de lui et, pendant
vingt-deux ans, Tavaìent continuellement torture; ils lui avaient enfin coupé
les mains, les pieds, les oreilles, le nez et les lèvres ; ils lui avaient crevé le?>
yeux et arraché les dents. Ce qui restait de son corps ressemblait, par sa
noirceur et sa sécheresse, à une branche de bois brùlée par le feu. Il y avait
aussi parmi eux Viton {Bitoun?) et Vincent {Biqatious?)^ les deux prétres qui
représentaient l'évéque de Rome; Alexandre, évéque d'Alexandrie, Macaire,
évéque de Jérusalem, Germain de Samarie, Eusèbe de Damas * (?), Anatoliu^
d'Émèse {Hims), Eustathe (Astàthis) d'Antioche, Zénobius de Séleucie (Si^i-
liyah?) ^, Jacques de Nisibe : ce dernier était d'un grand mérite. On dit qu*aa
1. L'auteur veut-il parler de Magnus (B. H. Cowper, Anatecta Nìcxna, p. 8) cu bien
d'Eusèbe de Cesaree? S. — 2. Zénobius de Séleucie? {Ibid.y p. 9). S.
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[67] XVIII. — LE CONCILE DE NICÉE. 277
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p-»^l jL« jV t/j*ji <; p'''*^' p^' (^^' -?^ ^** ^-.^«--ai-1 0:;::^ ò'^r^ ^,^.
^J fjy^ *«.»^L» ^yLuj J^t-^jVl *r**^j-\|^ J^^^JLJI J^ Z^-*?^^ ^"^ ^r*^»- ^^
.^^^l J'^r** ^^-^ jl:>cL- V— ii-l fj^^y^
1. Ms. , X2I.. — 2. ?
lT^j-^^-
Concile, ce jour-là, il ressuscita un mort. Saint Éphrem fui aussi présent,
ainsi que Théodore, évéque de Tarse (non point l'interprete). Farmi ceux
qui, appelés par Tévéque de Rome, n assistèrent pas au Concile se trouvait
Papas, le patriarche, à cause de son grand àge et de son impuissance à se
mouvoir; il se fit représenter par Siméon bar Sabbàé et Mar àahdost.
D'autres disent qu'il se fit représenter par Siméon et Jacques, évéque de Ni-
sibe. On dit aussi que Jacques, évéque de Nisibe, se fit accompagner par
le savant Éphrem pour qu'il réfutàt Arius, car saint Éphrem ne comptait pas
parmi les Pères pour étre appelé. Iso'barnoun le métropolite rapporte que le
président du concile fut Eustathe, évéque d'Antioche. Elie, évéque de Merw,
et Sahdost, évéque de Tirhàn, racontent que parmi les Orientaux qui assis-
tèrent à ce Concile, il y avait Tarchidiacre Sahdost, Jacques, évéque de
Nisibe, Georges, évéque de Sindjar, et Jean, évéque de Beit Garmaì \
* Constantin fit donc aménager pour eux une grande salle et la garnìt * a p. 53.
de sièges selon leur nombre. Ils siégèrent selon leurs dignités/ Constantin
alla vers eux et, commen^ant par l'évéque de Marasch, il baisa la terre devant
lui, ainsi que Tendroit de chacun de ses membres mutilés. Il fit de méme pour
1. Voir Thistoire de Karka de Beit Slokh dans Bedjan, Ada martyrum et sanctO"
rum, II, 507; Hoffmann, Ausziìge, p. 46.
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278
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1. vj^li;u.t J yj^JiJ'.
p
•A ,1
tous les autrus jiisqu'ait dernier, Piiis, s'assryaut sur un siège iiiférieur aox
leurs, il les exliorla à cxaminer les quostions concernaut la rcligioii et les
lidèles, à démoiitrer la vérilé et à tléfiiiir les articles de foi qu'il faut confesser
fPaprès la doctrine des Apótres. 11 dit ces paroles avec souniission et avee
calme. 11 prit eiisuìte son épée, son seeptre et son aimeau, qu'il déposa à
leurs pieds rti rlisaut : « Dieu vous a donne le pouvoir sur le sacerdoce et m'a
donoé le pouvoir sur rempirc. Mais, aujuurd'hui, Dieu vous donne le pouvoir
sur le sacerdote et sur Tempire, Je vous suis souniis et je suivrai vos
ordres. Jugez selon la vérité conforme à Tordre de Dtcu rt à la volonté de son
Clirist. Vous étes la cause de la vie de ceux qui vivent, et eelle de la per-
dition de ceux qui se perdent, et cela pnur réternité. Voyez aussi parmi ceux
qui sont dissidenis * et qo'on uomme hérétiques, sii ne s'en trouve pas qui
auraient de nature les lìvres divins, en y ajoulant et y retranchant; faiìes-lcì?
venir et discutez avec eux pour leur ouvrir les yeux; peut-^tre reviendront-ils
sincèrement à la verité et à ses partìsans. Quant à ceux qui sont manifestement
ennemis do la vérite, qui auraient denaturò les l^^critures et altere la foi,
evitez4es et ne les mèlez pas a vos discussions, excepté ceux qui seraient
revenus de leurs erreurs et auraient dtniné des marques rassurantes de leur
vrai repentìr et de leur conversion sincère. ì> L'assemblée, ayant entendu ees
paroles du roi, le combla de ses voeux et de ses bénédictions pour la droituro
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I
I
XVIII. — LE CONCILE UK XTCÉL.
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jf^\ jlL^L <^ ^^Ull ijrx-^^ ^^ -^ ^^ f^ ^^^ ^''^-^ JUJIj tp^l j*
le son intentiou, la sincerile de sa foi et Tardeur de son zòle. Elle delibera
ee joiir-Iji : c'élait le 9 juin * de l'an G^Li d'Alexandre -, en la vingt et unìème
uiiriée dii règne de Constali tin.
Depub ce jour, les niembres de rasserablée s^isolerent pour discuter,
s'entretenir, échauger des vues et apporter des preuves solides et claires, jus-
qu'à ce qu'ils fussent pleinement d'accord sur ce qui était conforme au saint
Évangile, aux tradìtionsi^?) des Apòtres et à la lettre du susdit évéque Alexan-
dre. Ils mirent tout cela par écrit et rappelerent la foi. On dit que Tassem-
blée dura trois ans ^ Ils ordoniièrent la iecture de cette foi aux réuiiions
avaiit la messe, puis ils prononcèrent tous Tanatlièine contre Arius le mau-
dit. Lo roi écrivit à tous les évéques et chefs de TEglise une circulaire pour
leur communiquer ranathènie prononcé contre Arius et leur prescrire de
brùler tous les livres de ee dernier. Voici le texle de la lettre du roi * :
a De Constantin, empercur, à tous ceux qui recevront notre présente
lettre, évéques, arclievèques, préires, fonctiounaires, et à tous nos sujets,
salut. Arius Fimposteur, se faisaut le suppòt de Satan Iq Irès mécliant, a viole
la foi, s*est séparé des lidòles et a inveuté une hérésie inconcevable, Voilà
1. D'autres disent le 19 juin; d'aulrcs encore le 20 mai. S. Cf, IlÉFÉLiif Histoire des
concilesy ivanì. fr., L p* 2(57-200. — 2. Ou plulét t>30 (325l S. — 3. Les opinions dilTèreiit
sur la durée du C]oncÌte dv Xicéi'. S. Voir Héfélé. Ifisloire des Conciies, trad. fr.,
ihid* — 4. Cr Sacri ATE., //, £,, I, ix.
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280 HISTOIRE NESTORIEXNE. [70;
j^ ìo.^ <.^^^- Ui jì <J> J -^j o-j ^i Vj ^i VJ jyC V ,3::^ <l jBlj
.JLJtj ^l«^^ <^ _Jl^ A»-l <J^^
j^JUl •IVI <jijLj J^ j^ L^ IjJLJ ^j ^>LJ1 juj j JIS" ^\ k^ jl
Ap. 55. pourquoi il s'est attiré des malheurs et des calamités effroyables. * Il faat
donc brùler tous ses livres, écrits et maximes, pour n'en laisser subsister
aucane trace. Quiconque, après notre présent édit, aurait conserve, dans sa
demeure ou en sa possession, un écrit d'Arius, s'exposera aux chàtiments des
pouvoirs civils et religieux. Que personne ne donne prétexte à ces chà-
timents. Saint. »
Quelques-uns rapportent que les Pères du Concile, en comptant leurs
noms, se trouvaient au nombre de 317, et qu'en comptant leurs personnes, ils
étaient 318. Ils comprirent donc que Notre-Seigneur (que son nom est grand!)
était présent parmi eux, ainsi qu'il Tavait dit : Si deux ou trois se réunissent
en moti nom^ je serai parmi eux\ àahdost, évéque de Tirhàn, dit que
rhymne ^ chantée la velile ' de Noél : Lialdà Tmthà * a été composée par Tun
des Pères de ce Concile. Les évéques rentrèrent dans leurs pays après avoir
défini les dogmes les plus nécessaires. Parmi leurs canons sur lesquels s'ao-
cordent les Nestoriens, les Melchites et les Jacobites sont 20 canons, écrits à
part de ceux qu'admettent les Melchites et les Jacobites : ceux-ci comp-
tent 73 canons, provenant de la copie de Marouta, évéque de Maiphercat^
On dit que les Pères du Concile demandèrent à Eusèbe^ évéque de Ce-
saree, de dresser un calendrier pour les fétes, le Caréme et la Pàque, cet
1. Matth., XVIII, 20. — 2. \h^^, — 3. u^. — 4. lou^ Ij^-^. — 5. Cf. Braun, De Si-
caena synodo, et IIéfélé, op. cit., I, p. 351 sqq.
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[71J XIX. — DESCBIPTIOX DK l.A VILF.K DK COXSTAXTIXOPr.K, 281
ft_-«_i3ij ^yA\j ^LpVi ^^y* ^ {J^ ^j J^**» jl iQ*l,^^— ^^ lT^S^j^ 1 JL- ,*^*^oJ!
Ut clip) J\^ *ÒS\ aìl^ J a«^j Cp^ ^j^ àX J^y^\ <^ j ^J^h "^^ (^1
Iju^^ Jli JJi j ^L%^lj *UJ1j *L5CsJl jjbj V^^^ c^Ou^ ^ J U^^
1. Ms. ìL^, — 2. ? ^U^,
évèqiie étan! très compélent cn mathématiques, lls lui dirent : a Nous avons
Ifini de défmir les dogmes : il vous reste à faire ce qui mettrait tous les Cliré-
tiens d'accord pour leurs fétes ». Il répondit à leur dósir et> s'isolant daiis
une ile, il y passa trois ans, demaodant à Dicu de rinspirer pour exéeuter le
comput conuu * sous le nom de a Chronicon^ », Que Dieu nous fasse parti- • v p. 5tn
ciper aux mérites de leurs prières à tous.
XIX, — DesCRIPTION de la ville de CONSTANTINOPLE.
Constantìn ordonna de chasser les Juifs de toutes ses proviuces. Pois,
il Youlut se bAtir une ville : il chercha donc au ecBur de sdii mipire un on-
droit convenable, il consulta Ics sages, les savaiits et les gens expérimentés.
IIs ne trouvèrenl pas d*endroit plus sain ni plus convenable que Byzance,
ville bàtie par Byzus (Bo uro w,?) du temps d^Osias et de ioatliam, rois dlsra(^l -*
Il la fit élever et luì donna son nom. Elle s'ctendait sur sept raonfagnes,
séparées les unes des autrcs par un petit golfe sortant de la grande mer. Un
rempart imprenable rentourait d'un coté de la mer à Tautre. Byzus Pavait
fai te de dix milles de longucur. Constantìn Pagrandit de dcux autres milles.
1, Cf. infra, eh. XXL — 2. VA. Bar Hlur.kus, Hlstoire des dt/naslies, «il. Pococke,
p. 67.
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282 HISTOIRE NESTORIENNE. [12]
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<I^j *UI 5^^;!^ jy^ «i)l> ^^ jl j^^ V fjjl ^yJ j^l JLU ^j^j ììaJ
1. Ms. J-j^|.
Il l'eleva, Tembellit, Torna * et en fit sa residence imperiale. Il y transporta
les commergants, car elle est au milieu des pays grecs et proche de la Perse
et de Rome. Auxportes de la ville, il fit un cimetière pour les rois, an autre
pour les patriarebes, et des hippodromes pour les jeux. A son entrée, il pla^a
une statue equestre, tonte en airain, dont le cavalier portait un diadème d'or.
Il y transporta les trésors des rois, les ossements des martyrs et le bois de la
croix. Sur les deux rives, il fit deux grandes tours sur lesquelles il pla^a des
mangonneaux en fer comme eeux que les rois emploient pour la guerre: il
les relia ensemble par une chatne de fer. Il fit sept grandes chaines de fer,
pour entourer Tendroit, servir de remparts et empécher les vaisseaux enne-
mis d'arriver jusqu'à la ville : elles devaient aussi servir de rempart aux flottes
des Grecs, car il n'était pas possible d'élever des murailles en ce lieu, à
» Ap. 57. cause de Tabondance et de la profondeur des eaux qui * entourent la ville de
trois cótés, tandis que le coté ouest tient à la terre. Les remparts allaient des
eaux aux eaux. Il y avaìt beaucoup d'églises et de couvents. Il la bàtit et la
transforma, y transporta les ossements de Joseph, filsde Jacob, et le siège de
Jean l'évangéliste^. 11 y consacra deux églises à la Vierge Marie', dont Tune
était TAnastasie {As-Satisà) et Tautre Sainte-Sophie.
1. Le mot du texte est peut-étre tire de ,J^t ou de y^lr^» "^^* persan qui signifie
palais. On pourrait traduire : « il y contruisit des palais ». S. Lire plutòt ^xy^ « il
Tentoura de murailles ». — 2. Cf. YHistoire de Joseph^ éditée par le R. P. Bedijan,
p. 354-368. Ce transfert aurait été fait, daprès la legende, par Théodose et Arcadius. S.
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[73] XIX. — DESCRIPTION DE LA VILLE DE CONSTANTINOPLE. 283
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ìj.*.« L V j\ ^j ^5jLaJI ^^rf"^ i^Uail. ^1 (OAj ^^. p^ ^^' vr^ ^
1. ««d^^V^^^W.
Les murs de cette dernière église étaient revétus de bois de saatal^
Tautel était plaqué d'or et incrusté de diamants. Il fit dans la ville des
places carrées. Un de ses successeurs fit des portes en or pour le coté ouest
de la ville. Tout cela est pris dans un livre trouvé à Beit Abé, d'après Mar
Abà le patriarche (que Dieu sanctifie son àme !). Il avait vu ces choses lorsqu'il
lit le voyage de Constantinople ' .
Licinius, établi en Syrie et devenu puissant, se révolta contre Constantin,
car il était devenu jaloux de Tempereur. Constantin attendit et le prit en
pitie à cause de sa soeur^. Mais Licinius ne se corrigea pas : il détruisit
les églises d'Antioche et emprisonna les Chrétiens, en défendant de les nour-
rir. Constantin, Tayant su, ne le supporta plus et préféra le salut des Chré-
tiens à l'amour de sa soeur : il se dirigea donc contre lui, le vainquit, le prit
vivant et essaya de le convertir. Puis, ayant constate la trahison de Licinius,
il le tua : il multiplia ses bienfaits envers sa soeur pour lui faire oublier
son malheur et donna ordre d'accorder à ses neveux toutes leurs demandes.
1. Mar Aba alla à Constantinople entra 525 et 533. S. — 2. Constantia, soeur de
Constantin, était mariée à Licinius. Cf. Socrate, H. E., I, ii, in, iv.
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284 HISTOIRE NESTORIENNE. [74]
(>^ jb^ Vt^J v^^ ^^ cT^' vlr* ^^. «i^-^-r^ V^J ^^ J^ J^^^ ^J'^
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JÒJfc JUoa) a^ jJL j^ (V-J*^ &-^ '"^^ *^ *-*^^ 5^r^ U^A^J Wji ò^.j'j
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I^mJ (5>?» <j^' ^^J o^ »l»bl^ 0:^^^^ «^^-^ '^b'i òy^* V'^i'J f;)-?'^ <^l«
XX. — De la description de la ville intérieure de Rome '
D'après le récit de saint Jacques de Nisibe, qui Tavait vue.
Il dit : C'est une ville carrée, longue de 28 milles et large de 28. Les
trois quarts sont du coté de la mer, et le quatrième, du coté de la terre. Elle
a 20 portes d'airain recouvertes d'or; deux remparts l'entourent» dont les
murs ont 16 coudées d'épaisseur et 70 coudées de hauteur (?). Un fleuve,
appelé Constantiyah (!), séparé les remparts, traverse la ville, portant des
Jalsimàt, c'est-à-dire des tambours d'airain qui ont chacun 46 coudées de
circonférence : il y a 10.000 tambours. Quand un ennemi, venant d'un pays
lointain, se dirige contre cette ville, les tambours battent d'eux-mémes, £ai-
sant un bruit beaucoup plus fort que celui des tambours ordinaìres. Le roi
entend ce bruit de sa maison, bien que les tambours soient à 15 milles. Ce
fleuve a 93 coudées de profondeur et 150 de largeur. Il y a dans la ville
1.000 bazars de conmierce pour les Orientaux et les Occidentaux. Elle a trois
rangées de colonnes en marbré blanc, dont chacune a 100 coudées de coniour
1. On trouve une description differente chez Land, Anecdota syriaca^ IH, p. 323.
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[75] XXL — DU CHRONICON ET DE L'HISTOIRE DE SA COMPOSITION. 285
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<3.^ ^t<)l J^^ U t^JuJl ìjÀib J JS\ wJUcJI
et 30 coudées de hauteur. Les colonnes portent des aqueducs en marbré blanc
pour les eaux de la mer, où passent les flottes des commergants : celles-ci vien-
nent de tous les pays et arrivent jusqu'aux bazars. Il y a aussi 1.270 bains.
Chaque samedi, à la neuvième heure du jour, les bazars sont fermés et Ton cesse
toute vente et tout achat. Les gens affluent dans les églises, la velile, et le jour
du dimanche pour communier, et Ton n'ouvre les bazars que le lundi matin.
En cette ville, le roi a une salle du tróne pour entendre les plaintes et rendre
la justice. Elle a 120 mesures (djarib) de large; les murs et le plafond sont
recouverts de plaques d'or; elle a 72 paires de portes en or, 600 portes d'ai-
rain, de cuivre et de fer. A Rome se trouve aussi Téglise des saints apótres
Pierre et Paul, qui a 300 coudées de longueur, 50 coudées de largeur et de
hauteur. On rapporto tant de merveilles sur cette ville qu'il serait trop long
de les raconter dans ce livre.
XXL — * Du Chronicon et de l'histoire de sa composition * . *Ap. 5«.
Quand les trois cent dix-huit Pères se réunirent pour definir la foi et pour
établir les dogmes sur lesquels ils étaient tombés d'accord, et qu'ils en écrivi-
rent à tous les pays, ils tournèrent leur regards sur les variations des Juifs
1. Cette histoire est développée dans le ms. syriaque de Paris, n*» 13, fol. 188. On y
trouve ensuite la manière d'exprimer tous les nombres en syriaque et un petit traité de
comput.
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286. HISTOIRE NESTORIENNE. [76]
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dans les renseignements qu'ils donnaient aux Chrétiens pour Tépoque des
fétes, da Caréme et de la PAque. Les Pères demandèreat à Eusèbe de
Cesaree de dresser un calendrier qui leur permit de connaitre les jours de^
fétes, les jeùnes et la Pàque. 11 s'isola dono dans une ile pendant trois ans,
Les Pères ne cessaient de prier Jésus-Christ de lui inspirer le bien et le vrai.
Eusèbe, de son coté, jeùnant tous les jours, faisant travailler son intelligence,
priant toutes les nuits, demandait à Dieu de réclairer. Dieu exau^a leurs
prières : il inspira à Eusèbe tout ce qu'il était nécessaire de connaitre à ce
sujet. Eusèbe revint et remit aux Pères le comput du Chronicon qui est en-
core entre les mains des Chrétiens, et jusqu'au dernier jour, ils n'auront plus
besoin ni des Juifs, ni des astrologues, ni des mathématiciens.
XXII. — De l\ Paque et la Résurrection.
Après cela', une discussion s'eleva entre Tévéque d'Asie * et Victor',
évéque de Rome, sur le jour de Pàques et sur la date où il tombait. Tous
les évéques furent d'avis que la Pàque devait étre célébrée le quatorzìème
jour du mois lunaire, quel que fùt ce jour. Victor dit qu'il fallait célébrer la
1. La controverse pascale dont parie ici l'auteur est antérieure au concile de Nicée. Cf.
Hefélé, Histoire des Conciles, I, p. 302 et 306 sqq. — 2. C'était Polycrate d'Éphèse. Mais
ce contemporain du pape Victor parait avoir été confondu par lauteur avec Saint Poly-
carpe de Smyrne (-{-169), nommé quelques lignes plus bas. — 3. Victor, pape de 185 à 197.
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[77] XXIII. — HISTOIRE DE SAPOR, FILS D'HORMIZD. 287
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^y ^Lu <rl^l c-*l^j r^s TjJj ^Olio (J ^>J1 dUU 5j^l j*^ oL. U
fin du jeùne et la Pàque le dimaache, car ce fut le jour où Dieu commeiiQa la
création du monde, où Notre-Seigneur ressuscita d'entre les morts, où aura
lieu la résurrection, et où réapparaltra le Christ à son second avènement.
Polycarpe (?), patriarche, leur écrivit qu'il avait re^u cette doctrine des deux
luminaires enterrés en Asie, à savoir Jean l'Évangéliste et Philippe. Les
évéques de Jérusalem ne célébraient pas la Pàque selon cette règie, mais
ils s'y conformèrent tous dans la suite.
On dit que Tun des évéques de Jérusalem changea Teau en huile. Voici
comment : il célébrait cette féte : on remplit d'eau les lampes et on les pre-
para, car rhuile se faisait attendre et cependant le temps de la prière arrivait
et les lìdèles étaient assemblés. L'évéque dit alors aux diacres d'allumer les
lampes : elles s'allumèrent et durèrent pendant tout l'office sans s'éteindre.
XXIII. — HisToiRE DE Sapor, fils d'Hormizd, connu sous le nom
DE DhOUL-AkTAF*.
A sa mori, Hormizd ne laissait pas d'enfant male. Mais sa femme était
enceinte. Les mages déposèrent le diadème sur le sein de cette femme, sans
savoir de qui elle accoucherait. Elle enfanta un gargon qui fut appelé Sapor.
On le nomma roi la cinquième année du rógne de Gonstantin. Les docteurs
1. « L'homme aux épaules ». Cf. Noeldeke, Geschichte, p. 52. — Ce prince est Sa-
por II, fils posthume d'HormizdlI. 11 regna de 310 à 380.
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\p.
2B8 MISTOIRF: NESTORIKNNE. [78]
LJLc- ^J^>c* l|J ^\»iiT.*,.* f %^f^^ L*>" tUe^ I jL^ jl^ .<^ ì^^-lx- ìt^^ ,j^^ tV ^
jSV ^j*^ ^j ....*UU^j ^-=j-j jlj^VL e A* ^ ,j-uJ1 *b J <»-iir j^ Ki:
ijjyL^Jl ÌJ Il J IjUàlj CL^I <^" J U J^l- J**)DI ^^1 jJaJa-J dUUI oL.
de l*Égiise le disent et ils ajoiitent que Sapor commenda à régner à Tàge de
quinzr ans. C'étail un prince fier et courageux; il adorait les astres, les coii-
sultait e! avait conllance en eux ; il detestai!, les Chrétieus» mais ne pouvail
leur nuire à cause de Gonstantin, Eu la dixième anriée de son rógne, il imita
ses prédécesseurs et se niit ti construire des villes. Il en eleva une dans la
Susiane (Al- Ah trtiz)^ Tentoura de fortiilcations et Tappela.,, Cesi Karka do
Lédan V Quand il cut rédnit les Grecs en captivité, il les y établit, Mainte-
nant» elle est en roinns. Les habitauts en on( éiv transportés a Suso". A la
mori de rcmpereur Coiislantin, le niaudit Sapor ne dissimula plus ses mau-
vaises dispositions. Dans la Irente et unième année de soii rùgne, tandis que
les enfants de Constantin ctaient eucore tout jeunes, il attaqua les Chrctiens,
détruisit les rglises, et se dirigea vers Nisibe. Mais il revint vaincu et dé^u.
Dieu délivra les habilants de Nisibe par le?5 prières de leur évéqiie saint Jac-
* A p. :.i». ques, par cellos du prOtrc * bicnbcureux qui lui succèda et par relles du
vertueux l^phrem. Dieu suscita contre Sapor unempereur encore plus cruel
que lui; c'était Julien % empereur des Roniains» qui le mit en deroute et
détruisit beaucoup de villes de la Perse. Julien mort, Jovien lui succèda*.
Sapor (it i-esser la persécutìon et permit de construire des églìses. Après la
1. CL NoBLf>EKK, Gesckichte^ p. 57-58, iU-Ahwàz est le noni d<^ la province où fut
J»Htie KMncImrra-Sàpur ou Knrka. Il y a ici un blanc dans le toxle. — 2. De là vieat
peut-iMró qu'on confojidlt Karka vi Suse. Cf. Hoifmaxx, Ausziìge^ p, 87. — 3. Julien
TApostat, empereur de 301-303* — 4. Jovien, empereur de 303 à 304,
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[79] XXIV. — MORI DE L'EMPEREUR CONSTANTIN. 289
o^^ -*^«-> jL^j (•-r^^ pAAi-J ^^ ^lili U>- viUs JLj^UJI ^^^ ju»; J ^^jLaJl
v^ •cT^Ll' j^UJl ^^UJl iJ^l viUUlj .LiJJl iJob ^ ^jli. j^JxJxJJ ^j)l jl
1. Ms. SjÌ^^aJI.
mort de Jovien, Sapor recommenga. Marouta, évéque de Maiphercat ', et Akhi,
le patriarche, écrivirent le martyrologe de ceux qui souffrirent le martyre au
temps de Sapor. Daniel, fils de Marie, fìt de méme dans son histoire ecclé-
siastique '. Les prétres des idoles avaient dit à Sapor, de la part de leur dieu,
que s'il exterminait les Chrétiens, il «e mourrait pas. L'insensé le crut et
continua à rechercher les Chrétiens et à les tuer.
A la mort de Gonstantin, son empire fut partagé entre ses enfants : son
règne avait été de trente-trois ans; il était àgé de soixante-cinq ans '.
XXIV. — Mort de l'empereur Gonstantin, que Dieu rende son ame
bienheureuse!
Quand la mort de Gonstantin fut proche, Eusèbe, patriarche de Rome, réu-
nit quarante évéques * et leur dit : a Le pieux Gonstantin quittera bientót cette
terre, et c'est Julien, ce tyran, ce débauché, qui regnerà après lui. AUons voir
Gonstantin pour recevoir sa bénédiction et son testament. » Ils vinrent chez
lui et le trouvèrent à l'agonie : ils se mirent à pleurer, en disant : « Malheur
à nous, après vous, ò famille de Gonstantin, quand nous serons dispersesi
Malheur à nous, quand nous verrons les Ghrétiens faiblir dans les tourments et
1. Maiphercat ou Martyropolis. — 2. Sic Gismondi, Maris, Amriet Slibae, De Patriar-
chis,..y p. 15. — 3. Gonstantin regna trenta et un ans (306-337) et vécut soixante-trois
ans. — 4. Le pape Eusèbe était mort en 310. Peut-étre faut-il lire Eusèbe de Nicomédie.
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niSTOIRE NESTOniENNE
-*-XJV ,LàJLÌ\ ^j-j *X1 ^ji^^ 1*^1 Uls .<u^jl ^^ j ^-^^.J '-'jJiJ ^-;r-*- i^jJ^
fj-JI JUi -ui J-* -U.-VI ^j-.^ J jL^ ULi JjJ^lj ìs^U^li .^Uy! *yJ •oii ^ì
.<JLII ou-^ ^^JU JLL^_ ^jJL^I jj>Jl ^j da^_ ^JLH ^^^j^JI Jb ^1 J lUj
1. Ms. -^.\J. — 2. ?Jw^ij »^:ì^^^* ^ 3. jyJ\ ^!,
tomber dans le paganisme et Ics oein res du démon ! )> Constaiitin comprenait
ce qiie disaient les évéques, Die« lui donna la foro*- d'ouvrir les yeux et de
dire : a Faites-moi asseoir »; piiis, leeidant la maiii, il leur prit les maiiis et
les baisa : « Vous m'avez nourri, comme un enfant, du lait des divines Ecri-
tnres, leurdit-il, // ne fautpas craindre eeliti qui tue Ir corps, mais celui qui tue
et Vdme et te corps\ Gardez les brebis dont vous éles les pasteurs : vous ea
rendrez cnmpte; craignez le grand jour de la rcsurrection ci ne fléchissez
ni devant le diadème do roi, ni devant sa colere, ni devant son épée et ses
chiUiraents. Ce loup altère de sang n'aura quAine coorte existence, après quoi
il passera et perirà sor une terre étrangère. Quant à vous, vous serez bìen-
lieurcux au dernier jour, car vous aorez soufTert pour le Clirist! Vous, ù pa-
triarche, vous soutìendrez trois luttes contre lui, et vous le vaincrez dans lous
ces conibats avec l'aide du Christ. Pour moi, je ne sais ce qua jo deviendraì
dans Tautre vie'! d Le Palriarcbe lui répondit : « Ne vous ailligez pas; car
votre foi elle baptéme que vous avez re^u vous feront entrer dans le royaunic
des cieux. » Puis, Constantin ordonna qu'on leur servii à inauger. lì^ lui obéi-
rent et mangèrent. Le matin du dimanche où les Grecs cessent de manger de
la viande avant le carùnie, Eusèbe monta en cbaire et recommanda la persé-
veranco au nulieu de la corruption generale et de la désolation qui accablait
L Cf. Matth,, X, 28. — 2. Ce fragment a été lire de la Vie du pape Eusèbe. Cf.
Bedjan, Ada mart. et sancì., VI^ p. 218-297. S.
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J1»
XXIV. — MORT DE LEMPERKl R COXSTANTIA. 291
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.<Ì,j»cJLj Lj ciJj <*^^j <la^tMi 4ji1 \^ kÌjó ,<JUiii-l Ui ^^U'j ^ l^'J-^ * Ut L>
I
I
I
1. yif.LJI.
rÉgli^e de Dieu. It prescrivit quo personiie ne mangerai t de viande pendant
cette semaine-là et que rE{jflise de Dieu revétirait le deuil à eause de la Un
du règne de Constaiitin. Cette regie fut ohservée ilans toutes les églises
saiiites, tant en Occident qu^en Orient, jusqu'au jour où une fiòche tombée
du ciel tua le maudit Julien, Jovien, chef de sou arniùe, regna après lui, et
Tou vlt le diadème descendre du cieL Les malheurs des Chrétiens eurent un
terme. Alors, ceux d'Orienti cesserent d'observer cet usage, tandis que ccux
d'Oecideut, les Grccs, continuèrent à sy eonformer. Conslantin recoramanda
un Palriarclie et aux évéques d'ensevelir son eorps avec les ossements de i^es
parents et de rentrer dans leurs villes épiscopales, car Julien prendrait de
rasàuranee en apprenaiit sa raort et commencerait par régner à Rome. Quel-
qu'ua de Tassemblée, ([ui ctait d'Edesse (Àj^Rohà)^ * lui demanda de béniravant * \ r- «<r
sa mort les habitants de cette ville. Conslantin luì dit : « Bénirai-je la ville
que son Dieu a bénie? » — <( La bénédiction de Dieu, répoiidit Tautre, est le
rempart d'Edesse, et votre bénédiction en sera Tavant-niur. i) Il fit des voeux
pour les habitants d'Édesse et rendit son àme saintc. Ouand ils Teurent ense-
veli avec ses parents, les Pères parlirent le troisieme jour pour leurs villes
i'pisropales. Julien s'élani^^a alors eonime un lion crueU selon la prophétie de
Constuntin; il la dépassa ménie par sa conduite. Que la colere de Dieu et sa
malédiction, que les cliatinieuts qu'il mérite tombent sur lui ! Nous raconte-
rons son histoiro en tcmps et lieu, si Dieu nous le permet.
PATH. OR. — T. l\\ 20
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292 HISTOIRE NESTORIENNE. [m]
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<^,i-£— 1 ^£j\^\ ^%^ .^jo-».-»- i^>-».L^ iTti^J' .<ijX>^J)l\ v,ifl^^i ^j*^^,^--Ulrl
.JjVl ^.-^ .,.^1^ ^^^Ja-ill ^^jl jU .,^,-a* <r^ J v-^IJl 3^j,>£. .^^
^ù -Ufj ^^i .. • ^ U.|^5 jIjj^UlII fj'j^,^ (j^j^ *i^J^ ^'f^ i»U\^l
1. ? Ai'^^. — 2. ? ^>^klaM>.^. — 3. ? ^>Ji>^;gv
On dit que Constantin mourut à Nicomédie, à Tàge de soixante-cinq ans,
que sa mort eut lieu le jour de la Pentecóte et que son corps fut transporté à
Constantinople, ville qu'il avait fondée en Tan 31 de son règne *. On dit aussi
qu'il fut d'abord enterré à Nicomédie et que son lils Constance {Yousiàiis) le
transféra à Constantinople. Les Grecs fétent sa mémoire le 22 mai. Hélène,
sa mère, mourut après lui, à Tàge de quatre-vingt-dix ans : elle fut ense velie
dans Téglise des Apótres, construite par son fils à Constantinople.
XXV. — Les Hommes éminents et les Saints, co??temporains de Papas,
Ce furent Athanase, évéque d'Alexandrie ; Eusèbe, évéque d'Emèse; Mi-
lès ar-Razi, évéque de Suse; Macaire (Maqtarbous) le moine, dans le désert
d'Égypte; Mar Eugène le copte, abbé du couvent d'izala; Aphraate le mède-
cin persan; Sergius et Baccbus, les deux martyrs tués par Maximin et dont
Thistoire a déjà été racontée^. David, évéque de Bassora, après avoir quitte
son siège épiscopal, partit pour Tlnde. Il précha (la relìgion) aux habitant^
1. Constantin commenda à faire construire à Byzance en 326 et fit la consécratiou
officielle de Constantinople en 330, vingt-quatrième année de son règne. — 2. Cf. supra^
p. 253-255.
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[83] XXV. — LES HOMMES ÉMINENTS ET LES SAINTS. 293
jLmJIj v-^jJ»^ ^y^ jjbj éj^ Lr v^fl^yi j-c^^Vi jDj f j^i villt (j'jj^ A»} ci
5$^^ .il^-^jVl {jy^Jy^^ ^^ rJ^J -^J^' ^^ Mf^ ^'l; Lìl-l (v***^ ^,>J^ -*^
<JU1 JitoLi .L»'jJi <.JL^ '^«^b ^^* ^^J ^J-^J (^* .CSUall i-iflJ ^jj^^a^y^ <MAj
.<:éjia3 fj sS)l\ lÀl^ CÀ^J .p^-Oj ^pi^-^^pj ò^b <^^ ij^ Ò^ (^ 1^^^^
'Oy" %M w>>ftiw ^ /^ u»Ujì f^'j A.«.>M^ A^j .Lj^/M ^y^ ^j^ <3 ^^ ^j--^
2. ♦^^Li ^!? ♦^^i?^. — 3. Ms. J-^xfit^.
de ce pays et en convertit beaucoup. Grégoire le Thaumaturge, évéque du
Pont* et disciple d'Origene {Ourighànis) le sage, vivait sous le règne de
Sevère {Saourous), empereur des Romains. L'évéque Alexandre, ayant vu
Grégoire ' jouer avec des enfants qui Tavaient fait évéque, avait prophétisé
qu'il arriverait à cette dignité. Grégoire combattit Thérésie arienne et, à
cause de cela, fut exilé avec Eustathe {Youstàthis), évéque d'Antioche. 11
fut rappelé de l'exil, puis de nouveau exilé. Ses ennemis Taccusèrent de
fornication, mais Dieu les confondit par la bouche d'un prétre nommé (Ti-
raothée) qui dévoila^... leur corruption et de leur mensonge. Et ce saint
Pére mourut dans sa ville episcopale.
XXVI. HlSTOIRE DE SAINT EpHREM LE DOCTEUR.
Son pére était de Nisibe (Nasibin) et sa mère d'Amid. Ephrem se convertit
à la religion chrétienne, regut le baptéme et, jusqu'à l'àge de dix-huit ans,
habita une ville appelée *Arbià\ Il vint à Nisibe où il fut ordonné diacre
par l'évéque Jacques. De là, il partit pour Amid où il séjourna pendant
1. De Néocésarée dans le Pont. — 2. Le texte porte Grégoire, mais c'est une faute. A
partir de cette note jusqu'à la fin du chapitre, les faits mentionnés par Tauteur appar-
tiennent à la vie d'Athanase. Cf. supra, p. 245-252. — 3. Il manque ici un mot dans le
ms. Quant au mot ^W^ il faut sans doute le traduire « et il dévoila, manifesta ». Peut-
on le regarder comme le nom propre Wdbdn, qui aurait été donne au prétre défenseur
d'Athanase? (Cf. supra, p. 249-250). — 4. D*après Fune de ses biographies, ses parents
h^bitaient Nisibe. Cf. Assemani, Bibl, or., I, 26,
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294 HISTOIRE NESTORIENNE. [84]
4jp Siculi jU-Yl vt?^ Cf-^ '^J^ ij^ (y^J 5-^ ^ f^b ^ ^J^ V** ^yj
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quelque temps; il se rendit ensuite à Édesse {Ar-^Rohà). Parmi les fails
curieux de sa vie, on cite le suivant qu'il a lui-méme raconté : « Quand je
vins à Édesse, dit-il, je m'arrétai sur les bords du fleuve appelé Daìsàn qui
contourne la ville. Là, je vis des femmes lavant leurs vétements. Une de
ces femmes m'ayant regardé d'un oeil pervers, je la réprimandai en lui
disant : Porte ton regard vers la terre et non pas vers moi. Mais elle me
répliqua sur-le-champ : C'est toi qui dois regarder vers la terre, puisque
tu as été créé de la terre; quant à moi, c'est toi que je dois regarder, puis-
que j'ai été prise de ton coté. Je fus émerveillé de sa réponse et je compris
qu'il y avait, dans la ville, des gens instruits et intelligents. » Saint Ephrem
demeura pendant quelque temps dans la montagne d'Edesse et il instruisit
quantité de personnes. Il partit ensuite pour l'Égypte où il demeura pendant
huit ans pour combattre Thérésie arienne. De là, il vint à Cesaree où il ren-
contra saint Basile le Grand, évéque de cette ville. Il supplia saint Basile
de prier le Messie pour qu'il lui accordàt (la connaissance de) la langue
grecque, et sa demande fut exaucée. Saint Ephrem continua ensuite sa
route jusqu'à Édesse. Il combattit Thérésie arienne, Thérésie de Bardesane
(Ad-Daìsàniyah) et les autres hérétiques. Il fit un grand nombre de discours
et, quand il mourut, il fut enterré à Édesse. Les Melchites font sa corame-
A p. 61. moration * le premier jour du mois de février. Les Nestoriens sont au nombre
de ceux qui la font pendant la semaine consacrée aux Pères syrien». Que
Dieu se souvienne de nous, gràce à leurs prières! — Au nombre des élèves
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[85] XXVI. — HISTOIRE DE SAINT ÉPHREM LE DOCTEUR. 295
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de Saint Éphrem, il y avait le diacre Zénobius {Didnos?)^ Abà, Isaac, Asa-
rià(?) et Julien Saba. On raconte dans certaines histoires que Julien était le
maitre de saint Éphrem ; et d'après Costa, fils de Lue, Julien mourut au Mont
Sinai (Tour Sina). Parmi les ouvrages célèbres de saint Éphrem on remarque :
un Commentaire de VAncien Testamenti un Commentaire des Psaumes de David;
un Commentaire de rÉvangile appelé Diatessaron, lequel est forme du mélange
des quatre Évangiles et avait été compose par le grec Tatien. Diatessaron
est un mot grec qui signifie quadruple, c'est-à-dire forme des quatre
Évangiles. Eii expliquant ce livre, saint Éphrem voulut éviter la répétitìon des
chapitres ; et c'était aussi le projet de celui qui Tavait compose * . Saint
Éphrem composa aussi sur TÉglise vingt-deux poèmes* suivant Tordre des
lettres de Talphabet grec ; plusieurs livres contenant des poèmes contre les
hérétiques; plusieurs* sur les fétes et sur les morts : poèmes des morts,
poèmes des martyrs, poèmes de supplication*, et tous les poèmes qu'on
recite dans TÉglise. 11 composa une messe dont se servent encore les Mel-
chites. Les Nestoriens célébraient aussi cette messe à Nisibe jusqu'aux jours
du métropolite Jésuyab {Yaschou^yahy qui, lorsqu'il règia les prières, choisit
trois messes et prohiba les autres.
1. Cf. Rubens Duval, Littérature syriaque^ 3** ed., p. 37-38. — 2. h^^fi^o « poèmes
longs ». S. — 3. pijyi « poèmes courts ». S. — 4. itobc» « domande » ; ce mot se dit de toute
prióre par laquelle nous demandons à Dieu la rémission des péchésiou réloignement d'un
perii. S. — 5. Jésuyab III monta sur le siège de Séleucie-Ctésiphon en 651 et mourut
en 060. S.
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21Mi HISTOIUK XESTOHIEXNK. [86]
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^Aju ^ ^Jt!^ ^-^^ .viUi t_,Uii ,<) Ulij 4iJk* /^ Uil>- j^^^ [^^ Sj^ '"*^
XXVIL — Hist«»ihe: he Mar Simkon BARSAnBAÉ * le mabtvr,
KT LH NEtJVIbME DES MÉTttOPOLiTES,
Ce Saint Pére etait do Siise. D'autres disent *[iril était de Sóleucie-
Ctésiphoii {M'ÌHaiìiiin) . Ses parents étaient trinturiers du roì. Il fui choìsi
pour quo le signe du Christ appari\f en lui. II était archidìacre du métropolite
Papas et il gérait ses afTaires depuis lo jour oii sa main droite avaìt été
attcinte de paralysie. On raconte que le raétropolite Papas ayant eu une contes-
lation avee ses évòques et ses ouailles, ceux-ci prirent Siméou iSrhim^ftttn)
de force et le sacrùrent niétropolite, tandis qu*il était eucore archidìacre de
Papas. Alors Papas dit a Siiuéon : « Le Christ ne te pardonnera ton con^
sentement à ce qui a été fait, que si tu verses ton sang et souffres le martyre. »
Siméou s'excusa en disant que cela uvait été fait sans son libre consentement.
Les Grecs écrivirent ensuìte a Papas au sujet de Siméon : ils priaient le
niétropolite de lui pardonner, lui disant qu'il était innocent et qu*il serait
auprès de lui soa aer\ iteur et son vicaire. Papas y consentii et decida que
Siméon serait métropolite après lui. A la mort de Papas, les Pères seréunirent
à Séleucie-Ctésiphon et le sacrèrent^.
Mais Salan, Tennemi du Dieu des miscrìcordes, envia la sécurité, la paix
l, p3j ;j « fils des teinturiers ». Cf. Soxumèke, HtsL eccL^ II, ix et x; Assé^iani. Atla
sanctorum martynim^ I, p. 15-40; Bedjax, Ada marti/rum et sanctornm^ fi, p. 128-
208; GiSMONDi^ Marìs^ Amri ei Sliòae*,.^ p. ì)-i4; Bah [Ihuiiaeus^ Chron. eccL^ II, 'S\-
35, — 2. En Fan 31(5. S.
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[87] XXVII. — HISTOIRE DE MAR SIMÉON BARSABBAÉ. 297
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et la tranquillile de la chrétienté et de TÉglise du Christ. Il se dit en lui-
méme : Je vaia exciter Sapor à persécuter Siméon, comme j'ai excité Néron
(Nàroun) à persécuter Simon-Pierre {Schim'oun as-Safd); je vais pousser contre
lui les chefs puissants de la Perse comme je les ai poussés contre d*autres.
A la mort de Constantin *, dans la trente et unième année du règne de Sapor,
— Constantin avait régné pendant trente-trois ans*, il avait honoré et glorifié
la foi, et brisé les idoles, — Sapor fit ses préparatifs et vint attaquer Nisibe.
Constance {Qoslantin), que les Romains avaient surnommé Constantin le Jeune*
(Qostantin ds-Saghir)^ lui resista, lui fit la guerre et le vainquit, gràce aux prières
de Saint Jacques, évéque de cette ville. Dieu envoya alors sur lui une nuée
noire et des pierres du haut du ciel : il se retira vaincu et honteux; mais,
semblable aux vipères, il vomit son poison sur les Pères et les fidèles qui
étaient dans son royaume.
Sapor aimait beaucoup le métropolite Siméon ; mais les Juifs , amis de
Satan, connaissant ses mauvaises* dispositions à Tégard des Ghrétiens, le
trompèrent en lui disant que Siméon, le chef de ces derniers, avait converti
les princes des mages * à la religion chrétienne, et que, chose beaucoup ♦ a p. 62.
plus grave, il avait baptisé et converti à sa propre religion la mère du roi.
Le pére de cette princesse était juif. Le Christ laissa ses brebis aux mains
des ennemis, non par faiblesse ni en pure perte, mais pour leur utilité et leur
1. Le 22 mai 337. S. — 2. Constantin regna 32 ans. S. — 3. L'auteur confond Cons-
tance II qui regna de 337 à 361 avec Constantin II, dit le Jeune, empereur de 337 à 340.
Il s'agii ici de Constance li.
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298 HISTOIRE NESTORIENNE. [88,
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v^y, V pT t^Xllj *LJJlj Ijl,^ j^I jl^ dUJ^ .ÙJi ^^JaiH j^ ^^ y pT j^
sanctlfication, pour les tirer du sommeil de la négligence et du relàchement
qui conduit au mal.
Dieu (qu'il est puissant et grand!) répandit au loin la renommée du mé-
tropolite Siméon; il fit connaltre sa douceur et sa charité envers les indi-
gents, à qui il distribuait toute la fortune que ses parents lui avaient laissée.
Les religìeuses assistaient à la prière avec les hommes durant les nuits
des grandes fétes : il le leur défendit. Il exigea des diacres et des prétres
raccomplissement de tous leurs devoirs; et il réglementa plusieurs autres
points dans TÉglise.
C'est alors que le loup pelé, Sapor le maudit, commenda son oeuvre^
selon la sentence du prophète Daniel, le plus jeune des prophètes, qpii a dit
que le roi de Perse ressemble au lion dévorant*. Ezéchiel le conipare à
l'aigle et aux bótes carnassières*. Les docteurs ont tous applique cette
prophétie à Nabuchodonosor {Bokhtan(i$ar\. lei, elle s'est réalisée en Sapor,
qui était, dit-on, de sa race et de sa descendance. C'est pourquoi, il ne
se lassait point de répandre le sang des fidèles. Dieu voulait ainsi éprouver
les hommes et enraciner leur foi dans le Seigneur. Il négligea son pacte avec
eux, éloigna d'eux les anges chargés de les garder. Les souffrances des Chré-
tiens durèrent quarante ans. Sapor agissait comme un boucher au coeur dur
qui commence par les plus grasses des brebis et qui égorge ensuite le trou-
peau tout entier. Ainsi ce maudit commenda par les chefs et par les prètres,
1. Cf. Daniel, vii, 4 sqq. — 2. Cf. Ezéchiel, xvii, 3, 7.
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[89] XXVII. - mSTOlKK DK MAH SIMKOX BAIiSABBAÉ. mi
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1. Ms ^
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et puis nVpargna pcrsonne. Il les faisait mourir de diverses manières : les
uns en prisoii et au cachot; les autres par la faim et hi tìoif; ceiix-ci par les
coups; ceux-Ià sur la croix; d'autres enfia par Tépée. Ce roì inaudib ordoiina
d'ouvrir le ventre des l'emmes enceintes, d'en sortir Fenfant, de le partager
eri deux et de le crocifìer avec sa mère, pour les conteiiipler tous deiix. Il
défendit d'ensevelìr ceux quVm tuait : ils devaient èìve crucifiés pour ètre
brùlés par le soleil et mangcs par les oiseaiix. Aitisi flit accomplie sur les
croyaots la propliétie nieriie qiù avait été faite pour la t'auiille des Macchabées,
quand ils furent tiiés par Antiocluis Fimpie : // a danne nnx aiyles du del leurs
cadavres pour nournturey et la dui ir de ,\es justes att.r lions de la lerre \
Aux eavirons de Nisibe, la perséculion contre les Clirétiens dura six ans.
Le maudit jura par le soleil, son dieiu et par le feu, son crrateur, sclon lui,
de verscr le sang des ChnHiens jusqu'à ce qu'ils eusseut adoré ses dieux ou
qu'ils fusseiit exterminés; et ì( envoya des ordres en conséquence dans tout
le pays. Or les amis de Satau lui dirent : a Les ordres du roi eoiitre les
Chrétiens demeureroof inutiles taul que Siméon les encouragera et les
aidera de son argent et de ses ressources, tant qu'il leur commaudera de ne
point obéir au roi et leur prometlra en liéritage les délices de la vie
futuro. » Ayant enteudu pronoucer le nom de Siméon, Sapor ordouna de le
faire comparaitre eu sa présenee, Quand ou se saìsit de sa personne, il y
avait cliez lui cent hommes, des métropolitains, des évéques, des prétres et
L Ps. Lxxvni, 2; l Macchab., vii. i6-17.
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:UM» IIISTOIRE XESTORIHXM^. [»)U.
Ij^^^-Ja-^U .4,1 Jl <^ ^j oU^lf ^iULJI ^li .-u!>\^ J dUUJ ^A,^j AjlL^ J
^.•J^ viJULJI wjl ^ Lii .wSljXil ^ ^;^o *j^ jjbj ,1^01 J>^*J ^^ p^J
-L-L^i^ «->. ^^^ <J JU .c^Lt ji^mL^j siJULJl c**jii aì vjiLi L Jlij ^--?-l=^^l
des diacrcs, On saisit aussi Gouschtazad (Ko.Kchtdz(ìi{) et ses deux fils qui
étaient moines '.
Lorsfjoe le métropolite Siinéon arriva dnvant le roi, celui-ii lui orJonna
d'imposer un h'ilmt par tt>te aux mnines vivant dans h'A monastères, de doubler
rimpòt payé par les lldèles, et de porter au roi les eontrilmtioiis pour les
marais de la contrée (?)^.., Mais Siraéon lui répondit : *< ie ii'ai point óté établi
flans TRglisc pour étre percepteur, mais pour f^arder TÉglise, paitre les
hrcbis et les arracher aux loups. » Cela se passait eu Tan six cent ciuquanle
d'Alexandre, eu Tan deux cent qualre-vingt-dix après rAsceusiou de Nutre-
Seigneur Jésus-Christ, et en Tan cent dix-sept du rttyaume des l*erses^. La
A p. (is, raénnj denmnde fnt de nouvean adressée ù Siniéon, Il répondit * comme la
première fois, et il déclara qu'il n'avait point d^argent, que d'ailleurs il devait
distribuer ce qu'il possédait, parco que c'était prescrit dans les livres de sa
foi* Il disait tout cela avec douceur et ne cessait de faire des va3ux pour le
roi. Celui-ci ordouna ile lo faire comparaitre à la porte (de son pabds) avec
ses compagnon.s. Ou les fit venir, et ils étaient au nombre de cent treute.
Siméon était au milieu d eux comme la lune au milieu des étoiles. (>uand
Siméou fut arrivé à la porte du roi » le gardien lui dit : ec Qui es-tu donc
pour resister au roi et refuser de lui obéir? » Il répondit : a Ce n'est pas,
malgré la rusticité\.. quelqu'un qui veuille lenir téle à Tun des palelreniers
L ijBuwsja^ : Gouschtazad n avail pas de fils. Cf. R* Diival, op. rif., p» 124. — 2. Lacune.
— 31 {]es dales ne concordenl pas entre elles et diflereiit dans les diverses fornies de
rhisloire de saint Siméon. Cet évéque souiTrit le martyre en 341, —4. 11 manque les pre-
mières Icltres d'un mot quiéLail probablenient ^j.r*'^^ < de mon extérieur tf.
I
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|91] XXVII. — HISTOIRE DE MAR SIMÉON BARSABBAÉ. 301
A«^ Jji^ Jj .iul^^l ^Jo xjj^\3 .<J>U-j >j^y-^3>.U .dUUI ^1 ù\j\iJtj^^ (y^J
jl jj.m ♦, * ^jJLS\ JUj c^^ ^j^ J^::^^ -^^ •^:^ f-^J *^"' ^ ^'^^ ^Ijlii^
viULJl J^^ f^^ JL^ J ^^^ SjjlptJl JjT jjj .A; o>^ (5-iJI ^jJl J <l!l.
^^r^^. ^r*^ ó^ (J^ cTÌ."*^^ tV •^•^^ /*?">^^ iàJliJl V J?^-^ ^^1^ cUaL» ,yliaiJlj
des montures du roi, mais ce qu'il me commande de faire est coatraire è
la loi de Dieu. » Il le fit alors garrotter avec des chalnes de fer et introduire
Seul chez le roi. Ceci se passait à Karka de Lédan {Karkh Làdhan). Le roi
fit subir aux fidèles toutes sortes de supplices ; mais le Métropolite les
encourageait , il leur rappelait ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ avait
souffert pour leur salut et leur disait des paroles capables de fortifier leur
foi et d'affermir leur ùme.
Gouschtazad fut desservi auprès du roi. Gelui-ci le fit alors venir
chez lui et lui parla. Il confessa la religion chrétienne, mais après plusieurs
entretiens avec le roi, il apostasia et adora le soleil et le feu. Quand Si-
méon appritcette nouvelle, il enfut affligé. Cependant Gouschtazad comprit
sa fante et se repentit. Il envoya demander pardon de son péché et prier
Siméon de lui en obtenir le pardon par ses prières. Il lui répondit : ce Ton
péché ne sera remis que si tu renies ce que tu as adoré à Texclusion de Dieu,
et que si tu confesses ta foi en lui, à Tendroit méme où tu Tas renié. »
Les discussions continuèrent tous les jours entre le roi impie et le saint
Mar Siméon, jusqu'à ce qu'il lui demanda d'adorer le soleil et le feu. La
dispute et les entretiens se poursuivirent entre eux, sans interruption et sans
réponse rude ni blessante de la part du saint, jusqu'à ce que le roi ordonna
de lui couper le cou, à lui et à tous ses compagnons. Gouschtazad accourut
alors et confessa hautement sa foi, suppliant le roi de faire annoncer qu'il
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302 HISTOIRE NESTORIENNE. [92]
J^^jlp 5,^r^t-P JliUD j^-^, p>j (^ J^^ jl^ .viUi ^1 vt?"^ -J^. <>• -P"'
^^^ <^U>Jl c^li .,ytJl ^U ^ Cuii Ujtì jj^j -.j^*^ viJL— i JU-Ì ^ ^1
L|J^^ jl>j .pi^ wliij *^y3^J iji^\ ^ ^Y^\ ^j:i^>^\ or^}^^ cT* wT-^^
n'était pas condamné è mort comme coupable d'un crime cu d'un compiei,
mais à cause de son attachement et de sa croyance à la religion chrétienne.
On lui coupa la téte comme aux autres. Siméon demanda instamment à étre
decapitò le dernier, et cela lui fut accordé. Tandis qu'on les menait au sup-
plice dix par dix, il les encourageait en disant : « Souvenez-vous de cette pa-
role du Christ : Ne craignez pas ceux qui tueìit le corps, puisqu'ils ne peux^ent pas
iuer l'àme*; et de cette autre : Celui qui aime son àme^ qu'il la perde à cause de
mot; celui qui la pei^dra, la sauvera^. » Il les bénissait, essuyait leurs visages
en disant : a O Christ, Seigneur de Tunivers, regois cette agréable vìctime
qui est immolée è cause de ton nom, et que son sang soit un sacrifice d'in-
tercession pour le reste des hommes ». Et Tassemblée répondait : ce Amen 0, à
sa prióre. Ils subirent tous le martyre; aucun d'eux ne détourna son con,
aucun ne trembla à la vue de ce qui Tattendait. Saint Siméon recita ensuite
rhymne qu'on chante le premier dimanche après Pàques : Quoique vous ayez
dépouillé^... Les fidèles qui étaient présents, mais qui se cachaient à causi?
des infidèles, retinrent cette hymne et Fécrivirent : c'est è eux qu'elie a été
empruntée. Il la récitait tandis que ses larmes ruisselaient sur sa barbe
bianche et que ses enfants étaient immolés comme des brebis. Il les préchait
en disant que s'ils quittaient leurs vétements extérieurs, c'est-à-dire leurs
corps, ils ne quittaient pas leurs parures intérieures, c'est-à-dire le baptéme
1. Matth., x, 28. — 2. Matth., x, 39. — 3. <a^^sj ^o6u.-:k* ^1 , publiée dans le Patrologia
Syriaca de M»' Graffin, II, col. 1052.
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[93] XXVII. — HISTOIRE DE MAR SIMÉON BARSABBAK. 303 ;, '^
Ji^l òm 3J ^ * '"ii^^ i^l jUcJI )j-ub ^y^\ L. JlSj .jUj.Vlj ^ <r^^^.MwJI • s p. 29.
c»j^^^ 'f^*^' ^^ '^>^*' c/^ ^"-V::^ u^»-^ *ij>'^ \ l/^ V <J JUj <JI j^li
JUI JUV *UjJI ^Ij .(i^Vjl j- -^i J tr^. (J (i-'^' ^y^ ^/^^^ 'Jy^^
^ fLl-VI ^J^ ^^j^^d jl^ Ij^^" j^l JUp-l JlSj .j^*U^ vtJLJ ^I iiiJDj
^ ^ ■ 4I M. H w»^ c^J^aJ^ 'ò^ ^y^^ *-'.^^• ^-'^^^ <!%^ j>\ j3 z»-^ oL-f-VI
^Ij^I ^ JLiJI J r,^ -jV^' (>• ^^' <^U1 c-'l^j .liJCi- pyo...»!! vJL» l^JLU * * s p. 30.
1. Ms. iJi^^!. — 2. «^.^1 ^! )o\jt^ ^ i>^. — 3. Ms. U.J^j.
et la foi. Il disait : cr Gomme elles sont belles ces couronnes brillantes * . . . ,
* qui ne diffèrent point Fune de Tautre, mais qui sont toutes sur le méme * s p. 29.
modèle! »
Il ne restait plus que Siméon et deux prétres dont Fun était un vieillard
très àgé, appelé Ananie. Siméon le regarda et le vit trembler. Il s'empressa .
d'aller vers lui et lui dit : « Ne crains pas, mon frère, ferme lesyeux pour laisser
passer le couteau du chirurgien ». On le decapita ainsi que son compagnon.
Le Saint fut alors conduit pour élre égorgé ; il s'écria : « Je bénis Dieu qui
m'a montré les couronnes de mes frères et je rends gràces au Christ qui n'a
pas permis que je perde un seul de mes enfants; je prie pour tous les hommes
et pour la terre qui a bu le sang des martyrs. » Il dit aussi : <t Seignelir Dieu,
fais que cette terre soit pour la miséricorde^, et cette bone pour Télimination
des maladies du corps. » A la fin de sa prióre on entendit une voix effrayante
qui disait : « Amen. )> Les coeurs des assistants en furent troublés, et leurs
esprits stupéfaits; Fon se hàta de le décapiter. Cela se passait un vendredi,
*jour du crucifiement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à la neuvième heure * s p. 30.
du jour. Pendant la nuit, de jeunes captifs grecs de Karka de Lédan vinrent
prendre les corps de ceux qui furent reconnus et les ensevelirent en se te-
nant sur leurs gardes, parce qu'ils craignaient les persécutions de leurs en-
1. Lacune dans le texte. — 2. pn-, mot araméen signifiant « pitie ». Il se dit aussi de
la terre qu'on prend sur les tombeaox des saints ou à Fendroit où fut verse le sang des
martyrs. S.
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304 HISTOIRE NESTORIENNE. [94;
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1. Ms. Ji? — 2. UU^ ^ s_àa> J^ J-^^l J t j/.
nemis. Il souflla un grand vent qui accumula la poussière è Tendroit où fat
tue le Saint avec ses compagnons; et il s'y forma une haute colline. Siméon
fut métropolite pendant dix-huit ans. Quelques-uns racontent que cela se
passa le treizième ou le quatorzième jour d'avril; sa mémoire... est célébrée
le premier vendredi de la semaine de Pàques et est appelée les petits Ra-
meaux.
Et la raison qui a fait appeler le premier vendredi après la Résurrection,
dans lequel on fète ces martyrs : Commémoration des Confessears, c'est que,
s p. 31. après avoir tue Siméon *et ses compagnons, Sapor le maudit fit proclamer que
ceux qui voudraient persévérer dans la religion chrétienne devraient le cacher
et que ceux qui manifesteraient leur foi seraient mis à mort. Or les fidèles
s'empressaient à la porte de Sapor, confessant leur foi pour ètre tués et
obtenir la couronne du martyre; ils venaient tous spontanément : hommes.
femmes, enfants, sans qu'on le leur demandàt. Lorsque Sapor vit la foule de
ceux qui se livraient eux-mémes à la mort, il défendit de les tuer, noa par
pitie, mais pour les empécher de choisir et d'obtenir la récompense magni-
fique qu'ils espéraient. Cette foule retourna alors à sesaffaires; et Ton fit
pour elle une commémoration generale, appelée Commémoration des Confes-
seurs^ à laquelle tous furent associés, parce qu'ils s'étaient livrés à la mort.
Le peuple vint ensuite trouver Tévéque de Lédan {Làdhan) et ils le prièrenl
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[95] XXVII. — HISTOIRE DE MAR SIMÉON BARSABBAÉ. 305
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1. Ms. ^Lj.
de leur donner des morceaux de leurs corps pour les garder comme une
bénédiction dans leurs églises. * Il leur donna des parcelles de leurs vétements ♦ s p. 32.
trempés de leur sang; et elles opéraient de grands miracles, rendaient la
sante et guérissaient les infirmités.
Nous n'avons donne que ce court résumé de Thistoire de notre Pére le
Saint martyr, parce qu'elle est très longue. Nous avons passe sous silence
tout ce qui arriva aux fidèles è Deir al-Ahmar dans le Beit Garmaì* (Bàdjirmi)^
à Ninive {Ninoui), è Maradj et dans nombre d'autres villes, où l'on tua cent
soixante mille chrétiens. Dans le pays de Tlrac on tua environ trente mille
personnes. L'Église demeura pendant longtemps sans chef. Et Fon dit que le
Jeudi Saint, la veille méme de sa mort en prison, il (Siméon) celebra la messe.
Le dos d'un de ses prétres, emprisonnés avec lui, lui servit d'autel * ; à sa
droite, il mit la patène^, et è sa gauche, le calice. 11 recita rhymne de la
messe : Par les yeux de l'esprit^. Et depuis ce *temps-là on la recite à la messe * « p. 33.
du Jeudi Saint.
XXVIII
Du temps du métropolite Siméon, Constantin partagea le royaume entro
ses fils. Ils étaient trois : Faine s'appelait comme lui Constantin (Qostantinous) ;
1. ^adojh, de Opóvoc, « autel ». S. — 2. ixb^u^, de ^taX(c, « patène ». S. — 3. iau^il» pcao,
pabliée dans la Patrol. Syriaca, II, col. 1055.
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306 HISTOIRE XESTORIEXXE. [96]
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1. Ms. (^f^y — 2. ^M;l3.::«^.
le second Constance (Qo^^an/m), du noni de son pére (sic)^ et le troisième Cons-
tant {Qoustous)j du nom de son grand-pére. Il nomma chacun d'eux Cesar. Ce
nom de Cesar commenda avec Marcianus Caius (?) qui transporta le royamne
de Macédoine {Maqidouniyah) ù Rome. Les Romains racontent que la mère
de Jules Cesar {Youlinous) mourut avant de le mettre au monde : on le tira da
sein de sa mère par une incìsion et c'est pourquoi il fut appelé Cesar. Ce nom
resta aux empereurs romains.
A la mort de Constantin (le Grand), Constantin (son fils) regna seul sur
tout rOccident; il y avait fait sa demeure pendant la vie de son pére, tandis
qu'il était avec lui è Constantinople. Constance prit pour lui seul TOrient,
sp. 34. avec Antioche pour residence. * Constant regna sur les hautes contrées
des Romains*. Trois ans après la mort de son pére, Constance attaqua son
frère afné, le tua et prit son royaume^. Sapor profita de cette occasion pour
envahir les provinces romaines de l'Orient, qui formaient le royaume de
Constance; il y fit des captifs parce que ces peuples s'étaient divisés. Pois,
Magnence [Maghtis) attaqua Constant et le tua après la quinzième année
de son règne'; c'était un croyant sincère comme son frère ainé. Tout l'em-
pire revint alors à Constance qui attaqua Magnence révolté et le mit en de-
route. Poursuivi et atteint par Constance, Magnence tua son frère, sa mère,
et enfin se donna la mort è lui-méme. Constance, débarrassé de lui, resta
1. Constant regna sur rillyrie, Tltalie et TAfrique. — 2. L'auteur brouille ici les noms
propres et les faits. Ce fut Constantin II qui attaqua son frère Constant et qui fai lue.
Constant s'empara alors de son royaume (340). — 3. En 350.
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. 35.
[97] XXVIII. — LES FILS DE CONSTANTIN. 307
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Seul empereur. 11 bàtit plusieurs villes en Occident, et Telia de Mauzelath
{Tall'Maoiizan) en Orient, à laquelle il donna son noni. 11 réunit cent quarante
* évéques à Séleucie {Salouqiyah) en Syrie* et exila quiconque s'opposait à la * s p. 35.
foi des trois cent dix-huit. Il chassa Eunomius {Aounàmis)^ évéque de Cyzique,
qui se détacha de la secte d'Arius et inventa une hérésie particulière. A la fin
de sa vie, Constance changea d'opinion et adopta la doctrine d'un prétre
nommé Eusèbe^ qui disait : a Deux étres dont la naissance est differente, dif-
ferente également est leur substance. Le Fils diffère du Pére, et il ne faut
pas dire qu'il est consubstantiel au Pére. » Constance chassa Athanase, pa-
triarche d'Alexandrie, ainsi que les fidéles. Il se repentit ensuite, abandonna
cette doctrine et revint à la vraie foi. Quand il partit à la rencontre de son
cousin Julien pour le combattre, il passa en Cilicie {Qiliqiyah) et y mourut à Tàge
de quarante-cinq ans '. Il avait régné trente-huit ans dont treize avec son pére.
En ce temps-là, le patriarche de Constantinople était * Alexandre qui fut ♦ s p. 3c..
un des trois cent dix-huit. Il fut patriarche pendant vingt- trois ans*. Avant
sa mort il demanda comme successeur Paul (Foult) son disciple. Paul lui suc-
1. Sans doute Séleucie d'Isaurie. Il s'y trouva cent soixante évéques en 359. —
2. Peut-étre Euzolus qui le baptisa. — 3. Le 3 novembre 361. — 4. Alexandre fui patriar-
che de CP. de 317-340.
PATII. OR. - T. IV. p.gi^j^g^ ^y
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308 HISTOIRE NESTOUIENNE. [98;
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cèda et demeura en charge pendant deux ans. Puis, Constance l'exila et mit
à sa place Farien Eusèbe, évéque de Nicomédie, qui demeura pendant un an
et six mois. Ensuite Paul* et Athanase d'Alexandrie allèrent à Rome trouver
Fempereur Constant qui écrivit à son frère de les faire rentrer dans leurs
villes, ajoutant que s'ilne le faisaitpas, il irait le combattre. Constance réunit
alors les évéques et demanda leur avis : ils lui conseillèrent d'accorder à son
frère ce qu'il demandait; il rétablit donc les deux évéques. A la mort de
Constant, il les poursuivit de nouveau et ordonna d'exiler Paul. Athanase en
• s p. 37. fut averti. * Il prit la fuite et composa un traile pour se disculper de ce quUl
avait fait, montrant que Thomme doit fuir devant le roi qui le persécutc.
Il établit sa démonstration sur des textes tirés des prophètes et des apòtres.
Les Ariens se saisirent de Paul et Tétranglèrent^. Il avait été patriarche
pendant quatre ans.
En ce temps-là, apparut une doctrine détestable. Un certain nombre des
Pères se réunirent et excommunièrent ceux qui y croyaient.
1. Paul de Constanlinople.— 2. En 351.
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¥} XXIX. — IIISTOIH^: OK SAHDOST MAUTYR, DIXIÈME METROPf )[.rn:. :\m
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XXIX. - — HlSTOIRE DE SaHDOST ' MARTYR, DIXIKME METROPOLITE.
Co nom est persan et sigaifie : « ami du roi ». II ótail dii Beit Garniai;
certains disent qu'il était de Suse. Il était arcliidiacre de Siinéon bar Sab-
baé. Gomme, aprés la mort de Siméon, TEglise était sans chef, il se donna
à Notre-Seigncur Jésiis-Christ * et fut nommé pairiarche secrètement. Il * s p. sk
était bon el pieux, On raeonte que ies Pères et les fidèlcs, réunis cn secret,
prièrent Dieu, écrivirent plusieurs noms et les lirèrent au sort. Ce fut le nom
de àahdost {Safuìrnist) qui sortit. Il accepta la chargc qui lui était confiée sans
en étre empeché par la crainte de la mori et rccut rinvestiture du patriarcat
dan» la maison d'un chrétien. Il choisit des borames qiTil ordoiina pour rem-
piacer les Pères martyrisés avec In saint Mar Siméon- Parmi eux était Bar-
bA'asmin, ueveu de Siméoii bar Sabbaé. Ils se vouèrent a la mort pour Icnrs
ouaìlles. Ils visifaient les Chréticns nuit et jour pour les encourager contre
la pprséeution de Sapor. Enfìn on dccouvrit la qualité de Sahdost et il fut ar-
rété par les magcs. Trois nuits auparavant, il avait vu en songc une éehelle
poséc sur la terre et appoyée au ciel. Siméon se tenait debout sur Féchelte et
il disait : * « O Salidost, monte vers moi surcette écbelle, cornine je suis monte » <; ^ 3^,^
1. KA»to^, Beìkun, Ada mari f/ rum et sanciorttmy 11, p. 270-28 1. Bah Bébiueus,
Chron. ecvl.y IK 37-39.
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310 ^^^^V niSTOIRB NRSTORIEXNF. -^^^^m [ìOCf
l^^iiU . J-^^l <i ^^j .^AJi wLjl" ^> .^l; li» Jl^JU^ U^ (JUI <-U
L-U^j Lsj UL-I jj^^j <-JL*i* <JU *^j ^l\ <1* Aw jJijuJl ^ -U-l jv* .<U-V
c--j-A^^, -^.^'^ L^^ Ààllj .L-iL' ^^^^^j^j ìJL j^IaJI j^^j^ ^^^ w^ -^^ ^J"T^^
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t^-^^'^^ lT^^^-* f-rr*-^ -T-^' ^^^-^ ^^^.^'1 J j*^.^ -^ jU^ ^^^ J d!JSj -A-L.
I
* Ì3 J) 'l<ì.
Iiìer. rt 11 comprit ce qiiH cela sij^niriait. Il <mi |i;irla aux litlcles, qui furent
consLeriiés à cause de lui. Puis, Irois joiirs aprrs, il fut salsi a Séleucie-
Ctésiplioa (M'Madàfn) avec cent vingl-liuil évéqut^s, prétrcs, diacres» reli-
gieiix et ndigieuses. Ils restèrcni en prison poudaiil l'inq mois, suhirent tous
les genres de supplice^s et furenl invités à embrasaer la relìgion dos mageì^;
mais ils ne cédèrcnt pas. Le salrape de Séleucie-Clósiphon en fit alors
tuer ceni vingt> puis il envoya Sahdost avee les rcligieuses à Sapor, Quand le
palriarrhe coniparut, le roi lui dit : a J\ii tue Siméou, chef des Chrétìens,
et un grand norabre de siipérieurs et d'cvt^ques; pourquoì donc ea-tu devenu
le chef de gens qne je déteste? » àahdosi lui répondit : a Le rhef des Chrctiens
c'est Dieu le Tròs-Haut; e'ei^t lui qui leur donne le chef de 8on choix; et de
mènie quo Feau de la nier ne peut tarir, ainsi le eliristianisme ne saiirait
ótre ilétruit : ' plus tu massacres de Chrctiens, plus ils se muUiplient. )> Le
mandit se mtt en colere contro lui; ptiis il le traita avec donceur pour Lame-
ncr a adorer le soleil rt hii parla avec bienveillance ponr le convertir à la
rcligion des mages. Mais, Inin de le convaincre, il n'obtint de luì quo des
parole» éncrgiqnes et dures, avec une plus vive résistance. Il ordonna donc de
le tuer^ et cet ordre fnt exécuté à Tendroit mème oit Sìinéon avait et»"* mis h
raort. Scs compagnons fur<^iit anssi Inés. Cela se passait au mois de mars*,
apròs cinq mois d'incarcératituK Parmi oux se trouvait Milès (Milàs) ar-
Ràzi% soa diseiple Aborsani * (Jr.v/w) et d'autres personncs parmi lesquelles
1. C^HRit le 20 fi'vrier :i'i2. CI", lì, t>tvAL, Liit. st/r., p. Ì2i\. — 2. (hi lil daos la Vi(^
de Saint Milès (aiLìt-j»o) qa il fut martyrlsé le 13 novL»mbre ^ì'il, un aa avant Sahdost . VA.
BfiDJJiN, II, [>. 2(>0-275. S* — 3. .^Qjfijaaf. Bedjan, 11, p. 200.
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S p. fri.
[101] XXIX. — HISTOIRE DE SAIIDOST MARTYR, DIXIÈME MÉTROPOLITE 311
amJ\ J l*^-^ i^A^L^l jy^jJl -Li-lj .jjraJl) jti-l ^^ ^l^^j (^j^ ^-^r^^^j
les deux scBurs de Siméon '. Les fidèles prirent leurs corps et les ensevelirent
dans Téglìse. D'après ce récit, Sahdost fut patriarche pendant deux ans et
cinq mois ^.
XXX
Farmi les hommes éminents de cette epoque, il y avait Grégoire {Djari-
ghouriou$)y dont.le nom signifie le vigilant, et qui est appelé aussi le théo-
logien, c'est-à-dire celui qui parie des choses divines. * Il était du pays de * s p. 64.
Cesaree, d'un village connu sous le nom d'Arianze' {Irinous). Son pére,
appelé Grégoire, appartenait à la seote des Samaritains. Sa mère, qui s'ap-
pelait Nonna (Fownd), était chrétienne. Lorsqu'elle était enceinte, elle fit voeu
d'envoyer son enfant au monastère, si c'était un gargon et que son mari se
convertii à la religion chrétienne. C'était pendant la réunion des trois cent
dix-huit évéques. Son père^ eut un songe dans lequel il crut réciter le psaume
qui commence par ces mots : hedith kàdh amrifiy c'est-à-dire : Je me suis réjoui
quand on m'a dil que nous irions dans la maison du Seigneur^. Il en fut effrayé.
Sa femme, par sa douceur, fit tant pour l'amener à la foi qu'après une longue
1. Les deux sa3urs de Siméon furent martyrisées le 5 mai 341, comme on le Ut dans
leur Vie. Gf. Bedjan, II, p. 254-260. S. II faut lire avec Bar Hébraeus, loc. cit. : « les
V
deux soBurs de Sahdost ». — 2. Cf. Bedjan, II, p. 276-281. S. — 3. Cf. Goschler^ Die-
tionnaire de thèologie catholiquey X, p. 113. S. — 4. Depuis ces mots jusqu'à la fin
du chapitre, Tauleur ne parie plus que de saint Grégoire le pére, mort évèque de Na-
zianze vers 373. — 5. Psaume cxxi, 1.
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312 HISTOIRE NESTORIENNE. [102]
viUS J^ L|..-*^ ^^J^J J^^^^ ^j^J ÌL-tìJI JLir villi fj^^\ ^yi jl ^^r*"
c-^ LJj /•-^— l lil ^^ iJ)l\ i^^ JLaj Lo kj^ ^ a3^\ AtL^ ^j S^\ JUj
1. Ms. Jh*:xJ. — 2. Ms. J^^xxJl.
attente il répondit enfin à son désir. 11 alla trouver un prétre pour recevoir
le baptéme. Selon Fusage, le prétre devait dire : a Tu re^ois le baptéme et
tu renies Satan et ees satellites. » Mais il se trompa et dit : « Tu gouvernes
rÉglise de Dieu sans défaillance », employant la formule de Tordinalion des
évéques. Quand le prétre eut fini, il vit le néophyte enveloppé d'une lumière
eclatante et il prédit qu'il serait un jour évéque. En effet, il fut nommé évéque
de Nazianze {Anzianz) vers la fin de sa vie : il était d'une vertu eminente et
connaissait toutes les sciences des Grecs.
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TABLE DES MATIERES
Pages.
Introduction 215
I. — Histoire de lempereur Valórien . . . 219
II. — Mort de Tempereur Valérien 220
III. — Histoire des jeunes fiUes romaines 224
IV. — Histoire de Manès 225
V. — Histoire de Paul de Samosate 231
VI. — Histoire de saint Grégoire le thaumaturge 233
VII. — Histoire de saint Eugène 234
Vili. — Noms des docteurs * 236
IX. — Histoire de Bahram II 237
— — Histoire de saint Pierre d'Alexandrie 241
X. — Histoire d'Arius , 244
XI. — Histoire du moine Paphnuce 252
XII. — Histoire de Sergius et Bacchus .• • • • 253
XIII. — Histoire de saint Silvestre 255
XIV. — Histoire du dragon ., 255
XV. — Histoire de Tempereur Constantin. • 257
XVI. — Découverte de la croix et des cloùs 263
XVII. — Hélène la fidèle et son fils Constantin le Victorieux 264
XVHI. — Le Concile de Nicée 276
XIX. — Description de la ville de Constantinoplc 281
XX. — Description de la ville intérieure de Rome 284
XXI. — Du Chronicon et de sa composìtion 285
XXII. — De la Pàque et de la Résurrection 286
XXIII. — Histoire de Sapor, fils d'Hormizd 287
XXIV. — Mort de Tempereur Constantin 289
XXV. — Les saints contemporains de Papas 292
XXVI. — Histoire de saint Ephrem 293
XXVII. — Histoire de Siméon Barsabbaé 296
XXVIII. —Les fils de Constantin 305
XXIX. — Histoire de Sahdost 309
XXX. — Hommes éminents, ses contemporains 311
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CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES
PATB. oh. — T. IV.
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MAR BARHADBSABBA 'ABBAIA
ÉVÉQUE DE HALWAN (VI^ SIÉCLE)
CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES
TEXTE SYRIAQUE PUBLIE ET TRADUIT
PAR
Mgr ADDAI SCHER
ARCHEVÈQUB CHALDÉBN DE SÉERT (KURDISTAN)
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PERMIS D'IMPRIMER
Paris, le 1" jaUlet 1907.
G. LEFEBVRE,
Tous droìts réserrés
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INTRODUCTION
I. Manuscrits. — Le traité que nous publions nous est parvenu dans
un manuscrit conserve dans notre bibliothèque et catalogne sous le
n** 109*; il occupe les folios 25** à 65. Il se trouve aussi, mais avec do
nombreuses lacunes, dans trois autres manuscrits conservés, le premier
dans notre bibliothèque *, le second dans l'église de Mar-Gourya dans le
diocèse de Séert, et le troisième dans le couvent chaldéen de Notre-Dame
des Semences. Dans le premier (le n^ 82 de notre catalogne), le traité
occupe les folios 302* à 328^ et s'arrSte au texte correspondant au
fol. 55^ du manuscrit 109. Le copiste y a laissé bien des blancs pour
les mots ou les phrases qu'il n'a pas pu lire dans l'originai. Le manuscrit
de Mar-Gourya, incompletau commencement et à la fin, mesure 27 cent,
sur 16 et comprend une serie de 10 cahiers de 10 feuilles, ayant
21 lignes à la page; l'écriture est bien plus recente que celle des deux
manuscrits précédents; le contenu est a peu près le méme que celui
du manuscrit 109; ce qui reste du traité y occupe les folios 57* à 63'' et
commence au folio 59" du manuscrit 109. Le manuscrit du couvent
Chaldéen, incemplet a la fin, contient encore, outre le susdit document,
deux traités de Michael Badoqa sur les définitions et sur l'homme con-
siderò en tant que microcosme, les dix catégories de Isobokht de
Riwardsir et la grammaire de Mar Elie patriarche'; notre document
s'arréte aufeuillet 52.de notre manuscrit 109.
1. A Scher, Catalogue des manuscrits Syriaques de la bibliothèque episcopale de
Séertj Mossoul, 1905.
2. Ibidem, cod. 82.
3. Cf. Scher, Notice sur les manuscrits syriaques consen^és dans la bibliothèque
du couvent des Chaldéens de Notre-Dame des Semences {Journal Asiatique^ mai-juin
1906, p. 499).
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320
LNirtODUCTlON.
[6]
M. l'abbé A, Mìngann a décoiivert un aiitre manusrrit contpnant ce
traité et en a publié la partie historlque a la suite de la préface des
honiélics de NarsaL M. Fabbt^ J.-B. Chabot vieni d'en publier la tra-
diiction dans le Jounial Asiafiqì/c^.
Notre texte est etabli d'après le manustrit H)!* de notre biblio-
theqiie; niais nous y avons ojouté une introduction, qui ne se trouve
que dans le manuserit Si. Quant aux variantes et à la correspondance des
pages, nous les avons indiquées au bas des pages et en niarge, et nous
avons designò ees différentes soiirces par les sigles suivanls :
G. ms. 109 de notre bibliothèque.
T. ms* 8i de notre bibllotheque,
A. texte edite par M. Tabbé A, Mingana.
M, ms, de Mar-Gourva-.
IL Objet. — Le traité est intitulé : <f Cause de la fondation de la
fession) des écoles, » 11 eomprend les diverses manières, ou plutot les
difTérentes écoles^ comme le dit Fauteur, par lesquelles Dieu a bien
voulu instruire les anges et les hommes. 11 parie tout d'abord de la
connaissaace divine^ ponr passer ensuite aux écoles établies par Dieu
lui-mème ponr les anges, pour Adam^ pour Cam et Abel, pour Noe,
pour Abraham et pour les Israélites au temps de Moise; il traitc
ensuite des écoles de Salomon, des prophètes, des phiìosophes, de
Jésus-Christ, des Apòtres et de celles d'AIexandrie et d'Antioche;
il fait enfin rhistoire des deux écoles syriaques d'Hdesse et de Nisibe.
Le récit de Fauteur sur ces deux écoles, surtout sur la dernìère, est
tres prócieux. C'est le premier ouvrage qui nous retrace Fhistolre de
la plus célèbre de toutes les écoles de la Chaldée, dont la renomraée
s'étendit mème jusqu'en Afrique et en Italie *.
L'auteur, avant d'en arriver à la derniere partie de son ouvrage,
qui traile de Fecole de Nisibe, est dune prolixito fastidieuse; mais on
ne peut le condamner sans tenir compte du titre mème du traité, dont
1. N" de jiiillel-aoiU 1005, — Ajoutons que M, Mingena a publié k Mossoul 1005^ un
opusciile de vingt pages intitulp H^ponse à M. t(ìhhé J.-B. Choàoì, à propos de ia chro^
niquede Barhadòmòba^ poor relev(*r quelques fautes de cette Iraduction,
2. Lorsqu'iin h\nnv [ou une lacune) comprerid plusieurs lufits. nouH rmliqiions son
rommrurrmenl par un demi-rroehet t.
3. Assómani, B. (K, III, n, p, 927.
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[7] INTRODUCTION. 321
le sujet principal est : a Pourquoi les écoles ont-elles été créées ? »
Ou, en d'autres termes : « Quels furent les moyens dont Dieu ou les
hommes célèbres se servirent pour faire connaitre la vérité ?» De pa-
reils traités étaient méme fort goùtés des Syriens. Sulvant Ebedjésus de
Nisibe\ Elisée, successeur de Narsai, fut le premier qui ait écrit un
traité sur la fondation des écoles; Abraham de Beith Rabban l'avait
imité*, et il semble que son traité était assez long, car Ebedjésus nous
dit qu'il était divise en plusieurs chapitres^ Elie de Merw en écrivit un,
lui aussi*; et Micha Gramqaya en composa cinq^.
Assémani n'a pas compris les passages d'Ebedjésus où il est ques-
tion de ces traités, et c'est à tort qu'il les traduit par Ka6i(i[xaTa du Psau-
tier; il devait plutòt les traduire par : la cause de la session (fon-
dation) des écoles. La Chronique de Séert^, en énumérant les ouvrages
d'Abraham de Beith Rabban et d'Elisée l'interprete, traduit mcoo. i^ò^ par
\JL^\ ^ s^yi^ ^j w-r-- C'est certainement pour ne pas trop allonger
son vers qu'Ebedjésus aura supprimé le mot utìk«xSL«f.
III. L'auteur. — L'auteur du traité, Barhadbsabba 'Arbaya, était
originaire de la région de Beith Arbayé, ainsi que l'indique son sur-
nom: il fit ses études dans Fècole de Nisibe sous Hnana d'Adiabène
(o72-610?), ainsi qu'il le déclare lui-méme dans son traité. Ce Hnana
s'était rallié à l'orthodoxie chalcédonienne, confessant en Jésus-Christ
une personne et deux natures, et avait abandonné dans ses interpreta-
tions scripturaires les sentences de Théodore de Mopsueste^. Son
1. Apud Assémani, B, O., Ili, i, p. 167.
2. Ibidem^ p. 71.
3. L'édition d'Assémani porte iaiubm U'»Vàeo M:aLaao» itòo. : (Necnon scripsit de causa ses-
sionum et definitos hymnos). C'est une faute; il faut plutòt lire : M^iim^ MuV ^^ ulo^ Ibò^
(Cansa Sessionis per capita determinata], ainsi que le portent Tédition d'Echellensis et
presque tous les autres manuscrits. Un copiste quelconqne aurait donc changé dans le
manuscrit d'Assémani les lettres ^^ en poe.
4. Apud Assémani, B. O., Ili, i, p. 148.
5. Ibid,^ p. 169-170. C^est à tort qu' Assémani confond ce Micha avec un autre Micha
contemporain de Narsai et son compagnon dans Técole d'Édesse. Celui-là serait évidem-
ment postérieur à Sabriso de Lasom (+ 604), dont il fit, suivant Ebedjésus, le panégy-
rique. Elie de Nisibe cite, lui aussi, ce Micha dans la Vie de Sabriso' (Barhébrseus,
Chron.^ col. 108, n. 2). Notre Micha serait donc contemporain de Iso*yahb III (651-660)
(voir Amr, édit. Gism., p. 56).
6. A. Scher^ Catalogne des manuscrits syriaques^ etc,^ cod. 128.
7. A. Scher, École de Nisibe, Beyrouth, 1905, p. 30.
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322 INTRODUCTION. [S]
enseignement provoqua de grands troubles dans Técole et dans tonte
l'église nestorienne. Tous les évéques protestèrent; mais le catholicos
Sabriso' le défendit, et voulut méme déposer Grégoire, évéque de
Nisibe, qui avait excommunié Hnana. La plupart des notables de
Nisibe ayant pris parti pour ce dernier, le roi Chosrau II ordonna à
Tévéque de se rendre à Caècar, son pays d'origine. Alors, la plupart
des écoliers, au nombre d'environ trois cents, se séparèrent de leur
maitre et, pour protester, quittèrent la Congrégation ^ Barhadbàabba
lui-méme était de ce nombre*; il devint ensuite évèque de Halwan'^; et
c'est en cette qualité qu'en 605 il assista au Synode de Grégoire pa-
triarche*. Il mourut probablement dans la première moitié du vii* sie-
de; l'auteur anonyme publié par M. I. Guidi le met encore en scène
pendant la vacance forcée du siège patriarcal (609-628).
Ebedjésus de Nisibe* attribue à Barhadbsabba le livre des Tré-
sors* en trois volumes; un traité de controverse avec toutes les reli-
gions; un livre d'histoire; un traité sur Diodore de Tarse et ses par-
tisans, et des commentaires sur les Psaumes et sur Tévangile de saint
Marc.
Il est à remarquer qu'Ebedjésus ne mentionne pas ici le traité de
Barhadbàabba sur les écoles; on pourrait supposer qu'il est le méme
que son ouvrage sur Diodore et ses partisans (u»oioja-j b^o., ièò^) ; mais cette
hypothèse ne paraìt pas probable; car le traité ne fait mention de
Diodore qu'en passant. Ebedjésus n'aurait donc pas eu connaissance
du traité de Barhadbsabba sur les écoles.
Barhadbàabba écrivit ce traité, à la demande de ses condisciples,
dans l'école de Nisibe, du vivant méme de son maitre Unana, ainsi qu'il
résulte clairement du contexte. Quant à la rédaction du document, elle
1. Guidi, Chron. Anon»; Chronicon de Séert; Amr, édit. Gism., p. 52. Dans notrt*
ouvrage arabe sur Técole de Nisibe (p. 33) nous avons donne à cette dispersion la date
de 582, que nous avions trouvée dans un manuscrit du couvent de N.-D. des Semences
(voir la n. 7 de la page citée). Tous les historiens étant d'accord à dire que cette dis-
persion a eu lieu sous Sabriso-, la susdite date me parait erronee.
2. Chronìque de Séert.
3. Ou Houlwan. Ibidem.
4. Synodicon Orientale, p. 214.
5. Apud Assémani, B, O.. Ili, i, p. 169.
6. Ce livre est cité aussi par Dadiso Qatraya dans son commentaire du livre d'Abba
Isale. Cf. Journal Asiatique^ janvier-février 1906, p. 105-106.
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[9] INTRODUCTIOX. 323
est postérieure à ravènement de Iso yahb d'Arzouu, qui eut lieu en o81,
puisqu'il y est question de son élévation au patriarcat; elle est aussi
antérieurè à 604, année dans laquelle mourut le cathólicos Sabriéo\ car,
ainsi que nous venons de le voir, Barhadbsabba était parmi les étudiants
qui, sous ce patriarche, se séparèrent de llnana et quittèrent Técole.
Mais pourquoi Barhadbsabba se serait-il séparé de son maitre
Hnana, lui qui, quelques années auparavant, s'était montré son admi-
rateur et avait méme appelé ses adversaires « ouailles de satan » ? On
peut conjecturer qu'il suivit le parti le plus fort.
Nous ferons remarquer du moins qu'en un endroit il est plein de
partialité en faveur de son maitre Hnana. Gar, après avoir fait allusion
aux désordres suscités dans Técole à cause de son maitre, il n'a garde
d'avouer, comme on l'attendrait, qu'ils proviennent de ce que Hnana a
rejeté les doctrines de Théodore de Mopsueste, mais il va méme jus-
qu'à déclarer qu'il était un des champions les plus ardents de l'ortho-
doxie de ce dernier.
Ne pourrait-on pas excuser Barhadbàabba, en supposant qu'ilaécrit
son traité surtout pour ramener la paix et la concorde dans la Con-
grégation? Car dans Tintroduction et la conclusion, Barhadbsabba
exhorte les écoliers à suivre exactement les règlements et fait tous ses
efforts pour les amener à vivre ensemble en paix et à respecter les
maitres.
IV. Réponse aux objections. — M. Mingana croit que ce docu-
ment est une partie de l'histoire de Barhadbèabba. M. Chabot le croit
ètre une juxtaposition mal coordonnée de deux ou plusieurs récits an-
térieurs, dont les assertions, avant d'étre adoptées comme decisi ves,
demandent à étre contròlées soigneusement.
Voici notre opinion.
1*^ Le traité ne fait nullement partie de l'histoire de Barhadbsabba, mais
c'est un ouvrage tout à fait à part : le contexte le prouve clairement.
2^ Rien ne nous empéche d'accorder à cet ouvrage une entière con-
fiance. Ce qui a porte M. Chabot a douter de sa valeur historique, ce
sont les derniers passages de l'ódition de M. Mingana, où il est ques-
tion de l'école de Séleucie et des patriarches Mar Aba, Joseph et Ezé-
chiel, et la confusion entre Narsai compétiteur d'Élisée au patriar-
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324 INTRODUCTION. :io:
cat et Narsai le fondateur de l'Ecole de Nisibe. Or la confusion entra
ces deux personnes ne doit étre nuUement attribuée à Barhadbsabba,
mais à l'éditeur, qui d'ailleurs nous en a vite averti. (Voir la page
32 de sa préface, n. 4.) Quant aux susdits passages, je ne crois pas
qu'ils appartiennent à la rédaction primitive; car : 1"^ ils ne sont pas
contenus dans nos manuscrits, et ^ le rédacteur lui-méme déclare
qu'il ne s'est pas propose de raconter Thistoire méme des fonda-
teurs de TEcole. En parlant de Narsai et de Barsauma : « Nous nV
vons pas, dit-il, Tintention de raconter Thistoire de leur vie, mais la
méthode de leur enseignement. » Pourquoi donc aurait-il parie des
patriarches Joseph, Ézéchiel, etc. ? a D'ailleurs, comme le remarque
M. Chabot, la contradictioi\ manifeste entre le passage où il est ques-
tion de l'élévation d'Iào yahb au patriarcati et celui où son prédéces-
seur Ezéchiel est représenté comme encore vivant, donne à penser ou
que la rédaction primitive a été interpolée, ou que Tauteur s'est servi de
documents qu'il a compilés sans critique. i>
Cette dernière hypothèse de M. Chabot-n'est pas admissible, car
Barhadbsabba etait contemporain d'Ezéchiel et de Isoyahb, pa-
triarches.
Les susdits passages, où il est question de Mar Aba, Joseph et Ezé-
chiel, feraient donc partie de Thistoire de Barhadbàabba, et auraient été
insérés dans le manuscrit de M. Mingana ou dans son prototype, à la
fin du traité que nous publions, par un copiste quelconque, comme sup-
plément. Si cette hypothèse est bien fondée, Barhadbéabba aurait écrit
son histoire au temps d'Ezéchiel, car il prie pour la prolongation des
jours de ce prélat.
Addai ScHER,
Archevèque Ghaldéen de Séert
[Note dbs éditeurs. — Le présent travail de M*' Scher (texte et traduction frangaise)
est arrivé à M»"" Graffio — après diverses péripéties — vers le mois de juillet 1905. Le
texte syriaque, regardé jusque-Ià comme perdu, a été écrit à la fin du vi^ siècle; il a donc
tonte chance de nous fournir des données exactes sur Técole de Nisibe fondée alors
depuis moins de deUx siècles.
Après la publication d'une partie de ce texte par M. Tabbé Mingana, M^ Scher a
adressé à M^ Graflin une coUation de cette édition avec une nouvelle introduction et deux
appendices. Cest ce travail ainsi complète que nous publions aujourd*hui.
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[11] INTRODUCTION. 325
Le titre de l'ouvrage est un peu obscur. M«' Scher l'a traduit en general par « Cause
de la session des écoles » corrige en « cause de la fondation des écoles ». Mais la forme
de cet opuscule semble bien étre un discours adressé directement aux auditeurs plu-
tòt qu'un écrit. Le soin que mei Tauteur à indiquer les deux a sessions » des écoles,
rune en été et Tautre en hìver (p. 393), enlln le fait que beaucoup d'autres auteurs
firent des compositions sous le méme titre — Micha Gramqaya composa jusqu'à cinq
opuscules sous ce titre, cf. supray Introduction, II, — tout cela nous conduit à proposer
pour le mot itòo., sans préjudice des autres interprétations, le sens d' introduction ou
prologuc (cf. Payne Smith, Thesaurus, II, col. 2877) et à voir ici un « discours d'ouver-
ture » ou tout au plus ce qu'on appelle en Àllemagne « une dissertation inaugurale » lue
certaine année « à l'ouverture des cours de Técole » de Nisibe.
Si peu intéressante que soit la première partie — tonte de philosophie spéculative, —
elle n'en aura pas moins le grand avantage de nous faire connaìtre en quoi consistait
un « discours d'ouverture de la session des écoles » à Nisibe vers Fan de gràce 590
(cf. Introd., III).
Nous avons respecté aulant que possible la traduction faite par M*' Scher; nous pu-
blions son texte tei qu'il nous l'a adressé. Il a d'ailleurs pu en corriger une épreuve.
M. Rubens Duval, professeurau Collège de France, a bien voulu relire les dernières
épreuves de ce travail; nous ne saurions trop l'en remercier.]
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)i^
T 302
^^JLe^lf i^ha^ù )cUb£Dt
M
)I ^K^ srt "% .^ òi-«K^/ ) * ^<v.p i6w.^9 ^--ifl; J. flQ,v>o;o .)ta^>; oila..^^
1 T tóa^^JfiN hilioduclio illa suinpla e njilice H2 iT) desideralur in ^ìn^.
' CAUSE DE 1.4 FONDATION OES ÉCOLES
compusi:k i'ak mah uauhadbsahha ahhaya.
év[^ql;[-: dk halwan
T :iti2
AYAM-PROPOS
Les ardii tPctPH habìles, *?ii jetiìiil \es frmdemonts d'iuì édifiee, y poseiit
ime pierre solide, qui s'adapte à toule la eonstruelion et peut la supporter.
De raùme, pour les arcliiteetes habiles de la crainte de Dieu, la première pierre
de leur parole dans rédilìcatioa de leur moniiment, doit »Hre mi ténioig^nage
de reconuaissancc poiir la boiilé du Créateur. La seconde assise, après la
première, e*est sa sagessc iixsondable ; el la lioii^ième, sa puissanee invincible.
(^)uiconque possedè ces troìs qualit/'s, n'aura aueun obstacle daiis ses oeuvres.
La nature des (étres) raisoniiables, bieu que gratiliée de la graudeur de la
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328 BARHADBSABBA ARBAYA. [14]
T. 302>>. JLa.^ :00| jLjLdjtO OOI Jl,ii^y^ ^^^^<M * QÒ^#-»No JtoN^ff» jL^^^-^ ^^^
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J90K.JL.M9 ^«biJoi «d/o :ia.idj99 %d/ j i n \ mK i V» ,>,J| i > '>9 ciK.a^j;9 ^
jK \ > ,>,i. lo ^<J\oi ^0 J|-di# ;|ftN? iiO i90 i-i-Sj; Ijo^k^ ^9 001 lo^
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<>yÌ0^9 otto S > ^ ^90^9 ^#^01 ^*j/ ^n j V»
«J^ \^l JioiK^ ;jK II I *> ft \k v> jl ^^ ^ ^ f ^9 I ^ nci\ """^À
1. LocQS vacuus in T. Adde forsan ^iSNéi» »o |ì3| LoA^o-
gràce, ne peut posseder ces qualités dans leur integrile et méme ce qu'elle
promet n'est pas sans alliagc, car sa bonté, parce qu'elle est aecidentelle, a
pour obstacl^ le mal; sa sagesse, paree qu'elle est acquise, a pour ennemie
T 302K rignorance; sa force, * parce qu'elle est débile et temporaire, est entravée par
la faiblesse. 11 est nécessaire en effet que les fruits répondent à l'arbre lui-
méme, que les propriétés de la nature (répondent) à ce qu'est la nature elle-
méme, et que les choses temporaires soient ce qu'est le temps, variable lui-
méme. Par conséquent, ce qu'elle promet (la nature des étres doués de raìson)
ne peut étre que sujet aux changements et aux variations.
Quant au Créateur des temps et des variations» aucune de nos faiblesses
ne peut Tentraver. Sa bonté se reconnatt à' ce signe que* ce n'est pas nous qui
Tavons prie de nous créer, selon le témoignage de TEcriture qui dit : Lr
monde sera coniUruii par bonté ^ \et la tefre est remplie de la bonté du Seigneur ';
et aussi : Seigneur! la terre est pleine de ta grdce^, Les textes analogues qui
manifestent la bonté du Seigneur envers nous sont innombrables.
Quant à son inscrutable sagesse, le bienheureux Paul, ce vase d'elee-
tion, en dit avec admiration : 0 profondeur de la richesse et de la sagessr
et de la connaissance de Dieu*\ lui seul est saye^; c^est lui qui accorde la
1. Ps. Lxxxix, 3; ce verset suil la Verslon PsiUa. — 2. Ps. xxxm, 6. — 3. Ps. cxix, G4. — k. Rom..
XI, 33. — 5. fb., XVI, 27.
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^
T 303'.
[15] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 329
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y o i M} Jyii>i^a.^f )Ljv-^Jo :j ^nìN; uNo j ftoTmN ^ o i m» Jlolo^b^ ^^^ :JooiJ
^9 Ot^^^bi^ >%rt> 1*1 9» OtKvì^Miyì jiid* Pilo li n ^J> ^9 jl/ •J^9j9 jVlffNì^N
jLjoi ^0 ^i > ^mi Joi^; ^^^! ^! [^ ^ *^lo .wC^^àOAo v^flL^ jLupoftoo
1. Locus vacuus in T. Adde **^/-
sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l intelligence^ \ qui a été
son conseiller*?
Quant à la grandeur de son invincible puissance, qui pourrait dire que
quelque chose pourrait lui resister? C'est le Seigneur qui a faii la terre par sa
puissance^; il donne * de la force à ceux qui sont affaiblis. Qui est semblable à toi, ♦ T 303-
ó Dieu tout-puissant * ? 11 y a cncore beaucoup d'autres textes qui nous mani-
festent sa toute-puissance invincible.
Or, trois choses empéchent la nature des étres doués de raison et créés
d'accomplir le bien, ce sont : le mal, Tignorance et la faiblesse. Or, comme
nous venons de le démontrer par les saints Livres, aucun de ces obstacles
n'existe pour Dieu. Regardons donc attentivement les attributs de Dieu et
rejetons loin de notre pensée tout ce qui pourrait nous adliger; considérons
que Dieu nous a créés par sa bonté, sans que nous l'en ayons prie, et que, par
sa sagesse, Il a fait en sorte que nous ayons une doublé vie : vie de mortalité
convenant aux indigents et aux étres appelés à s'instruire, et vie des parfaits
convenant à la félicité des justes. Mais par sa bonté II a voulu, par sa sagesse
Il a administré, et par sa puissance 11 a perfectionné. Et la preuve des oeuvres
de Dieu, nous la prenons de ce monde : de méme qu'Il nous a créés, Il nous
1. Daniel, 11, 21. — 2. Daniel, xi, 34. — 3. Jérém., x, 12. — 4. Ps. lxxxix, 9. r^ 1
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* T 303'-
I
3:^0 ^^^ BAHIJADBSABlìA "A UBAVA. [16]
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I^M^.^ fcoOfO JK.JLa-lf jLlfOM.-^ t.«0|o£<^/9 l ^ t --^* |jLiJL>^ |jO| yoK^CU^fO 10
1 '^j K % ^. )lo*,^^^o ffouo :)lo|lo JÌ^eb.0 P^i - "^ "^ jaV^ao f^to^o f - ^'^'^f
io
rcssuseitera par sagrAt^f^, ot par sa sagessc II nous transportora d'ici au ciol,
vi cette puissaace, qiie rieii no pout entravor dans notit; premirre éducation
(l'ormatinn), nViiira encore auciiti obstaele dans iioti'e ileuxièmo iiistruction
(la rég^hiération). Par c^cmsequeut c'est avec une (*onnaissaiice saiiie et uni*
T 303K raison droite que nous devons considérer les oeuvres ' de Dieu et conipter
conimo de (grand) intérèt luut ce qui e^t di^i à son at-tìon.
A canse delafaiblesse tic nion corps, qui languit. l'on^tannneut dans lesdou-
leurs et dans diviM^ses nniladies, je ne pnuvais vuus parler meme un seul jour^
Mais Dieu, qui connait votre application el votrc amour envers lui, vous qui,
pour lui, ave/abandonnc vos pays, vos parents, et, href» av* z meprisé le plaisir
de ce monde pour n'aimer el ri'afreeiiouiier que cette oecupation (entretien) J
spiri tnctle, qui illumìne les i\mes et tieni lieu de sei pour ceux qui unt perdu
le goiU de la v^rìté et de la nourriture celeste, vous qui avez préfére Texil
(Sevia), les soulFrances, les donlenrs, les privations, les fatigues, les labeurs,
les veilles et une vigilance assidue à r<Hude des Livres divins» Dieu, {dis-je)r
ni'a fortifié par sa grùce et ma seeouru. Et non pas que j'en fusse digne,
mais e'est pour que vous ne denieuriez pas désonivrés, c'est pour que votre
peìue ne suit pas vainr. Ku effet. c'est Thabìtude de la grAce iliviue d'agir
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304V
[17j CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 331
otto ^ i ^\ * a^^^ r^f^ òi^tOLA >otlniVìM^V)o oilri^>^ y/ jl/ :|K^;;d * t
oilftN n ^ ^ ^ vj*^! oitotinr|ffcv>> ^ oout lv^u»)i-^ *V*h* ^'^^^"^
I VKi\ l o I iiV>)L:> ^u« 1^9 ^oio .^Soi^^^to yln\Hrt>f Jin^vìi^ y>\\f
J i g mV> jffKivti^ y Vn n iifto > t\^ ou«09 io^i^ad ooi ;> i»*>Ka/ )Lj>^;;àeo
1 n if O lo2^;0 |oC^ lo2^9 j VI »j yO i flif y^l llt\\ifì» jL^o^ oou^L/
|oC^ ^^oiOfCi «N^ a^ooi; oòò^ yOJ^joKjLio iJildK^t Jlt^«> ^o yO-o^iKjo
JINvìK^ jlo I >»ii>io Judit ^«oi ^»oi!S3 ^^01 tK^ ^9 ^ KsLflDoU/
K^jLio-^ ^«QiJS^ ^ il Net ^/ •JLibJ>Us.^o jl; 0tt,oiV>iiìV9O oila^eubxojd;
> iCij ^9 i»cn "> :> toi "> yoKnVìrtì^Kv) \J^ voKj/ jl/ :ooul/ |ìvì»>ìvì\
ainsi; c'est encore elle qui est la cause de la formation du monde et de notre
première création. Car nul ne pria Dieu de créer les créatures, si ce n'est sa
gràce et sa miséricorde. Il montra et manifesta davantage * sa gràce par ses * '^ ^^■*
paroles envers nous, par Thonneur qu'Il nous fit de nous gouverner, par sa
sollicitude à notre égard et par la rémission de nos fautes et de nos péchés.
Bien que nous ayons été sans cesse ingrats et pécheurs, par sa longanimité,
11 nous a supportés par des lois vivifiantes, qui, de siècle en siècle, ont été
établies pour notre profit, surtout par la loi, qui, par Tintermédiaire du bien-
heureux Moise, a été donnée au peuple d'Israel, afm qu'ils pussent acquérir
Famour de Dieu et Tamour du prochain, qu'ils s'éloignassent du eulte des
idoles et reconnussent celui qui est seul Dieu vrai et éternel.
Après toutes ces choses, pour conible de bienfait, nous avons eu ce don
glorieux et ineffable, à savoir : la venne du Ghrist, par les mains de qui a été
répandue sur nous tonte la richesse de sa bonté et de son incommensurable
miséricorde. Quoique toutes ces gràces soient communes à tous les fidèles,
loutefois c'est vous qui en jouissez le plus, parce que vous les étudiez et y
méditez et parce qu'elles sont pour vous un délice et une rémunération excel-
lente, plus que tonte sorte de richesse.
PATR. OR. — T. IV. 23> T
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332 BARHADBèABBA ARBAYA. [18
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^yOdjK^ ^^! ^^Q^^ Vf^/ ^l yC^^i^^ jjtiou ^#\0|0 |K^ > aXo»
1. Locus vacuus in T. Adde tt^^o» l#t»ft-^o.
Vous savez en effet d'où vient Torigine de cette ìnstitution, quelles farent
* T 304»'. les causes * qui la firent supprimer d'Édesse et la firent fonder dans cette ville
par Mar Bar-Sauma, évéque, et par Rabban Mar Narsaì, prétre, hommes
vertueux et divins, et comment, après leur mort, non seulement elle ne tomba
pas en décadence et en mine, car Dieu Tagrandit et la fit prospérer davan-
tage, malgré les agitations et les troubles suscités contre elle, de temps a
autre, par Topération de Satan. Des avantages appréciables en déeoolè*
rent sur le royaume des Perses comme en témoignent les institutions issnes
d'elle et qui existent maintenant en plusieurs endroits; or, pour toutes ces
gràces nous ne pouvons remercier assez Dieu, de nous avoir rendus dignes
de telles faveurs. Quelle sollicitnde n'a-t-Il pas à notre égard, nous qui n'en
sommes point dignes! Nous prions donc Dieu de la conserver (cette écoie),
de la maintenir et de la consolider étemellement.
Vous aussi, vous devez vous efforcer à vous appliquer au travail, à obser-
ver, en en tirant profit, les règlements qui vous sont prescrits et que vous
ont transmis* vos prédécesseurs, afin que vous aussi, vous transmettiez ces
biens et ces avantages à ceux qui vous succéderont.
1. Les staluls de TÉcole de Nisibe sont conservés dans te Synodicon Orientale; ils onl été publìé«
en 1890 par M. Guidi : Gii statati della scuola di Aisibi, dans le Giornale della società Asiatica /te-
liana, voi. IV (1890), p. 165-195.
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CAUSE OE LA FONDATION DES ECOLES.
1. Hìc desìnil inlroductio et mcipil codex 109 nosLrae bibliolUecae (G). — Pùslhac ìexlus sutiniur e
ccHiire 109 (Cj et adjiiiiims viiiiiiiiles lecUones cudicis 82 (T). — 2. T ^^^»t/, _ 3^ y l>* oi U-^t :
J' :ii)b*
C 26-.
ÌU
Pour noiis, * noui^ reraercious aussi votre saiiiteté; car vous ne cessez de • T ao^T
noiis réveiller ci Je iious exhorter à iiuus occuper sana lassìtuJe et saiis
négligence» ni ennui de ce travail Nous pri^ns Dieu de vous accorder un ca3ur
eii vue de T intelligence, de la eonnaissance et de la compréhension de ce qui
est nécessaire et de ce ponr quoi vous étes venus ici» aiìn que, après avoir pro-
fité et l'ait profiter les autres ici, à votre retour dans vos pays, vous puissiez
paraitre comme des astres dans le monde, vous instruisanl et instruisant et
donnant le proflt de votre savoir k beaucoup, ailn qu'ainsi vous puissiez
ramener les égarés à la ci-ainte de Dieu et engendrer et produii-e des eiifants
de vcrtu par la gràee el la miséricorde de notre Dieu, auquel soit rendue
gioire dans tous lc3 siècles. Àmen.
Tout (^tre existant peni étre compris et examiné de trois nianièrcs (Ta;.;) :
en lyi-meme, par rapport à ce qui est au-dessus de lui, ou par rapporl k ce
qui est au-dessous de lui. Ainsi, quaiid nous dìsons de Thomme qu il est hme
et corps, nous parlons de lui d'aprés ce qu'il est en lui-mi^ne; lùrsque nous
disuns qu'il est Dieu, nous lui appliquoiis ee qui est au-dessus de sa nature;
enfiu, en disant qu'il est boiuf, aigle, ver, puce, nous lui attribuons ce qui
est au-dessous de sa nature.
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I
334
BAIUIADBSABBA AHBAYA,
[20;
T 305
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♦ T 306*
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:JV-*t^j );oi y|o *oói J.^»ooi '^..oioK^/o *.^,«oioK.a^ |^a.^ooK:^q ÌJs^I v^i^^ y/
: ^^ot^lf K— s |ootf ^^^ y»^ foAo :JLooi ^^1.,^^ U\^l ^do o^ K^| M^^
'^K.^o JLooif ""^.^.^ óuK^I fK^Ì-^o .001 )Litw|i ""^^.^sào %*oioK^/ ooi
4
Ouiint à Dit^u, los i*tres cróés en parlont * Av ileux oianiòr**s : ou bion fu
Jisant ce qu'il osi nu hii-nii^mo, ou bieii cu lui atlribuaut ce qui lui est infé-
rieur. Mais nous ne pouvons rien lui appHtjuer qui soit au-dessus de sa nature.
Cai% si nous disons t}u'il est FKtre éternel, TEspril infini, la Cause de tout,
nous le dénnissous tei d*apres sa nature propre. Si au conlraire nous disons
quii est eoriiposé, eorporel^ privt* de counaissance, et nécessiteux, nous lui
applÌ4|Uoiis ce qui est au-dessous de Tordrc et eu deliors de rexactitude.
En effet, quoique ee mot : e.s/, soit couìrnun à tous les étres et aussi à un
seuI étre, toutefois c'est à Uieu seni qu'il convieni et s'applique exactemciit :
parce que toni ce qui existe est ou eròe ou non créé; or, de mórae que pour 10
ce qui rep;arc]e Tètre créé, le mot fuit est anterieur au mot enl et t]ue celui-là
est la eaust* de celui-cì, ainsi, pour ce qui regardo Tétn* non erée, le mot ens
ivkrtìus est antérieur au mot vst, et c'est le premier qui est la cause du sec<uìd.
Car sii existe et sii n'est pas fntìi ,Tiennis il est eréé; or^ si cela est vrai, il a un
couunenccment, c'est à un autre quii doit son existeace; et ainsi, il serait égal is
à tous les ètres daus ces deux états, en tant quii a étc eréé et cu tant quii est.
* Or, si, ainsi entendnc, cette liypotlièse est absurde, Dieu est parce qu il est
rÈtre; et la créature est parce qu'elle fut créée et eut un lommencement.
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* G 27'.
* T 306^
[21] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 335
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<>JoÌ^9 0U«09 ^v/ "^9^ jl %AJ/ loÒ^jbt
^ •
a. T deest. — 2. T lo« *^«o6w»i. — 3. T "^^f^ *^«o^*/. — ^i. T (»» i j/) (sic) \»y* — 5. T
deest. — 6. Lege >/ P^
11 est donc ìncontcstablement certain qu'il n y a qu'un seul étre qui soit,
dès le commencement, avant tous les étres. Il y a méme à dire que non seule-
ment (la locution) : étre seul avant tous les étres, mais méme le mot in principio
ne lui conviennent pas. Car tous ces termes ne sont employés que par ana-
logie. Dieu, étant de tonte éternité, n'a ni nom, ni appellation : il est au-
dessus de tonte dénomination. Il n'a pas été fait, et n'a pas eu de commence-
ment ; car ces mots : exister, commencer n'étaient pas encore connus , sinon
dans la connaissance (divine) qui pénètre tout. Lui seul était de toute éternité;
il jouissait, comme maintenant, d'une ossence heureuse ; il habitait dans une
lumière resplendissante , d'une manière indicible et insondable. Mais il se
connaissait lui-méme, et il était connu par lui-méme en lui-méme et de lui-
méme comme maintenant. Mais il est impossible aux étres raisonnables de
dire et méme de penser de quelle manière Dieu se connaissait : Nul ne connati
le Fils, dit Jésus-Christ, que le Pere^ et nul ne connati le Pere que le Fils\ Saint
Paul en témoigne aussi : Qui est-ce * qui connait ce qui est en Vhomme, si ce' n est * T 3o6^
l'esprit de Vhomme qui est en lui? De méme aussi personne ne connait ce qui est
en Dieu, si ce n'est V Esprit de Dieu^.
1. Matth., XI, 27. — 2. I Cor., 11, 11.
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T 307-,
T 307-
336 »-^- BARHADBSABBA ARBAYA. ^ [22J
^ArAj^itw^ |Jj ) ^ Xi^ vj ì^^k^v ooi I ^s^^v :]ud^09 )ooi; ^^ V^K^ ^^1
:).-a.3i.J; JLfc^— o ò||^^^»t| l^^^i».^; |Jk.j^if JEs^m^VoIo Jt * S i ^^ K^»^.^,^
albus. — 6. T ^ -- :. ì' bl- - H. T ^o^ v^o. — \k T deest.
1. Il»i derive de ftewpia, — 2. Rom., i, Ì\K — a. Malth., xi. 27. — 1. Jean, xvn, tì.
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Dieu, existatit f^n ses propres attributs, d'uno manière in<^xprinuible, la
pensée no ppul pas saisir cette pssence divinr, avoe laquelle In ti»nips qui
uommence par li^ mouvfrrient et Ir mouvement qui est iuliér*'ul à Tessence,
sont incompatibles* C'est la profoiideur des profondeurs, iusoudable et introu-
vable. La pensée n'a pas de srntier pour marclirr jusqu'à cette majesté divine
qui vsì au-dessus des aentii^rs et dt s cliemins piaticables de la pensile, ce
coursier agile de l^àme. La pensée n*ayant pas de sentier pour y marclier, la
parole elle-méme, coursier rapide a quatre pieds, faiblit et sr* voil obligée
d'interrompre sa marche : car Tacuité di- la pensée, qui est le guide et
la maitresse * de la parole, se trouvant éblouie et aveuglée, elle devìcnt
incapable de contempler cette lumière majestueus^e, à moins que Notre-Sei-
gneur, par sa bonté, ne nous Tasse la gràee de nous révéler et de nuus faire
connaitre sa nature, ne fùt-ce qu'élémentairement, comme le dit saint Paul :
La connaissaììce tir [ìiea a étv rrvf'lée t'ìf eu.r; et, montrant coniment cctle
connaissance a été révélée, il ajoute : c*esi Dieu (jui !a Icur a rérélée et a aons,
Dieu nous Va rérélée par mn Esprit', Et Notre-Seigneur a dit : * [Nuì ne connaH
ìe Pere siìion le Fits] et eeluifi qui le Fils a ara roala le [aire eonnaìtre^, J'ai mani-
feste rotre nom awv hommes\ Autrement cette parcelle méme de connaissance
e 28'.
* T SO?»*.
* G 28^
[23] CAUSE' DE LA FOXDATIOX DES ÉCOLES. 337 "^^
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1.T ^j »^/ >/• — 2. T Ic^^^j oM»o. — 3. T 1»-^2»^jo U^j V« J-^oa. — 4. T UjWo ll^s^ hmi^. —
5. T l»P/o. — 6. T •- •- "^^ — 7. T •- •- "^^o. — 8. T »3ot ^«.
ne pourrait jamais fixer son regard sur Tessence divine. Car ce qui lui
est propre est ineffablement inaccessiblc à la pensée et à la parole des
créatures.
Le fait de savoir méme que nous ne connaissons rien, échappe, je crois, à
la connaissance. En effet, celui qui aflirme qu'il a compris les choses incon-
naissables, est inférieur à un avorton : car il est dans une absplue ignorance ;
s'il reconnait Dieu comme inconnaissable, il sera reconnu par Dieu lui-méme
comme un sage.
L'essence divine étant ainsi, voyons comment nous pouvons apprendre à
la connaitre et quelle est la différence entre les créatures et leur Créateur.
Quoique ce mot créature soit un terme universel, il renferme cependaut plu-
sieurs genres et plusieurs espèces. De méme que les mots : esprit, eoìys,
nature, étre, quoiqu'ils n'aient apparemment qu'une seule appellation, ce nom
cependant s'applique à plusieurs étres et à chacun de ces étres qui sont
distinets et ne se ressemblent pas, qui sont différents et ne se convien-
nent pas, ainsi le mot créé, quoique unique, implique dans sa signifi-
cation d'autres noms. Farce que * tout ce qui existe, est ou substance (oocita) ♦ t 307»'.
ou accident; chacune de ces deux divisions (substance et accident) se
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338
BARHADBSABBA ARBAYA/
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♦ T 308»,
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jLdjboo toft fi i/o ou^t-d jl/ :)LiLJVd ^^oioK^/t ^#oid o^ :^)jopo ^ |i\v)o
1. T *^«oLft-l.» li^Voa^o \t^l JajII. — 2. T U^o. — 3. T P^o- — 4. T ^J. — 5. T sic. U^^ C.
— 6. T »*^^»o. — 7. T M4«^ ^ l>o0o.
ìL^»^
• T 308\
subdivisent en d'autres espèces (modes) qui en décòulent. Ainsi toute subs-
tance est matérielle ou bien immatérìelle.
La matièrc, en outre, se partage en plusieurs autres subdivisions qu'elle
implìque, à savoir : eu matière animée et inanimée, sensible et privée de sen-
sibilité. De méme la matière animée se répartit en d'autres divisions : en
matière vivante et matière privée de vie, en matière mobile et privée de mou-
vement. De plus, ce qui est vivant et qui se meut se subdivise en d'aulre$
distinctions qui lui sont subordonnées, c'est-à-dire en raisonnable et non
raisonnable; les substances raisonnables elles-mémes en spirituelles ou ani-
mées; et les substances non raisonnables en vitales ou non vìtales. L'éire
spirituel se divise en fini et en infini, en éternel et en temporel, et en celuì
qui est la cause de tout ou Teffet de la cause de.tout, qui est Dieu.
L'excellence d'un étre ne consiste pas dans le fait qu'il existe, mais dan<
ce qu'il est et dans sa manière d'étre; car celui-là est universel, ceux-ci sont
individuels. Ainsi le boeuf est plus parfait que la pierre, non pas à cause do
sa corpulence, mais parce qu'il est vivant et sensible; le roi * et le prétre Tem-
portent (sur le peuple), non pas en tant qu'hommes, mais à cause de lem-
dignité et de Thonneur qui leur est dù. L'ange est au-desaus de rbomme par
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[25] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 339
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^/ :ooi ^^V^iLfiLi w^^t ^^^ ooi * jlo .JLiumÌo jK-^yiV-do Jìoa.^ òi^ ^/ :ooi *
•JLJ^Soi 1^9/0 JLSjLd y^l :ooi jLjULfij 001 Jj-o; ^^^ jlo JK^vi ^«oibo
<>|Kjllfijo jLlojbo ^l :ooi jL^ona^ooi Iju^ ^^^ ooi jlo
_ 3. T '^.^^v — 4. T I ^»"i»^ ». — 5. T »*^o. -1 6. T ^j (ia^o^v _ 7. T Ìiic locus albus. —
8. T UoMo. — 9. T U^- — 10. T
C 29^
T308»'.
son immortalité ; et Dieu est supérieur à ses créatures par son essence et son
éternité : c'est ce qui lui est propre. Quant au fait de Texistence, il lui est
commun ainsi qu'à nous. Et de méme que rhomme est plus parfait que tous
les corps, non pas en tant que corporei, mais en tant que raisonnable; et que
l'ange est plus parfait que tous les étres corporels, non pas parce qu*il n'est
pas corporei, mais de ce qu'il est vivant et immortel ; ainsi Dieu est supérieur
à tout, non en tant qu'il existe, mais quant à sa manière d'étre.
Malgré cela, quelque grand que soit Dieu dans sa nature, quelque élevé
qu'Il soit dans sa majesté, et distinct des autres étres, Il a accepté, pour
notre instruction, qu'on parlàt de lui selon le langage concret des créa-
tures. Dans la science méme, nous trouvons que les distinctions inférieures
prennent le nom des étres supérieurs; mais les étres supérieurs ne se
nomment pas du nom des étres inférieurs. Ainsi l'homme est un étre vivant
et raisonnable par son essence; or tout ce qui vit, comme les animaux,
la volaille et les iùsectes, n'est pas homme ; de méme * tout ce qui vit n'est ♦ T 3o8\
pas animai, comme les plantes; tout ce qui est nature, comme la pierre et
la matière brute ('j>.tq), n'est pas anime; de méme tous ceux qui sont de la
nature ne sont pas corporels, comme les anges et les àmes.
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e 30",
'T3W.
340 BARHADBSABBA ARBAYA. ,^6]
Jl/ :w.oioK^/; "^1^ <^^\ oK-ao ^XAto^ vooi^^ ^.\oi\ o^ t^o JI/
a-3t-aK.^\o )Lo^ JK^und ^JioSj **|v«ci^ ^ ^^ Jjoj JL^t JUo/ ^
V-rfb^ a2^ J. .ib.aooK,^ JiiSv> y^^^ ooi; ;|»>>i |ino> oi^ '^^^'-^! ìl^l
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:'i.dtJ juVì m\ yj V^H^ JnV>fl> JooM jl^ad ^*>rii>i :ooi JLooju» y^ Jioioj
yoalSi hs^l ^ ^02^019 :^ t-^a^ J;oi ""^^^^^oo ,y^fu jpoa^ x^outl
1. T ^ iftj ^01 ^^..éAM^ ;..^'^^. — 2. T deesl. — 3. T l^a:^a..ftM W. — 4. T »m.a«*|;a*^. C addii
in margine i >a^o«* ^1^ V<t^^ '- U*^ ^o |li;d ^ ^«av6o«o t U::*fiA9 \hstA ^pcia ^o^^* ^«i : o«- — à. T
Uo^sj ^«^. ~ 6. T H«^- — 7. T »^ Aa^wv
Mais, quoìque tous les étres rentrent dans ces divisions, cependant
la science touchant le Créateur et la créature ne se trouve que dans ces
deux catégories, c'est-à-dire dans les anges et les hommes. Mais comme
nous sommes trop faibles pour fixer notre regard sur cette esseuce divine,
Dieu pla?a en nous une lampe invisible, qui est notre àme; il Fa remplie s
de rhuile de la vie immortelle ; il la munit des multiples mèches qui sont les
pensées douées de connaissance ; il y répandit la lumière de rintelligence
divine, par laquelle nous pouvons voir et distinguer, comme cette fcmme
qui avait perdu une de ses dix drachmes, les ceuvres cachées du Créateur, et
parcourir tout le riche trésor de son royaume, jusqu'à ce que nous trou- r
vions, nous aussi, cette drachme empreinte de l'auguste image (cixwv) de
Féternel Roi des rois, (C'est ce que nous ne pouvions jamais faire), sans
cette lumière divine, comme dit saint Jean : Cest en Elle quétail la vic^ et
* T 309-. la vie était la lumière des hommes * , à savoir la force intellectuelle, * comme dit »•
Notre-Seigneur : Si la lumière qui est en vous est une obscurité, quelle sera vaire
obscurité ^ ; si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dan:; une
fosse ^. C'est pourquoi il nous commande en disant : Marchez pendant que
1. Jean, i, 4. — 2. Matth., vi, 23. — 3. Lue, vi, 39.
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[27] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 341
JK-à^i^ ^jlt V \ft ^f I VI i .ii Jlt tJK-^ojJSs. JK-MLXMbd |J.ab^^^f lioiQJ
J i tto*) s%m y\ 1^ ^l^il ^^^ ouM :W! ^Ift^ oiK^^.^ ^2^^^!^ ^IfKd
:|LajcL9 Jaci»aLM o^dij/ |;oi^ V-A^)òop^ •oì^V'lm ^^^-^^ qju/o ^ ««oioK^/
^oiK»ad|K.ao oiKJb^^ ""^wbiidoi ói-^K^/ «oiJ^ ^o^-d;!-! jiooC&^t [ vì ì %d/;
JK, ,11, ,\fio l-jooi :|KM )LjK..^iS|^ JUl^ oCS. K^/; jfoi :Jv-ì^a/ ^! ì^^
jh<^cujo JK^ ^9 CUOI lUì^l Ji^^ * ^»|\ ìKvì ^#^01 ^:mo :JK\i>i^eo
I VI a ^ >i I ,VI ,11 fot ^b^/ yOOU^^^ ^O ^^bX^ ««OloK^/ ^9 l^^i^ .jLlAdvO
|>1^^^J^ Ki^N^ oiJ^jl óò^ Jt-^^:^ |n»oìN ^va|; |)^9j ^i^w^v-dODo
JK I » ^^ ^,^ 1^ Ji^^-^'t-' jl; ^Ji ^v ^;^oo^ wb^a.^9 "^ |9igni ^o
♦T 309^
C3f
1. T ttjo.— 2. T U»o»o OOI 1;^099 001. — 3. T hic locus albus. — 4. T WW u::3i. — 5. ToOMtA^o
sic. — 6. T lfr»;aoo. - 7. T »oU» C- — 8. T desunt
vous avez la lumière de la raison, dans la sagesse divine^ de peur qne les ténè^
bres de Verreur et de Vignorance ne vous surprennent '.
Gette intelligence raisonnable et éclairée, qui est Timage de son Gréa-
teur, a eu le privilège d'habiter en deux endroits : une partie habite sur cette
terre, où elle est revétue de la robe corporelle, et où elle se conduit dans
le bercail de chair; et Tautre partie a eu le privilège de marcher là-haut dans
la plaine fluide de Tair (oióp) : ce sont tous les étres (TayjAa) spirituels.
Mais comme notre parole a pour objet Tintelligence qui est en nous,
Yoyons eomment elle est en nous et quel est son siège. Les philosophes
grecs se trompèrent tellement qu'ils lui attribuèrent méme le nom de di-
vinité. Son principe et sa raison d'étre, c'est Tàme qui est liée en nous et
qui a trois facultés intellectuelles, à savoir : l'esprit {mens)j le sens (interne)
et la pensée. De ces trois facultés en naissent * trois autres qui sont : le désir, • t 309»».
la colere et la volonté. L'intelligence est au-dessus de toutes ces facultés,
comme un cocher (i^vtoj^o?) sagace et un pilote (xuSepvYiTn?) habile, dont le re-
1. Jean, xii, 35.
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* T 310'
* C 31''.
342 BARHADBSABBA ARBAYA. [28:
)o^ ^^..^lA^ jlt ^l :)bt:M jLiLSj; )o^ ou^^y^^■^\ jK-ibjKjM,.^ JK-^i^oi^
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1. T t'O'^o^^^^o. — 2. T |to»AAi». — 3. T decst. — 4. T ^»^- — 5. T *«»*2:«»oN ^oitasftausaa. —
6. T hic locus albus. — 7. T <a2o-
gard plonge dans le lointain et écarte sa barque chargée de ces trésors, des
écueils de Terreur et des tempétes de Tignorance ; par les premières facuUés
intellectuelles , elle épure les forces cognitives de Tàme, pour qu'elles ne
prennent pas une chose pour une autre, mais pour qu'elles saìsissent la
vérité et la certitude des objets; par Tautre partie pratique, elle purifie Ics
forces animales de l'àme, elle les predispose de ielle sorte qu'elles ne se com-
portent pas inutilement mais que leurs mouvements soient conformes à
Tequile et à la convenance.
Mais, comme les facultés sur lesquelles elle domine, soni diverscs et dif-
férentes entre elles, pour ne pas faire naufrage à cause de leur diversité et
pour ne pas perir à cause de leurs contrastes, Tintelligence procura, comme
le nageur sur les flots de la mer, en guise d'outre et de barque, le navire
neuf du raisonnement, afin que par lui elle pùt marcher sans crainte sur la
surface du monde, et qu'en fait de perles et de pierres précieuses, elle en
* T 310'. ti rat la sagesse de la crainte de Dieu, * qui s'acquiert par une connaissanco
droite.
Et, comme tout ce que renferme la science se partage en deux part5,
à savoir la théorie et la pratique, il faut savoir que la perfection de la
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T SIO»*.
[29] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 343
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1. T KaiSMftM. — 2. T *a*fti» UaoAM 3. T tt^. — 4. T i^ftifio^o»*» ,•* ftio» Ko«&«mv — 5. T de-
sunl. — 6. T Ù>;* |6ua::*»fio. — 7. T Uf*fi^ ot-
théorie consiste à saisir et à comprendre exactement tous les étres, et que la
perfection de la pratique, c'est Texcellence des biens (les bonnes actions).
Et comme la théorie et la pratique ont chaòune son oppose, comme
Tombre a pour oppose le corps, et Taccident la substance, c'est-à-dire comme
> complément de la théorie et de la substance, la nécessité du raisonnement
s'imposa comme moyen, pour nous aider à distinguer cette opposition de
la complète perfection de chacune des facultés de l'Ame. En eflfet, si le com-
plément parfait de la théorie est la connaissance exacte de toutes choses
existantes, il est clair qu'elle a Tignorance pour oppose. Aussi avons-nous
io besoin du raisonnement pour distinguer la vérité du mensonge; car ce qui
se révèle comme étant vrai, nous le saisissons par une conviction saine qui
est basée sur la connaissance des choses; et ce qui est reconnu faux par le
témoignage d'arguments véridiques, nous Tabandonnons comme contraire à
la vérité. Il est donc évident que sans la raison, il ne peut étre distingue
15 et connu convenablement par ceux* quijugent humainement les objets. Car *T31o\
celui qui ne parie pas par l'Esprit de Dieu, sa doctrine, pour étre crue par
les auditeurs, a besoin de preuves basées sur la raison.
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e 32
3^i4 BAUIJADBSABBA ARBAYA. [30] I
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:|K^iJL^^ IK^f^b^f m^Lo|o :)lQj|:a>Vì ->o J.:xi^gD|^ ó^i3o :|^t/o Imì,^
L T IjIc Iocus aibus, - 2. T li4a*^- ^ 3. T ileest. — 4. T U « jtai»of , _ o. T "^-sw- -^ «, T deesl.
11 f^ii est de m<>me de cette seconde partie, qui est la pratique. Car sì sa
perfectioii consiste dans 1*^ choix des bomies actions, eomme oous Tavons
montré, il est clair que lo contrairo du bien^ c'est le mah Or, dans celle
parile aussi, nons avons besoin dn raisoimenient, poiir distingiier le bien
du mal, de peur qu'en poursuivant Ir bien, iiuub uc choìsissioiis, sans le
savoir, le mal et irabandonnions le bien. Personne, en efTet, n'exalte, de
propos deliberò, le mal et ne blAme le bion. Or ce qui est montré par cet art
conime bien, est véritaljlement un bien; et ce qui est uiuntré comnie mal, il
faut nécessairemcnt qu'il soit réelleraent maU
Par cet admirable instrnment (^pyxv^vj du raisonnemenl, rintelligence
dessine toutes les augustes images de la science ccrtaine; elle erige (fail)
une glorieuse statue (àv^Jc^i^i d'après le type originai. Or pour que la tliéorie
et le raisonnement de rintelligence ne demeurent pas inaetifs et sana utilité
♦ T 31 1-. — car elle uavait pas d'alphabet poui' construire des noms et épeler, ' pour
s'instruire sur cette essence (divine) et nianifester la puissance de celte ma-
jesté — il a fallu pour Texercice de ses faeultés el comnie signe de sa liberto,
que son Créateur lìt cette corporéité, qu'ij Tornàt de forces et de couleurs,
la divisàt en genres et en espèces, la distinguAt par des ligures [a/r,uia} et
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♦ e 33V
311''
[31] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 345
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JLMiJb^ f.^eo; ^^9 9|/; |K..Mb^9 |K.^^AA òòo vOmN^m U^^oji ^ooi^ K^/
yii >\n Jl. > .ili ■:> ^>^! «V^^^/! y^l UdVooo JLiVXo^ jfliS; .^i^ JfiwivN
1. T deest — 2. T »^a^^ U^^- - 3. T W^^c -^ 4, T Iilc locus albus — 5. T deest — 6. T
\xs^ ^oi« ÌMOf — 7. T ^•
des opérations, lui accordai des propriétés individuelles, et la plagàt dans ce
vaste intervalle qui est entre le ciel et la terre. Il a dispose et écrit, pour
ainsi dire, sur un tableau, tous les corps visibles, afin que Tintelligence y
lise, (et) puisse connaitre par eux Tauteur de cet enseignement — comme dit
Paul : Ih demandent Dieu et le cherchent, et e' est dans ses ceuvres qu'ils le trou-
vent, — afin qu'il possedè des biens excellents, jouisse de ses beautés admi-
rables et mette sur sa téte une couronne de joie, ornée des beautés et des
louanges de ce Maitre excellent.
Les nobles créatures, qui sont invisibles, habitent les espaces supérieurs
et les vastes régions du firmament : Cet homme Gabriel, dit Daniel, que j'avais
vu en vision auparavant, vola promptement et deseendit du ciel * . Notre-Seigneur
dit aux Juifs : Désormais * vous verrez les cieux ouverts, et les anges de Dieu * T stt»».
monter et descendre vers le Fils de Vhomme ^. L'échelle de Jacob aussi démontre
Texistence des anges, qui ont le pouvoir de cultiver cette plaine immense
de Fair, depuis le haut jusqu'au bas, en y opérant des changements utiles et
fortifiants : lls sont puissants en force, est-il dit, et accomplissent ses ordres, et
sont ses ministres qui exécutent sa volonté^.
1. Daniel, ix, 21. — 2. Jean, i, 51. — 3. Ps. cui, 20.
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* e MK
* T 312*.
C 3'i\
340 BARHADBSABBA AHHAYA. [12]
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^ oi*fL3b...^oo ^^ooi^ ynrc\\» )oou JJi : Jy:ia.,J^s.^ ^^«oicL^ff |Ioj^-^n^v> >f ftoi
* T ai2r
Mais, alln quo cf»ltc antro partio infoi ieure no s'attristo pas et n'eiivie pas
la gioire do la partie supérìoure^ sa ciunpague, Dieu riionora du noni de
son imagf el de sa ressemblaiice, rt lui accorda le nom de sa divinité : J'ai
dit, es(-il ocrit : rous étes dieitx et nms étes tous enfanls du Trh41ant\ 11 lui
donna (à rhomme) la force de monter au ciel et aux voiltes ólevées; o\ là
comnie dans le palais (7:a*A«3tTiov) du royaume et daiis los vesliLules (tjiVmvo?!
célestes, il parcourt tous les chemins et les rues (TCAXTeia) vaste.s, qui sout au-
dessus des cieux supérieurs. Parfois, pour se réerrer, il descend dans le
spaeieux intervalle du Oruianienl et du ciel, conimi* s'il était l<mt seni dans
un palais royal. Il s^élauce de là, lorsqu'il le veut, vers eet endroit terreslre,
qui est au-dessous du firmameut. Il volc dans cette région de feu, * sans se
brùler; il marche au-dessus des étoiles, comme sur les pierres dans un
fleuve, sans faire naufrago. Il s'épanche, avec un amour véritable, daiis le
sein de ses frères spiritnels et tous les clio^urs des anges. El comme de
temps eu temps il fix** li* regard de sa pensée sur le cours du soleil, et sur
les pliases d*^ la lunr tH la tli(5orie des astres, il li* fait par le moyen de ses
frères (les anges), do pour qu'il uo lour porte envie, et qu'il ne s'ainiiblisse
1. Ps, LXXXU^ 0.
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• e 34''.
[33] CAUSE DE LA FONDATIOX DES ÉCOLES. 347
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0190X0 :^^ou09 |,O0t^ jLlfi^Q^ ooj^ Jl viftX; 1-2^ )>H^ ^^! ^! ^^^^^
òiod/o ooi m^99 oói :oi^9 ^0 ^^iifijo ^|.^i^0|^ i^-^! ^ lioto ^^aiQ^li
KxLfiJ |90| "^À tjlntffliift^fcs,^ JI9 jolS^ .^^uJk^ ^^00/9 jLlOI :|JI,€L^^99
1. T uo»oj»|a ^;a«&av — 2. T 1*^^^/ 3. T deest. — 4. T Uà» /*N- — 5. T OMoaaik 6. T >^^«ao.
— 7. T b^fi' — 8. T ^lo-
dans roccupation corporelle; son Seigneur lui donne de temps à autre un
pouvoir sur ces astres, pour qu'ils marchent selon son ordre, comme nous le
voyons par Josué, fils de Nun, qui arréta Fun sur Gabaon, et Tautre dans la
vallèe d'Ayalon*. Isaìe à son tour lui intima Tordre et il retrograda de dix
degrés en arrière^, et ainsi il apprit à ses somblables que les astres sont des
créatures et non des créateurs.
Bref, pour tout dire, Dieu donna à Tliomme, pour son instruction, un pou-
voir sur tout ce qui existe, en haut aussi bien qu'en bas, sur la mer et sur
le continent, sur les poissons et sur les reptiles, sur les quadrupèdes et sur
tout animai, sur les oiseaux et sur tout volatile rapide. Il s'en sert, à volonté,
soit pour sa nourriture, soit pour son usage, soit pour son plaisir, aussi ♦ T 312»-.
bien que pour son vétement.
Mais rintelligence ayant agi contre la première instruction qu'elle avait
regue, ayant aveuglé Tceil de son discernement sans compreudre la raison,
et ayant écouté les paroles du séducteur, son ancien frère, qui pécha le pre-
mier et déchut de sa dignité, celui qui est menteur et le pére du mensonge,
lui qui a toujours soin des fils de la désobéissance, en conséquence cette
sentence (aTró^adi?) fut portée contre lui : Vous étes poussière et vous retournerez
1. Josué, X, 12. — 2. II R0Ì8, XX, 11.
PATR. OR. — T. IV. 24^ j
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* e 35".
T 313-
348 BARHADBèABBA ARBAYA. [34
xo^.jLo^; juaLflft^ ^ ^^lOdlio :^QdoiL |va^^^ Kj/ Iv^^; tvmnin^?»/ ^«oio^
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Jiotoj |ooio IfOtoj ^aS^ |oou9 :v^/ "^r^l i^-i*^^ jL^-^ ^^oio^i^; |Lj»f>oftv»
IfOi ^00 .t-A^J^^^^ ^^ÉiC^f ^ò ^0 «^.i2^9 ""^^do :|ooi ^f^l ^o :JoQi!
JV-d yOOJ^ ^l 001 :)LiOO^ JL«/ I^K^k^O |jLAd )Lio6^9 ooi9 :K^JK.Jk^ ov
V:^/; ^/ tvootiOt Vv JK^joi a;yvd J\^,^a> JLa^ K^Jjuuld ypo{^^ Jtc^^:^
JLm; Jl fi ^ O^djbo v?o6o o^^i :|*tAJi WOA&9 K.«ooi |v^ ^^ :^oau»/ lo^
1. T "^^ato. — 2. T >iS^a*v
en poussière et vons mangerez Vherbe des champs * . Ccpcndant il ne le priva pas
d'instniction et d*enseignement. Mais, par de nombreuses vicissitudes, il se
faisait connaitre à lui, de peùr qu'une fois délaissé, il ne périt complètement
et ne devtnt un vase de perdition.
Mais c'est aux puissances spirituelles plus anciennes dans Tordre de la
création et plus nobles par nature, qu'il fit part de sa science, afin qu\*lle5
ne tombassent pas dans Terreur et qu'ellcs ne pensassent pas d'elles-mémt^s
de grandes choses. Il écrivit dono aux anges avee le doigt do sa puissance
créatrice un rouleau de lumière intangible, et à voix haute II le lut devant enx
en disant : Que la lumière soit, et la lumière fui '. Et comme ils étaient dom'^s
' T 313-. * d'une mentalité intelligente, ils comprirent aussitót que tout ce qui s<* fail
est fait par un autre, et que celui à qui un ordre est intime, il le re^oit
de Celui qui possedè le commandement. Et de là ils surent d'uno manière
certaine que celui qui donna Tètre à cette nature excellente, c'est lui qui
les créa, eux aussi. C'est pourquoi, tous, d'une voix unanime et haute, rea-
dirent gràces à leur Créateur, comme il est écrit dans Job : Lorsque je errai
les astres du matÌ7i, tous mes anges chantèrent d'une vaia: haute et me glori-
fièrent\
1. Gen., Ili» 18, 19. — 2. Ih., i. 3. — 3. Job, xxxviil, 7.
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[35] CAUSK DE LA FONDATIOX DES ÉCOLES. 349
JK^JLiLd lisi/ jL^^i^^ oò^ yi b\ nv>f tKd ^9 :|f^b^ h^l ^9 )Lip/o
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yo\*>Kmi} ;yOQ|,^.v»|,iì ^^ou*fOo Jl^^a^ì; oulaoÌ; jLdt |vii.^ oiJidt ^i-^oi :K.a^ # e 35'.
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yoj/ %fiL^ iJbooQ^ JKjLd ;|t5i\o> ^ii\^nv> Km»)LXao :v^/ jb^j ^«ftiV,»^;
^^9 :^|KAJ^).^Jk^O |i^<^i9-d v^O^ /^^/ ^^f#Ot ^00 «jliLlV^; OULAoKd |XV^/
)Li0^i ^QA ^oi^ yO^^Mo I Sii ni yOig?i\ ,iOt^ ^l yCLaKAJ ^f.:» JiSi/
^09 jLia^^o^ K.A^9 fi«ib^9 JKa^ l-ioi^ yoj/ ^aj^jt ^'^jki/o .^^j); Jj^aa^^^eo
T aia»».
G36V
1. T deest. — 2. T ^^o^3 lb^>o%' — 3. T ^»*o». — 4. T iOui2*M.fioo iftuv^. _- 5. T hlc locus albus.
Et de méme que nous avons une habitude, qui consiste en ceci : après
avoir lu devant l'enfant les lettres simples et les lui avoir fait répéter, nous
les joignons Tune à Tautre et nous en construisons des noms, afin qu'il les
épelle et sy exerce, ainsi fit ce Maitre éternel. Après avoir répété aux
anges l'alphabet, il en forma un grand nom, celui de rachèvement du fir-
mament, et il le lut devant eux, pour qu'ils comprissent qu'il est le Créateur
de tout, et que tout accomplit sa volonté, corame il Tordonne. Or les anges
étant d'un esprit pénétrant et s'inculquant bien vite Fenseignement, Dieu
leur apprit en six jours tout l'ensemble de la* science certaine, tantót par le
rassemblement des eaux et la production des arbres, tantót par la formation
des reptiles * et la création des animaux, tantót par la division des astres et * t aia»*.
la création des oiseaux, jusqu'à ce qu'il leur eut rais entre les mains le nom-
bre dix. Enfin en formant Thomme, il leur donna la dernière legon. Alors
il leur remit les créatures visibles, comme autant de lettres pour les écrire,
d'après leurs évolutions continuelles, et pour y épeler le nom du Créateur et
de rOrganisateur de tonte chose. Il les laissa dans les rógìons où ils peu-
vent jouir beaucoup plus que dans cette maison spacieuse de Técole de la
terre. 11 leur fournit, pour jouir sans cesse et pour ne pas demeurer oisifs,
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* T 314'.
* G 36^
350 BARHADBéABBA ARBAYA. [36]
JKN^flfi"»» y^lo .ijli JK^ji |K:b^.ad K-^^v» Itoi oiS.a^ ^oado^ ^^qp;
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&^l y^l :|9a^j ^^cna^/f Jv£Ljb 3/ ^9 ^OjCCu* :|Kd96; oukfij "^
IV^Od JLi/ Kj^Ì/o :UoV:^9 ^jLioi 1-^fl^j ^^^^i/ ^>Q^ )Luo ""^^^c^ :a^att^
:J*ii>fiii\ jLX^o ;)!,#■>» vi\ jLiJbCbwb^i^o )Lrt^\ JLl^^; jLi/ i^-aJ^J^Jo r'^odo^;
♦^< ^i JK ytn lio^SL^od Jvìiinii )Ld9 001 oiKjkji v^ ;JKfigym> JLi/ )i^
1. T 3 Uaa^^ 2. T |ia»o»o- — 3. T deest. — 4. T Ofi*.Ofii*a.
3
un moyen bien supérieur à celui que pourrait leur donner la sphère celeste,
qui roule les corps lumineux * . Il les munit d'ailes agiles afin de voler dans
les sept plaines fluides de l'air et de pouvoir plus promptement, comme par
une échelle, monter au ciel et descendre sur la terre. Il leur donna le libre
arbitre, pour faire tout selon leur désir, et pour montrer à leur Seigneur leur
benne volente, en nous servant : Tous, dit saint Paul, soni des esprits destinès
à servir, et qui sont envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui
doivent avoir Vhéritage de la vie^.
* T 314-. Mais, comme Tun d'eux était négligent * et ne voulut pas lire dans ces
tablettes les noms qui y étaient écrits pour lui, il oublia le sens qui étail
cache dans ce livre, pensa de gr^ndes choses de lui-méme, et porta cavie à U
gioire de son petit frère, comme les frères de Joseph qui le jalousèrent :
a Pourquoi, se disait-il, est-il appelé Timage du Créateur? Pourquoi suis-je
assujetti au joug de son esclavage, et suis-je soumis, moi spirituel au corpo-
rei, puissant au faible, léger au pesant, et dois-je m'intéresser à des choses fri-
voles? j> A rheure méme, le grand Sage le punit par de rudes chàtiments.
Et dès qu'il refusa de recevoir Tinstruction, il lui enleva son pouvoir el le
renversa de sa dignité ; il precipita avec grande force du ciel sur la terre,
1. La GonslnicUon grammaticale de cotte phrase et de la précédente est fort obscure; il 9em!bk
qu'il y a une lacune de plusieurs mots. J'aì donne le sens qui m'a paru le plus probable. — S. BoiSm i. 1^
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[37] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 351
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Jtil^>«/ > iini^K.^; «v^/ ^^*J^ l^jL^ yoou^o «ouijoad yyi^cN ^P^!
1. T hft«- 16^- — 2. T hìc locus albus. — 3. T ì^^j- — 4. T Od^ASv — 5. T ll-»-^ Uodoi. — 6. T
deest.
dans cettc maison de tcnèbres, maison terrestre ; et il ne cesse d'avolr soin
des enfants de désobéissance.
Quant à Gabriel et à Michel avec leurs compagnons, de ce qu'ils s'appli-
quèrent à leur legon et ne se lassèrent pas de la méditation béatifique, il
les rendit ses familiers et les commensaux de son palais. lls se tiennent
toujours en sa présence et se réjouissent dans les maniiestations (de sa
gioire) ', ainsi que dit Daniel : Mille milliers soni debout * devant lui, et dix * ^ ^^^*'-
mille miyriades le servent^. Il les distribua en neuf choeurs {riy^ux) et leur
donna neuf fonctions. Et, quoiqu'ils aient tous une seule nature, cependant
il en fit des Séraphins, qui signifient sanctificateurs ', des Vigilants, qui
veillent sans cesse devant sa Majesté; d'autres, il les fit des Chérubins \ qui
portent et exalte nt le tróne de Dieu, attaché par des courroies de feu, et
dont il jaillit de temps en temps, sur tous, une lumière éblouissante ; d'autres,
il les rendit les princes des peuples; d'autres, les dominateurs des royaumes;
à d'autres il a donne le titre de Puissances, polir pouvoir exécuter ses ordres ;
d'autres, il les nomma des Anges, ce qui signifie « les envoyés » ; d'autres,
il les honora du nom de Trónes, nom qui montre la grandeur de leur gioire :
1. Quelques écrivaìns nestorìens ont enseigné que les anges ne jouiront de la vue de Dieu qu'après
Je jugenient dernier. L'auteur de ce traile enseigné le conlraire. — 2. Dan., vii, 10. — 3. L'aulour fall
dériver le mot k«;« de *«*j. — 4. Pao^ signifle culUvat^ur, travailleur.
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352 BARHADBèABBA ARBAYA. [38]
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* T 315V
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1. T ^»«»5 — 2. T |6^.oo' — 3. T oii^ o3v — 4. T deest. — 5. T hic locus albus. — 6, T ^^^9
et ceux-ci, comme il parati, sont plus élevés que tous; enfin à d'autres il
applique le nom d'archanges («px^'c) qui exprime leur autorité sur tout, En
un mot, il n'y a personne parmi eux à qui il n'ait donne un degré quelconqne
de gioire, selon le mérite de sa science. Voilà comment Dieu dirigea cette
école spirituelle.
♦ T 315-. * Venons maintenant à la nòtre, et voyons comment il la gouverna, et de
quelle manière il se conduisit vls-à-vis d'elle, et avee quelles lettres il
construisit des noms, pour qu'elle les lùt et s'y exergàt.
Aussitót dono qu'il créa Adam et Ève, il fit passer devant eux, en ordre
de lettres, tous les animaux et les bétes. Il l'inspira invisiblement afin quìi
lui lùt à haute voix. Adam lut dans ces premières tablettes des noms pour tous
les animaux, pour toutes les bétes du désert et les oiseaux du ciel ; et le
nom qu'Adam donna à tout animai vivant, fùt son nom. Après qu'Adam
eut bien répété ces lettres non écrites, en en formant des noms exacts, Dieu
transporta son école dans le jardin d'Eden; et là, il lui enseigna les com-
mandements et les lois. Tout d'abord, il lui rédigea un petit psaume sur
l'arbre beau d'aspect, pour y lire et y apprendre la différence entre le
bien et le mal. Et comme Dieu connaissait sa faiblesse, il le menala en ces
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CAUSI-: UE \.\ FOXDATION DKS KGOLKS.
«153
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T 315''
' C ;j8''
lermes : Le jmw ah itt ejfavì'ms t(Ht' Jes Icttn^s th* n*s tahleties, et oli ttt ninuffenis
idi fruit ile rei arhre, to/t Iffslntrfear, ìm mofirras^. (^epcntlanl non seulement il
ne le laissa pas daus cette menacc, mais il lui pnniiit, comoie un uuiìtre à soii
élòve, Gt romme un péro ' à scs oiifatits, qu<', s'ìl lisalt ot s'il médilait vi^
Il commuiidouieut, et si, au temps voulu, il répétait les nums qn'il avait iui>
Jevaiii lui, el qu'il niontnìt toutes les lettres saus qu'elles fussent efFucées,
il lui dnunerait Tarlire de vie, pour eu mauger et pour vivrc éterncllr rnent.
Mais son grand tVere, voyant sa gioire et les taldettes qui lui ùtaient
écrites, pensant que, s*il les Hsait, comnie il en avait rei^^u Tordro, et qu'il
K* répétàt les nonis rjui y élaient inarqués, non seulemeut il eonserverait le
nom ilo riinage el de la resseniblance (de Dieu), mais encore il recevrait la
perfectiou de la nafure, etjmme lui le séducteur, et quo raiguilloii de la
mort ne ic péiiélrerait plus, il s'en alla et érrivit d'autres tablettcs cou-
I Iraires aux premi('*r6s. 11 accusa Dieu devant eux, leur disant : Vons mounrz,
Tr, voits a-t'On di( : cela n'est pas rrai. Si vous mangez (te crt arhre en tnihsgressnni
l'unire de ef^lre Seifpìeur, vous serez eomtne des dieu.Vy eonìuiissant le Itìen ei
ie mal', Gràce à ces paroles, cet arbre plul à leursyeux, eeunme la citrouille
1, et Genèse, 11, \:. — 'i. Gf. Genòse, 111, 'i-à.
T .'H5sl
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[40]
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T 316'
I
à Jonas V A Tinstant méme lous les deux brisèrent ensemble le joug, rom-
pirent les lieiis, jetèrent les lablettes par terre et elTacèrent les lettres du
eommandement, AInrs le Maitre sage étant verni, et ayant vu les tablettes
jetées par terre, lettres elTaeées et (Adam et Ève) dépouillés * et niis, aussilòt
il les punit romnn^ des eufants; il Ics lit sortir de eette rcole et les ciivoya
à la terre, d'où ils étaicnl formés, pour y travaiUer et inanger jusqu Vi ve qu'ils
rciournassent a la terre, d'où ils avaient été tirés.
11 institiia eiisuite line troìsièriie école, eelle dWhel et de Gain; il exigea
d'eiix» pulir prix de son enseignenient, des sacrilices et des ivITraodes*
Mais, comnie Gain se rendit seniblable aii séducteur, son eompagooii, et n
envia Thonneur de son frère, auquel il porta un coup morteU de méme que
Satan avait lue Adam, ainsì que le dìt Notre^Seigneur : lìès le rommencement
il est lìomkidf^ ef ne demenre pas dans la rérité ', il le livra, luiaussi, anx pii-
nitions terrihles de la crainle et de la fraveiir; il le chassa de devant sa face
et lui dil : Qitand hi nfltivems la terre, elle ne te dtmncra plus de fruìts, et ti
parce tjue tu as tue ton frere, je te ferai payer sept pour un ^ Voyez comme
il honora Télève applique, et ce quii flt euvers Télèvo uisif»
L Ut. JoTìas, IV, 0, — 2* Jeao, viii, 'iV. ò. Cf. Cìeii.» iv.
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[41] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 355
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1. T hic locus albus. — 2. T ofii»». — 3. T M^o^ )o«i;d^.
Il fìt ensuite pour Noè une école pleine de belles sìgnifications, portant
la marque de la miséricorde. Cette école dura cent ans : car tous les jours
il lui expliquait le sens de la glorieuse economie (providence) '. * Et de ce *T3i6''.
qu'il travailla au-dessus de sa force, et regut Tenseignement de la crainte
de Dieu avec application et intelligence, Dieu le sauva de la punition du
déluge; il le conserva pour étre un rejeton dans le monde, et pour renou-
veler refligie (de Dieu) effacée. Il le fit sortir de cette école maudite par le
navire qui portait le monde. Il Tamena dans cette région spacieuse, pleine de
toutes les beautés de la vertu ; il rendit de lui ce témoignage que Noè était
juste et plein d'intégritè en son temps. Par récompense pour sa justice, il lui
promit quii ne maudirait plus la terre, à cause de Thomme; mais que tant
que la terre durerait, les semailles et les moissons, Tété et l'hiver, le jour
et la nuit ne cesseraient point ".
Il institua ensuite une autre école, au temps du bienheureux Abraham;
il le fit sortir de sa patrie et de sa famille, et le fit arriver à la plaine de
Haran. Là, il lui enseigna ce qui était nécessaire. Ensuite il le fit parvenir
à la terre de la Palestine. Et comme il Téprouva longtemps et le trouva digne
1. C'est-à-dire : La manière dont Dieu juge à propos de conduire son peuple par le ministère
des patriarches et des prophètes; elle renferme encore tout ce qui appartieni au règne de la gràce. —
2. Cf. Genèsc, viii, 21-22.
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3511
BAKIIADBSABBA AUHAYA.
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1. GenégCj xviii, tu.— 2. Exod., x\, 1'.*.
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de son école, il accenta d'entrer dans son iloniicile et de diiier elicz luì. Et a
cause de ses vertus, il lui promit quii multiplicrait sa postérité lommo le sable
''• du rivage do la mor, et comm** les étoiles dans le ciel : * Jr couìkiìs Ahraham.
dit le Seij^meur, el je sais tjtt'il a^mmatitfrra à sra cnfanlH ti à sa m(iis(nt aprrs
li(ì\ (tv f/ftnlrr lit totr tlìi Srit/netiì\ ptutr fain* re qui est jttslf ci druit \ Aussi lui
donna-t-il d'immeascs ricliesses et il le couronna d'une grande vieillesse.
Il créa une grande école de philosophie parfaite au lonips de Moise.
Ayant fait sortir tes Israelite^ de TEgypte, il les conduisit au mont Sinaì\
où, ayant institué MoTsn son admìnistrattMir, il versa sur lui de sa gioire et
de sa splendeur. Son amour le fiL niOme desccuilre elicz eux avee des troupes
d'anges, pour les visiter et leur citer, de nouveau, des ordres et des lois.
Et comme il Icur ótait bien dillicilo de recevoir des le^ons dr eette bouchc
éternelle, Moìse, direeteur de récole, sur l^jur demando, re^ut Tordre de
leur l'aire parvenir la voix vivifiante de Dieu : Parkz nvec nous mus-méme,
lui dirent-ils, et noas éroìfteroits, mais tpte Dirtt ttf parlr pas aver noas, de peitr
qur tioiis ite mouritms '\ C'est pourcpioi Mo'ise parlait aveo Dieii et Dieu lui
faisait entendre sa voix. Mais Oieu, sachunt cjue la grossièreté do leur pensée
♦ T 3\>.
C 41-
[43] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 357
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wJ:u> j,É#.>y.n )j;/ vf ^^ oila2^ cuodi/ ^«t-^oi .^Ìol^ |iJLi jLpo ^ cll^;
1. T wdSL/. ^ 2. T aa:^©. — 3. T deesl. — 4. T 9^f^o- — 5. T U^b- — 6. T deesL
et la dureté de leur esprit les pousseraient eux aussi, comme leurs frères ', à
transgresser ses lois et à fouler aux pieds sa doctrine, * écrivit les dix com- • t 3l7^
mandements, qu'il leur donna sur les tablettes de pierre, afin qu'ils ne fus-
sent jamais efTacés.
Et lorsque Moì'se et son lieutenant {dujo) descendirent de la montagne,
ayant entendu du bruii dans Fècole, Josué dit à Mo'ise : Qu'est-ce que ce bruii
de baiaille au camp? Et Moise lui répondit : Ce nest pas un bruii de vainqueurs,
ni un bruii de vaincus, mais j'eniends le bruii du péché^. Aussi Moì'se se mit
en colere et rompit les deux tablettes. A son arrivée à Técole, ayant vu
un nouveau professeur inanime, assis sur le siège, et le peuple s'amusant
chacun à son gre devant lui, ayant accepté le faux pour le vrai et enlevé à
Moì'se sa fonction d'administrateur et à Josué tout le respect qui lui était
dù, Moìse, dis-je, se mit alors en colere, fit subir au nouveau professeur le
terrible supplice du fouet, le renversa de son tróne, le réduisit en poussière
avec une lime, répandit sa poudre dans les eaux, en fit boire aux disciples
confondus et fit retentir sa voix dans Técole en disant : Que celiti qui est pour
le Seigneur vienne vers mai. Aussiiói ious les frères notables, enfanis de Levi,
sassemblercni vers lui^. Il semble que ceux-ci n'étaient pas penchés vers
t. Ihfaìt probablement allusion aux hommes qui vivaienl avant le déluge. — 2. Gf. Exod., xxxiii, 17.
— 3. Ib., 26, etc.
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T 318-.
C 41»'
358 BARHADBSABBA 'ARBAYA. [44]
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vpoj^ oAo ;yi|iin9»; ""^^ ^«v^^ >ooj^ ^^*^! <i>N"^^>o ;y.>vi,^^ IVfl^^
^jL-^flD; Jl^^ |,jy f>o 9» jJLaAM; |ini ^ ^o UoffX ItrfS.» Iaom oqi %•/
1. T ^Nj- — 2. T v<>5*^0' — 3. T hic locus albus. — 4. T »ft^^—-
*T3i8-. l'erreur. Moise leur ordonna de prendre chacun * son épée, de passer et
de repasser de porte en porte par le camp et de n'avoir pas pitie méme de
leurs frères et de leurs enfants. lls accomplirent son ordre. Alors il leur
dit : « Vous avez sanctiiié vos mains au Seigneur. » Et ainsi ils firent perir
tous ceux sur lesquels on voyait paraitre, après avoir bu de la susdite eau,
quelque indice de leur amour pour le veau.
Alors Moìse, s'étant calme, se retourna vers le Seigneur et le pria de se
réconcilier avec ses disciples et de ne pas se souvenir de leur faute, sous
prétexte qu'ils étaient encore dans Tenfance. Le Seigneur exau^a la prìère
de Moìse et lui ordonna de faire des tablettes comme les premières, d'écrire
sur elles les dix paroles et de descendre de la montagne pour les leur faire
lire. Par respect pour Moìse, et pour montrer que sa prière avait été exaucée,
le Seigneur rendit son visage tout resplendissant de lumière et de gioire,
et ne voulant pas instruire lui-méme ce peuple enragé, il lui Gonfia Técole
et Tétablit professeur à sa place. Moìse descendit de la montagne, et fil
lire les dix paroles aux Israélites, qui voulurent bien les répéter et observer
tout ce qui y était ordonné. Alors ce premier docteur parmi les mortels, leur
écrivit lui aussi de nouveaux commandements, qui étaient plus nombreux
♦ T 3l8^ et plus difficiles (à observer) que les premiers, ainsi que lui-méme Ta dit : * Jc
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[45]
CAUSE I>K LA FONDATION DES KCOLES.
359
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• T :}l*#'.
sitS^
/<?«r a*' imptm* ìIps ordonnancrs sn^fìres H des tois, a fin q^t'iìs m* viveni pax par
elles, et llmmme qui Ica avvnmplit vivrà par elles * .
Il dirigea cette école pendant quarante ans datis le désert di* Horcb. Onì'
roiique avait ii coiij^uller le Seigneiir s^adressait à Moì'se; celui-ei s^asseyait
* poiictueUemcnt du matin au soij', résolvant tout**s les questiona ni timtes les
difIiclllté^4 (Ci?}TT)[i.3t). Quant à ceux qui s^opposaient à sa doctriiie, en punitioii
de leuis crimrs, il les laisait ou bieii IVapper du coup («yx'jro;) toiriblc de
glaive, ou bieii eiigloiilir suus lerre, ou birii dévorcr par le leu, ou bieu enfili
il laurait eontreeux rexcoiitiiiuuieatioii (jtaftaipsTic) , i*o qni arriva à Aaron età
10 Marie, laquelle, ayaul élé enfermée scpt jours hors du camp, fut obligée d'a-
vouer sa faute. Kn r écompense de tant d'exactitude dans la directiou de eette
école, Dieu ordonna, a sa mort, qu'il ne fùt pas enseveli par Ics Israélites,
mais par Dieu lui-méme et par ses anges dans la montagne.
A sa niurt^ il avait contié Fècole à Josué son lieutenant ì(Iili% selon
15 ce que le Seigneur lui avait inspiré, alin qu'il fùt * siun successeur dans la
direction de Técole et y enseign^ìt avec exactitude. Josuó introduisit les
T Miir
1. Je n'»ì pa^ trouvi' celie dlatio»; cf* Lévil., xvni.
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360 BARHADBSABBA ARBAYA. [46]
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C 43-
1. T Of»*.a^ ^oj ^t ^fltvmio ììS^Sm ^oìi looM oof»»- — 2. T deest. — 3. T U^v lo» 6^ »^. — 4. t
tool ;JÌAv — 5. T A3ko. — 6. T •*(• — 7. T Ofi^fi^J. — 8. T ^ytt- — 9. T deest. — 10. T UA::<«akM %^o
»AAX (sic) '^»-
Israélites dans la terre promise, subjugua les peuples égarés et fit comme
il le fallait le partage de la terre promise. Après sa mort, t7 n'y avait point
de roi en Israel; ainsi que le dit TEcriture, mais chacun faisait ce qui lui
semblait bon * , jusqu'à Tépoque où le prophète Samuel et le roi David furent
élus et instruisirent le peuple de Dieu. i
Salomon, lui aussi, fonda une école; il instruisit et ses sujets et les
étrangers : Tous les rois de la terre ^ est-il dit, venaient pour entendre la Sagesse
de Salomon ^. Salomon, en effet, ayant été proclamò roi, ne demanda que
la sagesse, qui le mettrait à méme de juger et de diriger équitablement son
peuple; aussi Dieu lui accorda-t-il une sagesse extraordinaire : Voici^ lui i-
dit-il, je Vai donne un cceur sage et intelligent, de sorte quHl ny en a point eu
depareil avant loi, et il n'y en aura point après toi, qui te soit semblabie *. Et
rÉcriture lui rend ce témoignage et dit : // était plus sage qu'aucun homme;
T 3l9^ il traila des vertus et des influences de tous les corps, * depuis le cèdre qui est sur
le Liban, jusquà Vhysope qui sort de la muraille; et il traila de méme des ani- i.
maux de la terre ^ des oiseaux, des reptiles et des poissons \ Il donne quelque-
fois à ses disciples le nom de fils : Ècoute, mon fils, dit-il, et re^ois mes paroles,
1. Jug., XXI, 25. — 2. I Rois, IV, 34. — 3. /6., IH, 12. — 4. Ib„ IV, 31, 33.
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[M] CAUSE DE LA FOXDATION DES ÉCOLES. 361
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OOI liK-JU^OO V-Skl^ ì > V V>9 ^#Q *éO JV-^! )^^! OÌ^aN !!■>■» ^^À ^«SlSS^'^ «T320-.
1. T hìc locus albus. — 2. T ;^Jo- — 3. T liB:^a«. _ 4. T o^- — 5. T **©» l^^v — 6. T UoCìfc^. —
_- 7. T ©^-Vo.
et Ics années de la vie te seront multipliées * . À tonte chose, dit-il encore, sa
saison, et à tonte affaire sous les cieux, son temps ^. Il donne encore quelquefois
à ses élèves des legons touchant Dieu : Quand tu entreras dans la maison de
Dieu, dit-il, prenda garde à tonpted,et approche-toi pour écouter plutót que pour
offrir le sacri/ice des insensés^.
Et comme alors ily avait bcaucoup de savants qui pensaient qu'ils avaient
compris Dieu et méme sa puissance, sa sagesse et ses opérations, Salomon
soul a dit qu'il est impossible à l'intelligence des créaturcs et des étres char-
nels de comprendre Dieu : J'ai dit, écrit-il, j*a4^querrai la sagesse; mais elle s'est
éloignée de mot plus que Véloignement lui-méme. Qui trouvera la profondeur des
profondenrs\ c'est-à-dire qui pourra comprendre Tessence divine? Qui est
Vhomme qui pourrait entrer en jugement après le roij et ensuite avec celiti qui Va
créé^? Le del est haut, la terre est profonde, il n'y a pas de moyen de sonder le
copur du roi divin ^.
Bref, à sa vieillesse, il réunit tout le peuple près de lui * et lui parla de la ♦ t 320-.
faiblesse de ce monde, en démontrant qu'il est passager et fugace avec ses
1. Prov., IV, 10. — 2. Ecclós., IH, 3. — 3. Ih., iv, 17. — h. Ib., vii, 23. — 5. 76.. 11, 1^. — 6. Prov.,
XXV, 3.
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C44'
C44^
362 BARHADBàABBA 'ARBAYA. [48]
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^o- — 6. T >AaÌ^ l;fia« iooM ^9 Uv
plaisirs et que tout est vanite '. Et quand il conseiile ce qui est meilleur, il
dit : Crains Dieu et garde ses commandements ; car Dieu fera venir en jugemeìti
tout ce qu'on aura fait avec tout ce qui est cache, soit bien, soit mal '.
Les autres prophètes, eux aussi, fondèreiit des écoles, ainsi que nous
Tapprend Thistoire du bienheureux prophète Eliseo . Celui-ci, d'après la
tradition de son maitre Elie, suivit la voie de ses prédécesseurs, et en-
seigna longtemps ce qui était nécessaire dans Técole qu'il avait fondée.
L'Ecriture le dit clairement : Les fils des prophètes dirent à Élisée : Vaici main-
tenant que le lieu où nous sommes assis d^va/nt vous est trop étroit pour nous.
Allons-nous-en maintenant jusqu'au Jourdain et nous prendrons de là chacun
une pièce de bois, et nous bàtirons là un lieu pour y demeurer, et vous aussi vous
viendrez avec nous. Et il répondit : Allez le [aire, et moi aussi je viendrai avec
vous '. L'Ecriture sainte montre par ces paroles que c'est une école que
fondèrent dans le désert les fils dès prophètes; et c'est pour se recueillir et
échapper au bruit du monde, et pouvoir ainsi recevoir plus facilement les
le(;ons de leur maitre, qu'ils sortirent au désert.
Pour ne pas étre trop prolixe par notre parole, nous passerons sous sìlence
1. Ecclés., I, II. — 2. Prov., xii, 15. — 3. II Rois, vi. 1.
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CAUSE DR LA FONDATIOX DRS ECOLKS.
363
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yO-ioi; ""^^-^o .^^|v*:ia^ \ìyM ^^ o^^^i jjoCb^b. :Joi3>^ fr^^; oi-K^/f
■ ^"yoou^i ^\; ^^ \^ )6w^^ QA^gjio c^^;; ^-*ói^ :\mJ^ ^^^^ ^-s^l
ajuidll ^V^f; ^^|o .ya^Va ^cd^jI)^ |*tai?> t^jboi^ ^..^^^ iA/r)'^OY^à,^
^ :%^ i^^ .vtoiaa^/ |lV..^&! òuab»^ .^cioK^ l^^^a^t Ì^o^m :oo« '^l
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T !t--M:!iL. „ :,^ T ^«-^^o^»;|^
1 S'iw^.
C 'i:.-
toutes les aulres aesemblres que formèrent les autres prophètes, pour arriver
aiix assembléps qu*» réiinirent Ics philosophci^ paiens, * Ceiix-ci s'efforcèront * i :i'ifi^
dMmiler les assemblées juda'ìqurs; mais, conimc le IVnìdemeiU dr Icur insti uc-
tion n'étaìt. pas piaci'* sur la voritó de la foi, et qu^ils ne prirent pas roniine poi ut
de départ le principe de la sagesse, qui est la crainte du Seigneur, ils s'écar-
tèrent (Hiniplètenienl de la vérité. Car, ayant toni compare selon Tordre de
la nature, ils n*onl pu rieu comin-endre * ; et se tlisauf sagn, Ufi soni devenus
ifiscnsrs porre tiulls unì mi ore ei serri les vivutìtres plas (jiie Ir (Iréaleur ^.
Le pr*»rniiT qui forma des assemblées à Alhènes, ce fut Platon; tm rap-
a porte de lui qu*il avait plus de mille élèves. Aristote lui-mOme était dans son
■ ecrde. Un jonr qn'il donnait des le^ons h ses disciples, ayant remarqué
qu'Aristote étail absent, il dit : « L'ami de la sagesse est absenl; oiì est le
chereheur de la belle? .Fen ai mille, et un seul me fail défaul; un, ptmr moi,
est plus que mille. *>
Ì Platon, quoiqu'il ait parie juslement de Dieu, qu'ilaìt dit de son FiU uniquc
que, comme Verbo, il est engentlré de Lui, c'est-à-dire de sa substanee, et
qnc riisjirit-SainI est la wvìu jiersoniielle tjui procède tic Lui \ toulefids,
I. I Ielle |>liiu^i' nii- |i:ii';til Ijì'ii nbM-uii*; je lui ni Joimé li* ^en;^ ì[mì ma };i<(iil>lr Ir p\n^ \Hi*\r,\\At\ —
J. Hiiiii., k H, 2:». — :t. \uir S, Augusliii, Ift ChìL fh-i. I, XJ, e. xxv et I. Vili, e. \\ v\ ^i<f.; Théu-
-durtil, Thvniprul., I, t: Uolirbiii'lier. II. liv. XX.
ivvni. un, — T, IV*
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♦lU^/j li^^^ JLaoÌS^jì© 1
1. 7 ^l 'f^lo.
ayant oté iiiterrogé par ses concitoyens, s'il fallalt ou non respccter Ics idoles,
Platoi», dis-je, leur répoiidit ufTirmaiivemeiit : a II faiit/ dit-il, sacrifier un
coq blaric ù Esculape *. » Ayant coonu * Dieii, il ne le glorilia pas comme Dleu
ci ne Ini rendil pas grAres; mais il s'égara tlans de vains raisonnements, et
son cceur, dép«*iirvu d1iilelligeiic<\ fui renipli de lénebres' et ne compril pas.
(Il enseigiia la méteinpsycosej : Tame, dit-iU habite iantót daiis les rep-
iiles, dans les anlmaux, lantòt dans les oÌBeaux, ensuile daus rhomme, puis,
après avoir pris la forme des anges et s'etre enmlée dans leur hìérarcliie,
elle se purifie et retounie à sa ci^lcste demenre, 11 r^nseigna encore, comme
les manichécns, la commiuiavUé des femoies. w
Après sa mort, il eut pour successenr Aristotc; eelui-ci coiitredit Ten-
seigiiement f^t la tradition de son maitre,, ponr faire valoir le sien. Kntrc
autrcs absurdités qu*il di vaglia, il enseigna que réconomie et la providence
de Dien ne disposent des créatnres que jnsqu'à la lune. Quanf aux aiitres
(Tcatures, il en (*qu1u^ le gouvernemnit au\ Priueipaules. n
Il V eut eiieore de^ asseniblées ìi Uabylone des Clialdeeus, uù ìun euseigne
depuis Inugtemps scpt (planètes) et douze eonstellations (siguesdu stodiaque).
L U-It l'auleur v'^emble eoufondre Flalon avec SociEito* — 1. Uom,, i, ti.
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[51] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 365
h<^l JLlX^ ^ JLxLao^; :^po/ t^ «^l^ oMLfiJ ^-:^oo ooi f^K^/ jLioi JL^ab^j
<>^«oilo)Ls^BOLd IsLXù JI90 :)^^ JI;o ^ìoa JI90 :)K^wM JI90
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T32l^
^ e 46".
Il y eut aussi des écoles dans les Indcs et en Égjpte, dont il nous serait
diffìcile d'exposer les èrreurs.
Épicure et Démocrite formèrent des assemblées à Alexandrie; ils en-
seignèrent que ce monde est éiernel et exisie par lui-méme : « 11 y avait
d'abord, dirent-ils, des corps * fins, qui, à cause de leur exirème finesse, se • t 32i\
dérobent aux sens; et ils les désignent sous le noni d'atomes immatériels.
Toutefois, ajoutent-ils, ces atomes n'ont ni àme, ni raison, ni commencement,
ni generation, ni fin, tant ils sont nombreux. y>
Il y eut encore une assemblée de ceux qui sont désignés sous le nom
de Physiciens, qui prétendaient, entre autres choses, que les éléments
inorganiques étaient les principes de Tunivers; ils niaient par conséquent
Texistence de Dieu et de la Providence, disant que celui qui est fort pille
et que celui qui est faible est pillé.
Pythagore, quoiqu'il ait enseigné Tunité de Dieu, la création et la Pro-
vidence, mèla toutefois bien des erreurs à ces vérités.
Zoroastre*, mage perse, fonda, lui aussi, une école en Perse, autemps
1. Ce nom s'écrilde plusieurs manières en pcrsan : w-*^^' , j : w -i^,'; : w >*>■>'.; : s^^L^^.: :
^I.-ì'^^tj j : wwóJ 9jj : O.^^ 9jj : <:::^^^jj : ^^^-^ij • ^^^--^-^l;:?/- H pourrait tlériver de
^wi*5»i, qui signiRe union en persan, el du lac de Zéreh, où, d'après la legende Mazdéenne, fiit re-
iMieilli le germe de Zoroastre (Inxcrip. Manti, des coupes de Khouabir, par H. Pognon, p. 162, noie l'*).
Il pourrait encore signifler l'or de prairie w^^, ;, ou bien la splendeur de pralrie C-J:.^ •^ » ì.
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♦ e. 46'-.
T 322- .
366 BARHADBSABBA 'ARBAYA. M
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I I niVì y^l ^AAl yoofi Mi oi^ ^^^! «^-^r^/ )^^^/o ^^m\ v^| I
J^/o .^.«oid hs^l ^9>:^9eoi9 "^^M :)laAi«* ^mmviS ^{j ji; f^lo • U^,
^o .)Ka^9 \ò9fò. ó|\^ vC^HH^ ^Mt^^^»^ K^ILm^ ;^^)K.o Vv l-a^oKv);
1. »\ ;oaa{. — 2. T deest. — 3. T \»7^l' — 4. T «•»*>». — 5. T »^ >a»Of»o. — 6, T deest. -
7. T lo©»» l»7-t- — 8. T l-T*^ IfrJiftr*,. _ 9. T jMc»«ij |to*-j. — 10. T U^}^- — 11. T deest. -
12. T "^^U ^,««10.
du roi Baschtasp *, il attira à lui beaucoup d'élèves, qui, étant aveugles d'es-
prit, s'accordèrent facilement avec lui dans ses erreurs. Il cnseigna toul
d'abord Texistence de quatre dieux : Aschoukar ^, Praschoukar', Zaroukar*
et Zarw^an^; mais il ne dit pas quelles étaient leurs opérations. Ensuite
il admit deux autres dìeux : Hormezd* et Ahriman \ disant que tous les
deux ont été engendrés de Zarwan : Hormezd est complètement bon; Ahri-
' T 322-. man est * complètement mauvais. Ce sont les deux qui ont fait ce monde;
le dieu bon créa les bonnes créatures, et le dieu mauvais créa les créa-
tures mauvaises. Zoroastre admit ensuite vingt-quatre autres dieux, qui
font en tout trente selon les jours des mois. II dit qu'il ne faut point
cgorger les animaux; car Hormezd est en eux, mais qu'il fallait meurtrir
par des coups de bftton le con de Tanimal destine à étre égorgé, jusqn'à ce
qu'il fùt sans vie, et ensuite Timmoler, aCn qu'il ne sentit pas la douleur.
11 dit encore, entre autres choses, que Thorome peut épouser sa mère, sa
1. Thóodore Bar Konl dans sonlivre inlitulé : Livre des Scholies, aulieu de
écril
— 2. Ce noin signifie la pleine lune en pcrsan J^^^, — 3. A la oiéme signi flcalion ; seuJemeiil
on y a ajouté y qui signifie au-dessus. — 4. C'est-à-dire la splendeur du soleil ,yL^ .3. — S. Veul
dire le leraps ^x-^J ou vioillard. — 6. Nom compose de ^j> qui veul dire soleil ou la lumière du
.soleil el de ^y qui signifie le Iravail; on trouve en persan de semblables cumposilions de moIs
cumme s,^l:i! au lieu de ^c! ,lj et ^^^L*l/ au lieu de jL» %.^b'. — 7. Signifie la réunioii de>
vices jVjj^^»
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[53] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 367
f "fc N» Jl/ :v^uA^ vfia.a^ J| )K,s..:^?S>o «^)K.^;h^/9 Uh^^o :oiK.^^ oilv^o
y^l\ ti-i^^xo-tt; "^Ji o ftVì ^,v> o^y^dK-^/ Jl/ :)Li;;^/90 >oo^9 IjUo^;
Q^L l^^^l vooi.2^9 ^^«^M «ooot |l^o^9-« JI9 )laDafc*Aoi ^|jt-^Jlo jlo^x^^;
^^ ji^Ji t-^/9 tf.^; f-ào,/; y^l :^)K«J^«/ jioV^ ^9 JLruLi oiLfiOLdo Jv-^
Jiv-Ji "^^ ^«9 ajoi :)la 1 vi >ot "^^^ ^,^ i ^v j^^^ :V.^/ I^iwboi/o .l\il
•vooj^ Oi^bA : ^ypOMLdUL:^ yOj/ ^«.^aAA^; 0001 ^#V-^1xd ^ ^oi^ .^(.oK^);
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)i^ > ^90 >|j^ Vi \?io >^ i Éift > j no| » J t •! nv> oCS^ ^ % vo .yOUÉtui/ )Li/o
1. T S^^t^l |^i^a^^ la;* wi. U« « 01^^o oil;ao owo/ *a«u^ <;a^ Uafioe* oot ^l^lo- — 2. T desunl.
_ 3. T (fi-^-o) A:Am, — 1^, U^aaM sic. — 5. T UÉalo^i^'O MUt ^.{v — f,. T liic locus albus. — 7. T
yfitl ^Mu!^9 ^po»*ai9. — a. T desunl. — 9. T oi-o^ao- — io. T «'•h- \IU ^o- — 11. T deesl.
fille et sa soeur; et qu'il ne faut pas que les morts soient ensevelis, mais
qu'ils soient jetés au dehors pour étre la nourriture des oiseaux de proie.
Voilà quelles furent Ics assemblées fondées par les (ìls de Terreur.
Quoiqu'ils les aient fondées pour leur bien et pour le bien des autres, toute-
fois les résultats démontrent qu'elles n'ont fait qu'enseìgner Terreur, perdre
les àmes et obscurcir les esprits. Toutes ensemble elles rompirent le joug et
les liens de TEternel notre Seigneur : La vérité^ dit David, a pris fin sur la
terre*. Seigneur, dit Jérémie, que vos yeux soient attenti fs à conserver la foi^,
c'est-à-dire la vérité de votre essence. Toutes ces assemblées, se disant sages,
sontdevenues folles^. Et ailleurs il dit : Ils ont eu honte de ce qui * était l'objet • t 32•2^
de leur confiance.
11 a donc fallu que vint sur la terre la Sagesse luraineuse, le Maitre des
maltres, le Rayon éternel, le Verbe vivant de Dieu. Il renouvela la première
école de son Pére, altérée par les fils de Terreur. Il les invita à venir à Lui :
Venez à moi, s'écria-t-II, vous tous qui peinez et qui étes chargés^ et je vous son-
lagerai\ Et tout d'abord II institua Jean-Baptiste, maitre de lecture et ins-
1. Prsaume xii, 2. — 2. Jérémie, v, 3. — 3. Rom., i, 22. — 4. Malli»., xf, 29.
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locuai li II» US. — 7. T deo^t. — ». T >^OM»A*iia ^f
• 1 3'2a*
11)
pcctGur \ t't Tapulre Pierre Majordome ^ de Técole : Caì\ dit*U, ious k%^
prophries t't la Ini ont prf*p/H*Ìisr jn^sfpt^ì Jettìt, et ^Ih lors le roifuume (U'S cieiut
vst (UiHoH<'t\ ri il prrsst' foit.s tìjj rttlrrf^, Jcaii dolili*? lous scs sniiis à Fècole;
il ri'priraaudc, cuscigiie et blàmo Ics méchaiits el. Irs pj^resseux aii Jésert,
sur le bord du Joiirdaai. Aussi est-il cliargé «l'ailministrer Ir bapfèiiie de
prdUeiire poiir la rémissiou des pérhés; et Notre-Seigiiem* lei rend ce té-
inniguagt' tpi'entre wux qui sunt iiés de la feiiiiiie, il ii'eu a été susrité aucun
de phis gi'aiid (jue luì \ I)ès qiie Jeau eut timiuf(*sté el uioutré à tniis celle
source de la sagesse et ce vérilable Maitre, en disant : Vinri rclui ipii ptìvìe
te pikhé du monde \ ators tout le peuple se mit à se presser autour do bii et a
tìcduter 80n enseignemeat. La gioire de Notre-Seigaeur augnieiitant de joiir
Oli jour, Tassemblée de Jean * conimeuea dono à dimiouer ainsi qiie sa gloii-e, j
corniue Jean lui-méme le dit : // (ani quii grandiose et fine je diminitc ''. "
Dos que Notre-Seigneur se mil à la lete de eette école, et qu'iiiie iiom-
breiise foule vini à lui, Il en choisit des frères distingués, à savuir, Pierre» '^
Jean et ItMirs eornpagnons \ Il les fit monter sur une baute montague, ainsi
{^ M*óp veul fine acrulateur. Ce lerme est plusieurs fois rópété dans les stutuls de róe-ole do N^
8Ìbe. Voìr rappendìi'c ci-dcssous. — 2, ?^e majordomi (l^*3Ì) élail tauL ii la fois et* t[ne les Franquis ap*^
pelleiil iiujoiirdliiii ri^fonoriie^ le» prófel de di?icif>lirie ci U* bilìliuUiéjidrti de IVcole» — \i. M?dlh,, \i, 12.
— ^. ftiìff., 11. r». Jean» I, 29. — fi. .lean, m, :ì<k — 7* (ju:*iid Ir ujuI ^»^ précède un noni propre. il]
«ignille : •• uilepU*. seclaLeur, cùEupagnon ».*
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CAUSK m: LA !'X)\!>ATIOX UKS KCOI.ES.
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jiqu^f y, flftyiN ^.«s>*^ ^ là,,.^ s^fS2^ ^l v^^ |oi s|joi jjpof ^^^o
JiofJ-Q^ ^fK^o lyOoC^ |.^«oÌ\^ vpoCS^ K*'^*\ ^^^^ "^^ JS.**t.>Or.O :]Li.lV^9
n. 'I' deesU — 7. T t«^» - ». 1 U^p- — 'J. I tli'siinl, - lu. T tle^iinl.
'J' t^IliJLOO ^~
que le 111 son Pére sur le mont SinaT, et là, 11 les initia à la coniiaissance de
son Pére et à su corinaissance, Il les foriiiii uu iiiodc^ et aii bui de son eusei-
gnement; 11 leur expliqiia toutes les ♦lUliciittés eie la lui, ot 11 ùclaircit devaiit
eux toulcH les allógories et leì4 oiubrei^ de rAiieieii Testameiit, aiusi qu*ll lo
5 dit Liii-mtìme : /^ suis renu non pour abolir la hi, mais pour t'accomplir \
De mérne que les |>eintr**rt ne eomnieiiceiit pas par eiiduire Timage avee
des coiiletirs éelataQtes, convenables à la reali té du type, mais le dossi neut
avcc du charboii, ou bien y traceiit de simples traits, et te ii'est qn^après
Jk «jLii^ le niodèle est perfechonné et preiid la forme complète d'une image
^'^ (£Ìxtij^) reetle, qirib rornent de teintes spleridides aux couleurs éblonissantes,
scudilaliles h cellcs du type, aitisi agit le grand maitre de Tunivers.
Et que dis-je? Voici que les artistes, eux aussi, quaud ils vculeut foiidre
une statue, eommcucent d'abord par en peindre sur le sol tous les traits;
■ et après avoir représenté ainsi la statue en ciré (xinp^;) et compare tous les
15 traits cntre eux, ils fondent de For ou do euivre sur la ciré, et aussitot que
la ciré est cotisumée, ils ont une * etunplète et durable image en cuivre. Oi\
les liommcs sages min seulement nr' cympleut pas corame dommage la perle
de la première image, mais ils y voient Tbabileté de rartisle, qui par la
* T 32'A^,
L Manu., \, 17.
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370 BARHADBSABBA ARBAYA.
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G 'i9'
•f^ìKiL^ Jlo IìKa:^ ìi^f^^ JJa^ y^^^l
^^pop; ^V^o :Ìa2^JI ^^L^tt; :^V^w:m/ y>j^ •U^ì }o^ ^i^^^^fl^! Jla*i\v)
VXjod J901 ^01 )K.àajLÌdo jL^L^oid Odi ^d>-do J^JìT Vv JljLfiLd ^i^toVv^
lai ifiib^^ ^«9 K.#ooi yCuoloJS^ ^XjJ^j^i :JL««;ooì.^ V.-^/ 09I! ^**/ *l^^
^olS^ jÌ9 topo/ yaioi %d/9 ^«Z toCSwdaoS^ * )L^aflo.«« )LjL*pto jLiopu^.^? yc^oofcsj
* e w.
1. T (^•^-o) Ijoia. — 2. T hic locus albas. — 3. T Loo» W«. — 4. T omi^«o ;^dl{o* — 5. T
Ha^. -1 9. T l^l — 10. T ^»«l»a^- — * 11. T Ulk^àa là^inN.
perle de la susdite matière, put former une image réelle qui resterà toujours.
Ce fut de eette manière que le grand Maitre agit tout d'abord selon
renfance des élòves. Gomme la figure de la réelle connaissance de Dieu étaìt
sur le point de se fondre et de se consumer, 11 envoya son Fils bien-aimé,
qui, basant son instruction sur la première figure, nous parla et nous
révéla Timage réelle de la Salute Trinité , la vie future , rabrogation de
Taneienne loi et la consommation de ses faibles préceptes*, et grava dan:*
notre esprit la réalité de la vérité : « Quand II monta sur la montagne,
est-il dit, et qu'une grande fonie se réunit auprès de lui, ouvrant la bouche,
11 les Instruisait en disant : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume dts
cieux est à eux, etc. *. Ailleurs il est écrit qu'étant monte dans une barque.
Il f^nseigna bien des choses à la foule par des paraboles '• D'autres fois 11
enseignait dans le tempie et dans les synagogues, comme 11 le dit lui-méme
T 324-. aux Juifs : J'étais tous les jours au milieu de vous, enseignant dans le tempie, * ri
vous ne m'avez point saisi\ Le nombre de ses discìples fut si considérabU\
que les grands prétres et les Pharisiens en furent frappés de jalousie,
1. IftATUNw signine choses anciennes et l^^*:»^^ cho^3^ faibles. —2. M^llh., v, 1 ; Lac, vi, IT. ~
3. MalUi., XIII, 2. — 4. Marc, xiv, 49.
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[57]
CArSi: DE LA I OXDATION DKS l^COLLS,
371
to
-|^ ^ - Aa -^ Jooi ^^h»^|f l*V^ oi^o^o :iooi JLjb^^t fo^^ ^CS.^I^ Ò(.AA#fo
^..mVci y^^l l I Vi *oi^ao^ ÌJ*!^ V^^ "^^^^o ^^^^ )j.9i^a^; v^oiaaV/ yooì^
^f>^ IO v*otaS,ciAfl&|l 04f.3; :oi.iUii«; Iti^l-^ jK^^iISi^^ )»oK.«9 v?^^ o&^3f ^:^^
jl^^^^fO -Ik^sVoì ^OjI A-SK ).wi.^Jbv Oi-Ii^-D ^-iolo .v?»!"^? I^^-^I^
Jllft\orf qk\ 3La.^còh> ^oo«^A-^' oooi ^-^ - -'^ "^^^i^i "^^^oo JIK^KmO
1. T U^flaa^» ^lo' ~ 2. C tithl. U^^l o«»7 ^' — :\. T liii- Utnis albus, - 'i. "f a^a?^ì«a^o iJ^3J«^.
cornine cux-m^^mes l'attestèront en disant : Vous voyez quc toni le monde va
aprk^ Ini, st notis le laissons ainsi, ttml le penple eroim cn Lui \ Don** de in»*^me
qiie l'imago en ciré reQoit soii accomplissenieol et non son aneantisseinrnt
dans riniagc en cuivre, car, qnoiquc la ciré se fonde, touterois su ligure
5 reste dnrable, ainsi te Clirisl n'a pas abolì la loi et ses ligurcs, mais 11 les a
achevées et complétées, ainsi que Lui-méme l'a dit.
A Tàge de trente ans, il commoni^^a à donner des le^ons, ronouvela la
premi^'n'p école, donna une délinition precise de la pliilosopliie, lìt ressusciter
la sagesse qui élait morte. 111 revivre la craiate de Dieu qui avait dispara,
IO montra la vérilé qui élait penine; liref, Il faronua tous les gcnres de sciences
à la manière des membres d'une statue, dislincls Ics uns des aiitres, et les
grava dans les oreilles dts fidèles; il réprimanda rimpiété» Ot disparailre
Ferreur et confondit l'imposture, Leur ayanl écrit ensuite son tcstament au
Cf5nacle% au moment de sa passion, il conduisit ses disciple^^J et s'en alla avec
i:. enx au delà du turrent de Cedron, ' et là il leur donna toule la nuiL des le^ons • T :ii'V'.
sur les gpands, admirables et réels mystères. Et comnie leurs seus étaieot en-
core trop faibles pour pouvoir embrasser une doctrine si parfaite, [l leur dit :
L Jean, xi, 'jH; xit, ly. — 2. 1^^^ veul dire fliatiibre liaule. — :i. LiUérdl>^rni>iìl : ^an èi'ole.
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3T2
BAlttlADIiSARRA AìMìATA.
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^i i^ v^f Of^-Mu^fo :)L^&^^ yooi^i.^ op&\l ^eCS^ o^ood; lyo^^ f^U
.^oo(^ Jooi ff^^^ s^y^^o *>isa»0|N.^ iò|.ac»f ^l :j.909 '^«^^ ^Ji^/^ >^n*^>o
ol| ^fKj»o .l^fo^t l^^i a^>^^j»j )^r^ =1^7^ \V^ soo^ ^euS.^fi JK*>wv
1, r dejiiinL — 2. T U^po- - ij. T s^LjaSt Ua^ ^»d^* ^l ^S£%^o U^^ot Uovo l;30 \^l
5. T det^uiiL.
♦ T :ì2r»*
J'aumis fmcore plnsienrK chosfs a vonx dire, mah vìles mni nìcnre au~tle.ssus de
vfttrc poyfi*t\ Qnattil I Esprit di' rfTi7r Arrf( renu. Il iintts etìseirpìcra tonte la rrritt'*\
Apirs (ju II lui ros8Uscilc k* Ij'oisièiiie jour, cornmr 11 ravait iliL li r«*sta
avec eox daiis le juomlt* quaiaiite jours, lour eiiseij^iranl buMi dus chuses. Au
moment de soti Ascensloii au ciel, Il ebui^il douze frères renommés; Il leur ^
recommanda ce qui était nécessaire et essentiel. Allez, leur di(-ll, et instniisez
touips le.K nftiioìts, Irs haptisanf ait wìm dft Prrr, el dn FHh, vt du Sainl-Esprit,
et Intt' apprt*nan! à ohsf*nrr toni re (fue je vohs ai rfinimantlt'. Et voìri, je aun
ioti jours uvee votis jtfsqtt'à la fin dn monde ^,
l*our clier» li leur donna Simon le majijrdonie ile Técolc et lui commanda io
de paitrc les hommes, les femmes et les enrants\ Après qu'Il fui monlé au
ciel, les Apótres iirent ce que leur avaii Gommando leur Maitre, préchaut
parloul, ainsi qiie le dit Mare. Notre-Selgrieur operali avee eux et eonlirmail
leur panale par les miracles qulli^ faisaient. IIs fondèreuL tout d'abord * leur
écóle daiis le cénaele, oii Notre-Seiy^neur leur avait remis le saint sacre* J5
ment, et la niaintinrent là jusqu'a ce que le Saint-hl8|)rit fut descendu. IIs
vinrent ensuite à Antioche, où ils enseignèrent et baptisèrént bien des per-
1. .Ican, wr, 13. — 2. MaUti., \?ivin, IH. — :t. Jean, xxi, Vi. - Lu vtM'^iou dilf Pj^cliìLLn porle : Pai»
mes agtH^auv, iiins imiuloii^ t'L liien lirebìs; Ics rimi'Utiuhìli^ui ^ **haldétìii!* lu* ex^liqueaL fiar liouiaie*.
enfaul^ el feiumes.
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10
* G 51-.
* T 325'*.
[59Ì CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 373
^^y »» >ot» i| fKì\ pò/; ^l ;)|g^rtii\ 0|.àaò^/o opcò^i ^^^lo .w^DOdi^JI
Ut Jlo oip&oe QJL^9 :t^/ 001; ^l oiQV"» )ooi ^jJkoK^o ))us^flp |ffc»t"»o
«cu I ft\ci ■» p>^ ^aj/ iflL\.»j» jl^fi:^ )ooi ^#Qt,^\ )K,?fcV.>^t>V> ^JKa^VIo
Of^c^JJ./» jjLi/ v^a^^^l ^1 ^^i^ii/o rvfiDQjBQJdJI vfDoKjioA ^^ )i /; ^9 ^^
^9Quà09 y^l :)K.M IL^^ jL^ ^4b^ vfoua^ )ooi ""^^o^ * :)lai ii^«S^N
Joi^9 otto n\ V» ""^^ v^oOw )ooi vini>ft?ioo ^|>i A"»» %mi>flft*s^"» jLoo^
VOOUM sA^il ^ì^^ :Otl9fc\oii\ 01^ O90I ^«^^j^ V^OUM ^i^/} ""^^^^^00
1. T o»ao- — 1>. T «;•©» ^- — 3. T ^^M». — 4. T |6^V^ ^oC^ »-a^o «oumìoi "^ >aio. — 5. T
deesL
sonnes, de sorte que ce fut à Antioche, ainsi que le dit Lue, que les dis-
ciples commencèrent à étre appelés chréliens ' .
Bientòt après, Notre-Seigneur choisit le grand Paul, pour enseigner tous
les Gentils. Cet ardent disciple et cet assidu maitre, qui surpasse et les pre-
5 miers et les dernìers, réunit des frères en plusieups endroits et fonda des
écoles, à savoir : à Damas, en Arabie, en Achaìe et à Copinthe, où il en-
seigna pendant deux ans et demi^. Ensuite, après quatorze (ans) de travail,
il se rendit à Jérusalem, dans Tintention de voir les Apótres; mais il re-
tourna bientòt pour continuer son oeuvre. II eut à subir beaucoup de peines
IO et de soufTrances. Quelquun esibii affligéy dit-il, que je nen sois aussi affligé?
Quelqu'un esUil scandalisé^ que je n'en sois aussi comme brulé ^? Il ne cessa
de se méler à tous les hérétiques (aip6<n;) et aux opinions (opposées) jusqu'à
ce qu'il les eut fagonnés au mode de sa doctrine. Etant venu de Corinthe
à Ephèse, et ayant rencontré là douze disciples, * il leur parla avec hardiesse ♦ t 325
15 pendant trois mois, ainsi que Ta reconnu Lue, dans les Actes des Apótres,
pour les convaincre des vérités relatives au royaume de Dieu. Mais, comme
1. Actes, XI, 26. — 2. Au lieo de oì^jm ^*l* ^ui, il faut lire : ©v^» 1^.^; voIr Actes, xviir, 11. —
3. llCoriDth., XI. 29.
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BAUHADIiSAIlHA Ali
lt^=S^ i^^iJo (>^f OM^So ^^>o^iJf Iaì 0||.^^ |10l^
«^àl-a Jlaà.fiD/ 0|.ja^ K^Jl^i^ ,p3 «0001 ^i--.
J'aurais enctnT plmieurs vhtm'n fi vaita tt*'
vutrr futrlét*. (Jttftml I Esprit dr. rf*riir xt^m r-
Aprr?i i\nìì Tut rc^ssusrité In troìsièin»
avuc eux Jniis le tuo mi t* (|UHniulo joiirs '
riuifueiit dt* so ri A scn risina au eie!. Il rl«-
recommaiida co qui élait nécCftiiain» et n^-
ttmirs Ics nalwnfif les ìmptisanf nu nom ■
ft h'ttr appìrnuni n obnfri-iT Unti a* ifu-
hmjfHtn arer vtms JHjafa'tì hi fin tlu m**f*''
P<jur clicl\ Il lt!ur dtmnH Sinuiti li
ile paitre le9 hommes, les Tommad • '
cifìi, ies Apótres iitunì co c|Ui» lem
partout, lìuim t]ue le dit Man
'Hsrr, lt*ur parnlcì par If'b iniraclps tju 1
écule daiis le eéiiaek*, aiì Nolr-
nielli^ et la tiiaiiitìnrenl In ju^*l
Yiiireiil eiisuile & Aalii>ulie. •<
1. J«ta.irj. n ^ Mr
rtiftiiiH 111 ftniioi.
.uu^..
rVrìOX DES RCOLRS.
37a
:x\cL. ^^^f Ijl^I :)lo;V^i ]joi lu^^ o^f
j :JK.HL.»*^^a^ oio x^aaj I^oC^ JV^-^; Ìi^\<^^
* T a2iv^
(; :>ti*,
* l: ri2*J
If sccouris de Dico, iioiis soninirs urrivés ici, nous
Honlrer * nù Toh a commi^ucé, aprf^s la mori des «^^lo- * '^ ^-®
des écoles, et à quelle epoque et qui etnumenea à
* e sujet de nutre dissertaUon nous fera parvenir lout
!»• celle école dans laquelle nous faisons nos éludes.
a élé tres eiMebre, ainsi qiie nous Tavoiis dit; sa
Ile y atliraieut heaiicoup de perisonnes, pour rccevoir
I ine. Et, coinnie le goiìt de rétude ' est ìuné dans le
-i* Irouva un zelé de rèrudition, qui, instniìt dans
ties» fnuda daiis la susdìte ville une école de rEcrilurc
' peusi\t pas que les seiencegi ne se Iruuvent que cfiez
lire de cr^s saiuls Livres, il ajcmta aussi, comme parure,
qui a été cause quii déligura ipielquefi^is la vérité
iilure, jiar des iuiaginalious très bizarres. Le direeteur
lilt Philon le juif, qui, dès qu'il eiit emlirass»» eet uri, eoni-
_*r riu'i-iluie [»ar des allégoi'ii^s, au détriiiieui de riiistoire,
uiprlreut pas qur umu seulriueui ils dc\:iiout «'viti'i" l'eusei-
/it; U<l-e) le toU, H'I U^U^, ce «(ili iin^ |HiroÌt j^his jii<(r. Le uud U*i^ ^ciail ll"'li^^ ikt
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OQ^^^
376
BAtìnAhl^SAnRA AnBAYA
r* r 3:!6K
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* T -i2«'-
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o^^ìo .|»tO|S^^ i-^^2hS. yOO|\ JK.^po; If^Af fioJJL^^ ])/ :yaa^J fO^^lS.^
^Bun^^A^ ^-^M ^! f^ .|^oi3k I^KJi^f IJU^d )^4o^ Joot [foKjL^ Jjoi
:)K-i,#^,^ ).m^Aa^^ jKJ^^^l ^mofoyo^p ^^oio^^ ts^u^ 'Jts^Ow )fOi.do
wiJa£o -)-^^i ^*>^i| ^sa^A-fl&Voi ^o^df i^^t fooio .^ì«|h«o^ )>fi>^o ),Éyh^>f
1, r Itir liM ii> iilUus.
fi. t !*w ^o
r Ua3Mf ^oi.
•J. T Hl^*-^ Ifi^:^^. _ X 1 0*-"^ ^*>«f. — k, Dcesl. — 5. L»ee*L —
«oi^;^^«
gnement des bagatelles, oiais encore orner Ics Livies diviris rriiiie vraic doc-
Irine; ila ainièreiit donc la gioire liiimaine plus que la gioire divine. Or reux
qui * fréquentaienl Alexamlrìc, dans le biit de s'instriiire, étaient très nomUreux.
Bienlòl Fècole des philosoplioi^ drspanit , ci la nouvtdie éeole devint prospere.
Après la mori de Pliiloii, le pervers Arius se rendil célèlirc à Alexandrie;
il pronieilait une ampie diseussion rohilive anx livres divios; il avaìt niéme
acqoitì rérudltion profane, Ayant été appelé à expliquer les Kcritures, il in-
venta, dans rivresse de l'orgueil, une uonvelle et fausse doctrinc, disani que
le Fils osi iTré.
Oli t'onvnqna contre lui à Nicée, sous Eustalhe, évèque d'Antioche *, un
eoncile oecuméiiique, qui dura trois ans ^ et anaHiématisa la doetrine d'Arius.
Le concile s'occupa aussi de loules les liérésies qui avaienl pam dans FK-
glise depuis le temps des AptMres jusqu'alors. La discnssion contre toutes
les liérrsies duiui «juaranle jours, la répliquc des Pères à Icurs ohjections
qninze juiirs, et la r**Jaetion des canons et de leurs eauses Irois jours^.
l. S. Eu!^lmht^ év^quf «le lién^o \ers à'1:ì, fnf hsinsfiMv ìt I églisc* dWnHnrlu^ ìivj*iiI fan 112:» où il as*
sHUi un f ionr'iJe *k* NiL-ey ; il lut exik^ rti 'J'hni< e el de Ih cu Illyrie vei s t'ari 331, et nunirut vers :t3T —
2. Il foul lire sans doulc ^^^r* 1^^ au ìwn de ^j^ ^ài» — ;l. Je crnìja qii au liey de M^-a^ ii faut tire i
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[63] CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 377
oiKjUi^flLd JIoaa/ t-^bb^ s£oJi<^<mol Jjuml^ :oiUJI ojCbo ^j./; ^9 ^^
v£D09i tm'i'V^ lyoLjf^l ^po^ |ifii^ v> t-^L:^^ ^9 v^Kinv» Ja.MJ9 ^^ jiàcuoD
I i> io i "^N s^ofoy^lo «vfDoiojo^i^ j 9»la io )i-2ui« 01^ ^..^bb^ |i»^o ^^9 )joi
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tf n\ y^j "» Jl/ «mi» va ^ ^JLd jLjuV/; jloin^ ^^ Jlo :|n\v> stt^i^;
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1. T <o»^ "^ K^a^- — 2. T hic locus albus. — 3. T >p©^.a^- — k. T ^^ ^^' — 5. T W^
n
T 327
G 53''
Après la clòture du concile, le bienhcureux Eustathe ouvrit une éeole
dans sa ville * d'Antioche et Jacques à Nisibe ' — car ce saint aussi assista ♦ t 327
au concile — et Alexandre ^ à Alexandrie. Nous n'avons pas Tintention de
parler de toutes ces écolcs. Mar Ephrem' fut établi comnientateur par Jacques,
et Athanase par Alexandre. Quant à Eustathe, ayant été exilé, il confia la
direction de l'assemblée à saint Flavien *, qui pour une pareille affaire s'as-
socia Diodore*. Ils dirigèrent l'assemblée d'Antioche dans la voie de l'or-
thodoxie *, ne faisant aucun cas des menaces du roi Valens et de l'insolence
des Ariens, fils de l'erreur, mais accomplissant leurs oeuvres tantót à Tintérieur
de la ville et tantót au dehors.
Quand Flavien fut consacré évéque, le bienheureux Diodoré se retira dans
un couvent, où il ouvrit une école, qu'il dirigea longtemps; il eut beaucoup
de disciples, parmi lesquels les bienheureux Basile, Jean (Chrysostome) ,
1. 8. Jacques, évéque de Nisibe vcrs 297, assiste au concile de Nicéc en 325; il oblient de Dieu le
chàliment d*Arius en 336, et lalevée du siège de Nisibe en 338; sa mort eut lieu cette méme année.
— 2. S. Alexandre, évéque d'Alexandrie vers 313, assista au Concila de Nicée; il mourut en 326 et de-
signa S. Athanase pour son successeur. — 3. Voir ci-dessous, p. 381, n. 1. — 4. Celui-ci, après la mort
d'Eustathc d'Antioche, se décide en faveur de son successeur Mélélius, à la mort diiquel il estélu évéque
à sa place en 381. — 5. Diodore, nalif d'Antioche, se rend célèbre par ses vertus et sa science. Aussi
est-il appelé « le grand et Irès sacre Diodore, le fort athiète de la piélé, la colonne et le défenseur
de la vérilé », etc. (voir Fabricius, Bìbiioth. Gr.rca, ed. Ilarles, I, ix, p. 277, et Ixo Allatius, Diatriba
ile Theodoris, Nura. lxvi); il est élu évéque de Tarse en 378 et est mort en 30'i, —6, Voir Tliéodoret,
lib. II, cap. xrx; lib. IV, cap. xxii; lib. V, cap. xxvn.
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378
BAIUIADBSABRA ARBAYA,
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yCOM.^ ^ A \K-^f : ).AX-^£ULao l^il Ìa^O|^ :M>C^ M^I^d! |lciivi\i>y>
Kvagrius et Théodtm* le grand (de Mopsiieste), qui puisèrent chez lui la
scienee des Ecritures*, Diadore, en elTet, fHait acconipli plus que tout autrej
r :i27'". dans la scienee de la philosopliie * et ilans Texégèse.
Ce Saint avaut été eongaere évtujue de Tarse» ses diseiple^ se disper- '
sereni, et il ne resta dans le monustAre quo le bienlieureux Théodore, qui lui
Seul Y enseif^'ua longlenips, non seulenient «jralement, mais encore en com*
posant des ouvraj^es, sur la ileuiàiide iles PtTes. Par la force de la grAce.
il fit des t:omnientain*s sur ions Ics Livres et des controverse^ contre toni'-'
les hérésies. Jusqu*à Tépoquc où la griVce Ut paraitre cel bumme sur la terr*
tontes les branehes dr riiistiueliuu, de Texégese et des traiiilions nur f«|
h^crilures divinrs, comme les difTéientes malièr<*s dont cu fait rimag»- <^'
d<*s rois, étaieot dispersées ri éparpillées partoui sans ordre «laii-
vrages des preniiera i'»crivains et des Per de l'Église Calhulique.
Dès que cet liouiine eut distinguo e le bien et le mal, ùi s»*
dans les ecrits et les traditions il
T 32H^ Inibii e nirduein» il rnuiiil fii un en
qni éluient dis[H'rses, de sorte
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[671 CAUSE DE LA FONDATION DES ÉCOLES. 381
s ; |L o flpy ?» K n W j^^ioC^ lutato jLfci wuKa/ JLlsl^/; ^^^^ibSL^ ^9 )a.Mj
^ •^ f» ^;M9 001 :^>V3/ ^*|.M ""^w^doi Ji^^ 'V*^ ^"^^^^ )^^^ Iy-^I^
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0001; )y «I i 0 )|, ;lvì\1 i^ib^ Jl/ J,uA\ jLfoi oid out^o^ iK^ ^^-#9 jLd/
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^ .^^KJ^ 0001 ^^1/ ^n T 9» '^^^ ^^ Ì^U> ^)ooi l;} ^»oinv>|n\ ^oo^
1. («01^9/M^ ^Vi:^kA »,fi5 CO) »*;3J ^^01 A. — ^. om. A. — 3. ^i^ i^^lo A. — 4. V^/o A. — 5. lo©»»
(j^k) A. — 6. I^ar^ofta VaamN |**ftj3 usUJ ;«^i A. — 7. Icoi^^lJ A. — 8. <^» Jdaa^^J tooif ooi A.
taureaux et les moutons. » Rabbulas, dès lors, lui cn garda une rancune dans
le cceur; et après sa mort, il fit brùler à Edesse tous ses écrits. 11 n'échappa
au feu que Ics commentaires sur Jean Tévangéliste et sur rEcclésiaste, qui,
dit-on, n'éiaient pas encorc traduits du grec en syriaque. Mais ce que nous
venons de dire de Théodore suflìt.
Montrons maintenant comment, pour quelle raison et par qui cette di-
vine assemblée a été Iransférée en Perse. Le bienheureux Mar Ephrem, dont
nous avons parie plus haut, lorsque la ville de Nisibe fut livrèe aux Perses,
se retira à Edesse, où il passa le reste de sa vie * ; il y ouvrit'une école et il
cut de nombreux disciples^.
Après sa mort, Técole, loin de tomber en décadence, fit de considérables
progrès, gràce à Tactivité de ses disciples, qui augmentèrent (le corps de)
Tassemblée. * La renommée de Fècole se répandit partout, de nombreux jeunes * e 56\
gens, par amour pour la sagesse, s y rendirent de toutes parts. Lorsque Mar
Narsai, Barsauma et Ma'né — qui furent ensuite consacrés évt^'ques, le second
t. 8. Eplireii), suivanl l'auleur, aiirail enseigné à Nisibo pendant lrenle*liuil ans; car celle ville fui
crétlée aux Per»e:s en 303; il niuurul à Édesse en 373 (sur S. Ephrem, voir Assémanì, B, O., I, 26 et
suiv.). — 2. Les plus célébres disciples de ce saintsont : Paulona, Zinob, Baiai, llarsamia, Aba, 8iniéon
et Mara (voir le leslamenl de rillustre écrivain).
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382 BARFJADBSABBA ARBAYA. :68;
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e 57*. jUl l^^t^i^^x^ I »^N^V oooi y n iifiif Jl jLjLXULfiL^; ^»orini>a^ * ^^^^a^i:)^; :)oqi
^^.m/j y^li wi^Qi :|ooi ^ftt>9i v> )iOL^l wV:^; )loivi\iV> ^^ |Ì^<^!
%^oi9o/; lutato ^òoi; oi.do%i jooi ooi; jLioi .JSok yV >>feoo |^,»,^\a ^j/ ^ i«
.^)-^ )Lò^;j jlioi 01^ o^ijo :c^jj viOifoJI ot|,^>aL\lo ooi; ""^^^^e .JM^Ov^
:> i^v>/ jifiiftVH IfiiorfV 0^ :JlaaA/9 )loiviS>v> yi >ì o» ^^ V^h^^^I
1 . liS^A^ C. A. — 2. U^e UfiAdM A. — 3. j^^\» ooi^ Ua«{ a. — 4. Ue;«Me i^oj^ tooi m:«*9 o^ «do A.
_ 5. Jjoi oC^a!^ — 6. om. A. — 7. om. A. — 8. Po»» A. — U. bA v®®»*^»» ^'»« A.
pour Nisibe et le dernier pour Réwardaschir ' — entendircnt la renommée de
celle école, comme ils étaient des hommes studieux, ils y allèrent aussitói
avec les autres.
Le direcleur el Finlerprèle de Técole était alors Cyoré ^ ; il avait un es-
prit très illuminé; il était tout à Dieu; il étail si dévoré par Tamour de Ten-
seignement, qu'il prit lui-méme à t&che et d'interpréter, et d'enseigner la
lecture, et de faire épeler et de faire des homélies dans Féglise. Malgré ses
jeùnes et ses mortìficatìons, il accomplissait avec soin toutes ces charges,
^* 57'. La seule chose qu*il regrettàt, c'était * que les commentaircs de Tlnterprète
n'étaient pas encore traduìts en syriaque. Pour commenter, il se servail
des traditions écrites par saint Ephrem, et émanées, d'après ce que Ton dit,
de la bouche de TApótre Addai, qui, lui le premier, a été le fondateur de
cette assemblée d'Édesse; parce que lui el son élève' s'élaient rendus à
Édesse et y avaient jeté cette précieuse semence. Et mcme ce que nous
appelons Tradition de l'école ne veut pas dire les commentaircs de Tluter-
prète\ mais coux qui se soni conservés en passant, dès le commencemenl,
1. Ce noni est lanlól écrìl Wardaschir, lantòl Kówardascbir el lanlòl Belh- Vrdasi'lilr — 2. Ne serail-
ce pas ce Cyriliona doni les oeuvres ent élé publiées par M. Bickeil dans Z- />. M. G,, XX VII, 566^
— 3. C*esl-à-dire 8. Mari, qui fonda l'église de Séleucie. — 4. Voir ci-dessus» 380, n. 4.
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CACSt: l>K LA lONDATlOX DES KCOLKS.
383
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♦^ >OQ^C^ ).fì.aa9o )Kv4i,jD pò/ ^ :^mi.jU
\. aiti. A. -* -2. iiEii. A. — :ì. spwlm^>^i^^*^io A. — 'i. um \. — :,, A a<lil. l6c#Aio. — ti, ^{ A. —
de la bouclio à rort^ilto, et qnr le bicrrilioiirniix Narsai iiHi^ra ilaiis ses ho*
mélies et tlans le reste de ses ouvrages.
Les commentaires de Théodore ayant été traduils eii s\ riaquo et ayaiit
passe à Fassemldée d' Edesse, Cyoré jouit du repos avcc tous ses dìscìples.
* Les saints, que iious avoiis meiitioiinés plus haiit, restèreiit longtenips aiix
pìedn de ce * bienlieiireiix; ils furent versus daris llalerpretation des livres m: st»*
dìvins et daiis leur 1 radttion, et ils étudièreiit les écrits de Tlnterprète.
Après la mort de Cyoré, interprete de Técole, toute Tassemblée demanda
Narsa'i pour chef et diiecteur; car il n'avait poìiit d'égal dans Fècole. Narsai,
0 n'ayant pu resister, leur dit : « Moi, je ne peux pas me charger de tout le
travail de recole, eomme notre maitre V, (|ni était cxpérimenté et riche en
santt^ du corps et en gràee de Tesprit. Mais si vous établissez un mailre dv
lecture et un aulre d'épellation^ je pourrai peut-étre me charger de l'intei'-
prétalion. » L'assemblée exau^a sa demande, Narsai dirigea Pécole pendant
5 vingi ans, eu faisant tous les jours des commentaires acconipagnés de cimnt ^.
1. ^* signille u noire mailre ►>- — 2. 1^*-^ ;signifie lei « cliu-ur -». L'auleui fait allusion anx titiii-
Mques de Nap^^Hì qui ficcompagnenl ceriaines de ses bomélies poóliques et qui éJaienl chanlés Mer-
nEiUvfMìiont p:ir tieux i lifiMir> (voir li. Duvul^ La Litterature sijriffqur, f>, TR-17, \n poesie syrraque;.
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1
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^ fLoJOlD; If^J ^^^..^^ ^^Iq «^qv^^
1 - "" -t'"^ oC^ Jl / tM^J&^J ^po ^Ol ^^ wUX ^9 1^ , 0|fi.A^ ^/ |l^»
^)K.^a^ ^^s^C?>u> Oaì^I/o : ')9t>^; )^N>."> yOOiM»Vl o^jUio *'^^>.^9 ^f ^o
1. A ndiL <M». — 2. A tiri». *Ih*- — 3. *.©« l-ow A. — 'i, l-"^,^-r*? fJ A. — 5. ^^* A. — fi. I^aa:^*^
^ohVÌ ^Jp-; A, — 7. A om. lfi^-»A*i» "^.^^^ ^ 8, ^^ftua^/j \, _ u. ^ J^J A. — lo. lo» A.
Harsatima vini à Nisibe et fut élu 'évt^que*. Ma'né partii poar la r*er3P
t!t y rt'vul le joiig dii sacerdoce 'K
Les affaircs de Pecole? étaienl en boii ordre; mais Sataii, seloii sa coutunie,
y init la discorde et le désordre '. Mar Xarsai quitta donc rùcolc, et, étant
velili à Nisilie, il s^iiislalla daiis If^ eouvent des Pcrses. Il avail forine le projet
de se rendre eii Perse, Et Uarsauiiia, ayaiit appris cela, lui envoya soii
areliidiatTo el le fit iiilroduiri:' daiis la ville avee t^i'aiid lumneur. Après s'étre
salués et avoir past^è eiii^emble quelques jours, Barsaoma pria Narsai ile
vouloir bien restor ehez lui el de fonder une école dans la ville et lui proiuìt
son secours. Narsai ayant liésiU^ à atcéder à sa demaude : < Ne pensez pas,
itMHi IVère, lui dit-ìl, ([ue votre départ dlulesse et la dispersiou de Tassein-
btée * soient aeeideutels; aii corilraire ils sont proviilentiels. \^r>us iTaurez pas
I, Il osi Jone inexacl qui' Narsuì ai ses compagnoni^ aleni i-lé toos ensemble expulsé^ d'iktesse en
457, coimne le rdc"i>uLtìiL iaiiniati dn Ii?tii-Af8cli*m , rar Je:^ éculìors [lersaiis *|ui afUeviiicnl leiirs
éludes, lievaieiiL cjuiUer KJesse et mveiiìr dans leiir pnys, ci*mnu^ le lìreiil llurMunna el Mi^né; nous
^a\u^s^ niéniQ que Harsauina a éiv roiisacré evi^que vn 7'it> des ^ri'ées i't.ih] jvoir Ebedjésus tir Nhibe.
tifate iìrss jugvmenta cvctcmtsiiqutis. èl In clirunique d'Elie de Niiiibe}. -- 2. Darliébru'US el Af^séniaiil
(B. fA, UL f, :i7<ì,38l)onLci>nfandu ce Mti'fié avec le patdarcJie du mònie nota, qui. en 42*», succèda à J«-
balaha h*. el qni élaìl luì atissi, avaat il'tHre élu patriarehe, év*>que de Hewardaschir. La cbrónlque de
Séerl riomme qualre évétjaes dt? HéwardascJdr : Mann, Ma'aa, Maii el Mann [^Jju'm ^lU. 'jjl** bUl;
el dil du dernìer Beale meni qn il élait cooipagnon de Narsaij de Barman ma el d Aetice, datiiii Fècole
d'Ivdesse, el quii Iraduiàit en syiiaqae les i>avrages de DiiKinre de Tnr^e et de Tbi^odure de Mupsueste.
La lUi'tuie rlnoiiiqne dit eneore quii a assislé an jìyniMje d'Aeaec <'i8*ì|; vnir au?>si le StfUMihon (trien-
tatr, p. Ai)ti. — 3, Il fari allnsii»n ;i re>ipul>iiiN ilKiéSM' de^ pailisau-- tìit revéijiie Iba^, apivs 3*a mori
qat eul tJeu Je 'IH oetubie ^ià7.
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[711 CAUSE DE LA FONDATiON DES ÉCOLES. 385
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V-^ib-^K^b^ .^^9 ^%Jl:^ ^JL^ )ooi )jd9 jLiiio^ :)^90i Kj/ oKIìO w^ Kj/
Ift.9 jL^o «oi^ ^n i nfeoo > nT^ ^0 ^^9 .jiàeuaD |v>fl>il Ka^O
.X.M
G 39r
.JLdioiJ^ ^«H^ ^1^^^-^^ :oM|.di^o Kj/ Kj/; K^)vJ^s.«o :jLjkQJLdJ^oi K^/;
Oko wJ^ K..^^ V^bdo .)>^9j jLxdo U^M ^/ ^ Kj/ )o6i :|loVoM Ka^
1. A om. V?-**? oi^a«ft-ao i6^ ^' — 2. A ora. l^*oo3 |6^»o ^J. — 3. om. A. — 4. looit U» PUo-:^
^e^ "^aa a. — 5. AM udd. ;k^- — 6. IP^n^ o^'f^fo ^l ^»N ^.U^o : la^oi Uj^oìD ^.J, ^^'^^^^ ^o
méme tort si vous comparez cet incideat à celui qui eut lieu à Jérusalem,
après TAscension de Notre-Seigaeur. Il y avait, là aussi, Tassemblée des
Apótres, les dons du Saint-Esprit, des miracles et toutes sortes de vertus.
Gomme les habitants de cette ville ne le méritaient pas, leur demeure
5 a été deserte, ainsi que Ta dit notre Rédempteur '. Mais les Apótres, s'eu
allant par les chemins qui conduiseut aux villes des Gentils et dans les
enelos des paì'ens, assemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, mauvais ou
bons^; ils préchèrent, baptisèrent et instruisirent ; et ainsi, en peu de
temps, rÉvangile de Notre-Seigneur se répandit dans tout le monde. Or,
IO d'après moi, la dispersion de cette assemblée est tout à fait semblable à
celle des Apótres. Si vous m'écoutez, et que vous vous installiez ici, vous
ferez partout beaucoup de bien. Vous ne pourrez trouver dans toute la Perse
une ville qui vous soit plus convcnable que celle-ci ; c'est une ville * impor- * e .co-
tante ; et, comme elle se trouve située entre les deux empires, on y vient de
15 toutes parts; quand on apprendra qu'il y a ici une école et surtout que e est
vous qui en étes le directeur, on se presserà en foule autour de vous. Vous
serez surtout un intrèpide soldat, et vous nous servirez de bouclier, dans ce
1. MaUli., xxiii, 38. — 2. Ibidem^ xxii, 9, lo.
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♦ G 59»'.
:m] BARHADBàABBA ARBAYA. .72^
vOQi^U :^ yt \ t v/« >v?^\ VI \ -> )La-^ )v-^ v?^ ^/? -t— ^;^
)90i; y» \ IJ ooi ^l y >| »<H :oi i >\ì\ omu^a ^«^^ T^^^t t^? K^^
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Ijoi ^^9 y^l^ i^oLl otLoS^ ^^oiio/j lutato ooi; oijL^^D 3/ Jl/ t y ^ «j o;
.[ m tOfS^ h<ék^ I «ita,n 3/ O^^flD )l^!bb^ J9OI ^^O JoÒwJI sAtìùL 1^ --^^^i
K n v> :)l,a.iiiX^ KaJS^oÌ/ jUboooiV Ka^^o .iiou ^n ^»wJo :Knii >» %«oifo/o
♦> > Yt %A^euiio > .iAi^ìf I «ita,n jLioi ^9 oi^d; Joi^ ^^^^^^!! J'^^^'i^ J >fny^
1. ^. vì*.n AM. — 2. o^? Us^l A. — 3. v^^J»^ A.
temps où l'hérésie a commencé à viser manifestement la Mésopotamie. Peut-
étre vous et moi pourrons-nous supprimer le mal de ce milieu : Deux^ est-il
écrii, valent mieux qu'un; car ils ont mcilleure ré<^ompense de leur travail; et si
un est plus fori, deux lui résisteront ' . »
Barsauma put, par ces paroles et autres semblables, calmer Tesprit de
Narsai, qui voulut bien fonder une école à Nisibe. Il ordonna aussitOt de
préparer tout ce dont a besoin une école. En peu de temps^ il y attira de
nombreux frères, de sorte que non seulement les frères persans et syriens
venaient à lui, mais encore la plupart des frères qui étaient dans Técole
* G 59''. d' Edesse. * Tout le monde glorifiait Dieu. Les écoles se multiplièrent dans
l'empire des Perses; Edesse s'obscurcit; Nisibe s'illumina; l'empire des Ro-
mains s'emplit d'erreur, celui des Perses de la connaissance de la crainle
de Dieu. Narsai dirigea cette école pendant quarante-cinq ans; il composa
aussi plus de trois cents homélies avec d'autres ouvrages^.
1. Eccle., IV, 9. — 2. 8i Texpulsion de Narsai a lieu en 457, ainsi que le dil Siméon de Beth-Ar-
scham, la création de Narsai comme inlerprète de Técole d'Édesse aurait eu lieu en 437 ; Gyoré uossi
serali mori cette méme année, après avoir dirige l'école pendant soixante-quatre ans, c'est-à-dire depuìs
la mori de B. Ephrem; Narsai lul-mème serail mort en 502, Élisée son successeur en 509, Abraham
de Beth Babban en 569; Jésuyab serait nommé évéque d'Arzoun en 571; Abraham de Nisibe lui aurait
succède cette inéme année et serait mort en 572, et cette méme année Hnana dWdiabènc aurnit suc>
còde à ce dernìer.
Les poésies de Narsai, suivant Kbedjésus, formaienl douze voluraes. Une centaine de ces poesie^
nous sont parvenues, et viennent d*étre publiées, pour la plupart, à Timpriraerie des PP. Domìnlcains
àMossoul. Ebedjésus altribue encore à Narsai des commentaires sur la plupart des livres de l'Ancwn
Testaroent, une liturgie, des explications sur le Saint sacriQce de la Messe et sur le baptéme, de»
homélies, des hymnes, etc, et un livre intitulé : Sur la corrupUon des raoeurs. La chronique de Séerl
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G cor
[73] CAUSE DK I.A FOXDATION DES ÉCOLES. 387
yOOUlhdOH jKdbbblJl ^.ik^O^ .yOOipO io^ OaJLAO O^}!/ joi!^; Qtl#">| y^l
:| fi n l^oi ^ ^ ociN» )ia:b^9/o :)JlajLQ.,^9 jl^o^j; i^V^o t^JL^» |.^ci;i.flp
V-do ^oun.JL^t-^0 ou2^ )Oot^s>l w^:^ oty^\\ oC^o^ ^f^oi :)Kni>Vì\
1. »— A. — 2. \»'^l Ift^oB »^ A. — 3. ^aO^j G. — 4. |itìa.>o!^A»oo AM. — 5. om. M. — 6. wi^N
A. — 7. A om. o»«^^ Po-
Barsauma composa lui aussi beaucoup d'homélies avcc d'autres instruc-
tions. Tous les deux vécurcnt selon la volente diviae et furent transportés
auprès de leur Maitre '. Ce ii'est pas Thi^oire de leurs vertus que nous nous
sommes propose de raconter, mais le mode de leur enscignement.
Après la mort de Narsai, Mar Elisée Bar Qosbayé accomplit pendant
sept ans la charge de Tinterprétation ; il était gpahd hommc et instruit dans
tous les livres ecelésiastiques et profanes. Il composa lui aussi bien des ou-
vrages : des traités de réfutation des doctrines des Mages, des controverses
contre les hérétiques, des commentaires sur tous * les livres de l'ancien Tes- ♦ e co-
tament, selon la langue sy rienne ^.
Après qu'Elisée se fut endormi avec ses pères en paix et dans une extréme
vieillesse, Mar Abraham lui succèda. Celui-ci était parent de Mar Narsai;
il fut méme à son service et habita avec lui la méme cellule ^. Il s'appelait,
dil que ce dernier livre élail sur la corruptiOD les moeurs et des moines hérétiques (monophysites).
1. Barsauroa fut nommé évéque de Nisibe en 435, ainsi que le dìsent Elie et Ebedjésus de Nisibe
(voìr ci-dessus, p. 384, n. Ij; sa mort est postérieure à 491, année eu laquelle il recommeuQa à se que-
reller avec le patriarclie Acace, et Osée son successeur occupait le siège en 'i96. Ebedjésus lui attribue
des exlìortations, des oraisons funèbres, des hymnes, des lettres el une liturgie (Ass., B. O., Ili, i,
66-70,393; J. H. Ghabot, Synodicon Orientale, 308, 312, 514, 539, etc). — 2. C'esl-à-dire selon la version
syriaque. Asséraani {B. 0., Ili, i, 167) confond avec Élisée patriarche (523-538) ceL Élisée qu'Ebedjésus
surnomme interpriHe. La chronique de Séert dit de lui quii succèda à Barsauma, évéque de Nisibe;
mais Barl^adbsabba, qui est beaucoup plus digne de foi, ayant écrit ce traité à la Ila du vr siècle,
dit ici clairement qu'il n'a pas été évéque. L'auteur de la susdite chronique aurait confondu cet Élisée
avec Osée, successeur de Barsauma sur le siége de Nisibe. Éliséd bar Sabine que mentionne encore
Ebedjésus (Ass., B. 0., Ili, i, 223) ne serait-il pas le méme que cel Élisée bar Qosbayé? Élisée mourut
en 509 (voir ci-dessus, p. 386, noie 2). — 3. oi'^a ;a^ littéralement : fils de sa cellule (syncelle).
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* (: ViiV'
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ÌHH ~^^^ liAUIJAfJliSAISBA AIHiAYA. 17^41
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<*jLf^/ |.^oj;iy> ^aà. liliali |jt^|o
I, Ijoi La:^ vM. - 2. ^'^J^ A. — :t. A iiiM. «>^;^^ «>*a l;o&* M* ^«a2io- - fa. A atjtl. U^^a*^©.
5. e^«< o*Ìi^ A. - li. "^.a*» A, — 7. W^ A 8. ^.-w A.
ilil-nn, Narsnì; iitai.s, dès (\n\\ tìil amenti par soii pére chez ce hìcuheureux,
ce*lui-ei cluingea son nurn ri l'appela Abraliani, alia qu'ìl in» fiìt pas appolé
nulli (ii^ ':^a\i mail rr.
()a dil moine que Joaii de Bcth Habbaa * s'appaiali ausai Abraliam. Quand
il villi cliez eux, \h le iiummt'rreiit .leau, atiii i[u'il ne fùt pas appelé du noni
de snn condiscipte. Abraham el Jean ayanl bu a la source de la sagesse,
purent dirìfrer Tassemblée avet: tonte la crainte de Dieu.
■Iran travailla beaucoup dans TÈcole; et, s'il faut dire la viglile, cVst de
«L»'- cf Saint que pruvìeiim^nt liins Ir^ bons ordres * qui s y trouvenl. Il composa
lui anssi des conimentaires et des Iraditions sur les Écritures, des trailés ^^
dt* ctjnlroverse eoiitn^ les Juifs et coiitre Kulachsé "'* Il écrivit encore trois dis-
cours : Fnn, quand ChosrtH's s'enipara de Nìgran, parce qu*il se trouvait alorn
là, à la Porle, ponr les atFairrì^ de Thk'ole; leis ileux autres sont sur les Roga-
tious et sur la peste; il a eneore d^autres ouvrages '.
1. C'uHtsi-tJlre (lo 1*1 niaisiin eli* nolrn imiìlre. ile surnurn tiriti tli»ri£ié ii Abraliani et iì Jcixn, jìarciì
qu'ìls rlaifiil loits k's (kujv parcnU dtj Mar Nurstìi, — 2. M»a|,o^ iJuìl »>in* jji'oUablement l»-4o| b'uly-
cliès. — 'A. Srs imvrase*. saìviiuL l'^beilji^su*^, *onL : des coinmeiilaires snv TExtRlo, le LiHilìquo, ìe^
Nortibres, Job, Jérèmie, Kieécbiel gì ies Pruverbes ; des trailès de conlrovt»rse coiitre les Maiif*?si, le^
Juif» ol les lièrtHiques; de» discuurs sur la peì*te de NisiJje. sur les Kogiilum^ et sur la mori <lu roi
{IbosriH's; des oraisoas funt^bres; des Jiviuties, vi un v«»liiine ib* tiuer-lbin» ^ar l'Aiu-iea el le Nouv«;au
j dsluiiitìnl [Afiiitl A>»t!iiUiai, ti* fJ., Ili, 1, "2-73j.
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[75J CAUSE DE LA lONDATION DES ÉCOLKS. 389
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1. iCo-iLaoJ ILoi^jao M. — 2. A om. V»j»-)^o PS^v — 3. l-*^^ AM. — 4. Itai:^:^^ A. — 5. M
om. o. — 6. li*>A«» A. — 7. om. A. — 8. om. A, >p^>o M. — 9. tvì^'^to^ M. — 10. IhSu.o \^j A.
Jean fut emporté par la grande peste *. Alors la charge d'Abraham doubla
de poids: il dirigea Tassemblée pendant soixantc ans, s'appliquant avec as-
siduite au jeùne, à la prière, soutenant de longues veilles, travaillant jour
et nuit, interprétant (rÉcriture), disant des chants^ et donnant la solution
5 des questions. 11 composa aussi des commentaires sur les prophètes, sur
TEccIésiastique, sur Josué et sur les Juges'. * Il n'est pas besoin que je parie * e «i-
des grands travaux qu'il fit dans Técole, des magnifiques édifices qu'il y eleva
fìt des prolìts appréciabies qu'il retira pour elle : car ses travaux sont plus
manifestes et plus notoires que les rayons du soleil; tonte la Perse a été
10 illuminéepar son instruction; il a été lui aussi, comme le patriarche Abraham,
le pére de nombreuses populations; il a engendré d'innombrables enfants
spirituels, et il a hérité une bonne renommée, dans le royaume des Perses
aussi bien que dans celui des Romains.
Quand ce pére saint et bèni fut recueilli, lui aussi, dans le grenierde la
15 vie celeste*, comme des gerbes amoncelées dans leur temps. Mar Jésu yahb
1.11 s*agit ici du terrible fléau qui desola ces pays sous les patriarches Joseph et Ézéchtel (552-580).
— 2. Voir cì-dessus, p. ^ì, note 1. —3. Et>edjésus (apud Assémani, B. 0., HI, 1, 71) lui atlribue encore
des commentaires sur les Rois, et sur le Caniique des cantiques, et un Iraité sur la fondation des écoles
divise en chapitres; la Clironique de Séert, outre ces ouvrages, lui attribue aussi des poésies et des
leltres: elle dit quMl dirigea Téco le pendant soixante ans et que de son temps Técole compia plus de
mille disciples. — 4. Abraham mourut en 569 (voir ci-dessus, p. 386, noto 2).
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39() ItAltHADIiSABBA AHiSAYA, ^ [76^
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Arzouiuua* lui succèda dans la direetiiin ile l'écolc; il y travailla avec une
force adinirable; niais, au boul de ^Inix aiis, s%5taiit fatigoé, il .s'en alla et
fui évéque d'Arzuuu; il fut vìn ensuite palnarclie.
I.a cl»aire (riiiterprétatirm fui trauj^ini.-^r k Mar Abraham de Nisibe^» hommn
j^rand, iuslruit dans toutci^ Ics seieiices, zùle, cnurageux, maitre eii erainl»^ -
ì: {iV\ ile Dieu, labori eux et suigueux. Après avoir fait iiégoce * pendant uri an de
t-e talcnt spiritud, il sYìndoriiiìt lui aussi avec ses pòres apirituels.
11 l'ut remplacé par (Juana d'Adiabòne \ bomme orné dliumililó, et de
tt)us les dons d'instruction qu'exige Fceuvre de riuterprétatiun; et si quel-
rpruii dit que e'est pour cela quii fui élu dès le eommencenieat, il n aura ^
poinl tort; d'ailleurs la suite dcs événenicnts le 'luauifeste bieii claiijpmeiit.
Il a passr, en efTet, par de nombreuses epreuves; ayant vide tout son carquois
sur le parti du démou» celui-ei Ut éclater contre lui de terribles agitations.
de violents troublcs et d'iudielbleà disputes, querelle^ et scbismes. Mais la
L Jó8u*yaliii rUùì nnvfJTijnr*' fin Hrtfi ArliavV': il IH se.* tHudes à récole de NisitH\ fhml il drviiit le
mfiìlre en .'itivi* il fui i'v<iqije d'Arztnin vn 571 iVl. suf^rfi, jt. 38tì^ !»► 2); il fui i^Ui patriarrhe en óHi' ri
luouruL vn :*wi Mbedji-sus t'ilQ de lui : lui Irailr contri? Kuiioinius, 1111 tmlre ct*iilrt' mi év»^«|ue inonu-
physite, vini(t-deax que.stiiins sur les sacrements (qui .^onl conservc^s dans le N|/nr>ff/ro« Oricn(ah).
une apologie, etc. l 'Aiiir el Mari; Harliébrifus, Chr, Erri,, H; Asa,, iì. 0., IL 'iI'j; IH, 1. UM: St/nùdieon
Orirnlfìlr, ;iOiMi:i,>; laChmuifpie de Héerl. eie). — % Ahrahann, originaìre de Nìsibe. succt^da à Jésu'yiihb
en 571, t^l moiirui en 572 fvnir r*-de^*?u>. p, :wr», n 2). Ehedjé«us rappt^lle WiT« is (ilis des for^emnsj,
el luf allnhiie tle^ ljuni<^Uea, ili** «ii'aisons funèhri'ì*, des sernions et une Jeltre cuiviri' un t^erlain Sclils-
ban (Assèiiiaii^ ii. O,, ItL », 81). — 3. Hiiana succé la on 572 à Abraham; il niourut ì*imi^ l« pulrlRrche
fciubrjèsus ;:j!Mi-f'i0^i).
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e 62'
[77J CAUSE DE LA FONDATION DES KCOLES. 391
JLd? nt xì M ^^; ^^^■^ :gQDa2kad U^o^ ^/ iJuAoB ^jLioi Iol^ ^^^
o^ K fi fiift) |l : oULfiJ ; 1^9 li^ K.11.^0 oiKX^; |ia^.oXo : U^-^j; oila\;
|K n #K»a^» I >K nl^» jnoffifkì voo^d jL^o^Kd ""^i^; zotloiy^mvìo ogu^$
1. >Pj»^? AC. — 2. A om. uof>o»l^^ •-. — 3. w.»^^ A. — '1. N»^ A. — 5. Po» "^a^^ A. — 6. A
add. ^. — 7. U»-?© f^J M.
Providence divine ne permit pas que l'un des traits enflammés du malin le
perlài. Ayant mis le pied sur le rocher de la foi et abaissé Tépaule pour s'a-
donner mieux au travail spìrituel, il ne cessa jamais de combattre, selon la
volente divine, dans la spirituelle arène (<7Tà5tov); * il s'appliquait jour et nuit * e 62-
à la lecture et à Tinterprétation des Ecritures, comme le bienheureux Paul,
il invitait et poussait tout le monde à ce travail. Vu son ardent amour pour
rinterprétation, vu la fermeté de sa parole et T immense richesse de son
àme, non seulement il ne se contenta pas de nous remettre Tinterprétation
par la parole, mais il voulut nous conserver ancore par écrit, comme le bien-
heureux Interprete *, son avis et son opinion su,r tous les versets et les cha-
pitres de T Ancien et du Nouveau Testament '^ Il composa encore beaucoup
d'homélies et d'hymnes'.
1. n est probable que l'auteiir dissimule ici la vérité pour louer son maitre auprès de ses core-
ligionnaires. Car les Nestoriens ont toujours accuse Hnana d'avoir abandonné dans ses commentaires
les senlences de Théodore de Mopsuesle (voir Ebedjésus, apud Assémani, B. 0., Ili, i, 88-84 ; la Ghro-
nique de Séert ; la Ghronique qui va depuis la mori du roi Hormezd jusqu'à la fin du royaume des Sas-
sanides et publiée par Guidi : Un nuovo lesto syrìaco sulla storia degli ultimi Sassanidi), Toutefois la
Ghronique de 8éert dit que Barhadbsabba était du nombre des élèves qui quittèrent Nisibe avec
Grégoire, métropolitain de celle ville, qui étail ennemi acbarm^ de Hnana. — 2. Au lieu de Km* ^, il
faut lire 1^***^^ — 3. Les ouvrages de Hnana, selon Ebedjésus {apud Assémani, III, i, 81-84), oulre ceux
qui ont été mis à Tindex, sont : des commentaires sur la Genèse, Job, les Psaumes, les Pr(»verbes, TEc-
clésiaste, le Gantique des canliques, les douze petits prophètes, l'Évangile selon S. Marc el les épftres
de 8. Paul; une exposilion du symbole de la foi, une aulre de la lilurKie sacramcnlaire el des trailés
sur le dimanche des Raroeaux, le vendredi d'or, les Hogalions et l'Invenlion de la Groix. Il ne nous
est parvenu di» ces ouvrages que les Iraités sur les Rogations el le vendredi d'or (l" vendredi de la
Pentecóte).
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302
BAHHAfìBSAHRA AHRAYA,
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)K.^«*^dOo fM^^I )K-ciAA»f as^d^yco/ y-^^^^ ofj^utjo oi^^ * «^^^|o *s9^w^eo
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L A iiilfl «<»• - i, A aikl
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G 52
I
Nous prions tous Dieu de pn^longer ses jours, aiiisi qii*il prt>Iongea la vie
(rÉzécliìas; parce que son àme, comme le grand Irésor de l'État'» est riche
rlatis toules les connaissancc:5 des Ecrilures. De niéiiie que la tahle du rui
est urnée de Umtes snrtrs de nourrilures, ' alasi, lui au